Voir la source de Calcium

{{Infobox Élément/Calcium}}
[[Fichier:Image-Calcium unter Argon Schutzgasatmosphäre2.png|thumb|250px|right|Calcium protégé sous atmosphère d'[[argon]].]]

Le '''calcium''' est l'[[élément chimique]] de [[numéro atomique]] 20, de [[Liste des éléments chimiques|symbole]] Ca.

C'est un [[métal alcalino-terreux]] gris-blanc et plutôt dur. Il n'existe pas à l'état de [[corps simple]] dans la nature. C'est le cinquième élément le plus abondant de la [[croûte terrestre]] (plus de 3 %). Il est vital pour de nombreuses espèces : formation des [[os]], des [[dent]]s et des [[coquille (mollusque)|coquilles]] (il compose 1 à 2 % du poids du [[corps humain]] d'un adulte<ref>{{Article|langue=en|prénom1=K. D.|nom1=Cashman|titre=Calcium intake, calcium bioavailability and bone health|périodique=British Journal of Nutrition|volume=87|numéro=S2|pages=S169–S177|date=2002-05|issn=0007-1145|issn2=1475-2662|doi=10.1079/BJN/2002534|lire en ligne=https://www.cambridge.org/core/services/aop-cambridge-core/content/view/B05A9E75627F1C3D5710DBCD8313B929/S0007114502000922a.pdf/div-class-title-calcium-intake-calcium-bioavailability-and-bone-health-div.pdf|consulté le=2024-08-26|format=pdf}}.</ref>). Le calcium joue également un rôle très important en [[physiologie cellulaire]], tout en étant un [[poison]] cellulaire au-delà d'une certaine dose.

== Histoire du calcium ==
La [[chaux (matière)|chaux]] était déjà préparée par les [[Rome antique|Romains]] dès le {{s-|I|er}}, mais ce n'est qu'en [[1808]] que le calcium fut découvert. En apprenant que [[Jöns Jacob Berzelius]] et {{Lien|fr=Magnus Martin Pontin|lang=de|trad=Magnus Martin Pontin|texte=Magnus Martin Pontin}} avaient préparé un amalgame de calcium par [[électrolyse]] de la chaux dans du [[mercure (chimie)|mercure]], [[Humphry Davy]] fut capable d'isoler le métal pur.

== Isotopes ==
{{Article détaillé|Isotopes du calcium}}

Le calcium possède {{nobr|24 [[isotope]]s}} connus de nombre de masse variant entre {{unité|34|et=57}}, mais aucun [[isomérie nucléaire|isomère nucléaire]] connu. Cinq de ces isotopes sont stables, {{exp|40}}Ca, {{exp|42}}Ca, {{exp|43}}Ca, {{exp|44}}Ca et {{exp|46}}Ca (mais {{exp|40}}Ca et {{exp|46}}Ca sont soupçonnés d'être des [[radioisotope]]s à vie extrêmement longue, mais aucune désintégration n'a pour l'instant été observée), et un radioisotope ([[Calcium 48|{{exp|48}}Ca]]) a une [[demi-vie]] tellement longue ({{unité|43|e=18}} années, soit presque {{nobr|3 milliards}} de fois l'[[âge de l'Univers]]) qu'il est considéré pour les cas pratiques comme stable. Le calcium 40 représente 97 % du calcium naturel.

== Caractéristiques notables ==
Le calcium peut être produit par [[électrolyse]] du [[Fluorine|fluorure de calcium]] et plus couramment par [[Réaction d'oxydoréduction|réduction]] sous vide de la [[chaux (matière)|chaux]] (CaO) par de la poudre d'[[aluminium]].

Il brûle avec une flamme jaune-rouge ; exposé à l'air sec, il forme une couche protectrice blanche d'oxyde et de nitrure.
Il réagit violemment avec l'eau dont il déplace l'[[hydrogène]] et forme alors de l'[[hydroxyde de calcium]] {{formule chimique|Ca(OH)|2}}.

== Applications physiques du calcium métal ==
Le calcium métal est utilisé :
* comme [[Réaction d'oxydoréduction|agent réducteur]] dans l'extraction d'autres métaux tels que l'[[uranium]], le [[zirconium]] et le [[thorium]] ;
* comme désoxydant, désulfurant ou décarburant pour différents [[alliage]]s [[fer]]reux et non ferreux ;
* parfois en association avec le [[magnésium]], pour éliminer le bismuth du [[plomb]] (débismuthage) ;
* comme agent d'alliage dans la production d'alliages de l'[[aluminium]], du [[béryllium]], du [[cuivre]], du [[plomb]] et du [[magnésium]].

== Composés ==
Dans tous ses composés connus, le calcium est présent sous la forme du [[cation]] Ca{{exp|2+}}.
* [[Aluminate de calcium]] {{formule chimique|Ca|3|(AlO|3|)|2}} ou {{formule chimique|(Al|2|O|3|, 3 CaO)}} : un des composants du [[clinker]], et utilisé pour la confection de mortiers réfractaires.
* [[Carbonate de calcium]] {{formule chimique|CaCO|3}}, très répandu dans la nature, car c'est le composant de base des roches [[calcaire]]s ; c'est par [[calcination]] du calcaire que l'on obtient la [[chaux (matière)|chaux vive]] ; voir aussi : [[calcite]], [[aragonite]].
* [[Carbure de calcium]] {{formule chimique|CaC|2}} (communément appelé [[carbure]] ; son [[hydrolyse]] produit de l'[[acétylène]]).
* [[Halogénure]]s :
** [[chlorure de calcium]] {{formule chimique|CaCl|2}} parfois utilisé comme sel de déneigement en remplacement du [[chlorure de sodium]] ;
** [[fluorure de calcium]] {{formule chimique|CaF|2}} ([[fluorine]]) ;
** [[iodure de calcium]] {{formule chimique|CaI|2}} ;
** [[bromure de calcium]] {{formule chimique|CaBr|2}}.
* [[Hypochlorite de calcium]] {{formule chimique|Ca(ClO)|2}}.
* [[Nitrate de calcium]] {{formule chimique|Ca(NO|3|)|2}}.
* [[Nitrure de calcium]] {{formule chimique|Ca|3|N|2}}.
* Oxydes et hydroxyde :
** [[oxyde de calcium]] CaO ([[chaux (matière)|chaux]] vive) ;
** [[hydroxyde de calcium]] {{formule chimique|Ca(OH)|2}} (chaux éteinte) ;
** [[peroxyde]] de calcium {{formule chimique|CaO|2}}.
* Phosphates :
** [[phosphate de calcium]] {{formule chimique|Ca|3|(PO|4|)|2}} ;
** [[hydroxyapatite]] {{formule chimique|Ca|10|(PO|4|)|6|(OH)|2}}, composant des dents et os.
* [[Phosphure]] de calcium {{formule chimique|Ca|3|P|2}} (son hydrolyse produit de la [[phosphine]] {{formule chimique|PH|3}}).
* Sulfates :
** [[anhydrite]], sulfate de calcium anhydre {{formule chimique|CaSO|4}}, déhydratant ;
** [[bassanite]], sulfate de calcium semi-hydraté 2({{formule chimique|CaSO|4}}).{{formule chimique|H|2|O}}, principal constituant de la poudre à [[plâtre]] avant usage ;
** [[gypse]], sulfate de calcium hydraté {{formule chimique|CaSO|4}}.2{{formule chimique|H|2|O}}, principal constituant du [[plâtre]] après durcissement.
* [[Sulfure de calcium]] CaS.

