Voir la source de Atmosphère terrestre

{{Voir homonymes|Atmosphère}}
{{Infobox Atmosphère
| nom        = Atmosphère terrestre
| image      = Meteotek08 atmosfera13.jpg
| légende    = L'atmosphère de la Terre.
| épaisseur  = {{unité|800|km}}<ref group="Note">L'« espace » est généralement considéré comme atteint à partir de {{unité|100|km}} ([[ligne de Kármán]]). En incluant l'exosphère, la limite supérieure atteint {{unité|50000|km}}.</ref>
| hauteur échelle = {{unité|7.7|km}}
| pression   = {{unité|101325|[[Pascal (unité)|Pa]]}} <br><small>(au niveau de la mer)</small>
| masse      = {{unité|5.1480|e=18|kg}} <br> ({{unité|8.618|e=-7|masse}} terrestre)
| gaz 1      = [[Diazote]] ({{Formule chimique|N|2}})
| quantité gaz 1 = 78,084 %
| gaz 2      = [[Dioxygène]] ({{Formule chimique|O|2}})
| quantité gaz 2 = 20,953 %
| gaz 3      = [[Argon]] (Ar)
| quantité gaz 3 = 0,9340 %
| gaz 4      = [[Dioxyde de carbone]] ({{CO2}})
| quantité gaz 4 = {{unité|420|[[Partie par million|ppmv]]}} <small>(en 2023)</small><ref name=":1" />
| gaz 5      = [[Néon]] (Ne)
| quantité gaz 5 = {{unité|18.18|ppm}}
| gaz 6      = [[Hélium]] (He)
| quantité gaz 6 = {{unité|5.24|ppm}}
| gaz 7      = [[Méthane]] ({{Formule chimique|CH|4}})
| quantité gaz 7 = {{unité|1.745|ppm}}
| gaz 8      = [[Krypton]] (Kr)
| quantité gaz 8 = {{unité|1.14|ppm}}
| gaz 9      = [[Dihydrogène]] ({{Formule chimique|H|2}})
| quantité gaz 9 = {{unité|550|[[Partie par milliard|ppb]]}}
| gaz 10      = [[Vapeur d'eau]] ({{Formule chimique|H|2|O}})
| quantité gaz 10 = de < 0,5 % à ~ 5 % <br> (très variable)
}}

L{{'}}'''atmosphère terrestre''' est l'enveloppe [[gaz]]euse, entourant la [[Terre]], que l'on appelle [[air]]. L'air sec se compose à 78,087 % de [[diazote]], à 20,95 % de [[dioxygène]], à 0,93 % d'[[argon]], à 0,042 % de [[dioxyde de carbone]], et de [[Gaz à l'état de traces|traces d'autres gaz]]. L'[[atmosphère planétaire|atmosphère]] protège la [[organisme vivant|vie sur Terre]] en filtrant le [[rayonnement solaire]] [[ultraviolet]], en réchauffant la surface par la rétention de chaleur ([[effet de serre]]) et en réduisant partiellement les écarts de [[température]] entre le [[jour]] et la [[nuit]].

Les [[nuage]]s, constitués de particules liquides ou solides en suspension dans l'air, ne sont pas considérés comme des constituants de l'atmosphère. En revanche, la [[vapeur d'eau]] contenue dans l'air humide représente, en moyenne, 0,25 % de la masse totale de l'atmosphère<ref>[http://education.meteofrance.fr/dossiers-thematiques/le-fonctionnement-de-l-atmosphere/la-composition-de-l-atmosphere/la-structure-de-latmosphere La structure de l'atmosphère], [[Météo-France]] (consulté le 25 février 2019).</ref>. La vapeur d'eau est le seul fluide de l'atmosphère terrestre susceptible de [[Transition de phase|changer rapidement de phase]] (solide, liquide, gaz), essentiellement en fonction de la température, et dont la concentration est très variable dans le temps et dans l'espace. La [[Chaleur (thermodynamique)|chaleur]] a tendance à faire monter l'air et son [[humidité]], alors que la [[pression de l’atmosphère]] et {{lien|fr=Température atmosphérique|lang=en|trad=Atmospheric temperature|texte=sa température}} diminuent avec l'altitude dans la [[troposphère]].

== Description ==
Il n'y a pas de limite précise entre l'atmosphère et l'[[Espace (cosmologie)|espace]], car elle devient de plus en plus ténue avant de s’évanouir, dans l'espace, de manière [[Continuité (mathématiques)|continue]]. Cependant, à partir de l'observation de la variation de la [[densité]] des gaz terrestres, on peut établir que l'épaisseur de l'atmosphère terrestre varie entre {{unité|350 et 800 km}} (selon l'activité solaire)<ref>{{Lien web |titre=La structure de l'atmosphère |url=http://education.meteofrance.fr/dossiers-thematiques/le-fonctionnement-de-l-atmosphere/la-composition-de-l-atmosphere/la-structure-de-latmosphere |site=education.meteofrance.fr |éditeur=[[Météo-France]] |consulté le=2019-06-16}}</ref>, l'épaisseur moyenne étant d'environ {{unité|600 km}}. Cette limite correspond à la frontière entre [[thermosphère]] et [[exosphère]]<ref name="planet-terre.ens-lyon.fr">{{Lien web |titre=Quelle est l'épaisseur de l'atmosphère ? - Choix d'une couche limite |url=https://planet-terre.ens-lyon.fr/article/epaisseur-atmosphere.xml#epaisseur|date=}}</ref>.

La littérature scientifique fait mention d'autres définitions de la limite de l'atmosphère terrestre selon différents paramètres. Par exemple, {{unité|31 km}} : seuil en dessous duquel se trouve 99 % de la masse de l'atmosphère ; {{unité|80 km}} : base de l'[[#Ionosphère|ionosphère]] ; {{unité|1000 km}} : limite à partir de laquelle la densité des gaz n'est plus distinguable de celle issue des [[vent solaire|vents solaires]] ; {{unité|50000 km}} : limite de l'[[exosphère]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Définition de Exosphère |url=https://www.actu-environnement.com/ae/dictionnaire_environnement/definition/exosphere.php4 |site=Actu-Environnement |consulté le=2019-06-16}}.</ref>{{,}}<ref name="planet-terre.ens-lyon.fr" />.

La [[ligne de Kármán]], à {{unité|100 |km}}, est considérée par la [[Fédération aéronautique internationale]] comme la frontière entre l'atmosphère, en tant que soumise à l’attraction terrestre, et l'espace, en tant que ne permettant plus la [[sustentation]] purement [[Portance (aérodynamique)|aérodynamique]] d'engins [[Plus lourd que l'air|plus lourds que l’air]]<ref>[https://www.clubic.com/mag/sciences/conquete-spatiale/article-881902-1-ligne-karman.html Ligne de Kármán : tout comprendre sur la frontière entre espace et atmosphère], [[Clubic]], 10 février 2020 (consulté le 21 mai 2020).</ref>.

