Voir la source de Jean-Henri Lambert

{{À wikifier|date=juillet 2024}}
{{Voir homonymes|Lambert}}
{{Infobox Biographie2
| nom                 = Jean-Henri Lambert
| image               = JHLambert.jpg
| légende             = Jean-Henri Lambert, lithographie de [[Godefroy Engelmann]] (1829).
| date de naissance   = {{Date de naissance|26|août|1728}}
| lieu de naissance   = [[Mulhouse]] ([[République de Mulhouse]])
| date de décès       = {{Date de décès|25|septembre|1777|26|août|1728|en science}}
| âge au décès        = 49
| lieu de décès       = [[Berlin]] ([[Royaume de Prusse|Prusse]])
| nationalité         = <!-- Voir le texte de l'article et la page de discussion -->
| profession          = [[Mathématicien]]<br />[[Philosophe]]
}}
'''Jean-Henri Lambert''' (''Johann Heinrich Lambert'' en allemand et en anglais), né le 26 août 1728 à [[Mulhouse]] et mort le 25 septembre 1777 à [[Berlin]], est un [[mathématicien]] et [[philosophe]]. Il s'est illustré en [[mathématiques pures]] (il a démontré que le [[Pi|nombre {{math|π}}]] n'est [[nombre irrationnel|pas rationnel]]) et en [[mathématiques appliquées]].

== Biographie ==
Jean-Henri Lambert est considéré comme un Mulhousien, puisque [[République de Mulhouse|Mulhouse]] est alors une [[cité-État]]<ref>Comme on dit que [[Christophe Colomb]] est un explorateur [[République de Gênes|génois]], [[Jean Cabot]] un explorateur [[République de Venise|vénitien]] ou [[Ruđer Josip Bošković|Ruđer Bošković]] un savant [[république de Raguse|ragusan]].</ref> ; un [[Alsaciens|Alsacien]], puisque Mulhouse est en [[Alsace]] ; un Suisse, puisque Mulhouse était une république alliée de la [[Confédération des XIII cantons]] (cela permit à Mulhouse d'éviter les malheurs de la [[guerre de Trente Ans]]) ; et un « [[Allemagne|Allemand]] », puisqu'il publia beaucoup de ses écrits dans cette langue (il a aussi écrit en français et en latin) et que l'académie qui le reconnut était allemande.

Son père est tailleur et sa famille, une famille [[huguenot]]e appauvrie originaire de [[Wallonie]] et réfugiée à Mulhouse depuis un siècle pour des raisons religieuses, compte sept enfants.

Jean-Henri quitte l'école à douze ans pour aider sa famille, mais le soir, il continue à étudier les sciences. Il observe [[C/1743 X1|la comète à six queues de 1744]] extraordinairement brillante. Elle est alors l’origine de sa vocation en [[cosmologie]] ; à quinze ans, il est commis dans une fonderie du [[Sundgau]] (1744-1746) où il vit sa première initiation technologique et « [[Pyromètre|pyrométrique]] »<ref>[http://www.scd.uha.fr/flora3/jsp/portal/index.jsp?record=historique:PHOTOTHEQUE:952&action=opac_direct_view&only_main=false&success=/jsp/portal/index.jsp&profile=anonymous scd.uha.fr/]</ref> ; il est ensuite secrétaire de Johann Rudolf Iselin, directeur d'un journal [[Bâle|bâlois]], la ''[[Basler Zeitung]]''. Il en profite pour étudier les [[mathématiques]], la [[philosophie]] et l'[[astronomie]]. En 1748, Iselin le recommande comme tuteur des fils du {{Lien|langue=en|trad=Jerome, 2nd Count de Salis|fr=Jérôme, deuxième comte de Salis|texte=deuxième comte de Salis}} à [[Coire]] en Suisse. Il tire profit de la bibliothèque du comte et s'initie à la [[recherche mathématique]].

Un voyage d'études (1756–1758) en compagnie de ses élèves lui fait visiter les principaux centres intellectuels de l'Europe et nouer des contacts avec de nombreux savants. La communauté scientifique le remarque. Il publie ses premiers travaux en 1755. Après quelques voyages, il s'établit à [[Augsbourg]] en 1759 où il publie notamment ''Photometria'' (1760)<ref>{{MacTutor|id=Lambert|texte=Johann Heinrich Lambert}}.</ref>.
En 1764, il est invité à [[Berlin]] par [[Leonhard Euler|Euler]]. Ayant finalement trouvé la sécurité financière, protégé de [[Frédéric II de Prusse|Frédéric II]], il multiplie les travaux jusqu'à sa mort précoce à 49 ans.

Lambert était membre de l'[[Académie royale des sciences de Prusse|Académie royale des sciences de Berlin]].

== Mathématiques fondamentales ==
[[Fichier:LambertContinuedFraction.JPG|vignette|upright=1.7|[[Fraction continue généralisée]] dans le ''Mémoire sur quelques propriétés remarquables…'']]
* Les travaux de Lambert en théorie de la cartographie préparent l’étude des [[transformation conforme|transformations conformes]] (le plan d'[[Jean-Robert Argand|Argand]] et les [[nombre complexe|nombres complexes]] de [[Carl Friedrich Gauss|Gauss]] sont postérieurs de 30 ans).
* Lambert démontre l’[[nombre irrationnel|irrationalité]] de [[Pi|{{math|π}}]] dans un mémoire lu à l'académie de Berlin en [[1767 en science|1767]]<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Denis Roegel |titre=Lambert’s proof of the irrationality of Pi: Context and translation |url=https://hal.science/hal-02984214/document |date=30 octobre 2020 |site=hal.science |page=11 (12) |consulté le=14 octobre 2023}}.</ref> :
** {{article
<!--| prénom1 = J. H.
| nom1 = Lambert
-->
| titre = Mémoire sur quelques propriétés remarquables des quantités transcendentes [sic] circulaires et logarithmiques
|périodique=Histoire de l’[[Académie royale des sciences de Prusse|Académie royale des sciences et belles-lettres]]
|lieu=Berlin
| année =1761
| volume = XVII
| pages= 265-322
}} :
*** [http://www.bibnum.education.fr/mathematiques/theorie-des-nombres/lambert-et-l-irrationalite-de-p-1761 Numérisation] [[Centre de ressources et d’information sur les multimédias pour l’enseignement supérieur|BibNum]], commentaire d'Alain Juhel
*** [http://bibliothek.bbaw.de/bbaw/bibliothek-digital/digitalequellen/schriften/anzeige/index_html?band=02-hist/1761&seite:int=282 Numérisation] de la bibliothèque de la Berlin-Branderburgische Akademie der Wissenschaften<ref>Voir [[fraction continue et approximation diophantienne#Résultat de Lambert]].</ref>
* Lambert introduit les [[Fonction hyperbolique|fonctions hyperboliques]] ([[Vincenzo Riccati]] fait de même en Italie de façon indépendante).
* Il introduit également la fonction appelée actuellement [[fonction W de Lambert]], dans le cadre de la résolution d'équations telles que <math>x+e^x=a</math>.
* Ses travaux sur les tracés à la [[Règle (instrument de géométrie)|règle]] et au [[compas (géométrie)|compas]] le conduisent à discuter du célèbre [[Axiome des parallèles|cinquième postulat d’Euclide]] sur les [[Parallélisme (géométrie)|parallèles]] (1786).

