Voir la source de Halite

{{confusion| Alite}}
{{Infobox Minéral
| nom         = Halite
| nomIUPAC    = 
| CAS         = {{CAS|1|4|7|6|2|5|1|7}}
| famille     = 3
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| légende     = Halite ({{dunité|16|13|cm}}). [[Mines de sel de Wieliczka|Mine de Wieliczka]] ([[Pologne]]).
| formule     = NaCl |Na=1|Cl=1|cacher=oui
<!-- Identification -->
| masseform   = 
| couleur     = incolore, blanc, parfois jaune, orange, rouge orange, jaunâtre, brun, bleu, violet, bleu-gris, noir, violet, grisâtre, rougeâtre, rosâtre, bleuâtre... 
| classe      = hexakisoctaédrique<br>''Fm''{{surligner|3}}''m'' {{Infobox Chimie/Groupe espace|225}}
| système     = [[Système cristallin cubique|cubique]]
| réseau      = faces centrées F
| macle       = 
| clivage     = parfait, sur {100}, {010}, {001}
| cassure     = [[conchoïdal]]e
| habitus     = cristaux cubiques, avec des faces cristallines plongeantes ou fréquents à clivage {100}, en agrégat grenu ou fibreux, en masse compacte rocheuse d'évaporite saline, à textures fines ou grossières, parfois grossièrement granulaire, en croûtes, plus rarement en masse fibreuse ou colonnaire (stalactites) …
| faciès      = cristaux cubiques à faces lisses, souvent en trémies (évaporites de surface), hexaédriques, par exemple druse de cristaux hexaédriques, rarement octaédriques ou dodécaédriques, parfois en squelette, avec macle. 
| jumelage    = 
| dureté      = 2 à 2,5
| trait       = blanc, mais trace souvent identique à la couleur
| éclat       = vitreux à vitreux gras
| poli        = 
<!-- Propriétés optiques -->
| réfraction  = 1,5543
| pléochroïsme = faible
| biréfringence = δ = 0,000
| pouvoir rotatoire = 
| dispersion  = 
| fluorescence = surtout au UV (variable en fonction des impuretés), devient bleu puis brun, après exposition aux UV, luminescence rouge ou rose
| absorption  = 
| transparence = transparent à translucide
<!-- Propriétés chimiques -->
| masse vol   = 
| densité     = 2,163 (corps pur), le plus souvent entre 2,1 et 2,2, mais entre 2,1 et 2,6 suivant les gisements
| tempfusion  = 800,4
| fusibilité  = 
| solubilité  = soluble facilement dans l'eau, légèrement soluble dans l'alcool
| comportement = colore la flamme en jaune vif ou orangé, gicle au chalumeau
<!-- Propriétés physiques -->
| coeff_couplage = 
| magnétisme  = aucun
| radioactivité = très rare, halite se présente bleue
<!-- Précautions -->
| 67548EECref = 
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| numeroIndex = {{indexCE|}}
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| NFPA704 = {{NFPA 704|Health=|Flammability=|Reactivity=|Other=}}
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| SIMDUT = {{SIMDUT|}}
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| SGH = {{SGH|}}
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}}

La '''halite''', couramment appelée '''sel gemme''' dans le langage minier, est une [[Minéral|espèce minérale]] solide composée de [[chlorure de sodium]] de [[formule brute]] NaCl<ref>. C'est la forme naturelle du sel de cuisine.</ref>. Elle est tendre, très légère, fragile, de [[ténacité]] cassante, a une saveur saline, puisqu'elle contient du sel en très grande majorité, et contient aussi des traces d'[[iode]], [[brome]], [[fluor]], [[fer]], [[oxygène]] et [[silicium]]. Elle est contenue dans des roches de type [[évaporite|évaporites]].