L'altitude de {{unité|120 km}} marque la limite où les effets atmosphériques deviennent notables durant la [[rentrée atmosphérique]] de tout objet solide de taille notable<ref>{{ouvrage|langue=en|auteur=P. Gallais|titre=Atmospheric Re-Entry Vehicle Mechanics|éditeur=Springer|date=2007|isbn=978-3-540-73646-2}}.</ref>. Cette valeur est plus élevée pour des objets à forte [[traînée]] et de grande taille ([[Low-Density Supersonic Decelerator|décélérateur supersonique]]) ou de très petite taille ([[Entrée atmosphérique des météores et météorites#Effets sur les petits objets|étoile filante]]).

La limite entre l'atmosphère terrestre et l'[[atmosphère solaire]] n'est pas définie précisément : la limite externe de l'atmosphère correspond à la distance où les [[molécule]]s de gaz atmosphérique ne subissent presque plus l'[[Pesanteur|attraction terrestre]] et les interactions de [[Champ magnétique terrestre|son champ magnétique]]. Ces conditions se vérifient à une altitude qui varie avec la latitude {{incise|environ {{unité|60 km}} au-dessus de l'équateur et {{unité|30 km}} au-dessus des pôles|.}}. Ces valeurs ne sont toutefois qu'indicatives : le [[champ magnétique terrestre]] est continuellement déformé par le [[vent solaire]]. L'épaisseur de l'atmosphère varie donc notablement. En outre, comme l'eau des océans, l'atmosphère subit l'influence de l’attraction lunaire dans le [[système Terre-Lune]], ainsi que  les interférences gravitationnelle du [[Soleil]]. Comme les molécules de gaz, plus légères et moins [[Liaison chimique|liées]] entre elles que les molécules de l'eau de mer, ont de grandes possibilités de mouvement, les [[Marée atmosphérique|marées atmosphériques]] sont des phénomènes beaucoup plus considérables que les marées océaniques.

La plus grande partie de la masse atmosphérique est proche de la surface : l'air se raréfie en altitude et la [[Pression atmosphérique|pression]] diminue ; celle-ci peut être mesurée au moyen d'un [[instruments de vol|altimètre]] ou d'un [[baromètre]].

L'atmosphère est le siège d'un [[effet de serre]] qui réchauffe la surface de la Terre. Sans elle, la température moyenne sur Terre serait beaucoup plus basse, estimée à {{tmp|-18|°C}} en moyenne, contre une température moyenne estimée à {{tmp|15|°C}} actuellement. Cet effet de serre découle des propriétés des [[gaz à effet de serre]] vis-à-vis des [[ondes électromagnétiques]], qui sont opaques aux [[Rayonnement thermique|radiations thermiques]].

== Composition chimique détaillée ==
[[Fichier:Atmosphère évolution.jpg|thumb|Évolution des teneurs connues de {{CO2}} de l'atmosphère terrestre. Pour rendre ces variations plus visibles, l'échelle temporelle n'est pas linéaire.]]
[[Fichier:Atmosphere gas proportions-fr.svg|thumb|Proportion actuelle des gaz atmosphériques (moyennes variant régionalement et saisonnièrement).]]
La composition chimique de l’atmosphère terrestre a beaucoup varié selon les époques, dans les âges géologiques, et plus récemment mais à moindre titre du fait de l’activité humaine.

Même si les gaz de l'atmosphère sont continuellement brassés, dans les temps modernes, l'atmosphère n'est pas homogène, tant par sa composition que par ses caractéristiques physiques. La concentration des composants minoritaires, et en particulier les [[polluant]]s, est très hétérogène sur la surface du globe, car des sources d'émission très locales existent, soit liées à l'activité humaine (usines, air intérieur ou extérieur{{etc.}}) soit à des processus naturels ([[géothermie]], décomposition de matières organiques{{etc.}}).

=== Principaux constituants ===
Au niveau de la [[mer]], l'air sec est principalement composé de 78,1 % de [[diazote]], 20,9 % de [[dioxygène]]. Le 1 % restant est dominé par 0,93 % d'[[argon]] et 0,04 % de [[dioxyde de carbone]]. Il comporte aussi des traces d'autres [[élément chimique|éléments chimiques]], les [[Gaz à l'état de traces|gaz mineurs]], dont la proportion varie avec l'[[altitude]]. Ceux-ci constituent moins de 0,03 % de l'atmosphère. Ce sont en majorité les [[Gaz noble|gaz rares]] : [[néon]], [[hélium]], [[krypton]], [[xénon]] et [[radon]]. Parmi ces constituants, les [[gaz à effet de serre]] sont la [[vapeur d'eau]], le [[dioxyde de carbone]], le [[méthane]], l'[[oxyde d'azote]] et l'[[ozone]].

{|align=center
|- valign="top"
|
{| class="wikitable"
|+Composition de l'atmosphère « sèche »<ref group="Note">Source des données : <br> dioxyde de carbone : {{en}} [http://nssdc.gsfc.nasa.gov/planetary/factsheet/earthfact.html NASA - Earth Fact Sheet], janvier 2007. <br>méthane : [[Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat|IPCC]] TAR ; table 6.1, 1998 <br>{{en}} [http://www.grida.no/climate/ipcc_tar/wg1/221.htm IPCC Third Assessment Report ''Climate Change 2001''] by GRID-Arendal in 2003. <br> Le total de la NASA a été de {{unité|17|ppmv}} sur 100 %, et le {{CO2}} a augmenté ici de {{unité|15|ppmv}}. Pour normaliser, N<sub>2</sub> devrait être réduit de {{unité|25|ppmv}} et {{O2}} de {{unité|7|ppmv}}.</ref>
|colspan=2 style="font-size: 85%" align="center" | ''ppmv : [[partie par million]] en volume''
''ppmm : partie par million en masse''
|-
!align = "left" | Gaz
! align = "left" |Volume
|-
|[[Diazote]] (N<sub>2</sub>) ||{{unité|780840 ppmv}} (78,084 %), soit {{unité|755190 ppmm}},

<small>sachant que la masse molaire du diazote est de {{unité|28,0134 g/mol}} et celle moyenne de l'air est de {{unité|28,965 g/mol}}.</small>
|-
|[[Dioxygène]] (O<sub>2</sub>) ||{{unité|209460 ppmv}} (20,946 %), 
(valeur qui diminue de {{unité|~4 ppmv}} par an), 

soit {{unité|231400 ppmm}},

<small>sachant que la masse molaire du dioxygène est de {{unité|31,9988 g/mol}}.</small>
|-
|[[Argon]] (Ar) ||{{unité|9340 ppmv}} ({{unité|0,9340 %}}),
soit {{unité|12880 ppmm}},