== Mathématiques appliquées et instruments ==
=== Cartographie ===
[[Fichier:Acta Eruditorum - I geometria, 1763 – BEIC 13452701.jpg|vignette|Illustration à ''De ichnographica campi'' publiée sur les [[Acta Eruditorum]], 1763]]
* Lambert a inventé plusieurs systèmes de [[projection cartographique]]<ref>{{Ouvrage|titre=Acta Eruditorum|lieu=Leipzig|éditeur=|année=1763|passage=143|lire en ligne=http://atena.beic.it/webclient/DeliveryManager?pid=13452701&search_terms=DTL47}}</ref> (sept en tout<ref>Liste complète (les noms ne sont pas de Lambert lui-même) : [[projection conique conforme de Lambert]], [[Transverse Universelle de Mercator|transverse universelle de Mercator]], [[projection azimutale équivalente de Lambert]], projection de Lagrange, ''Lambert cylindrical equal-area projection'', ''Transverse cylindrical equal area'', ''Lambert conical equal area''.</ref>), dont deux sont de nos jours toujours très utilisés :
** la [[projection azimutale équivalente de Lambert]] (utilisée par exemple par l'Atlas national des États-Unis ou l'[[Agence européenne pour l'environnement]]) ;
** la [[projection conique conforme de Lambert]] (utilisée dans les cartes françaises, avec les « Lambert zone », le « Lambert 93 », ou les « Coniques conformes 9 zones »).

=== Photométrie, perspective ===
[[Image:Lambert - Perspective affranchie de l'embarras du plan géometral, 1759 - 1445566.jpg|thumb|''La perspective affranchie de l'embarras du plan géometral'', 1759]]

* Son ''Traité de perspective'' précède les travaux de [[Gaspard Monge|Monge]] (poursuivis par son élève [[Jean-Victor Poncelet|Poncelet]]). Il crée un [[perspectographe]] qui porte son nom.
** {{google livres|YXQ5AAAAcAAJ|Die freye Perspective, oder Anweisung, jeden perspektivischen Aufriß von freyen Stücken und ohne Grundriß zu verfertigen|couv=1}}, Zurich, Heidegger, 1759
** ''[https://dx.doi.org/10.3931/e-rara-4092 La perspective affranchie de l'embarras du plan géometral]'' [sic], Zuric [sic], 1759 (numérisation [[e-rara]])
** [https://dx.doi.org/10.3931/e-rara-3678 Réédition, en allemand], de 1774 (numérisation [[e-rara]])
 
* Préoccupé par la représentation de la profondeur en [[Peinture (art)|peinture]] et la représentation de la transparence de l’air, il énonce en 1760 (trente ans après [[Pierre Bouguer]]) la [[Loi de Beer-Lambert|loi dite de Beer-Lambert]] en [[photométrie (optique)|photométrie]]. Il est d'ailleurs considéré comme l'un des créateurs de la [[photométrie (optique)|photométrie]] (le [[lambert (unité)|lambert]] est une unité de [[luminance]]).

=== Astronomie ===
* Retrouvant les résultats d’[[Leonhard Euler|Euler]] sur les trajectoires [[parabole|paraboliques]] (d’énergie nulle) des [[comète]]s, il les prolonge par le [[théorème de Lambert]] sur les orbites [[ellipse (mathématiques)|elliptiques]] (trois positions datées permettent de déterminer le [[mouvement képlérien]] d’un [[satellite naturel|satellite]]) (1761). On lui doit de nombreux articles de [[trigonométrie sphérique]] (1770), mais sans que la notion d’[[angle solide]] soit encore clairement définie.
* En 1773, Lambert calcule les coordonnées orbitales de [[Neith (satellite)|Neith]], un satellite de [[Vénus (planète)|Vénus]] dont l'observation avait été validée par la communauté astronomique, mais dont on sait depuis la fin du {{s-|XIX|e}} qu'il n'existe pas.
* En [[cosmologie]], au milieu du {{18e siècle}}, quatre noms sont attachés à des hypothèses semblables de l'évolution de l'univers (en gros, l'[[nébuleuse solaire|hypothèse de la nébuleuse primitive]]) : ceux d'[[Emanuel Swedenborg]] (1734), de [[Thomas Wright (astronome)|Thomas Wright]] (1750), d'[[Emmanuel Kant]] (1755) et de Lambert (1761) (on peut ajouter le nom de [[Pierre-Simon de Laplace]] (1796)) :
** ''[https://dx.doi.org/10.3931/e-rara-515 Cosmologische Briefe über die Einrichtung des Weltbaues]'', Augsburg, 1761 (numérisation [[e-rara]])

=== Hygromètre ===
* Lambert, après de nombreuses observations, a inventé un [[hygromètre]] :
** {{gallica|n=bpt6k862656|t=Essai d'hygrométrie ou Sur la mesure de l'humidité}}

== Logique ==
Jean-Henri Lambert a joué un rôle précurseur dans la [[logique symbolique]]<ref>{{Article|auteur1=Solange Grillot|titre=Jean-Henri Lambert (1728-1777)|périodique=L'Astronomie |volume=92|mois=9 |année=1978|pages=363 |lire en ligne=http://articles.adsabs.harvard.edu/cgi-bin/nph-iarticle_query?1978LAstr..92..363G&defaultprint=YES&filetype=.pdf|consulté le=19 mars 2015}}.</ref>.

Dans ses ''Six essais d'un art des signes'', texte situé dans l'[[histoire de la logique]] à ''mi-chemin'' entre [[Leibniz]] et [[Frege]]<ref name=GGG>Voir {{Chapitre|auteur1=Gilles Gaston Granger|titre chapitre=VIII. L'idée de forme logique dans les « Six essais d'un art des signes » de J.-H. Lambert|titre ouvrage=Formes, opérations, objets|éditeur=Vrin|collection=Mathesis |année=1994|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=EuIjwu5avPcC&pg=PA127 |passage=127 et suivantes}}.</ref>, écrit entre 1753 et 1756 (publié à titre posthume par [[Jean Bernoulli (1744-1807)|Jean III Bernoulli]]), Lambert tente de construire une logique ''symbolique''. [[Gilles Gaston Granger]] est d'avis que c'est « partiellement un échec<ref name=GGG/> ».

Il est également l'auteur d'un traité de logique qu'il appela ''Neues Organon'' (en français ''Nouvel Organon''), rédigé entre 1762 et 1763, publié la première fois à [[Leipzig]] en [[1764 en science|1764]]<ref>{{Chapitre|auteur1=Gilbert Fanfalone|titre chapitre=I. Introduction|auteurs ouvrage=Johann-Heinrich Lambert|titre ouvrage=Nouvel Organon|sous-titre ouvrage=Phénoménologie|éditeur=Vrin|collection=Bibliothèque des textes philosophiques|année=2002|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=ey6SdpxZSTAC&pg=PA14|passage=14|consulté le=20 mars 2015}}.</ref>. La plus récente édition de cet ouvrage, évidemment nommé d'après l'''[[Organon]]'' d'Aristote, a été publiée par l'Akademie-Verlag de Berlin en 1990. Pour ne rien dire du fait qu'on a dans cet ouvrage la première apparition du terme phénoménologie, on y trouve une présentation très pédagogique des différentes sortes de syllogisme. Dans ''A System of Logic Ratiocinative and Inductive'', [[John Stuart Mill]] exprime son admiration pour Jean-Henri Heinrich Lambert.
* [https://books.google.com?id=ViS3XCuJEw8C ''Neues Organon'' {{vol.|1}}], [https://books.google.com?id=3vMNAAAAYAAJ {{vol.|2}}], sur [[Google Livres]]<ref>Rééditions modernes, en allemand, Berlin, Akademie-Verlag {{isbn|3050006927|9783050006925}} ; en français, ''Nouvel organon : phénoménologie'', trad. Gilbert Fanfalone, Paris, Vrin, 2002, {{nobr|209 {{p.}}}} (http://d-nb.info/97271216X).</ref>