Le calcium peut aussi s'allier à différents autres métaux. L'alliage calcium-silicium, appelé [[silico-calcium]], est un adjuvant de la préparation de certains [[acier]]s.

== Dans l'alimentation ==
Le calcium est de loin l'[[élément chimique|élément]] [[métal]]lique le plus abondant dans le corps (1 à 2 % en masse). Il est majoritairement entreposé dans les [[os]], dont il fait partie intégrante. Il contribue à la formation de ces derniers, ainsi qu'à celle des [[dent]]s, et au maintien de leur santé. Les mécanismes de maintien d'une concentration plasmatique normale en calcium ionisé se font, si nécessaire, aux dépens du squelette et une diminution trop importante de l'apport calcique aussi bien qu'une augmentation des excrétions entraîne un risque pour le squelette et la santé ([[ostéoporose]] chez l'adulte, [[rachitisme]] chez l'enfant, exacerbation du risque de [[saturnisme]]{{etc.}}).

Le calcium joue aussi un rôle essentiel dans la [[coagulation sanguine]], le maintien de la [[pression sanguine]] et la contraction des [[muscle]]s, dont le cœur, via son importance dans les fonctions neuromusculaires. Il intervient dans le fonctionnement de nombreux processus enzymatiques.

Chez l'humain, il est plus ou moins bioassimilable selon ses formes, selon l'âge et l'état hormonal de la personne, mais aussi en fonction d'inhibiteurs ou de promoteurs de l'assimilation présents dans les aliments, deux facteurs qui sont encore mal compris et font l'objet d'études<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Kalpana|nom1=Platel|prénom2=Krishnapura|nom2=Srinivasan|titre=Bioavailability of Micronutrients from Plant Foods: An Update|périodique=Critical Reviews in Food Science and Nutrition|volume=56|numéro=10|pages=1608–1619|date=2016-07-26|issn=1040-8398|issn2=1549-7852|doi=10.1080/10408398.2013.781011}}.</ref>. Le calcium ionisé ou [[chélation|chélaté]] (par certains [[peptide]]s naturellement présents dans certains aliments) semble être plus bioassimilable<ref>{{Article|prénom1=Na|nom1=Sun|prénom2=Haitao|nom2=Wu|prénom3=Ming|nom3=Du|prénom4=Yue|nom4=Tang|auteur5=Hongwei Liu|auteur6=Yinghuan Fu|auteur7=Beiwei Zhu|titre=Food protein-derived calcium chelating peptides: A review|périodique=Trends in Food Science & Technology|volume=58|pages=140–148|date=2016-12-01|issn=0924-2244|doi=10.1016/j.tifs.2016.10.004}}.</ref>.

=== Importance physiologique ===
Le calcium intervient dans la formation des [[os]] et des [[dent]]s ; son déficit va donc les affecter ([[ostéoporose]], problèmes de [[croissance biologique|croissance]]). Son déficit peut provoquer l'apparition de [[Lithiase urinaire|calculs rénaux]] (le calcium neutralise les oxalates dans le système digestif) et son excès peut augmenter le risque cardiovasculaire<ref>{{Article|titre=Supplémentation en calcium : risques cardiovasculaires ?|périodique=Prescrire|volume=33|numéro=353|pages=190–191|date=03/2013}}.</ref>.

De plus, il intervient dans les échanges cellulaires et est, de ce fait, vital. Son taux sanguin ([[calcémie]]) est extrêmement régulé, pour éviter des variations fatales à l'organisme. Les [[hormone]]s impliquées dans cette régulation sont la [[parathormone]] et la [[calcitonine]], bien que le rôle « hormonal » de la calcitonine soit discuté étant donné que son augmentation n'entraîne pas de modification sur le [[Métabolisme du calcium|métabolisme phospho-calcique]]. Il serait plus juste de considérer la parathormone et le calcitriol (dérivé de la [[vitamine D]]) comme les deux principales hormones du métabolisme phospho-calcique. Le calcium sert aussi à réguler le pH corporel, il est relargué des os lorsqu'il y a une acidification du milieu interne provoquée par une consommation de produit acidifiant (protéines, laits…) et une faible consommation de végétaux, qui ont un effet alcalinisant.

Le risque de [[cancer du côlon]] semble diminué par un régime riche en calcium. La majorité des études épidémiologiques indiquent que les gens dont l'alimentation contient le plus de calcium ont moins fréquemment un cancer colorectal. Plus de {{nobr|25 publications}} scientifiques montrent que le calcium diminue la cancérogenèse colique chez les rongeurs<ref name="Chimioprevention">{{Lien archive|url=http://www.inra.fr/reseau-nacre/sci-memb/corpet/indexfr.html|titre=Produits efficaces en prévention du cancer colorectal|site=inra.fr|horodatage archive=20070206222643}}.</ref>. Enfin, trois essais cliniques contrôlés montrent que la prise d'un supplément de carbonate de calcium ({{unité/2|1|à=2|g/j}}) diminue la récurrence des polypes de 15 à 30 % chez des volontaires<ref name="Chimioprevention"/> : il semble donc que le calcium prévienne le cancer colorectal.