<small>sachant que la masse molaire de l'argon est de {{unité|39,948 g/mol}}.</small>
|-
|[[Dioxyde de carbone]] ({{CO2}}) ||{{unité|420 ppmv}} ({{unité|0,0420 %}})<ref name=":1">{{en}} [https://gml.noaa.gov/ccgg/trends/global.html  Recent Global {{CO2}}], NASA (consulté le 4 septembre 2023).</ref> (valeur qui croît de {{unité|~2.4 ppmv}} par an<ref name=":0">{{Lien web |langue=EN-US |nom=US Department of Commerce |titre=Carbon Cycle Greenhouse Gases |url=https://gml.noaa.gov/ccgg/trends/gl_gr.html |site=Global Monitoring Laboratory |éditeur=[[National Oceanic and Atmospheric Administration]] |consulté le=2022-01-24}}.</ref>),
soit {{unité|638 ppmm}}<br><small>(en {{date-|mai 2023}}), sachant que la masse molaire du dioxyde de carbone est de {{unité|44,0095 g/mol}}.</small>
|-
|[[Néon]] (Ne) ||{{unité|18.18 ppmv}}
|-
|[[Hélium]] (He) ||{{unité|5.24 ppmv}}
|-
|[[Méthane]] (CH<sub>4</sub>) ||{{unité|1.745 ppmv}}
|-
|[[Krypton]] (Kr) ||{{unité|1.14 ppmv}}
|-
|[[Dihydrogène]] (H<sub>2</sub>) ||{{unité|0.55 ppmv}}
|-
|colspan=2 |À rajouter à l'atmosphère sèche :
|-
|[[Vapeur d'eau]] (H<sub>2</sub>O) ||de < 1 % à ~5 % <br> (très variable)
|}
|
{| class="wikitable" style="width:400px"
|+Composants mineurs de l'atmosphère
!align = "left" | Gaz
!style="width:100px" align = "left" |Volume
|-
|[[Monoxyde d'azote]] (NO) ||{{unité|0.5|ppmv}}
|-
|[[Protoxyde d'azote]] (N<sub>2</sub>O) ||{{unité|0.3|ppmv}}
|-
|[[Xénon]] (Xe) ||{{unité|0.09|ppmv}}
|-
|[[Ozone]] (O<sub>3</sub>) || ≤ {{unité|0.07|ppmv}}
|-
|[[Dioxyde d'azote]] (NO<sub>2</sub>) ||{{unité|0.02|ppmv}}
|-
|[[Diiode]] (I<sub>2</sub>) ||{{unité|0.01|ppmv}}
|-
|[[Monoxyde de carbone]] (CO) ||{{unité|0.2|ppmv}}
|-
|[[Ammoniac]] (NH<sub>3</sub>) ||traces
|}
|}

D'autres éléments d'origine naturelle sont présents en plus faible quantité, dont la [[poussière]] (apportées par exemple par la [[couche d'air saharien]]), le [[pollen]] et les [[spore]]s ainsi que des virus, bactéries. De très nombreux [[Aérosol atmosphérique|aérosols]] d'origine naturelle ou [[wikt:anthropique|anthropique]] sont aussi présents dans l'air, ainsi que des [[polluants]]. Ce sont notamment le [[Monoxyde de carbone|CO]] (contrairement à une idée reçue, le {{dioxyde de carbone}} n'est pas un polluant de l'air mais un [[gaz à effet de serre]], qui a peu d'effet direct sur la santé<ref>[http://www.developpement-durable.gouv.fr/spip.php?page=article&id_article=26798 L'un des parcs les moins polluants d'Europe], sur le site du [[Ministère de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie|Ministère de l'écologie]].</ref>), les [[Particules en suspension|matières particulaires]], les [[Oxyde d'azote|oxydes d'azote]], le [[chlore]] (élémentaire ou surtout composés), le [[fluor]] (composés), le [[Mercure (chimie)|mercure]] et le [[soufre]] (en composé tel que le [[dioxyde de soufre|SO<sub>2</sub>]]). Les régions agricoles sont aussi sources de [[méthane]] (fermentation des [[lisier]]s, rizières), de [[pesticide]]s (plus ou moins solubles dans l'air ou dans l'humidité de l'air selon leur [[tension de vapeur]]), d'azote (issu des [[engrais]]). Fusées et avions polluent aussi l'atmosphère par la combustion de leur carburant.

[[Fichier:Atmospheric Water Vapor Mean.2005.030.jpg|vignette|centre|upright=2|Quantité moyenne de vapeur d'eau.]]

=== Évolution du taux de {{CO2}} ===
{{Article détaillé|Dioxyde de carbone#CO2 dans l'atmosphère terrestre{{!}}{{CO2}} dans l'atmosphère terrestre|Réchauffement climatique|Émission de dioxyde de carbone}}
La concentration en dioxyde de carbone dans l'atmosphère a oscillé entre {{unité|180|et=280|ppm}} entre {{Unité|800000|ans}} dans le passé et le début de la révolution industrielle, ces valeurs minimales et maximales correspondant respectivement aux périodes glaciaires et interglaciaires<ref name=FS/>. Depuis, principalement en raison de la combustion de grandes quantités de [[carbone fossile]], la concentration en {{CO2}} dans l’atmosphère augmente régulièrement, elle atteint {{unité|420 ppmv}}<ref name=":1" /> en 2023. La concentration de {{CO2}} augmenterait actuellement cent fois plus rapidement qu'à la sortie du dernier [[Glaciation|âge glaciaire]] il y a {{nombre|10000|ans}}, avec une variation d'environ {{unité|+2.4 ppmv/an}} par an<ref name=":0"/> contre environ {{unité|+0.016|ppmv/an}} ({{unité|+16|ppbv/an}}) de moyenne à l'époque{{refsou}}.

Des concentrations supérieures à l'actuelle ont certainement existé il y a environ cinquante millions d'années<ref name=NG/> ; cependant, d'après ce qui a pu être déterminé, la variation annuelle n'a jamais dans l'histoire récente atteint le niveau actuel.

