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{{Infobox Biographie2}}

'''Jacques Aleaume''' Aleaulme, Aléaume, ou Alleaume, né en [[1562]], fils de [[Pierre Aleaume]], né à [[Orléans]], mort à [[Paris]] et enterré le {{date|3 octobre 1627}} à [[Temple de Charenton-le-Pont|Charenton]], est un mathématicien français, élève de [[François Viète]] et de [[Simon Stevin]]. Il se rattache à l'école de l'[[Algèbre nouvelle]].

== Traces biographiques ==

[[Huguenot]], élève de [[François Viète|Viète]]<ref>{{pdf}} Christiaan Huygens : [http://www.dbnl.org/tekst/huyg003oeuv22_01/huyg003oeuv22_01-x7.pdf Œuvres complètes. Tome XXII. Supplément à la correspondance] page 546.</ref>, dont son père est l'ami et le secrétaire, Jacques Aleaume entre vers 1600 en correspondance avec Paolo Sarpi, que lui fait connaître un des autres élèves de Viète, le [[République de Raguse|ragusain]] [[Marin Ghetaldi|Marino Ghetaldi]]<ref>Angelo Bianchi, Lacroix-Verboeckhoven, ''Biographie de Fra Paolo Sarpi'', Librairie internationale, 1863, {{p.}}121 {{lire en ligne|lien=https://books.google.fr/books?id=L6ej_WtvTNcC&pg=PA121|date=21 octobre 2010}}.</ref>. Mathématicien du prince Maurice d'Orange, à la cour de [[Bréda]] (avec Stevin, [[David Van Orliens|David d'Orléans]] et [[Johan van Rijswijck]]), il est admis comme ingénieur au service des [[Provinces-Unies|États]] dès [[1605]]<ref>On a conservé trace de ses émoluments vers 1619 ; Gustave Cohen [https://books.google.fr/books?id=Amij9VZsGoYC&pg=PA373 Écrivains Français en Hollande] Champion 1920, page 373, note qu'il reçoit une somme double de Simon Stévin.</ref>. Appointé en [[1607]] comme déchiffreur extraordinaire, il orthographie alors son nom '' Jacques a Le haulme''<ref>On lit dans [[Gustave Cohen]] : [https://archive.org/stream/crivainsfran00coheuoft/crivainsfran00coheuoft_djvu.txt Écrivains français en Hollande dans la première moitié du {{17e|siècle}}] que le Haulme, déchiffreur extraordinaire et ingénieur au service des États, reçut ordonnance de {{formatnum:6200}} florins en 1607 avec 75 florins par mois, et 1.200 florins par an.</ref>. Il se fait nommer lui-même Jacques le déchiffreur<ref name="A">{{nl}} Cité dans la [http://www.dbnl.org/tekst/molh003nieu02_01/molh003nieu02_01_0038.htm Bibliographie de Jacques Alleaume] ''Niew Nederlandsch Biografisch Woordenboek (le nouveau dictionnaire biographique de Hollande) par [[Cornelis de Waard]].''</ref>.
[[Fichier:PlacedeFrance.jpg|thumb|180px|left|''Place de France'']]
En dépit de son crédit auprès du prince d'Orange, Aleaume repart pour Paris vers [[1608]]-[[1609]] à la veille de la « [[trêve de douze ans]] ». Le roi [[Henri IV de France|Henri IV]] lui cède une maison dans les galeries du Louvre<ref>P. L. Jacob : [http://ia351405.us.archive.org//load_djvu_applet.php?file=2/items/xviiesiclelettr00jacogoog/xviiesiclelettr00jacogoog.djvu {{s-|XVII|e}}; lettres, sciences et arts, France, 1590-1700; ouvrage illustré de 17 chromolithographies et de 300 gravures sur bois (dont 16 tirées hors texte) d'après les monuments de l'art de l'époque (1882)] page 26?</ref>. Il est pressenti pour seconder [[Claude Chastillon]] dans le projet d'édification de la [[Place de France (Paris)|Place de France]], ils en dessinent les plans ({{date-|novembre 1609}}), mais leur projet ne voit pas le jour<ref>Alain Berthoz, Roland Recht, Augustin Berque : [https://books.google.fr/books?id=YU4aAjc_V-kC&pg=PA286 Les espaces de l'homme: Symposium annuel] page 286, donnent un aperçu de ce qu'aurait pu être cette place.</ref>{{,}}<ref>Ballon (Hilary), The Urbanism of Henry the Fourth, The Architectural History Foundation, 1991</ref> et l'année suivante, Aleaume revient en Hollande en tant qu'ingénieur et déchiffreur. Il semble qu'il ait vécu ainsi, à cheval entre la France et les Pays-Bas. En [[1610]], une lettre de [[Paolo Sarpi]] apprend à Jacques Aleaume, alors à Paris, les observations faites au télescope par [[Galilée (savant)|Galilée]]). Aleaume est d'ailleurs pressenti pour succéder à Galilée à l'[[Université de Padoue]]<ref name="A"/>.