Pure, elle est incolore si les cristaux sont bien formés, ou blanche. La présence d'impuretés peut lui donner une couleur grise, jaunâtre à rougeâtre, brunâtre, noire ou encore bleue ou violette<ref>. L'allochromie caractérise la halite. La couleur provient essentiellement d'impuretés chimiques diverses, d'effets de phénomènes physiques, comme les tensions ou pressions mécaniques, la radioactivité interne ou l'exposition à des rayons lumineux comme les [[Ultra Violet|UV]]. La couleur bleue ou violette est causée par la présence d'électrons libres, libérés par des micro-cassures ou failles mécaniques, ou par des flux de particules, en particulier des photons de haute énergie, émises par la radioactivité naturelle de la roche et reçues par simple exposition. Ces électrons libres sont responsables également d'agrégations colloïdales : les cristaux sont caractérisés par des taches bleues ou violettes intenses. L'orange et surtout le rouge et le rougeâtre proviennent de traces d'oxydes de fer, en particulier d'[[hématite]]. Le jaune ou jaunâtre ressort des [[Hydroxyde de fer|hydroxydes de fer]], [[goethite]] ou [[limonite]]. Le noir provient de la présence de [[bitume]] ou parfois de cendres microscopiques, le rose d'algues microscopiques fossiles, algues de milieu salin très analogues à celles rencontrées dans les saumures des [[marais salants]].</ref>.

Le minéral pur, humide au toucher, est beaucoup plus stable que la halite commune, très souvent [[Hygroscopique|déliquescente]] à cause des impuretés, à l'état de faibles traces comme le [[chlorure de calcium]] ou le [[chlorure de magnésium]]<ref>. D'une manière générale, il faut conserver les échantillons en boîte hermétique, sinon les spécimens absorbent la vapeur d'eau atmosphérique et tombent en déliquescence.</ref>. La halite est soluble dans l'eau. Ce critère de solubilité, associé au goût salé, à une forme cubique ou au clivage caractéristiques des cristaux, permet une identification rapide. Chauffée dans une poêle, la matière minérale décrépite, puis fond. Un grain de halite colore la flamme en jaune vif, caractéristique des ions [[sodium]].

Ce minéral se trouve le plus souvent sous forme de sel marin fossilisé avec d'autres roches [[évaporite]]s ou salines dans les bassins sédimentaires. Il est indispensable à la vie animale et précieux pour l'économie. Aussi les gisements affleurant en surface ou indiqués par des sources salines sont-ils connus de toute antiquité par les peuples éleveurs<ref>. Outre l'usage alimentaire et condimentaire pour les hommes, les animaux domestiqués sont friands de pierre ou léchons de sel. Les aspects chimiques et économiques sont plus particulièrement traités dans l'article "[[chlorure de sodium]]".</ref>.

== Historique de la description et appellations ==
=== Inventeur et étymologie ===
Cette espèce minérale est connue depuis la préhistoire, mais celui qui en fait la première description minéralogique est [[Ernst Friedrich Glocker]] en [[1847]], qui lui a attribué le nom de « halite ». Ce mot vient du [[grec ancien|grec]] {{lang|grc|ἃλς}} ''hals'' = sel, et  {{lang|grc|λίθος}} ''lithos'' = pierre. C'est [[James Dwight Dana]] qui lui donnera son nom définitif en enlevant le « s » final<ref>{{en}} James Dwight Dana, George Jarvis Brush (1868) ''A System of Mineralogy: Descriptive Mineralogy'', John Wiley & Sons, New York (NY), 5{{e}} éd., 827 p., p. 112</ref>.

=== Synonymes ===
Il existe pour cette espèce de nombreux synonymes<ref>« Index alphabétique de nomenclature minéralogique » [[BRGM]]</ref> :
* β-halite ;
* cachi ; du quechua ''kallchi'' qui signifie « sel » en référence aux lagunes saumâtres du Nord-Est de l'Argentine ;
* halites ([[Ernst Friedrich Glocker|Glocker]]) ;
* [[martinsite]] ([[Dietrich Ludwig Gustav Karsten|Karsten]] 1845)<ref>{{article | langue=de | nom1=Dietrich Ludwig Gustav Karsten | titre=Der Martinsit, ein im Steinsalzlager zu Stassfurth aufgefundenes Salz | périodique=Journal für praktische Chemie | lien périodique=Journal für praktische Chemie | volume=36 | numéro =1 | année=1845 | pages=127 | issn=0941-1216 | doi=10.1002/prac.18450360129}}</ref> ;
* soude muriatée ; 
* muriacite selon la nomenclature de Guyton de Morveau ;
* sel gemme, qui désigne à l'origine une forme massive de halite, en usage une fois pilé comme [[sel de table]].
* sel de terre, sel terreux ou pierreux, sel de salines (mines), pierre de sel.

