Voir la source de Goutte (physique)

{{Voir homonymes|Goutte}}
{{ébauche|physique}}
[[Image:Water drop on a leaf.jpg|thumb|Une goutte d’eau sur la feuille de [[Nelumbo|lotus]] [[Superhydrophobie|fortement hydrophobe]].]]
[[Image:Water drop animation enhanced small.gif|thumb|right|Gouttes d’eau coulant d’un robinet.]]
Une '''goutte''' est une petite quantité de [[liquide]] où la [[Tension superficielle|tension de surface]] est importante. La plus petite gouttelette d'eau analysée qui comporte le nombre de {{nb|3 e20}} molécules d'eau reste une superstructure géante à l'échelle de la molécule.

== Forme d'une goutte ==
=== Goutte dans l'air ===
{{Article détaillé|Forme d'une goutte de pluie}}
Pour une goutte d’eau de faible dimension (typiquement {{nb|1 mm}}), la tension de surface est la force dominante. Si elle est déposée sur une surface fortement hydrophobe, une goutte adopte une forme proche de la sphère. Cet état d’équilibre correspond à un minimum de surface, donc d’énergie de surface, dominante à cette échelle.

Un argument fondé sur les forces en présence permet de retrouver ce résultat. En effet, la pression engendrée par la tension de surface est proportionnelle à la courbure de la surface de la goutte ([[pression de Laplace]]). À l’équilibre, la pression est constante, donc la courbure l’est aussi : une goutte (comme une bulle) est sphérique. Ceci reste vrai tant que la [[pesanteur]] est négligeable, c’est-à-dire pour des gouttes plus petites que la [[longueur capillaire]], environ {{nb|3 mm}} pour l’eau. Même les gouttes en mouvement, les gouttes de pluie par exemple, gardent cette forme sphérique à cette échelle (échelle qui est justement celle de la pluie)<ref>On peut observer sur le [[:commons:CX_SPHERE.png|graphe classique]] donnant le Cx des sphères lisses en fonction du [[nombre de Reynolds]] que la courbe ''Brouillard et pluie'' se sépare de la courbe rouge des sphères rigides autour du diamètre 2 mm ; ceci est dû à la déformation des gouttes sous l'effet des efforts aérodynamiques.</ref>.

=== Goutte sur un solide ===
Il existe une très grande diversité de forme de goutte ([[Sphère|sphérique]], en larme{{etc.}}). Ce sont les [[Force (physique)|forces]] en présence (poids, tension de surface, inertie ou friction visqueuse pour une goutte en mouvement) qui en déterminent la forme.

[[Image:CapillaryLength.svg|thumb|right|Forme d’une goutte déposée sur un solide en fonction de sa taille (comparée à la longueur capillaire <math>l_c</math>.]]

Une goutte statique sur un solide peut être décrite de la même manière qu’une goutte dans l’air. Si elle est assez petite, la force principale qui détermine sa forme est la [[tension de surface]]. Ainsi, l’[[angle de contact]] avec lequel la goutte repose sur le solide ou condition de [[mouillage (physique)|mouillage]] est décrit par le modèle de Young qui équilibre les tensions de surface. L’angle de contact à l'équilibre en soi est physiquement difficile à mesurer. Une façon d'acquérir l'angle de contact à l'équilibre, est à travers sa relation (son lien) avec les angles de contact avançant ([[Angle de raccordement#Thermodynamique|<math>\theta_\mathrm{A}</math>]]) et reculant ([[Angle de raccordement#Thermodynamique|<math>\theta_\mathrm{R}</math>]]) qui quant à eux peuvent être mesurés facilement. Finalement, la goutte aura donc une forme de calotte sphérique (voir figure ci-contre).

Si la goutte d’eau est plus grande, typiquement d’une taille supérieure à la [[longueur capillaire]], celle-ci est aplatie par la gravité et devient une flaque (voir figure ci-contre).

=== Goutte en mouvement (dans l'air) ===
[[Fichier:Thomas Bresson - Creation-goutte-eau-redim (by).jpg|thumb|upright=3|Évolution d'une goutte d'eau partant d'une [[stalactite]]]]
Lorsqu’une goutte est en mouvement, par exemple dans l'air, sa forme est beaucoup plus compliquée. Ainsi, une goutte qui tombe d’un robinet (ou d'une stalactite comme ci-contre) prendra, au moins temporairement, une forme de [[larme]] (voir également l'image du ballon de latex plein d'eau dans la galerie ci-dessous) avant de se détacher et de prendre une forme sphérique.

==== Éclatement des gouttes ====

Dès lors qu'elles sont suffisamment grosses, cependant, les gouttes de pluie ne peuvent conserver cette forme sphérique du fait des efforts aérodynamiques qui naissent de leur vitesse de chute (d'autant plus forte qu'elles sont grosses). <br>
Parfois ces efforts aérodynamiques secouent tellement les gouttes (spécialement en air agité) qu'elles prennent du ''balourd'' et en arrivent à se scinder (en forme d'haltère) puis à éclater (les deux ''masses'' de l'haltère se séparant l'une de l'autre par disparition de la ''barre'' qui les relie).<br>
[[File:Anim déformation goutte pluie.gif|thumb|left|Déformation des gouttes du fait de leur vitesse.]]