[[Fichier:Michiel Jansz van Mierevelt - Maurits prins van Oranje.jpg|thumb|180px|right|''Maurice d'Orange'']]
Aleaume est un grand amateur d'instruments. Il fait fabriquer ses lentilles par [[Jean Ferrier]] (le même tailleur de verre parisien qui travailla aussi pour Descartes). [[Louis Aubery du Maurier]] dit de lui, 20 ans après sa disparition<ref>On lit ce jugement dans les [https://archive.org/stream/mmoirespourser00aube/mmoirespourser00aube_djvu.txt ''mémoires pour servir à l'histoire de Hollande et des autres Provinces-Unies : où l'on verra les véritables causes des divisions qui sont depuis soixante ans dans cette république & qui la menacent de ruine''] de Louis Aubery, imprimées chez Jean Vilette en 1647, qu'Aleaume était fort estimé à la cour de Maurice d'Orange</ref> :
{{citation bloc|''Le Prince Maurice aimait fort les mathématiciens & ingénieurs : & entre tous ceux du temps, il estima le plus Monsieur Aleaume excellent en cette profession et lui donnait une grosse pension, quoiqu'il en eût une fort bonne du Roi. Mais il n'y avoit personne qui pût rien apprendre au Prince en cette science-là, ayant inventé de belles machines pour passer les rivières, & pour servir aux sièges des villes. Enfin, de son temps il a servi de modelle aux ingénieurs et aux capitaines.''}}