{{Section à actualiser|date=avril 2022}}
En mai 2013, l'observatoire du [[Mauna Loa]] à [[Hawaï (île)|Hawaï]] annonce que la teneur atmosphérique en {{CO2}} a franchi, sur ce site, le cap symbolique des {{unité|400 ppm}}<ref>[http://climate.nasa.gov/400ppmquotes/ NASA scientists react to 400 ppm carbon milestone], sur nasa.gov, consulté le 25 février 2019.</ref> ({{unité|400.03 ppm}} de moyenne relevé le {{date-|9 mai 2013}}<ref name=NG>[http://news.nationalgeographic.com/news/energy/2013/05/130510-earth-co2-milestone-400-ppm/Climate Milestone: Earth’s CO2 Level Passes 400 ppm], sur nationalgeographic.com de mai 2013, consulté le 25 février 2019.</ref>), niveau le plus élevé depuis {{nobr|55 ans}} de mesures en ce lieu et certainement depuis deux à trois millions d'années<ref>[https://www.lemonde.fr/planete/article/2013/05/06/le-taux-de-co2-dans-l-air-au-plus-haut-depuis-plus-de-2-5-millions-d-annees_3171507_3244.html Le taux de {{CO2}} dans l'air au plus haut depuis plus de 2,5 millions d'années], sur lemonde.fr du 6 mai 2013, consulté le 25 février 2019.</ref>{{,}}<ref name=NG/>{{,}}<ref name=FS>[http://www.futura-sciences.com/magazines/environnement/infos/actu/d/climatologie-bref-co2-atmospherique-franchi-cap-400-ppm-hawai-46420/ Lancement réussi de la sonde Genesis], sur futura-sciences.com, consulté le 25 février 2019.</ref>, c'est-à-dire depuis le [[Pliocène]]<ref>{{Lien web |auteur=Annabelle Laurent |titre=Climat : Sommes-nous dans le « Capitalocène » ? |url=https://usbeketrica.com/article/climat-sommes-nous-dans-le-capitalocene |date=20 juillet 2019 |site=[[Usbek & Rica (magazine)|Usbek & Rica]].com |consulté le= 6 avril 2020}}.</ref>. Il est important de noter que des concentrations supérieures ont déjà été mesurées par le passé, mais en d'autres lieux, par exemple en [[avril 2012]], au [[Canada]], en [[Norvège]] (début 2013), en [[Équateur (pays)|Équateur]] et aux [[îles Canaries]], ainsi que par les mesures indépendantes de la ''[[National Oceanic and Atmospheric Administration]]'' (NOAA) (en [[Arctique]] en 2012 par exemple<ref name=FS/>) et du ''[[Institut d'océanographie Scripps|Scripps Institution of Oceanography]]'' (seuil aussi franchi le 10 mai 2013 pour ces deux derniers<ref name=NG/>). Les spécialistes estiment que l'[[hémisphère sud]] devrait franchir ce cap symbolique courant 2014, différence de quelques mois qui serait en partie liée au fait que les gaz à effet de serre sont majoritairement émis au nord de l'équateur<ref name=FS/>. Par ailleurs, à cause des fluctuations saisonnières principalement dues à la végétation, des pics sont atteints en mai et en automne alors que le niveau diminue légèrement en été<ref name="TE">[http://www.terraeco.net/400-ppm-CO2-seuil-danger-climat,49619.html Seuil historique de CO2 franchi : que risque-t-on ?], sur terraeco.net du 14 mai 2013, consulté le 25 février 2019.</ref> ; en conséquence, le niveau annuel moyen actuel reste légèrement en deçà de ce seuil symbolique, autour de {{unité|396 ppm}} (taux moyen entre septembre 2012 et septembre 2013, période durant laquelle le niveau a varié entre {{unité|391 et 400 ppm}})<ref name=ERSL>[http://www.esrl.noaa.gov/gmd/ccgg/trends/weekly.html Taux de {{CO2}} au Mauna Loa, Hawaï], [[Earth System Research Laboratory]].</ref>, mais le seuil devrait être franchi à toute date de l'année entre 2015 et 2016<ref name=NG/>. Aucun niveau inférieur à {{nobr|350 ppm}} n'a été mesuré à Hawaï depuis octobre 1988<ref name=NG/>.

La [[fraction molaire]] en [[dioxyde de carbone]] s'élève, en janvier 2017, à {{nombre|0.0400|%}}, soit {{nobr|404 ppm}}<ref>{{en}} [http://www.esrl.noaa.gov/gmd/ccgg/trends/ NOAA et du Mauna Loa Observatory (MLO)], sur noaa.gov.</ref> alors qu'en 1998, elle n'était que de {{nobr|345 ppm}}<ref>{{harvsp|Pomerol|Lagabrielle|Renard|2000|p=61}}.</ref>.

;Historique des mesures
* [[Pliocène]] ({{nb|-5 à -3 millions}} d'années) : {{unité|415 ppm}}{{refsou}}, {{unité|350 à 450 ppm}} (moyenne de 400 ppm)<ref name=TE/>
* ''Stage 11'' ({{nombre|-400000 ans}}) : {{unité|290 ppm}}<ref name=NG/>
* avant la [[révolution industrielle]] (avant le {{s-|XIX}}) : {{unité|280 ppm}}{{refsou}}
* 1958 : 315 ppm<ref name=NG/>
* 1974 : 330 ppm{{refsou}}
* 2001 : 370 ppm{{refsou}}
* juin 2005 : 382 ppm<ref name=NG/>
* 2013 : 395 ppm<ref>[http://www.esrl.noaa.gov NOAA Earth System Research Laboratory].</ref><!-- le site ne parle pas de cette valeur! -->
* 2015 : 400 ppm
* 2020 : 415 ppm

== Structure verticale ==
[[Fichier:Couches de l'atmosphere.png|thumb|droite|upright=2|Profil vertical de la température dans les couches de l'atmosphère<ref group="Note">Ce profil vertical correspond aux températures annuelles moyennes (en [[degré Celsius|°C]]) qui varient en fonction de l'altitude (en km)</ref>.]]
[[Fichier:Atmosphere layers-fr.svg|thumb|upright|Schéma des couches de l'atmosphère.]]
L'atmosphère est divisée en plusieurs couches d'importance variable, délimitées par les discontinuités dans la variation de la [[température]] en fonction de l'[[altitude]]. De bas en haut :
* la [[troposphère]] (de la surface du globe à {{unité|8-15 km}} d'altitude), où la température décroît avec l'altitude. L'épaisseur de cette couche varie entre {{unité|13 et 16 km}} à l'[[équateur terrestre|équateur]], entre {{unité|7 et 8 km}} aux [[pôle d'un corps céleste|pôles]]. Elle contient 80 à 90 % de la masse totale de l'air et la quasi-totalité de la [[vapeur d'eau]]<ref>{{harvsp|Pomerol|Lagabrielle|Renard|2000|p=62}}.</ref>. C'est la couche où se produisent les phénomènes météorologiques (nuages, pluies{{etc.}}) et les mouvements atmosphériques horizontaux et verticaux (convection thermique, vents) ;
* la [[stratosphère]] (de 8–15 à {{unité|50 km}} d'altitude), où la température croît avec l'altitude jusqu'à {{tmp|0|°C}}. Elle abrite une majeure partie de la [[couche d'ozone]] ;
* la [[mésosphère]] (de {{unité|50 à 80 km}} d'altitude), où la température décroît avec l'altitude jusqu'à {{tmp|-80|°C}} ;
* la [[thermosphère]] (de 80 à {{unité|350-800 km}} d'altitude), où la température croît avec l'altitude ;
* l'[[exosphère]] (de 350–800 à {{unité|50000|km}} d'altitude).