Le calcium intervient aussi dans la [[contraction musculaire]] par l'intermédiaire de l'ion calcium {{formule chimique|Ca}}{{exp|2+}}. Le calcium est stocké dans le muscle dans des citernes et est libéré sous l'influx nerveux pour activer les molécules d'[[actine]] qui vont permettre la contraction des [[myocyte|myocytes]].

=== Équilibre calcique ===
L'équilibre calcique est déterminé par la relation entre les apports calciques d'une part, et l’absorption et l'excrétion du calcium d'autre part. Des variations relativement faibles dans l'absorption et l'excrétion du calcium peuvent neutraliser un apport élevé ou compenser un apport faible<ref name="faooms">{{Ouvrage|langue=en|auteur institutionnel=[[Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture]] et [[Organisation mondiale de la Santé]]|titre=Human Vitamin and Mineral Requirements|sous-titre=Report of a joint FAO/WHO expert consultation
Bangkok, Thailand|lieu=Rome|éditeur=Food and Nutrition Division|année=2002|pages totales=286|passage=151–172|lire en ligne=https://www.fao.org/4/Y2809E/y2809e0h.htm|numéro chapitre=11|titre chapitre=Calcium}}.</ref>.

Les besoins nutritionnels en calcium sont ainsi essentiellement déterminés par la balance entre l'efficacité de l'[[Absorption intestinale|absorption]] et le taux d'[[excrétion]] {{incise|l'excrétion se produisant par les voies intestinale ([[fèce]]s) et rénale (urine), par la [[desquamation]], par la perte des cheveux et celle des ongles|stop}}. Chez l'adulte, le taux d'absorption du calcium via le [[système digestif]] doit correspondre à l'ensemble des pertes quotidiennes afin d'assurer la préservation du squelette ; chez l'enfant et l'adolescent, un apport supplémentaire est nécessaire pour couvrir les besoins de l'accroissement du squelette<ref name="faooms" />.

Le [[métabolisme]] du calcium est sujet à de considérables variations inter-individuelles, à la fois en ce qui concerne l'absorption et l'excrétion du calcium, dues à des [[#Facteurs nutritionnels affectant les besoins en calcium|facteurs]] qui ne sont pas encore complètement connus mais qui incluent la [[vitamine D]], l'apport en [[sodium]] et en [[protéine]]s, l'âge, la [[ménopause]] chez la femme.

==== Absorption ====
À de bas niveaux d'apport calcique, le calcium est principalement absorbé par transport actif transcellulaire, tandis qu'à de plus hauts niveaux d'apport, une proportion de plus en plus importante du calcium est absorbée par simple diffusion paracellulaire. L'absorption varie ainsi en fonction inverse de l'apport calcique, variant de 70 % pour de très bas niveaux d'apport à 35 % environ pour des apports calciques importants.

En tenant compte des pertes calciques incompressibles (selles, urines, desquamation, sueur), le pourcentage net d'absorption (apports moins pertes) est négatif pour de bas niveaux d'apport, devient positif avec l'augmentation des apports, atteint un pic à environ 30 % d'absorption pour un apport quotidien d'environ {{unité|400 mg}}, puis recommence à diminuer pour des apports allant au-delà de ce taux<ref name="faooms" />.

==== Excrétion ====
La part non absorbée du calcium se retrouve principalement dans les selles, accompagnée de la part non absorbée du calcium contenu dans les [[sucs digestifs]]<ref name="faooms" />.

L'excrétion urinaire de calcium est extrêmement sensible aux modifications du taux plasmique de calcium : des diminutions à peine détectables de moins de {{unité|2 mg}} de calcium par litre de [[plasma sanguin]] suffisent pour induire une diminution trente fois supérieure de l'excrétion urinaire de calcium. Cette réponse rénale très sensible à la privation de calcium se combine avec la relation inverse entre apport calcique et taux d'absorption pour stabiliser la concentration plasmatique de calcium ionisé (en cohérence avec son importance physiologique) et pour préserver l'équilibre entre les entrées et les pertes calciques. Cependant, il existe un niveau incompressible de pertes calciques dans les urines, qui, dans le contexte du niveau de consommation en sel et en protéines des pays développés, se situe à environ {{unité|140 mg/j}}<ref name="faooms" />.

En plus des pertes calciques urinaires et fécales, il existe des pertes à travers la desquamation, la chute de cheveux, les ongles. Ces pertes insensibles, difficiles à mesurer, seraient de l'ordre de {{unité/2|40|à=60|mg}} par jour et ne varient pas avec le niveau d'apport calcique dans l'alimentation<ref name="faooms" />.

==== Facteurs nutritionnels affectant les besoins en calcium ====
Les principaux facteurs nutritionnels qui font varier les besoins en calcium sont le [[sodium]] et les protéines animales (qui tous deux augmentent les pertes calciques urinaires), ainsi que la [[vitamine D]] du fait de son rôle dans l'[[homéostasie]] et l'absorption du calcium<ref name="faooms" />.

Au bilan, les facteurs alimentaires qui influencent les pertes urinaires de calcium ont une influence majeure sur la balance calcique et pourraient même être de plus grande importance que ceux qui influencent la disponibilité intestinale du calcium ; les pertes urinaires en calcium sont plus importantes dans les alimentations qui contiennent des apports élevés en protéines animales, [[sulfate]]s, sodium, café, thé et alcool, que dans les régimes alimentaires qui en intègrent des quantités plus faibles<ref name="119S">{{Article|langue=en|prénom1=Léon|nom1=Guéguen|prénom2=Alain|nom2=Pointillart|titre=The Bioavailability of Dietary Calcium|périodique=Journal of the American College of Nutrition|volume=19|numéro=sup2|pages=119S–136S|date=2000-04|issn=0731-5724|issn2=1541-1087|doi=10.1080/07315724.2000.10718083}}.</ref>.