== Philosophie ==
{{sources secondaires|date=novembre 2015}}
Si l’on met à part ses ''Lettres cosmologiques''<ref>{{Ouvrage|langue=de|auteur1=Johann Heinrich Lambert|titre=Cosmologische Briefe über über die Einrichtung des Weltbaues|lieu=Augsbourg|éditeur=|année=1761|pages totales=318|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=j4Q5AAAAcAAJ&printsec=frontcover&dq=johann+heinrich+lambert}}.</ref> (1761) qui concernent ses conceptions astrophysiques, Lambert n’a publié de son vivant que deux œuvres philosophiques, le ''Nouvel Organon''<ref name=":0">{{Ouvrage|auteur1=Johann Heinrich Lambert|titre=Neues Organon|lieu=Leipzig|éditeur=Johann Wendler|année=1764}}.</ref> (1764) et le ''Plan pour l’architectonique ou théorie du simple et de l’élémentaire dans la connaissance philosophique et mathématique''<ref>{{Ouvrage|langue=de|auteur1=Johann Heinrich Lambert|titre=Anlage zur Architectonic oderTheorie des Einfachen und des Ersten in der philosophischen und mathematischen Erkenntniss|lieu=Riga|éditeur=Johann Friedrich Hartknoch|année=1771}}.</ref> (1771), ainsi que quelques articles dans l’''Histoire de l’Académie royale des Sciences et des Belles-Lettres de Berlin''. Lambert laisse après sa mort un grand nombre d’écrits philosophiques dont certains seront publiés en deux tomes<ref>{{Ouvrage|langue=de|auteur1=Johann Heinrich Lambert|titre=Logische und philosophische Abhandlungen|lieu=Berlin|éditeur=|année=|isbn=}}.</ref> ([https://books.google.fr/books?id=cMoAAAAAcAAJ&printsec=frontcover&dq=johann+heinrich+lambert+abhandlungen&hl=fr&sa=X&ved=0CD8Q6AEwBGoVChMIte-3x5vhyAIVRFIUCh1FSAgH#v=onepage&q=johann%20heinrich%20lambert%20abhandlungen&f=false 1782], 1787) par [[Jean Bernoulli (1710-1790)|Johann Bernoulli]]. Sa ''[https://books.google.fr/books?id=88sCAAAAYAAJ&printsec=frontcover&dq=johann+heinrich+lambert+briefwechsel&hl=fr&sa=X&ved=0CCMQ6AEwAGoVChMItNOZhJ3hyAIVhF0UCh08bwKd#v=onepage&q=johann%20heinrich%20lambert%20briefwechsel&f=false Correspondance]'' sera éditée par le même Bernoulli en 1782 (on trouvera notamment dans ce volume sa correspondance avec Kant). Il faut ajouter à cela aussi plusieurs recensions que Lambert publia dans diverses revues savantes. Nous disposons aujourd’hui d’une édition complète des œuvres philosophiques (''Philosophische Schriften'') de Lambert chez G. Olms en 10 volumes.

Le projet de Lambert est de constituer une philosophie scientifique conformément à l’idéal mathématique de la physique newtonienne. Son entreprise apparaît comme la synthèse originale de deux tendances opposées : le rationalisme de [[Christian Wolff (philosophe)|Christian Wolff]] et la doctrine empiriste de [[John Locke]]<ref name=":3">{{Ouvrage|langue=de|auteur1=Otto Baensch|titre=Johann Heinrich Lamberts Philosophie und seine Stellung zu Kant|lieu=Tübingen und Leipzig|éditeur=J. C. B. Mohr (Paul Siebeck)|année=1902|pages totales=103|passage=5}}.</ref>. Ses premiers travaux portent sur l’élaboration d’un ''[[Caractéristique universelle|characteristica universalis]]'' et sur la recherche d’un critère de vérité<ref>{{Ouvrage|langue=de|auteur1=Johann Heinrich Lambert|préface=Karl Bopp|titre=Abhandlung vom "criterium veritatis"|lieu=Berlin|éditeur=Verlag von Reuther & Reichard|collection=Kantstudien|série=Ergänzungshefte im Auftrag der Kantgesellschaft|numéro dans collection=36|année=1915|pages totales=64}}.</ref> dans les sciences.

Le ''Nouvel Organon'' expose la méthodologie des sciences ''a priori'' et comprend quatre parties : 1) la ''Dianoiologie'' ou « doctrine des lois auxquelles l’entendement se conforme en pensée et par lesquelles sont déterminées les voies qu’il doit emprunter pour avancer progressivement de vérité en vérité »<ref>{{Ouvrage|langue=de|auteur1=Johann Heinrich Lambert|titre=Neues Organon|éditeur=op. cit.|année=|passage=III|isbn=}}.</ref> ; 2) l’''Aléthiologie'' ou « doctrine de la vérité » ; 3) la ''[[Sémiotique]]'' ou « doctrine de la désignation des pensées et des choses »<ref name="JHL pIV">{{Ouvrage|langue=de|auteur1=Johann Heinrich Lambert|titre=Neues Organon|éditeur=op. cit.|année=|passage=IV|isbn=}}.</ref> ; 4) la ''[[Phénoménologie (philosophie)|Phénoménologie]]'' ou « doctrine de l’apparence ». Pour Lambert « ces quatre sciences font nécessairement partie d’un seul et même tout. En effet, si nous négligeons l’une d’entre elles, il nous manque alors quelque chose pour s’assurer que la vérité a bien été trouvée »<ref name="JHL pIV" />.

Le ''Plan pour l’[[Architectonique (philosophie)|architectonique]]'' expose la doctrine des fondements métaphysiques (''Grundlehre'') qui doit donc être considérée comme la science ''première'' dans la mesure où elle contient la théorie des concepts simples et élémentaires qui sont au fondement de toute connaissance philosophique et mathématique. L’ouvrage en deux tomes comprend 33 sections et est divisé en quatre parties : 1) Fondation générale pour la ''Grundlehre'' ; 2) L’idéal de la ''Grundlehre'' ; 3) Le réel de la ''Grundlehre'' ; 4) Les grandeurs.

[[Immanuel Kant|Kant]], avec qui Lambert avait commencé à correspondre en 1765, projetait de lui dédier la ''[[Critique de la raison pure]]'' ; mais la mort de Lambert intervint avant la parution<ref>M. O'Leary, ''Revolutions of Geometry'', Londres, Wiley, 2010, {{p.|385}}.</ref>.

Il n'existe actuellement en français aucune étude d'ensemble de l'œuvre philosophique de Lambert. L'exposé qui suit résume dans ses grandes lignes la présentation qu'en a fait Otto Baensch dans ''Johann Heinrich Lamberts Philosophie und seine Stellung zu Kant'' (1902)<ref name=":3" />.

=== La doctrine des lois universelles de la pensée ===
La logique, que Lambert appelle ''Dianoiologie'', est la doctrine des lois universelles de la pensée. Ce sont elles qui déterminent la ''forme'' de notre connaissance, abstraction faite de la matière. Dès lors la Dianoiologie se divise en deux parties : la doctrine des formes de la connaissance et la doctrine des méthodes universelles.

==== La doctrine des formes de la connaissance ====
La science des formes logiques de la pensée se divise en trois parties qui correspondent aux trois niveaux d’organisation de la pensée : concepts, jugements, raisonnements.
* « Le ''concept'' est la représentation d’une chose en pensée »<ref>{{Ouvrage|langue=de|auteur1=Johann Heinrich Lambert|titre=Logische und philosophische Abhandlungen|tome=I|éditeur=op. cit.|année=|passage=193|isbn=}}.</ref>. Il peut être défini ou bien par le dénombrement de ses caractères internes ou bien par différenciation avec d’autres concepts.
* La forme de la liaison entre concepts est le ''jugement''. Lambert complète la doctrine du jugement par une théorie originale des ''tâches'' (''Aufgaben'') et des ''problèmes'' (''Fragen'')<ref>{{Ouvrage|langue=de|auteur1=J. H. Lambert|titre=Neues Organon|éditeur=op. cit.|année=|passage=§§155-171, §§423-550|isbn=|partie=Dianoiologie}}.</ref>.
* La forme de la liaison entre proposition est le ''raisonnement''. Dans la doctrine du raisonnement Lambert propose une schématisation du syllogisme au moyen de lignes (qui remplace les cercles de [[Leonhard Euler|Euler]])<ref>{{Ouvrage|langue=de|auteur1=J. H. Lambert|titre=Neues Organon|éditeur=op. cit.|année=|passage=§§177-194, §§204-219|isbn=|partie=Dianoiologie}}.</ref>.