== Caractéristiques physico-chimiques ==
=== Mélange ===
La [[natrikalite]] fut d'abord décrite comme espèce minérale par [[Gilbert Joseph Adam]] en 1869, puis déclassée comme mélange de halite et de [[sylvite]]<ref>Adam, M. (1869) ''Tableau minéralogique'', Paris: 69</ref>.

=== Cristallochimie ===
La halite se présente comme deux empilements cubiques compacts interpénétrés. Elle prend la forme d'un réseau cubique d'ions hexacoordonnés, c'est-à-dire que chaque [[anion]] est entouré de façon [[octaèdre|octaédrique]] par six [[cation]]s, et réciproquement.
* Elle sert de chef de file à un groupe de minéraux isostructuraux, qui forme des solutions solides.

{| class="wikitable" style="text-align:center;"
|+ Groupe de la halite
|-
! scope=col | Minéral
! scope=col | Formule
! scope=col | [[Groupe ponctuel de symétrie|Groupe ponctuel]]
! scope=col | [[Groupe d'espace]]
|-
| [[Carobbiite]] || {{chem|KF}} || 4/''m'' {{surligner|3}} 2/''m'' || ''Fm''{{surligner|3}}''m''
|-
| [[Gricéite]] || {{chem|LiF}} || 4/''m'' {{surligner|3}} 2/''m'' || ''Fm''{{surligner|3}}''m'' 
|-
|  '''Halite ''' || {{chem|NaCl}} || 4/''m'' {{surligner|3}} 2/''m'' || ''Fm''{{surligner|3}}''m''
|-
| [[Sylvine (minéral)|Sylvine]] || {{chem|KCl}} || 4/''m'' {{surligner|3}} 2/''m'' || ''Fm''{{surligner|3}}''m''
|-
| [[Villiaumite]] || {{chem|NaF}} || 4/''m'' {{surligner|3}} 2/''m'' || ''Fm''{{surligner|3}}''m''
|}

=== Cristallographie ===
La [[structure cristalline|structure]] de la halite est surtout celle du [[Chlorure_de_sodium#Structure_chimique|chlorure de sodium]].

La halite cristallise dans le [[système cristallin]] cubique, avec le [[groupe d'espace]] ''Fm''{{surligner|3}}''m'' (Z = 4 unités formulaires par [[maille (cristallographie)|maille conventionnelle]])<ref>[[Inorganic crystal structure database|ICSD]] No. {{formatnum:61662}} ; {{article | nom1=J. E. Nickels | nom2=M. A. Fineman | nom3=W. E. Wallace | titre=X-ray diffraction studies of sodium chloride-sodium bromide solid solutions | journal=[[Journal of Physical Chemistry]] | volume=53 | numéro=5 | année=1949 | pages=625-628 | langue=en | doi=10.1021/j150470a003}}</ref>.
* [[Paramètre cristallin|Paramètre]] de la maille conventionnelle : <math>a</math> = {{unité|5.6402|Å}} (volume de la maille V = {{unité|179.43|Å{{exp|3}}}})
* [[Masse volumique]] calculée = {{unité|2.16|g/cm{{exp|3}}}}

Cette structure correspond à deux sous-[[Réseau de Bravais|réseaux]] [[Cubique à faces centrées|cubiques à faces centrées]] d'ions, décalés de la moitié du côté de la maille selon l'une des directions des côtés de la [[Maille (cristallographie)|maille]].