===== Vitamine D =====
{{Article détaillé|Vitamine D}}

===== Sodium =====
Le taux urinaire de calcium (calciurie) est relié à celui du [[sodium]] (natriurie) et l'administration de sodium augmente l'excrétion urinaire de calcium, possiblement parce que le sodium entrerait en compétition avec le calcium pour la réabsorption au niveau des [[tubules rénaux]]. Les restrictions en sel diminuent la calciurie, donc les besoins nutritionnels en calcium, et inversement la consommation alimentaire de sel augmente ces besoins. S'il est cependant difficile d'en déduire des recommandations nutritionnelles au niveau mondial du fait du manque de données pour beaucoup de pays<ref name="faooms" />, les études existantes montrent que chaque apport supplémentaire de deux grammes de sel alimentaire entraîne une excrétion urinaire de calcium de {{unité/2|30|à=40|mg}} en moyenne<ref name="119S" />.

===== Protéines =====
Il est connu depuis les années 1960 que l'apport alimentaire de [[protéine]]s {{Incise|et particulièrement de protéines animales<ref name="AmJoCliNu2003">{{Article|langue=en|auteur1=Jane E. Kerstetter|auteur2=Kimberly O. O'Brien|auteur3=Karl L. Insogna|titre=Dietary protein, calcium metabolism, and skeletal homeostasis revisited|journal=American Journal of Clinical Nutrition|volume=78|numéro=3|pages=5845-5925|année=2003|date=|doi=10.1093/ajcn/78.3.584S|lire en ligne=http://ajcn.nutrition.org/content/78/3/584S.full}}.</ref>}} augmente l'excrétion urinaire de calcium<ref name="faooms" />{{,}}<ref name="AmJoCliNu1994">{{Article|langue=en|prénom1=C. M.|nom1=Weaver|prénom2=K. L.|nom2=Plawecki|titre=Dietary calcium: adequacy of a vegetarian diet|périodique=The American Journal of Clinical Nutrition|volume=59|numéro=5|pages=1238S–1241S|date=1994-05-01|issn=0002-9165|doi=10.1093/ajcn/59.5.1238S}}.</ref>. Cela est cohérent avec la constatation faite par ailleurs que la [[prévalence]] des [[Fracture du col du fémur|fractures de la hanche]] est liée aux apports en protéines animales<ref name="faooms" />{{,}}<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Benjamin J.|nom1=Abelow|prénom2=Theodore R.|nom2=Holford|prénom3=Karl L.|nom3=Insogna|titre=Cross-cultural association between dietary animal protein and hip fracture|sous-titre=A hypothesis|périodique=Calcified Tissue International|volume=50|numéro=1|pages=14–18|date=1992-01|issn=0171-967X|issn2=1432-0827|doi=10.1007/bf00297291|lire en ligne=https://citeseerx.ist.psu.edu/document?repid=rep1&type=pdf&doi=cf8ea71062f6fb8a05a42f74815e0c4cab7279cb|consulté le=2024-08-20|format=pdf}}.</ref>. Il a été trouvé dans une population japonaise que l'excrétion de calcium est significativement corrélée positivement avec l'apport alimentaire de protéines animales, mais pas avec celui de protéines végétales<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Roichi|nom1=Itoh|prénom2=Noriko|nom2=Nishiyama|prénom3=Yasuo|nom3=Suyama|titre=Dietary protein intake and urinary excretion of calcium: a cross-sectional study in a healthy Japanese population|périodique=The American Journal of Clinical Nutrition|volume=67|numéro=3|pages=438–444|date=1998-03|issn=0002-9165|doi=10.1093/ajcn/67.3.438|lire en ligne=https://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/S0002916523182219|consulté le=2024-08-20}}.</ref>. Inversement, diminuer l'apport en protéines animales diminue les pertes urinaires en calcium<ref name="AmJClNu1990">{{Article|langue=en|prénom1=Emerentia C. H.|nom1=van Beresteijn|prénom2=Jantine H.|nom2=Brussaard|prénom3=Marinus|nom3=van Schaik|titre=Relationship between the calcium-to-protein ratio in milk and the urinary calcium excretion in healthy adults—a controlled crossover study|périodique=The American Journal of Clinical Nutrition|volume=52|numéro=1|pages=142–146|date=1990-07|issn=0002-9165|doi=10.1093/ajcn/52.1.142|lire en ligne=https://citeseerx.ist.psu.edu/document?repid=rep1&type=pdf&doi=51aeac63f1fed168cca3d29e742d893e6f89241d|consulté le=2024-08-20|format=pdf}}.</ref>.

Le mécanisme par lequel les protéines animales influent sur l'excrétion du calcium n'est pas complètement compris. Une augmentation du taux de [[filtration glomérulaire]] en réponse aux apports protéiques a été suggérée, mais elle ne semble pas pouvoir en l'état actuel des connaissances expliquer à elle seule cette constatation<ref name="faooms" />. Le mécanisme considéré comme le plus important par la majorité des études est l'effet de la [[Acide|charge acide]] contenue dans les aliments d'origine animale (due notamment aux acides aminés sulfurés contenus en quantité plus importante dans les protéines animales, et à la concentration plus importante en ions phosphates)<ref name="119S" />{{,}}<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Nancy M.|nom1=Lewis|prénom2=Mary S. K.|nom2=Marcus|prénom3=Alison R.|nom3=Behling|prénom4=J. L.|nom4=Greger|titre=Calcium supplements and milk: effects on acid-base balance and on retention of calcium, magnesium, and phosphorus|périodique=The American Journal of Clinical Nutrition|volume=49|numéro=3|pages=527–533|date=1989-03-01|issn=0002-9165|doi=10.1093/ajcn/49.3.527|lire en ligne=https://citeseerx.ist.psu.edu/document?repid=rep1&type=pdf&doi=af0bc78e24db79036f18d45fc047e52caab108de|consulté le=2024-08-21|format=pdf}}.</ref>, du fait qu'une charge acide est, à long terme, compensée entre autres par la fixation des ions H<sup>+</sup> par les phosphates acides libérés par le métabolisme phosphocalcique osseux, ceci entraînant la libération conjointe de carbonate de calcium osseux. La [[complexe (chimie)|complexation]] dans les tubules rénaux du calcium par les ions [[sulfate]]s et [[phosphate]]s relargués par le [[métabolisme]] des protéines jouerait également un rôle<ref name="faooms" />{{,}}<ref name="119S" />. Le taux urinaire de calcium est significativement relié à celui du phosphate urinaire et la plus grande partie du [[phosphore]] contenu dans les urines des personnes adoptant un mode d'[[Alimentation de type occidental|alimentation occidental]] provient des [[Produit d'origine animale|aliments d'origine animale]] ingérés<ref name="faooms" />. Cela est également observé pour le sulfate urinaire, même si l'effet est probablement moins important que celui des ions phosphates.