==== La méthodologie ====
C’est au moyen du raisonnement que nous pouvons passer d’une connaissance à une autre. Cela se fait de deux manières :
* Ou bien on part de propositions déjà connues (prémisses) qui sont reliées entre elles et on déduit de celles-ci de nouvelles propositions : c’est la méthode ''synthétique''<ref>{{Ouvrage|langue=de|auteur1=J. H. Lambert|titre=Neues Organon|éditeur=op. cit.|année=|passage=§316|isbn=|partie=Dianoiologie}}.</ref>.
* Ou bien nous cherchons à identifier à partir d’une proposition la prémisse (inconnue) à partir de laquelle celle-ci peut être déduite selon les règles du syllogisme : c’est la méthode ''analytique''<ref>{{Ouvrage|langue=de|auteur1=J. H. Lambert|titre=Neues Organon|éditeur=op. cit.|année=|passage=§315, §404|isbn=|partie=Dianoiologie}}.</ref>.
Lambert affirme qu’il existe une méthode ''intermédiaire''<ref>{{Ouvrage|langue=de|auteur1=J. H. Lambert|titre=Neues Organon|éditeur=op. cit.|année=|passage=§330|isbn=|partie=Dianoiologie}}.</ref> : on pose la conclusion que l’on veut déduire en la laissant indéterminée et on abandonne ensuite à la méthode synthétique le soin de trouver les prémisses (parmi les propositions connues) qui sont nécessaires à sa déduction<ref>{{Ouvrage|langue=de|auteur1=Otto Baensch|titre=Johann Heinrich Lamberts Philosophie und seine Stellung zu Kant|éditeur=op. cit.|année=|passage=12|isbn=}}.</ref>. Concernant la liaison des ''problèmes'' et des ''tâches'', on doit prêter attention à la caractérisation des éléments donnés et recherchés.

==== Passage de la forme à la matière de la connaissance ====
Les lois de la pensée déterminent seulement la ''forme'' de la connaissance mais présupposent la ''matière'' comme condition<ref>{{Ouvrage|langue=de|auteur1=J. H. Lambert|titre=Neues Organon|éditeur=op.cit.|année=|passage=§1|isbn=|partie=Aléthiologie}}.</ref>. On doit donc s’assurer que ce par quoi on commence est vrai, sans quoi on est conduit d’erreur en erreur<ref>{{Ouvrage|langue=de|auteur1=Otto Baensch|titre=Johann Heinrich Lamberts Philosophie und seine Stellung zu Kant|éditeur=op. cit.|année=|passage=13|isbn=}}.</ref>.

La forme de la connaissance énonce un principe de vérité (bien que négatif) : le [[principe de non-contradiction]]<ref>{{Ouvrage|langue=de|auteur1=J. H. Lambert|titre=Anlage zur Architectonic|éditeur=op. cit.|année=|passage=§19, §502|isbn=}}.</ref>. Ce principe concerne uniquement la forme de la connaissance : deux propositions contraires ne peuvent être également vraies ; mais il ne nous dit pas laquelle des deux est vraie, il nous manque un ''critère'' pour déterminer la vérité matérielle de la connaissance.

L’activité formelle de penser (par laquelle une contradiction est possible) consister à combiner et ordonner des concepts. Il s’ensuit que les concepts ''absolument simples'' ne dépendent pas de cette activité formelle et ne contiennent en eux-mêmes aucune contradiction : ce sont donc par eux que doit commencer toute notre connaissance.

=== La doctrine de la connaissance ''a priori'' ===

==== Pensabilité et expérience ====
Les concepts élémentaires (''Grundbegriffe'') sont des concepts absolument simples, qui ne contiennent en eux-mêmes rien de contradictoire. « La simple représentation d’un concept simple constitue sa possibilité et celle-ci s’impose à nous en même temps que sa représentation »<ref>{{Ouvrage|langue=de|auteur1=J. H. Lambert|titre=Neues Organon|éditeur=op. cit.|année=|passage=§654|isbn=|partie=Dianoiologie}}.</ref>. Un concept dont la possibilité est évidente est ''pensable'' et cette pensabilité (''Denkbarkeit'') constitue le caractère de sa possibilité<ref>{{Ouvrage|langue=de|auteur1=J. H. Lambert|titre=Anlage zur Architectonic|éditeur=op. cit.|année=|passage=§108|isbn=}}.</ref>. La pensabilité immédiate des concepts simples est donc la base sur laquelle repose tout le contenu de la connaissance : elle est donc le principe ''matériel'' de la pensée. Quant aux concepts composés, leur possibilité dépend à la fois de la pensabilité des concepts simples et de la possibilité de les combiner entre eux sans contradiction (pensabilité des relations)<ref>{{Ouvrage|langue=de|auteur1=Otto Baensch|titre=Johann Heinrich Lamberts Philosophie und seine Stellung zu Kant|éditeur=op. cit.|année=|passage=16|isbn=}}.</ref>.

Pour Lambert toute notre connaissance provient de l’expérience : « la connaissance humaine en général et celle de chaque homme en particulier commence avec les sens et l’expérience »<ref>{{Ouvrage|langue=de|auteur1=J. H. Lambert|titre=Anlage zur Architectonic|éditeur=op. cit.|année=|passage=§653. Voir aussi §776 et Neues Organon, Phéno. §34|isbn=}}.</ref> et « les premières voies par lesquelles nous parvenons aux concepts sont les sensations »<ref>{{Ouvrage|langue=de|auteur1=J. H. Lambert|titre=Neues Organon|éditeur=op. cit.|année=|passage=§8|isbn=|partie=Dianoiologie}}.</ref>. Les concepts simples ont donc une origine empirique. Tout concept tiré de l’expérience est pensable en soi.

Toutefois l’expérience n’est jamais que l’occasion (''Anlass'') par laquelle nous prenons conscience des concepts élémentaires<ref>{{Ouvrage|langue=de|auteur1=J. H. Lambert|titre=Neues Organon|éditeur=op. cit.|année=|passage=§656|isbn=|partie=Dianoiologie}}.</ref>. Ainsi ces derniers peuvent être considérés ''[[A priori et a posteriori|a priori]]'' parce que la raison de leur possibilité est quant à elle indépendante de l’expérience puisqu’elle consiste dans leur pensabilité. Un concept ''a priori'' a une origine empirique mais son fondement doit être recherché dans les lois fondamentales de la pensée. Rien n’empêche en ce sens de supposer que ces concepts étaient déjà là dans l’âme avant que nous n’en prenions conscience par l’intermédiaire de l’expérience<ref>{{Ouvrage|langue=de|auteur1=J. H. Lambert|titre=Neues Organon|éditeur=op. cit.|année=|passage=§16|isbn=|partie=Aléthiologie}}.</ref>.

==== Les concepts élémentaires simples ====
Les sciences qui se constituent indépendamment de l’expérience à partir de concepts élémentaires sont des sciences ''a priori''. Le privilège de la connaissance scientifique est de se constituer indépendamment de l'expérience et ainsi de pouvoir s'étendre au-delà de la simple observation des faits<ref>{{Ouvrage|langue=de|auteur1=J. H. Lambert|titre=Neues Organon|éditeur=op. cit.|année=|passage=§643 et §664|isbn=|partie=Dianoiologie}}.</ref>.