On doit également à Aleaume des travaux d'optiques et de défense militaire<ref>En fait, il se constitue autour d'Aleaume une véritable école militaire d'ingénieurs de défense, auquel on adjoint les noms de [[Jean Fabre]], [[Antoine de Ville (ingénieur)|Antoine Deville]], [[Claude Flamand]], [[Honorat de Meynier]], [[Blaise François Pagan|Blaise de Pagan]] et [[Jacques Perret (XVIe siècle)|Jacques Perret]] selon Émilie d’Orgeix ''Fortifications et traités d’architecture militaire français ({{s mini-|XVII|e}}-{{s mini-|XVIII|e}} siècles'', article des [http://www.inha.fr/IMG/pdf/Nouvelles_no35.pdf Nouvelles de l’INHA, {{numéro|35}}, juillet 2009]</ref>. Par son père, [[Pierre Aleaume]] d'Orléans, il hérite des œuvres de Viète<ref>Joël Biard, Rushdī Rāshid : [https://books.google.fr/books?id=al0FQdniQpEC&pg=PA50 Descartes et le Moyen Âge], Vrin, 1997{{ISBN|2711613402}}</ref> et publie quelques-uns de ses travaux. Il semble qu'il soit à l'origine de la rencontre d'[[Alexander Anderson (mathématicien)|Alexander Anderson]] et des manuscrits de leur maître. Son œuvre contribua à l'édition de [[Frans van Schooten|Frans Van Schooten]]. En revanche, il est peu assuré qu'il connaît [[René Descartes|Descartes]] à [[Leyde]] ou à [[Bréda]]. Le cartésien [[Gustave Cohen]] dit à ce propos<ref>On lit dans [https://archive.org/stream/crivainsfran00coheuoft/crivainsfran00coheuoft_djvu.txt Écrivains français en Hollande dans la première moitié du {{17e|siècle}}] quelles étaient selon [[Gustave Cohen]] les occupations de Descartes sous le nom du ''[[René Descartes|Sieur du Perron]]'' à Bréda.</ref> :
{{citation bloc|''Voila donc à quoi s'occupait Descartes, a l'école de Maurice, dans cette sorte d'Academie militaire comme il en existe encore une aujourd'hui au même lieu, a la même place, et où des maîtres de choix, peut-être Stevin, David d'Orléans et Jacques Aleaume, enseignaient aux jeunes nobles, venus de partout, le dessin, l'architecture militaire ou l'art des fortifications…''}}
[[Fichier:Francois Viete.jpeg|thumb|150px|left|''[[François Viète]]'']]
En [[1613]], Aleaume se déclare comme un ardent admirateur de Galilée. Dans les années qui suivent, et notamment en 1617,1618 et 1621, il est doublement pensionné, par le [[Louis XIII de France|roi de France]] - notamment comme concessionnaire des eaux minérales, et, à la reprise des hostilités entre les [[Provinces-Unies]] et l'Espagne, en tant qu'officier de guerre par les états de Hollande<ref>Molhuysen, Blok, ''dictionnaire biographique de la Hollande, '' seconde partie. Leyde 1912 {{lire en ligne|lien=http://www.dbnl.org/tekst/molh003nieu02_01/molh003nieu02_01_0038.php}}.</ref>. Il est alors premier ingénieur ordinaire du roi<ref>Sous Henri IV, on compte une douzaine d'ingénieurs d'état. En 1602 naît le titre d’ingénieur ordinaire du roi. Sous Louis XIII, ils sont une cinquantaine, Voir l'histoire de ces ingénieurs avant Vauban, Hugues Paucot, sur le site du [http://crdp.ac-bordeaux.fr/cddp64/Chateaux_forts/confhp.html CRDP] de Bordeaux</ref> et intendant des fortifications en Champagne et Picardie<ref name="NF">Nicolas Claude Fabri de Peiresc, Jean-François Lhote, ''Lettres à Cassiano dal Pozzo, 1626-1637'', Adosa, 1989  {{p.}}190, {{ISBN|2866390792}}.</ref>.

D'après l'historien [[Adrien Baillet]], et au vu des confidences de Descartes, [[Isaac Beeckman]], quitte assez souvent Middelbourg vers [[1617]] pour venir à la cour de Maurice de Nassau et rendre visite à Jacques Aleaume<ref>Article de G. Monchamp, correspondant de l'académie in [https://archive.org/stream/bulletinsdelaca117belggoog#page/n131/mode/1up/search/aleaume Bulletins de l'Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique] (1834)1895, Chez Hayez, page 120</ref>{{,}}<ref>[[Paul Tannery]] pense différemment et note dans l'édition des [http://fr.wikisource.org/wiki/Page:Descartes_-_Œuvres,_éd._Adam_et_Tannery,_X.djvu/34 Œuvres de Descartes, par Adam et Tannery] tome 10 page 24, que le nom d'Alleaume n'apparaît nulle part dans les carnets de Beeckman.</ref>.