Quoi qu'il en soit, aucune conclusion définitive ne peut encore se dégager de la lecture de la littérature scientifique pour expliquer la corrélation positive entre l'apport en protéines d'origine animale et l'augmentation de la calciurie et de la prévalence des fractures. Nombreux d'ailleurs sont les auteurs à insister sur le besoin d'études complémentaires, malgré des décennies de recherche sur ce point.

===== Régimes riches en produits végétaux =====
Des études ont montré que les pertes urinaires en calcium sont plus faibles dans les régimes alimentaires [[Alcalinité|alcalin]]s, riches en [[légume]]s et [[Fruit (alimentation humaine)|fruit]]s ou en [[bicarbonate]]s<ref name="119S" />{{,}}<ref name="ada">{{Article|langue=en|titre=Position of the American Dietetic Association: Vegetarian Diets|périodique=Journal of the American Dietetic Association|volume=109|numéro=7|pages=1266–1282|date=2009-07|issn=0002-8223|doi=10.1016/j.jada.2009.05.027|lire en ligne=https://digitalcommons.andrews.edu/cgi/viewcontent.cgi?article=2985&context=pubs|consulté le=2024-08-21}} ; {{Lien archive|url=http://www.vegetarisme.fr/_pdfs/Position_ADA_2009_VF.pdf|titre=Position officielle de l'Association américaine de diététique au sujet de l'alimentation végétarienne|format=pdf|nature document=traduction en français du document|horodatage archive=20120107020303}}.</ref>.

Bien qu'il soit considéré dans certaines études que les produits à base de [[soja]] ont un taux de [[Acide phytique|phytate]]s élevé pouvant réduire l'absorption du calcium, d'autres études n'ont pas constaté de différence clinique selon que l'alimentation comprenne du lait de vache ou de soja<ref name="119S" />.

Les [[Acide phytique|phytate]]s, présents dans l'enveloppe de nombreuses céréales ainsi que dans certaines noix, certaines graines, certains légumes, peuvent former des [[Sel (chimie)|sels de calcium]] [[Solubilité|insolubles]] dans l'[[Système digestif humain|appareil gastro-intestinal]]<ref name="119S" />.

Les [[oxalate]]s (que l'on peut trouver par exemple dans les [[épinard]]s, la [[rhubarbe]], les [[noix]], l'[[oseille]]) en excès peuvent précipiter le calcium dans l'[[intestin]] ; ainsi, s'il a été démontré que la [[Biodisponibilité (médecine)|biodisponibilité]] du calcium des [[légumes verts]] pauvres en oxalates (par exemple chou ou [[brocoli]]) est supérieure à celle du lait de vache<ref name="ada" />, à l'inverse le calcium des épinards ou du [[cresson de fontaine|cresson]] est moins bien absorbé<ref name="119S" />.

Si ces facteurs ont généralement une faible importance dans les régimes alimentaires<ref name="faooms" />{{,}}<ref name="119S" />, leur importance dans un [[végétalisme|régime végétalien strict]] pourrait équilibrer les effets bénéfiques d'une baisse de l'excrétion urinaire du calcium due à un faible apport en protéines animales<ref name="AmJoCliNu1994" />.

Les [[tanin]]s (tels que ceux du [[thé]]) peuvent également former des complexes réduisant l'absorption du calcium.

===== Lait animal =====
Le [[lactose]] du lait, pris séparément, favorise l'absorption du calcium ; cependant, son effet est contrebalancé par celui des protéines animales également contenues dans le lait. Finalement, le lactose du lait contribue peu à l'amélioration de l'absorption en calcium et aucune étude ne montre que le calcium du lait est plus efficacement absorbé que celui de n'importe quel sel de calcium. La proportion absorbée de calcium du lait dépasse rarement 40 %<ref name="119S" />.

===== Eaux minérales =====
Il n'a pas été démontré que le calcium des [[eaux minérales]], sous forme de [[bicarbonate]] ou de [[sulfate]], est mieux absorbé que d'autres sources de calcium<ref name="119S" />.

==== Apports recommandés ====
[[Fichier:Calcium intake world map.svg|vignette|upright=1.4|Apports nutritionnels mondiaux en calcium chez les adultes (mg/jour)<ref>{{Article|langue=en|prénom1=E. M.|nom1=Balk|prénom2=G. P.|nom2=Adam|prénom3=V. N.|nom3=Langberg|prénom4=A.|nom4=Earley|et al.=oui|titre=Global dietary calcium intake among adults: a systematic review|périodique=Osteoporosis International|volume=28|numéro=12|pages=3315–3324|date=2017-10-12|issn=0937-941X|issn2=1433-2965|pmid=29026938|pmcid=PMC5684325|doi=10.1007/s00198-017-4230-x|lire en ligne=https://link.springer.com/article/10.1007/s00198-017-4230-x|consulté le=2018-09-16}}.</ref>.{{Légende/Début}}
{{legend|#f51d1e|< 400}}
{{legend|#aa2b2c|400-500}}
{{legend|#fa7929|500-600}}
{{legend|#a46e2c|600-700}}
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{{legend|#84fc5a|900-1000}}
{{legend|#2d621d|> 1000}}
{{Légende/Fin}}]]
Les recommandations nutritionnelles de la [[Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture|FAO]] se basent sur les relations entre l'apport calcique et l'absorption et l'excrétion du calcium, déterminées par une analyse des études existantes. L'équilibre, selon la FAO, est atteint avec un apport quotidien de {{unité|520|mg}} en tenant compte des pertes fécales incompressibles, qui monte à {{unité|840|mg}} en tenant compte des pertes urinaires et celles liées à la desquamation, et à {{unité|1100|mg}} lorsque les pertes liées à la ménopause sont incluses<ref name="faooms" />.

La prise en compte des apports alimentaires en protéines animales a un effet majeur sur les besoins nutritionnels en calcium, les deux étant positivement corrélés<ref name="faooms" />. Elle contribue également à rapprocher les apports recommandés en calcium des apports calciques réels observés dans une grande partie des populations au niveau mondial. En ce qui concerne le sodium, si les apports en sel dans le régime alimentaire étaient réduits, les besoins en calcium pourraient diminuer à un niveau aussi bas que {{unité|450|mg}}/j. Une meilleure attention portée au taux de vitamine D (par une exposition suffisante au soleil ou par des apports suffisants) pourrait encore diminuer les besoins nutritionnels en calcium<ref name="faooms" />.