Il est donc nécessaire de déterminer les propriétés des concepts élémentaires pour les identifier :
* On ne peut distinguer en eux aucun caractère interne puisqu’ils ne sont pas composés (mais ce qu’ils représentent peut varier en degrés et intensités)<ref>{{Ouvrage|langue=de|auteur1=J. H. Lambert|titre=Neues Organon|éditeur=op. cit.|année=|passage=§11|isbn=|partie=Aléthiologie}}.</ref>.
* Ils ne sont pas contradictoires entre eux puisqu’ils n’ont rien en commun par quoi ils peuvent être comparés<ref>{{Ouvrage|langue=de|auteur1=J. H Lambert|titre=Neues Organon|éditeur=op. cit.|année=|passage=§13|isbn=|partie=Aléthiologie}}.</ref>.
* Ils ne peuvent pas être définis sans tomber dans un cercle logique<ref>{{Ouvrage|langue=de|auteur1=J. H. Lambert|titre=Neues Organon|éditeur=op. cit.|année=|passage=§31|isbn=|partie=Aléthiologie}}.</ref>.
Partant de là il est possible d’identifier parmi nos concepts ceux qui sont élémentaires. Ils ne peuvent être déduits systématiquement ; ils doivent être recherchés méthodiquement dans la connaissance ''[[A priori et a posteriori|a posteriori]]''<ref>{{Ouvrage|langue=de|auteur1=J. H. Lambert|titre=Neues Organon|éditeur=op. cit.|année=|passage=§21|isbn=|consulté le=Aléthiologie}}.</ref>. Lambert indique deux méthodes : l’analyse logique des concepts (la voie [[Christian Wolff (philosophe)|wolffienne]])<ref>{{Ouvrage|langue=de|auteur1=J. H. Lambert|titre=Anlage zur Architectonic|éditeur=op. cit.|année=|passage=§7|isbn=}}.</ref> et l’anatomie (empirique) des idées (la voie [[John Locke|lockéenne]])<ref>{{Ouvrage|langue=de|auteur1=J. H. Lambert|titre=Anlage zur Architectonic|éditeur=op. cit.|année=|passage=§8|isbn=}}.</ref>. Dans un cas comme dans l’autre il n’est pas possible de les dénombrer ''a priori''. Cette manière rhapsodique de procéder constitue l'un point faible du système de Lambert<ref>{{Ouvrage|langue=de|auteur1=O. Baensch|titre=Johann Heinrich Lamberts Philosophie und seine Stellung zu Kant|éditeur=op. cit.|année=|passage=22|isbn=}}.</ref>.

==== La composition des concepts élémentaires ====
Le projet de Lambert est d’établir un plan (''Anlage'') à partir duquel nous pourrons construire le système (''Lehrgebäude'') des sciences ''a priori''. Pour cela il faut partir des concepts élémentaires et simples qui doivent ensuite être combinés entre eux afin de former des concepts plus complexes dont nous pourrons tirer les premiers principes de la connaissance ''a priori''. Lambert choisit huit concepts fondamentaux (solidité, existence, durée, étendue, force, mobilité, unité, identité) qu’il organise dans une ''table de combinaisons'' (voir ci-contre)<ref>{{Ouvrage|langue=de|auteur1=J. H. Lambert|titre=Anlage zur Architechtonic|éditeur=op. cit.|année=|passage=§53-54|isbn=}}.</ref>. La première colonne verticale énonce les différents concepts fondamentaux ; la dernière colonne horizontale énonce les différentes sciences ''a priori'' qui résultent de leurs combinaisons (avec le § correspondant dans l’''Architectonique'') ; les cases dans le tableau indiquent le type de combinaison possible entre ces concepts fondamentaux.

Pour Lambert l’[[Théorie axiomatique|axiomatique]] euclidienne constitue le modèle des sciences ''a priori''<ref>{{Ouvrage|langue=de|auteur1=J. H. Lambert|titre=Anlage zur Architectonic|éditeur=op. cit.|année=|passage=§11|isbn=}}.</ref>. Chaque science doit pouvoir se ramener à un certain nombre de principes simples (définitions, axiomes, postulats) à partir desquels toutes les autres propositions peuvent être démontrées.
* Les axiomes se forment quand nous trouvons dans un concept des caractères sans lesquels la chose ne peut tout simplement pas être pensée<ref>{{Ouvrage|langue=de|auteur1=J. H. Lambert|titre=Neues Organon|éditeur=op. cit.|année=|passage=§146-147|isbn=|partie=Dianoiologie}}.</ref>.
* Les postulats sont des tâches ou des problèmes dont la solution est immédiatement évidente<ref>{{Ouvrage|langue=de|auteur1=J. H. Lambert|titre=Neues Organon|éditeur=op. cit.|année=|passage=§156|isbn=|partie=Dianoiologie}}.</ref> ; « ils représentent des possibilités ou faisabilités qui sont universelles, inconditionnées et pensables en soi »<ref>{{Ouvrage|langue=de|auteur1=J. H. Lambert|titre=Anlage zur Architectonic|éditeur=op. cit.|année=|passage=§12|isbn=}}.</ref>.
Les axiomes et les postulats doivent avoir en eux-mêmes le critère de leur possibilité. Le critère positif réside dans le fait qu’ils sont pensables en soi ; leur critère négatif est l’absence de contradiction.

Dans l’''Architectonique'' Lambert indique les sciences ''a priori'' qui résultent de ces combinaisons : l’[[arithmétique]] (§77-78) qui a pour objet l’unité et donc le nombre ; la [[Géométrie classique|géométrie]] (§79-82) qui traite de l’espace (ou étendue) ; la [[chronométrie]] (§83-84) qui est la mesure du temps ; la [[phoronomie]] (§85-86) qui, en combinant l’espace et le temps, étudie le mouvement ; à l’étudie de la solidité (§87-93) doit être jointe la connaissance des forces (§94-102) qui est l’objet de la [[Dynamique (physique)|dynamique]]. L’[[Ontologie (philosophie)|ontologie]] (§103-107) est la science de l’existence ; l’étude de la conscience dans son rapport à la vérité (§108-109) fait partie de l’''aléthiologie'' ; la théorie du bien (§110-112) est appelée agathologie. La notion d’identité requiert une théorie à part qui est exposé dans la quatrième section de l’''Architectonique''.

==== L’idéal de la connaissance ''a priori'' ====

===== Le domaine de la vérité logique =====
L’ensemble de toutes les possibilités qui résultent de toutes les combinaisons possibles entre concepts simples constituent ce que Lambert nomme l’empire (''Reich'') ou domaine de la vérité. En lui se trouve contenu « le système complet de tous les concepts, propositions et relations » dont la possibilité est conditionnée par leurs liaisons et combinaisons mutuelles<ref>{{Ouvrage|langue=de|auteur1=J. H. Lambert|titre=Anlage zur Architectonic|éditeur=op. cit.|année=|passage=§160|isbn=}}.</ref>. Le nombre de combinaisons possibles étant illimité, l’étendue du domaine de la vérité est potentiellement infinie<ref>{{Ouvrage|langue=de|auteur1=J. L. Lambert|titre=Anlage zur Architectonic|éditeur=op. cit.|année=|passage=§913|isbn=}}.</ref>. Il est à noter toutefois que le possible s’étend encore au-delà du domaine de la vérité, car il y a des possibilités qui sont proprement impensables (ex. les nombres imaginaires) mais qui peuvent néanmoins faire l’objet d’un traitement symbolique<ref>{{Ouvrage|langue=de|auteur1=J. H. Lambert|titre=Anlage zur Architectonic|éditeur=op. cit.|année=|passage=§288|isbn=}}.</ref>.

La ''vérité'' est la [[Cohérence (logique)|cohérence]] universelle de toutes les connaissances ''a priori''. Le principe de non-contradiction soutient la cohérence du système. Il en résulte plusieurs conséquences : les concepts simples et les possibilités universelles (axiomes et postulats) qui sont contenues en eux forment la base du système<ref name=":1">{{Ouvrage|langue=de|auteur1=J. H. Lambert|titre=Neues Organon|éditeur=op. cit.|année=|passage=§234a|isbn=|partie=Aléthiologie}}.</ref> ; les possibilités admises dans le système dérivent toutes de possibilités originaires ; il y a des combinaisons qui sont impossibles parce que contradictoires ; aucune vérité ne peut dans ce système en contredire d’autres<ref>{{Ouvrage|langue=de|auteur1=J. H. Lambert|titre=Neues Organon|éditeur=op. cit.|année=|passage=§165-166|isbn=|partie=Aléthiologie}}.</ref> ; toutes les vérités coexistent donc harmonieusement entre elles<ref>{{Ouvrage|langue=de|auteur1=J. H. Lambert|titre=Neues Organon|éditeur=op. cit.|année=|passage=§178|isbn=|partie=Aléthiologie}}.</ref>.