=== Troposphère ===
La [[troposphère]] (du mot grec ''τρέπω'' signifiant « changement ») est la partie la plus basse de l'atmosphère ; elle commence à la surface et s'étend entre {{unité|7 et 8 km}} aux pôles et de {{unité|13 à 16 km}} à l'équateur, avec des variations dues aux conditions climatiques. Le mélange vertical de la troposphère est assuré par le réchauffement solaire. Ce réchauffement rend l'air moins dense, ce qui le fait remonter. Quand l'air monte, la pression au-dessus de lui décroît, par conséquent, il s'étend, s'opposant à la pression de l'air environnant. Or, pour s'étendre, de l'[[énergie]] est nécessaire, donc la température et la masse de l'air décroissent. Comme la température diminue, la vapeur d'eau dans la masse d'air peut se condenser ou se solidifier, relâchant la [[Enthalpie de changement d'état|chaleur latente]] permettant une nouvelle élévation de la masse d'air. Ce processus détermine le gradient maximal de baisse de la température avec l'altitude, appelé [[gradient thermique adiabatique]]. La troposphère contient grossièrement 80 % de la masse totale de l'atmosphère. 50 % de la masse de l'atmosphère se trouvent en dessous d'environ {{unité|5.5|km}} d'altitude.

À noter que la partie la plus basse de la Troposphère est aussi appelée Peplos. Cette couche qui trouve sa limite vers {{unité|3|km}} est aussi qualifiée de couche sale en raison de son taux d'impureté très important (aérosol ou nucléus) qui sont des noyaux auxquels viennent se former les gouttes d'eau dans le cas d'un air ayant atteint 100 % d'humidité relative. Cette couche se termine par la péplopause. La présence de cette couche sale explique la quasi-absence d'air sur-saturé dans la couche supérieure de la troposphère.

; Tropopause : La [[tropopause]] est la frontière entre la [[troposphère]] et la [[stratosphère]].

=== Couche d'ozone ===
{{Article détaillé|Couche d'ozone}}

Bien que faisant partie de la stratosphère, la [[couche d'ozone]] est considérée comme une couche en soi parce que sa composition chimique et physique est différente de celle de la stratosphère. L'ozone (O<sub>3</sub>) de la stratosphère terrestre est créé par les [[ultraviolet]]s frappant les molécules de [[dioxygène]] (O<sub>2</sub>), les séparant en deux atomes distincts ; ce dernier se combine ensuite avec une molécule de dioxygène (O<sub>2</sub>) pour former l'[[ozone]] (O<sub>3</sub>). L'O<sub>3</sub> est instable (bien que, dans la stratosphère, sa durée de vie est plus longue) et quand les ultraviolets le frappent, ils le séparent en O<sub>2</sub> et en O. Ce processus continu s'appelle le [[cycle ozone-oxygène]]. Il se produit dans la [[couche d'ozone]], une région comprise entre 10 et {{unité|50|km}} au-dessus de la surface. Près de 90 % de l'ozone de l'atmosphère se trouve dans la stratosphère. Les concentrations d'ozone sont plus élevées entre {{unité|20 et 40 km}} d'altitude, où elle est de {{unité|2 à 8 [[partie par million|ppm]]}}.

=== Stratosphère ===
La [[stratosphère]] s'étend de la tropopause, entre {{unité|7 et 17 km}} et environ {{unité|50|km}}. La température y augmente avec l'altitude. La stratosphère contient la majeure partie de la [[#Couche d'ozone|couche d'ozone]].

; Stratopause : La [[stratopause]] est la limite entre la stratosphère et la mésosphère. Elle se situe vers {{unité|50 à 55 km}} d'altitude. La pression représente environ {{frac|1|1000}} de la [[Pression atmosphérique|pression atmosphérique au niveau de la mer]].

=== Mésosphère ===
La [[mésosphère]] (du mot grec ''μέσος'' signifiant « milieu ») s'étend de {{unité|50|km}} à environ {{unité|80 à 85 km}}. La température décroît à nouveau avec l'altitude, atteignant {{unité|−100|°C}} ({{unité|173.1|[[Kelvin|K]]}}) dans la haute mésosphère. C'est dans la mésosphère que la plupart des [[météoroïde]]s se consument en entrant dans l'atmosphère. C'est aussi cette même couche qui peut dévier les [[bolide rasant|bolides rasants]] et affecter leurs caractéristiques (masse, orbite) comme cela a été observé lors de l'[[Météoroïde du 13 octobre 1990|évènement du 13 octobre 1990]].

; Mésopause : La température minimale se rencontre à la [[mésopause]], frontière entre la mésosphère et la thermosphère. C'est le lieu le plus froid de la Terre, avec une température de {{unité|−100|°C}} ({{unité|173.1|K}}).

=== Thermosphère ===
La [[thermosphère]] est la couche atmosphérique commençant vers {{unité|80 à 85 km}} et allant jusqu'à {{unité|640|km}} d'altitude, la température y augmente avec l'altitude. Bien que la température puisse atteindre les {{unité|1500|°C}}, un individu ne la ressentirait pas à cause de la très faible pression. La [[station spatiale internationale]] orbite dans cette couche à une altitude maintenue autour de {{unité|350 à 400 km}}. Comme description moyenne le modèle MSIS-86<ref>{{harvsp|Labitzke|Barnett|Edwards|1989}}.</ref> est recommandé par le {{lang|en|[[Committee on Space Research]]}}.

; Thermopause : La [[thermopause]] est la limite supérieure de la thermosphère. Elle varie entre {{unité|500 et 1000 |km}} d'altitude.