Les ions Na{{exp|+}} et Cl{{exp|−}} ont chacun une [[coordinence]] 6 : n'importe quel ion Cl{{exp|−}} est entouré de 6 ions Na{{exp|+}}, formant un [[octaèdre]] autour du Cl{{exp|−}}. Et vice versa, autour de chaque ion Na{{exp|+}} se trouvent comme plus proches voisins 6 ions Cl{{exp|−}} formant aussi un octaèdre.

<gallery mode="packed">
Sodium chloride crystal.png|Structure de la halite. Bleu : Na{{exp|+}}, vert : Cl{{exp|−}}.
NaCl polyhedra.png|Mise en valeur des [[polyèdre de coordination|polyèdres de coordination]].
</gallery>

==== Distinction des cristaux ====
Les cubes monocristallins sont parfois très gros, avec clivage parfait : ils peuvent atteindre un mètre de côté. Avec l'humidité, ils subissent une dissolution partielle, le plus souvent provoquant un arrondissement des angles.

Les accidents de cristallisation sont néanmoins très fréquents. Ce sont principalement des lacunes structurales, des dislocations, des substitutions... S'ils génèrent des électrons isolés, la couleur bleue tend à s'imposer.

La halite se distingue de la [[Sylvine (minéral)|sylvine]], de la [[sylvinite]], de la [[carnallite]], [[Potasse (minerai)|minéraux potassiques]] par le clivage, le test de flamme, la dureté et le goût salé.

==== Cristaux de collection ====
La manipulation de cette espèce minérale, légèrement [[hygroscopique]], nécessite souvent un nettoyage à l'alcool et une conservation au sec.

== Gîtes et gisements ==
[[fichier:Les merveilles de l'industrie, 1873 "Carrière de sel gemme à ciel ouvert à Cardone, en Catalogne (Espagne)". (4624027228).jpg|vignette|Carrière de sel gemme à ciel ouvert à Cardone (Espagne) en 1873.]]
D'un point de genèse primaire, la halite peut provenir de l'eau de mer à l'origine des gisements de sel marin, fossiles ou récents, mais aussi de roches ou d'émanations volcaniques ou [[Roche plutonique|plutoniques]], y compris les eaux thermales, expliquant les eaux salines ou saumâtres des zones [[Endoréisme|endoréiques]].
 
Elle est associée à des couches calcaires, de dolomies, d'argiles, mais le plus souvent à d'autres évaporites, à commencer par le [[Gypse (roche)|gypse]] et l'[[anhydrite]]. Les lits peuvent avoir une puissance d'environ un mètre à plus de {{unité|300|mètres}}. Les masses salines de faible densité, en particulier les [[Dôme de sel|dômes de sel]] dépassant parfois {{unité|10|km}} de diamètre et {{unité|2|kilomètres}} d'épaisseur, que ses amas contribuent à former, tendent à s'élever et à soulever les couches de terrains supérieures en enveloppes arrondies complexes<ref>C'est le cas dans le golfe du Mexique ou dans le Proche-Orient. Des schistes, roches réservoir du pétrole, sont souvent piégés sous le dôme salin. Ce sont des indices souvent fiables pour y forer des puits de pétrole.</ref>. Elles sont facilement repérables par diverses méthodes de mesures géophysiques.

En [[Algérie]], le sel gemme est présent sous des épaisseurs avoisinant les {{unité|1000|m}}, dans les rochers de sel de [[Djelfa]], d'[[El Outaya]] à [[Biskra]]. Au [[Sahara algérien|Sahara]], les forages sahariens l’ont également rencontré sous des épaisseurs moyennes de {{unité|500|m}}. On estime les réserves au Sahara à {{unité|400000|milliards}} de tonnes<ref>[https://www.elwatan.com/edition/contributions/panorama-des-ressources-naturelles-geologiques-de-lalgerie-15-07-2018], sur ''elwatan.com'', 15 juillet 2018</ref>.