la même année, [[Willebrord Snell]] dans son ''Eratosthène Batave'', lui rend hommage comme au plus illustre et au plus ingénieux de ses amis ; Snell affirme qu'il lui doit la pratique du [[compas de proportion]]<ref>Lynn Thorndike, ''History of Magic and Experimental Science, Partie 12'' {{p.}}105 {{lire en ligne|lien=https://books.google.fr/books?id=Sr923sVWH_QC&pg=PA105|date=21 octobre 2010}}.</ref>
[[Fichier:Velázquez - de Breda o Las Lanzas (Museo del Prado, 1634-35).jpg|thumb|250px|''La reddition de Breda (1625)'' ([[Diego Vélasquez|Velázquez]])]]
En [[1627]], le prince Maurice étant mort, et la ville de Breda ayant accepté sa reddition, Aleaume revient à [[Lyon]]. Il meurt peu de temps après à Paris. [[Nicolas-Claude Fabri de Peiresc|Nicolas Peiresc]], avec qui il est en correspondance, considère que sa mort est une grande perte<ref>Cette douleur est citée par [[Pierre Gassendi|Gassendi]], viri ill. Peiresc Vita (1651) 321</ref>. Ses livres et ses instruments sont dispersés et vendus. Les manuscrits de [[François Viète]], dont Aleaume est l'héritier par son père qui en a été le secrétaire, sont détenus par les frères Dupuy (gardes de la Bibliothèque du Roi), auxquels écrit Peiresc, le {{date-|11 novembre 1627}}<ref>Lors de la séance de l'Académie des Sciences [http://www.sciences.univ-nantes.fr/cfv/fviete/Big-CRAS-1916-162-Viete237-240.pdf du 14 février 1816 présidée par Camille Jodran], Monsieur Bigourdan, à propos de l'harmonicon celeste, œuvre perdue de [[François Viète]], évoque cette lettre de Pereisc aux frères Dupuy où l'ami de [[Pierre Gassendi|Gassendi]] rend un hommage appuyé à Aleaume et à Viète</ref>. On perd pendant leur vente la trace de l'Harmonicon céleste<ref>{{Lien web |langue=en |format=pdf |auteur=Wing, Vincent |titre=Harmonicon coeleste: or, the coelestiall harmony of the visible world conteining, an absolute and entire piece of astronomie. |url=https://wellcomecollection.org/works/z6uz2tcf |accès url=libre |site=wellcomecollection.org |date=Date de publication - 1651}}</ref> (entre les mains d'[[Ismaël Boulliau]]).

{{citation bloc|'' Je plains infiniment la mort du pauvre Mr Aleaume,'' écrit Peiresc aux frères Dupuy, ''et que ses livres et instruments n'ayent pu tomber en mains de persones qui en pussent avoir le soing qu'ils meritoient. Il falloit que le Roy acheptast tout cela pour en mettre à la Bibliothèque ce qu'il y avoit de plus rare et pour le moings les ouvrages de feu Mr Viète... C'est une grande perte pour ce siècle, et pour la postérité n'en sera pas moins si ces papiers ne tombent entre des mains charitables et soigneuses d'en faire ayder le public...''}}
Une partie de ces livres sont acquis par le père [[Marin Mersenne|Mersenne]].

Après sa mort, [[Melchior Tavernier]] et le père Dubreuil reprochent à [[Girard Desargues]] de s'être inspiré sans les citer des travaux d'Aleaume et de [[Jean-Louis Vaulezard]] pour ce qui est de la perspective<ref>On lit dans ''[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k993809.image.hl.r=aleaume.f202 Les œuvres de Girard Disargues'' réunies et analysées par M. Poudra], page 190 et suivante que l'édition du manuscrit de la perspective d'Aleaume fut complété par Mignon, en utilisant les résultats de Disargues (seules les premières pages du livre édité en 1643 et les idées développées par la suite étant d'Aleaume)</ref>.

[[Frédéric Ritter]] lui prête comme élève [[Albert Girard]]<ref name="R">{{lien brisé|url=http://www.archivesnationales.culture.gouv.fr/chan/chan/pdf/ap/apscient.pdf |titre=''Étude sur la vie du mathématicien François Viète (1540-1603), son temps et son œuvre'', par Frédéric Ritter, polytechnicien et ingénieur des Ponts et Chaussées : tome I }} disponibles sous forme de microfilm (87Mi/1) auprès du [http://www.archivesnationales.culture.gouv.fr/chan/ CARAN]</ref>.