[[File:Eclatement de goutte de pluie.gif|thumb|Éclatement d'une goutte de pluie sous l'effet des efforts aérodynamiques dus à sa vitesse de chute, impression d'artiste, d'après Matthews and Mason, relayés par Pruppacher et Klett, et d'après Lane.]]
Dans un autre cas typique, les efforts aérodynamiques aplatissent les gouttes et les creusent en leur [[point d'arrêt]] (animation ci-contre à gauche)<ref name="PruppandKlett">MICROPHYSICS OF CLOUDS AND PRECIPITATION, by HANS R. PRUPPACHER and JAMES D. KLETT, KLUWER ACADEMIC PUBLISHERS, 2004, [https://vdoc.pub/download/microphysics-of-clouds-and-precipitation-7hiplhj3pdp0]</ref>{{,}}<ref>Pruppacher et Klett écrivent, p. 397 : "L'observation des gouttes montre qu'elles sont aplaties à leur base à partir du diamètre équivalent 3,5 mm (Reynolds 1965) et même creusée en cette base à partir du diamètre équivalent 4 mm (Reynolds 2325).</ref>). Pour les plus grosses gouttes, lorsqu'elles chutent en air calme, ces mêmes efforts aérodynamiques leur donnent bientôt une forme d'ombrelle puis d'un sac entraîné vers le bas par un anneau contenant le gros du volume d'eau. Le sac explose enfin en une multitude de petites gouttes, ainsi que l'anneau qui forme des gouttes plus grosses (animation ci-contre à droite)<ref>Comme précisé plus haut, il existe d'autres types d'éclatements.</ref>.<br>
Ces phénomènes d'éclatement expliquent qu'il n'existe pas de gouttes de pluie de diamètre supérieur à 6 mm (certaines sources indiquant même 4,5 mm<ref name= "PruppandKlett"/>).<br>
D'après Pruppacher and Klett, le diamètre équivalent maximal possible d'une goutte de pluie est atteint pour un [[nombre de Weber]] d'approximativement 10, ce nombre de Weber étant bien sûr basé sur le diamètre équivalent maximum de la goutte<ref name= "PruppandKlett"/>.<br>

Ce même phénomène ne se produit pas pour les gouttes les plus petites (en dessous de 1 ou 2 mm de diamètre) et l'on peut considérer que ces petites gouttes (brouillards et bruines) sont encore sphériques.<br>
[[File:Clayton Anderson zero g.jpg|thumb|Très grosse goutte d'eau photographiée dans l'espace.]]
Comme le montre l'image de droite captée dans la navette spatiale, en l'absence d'efforts aérodynamiques les gouttes d'eau peuvent atteindre de très forts volumes. Elles sont globalement sphériques mais sont temporairement l'objet de fortes vibrations (ou balourds) dues à la façon dont elles ont été créées (voir [[:commons:file:NASA astronaut Karen Nyberg watches a water bubble float freely between her and the camera, showing her image refracted in the droplet, Feb. 7, 2018.jpg| cette image]] où le balourd a cessé et où la ''goutte'' est redevenue sphérique).

Une goutte ruisselant sur une vitre pourra prendre des formes très différentes. À très faible vitesse, elle se déforme à cause de [[mouillage (physique)|l’hystérèse de l’angle de contact]]. À très grande vitesse, la goutte pourra elle aussi se déformer et prendre la forme d’une larme voire déposer des gouttelettes derrière elle.

== Émulsions ==
Le paradis des gouttes (et de leurs applications) se situe très probablement dans les [[émulsion]]s. En effet une émulsion est une solution liquide ou gazeuse contenant des microgouttelettes en suspension. Les exemples les plus courants d’émulsions sont les nuages ou le [[brouillard]] (suspension de gouttelettes d’eau dans l’air), la [[mayonnaise]] et les crèmes (suspension de gouttelettes d’huile dans une phase aqueuse), et toute forme de mousse (gouttelettes d’air dans une phase liquide) comme dans la [[crème chantilly]], le bain moussant.

Des gouttelettes sont utilisées comme micro-réacteur [[Chimie|chimique]] ou [[Biochimie|biochimique]] et des méthodes sont développées pour couper des gouttes, en mélanger le contenu, y contrôler une cristallisation ou une réaction chimique{{etc.}}

== Galerie ==
<gallery mode="packed">
Ballon de latex plein d'eau.png|Ballon de latex plein d'eau.
A small flower refracted in rain droplets.jpg|Gouttes d'eau réfractant une petite fleur.

</gallery>

== Notes et références ==
{{Références}}

== Voir aussi ==
=== Articles connexes ===
* [[Goutte (volume)]]
{{Colonnes
|nombre=3|
* [[Forme d'une goutte de pluie]]
* [[Microfluidique]]
* [[Émulsion]]
* [[Eau]]
* [[Molécule d'eau]]
* [[Aérosolisation]]
* [[Spray]]
* [[Gouttelette respiratoire]]
}}

=== Bibliographie ===
* {{GennesBrochardWyartQuéré-2002}}.

=== Liens externes ===
{{Autres projets|commons=Category:Water droplets|commons titre=les gouttes d'eau}}
* {{en}} [https://www.youtube.com/watch?v=zaHLwla2WiI {{lang|en|''Waves in a Large Free Sphere of Water''}}]
{{portail|physique|eau}}

[[Catégorie:Physico-chimie des interfaces]]
[[Catégorie:Mécanique des fluides]]

[[ps:څاڅکې]]