Au sud-est de l'[[Iran]], dans les [[monts Zagros]], le sel remonte d'une profondeur de {{unité|10|km}} sous la forme de [[Dôme salin|diapirs salifères]] qui percent la surface pour former d'énormes amas qui s'écoulent latéralement comme des glaciers de sel sous la pression continue de la halite. Le plus célèbre d'entre eux, le [[Kuh-e-Namak]], atteint {{unité|400|m}} de hauteur<ref name="Sel, saveur de la Terre p61-62">{{Ouvrage |auteur1=Patrick De Wever |auteur2=Jean-Marie Rouchy |titre= Le sel, saveur de la Terre |éditeur= EDP sciences |collection= Terre à portée de la main |lieu= France |année= 2016 |pages totales= 96 |passage= pp. 61-62 |isbn=978-2-7598-2049-8}}</ref>.

=== Gîtologie et minéraux associés ===
La halite est un composant de nombreuses [[évaporite|roches évaporitiques]], provenant de l'évaporation de [[lac]]s ou [[mer]]s salés. Elle peut se rencontrer en couches importantes dans les dépôts sédimentaires, comme dans le [[Saulnois|Saulnois lorrain]] ([[Varangéville]] [[Dombasle-sur-Meurthe|Dombasle]], [[Rosières-aux-Salines]] en val de [[Meurthe (rivière)|Meurthe]], [[Dieuze]], [[Château-Salins]], en val de [[Seille (affluent de la Moselle)|Seille]]), à [[Lons-le-Saunier]] dans le Jura, au Pays Basque, à Beskoitze ([[Briscous]]) puis Urketa ([[Urcuit]]) ou en Béarn, à [[Salies-de-Béarn]] dans les Pyrénées-Atlantiques, à [[Dax]] dans les Landes,  à [[Salies-du-Salat]] dans la Haute-Garonne, mais aussi à [[Salzbourg]] ou dans le [[Salzkammergut]] en [[Autriche]], en Suisse, à [[Heilbronn (ville)|Heilbronn]] ou [[Berchtesgaden]] en [[Allemagne]], dans la province de [[Wieliczka]] en [[Pologne]], dans le Sud-Est de la Russie, en Inde, en Iran, en Grande-Bretagne, à [[Cardona]] en Espagne, en Ontario, dans les états américains de New-York, du Michigan et de l'Ohio, du Kansas et du Wyoming, dans les [[Dôme de sel|dômes de sel]] du [[golfe du Mexique]] par exemple au [[Texas]] ou en [[Louisiane]], dans le ''Permian Basin'' entre Texas et Nouveau-Mexique, en Arizona et au Nevada, dans le vaste [[salar d'Uyuni]] en [[Bolivie]], au Pérou, en Colombie, ou encore associée à d'autres sels potassiques et magnésiens d'origine marine comme à [[Stassfurt]] en Saxe allemande ou dans les innombrables lacs alcalins des régions arides, froides ou chaudes, voire associée aux couches minces de sylvinite dans le [[bassin potassique]]. Elle apparaît en efflorescences sur de vastes régions arides.

La halite est associée à divers chlorures, carbonates et sulfates ([[gypse]], [[sylvine (minéral)|sylvine]], [[polyhalite]], [[carnallite]]{{etc.}}).

[[fichier:Halite-249324.jpg| vignette| upright| Cubes empilés de halite ({{tunité|6.7|1.9|1.7|cm}}). Échantillon sorti tel quel des mines potassiques de [[Staßfurt]] ([[Saxe-Anhalt]], [[Allemagne]]).]]