=== Ionosphère ===
L'[[ionosphère]], la partie de l'atmosphère ionisée par les radiations solaires, s'étire de {{unité|60 à 800 km}} et se constitue de trois couches :
# La couche D ({{unité|60 à 90 km}}) ;
# La couche E ({{unité|90 à 120 km}}) ;
# La couche F ({{unité|120 à 800 km}}) qui chevauche à la fois la thermosphère et l'exosphère. Elle joue un rôle important dans l'électricité atmosphérique et forme le bord intérieur de la [[magnétosphère]]. Grâce à ses particules chargées, elle a une importance pratique car elle influence, par exemple, la propagation des [[ondes radio]] sur la Terre. Elle est le lieu où se déroulent les [[Aurore polaire|aurores]] et les [[Phénomène lumineux transitoire|phénomènes lumineux transitoires]] liés aux orages.

=== Exosphère ===
[[Fichier:Top of Atmosphere.jpg|vignette|center|L'atmosphère vue terrestre depuis l'espace.]]
L'[[exosphère]] commence avec l'[[exobase]], qui est aussi connue comme le « niveau critique », vers 500–{{unité|1000 km}} et s'étire jusqu'à plus de {{unité|10000 km}} d'altitude. Elle contient des particules circulant librement et qui migrent ou proviennent de la magnétosphère ou du [[vent solaire]].

== Pression et épaisseur ==
{{Article détaillé|pression atmosphérique}}

La pression atmosphérique moyenne, au [[niveau de la mer]], est de {{unité|1013,25 [[pascal (unité)|hectopascals]]}} ; la masse atmosphérique totale est de {{unité|5.148 e18 kg}}<ref>{{en}} [http://ams.allenpress.com/perlserv/?request=get-abstract&doi=10.1175%2FJCLI-3299.1 The Mass of the Atmosphere: A Constraint on Global Analyses].</ref>.

La pression atmosphérique est le résultat direct du poids total de l'air se trouvant au-dessus du point où la pression est mesurée. La pression de l'air varie en fonction du lieu et du temps, car la quantité et le poids d'air varient suivant les mêmes paramètres. Toutefois, la masse moyenne au-dessus d'un mètre carré de la surface terrestre peut être calculée à partir de la masse totale de l'air et la superficie de la Terre. La masse totale de l'air est de {{unité|5148000|[[Préfixes du système international d'unités|gigatonnes]]}} et la superficie de {{unité|51007.2 mega [[hectare]]s}} soit 510 072 giga mètres carrés. Par conséquent {{nobr|{{frac|5148000|510072}} {{=}} {{unité|10.093 [[Tonne (unité)|tonnes]]}} par mètre carré}}. Ceci est environ 2,5 % inférieur à l'unité standardisée officielle de [[atmosphère (unité)|{{unité|1 atm}}]] représentant {{unité|1013.25 hPa}}, ce qui correspond à la pression moyenne, non pas au niveau de la mer seul, mais à la base de l'atmosphère à partir de l'élévation moyenne du sol terrestre et du niveau de la mer.

Si la densité de l'atmosphère restait constante avec l'altitude, l'atmosphère se terminerait brusquement vers {{unité|7.81 km}} d'altitude. La densité décroît avec l'altitude, ayant déjà diminué de 50 % dès {{unité|5.6 km}}. En comparaison, la plus haute montagne, l'[[Everest]], atteint les {{unité|8.8 km}} d'altitude, donc l'air est moins de 50 % moins dense à son sommet qu'au niveau de la mer.

Cette chute de pression est presque exponentielle, ainsi la pression diminue de moitié environ tous les {{unité|5.6 km}} et de 63,2 % <math>(1 - 1/e = 1 - 0.368 = 0,632)</math> tous les {{unité|7.64 km}} ([[hauteur d'échelle]] moyenne de l'atmosphère terrestre en dessous de {{unité|70 km}}). Même dans l'exosphère, l'atmosphère est encore présente, comme on peut le constater par la [[traînée]] subie par les [[Satellite artificiel|satellites]].

Les équations de pression par altitude peuvent être utilisées afin d'estimer l'épaisseur de l'atmosphère. Les données suivantes sont données pour référence<ref>{{harvsp|Lutgens|Tarbuck|1995|p=14-17}}.</ref> :
* 50 % de la masse de l'atmosphère est en dessous de {{unité|5.6 km}} d'altitude ;
* 90 % de la masse de l'atmosphère est en dessous de {{unité|16 km}} d'altitude. L'altitude courante des transports aériens commerciaux est de {{unité|10 km}} et le sommet de l'Everest est à {{unité|8849 m}} au-dessus du niveau de la mer. Dans la région supérieure, où les gaz sont raréfiés, se produisent des [[Aurore polaire|aurores]] et d'autres effets atmosphériques. Le vol le plus élevé de l'avion [[North American X-15|X-15]] a atteint, en 1963, une altitude de {{unité|108 km}}.

== Densité et masse ==
{{Article détaillé|Masse volumique de l'air}}
[[Fichier:Atmosphere model.png|thumb|Température et masse volumique par rapport à l'altitude d'après le modèle d'atmosphère standardisé [[NRLMSISE-00]].]]

La masse volumique de l'air au niveau de la mer est d'environ {{unité|1.2 kg/m3}} ({{unité|1.2 g/L}}). Les variations naturelles de la [[pression atmosphérique]] se produisent à chaque altitude et à chaque changement de temps. Ces variations sont relativement faibles dans les altitudes habitées, mais elles deviennent plus prononcées dans l'atmosphère supérieure puis dans l'espace à cause des variations des radiations solaires.

La densité atmosphérique décroît avec l'altitude. Cette variation peut être modélisée par la [[formule du nivellement barométrique]]. Des modèles plus sophistiqués sont utilisés par les [[Météorologie|météorologues]] et les agences spatiales pour prédire le temps et l'abaissement progressif de l'orbite des satellites.

D'après le {{lang|en|[[National Center for Atmospheric Research]]}}, la « masse totale de l'atmosphère est de {{unité|5.1480 e18 kg}} avec une variation annuelle due à la vapeur d'eau de {{unité|1.2 à 1.5 e15 kg}} en fonction de l'utilisation des données sur la pression de surface et la vapeur d'eau. La masse moyenne de la vapeur d'eau est estimée à {{unité|1.27 e16 kg}} et la masse de l'air sec est de {{unité|5.1352 ± 0.0003 e18 kg}} »<ref>{{Article|langue=EN|prénom1=Kevin E.|nom1=Trenberth|prénom2=Lesley|nom2=Smith|titre=The Mass of the Atmosphere: A Constraint on Global Analyses|périodique=Journal of Climate|volume=18|numéro=6|date=2005-03-15|issn=0894-8755|issn2=1520-0442|doi=10.1175/JCLI-3299.1|lire en ligne=https://journals.ametsoc.org/view/journals/clim/18/6/jcli-3299.1.xml|consulté le=2022-09-19|pages=864–875}}</ref>. Les nuages (liquides parfois solides) ne sont pas pris en compte dans la masse moyenne de la vapeur d'eau.