== Œuvres ==
[[Fichier:Simon-stevin.jpeg|thumb|180px|left|''[[Simon Stevin]]'']]
Très influencé par son maître Simon Stevin, on doit à Aleaume un livre sur les fortifications, un Livre sur les lunettes et les Miroirs, ainsi qu'un livre sur la perspective, qu'il était prêt à mettre sous presse lorsqu'il mourut. Ce livre sur la perspective fut édité par Estienne Mignon, sur commande de Louis XIII, avec une ''Introduction à la perspective, ensemble l'utilisation du compas et des tableaux sur la longitude.

* ''Introduction à la perspective, ensemble l'usage et fabrique du compas de perspective nouvellement inventé'', 28 page, donné à Paris pour être imprimé chez Pierre Recollet et Charles Hulpeau, non publié, et à ce jour perdu<ref>Recollet fut également l'éditeur d'[[Claude Hardy|Antoine Vasset]] et de son [[algèbre nouvelle]] selon [[François Viète|Viète]].</ref>.
* Un Traité de la navigation (vers 1629).
* [http://diglib.hab.de/drucke/ug-126/start.htm ''La perspective spéculative et pratique. De l'invention du Seigneur feu Aleaume, ingénieur du roy où sont enseignés les fondements de cet art et de tout ce qui a été enseigné jusqu'à présent. Ensemble la manière universelle de la pratiquer non seulement sans plan géométral, sans tiers point dedans ni dehors le champ du tableau. Mais encore par le moyen de la ligne communément appelé horizontale''], livre posthume, mise à jour par Estienne Mignon et édité par Tavernier en 1643 : dédicacé à Monsieur Tallement (maître des requêtes) : une méthode nouvelle qui annonce celle du [[dessin technique|dessin industriel]] et rappelle celle de [[Girard Desargues]] ; disponible également sur [https://books.google.fr/books?id=XmY_AAAAcAAJ&printsec=frontcover&dq=%22Jacques+Aleaume%22&source=bl&ots=nIlJPXqsrI&sig=SgS5Rf_vHlFZSc4VSEfY96Lnl64&hl=fr&ei=332ITMTlOoGUjAe_vsFn&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=3&ved=0CB8Q6AEwAg#v=onepage&q&f=false Google livres]. Alleaume montre, par son œuvre, qu'il s'est intéressé au [[magnétisme]] terrestre<ref name="NF"/>.
* Confutatio problematis ab Henrico Monantholio… proposiiti. Quo conatus est demonstrare octavam partem diametri circuli aequalem esse lateri polygoni aequilateri & aequianguli eidem circulo inscripti, cuius perimeter ad diametrum rationem habet triplam sesquioctavam… Paris, David le Clerc, 1600<ref name="A"/>. Aleaume y réfute une fausse démonstration d'[[Henri de Monantheuil]] sur la construction d'un polygone régulier inscrit dans un cercle, ce qui devait conduire à sa quadrature<ref>Confutatio problematis ab Henrico Monantholio par le Catalogue de la BNF {{lire en ligne|url=https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30008942q}}</ref>.
* la traduction du latin en français d'un ''Traité Astrologique des jugements des thèmes généthliaques'', d'[[Heinrich Rantzau|Henry de Rantzau]], {{Ve}} duc Cimbrique, édité à titre posthume, en 1653, chez P. Ménard, par le professeur es mathématiques et astrologue Alexandre Baulgite<ref>Le père [[Jean François (mathématicien)|Jean François]] s'opposa particulièrement à cette publication de Baulgite.</ref>, traité, essentiellement constituée d’aphorismes.

=== La perspective Aleaume ===
À sa mort, Aleaume laisse un manuscrit inachevé traitant de perspective. Il est racheté par les imprimeurs-libraires Pierre Recollet et Charles Hulpeau, qui obtiennent le privilège royal de le faire imprimer. Ils demandent au mathématicien [[Estienne Mignon]] de l'éditer et de l'étoffer. Le manuscrit original s'est perdu mais le livre ainsi produit, ''La perspective spéculative et pratique de l'invention du seigneur feu Aleaume, ingénieur du roy, '' est un ouvrage unique pour son temps<ref name="B">[[Kirsti Andersen]] : [https://books.google.fr/books?id=8B_JeMxNUIkC&printsec=frontcover&dq=%22simon-stevin+%22Aleaume+%22&hl=fr&ei=FdmITOXkAc_FswbY85TrCg&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=1&ved=0CCwQ6AEwAA#v=onepage&q=aleaume&f=false The geometry of an art: the history of the mathematical theory of] chez Springer, 2007, {{ISBN|0387259619}}, page 420-439</ref>.