=== Gisements producteurs de spécimens remarquables ===
* Autriche
: Druses de cristaux hexaédriques du Salzkammergut, par exemple Hallstatt ou Hall
* Canada
* États-Unis
* France :
** le [[bassin salifère de Lorraine]] :
*** [[Varangéville]] en [[Meurthe-et-Moselle]] ;
** le [[bassin salifère de Franche-Comté]] :
*** [[Houillères et saline de Gouhenans|Gouhenans]], [[Houillères et saline de Saulnot|Saulnot]], [[Houillères et saline de Mélecey|Mélecey-Fallon]], [[Houillères et saline de Grozon|Grozon]] et [[Athesans-Étroitefontaine]] dans le [[Histoire du sel de Haute-Saône|gisement de Haute-Saône]], où le sel est mêlé au [[Bassin houiller keupérien de Haute-Saône|bassin houiller keupérien]] ;
*** les [[Salines de Salins-les-Bains]] et la [[Saline royale d'Arc-et-Senans]], reliées par un [[Saumoduc_de_Salins-les-Bains_à_Arc-et-Senans|saumoduc]] du {{s-|XVIII|e}} de vingt-et-un kilomètres de long, sont classées [[patrimoine mondial]] de l'[[UNESCO]] depuis 2009<ref name="muséeduselsalins">[http://www.musees-des-techniques.org/Jura_39_/Les_musees/salines-AADA.html?langue=FRA Musée du Sel] de [[Salins-les-Bains]].</ref>.
* Pologne :
** [[Mines de sel de Wieliczka]], [[Wieliczka]], [[Małopolskie]] - Mine ouverte dès le {{s-|XIII|e}}, classée au patrimoine de l’[[UNESCO]].
* Italie :
** Halite violette de [[Calascibetta]] en [[Sicile]] (couleur due à la [[radioactivité naturelle]])

* Yémen

* Inde
* Pakistan
** [[Mine de sel de Khewra]]

=== Gisements historiques et routes du sel gemme ===

==== Préhistoire ====

Le sel est utilisé pour l'assaisonnement et la conservation des aliments depuis la Préhistoire<ref name="Sel, saveur de la Terre p68">{{Ouvrage |auteur1=Patrick De Wever |auteur2=Jean-Marie Rouchy |titre= Le sel, saveur de la Terre |éditeur= EDP sciences |collection= Terre à portée de la main |lieu= France |année= 2016 |pages totales= 96 |passage= p. 68 |isbn=978-2-7598-2049-8}}</ref>.

==== Routes du sel gemme ====

Les [[Route_du_sel|routes du sel]] désignent les routes commerciales d'échanges et de commerce, par lesquelles le sel a été transporté historiquement depuis les régions de production vers les régions consommatrices et déficitaires. Certaines d'entre elles concernaient tout particulièrement le sel gemme.

L'[[azalaï]] en langue [[Touareg|tamasheq]] est la caravane de dromadaires menée deux fois par an par les Arabes qui pratiquent le [[Commerce transsaharien|transport et le commerce]] au travers du désert du [[Sahara]] sur près de {{unité|1000|km}}. Le sel gemme est extrait des mines de [[Taoudeni]] au nord du [[Mali]] et vendu à [[Tombouctou]] et sur d’autres marchés du Sahel. Dans le sens inverse, ils transportaient les [[esclavage|esclaves]]. L'azalaï était un maillon important de la [[traite orientale]].

Au [[Tibet]], les [[Nomade_du_sel|nomades du sel]] constituaient des [[Caravane (convoi)|caravanes]] composées de [[yak]]s pour transporter du [[Sel (chimie)|sel]] depuis les [[saunerie]]s situées sur des sommets de l'[[Himalaya]] pour le [[troc|troquer]] après transport dans les plaines contre de l'[[Orge commune|orge]] et des [[aliment de base|aliments de base]].

Du sel gemme est également extrait à la main du cœur des contreforts himalayens, dans [[Mine_de_sel_de_Khewra|les mines de Khewra]], au [[Pendjab (Pakistan)|Pendjab pakistanais]], depuis {{date-|-350}}. Cette mine est la seconde mine de sel en exploitation au monde en termes de production <ref name="Camerapix">{{Ouvrage |langue=en |nom1=Camerapix |titre=Spectrum Guide to Pakistan |éditeur=Interlink Books |date=juillet 1998 |pages totales=359 |passage=150 |isbn=978-1-56656-240-9 |lire en ligne=//books.google.com.pk/books?id=ZlwOAQAAMAAJ&q=khewra+largest+salt+producer+in+world&dq=khewra+largest+salt+producer+in+world&hl=en&sa=X&ei=TsKBT4DeMcOZOrbZ5IoH&ved=0CEUQ6AEwBQ |consulté le=8 avril 2012}}.</ref>. [[Alexandre le Grand]] fut le premier, aux environs de 350 ans avant J.-C., à faire transporter le sel rose de l’Himalaya vers l'Europe.