===== Le domaine de la vérité métaphysique =====
Tous les concepts qui sont en soi pensables resteraient des concepts purement idéaux (donc vides) s’ils ne représentaient pas quelque chose de réel. Le système du vrai en tant qu’il est fondé uniquement sur le principe de non-contradiction est le domaine de la [[Vérité logique|vérité ''logique'']] ; mais il est nécessaire d’ajouter à ce principe quelque chose de plus pour que le pensable soit quelque chose de ''réellement'' possible : la ''possibilité d’exister''<ref name=":2">{{Ouvrage|langue=de|auteur1=J. H. Lambert|titre=Anlage zur Architectonic|éditeur=op. cit.|année=|passage=§297|isbn=}}.</ref>. C’est ainsi que se constitue le domaine de la [[Vérité métaphysique|vérité ''métaphysique'']]. « De même que la vérité logique est la frontière entre ce qui est simplement symbolique et ce qui est pensable, la vérité métaphysique est la frontière entre ce qui est simplement pensable et ce qui est effectif ou catégoriquement réel »<ref name=":2" />.

On peut se demander jusqu’où s’étend le domaine de la vérité métaphysique. Si ses limites coïncidaient avec celle du domaine de la vérité logique, il faudrait conclure que les ''[[Principium cognoscendi|principia cognoscendi]]'' se confondent avec les ''[[Principium essendi|principia essendi]]''<ref>{{Ouvrage|langue=de|auteur1=J. H. Lambert|titre=Anlage zur Architectonic|éditeur=op. cit.|année=|passage=§470|isbn=}}.</ref>. La question est en réalité de savoir comment la vérité logique peut se transformer en vérité métaphysique. Deux conditions sont requises : d’une part il faut un sujet pensant qui pense la chose comme existant (condition subjective) ; d’autre part la possibilité d’existence de la chose elle-même doit être l’objet du pensable (condition objective)<ref>{{Ouvrage|langue=de|auteur1=J. H. Lambert|titre=Anlage zur Architectonic|éditeur=op. cit.|année=|passage=§299. Voir aussi §913|isbn=}}.</ref>. Ces deux conditions sont réunies si l’on admet Dieu comme l’Être par lequel toute chose est possible (pensable) mais aussi par lequel toute chose peut exister. La vérité logique devient métaphysique parce qu’elle est pensée par Dieu et parce que sa possibilité d’exister est fondée en Dieu. « Les vérités sont le ''principium cognoscendi'' de l’existence de Dieu et Dieu est le ''principium essendi'' des vérités »<ref name=":1" />.

===== Passage de la vérité métaphysique à la réalité effective =====
Mais la possibilité d’existence n’est pas l’existence elle-même, pas plus que la vérité métaphysique n’est la réalité effective (''Wirklichkeit'')<ref>{{Ouvrage|langue=de|auteur1=J. H. Lambert|titre=Anlage zur Architectonic|éditeur=op. cit.|année=|passage=§507, 4|isbn=}}.</ref>. Alors que le domaine de la vérité logique ne peut être saisi dans sa totalité que par un entendement infini et que le domaine de la vérité métaphysique suppose la toute-puissance divine, l’existence ''effective'' (actualisation de la possibilité d’exister) se rapporte à la volonté même de Dieu. Le passage de la possibilité d’exister à l’existence réelle dépend d’un acte de volonté qui contient la raison de son effectivité.

S'inspirant de la philosophie de [[Gottfried Wilhelm Leibniz|Leibniz]], Lambert admet une infinité de [[mondes possibles]] ; toutefois ''un seul'' est ''réel''. Si le passage du possible au réel dépend d’un acte de volonté divine et que la volonté tend vers le bien<ref>{{Ouvrage|langue=de|auteur1=Johann Heinrich Lambert|titre=Anlage zur Architectonic|éditeur=op. cit.|année=|passage=§110|isbn=}}.</ref>, il s’ensuit que le monde réel est le [[meilleur des mondes possibles]]. D’après cette théorie le monde réel devrait être connu ''a priori'' à partir de considérations téléologiques<ref>{{Ouvrage|langue=de|auteur1=O. Baensch|titre=J. H. Lamberts Philosophie und seine Stellung zu Kant|éditeur=op. cit.|année=|passage=40|isbn=}}.</ref>. « Dieu veut ce qui est réel et bon et n’admet de limite au réel et donc à la perfection qu’au nom du réel et de la perfection »<ref>{{Ouvrage|langue=de|auteur1=J. H. Lambert|titre=Neues Organon|éditeur=op. cit.|année=|passage=§231|isbn=|partie=Phaenomenologie}}.</ref>.

Il y a donc trois domaines de vérité (logique, métaphysique, morale) qui se rapportent à un même principe originaire. Si ce principe pouvait être connu et s’il était possible d’en déduire d'après des règles téléologiques le monde réel, l’idéal de la connaissance ''a priori'' serait atteint. Otto Baensch reconnaît cependant que les réflexions théologico-métaphysiques de Lambert souffrent d’une grande obscurité<ref>{{Ouvrage|langue=de|auteur1=O. Baensch|titre=J. H. Lamberts Philosophie und seine Stellung zu Kant|éditeur=op. cit.|année=|passage=40 (note 4)|isbn=}}.</ref>.

==== Les limites de la connaissance ''a priori'' ====
L’esquisse de l’idéal de la connaissance pure s’accompagne nécessairement de la conscience de ses limites. Pour Lambert il est bien évident qu’aucun homme ne peut s’engager dans le calcul de la somme optimale de tous les effets divins<ref>{{Ouvrage|langue=de|auteur1=J. H. Lambert|titre=Anlage zur Architectonic|éditeur=op. cit.|année=|passage=§483|isbn=}}.</ref>. Il faudrait en effet pour cela que la [[téléologie]] soit scientifiquement établie. Or tant qu'il ne sera pas possible de « comparer chacune des fins de la Création avec les autres », de « définir leurs rapports de subordination » et de « déterminer leurs restrictions et exceptions », chacun s’arrogera d’accorder ou de refuser comme il l’entend les preuves téléologiques<ref>{{Ouvrage|langue=de|auteur1=J. H. Lambert|titre=Cosmologische Briefe|éditeur=op. cit.|année=|passage=IX|isbn=}}.</ref>. Ainsi, sans des preuves téléologiques rigoureusement établies, « la détermination de l’existence à partir de la connaissance ''a priori'' » est hors de portée de l’entendement humain<ref>{{Ouvrage|langue=de|auteur1=J. H. Lambert|titre=Neues Organon|éditeur=op. cit.|année=|passage=§660|isbn=|partie=Dianoiologie}}.</ref>. Celui-ci reste limité au domaine de la vérité métaphysique, c’est-à-dire des possibilités d’existence. L’idée selon laquelle il serait possible de connaître ''a priori'' le réel doit être abandonnée ; la connaissance ''a priori'' conduit mais uniquement à la connaissance du possible<ref>{{Ouvrage|langue=de|auteur1=O. Baensch|titre=J. H. Lamberts Philosophie und seine Stellung zu Kant|éditeur=op. cit.|année=|passage=44|isbn=}}.</ref>.

== Postérité ==
[[Fichier:Colonne Lambert Mulhouse.jpg|vignette|La colonne Lambert sur la place Lambert à Mulhouse.]]
* Sa ville natale de Mulhouse perpétue sa mémoire de plusieurs façons, dont une colonne érigée à côté du [[temple Saint-Étienne de Mulhouse|temple Saint-Étienne]], le lycée Jean-Henri Lambert de Mulhouse, une école doctorale de l'[[université de Haute-Alsace]].
* Il y a une allée Jean-Henri Lambert au [[Le Mée-sur-Seine|Mée-sur-Seine]].
* L'astéroïde [[(187) Lamberta]] a été nommé en son honneur.