Les [[apports nutritionnels conseillés]] sont finalement de {{unité|900|mg}} par jour chez l'adulte<ref>{{Lien archive|url=http://www.anses.fr/Documents/ANC-Ft-TableauCalcium.pdf|titre=Apports nutritionnels conseillés en calcium pour la population française|site=anses.fr|horodatage archive=20130305152436}}.</ref> qui consomme une [[Alimentation de type occidental|alimentation occidentale]]. Une étude de l'OMS montre que les ANC varient sensiblement entre les pays développés<ref name="faooms" />. Parallèlement, les [[apports journaliers recommandés]] sont de {{unité|800|mg}} par jour (pour une femme adulte)<ref>{{Article|auteur institutionnel=Conseil des Communautés européennes|titre=DIRECTIVE DU CONSEIL du 24 septembre 1990 relative à l'étiquetage nutritionnel des denrées alimentaires|périodique=Journal officielle du CEE|numéro=L 276|pages=40–44, Annexe I|date=06/10/1990|lire en ligne=https://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=CELEX%3A31990L0496%3AFR%3AHTML}}.</ref>. Pour la femme en [[ménopause]] et les [[personnes âgées]], les [[apports journaliers recommandés]] de calcium sont de {{unité/2|1200|à=1500|mg}}.

Selon l'[[OMS]]<ref>{{Ouvrage|titre=Régime alimentaire, nutrition et prévention des maladies chroniques|sous-titre=rapport d'une consultation OMS/FAO d'experts|éditeur=[[Organisation mondiale de la santé]]|collection=Série de rapports techniques|numéro dans collection=916|date=2003|isbn=978-92-4-220916-7|consulté le=2024-08-26}}.</ref> et la FAO<ref name="faooms" />, un besoin de calcium beaucoup plus bas ({{unité|500|mg/jour}}) est observé chez les personnes ayant une alimentation beaucoup plus [[Végétarisme|végétarienne]], qui s'exposent suffisamment au soleil (vitamine D) et qui ont une [[activité physique]] non sédentaire. En effet, l'ingestion d'[[Acide aminé|acides aminés]] soufrés (comme la [[méthionine]]) en grandes quantités augmenterait la déperdition de calcium dans les urines. Ces acides aminés soufrés se trouvent en grande quantité dans les viandes, les poissons, les œufs, les charcuteries.

==== Conséquences d'un excès de calcium ====
Une étude portant sur une cohorte de population en Suède a mis en évidence une mortalité plus élevée pour les femmes ingérant plus de {{unité|1400|mg}} de calcium par jour, en particulier sous forme de supplément<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Karl|nom1=Michaëlsson|prénom2=Håkan|nom2=Melhus|prénom3=Eva Warensjö|nom3=Lemming|prénom4=Alicja|nom4=Wolk|auteur5=Liisa Byberg|titre=Long term calcium intake and rates of all cause and cardiovascular mortality: community based prospective longitudinal cohort study|périodique=BMJ|volume=346|pages=f228|date=2013-02-13|issn=1756-1833|pmid=23403980|pmcid=PMC3571949|doi=10.1136/bmj.f228|lire en ligne=https://www.bmj.com/content/346/bmj.f228|consulté le=2024-08-26}}.</ref>. Par ailleurs, plusieurs études établissent une corrélation entre une forte ingestion de calcium et une incidence élevée de cancer de la prostate<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Jiyoung|nom1=Ahn|prénom2=Demetrius|nom2=Albanes|prénom3=Ulrike|nom3=Peters|prénom4=Arthur|nom4=Schatzkin|et al.=oui|titre=Dairy Products, Calcium Intake, and Risk of Prostate Cancer in the Prostate, Lung, Colorectal, and Ovarian Cancer Screening Trial|périodique=Cancer Epidemiology, Biomarkers &amp; Prevention|volume=16|numéro=12|pages=2623–2630|date=2007-12-01|issn=1055-9965|issn2=1538-7755|doi=10.1158/1055-9965.epi-07-0601|lire en ligne=https://aacrjournals.org/cebp/article/16/12/2623/260047/Dairy-Products-Calcium-Intake-and-Risk-of-Prostate|consulté le=2024-08-26}}.</ref>.

=== Présence dans les aliments ===
{{Article détaillé|Teneur en calcium des aliments}}
Le calcium est présent dans de nombreux aliments de consommation courante.

Les [[produit laitier|produits laitiers]] constituent actuellement la principale source de calcium alimentaire (plus des deux tiers des aliments consommés) des pays occidentaux. Le calcium y est présent sous une forme permettant une absorption intestinale de l'ordre de 30 %<ref name="119S" />{{,}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=Melina Vesanto|auteur2=Victoria Harrison|auteur3=Brenda Charbonneau-Davis|titre=Devenir végétarien|éditeur=Éditions de l'Homme|année=1996|pages totales=288|isbn=9782761912792}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Alan R. Gaby|titre=Preventing and Reversing Osteoporosis|éditeur=Prima Publishing|année=1994|pages totales=320|isbn=0761500227}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|titre=Le calcium|périodique=Diététique en action|volume=12|numéro=1|date=1998}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=Paul Lépine|auteur2=Danielle Ruelens|titre=La ménopause : aux hormones ou au naturel? Une approche intégrée|éditeur=Éditions Québecor|année=2002}}.</ref>, mais augmentant l'excrétion urinaire de calcium<ref name="AmJClNu1990" />. Les produits très riches en calcium et en phosphore entraînent une hypercalcémie et une hyperphosphatémie temporaires, avec une inhibition de la synthèse de [[vitamine D]]{{Citation nécessaire}}.