En Arabie du Sud (Yémen), les mines de sel (halite) de la région de Shabwa et de Tamna' ont engendré un important commerce dans l'Antiquité, tout comme au Moyen Âge, sur la côte de la Tihamâ<ref>{{Article|langue=en|auteur1=Bosence D.W., al-Aawah M. H., Davison I.|titre=Salt domes and their control on basin margin sedimentation: a case of study from the Tihama Plain, Yemen.|périodique=Sedimentation and Tectonics in Rift Basins Red Sea: Gulf of Aden, edited by Pursue B. H.|date=1998|pages=448-478}}</ref>, les diapirs d'as-Salif et de Jabal al-Milh<ref>{{Article|langue=en|auteur1=Jean-François Breton|titre=Salt Routes in South Arabia and around the Red Sea|périodique=South Arabian Long-distance Trade in Antiquity, Cambridge Scholars Publishing.|date=2021|pages=154-173}}</ref>.

== Exploitation des gisements ==
Au début des années 1990, la mine de Retsof, dans l'[[État de New York]], comptait parmi les plus grandes salines du monde. Ses principales utilisations sont :
* [[minerai (roche)|minerai]] pour l'industrie de la [[Carbonate de sodium|soude]] (voie vers la fabrication de la soude caustique ou l'industrie verrière) et de l'[[acide chlorhydrique]] ;
* important minerai (associé) pour les (sous) produits extraits : [[potasse (minéral)|potasse]], [[magnésium]], [[chlore]], [[brome]], [[iode]].
* la halite est le principal constituant du sel employé pour le salage des routes ;
* dans l'industrie alimentaire, comme conservateur (notamment depuis l'Antiquité pour la [[conservation de la viande]]) ou [[condiment]] exhausteur de goût, mais aussi prodigieux fixateur d'eau pesante ([[sel alimentaire]]) ;

== Galerie ==
<gallery mode="packed">
Halit mit grüner Fluoreszenz - Erongo, Namibia.jpg|Fluorescence de la halite d'[[Erongo]], [[Namibie]]. Musée minéralogique de Bonn.
Selpologne.jpg|Cristal de sel de l'une des [[mines de sel de Wieliczka]] en Pologne.
Halite-Egypt.jpg|Halite du [[gouvernorat du Fayoum]] en Égypte.
2015-03-07 Pakistanisches, sogenanntes Himalaya-Salz 0399.jpg|Sel rouge provenant de la [[mine de sel de Khewra]].
Himalayan salt (coarse).jpg|Halite extraite de la mine de Khewra.
Silica pseudomorph after halite crystals and silicified remains of algae 8.jpg|Pseudomorphoses de trémies de sel associées à des restes silicifiés d'algues dans un galet (flint) des alluvions de la [[Loire]], région de [[Marcigny]], France.
</gallery>

== Notes et références ==
{{Références}}

== Voir aussi ==
{{autres projets| wikt=halite| commons=Category:Halite}}

=== Articles connexes ===
* [[Grenier à sel]]
* [[Histoire du sel]]
* [[Route du Sel]]
* [[Sel alimentaire]]
*[[Sel rose]]
*[[Sel bleu]]

=== Liens externes ===
* {{Autorité}}
* [http://www.groupes.polymtl.ca/glq1100/mineraux/halite/halite.html Présentation sommaire du minéral]
* {{en}} [http://www.mindat.org/min-1804.html Donnée minérale]
* {{en}} [http://webmineral.com/data/Halite.shtml#.Va-6VYWvjFU Halite sur le webmineral]
* {{en}} [http://rruff.info/doclib/hom/halite.pdf Fiche du Handbook of minerals]

{{Palette|Liste des minéraux}}

{{Portail|minéraux et roches|chimie|Mine|sel alimentaire}}

[[Catégorie:Sodium (minéral)]]
[[Catégorie:Chlorure (minéral)]]
[[Catégorie:Sel alimentaire]]
[[Catégorie:Évaporite]]
[[Catégorie:Minéral nommé d'après l'une de ses propriétés]]