== Notes ==
{{Références|colonnes=2}}

== Listes de publications de Lambert ==
* [http://www.kuttaka.org/~JHL/Main.html Liste] de Maarten Bullynck (environ 150 titres), ordre chronologique ou ordre thématique
* [https://books.google.com?id=0DUyAQAAMAAJ&pg=PA131 Liste] de l'Académie de Berlin (51 titres)
* [http://bibliothek.bbaw.de/kataloge/literaturnachweise/lambert/literatur.pdf Liste] de la bibliothèque de la Berlin-Brandenburgischen Akademie der Wissenschaften ({{nobr|14 p.}})

=== Liste des publications en ligne ===
* [http://www.e-rara.ch/search/quick?max=20&query=Johann+Heinrich+Lambert Publications] disponibles par [[e-rara]]
* [https://gallica.bnf.fr/Search?idArk=&n=15&p=1&lang=FR&adva=1&adv=1&urlReferer=%2Fadvancedsearch%3Flang%3DFR&submit1=Lancer+la+recherche&catsel1=f_title&ope2=MUST&catsel2=f_creator&cat2=Jean-Henri+Lambert&ope3=MUST&catsel3=f_tdm&cat3=&date=daTo&daFr=&biblio=Biblioth%C3%A8que+nationale+de+France&sel_source=toutSources&biblioSpecifique=Gallica&sel_provenance_Part=toutPartenaires&sel_provenance_Edist=toutSNE&dateMiseEnLigne=indexDateFrom Publications] disponibles par [[Gallica]]
* [http://docnum.unistra.fr:8080/cdm4/results.php?CISOOP1=any&CISOBOX1=Jean+Henri+Lambert&CISOFIELD1=CISOSEARCHALL&CISOOP2=all&CISOBOX2=lambert%2C+jean-henri&CISOFIELD2=creato&CISOROOT=all&t=s Publications] disponibles par l'[[université de Strasbourg]]
* [https://www.google.com/search?q=inauthor%3ALambert+jean+henri+johann+heinrich&btnG=Search+Books&tbm=bks&tbo=1#q=inauthor:Lambert+jean+henri+johann+heinrich&tbm=bks&source=lnt&tbs=bkv:f&sa=X&ei=B3mSUZLxNaH7yAHYjoB4&ved=0CBsQpwUoAg&bav=on.2,or.r_qf.&bvm=bv.46471029,d.aWc&fp=b882eeaf591a66a1&biw=1144&bih=584 Publications] disponibles par [[Google Livres]]
* ''Mémoire sur quelques propriétés remarquables…'' (1761), démonstration de l’irrationalité de π, en ligne et analysé sur ''[https://www.bibnum.education.fr/mathematiques/theorie-des-nombres/lambert-et-l-irrationalite-de-p-1761 BibNum]''.
*[http://www.scd.uha.fr/flora3/jsp/portal/index.jsp?record=historique:PHOTOTHEQUE:952&action=opac_direct_view&only_main=false&success=/jsp/portal/index.jsp&profile=anonymous Notes sur l'Université de Haute Alsace]

=== Écrits scientifiques de Lambert ===
* ''Les propriétés remarquables de la route de la lumière par les airs et en général par plusieurs milieux réfringens, sphériques et concentriques.'' (La Haye, 1758).
* {{google livres|YXQ5AAAAcAAJ|Die freye Perspective, oder Anweisung, jeden perspektivischen Aufriß von freyen Stücken und ohne Grundriß zu verfertigen|couv=1}}, Zurich, Heidegger, 1759 ; ''[[doi:10.3931/e-rara-4092|La perspective affranchie de l'embarras du plan géométral]]'' [sic], Zuric [sic], 1759 (numérisation [[e-rara]]) ; [[doi:10.3931/e-rara-3678|réédition en allemand]] de 1774 (numérisation [[e-rara]]).
* ''Photometria sive de mensure et gradibus luminis colorum et umbra.'' (Bâle, 1760) ; traduction française : ''Photométrie ou de la mesure et de la gradation de la lumière, des couleurs et de l'ombre'', Paris, L'Harmattan, 1997 [https://books.google.fr/books?id=AmF1-qv1AeMC&pg=PP1&dq=johann+heinrich+lambert+photom%C3%A9trie&hl=fr&sa=X&ved=0CDQQ6AEwAmoVChMIq4Pr9o3lyAIVAW4aCh2Jmw1E#v=onepage&q=johann%20heinrich%20lambert%20photom%C3%A9trie&f=false].
* ''Insigniores orbitae cometarum proprietates.'' (Bâle, 1761).
* ''[https://dx.doi.org/10.3931/e-rara-515 Cosmologische Briefe über die Einrichtung des Weltbaues]'', Augsbourg, 1761 (numérisation [[e-rara]]).
* ''Beyträge zum Gebrauche der Mathematik und deren Anwendung.'' 3 Bände (« volumes ») (Berlin, 1765, 1770, 1772).
* ''Anmerkungen über die Gewalt des Schiesspulvers und den Widerstand der Luft.'' (Dresde, 1766) [http://numelyo.bm-lyon.fr/f_view/BML:BML_00GOO0100137001101383086?vue=5&svue=simple].
* ''Zusätze zu den logarithmischen und trigonometrischen Tabellen, zur Erleichterung und Abkürzung der bey Anwendung der Mathematik vorfallenden Berechnungen'' (Berlin, 1770).
* ''Beschreibung einer mit Calauischem Wachse ausgemalten Farben-Pyramide, wo die Mischung jeder Farbe aus weiß und drey Grundfarben angeordnet, dargelegt und derselben Berechnung und vielfacher Gebrauch gewiesen wird'' (Berlin, 1772).
* ''Pyrometrie oder vom Maaße des Feuers und der Wärme'' (Berlin, 1779).

=== Écrits philosophiques de Lambert ===
* ''Philosophische Schriften'', {{nobr|10 volumes}} en {{nobr|13 tomes}}. Édités par Werner Arndt et Lothar Kreimendahl, Hildesheim, Georg Olms, 1965-2008.
* ''Neues Organon oder Gedanken über die Erforschung und Bezeichnung des Wahren und dessen Unterscheidung vom Irrthum und Schein.'' (Leipzig, 1764) [http://www.deutschestextarchiv.de/book/show/lambert_organon01_1764 Bd. 1], [http://www.deutschestextarchiv.de/book/show/lambert_organon02_1764 Bd. 2].
* ''Anlage zur Architektonik oder Theorie des Einfachen und Ersten in der philosophischen und mathematischen Erkenntniß.'' (Hartknoch, Riga, 1771) [http://www.deutschestextarchiv.de/book/show/lambert_architectonic01_1771 Bd.1] [http://www.deutschestextarchiv.de/book/show/lambert_architectonic02_1771 Bd.2].
* ''Logische und Philosophische Abhandlungen.'' Hrsg. von (« édité par ») Joh. Bernoulli. 2 Bände (« volumes ») (Dessau, 1782 et 1784).
* ''Deutscher gelehrter Briefwechsel.'' Hrsg. von (« édité par ») Joh. III Bernoulli. 5 Bände (« volumes ») (Berlin, 1782–1785).

* « Observations sur quelques dimensions du monde intellectuel » (1763) ''in'' ''Histoire de l'Académie Royale des Sciences et des Belles-Lettres de Berlin'', Haude et Spener, Berlin, 1770 [http://bibliothek.bbaw.de/bibliothek-digital/digitalequellen/schriften/anzeige/index_html?band=02-hist/1763&seite:int=0434].
* « Discours de réception : Des secours mutuels que peuvent se prêter les Sciences solides et les Belles-Lettres » (1765) ''in'' ''Histoire de l'Académie Royale des Sciences et des Belles-Lettres de Berlin'', Haude et Spener, Berlin, 1767 [http://bibliothek.bbaw.de/bibliothek-digital/digitalequellen/schriften/anzeige/index_html?band=02-hist/1765&seite:int=0523].
* « Essai de Taxéométrie, ou sur la mesure de l'Ordre » (1770) ''in'' ''Histoire de l'Académie Royale des Sciences et des Belles-Lettres de Berlin'', Voss, Berlin, 1772 [http://bibliothek.bbaw.de/bibliothek-digital/digitalequellen/schriften/anzeige/index_html?band=03-nouv/1770&seite:int=0405].
* « Examen d'une espèce de superstition ramenée au calcul des probabilités » (1771) ''in'' ''Histoire de l'Académie Royale des Sciences et des Belles-Lettres de Berlin'', Voss, Berlin, 1773 [http://bibliothek.bbaw.de/bibliothek-digital/digitalequellen/schriften/anzeige/index_html?band=03-nouv/1771&seite:int=0466].