== Opacité ==
{{Article détaillé|Rayonnement solaire|Radiations dans l'atmosphère}}
Les [[Rayonnement solaire|radiations solaires]] (ou [[rayonnement solaire]]) correspondent à l'énergie que reçoit la Terre du [[Soleil]]. La Terre réémet aussi des radiations vers l'espace, mais sur des longueurs d'onde plus importantes invisibles à l'œil humain. Suivant les conditions, l'atmosphère peut empêcher les radiations d'entrer dans l'atmosphère ou d'en sortir. Parmi les exemples les plus importants de ces effets il y a les [[nuage]]s et l'[[effet de serre]].

=== Diffusion des ondes ===
{{Article détaillé|Diffusion des ondes|Couleur du ciel}}
Quand la lumière traverse l'atmosphère, les [[photon]]s interagissent avec elle à travers la diffusion des ondes. Si la lumière n'interagit pas avec l'atmosphère, c'est la ''radiation directe'' et cela correspond au fait de regarder directement le soleil. Les ''radiations indirectes'' concernent la lumière qui est diffusée dans l'atmosphère. Par exemple, lors d'un jour couvert, quand les ombres ne sont pas visibles, il n'y a pas de radiations directes pour la projeter, la lumière a été diffusée. Un autre exemple, dû à un phénomène appelé la [[diffusion Rayleigh]], les longueurs d'onde les plus courtes (bleu) se diffusent plus aisément que les longueurs d'onde les plus longues (rouge). C'est pourquoi le ciel parait bleu car la [[lumière bleue]] est diffusée. C'est aussi la raison pour laquelle les [[coucher de soleil|couchers de soleil]] sont rouges. Parce que le soleil est proche de l'horizon, les rayons solaires traversent plus d'atmosphère que la normale avant d'atteindre l'œil par conséquent toute la lumière bleue a été diffusée, ne laissant que le rouge lors du soleil couchant.

<gallery caption="Différentes couleurs au coucher du Soleil" mode="packed">
Colores vespertinos atmosfera.jpg|Couleurs dues à la dispersion de la lumière dans l'atmosphère.
Sunset from Internation space station.jpg|Un coucher de soleil vu depuis l'[[Station spatiale internationale|ISS]].
</gallery>

=== Absorption optique ===
{{Article détaillé|Absorption (optique)}}
[[Fichier:Opacité électromagnétique de l'atmosphère.svg|thumb|center|upright=1.5|Pourcentage d'absorption (ou opacité) atmosphérique de la Terre à diverses longueurs d'onde et radiation électromagnétique, y compris [[lumière visible]].]]
L'[[absorption (optique)|absorption optique]] est une autre propriété importante de l'atmosphère. Différentes molécules absorbent différentes longueurs d'onde de radiations. Par exemple, le [[dioxygène]] et l'[[ozone]] absorbent presque toutes les longueurs d'onde inférieures à {{unité|300 [[nanomètre]]s}}. L'[[eau]] absorbe la plupart des longueurs d'onde au-dessus de {{unité|700 nm}}, mais cela dépend de la quantité de vapeur d'eau dans l'atmosphère. Quand une molécule absorbe un photon, cela accroît son énergie.

Quand les [[spectre d'absorption|spectres d'absorption]] des gaz de l'atmosphère sont combinés, il reste des « fenêtres » de faible [[opacité]], autorisant le passage de certaines bandes lumineuses. La fenêtre optique va d'environ {{unité|300|nm}} ([[ultraviolet]]-C) jusqu'aux longueurs d'onde que les humains peuvent voir, la [[lumière visible]] (communément appelé [[lumière]]), à environ {{unité|400–700|nm}} et continue jusqu'aux [[infrarouge]]s vers environ {{unité|1100 nm}}. Il y a aussi des [[Fenêtre atmosphérique|fenêtres atmosphériques]] et [[Fenêtre atmosphérique|radios]] qui transmettent certaines ondes infrarouges et [[Onde radio|radio]] sur des longueurs d'onde plus importantes. Par exemple, la fenêtre radio s'étend sur des longueurs d'onde allant de un centimètre à environ [[onze]] mètres. Le graphe ci-dessus représente 1-T (exprimé en %) (où T est la [[transmittance]]).{{refnec}}

=== Émission ===
{{Article détaillé|Émission (physique)}}
L'émission est l'opposé de l'absorption, quand un objet émet des radiations. Les objets tendent à émettre certaines quantités de longueurs d'onde suivant les courbes d'émission de leur « [[corps noir]] », par conséquent des objets plus chauds tendent à émettre plus de radiations sur des longueurs d'onde plus courtes. Les objets froids émettent moins de radiations sur des longueurs d'onde plus longues. Par exemple, le Soleil est approximativement à {{unité|6000|K}} ({{tmp|5730|°C}}), ses pics de radiation approchent les {{unité|500|nm}} et sont visibles par l'œil humain. La Terre est approximativement à {{unité|290|K}} ({{tmp|17|°C}}), par conséquent ses pics de radiations approchent les {{unité|10000|nm}} ({{unité|10|µm}}), ce qui est trop long pour que l'œil humain ne les perçoive.

À cause de sa température, l'atmosphère émet des radiations infrarouges. Par exemple, lors des nuits où le ciel est dégagé la surface de la Terre se rafraîchit plus rapidement que les nuits où le ciel est couvert. Ceci est dû au fait que les nuages ({{fchim|H|2|O}}) sont d'importants absorbeurs et émetteurs de radiations infrarouges.

L'[[effet de serre]] est directement lié à l'absorption et à l'émission. Certains composants chimiques de l'atmosphère absorbent et émettent des radiations infrarouges, mais n'interagissent pas avec la lumière visible. Des exemples communs de ces composants sont le {{dioxyde de carbone}} et l'[[eau]]. S'il y a trop de ces [[gaz à effet de serre]], la lumière du soleil chauffe la surface de la Terre, mais les gaz bloquent les radiations infrarouges lors de leur renvoi vers l'espace. Ce déséquilibre fait que la Terre se réchauffe, entrainant ainsi des [[changement climatique|changements climatiques]].

== Circulation ==
[[Fichier:Atmospheric circulation-fr.svg|vignette|Cellules de circulation simplifiées.]]
{{Article détaillé|Circulation atmosphérique}}
La circulation atmosphérique est le mouvement à l'échelle planétaire de la couche d'air entourant la Terre qui redistribue la chaleur provenant du Soleil en conjonction avec la circulation océanique. Comme la Terre est un [[sphéroïde]], la radiation solaire incidente au sol varie entre un maximum aux régions faisant face directement au Soleil, situé selon les saisons plus ou moins loin de l'équateur, et un minimum à celles très inclinées par rapport à ce dernier proches des Pôles. La radiation réémise par le sol est liée à la quantité d'énergie reçue.