D'autres aliments contiennent du calcium : [[eau du robinet]], [[amande]]s, [[pistache]]s, [[datte]]s, [[persil]], [[figue]]s, [[cresson (plante)|cresson]], [[cacao]], [[pissenlit]], [[orange (fruit)|oranges]], haricots secs, [[jaune d'œuf]], graines de [[sésame]] ([[tahini]]), graines de [[Pavot somnifère|pavot]], [[brocoli]], [[chou (plante)|chou]]x, [[épinard]] (les légumes à feuilles vertes en général), certains poissons…

Pour l'évaluation de la biodisponibilité réelle, il faut aussi tenir compte des facteurs alimentaires qui influencent la perte urinaire du calcium absorbé. Ainsi, l'absorption simultanée de phosphore diminue l'excrétion urinaire de calcium. À l'inverse, les composants « acidogènes » du régime, comme les sulfates (en particulier dans les eaux minérales sulfatées calciques), augmentent la calciurie (élimination de calcium par voie urinaire).

Enfin, la fixation du calcium absorbé dans le [[tissu osseux]] (prévenant l'[[ostéoporose]]) dépend de nombreux autres facteurs, [[#Importance physiologique|en particulier hormonaux]].

== En tant que médicament ==
L'absorption de calcium sous forme de comprimés permet d'augmenter son apport journalier si ce dernier n'est pas optimal. Elle est parfois associée à la prise de [[vitamine D]]. L'intérêt d'une supplémentation en calcium chez une personne non dénutrie n'est cependant pas établi : la [[densité minérale osseuse]] n'augmente que peu, même si le calcium est associé à la prise de [[vitamine D]], et ne progresse plus après un an<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Vicky|nom1=Tai|prénom2=William|nom2=Leung|prénom3=Andrew|nom3=Grey|prénom4=Ian R.|nom4=Reid|auteur5=Mark J. Bolland|titre=Calcium intake and bone mineral density: systematic review and meta-analysis|périodique=BMJ|volume=351|pages=h4183|date=2015-09-29|issn=1756-1833|pmid=26420598|pmcid=PMC4784773|doi=10.1136/bmj.h4183|lire en ligne=https://www.bmj.com/content/351/bmj.h4183|consulté le=2024-08-26}}.</ref>. Il n'existe, par ailleurs, pas de diminution du risque de [[fracture]]<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Mark J.|nom1=Bolland|prénom2=William|nom2=Leung|prénom3=Vicky|nom3=Tai|prénom4=Sonja|nom4=Bastin|auteur5=Greg D. Gamble|auteur6=Andrew Grey|auteur7=Ian R. Reid|titre=Calcium intake and risk of fracture: systematic review|périodique=BMJ|volume=351|pages=h4580|date=2015-09-29|issn=1756-1833|pmid=26420387|pmcid=PMC4784799|doi=10.1136/bmj.h4580|lire en ligne=https://www.bmj.com/content/351/bmj.h4580|consulté le=2024-08-26}}.</ref>. L'effet secondaire le plus noté reste une constipation<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Ian R.|nom1=Reid|prénom2=Barbara|nom2=Mason|prénom3=Anne|nom3=Horne|prénom4=Ruth|nom4=Ames|auteur5=Helen E. Reid|auteur6=Usha Bava|auteur7=Mark J. Bolland|auteur8=Greg D. Gamble|titre=Randomized Controlled Trial of Calcium in Healthy Older Women|périodique=The American Journal of Medicine|volume=119|numéro=9|pages=777–785|date=2006-09|issn=0002-9343|doi=10.1016/j.amjmed.2006.02.038|lire en ligne=https://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/S0002934306003366|consulté le=2024-08-26}}.</ref>. Le [[syndrome des buveurs de lait]], dans sa forme moderne, est dû principalement à la consommation de carbonate de calcium : c'est la troisième cause d'[[hypercalcémie]] et la seconde cause d'hypercalcémie sévère<ref name="pmid16268810">{{Article|langue=en|prénom1=Michalis K.|nom1=Picolos|prénom2=Victor R.|nom2=Lavis|prénom3=Philip R.|nom3=Orlander|titre=Milk–alkali syndrome is a major cause of hypercalcaemia among non‐end‐stage renal disease (non‐ESRD) inpatients|périodique=Clinical Endocrinology|volume=63|numéro=5|pages=566–576|date=2005-11|issn=0300-0664|issn2=1365-2265|doi=10.1111/j.1365-2265.2005.02383.x}}.</ref>. Cette supplémentation pourrait être associée avec un risque majoré de [[maladies cardio-vasculaires]]<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Mark J.|nom1=Bolland|prénom2=P. Alan|nom2=Barber|prénom3=Robert N.|nom3=Doughty|prénom4=Barbara|nom4=Mason|auteur5=Anne Horne|auteur6=Ruth Ames|auteur7=Greg D. Gamble|auteur8=Andrew Grey|auteur9=Ian R. Reid|titre=Vascular events in healthy older women receiving calcium supplementation: randomised controlled trial|périodique=BMJ|volume=336|numéro=7638|pages=262–266|date=2008-02-02|issn=0959-8138|issn2=1468-5833|pmid=18198394|pmcid=PMC2222999|doi=10.1136/bmj.39440.525752.BE|lire en ligne=https://www.bmj.com/lookup/doi/10.1136/bmj.39440.525752.BE|consulté le=2024-08-26}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Mark J.|nom1=Bolland|prénom2=Alison|nom2=Avenell|prénom3=John A.|nom3=Baron|prénom4=Andrew|nom4=Grey|auteur5=Graeme S. MacLennan|auteur6=Greg D. Gamble|auteur7=Ian R. Reid|titre=Effect of calcium supplements on risk of myocardial infarction and cardiovascular events: meta-analysis|périodique=BMJ|volume=341|numéro=jul29 1|pages=c3691–c3691|date=2010-07-29|issn=0959-8138|issn2=1468-5833|pmid=20671013|pmcid=PMC2912459|doi=10.1136/bmj.c3691|lire en ligne=https://www.bmj.com/lookup/doi/10.1136/bmj.c3691|consulté le=2024-08-26}}.</ref>, même si cette donnée reste discutée<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Judith|nom1=Hsia|prénom2=Gerardo|nom2=Heiss|prénom3=Hong|nom3=Ren|prénom4=Matthew|nom4=Allison|et al.=oui|titre=Calcium/Vitamin D Supplementation and Cardiovascular Events|périodique=Circulation|volume=115|numéro=7|pages=846–854|date=2007-02-20|issn=0009-7322|issn2=1524-4539|doi=10.1161/CIRCULATIONAHA.106.673491|lire en ligne=https://www.ahajournals.org/doi/10.1161/CIRCULATIONAHA.106.673491|consulté le=2024-08-26}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Qian|nom1=Xiao|prénom2=Rachel A.|nom2=Murphy|prénom3=Denise K.|nom3=Houston|prénom4=Tamara B.|nom4=Harris|et al.=oui|titre=Dietary and Supplemental Calcium Intake and Cardiovascular Disease Mortality: The National Institutes of Health–AARP Diet and Health Study|périodique=JAMA Internal Medicine|volume=173|numéro=8|pages=639|date=2013-04-22|issn=2168-6106|pmid=23381719|pmcid=PMC3756477|doi=10.1001/jamainternmed.2013.3283|lire en ligne=http://archinte.jamanetwork.com/article.aspx?doi=10.1001/jamainternmed.2013.3283|consulté le=2024-08-26}}.</ref>.