Pour repérer les points du plan, Aleaume et Mignon, dont le travail semble indissociable, utilisent un repère orthonormé, une « grille » munie d'une origine et d'un système de coordonnées (à la [[Frans van Schooten]]). Ils s'y montrent les héritiers de [[Guidobaldo del Monte]], mais ils font preuve d'invention. On retiendra en particulier les notations <math>^{A=_P B}</math> pour désigner deux points de projeté identique, et la notation <math>^{A=_I B}</math> pour abréger « A est image de B ». Quoique les méthodes "projectives" de Desargues soient plus générales que celles d'Aleaume et Mignon, leur traité de ''perspective spéculative'' offre parfois des solutions plus simples que celles du Lyonnais<ref name="B"/>.

Ce livre eut quelques épigones, notamment [[Grégoire Huret]] (1610-1670), Charles Bourgoing<ref>On ne doit pas confondre le père Charles Bourgoing du Convent du Faubourg de Saint Germain et le père [[François Bourgoing]], né en 1585, supérieur général de l'Oratoire et confesseur du duc d'Orléans, mort le 4 décembre 1662, dont [[Jacques Bénigne Bossuet|Bossuet]] fit l'[[Éloge funèbre|oraison funèbre]] le 20 décembre. l'évêque de Meaux évoque à cette occasion, dans cette première oraison, « le dessein du grand architecte ». Les œuvres du Père Charles Bourgoing, augustin, ont été éditées en 1657. On lui doit également un traité de gnomonique. Voir J. Thomas, ''Universal Pronouncing Dictionary of Biography, '' {{p.}}416 {{lire en ligne|lien=https://books.google.fr/books?id=GPXRKSUyj14C&pg=PA416}}.</ref>, [[Augustins|augustin]] de la communauté de Bourges, dans sa ''perspective affranchie'' (en 1661) et plus tard le mathématicien [[Jacques Ozanam]] (1640-1717)<ref>Particulièrement dans ''La Perspective Théorique et Pratique, où l’on enseigne la manière de mettre toutes sortes d’objets en perspective, tirée du Cours de Mathématique'', publié à Paris, chez Claude Jombert en 1711. Voir [[Kirsti Andersen]], ''The geometry of an art: the history of the mathematical theory'' {{p.}}407 {{lire en ligne|lien=https://books.google.fr/books?id=8B_JeMxNUIkC&pg=PA407}}</ref> et l'astronome [[Jean-Henri Lambert|Johann Heinrich Lambert]] (1728-1777)<ref name="B"/>, qui leur emprunte deux problèmes.

Un des exemplaires de sa ''perspective spéculative et pratique'' est annoté de la main du philosophe-mathématicien [[Gottfried Wilhelm Leibniz|Leibniz]] ; pour autant il semble désormais impossible de décider quelles idées et quelle part reviennent à l'un et à l'autre des deux auteurs. Certains commentateurs ont daté de la parution de ce livre la transformation du compas de proportion en un compas optique ou compas de perspective<ref>Filippo Camerota : [Nel segno di Masaccio] Giunti Editore Firenze Italy, 2001; page 211, {{ISBN|8809023293}}</ref>. En effet, il précède de peu, le traité de [[Jean-Louis Vaulezard]], Abrégé ou racourcy de la perspective par l'imitation, paru en [[1631]] où ce compas est défini<ref>Jean-Louis Vaulezard : [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k83851f brégé ou racourcy de la perspective par l'imitation] dans lequel est traicté du moyen de changer une perspective en une autre semblable… ensemble l'invention d'approprier deux ou plusieurs perspectives, ou parties d'icelles en une mesme, et souz une mesme distance d'œil. Le tout par l'ayde d'un compas de perspective]</ref>.