Il s'ensuit un réchauffement différentiel entre les deux régions. Le déséquilibre ainsi créé a pour conséquence des différences de pression, qui sont à l'origine des circulations atmosphériques. Celle-ci, combinée aux [[Courant marin|courants marins]], est le moyen qui permet de redistribuer la [[Transfert thermique|chaleur]] sur la surface de la Terre. Les détails de la circulation atmosphérique varient continuellement, mais la structure de base reste assez constante.

== Phénomènes optiques ==
{{Article connexe|Rayonnement dans l'atmosphère}}
[[Fichier:Openstax Astronomy EM spectrum and atmosphere.jpg|vignette|Figure montrant différentes bandes spectrales et leurs transmissions au travers de l'atmosphère terrestre.]]
La composition de l'atmosphère terrestre la rend relativement transparente aux [[rayonnement électromagnétique|rayonnements électromagnétiques]] dans le domaine du [[spectre visible]]. Elle est cependant relativement opaque aux rayonnements [[infrarouge]]s émis par le sol, ce qui est à l'origine de l'[[effet de serre]]. Il s'y produit aussi différents phénomènes optiques causés par des variations continues ou non de l'[[indice de réfraction]] du milieu de propagation des ondes électromagnétiques.

Parmi ces phénomènes, les plus notables sont les [[arc-en-ciel|arcs-en-ciel]] et les [[mirage]]s.

La [[couleur du ciel]] [[Jour|diurne]], quant à elle, est due à la variation de la [[Diffusion des ondes|diffusion]] du rayonnement solaire en fonction de la [[longueur d'onde]]. Des couleurs inhabituelles s'observent cependant lors des [[aurore polaire|aurores polaires]] (aurores boréales ou australes), qui résultent de l'interaction entre les particules du [[vent solaire]] et la haute atmosphère.

== Évolution ==
{{Article détaillé|Histoire de la Terre|Paléoclimatologie|Histoire du climat|Atmosphère prébiotique}}
{{...}}

== Historique ==
Les premières mesures de l'atmosphère se sont déroulées au sol, en plaine puis au sommet des montagnes.

Le {{date-|19 septembre 1648}}, le beau-frère de [[Blaise Pascal]], [[Florin Périer]]<ref>[http://www.kronobase.org/chronologie-categorie-Florin+P%C3%A9rier.html Chronologie: Florin Périer Biographie], sur kronobase.org, consulté le 10 mai 2019</ref>, constate au [[Puy de Dôme]] que la pression atmosphérique diminue avec l'[[altitude]] prouvant ainsi la [[pesanteur]] de l'air<ref>{{harvsp|Pascal|1648|id=Pascal}}.</ref>.

Au {{s-|XIX}}, le progrès scientifique permet de faire des mesures depuis des ballons puis des [[ballon-sonde|ballons-sondes]] permettant de découvrir l'existence de la [[stratosphère]] en 1899.

Actuellement, les engins spatiaux permettent d'accéder au-delà de l'atmosphère.

== Notes et références ==
=== Notes ===
{{références|groupe=Note}}

=== Références ===
{{Références}}

== Voir aussi ==
{{Autres projets
 | commons=Category:Earth's atmosphere
 | wiktionary=atmosphère
}}
{{catégorie principale}}

=== Bibliographie ===
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=K.|nom1=Labitzke|prénom2=J. J.|nom2=Barnett|prénom3=Belva|nom3=Edwards|titre=Atmospheric structure and its variation in the region 20 to 120 km|volume={{XVI}}|éditeur=University of Illinois|collection=Handbook for MAP|année=1989|isbn=}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Frederick K.|nom1=Lutgens|prénom2=Edward J.|nom2=Tarbuck|titre=The Atmosphere|sous-titre=an introduction to meteorology|éditeur=Prentice Hall|année=1995|numéro d'édition=6|pages totales=462|isbn=978-0-13-350612-9|isbn10=0-13-350612-6}}
* {{Ouvrage|id=Pascal|langue=fr|prénom1=Blaise|nom1=Pascal|lien auteur1=Blaise Pascal|titre=Récit de la grande expérience de l’équilibre des liqueurs|sous-titre=Pour l'accomplissement du traicté qu'il a promis dans son abbrégé touchant le vuide|éditeur=C. Savreux|année=|année première édition=1648|pages totales=20|isbn=|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k105083f}}
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Charles|nom1=Pomerol|prénom2=Yves|nom2=Lagabrielle|prénom3=Maurice|nom3=Renard|titre=Éléments de géologie|éditeur=Dunod|collection=Masson Sciences|lieu=Paris|année=2000|mois=août|jour=10|numéro d'édition=12|pages totales=746|isbn=978-2-10-004754-3|isbn10=210004754X|isbn2=978-2100047543|bnf=37198579}}

=== Filmographie ===
* ''À la découverte de l'atmosphère terrestre'', film de Herb Saperstone, Jeulin, Évreux, 2006, 35 min (DVD et brochure)

=== Articles connexes ===
{{colonnes|taille=20|1=
* [[Aérosol]]
* [[Air]]
* [[Atmosphère de Mars]]
* [[Atmosphère prébiotique]]
* [[Ciel]]
* [[Circulation atmosphérique]]
* [[Climatologie]]
* [[Cryosphère]]
* [[Cycle biogéochimique]]
* [[Hautes couches de l'atmosphère]]
* [[Histoire géologique de l'oxygène]]
* [[Hydrosphère]]
* [[Lithosphère]]
* [[Pression atmosphérique]]
}}

=== Liens externes ===
{{Liens}}
* [http://www.alertes-meteo.com/divers_pheno/atmosphere.htm Site explicatif et vidéo], sur ''alertes-meteo.com''.
* [http://www.educapoles.org/index.php?fun_zone.Animations_multimedia/questce_que_latmosphere_&s=7&rs=13&uid=115&lg=fr&pg=2 ''Qu'est-ce que l'atmosphère ?''], une animation de la [[Fondation polaire internationale]], sur ''educapoles.org''.

{{Palette|Atmosphère de la Terre|Atmosphère des astres|Éléments de la nature}}
{{Portail|sciences de la Terre et de l'Univers|météorologie}}

[[Catégorie:Atmosphère terrestre|*]]
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[[Catégorie:Atmosphère contenant du sodium atomique neutre|Terre]]<!--Existence d'une couche de sodium.-->