Mais les médicaments destinés à l'ostéoporose servent aussi à soigner les maladies telles que l'anorexie ou la boulimie afin de subvenir au manque de nutriments équilibrés dans le corps dû aux problèmes que ces maladies engendrent.

== Production industrielle ==
Le calcium est produit par aluminothermie de la chaux, c’est-à-dire une réaction d'[[oxydo-réduction]] où la [[chaux (matière)|chaux]] {{Incise|l’oxyde de calcium CaO}} est réduite par l'[[aluminium]] dans des fours où l'on établit le vide.

De façon simplifiée :
:<math>\mathrm{2Al+6CaO\to Ca_3Al_2O_6+3Ca}</math>.

On introduit dans le four des pastilles formées à partir d'un mélange de chaux et de poudre d'aluminium. Le four est chauffé électriquement ou à l'aide d'un combustible fossile. Le calcium formé au cours de la réaction se dégage sous forme de vapeur, et l'on dispose (dans le circuit d'aspiration établissant le vide dans le four) un condenseur où il vient se déposer. Le résidu de la réaction est de l'[[aluminate de calcium]] (combinaison d'[[alumine]] et de chaux).

== Usages industriels ==
Les usages industriels sont nombreux et parfois anciens. Ainsi, depuis la Préhistoire, le calcium (issu de la craie et transformé par la [[calcination]], l'hydratation, le [[frittage]], la recarbonatation ou la [[micronisation]]…) est présent dans les [[Mortier (matériau)|mortier]]s, [[ciment]]s, [[enduit]]s, [[pigment]]s, [[Fondant (chimie)|agents fondants]], charges minérales, dont comme correcteurs de [[rhéologie]] utilisés dans de nombreuses peintures, encres, polymères plastiques et caoutchouc{{, etc.}} Des carbonates de calcium (et de magnésium) sont utilisés (calcins) dans l'[[industrie du verre]] et de la [[céramique]] et dans la production de [[fonte (métallurgie)|fonte]]. Le [[sucre]] est purifié par l'[[Industrie sucrière|industrie du sucre]] au moyen d'[[oxyde de calcium]] et d'[[hydroxyde de calcium]]. L'[[industrie papetière]] utilise le [[stéarate de calcium]] comme enduit de couchage pour donner un aspect lisse à la surface des papiers glacés. L'hydroxyde de calcium est un réactif utilisé pour fabriquer industriellement la [[gélatine]].

Plus récemment, le calcium ou des molécules à base de calcium se sont montrés être un bon substitut :
* au [[plomb]] ou au [[cadmium]] (très toxiques et plus chers) utilisés comme additifs du [[Polychlorure de vinyle|PVC]] dans les [[menuiserie]]s PVC ;
* au [[lithium]] et au [[cobalt]] (toxiques, explosif pour le lithium et plus rares) des batteries lithium-ion utilisées dans les téléphones portables et beaucoup d'autres appareils électroniques<ref name=NatureNews2019/>. L'industrie étudie des prototypes de piles à anodes de calcium remplaçant les piles avec anodes en lithium, mais jusqu'en [[2018]], l'électrolyte approprié manquait encore. En [[2019]], à l'[[Institut Helmholtz]] d'[[Ulm]] (Allemagne), Zhirong Zhao-Karger {{Et al}} ont pu associer deux composés de calcium et de [[fluor]], et non seulement ce matériau (un type nouveau de sel de calcium) se montre meilleur conducteur d'électricité que tous les électrolytes calciques connus jusqu'alors, mais de plus, il le fait avec une tension supérieure à celle des autres électrolytes à base de calcium. Cela permettrait de produire des batteries peu coûteuses et efficaces pouvant stocker l'électricité issue de sources intermittentes (éoliennes et solaires)<ref name="NatureNews2019">{{Article|langue=en|titre=How a cheap mineral could make a better battery — and help the planet|périodique=Nature|volume=573|numéro=7773|pages=166–166|date=2019-09-06|doi=10.1038/d41586-019-02634-0|lire en ligne=https://www.nature.com/articles/d41586-019-02634-0|consulté le=2024-08-26|accès url=payant}}.</ref>.

== Commerce ==
La France, en 2014, est nette importatrice de calcium, d'après les douanes françaises. Le prix moyen à la tonne à l'import était de {{euro|3700}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Indicateur des échanges import/export |description=indiquer NC8=28051200 |url=http://lekiosque.finances.gouv.fr/LEO/frame_LEO.asp |site=Direction générale des douanes |consulté le=7 août 2015 |brisé le=oui}}.</ref>.

== Notes et références ==
{{Références}}

== Voir aussi ==
{{Autres projets
|commons=Category:Calcium
|wiktionary=calcium
}}

=== Articles connexes ===
* [[Inhibiteur calcique]]
* [[Calcémie]]
* [[:Catégorie:Composé du calcium]]
* [[Teneur en calcium des aliments]]
* [[Macroélément]]
* [[Métabolisme du calcium]]
* [[Calcium 48]]
* [[Canal calcique]]

=== Liens externes ===
* {{Lien web|langue=en|url=http://www.periodictable.com/Elements/020/data.html|titre=Technical data for Calcium|consulté le=2 juillet 2016}}, avec en sous-pages les données connues pour chaque isotope

{{Tableau périodique (navigation)}}
{{Familles d'éléments chimiques (navigation)}}
{{Palette|Électrolyse}}
{{Portail|chimie}}

[[Catégorie:Calcium|*]]
<!--[[Catégorie:Élément chimique]]
[[Catégorie:Métal alcalino-terreux]]-->