=== Le traité astrologique ===
[[Fichier:Henrik Rantzau.jpg|thumb|120px|[[Heinrich Rantzau|Henrik Rantzau]]]]
Son titre exact, est ''Traité Astrologique des jugements des thèmes généthliaques pour tous les accidents qui arrivent à l'homme après sa naissance, pour connoistre des tempéraments et inclinaisons, selon tous les meilleurs et plus anciens autheurs par l'industrie de Henri Rantzau fait en français par Jacques Alleaume (d'Orléans) ingénieur du
roy. Paris. Mis en ordre ou augmenté d'aphorismes et annotations universelles sur les 12 signes pour les 12 maisons célestes, colliges de divers auteurs et traduits par Alexandre Baulgite''

[[Heinrich Rantzau|Rantzau]] y affirme ''avoir trouvé cet ancien traité astrologique en sa bibliothèque''. Il s'agit donc d'un commentaire par Baulgite d'une traduction par Alleaume d'un commentaire par Rantzau d'un livre supposé plus ancien.

Ce traité fut partiellement réédité en [[1947]] par l'astrologue russe Alexandre Volguine, aux Éditions des Cahiers Astrologiques, mais amputé de sa première partie sur la [[Maison (astrologie)|domification]]<ref>Rantzau y appenait à construire les maisons astrales selon les méthodes de  [[Regiomontanus]] d'[[Ibn Ezra]], de Ptolémée revus par Cardan, [[Campanus de Novare]], [[Alcabitius]] et [[Luca Gaurico|Luc Gauric]]</ref>.

== Notes ==
{{Références|taille=30}}

== Sources ==
* [https://books.google.fr/books?id=al0FQdniQpEC&pg=PA50&lpg=PA50&dq=Descartes+Aleaume&source=bl&ots=XNMVeWDu21&sig=ExVOBMYe-aSxdKNqG9Ao_-v7BWw&hl=fr&ei=YUEuSvTvK4O5jAe9jqGMCw&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=4#PPA50,M1 Descartes et le Moyen Âge par Joël Biard, Rushdī Rāshid, Centre national de la recherche scientifique (France). URA 1085]
* Vie de Monsieur Descartes [[s:La Vie de M. Descartes - Livre 1 Chapitre 9|La Vie de M. Descartes - Livre 1 Chapitre 9]]
* {{en}} Vie de Descartes  [https://books.google.fr/books?id=KrR-5EKLSQMC&pg=PA24&lpg=PA24&dq=descartes+though+aleaume&source=bl&ots=4Yq_EjkPcU&sig=wrTMCeBnLhrI1vPkkoRez5s9Ly0&hl=fr&ei=sUUuSr3ANZ3LjAfSvbCNCw&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=1 par Geneviève Rodis-Lewis]
* {{en}} Une copie d'un livre d'Aleaume   [http://www.ilab.org/db/book852_2854.html datant du {{XVIIIe}} siècle]
* {{nl}} Niew Nederlandsch Biografisch Woordenboek de M. de \Vaard, (t. II) publié sous la direction de M. P. C. Molhuysen et du professeur P. J. Blok.

== Liens externes ==
{{Liens}}

{{Portail|mathématiques|algèbre nouvelle et François Viète|Renaissance|Royaume de France}}

{{DEFAULTSORT:Aleaume, Jacques}}
[[Catégorie:Mathématicien français du XVIIe siècle]]
[[Catégorie:Personnalité française du protestantisme]]
[[Catégorie:Cryptologue français]]
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[[Catégorie:Ingénieur français du XVIe siècle]]
[[Catégorie:Génie militaire]]
[[Catégorie:Huguenot]]
[[Catégorie:Écrivain français de langue latine]]
[[Catégorie:Élève de François Viète]]
[[Catégorie:Naissance en 1562]]
[[Catégorie:Décès en octobre 1627]]
[[Catégorie:Naissance à Orléans]]
[[Catégorie:Décès à Paris]]
[[Catégorie:Ingénieur français du XVIIe siècle]]