* Johann Heinrich Lambert, ''Texte zur Systematologie und zur Theorie der wissenschaftlichen Erkenntnis'', (mit einer Einleitung von (« avec une introduction de ») Geo Siegwart), Felix Meiner Verlag, Hambourg, 1988, CI + 160p.[http://www.studiumanistici.unimi.it/files/_ITA_/Filarete/183.pdf].

=== Traductions ===
* ''Nuovo Organo'', Traduzione e introduzione di Raffaele Ciafardone, Laterza, Bari, 1977.
* ''Disegno dell’architettonica o teoria del semplice e del primo nella conoscenza filosofica e nella conoscenza matematica'', a cura di Raffaele Ciafardone, Orthotes éditrice, [[Naples]]-[[Salerne]], 2012.
* Jean-Henri Lambert, ''Nouvel organon. Phénoménologie'', Paris, Vrin, 2002 (traduction de la quatrième section du ''Neues organon'').

== Références bibliographiques ==

=== Sur la vie et l'œuvre de Lambert ===
* Jean-Luc Eichenlaub, « Jean Henri Lambert », ''in [[Nouveau Dictionnaire de biographie alsacienne]]'', vol. 23, {{p.|2184}}.
* Roger Jaquel, ''Le Savant et philosophe mulhousien Jean-Henri Lambert (1728-1777). Études critiques et documentaires'', Paris, Ophrys, 1977, {{nobr|170 {{p.}}}}
* ''Colloque international et interdisciplinaire Jean-Henri Lambert, Mulhouse 26-{{date-|30 septembre 1977}}'', éditions Ophrys, Paris, 1979, 407 p.

=== Sur les travaux scientifiques de Lambert ===
* J. J. Gray et Laura Tilling. ''« Johann Heinrich Lambert, mathematician and scientist, 1728–1777 »'', dans ''Historia Mathematica'', 5 (1978), {{p.|13–41}}.
* Athanase Papadopoulos et Guillaume Théret, ''La Théorie des parallèles de Johann Heinrich Lambert : Présentation, traduction et commentaires'', collection Sciences dans l'histoire, Librairie Albert Blanchard, Paris, 2014. {{ISBN|978-2-85367-266-5}}
* Renzo Caddeo and Athanase Papadopoulos, ''Mathematical geography in the eighteenth century: Euler, Lagrange and Lambert'', Springer Cham, 2022. {{ISBN|978-3-031-09569-6}}
* {{MacTutor|id=Lambert}}

=== Sur les écrits philosophiques de Lambert ===
* Johannes Lepsius, ''J. H. Lambert. Eine Darstellung seiner kosmologischen und philosophischen Leistungen'' (dissertation), [[Munich|München]], 1881, 118 p.
* Otto Baensch, ''Johann Heinrich Lamberts Philosophie und seine Stellung zu Kant'', Tübingen et Leipzig, J. C. B. Mohr, 1902, 103 p.
* Karl Krienelke, ''J. H. Lamberts Philosophie des Mathematik'', Halle, 1909, 103 p.
* B. von Zawadzki, ''Fragment aus der Erkenntnislehre Lamberts'' (dissertation), Zürich, 1910.
* Max E. Eisenring, ''J. H. Lambert und die wissenschaftliche Philosophie der Gegenwart'', Müller, Werder & Co., Zurich, 1942, 113 p.
* Frédéric Nef, ''La sémiotique de J. H. Lambert'', (thèse de {{3e|cycle}}), université de la Sorbonne Paris V, 1973-1974, 326 p.
* Raffaele Ciafardone, ''J. H. Lambert e la fondazione scientifica della filosofia'', Urbino, Argalia, 1975.
* Claude Debru, ''Analyse et représentation. De la méthodologie à la théorie de l'espace : Kant et Lambert'', Vrin, 1977, 204 p.
* Maria Dello Preite, ''L'immagine scientifica del mondo di Johann Heinrich Lambert: razionalità ed esperienza'', Bari, Dedalo libri, 1979.
* Gereon Wolters, ''Basis und Deduktion.Studien zur Entstehung und Bedeutung der Theorie der axiomatische Methode bei J. H. Lambert (1728-1777)'', de Gruyer Verlag, Berlin et New York, 1980, 194 p.
* Fabio Todesco, ''Riforma della metafisica e sapere scientifico. Saggio su J. H. Lambert (1728-1777)'', [[Milan]], Angeli, 1987.
* Martin Fontius, « Un débat sur l’« ''Aufklärung'' » en 1767 », ''Revue germanique internationale'', [http://rgi.revues.org/488?lang=fr lire en ligne], 3, 1995.
*Gilbert Fanfalone, ''La Phénoménologie restrictive de Jean-Henri Lambert'', (thèse de doctorat), université de Nice-Sophia Antipolis, 1997, 2 vol. (317 p.+ 259 p.).
* Paola Basso, [http://www.studiumanistici.unimi.it/files/_ITA_/Filarete/183.pdf ''Filosofia e geometria. Lambert interprete di Euclide''], La Nuova Italia, Florence, 1999, 273 p.
*{{Article|langue=fr|titre=44 {{!}} 2018  Johann Heinrich Lambert : philosophie|périodique=Les Cahiers philosophiques de Strasbourg|numéro=44|date=2018-11-27|issn=1254-5740|issn2=2648-6334|doi=10.4000/cps.541|lire en ligne=https://journals.openedition.org/cps/541|consulté le=|accès url=libre}}

== Annexes ==
=== Articles connexes ===
* [[Loi de Lambert]]
* [[Loi de Beer-Lambert]]
* [[Projection de Lambert]]
* [[Équation trinomiale de Lambert]]
* [[Fonction W de Lambert]]
* [[Quadrilatère de Lambert]]
* [[Série de Lambert]]
* [[Orbitographie#Problème de Lambert|Problème de Lambert]]

=== Liens externes ===
{{liens}}
* ''Johann Heinrich Lambert Collected Works — [http://www.kuttaka.org/~JHL/JHLHistory.html Sämtliche Werke] Online''.
* [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5496889t/f36.image « Jean-Henri Lambert »] (''biographies alsaciennes avec portraits en photographie'', série 1, Colmar, A. Meyer, 1884-1890, {{nobr|4 p.}}).
* René Voltz et Marie-Claire Cadeville, [http://jardin-sciences.unistra.fr/uploads/media/lambert1.pdf « Johann Heinrich Lambert (1728-1777) »], ''Physiciens en Alsace, témoins de leurs temps'', université de Strasbourg, {{p.|28-29}} (exposition).
* Narciso Silvestrini et {{Lien|langue=de|fr=Ernst Peter Fischer}}, [http://www.colorsystem.com/ colorsystem — Systèmes de couleurs dans l'art et les sciences] : [http://www.colorsystem.com/?page_id=751&lang=fr Johann Heinrich Lambert].

{{Portail|mathématiques|physique|astronomie|XVIIIe siècle|Alsace|Suisse}}
{{CLEDETRI:Lambert, Jean-Henri}}
[[Catégorie:Mathématicien français du XVIIIe siècle]]
[[Catégorie:Mathématicien suisse du XVIIIe siècle]]
[[Catégorie:Physicien français du XVIIIe siècle]]
[[Catégorie:Physicien suisse du XVIIIe siècle]]
[[Catégorie:Astronome français du XVIIIe siècle]]
[[Catégorie:Astronome suisse du XVIIIe siècle]]
[[Catégorie:Philosophe français du XVIIIe siècle]]
[[Catégorie:Philosophe suisse du XVIIIe siècle]]
[[Catégorie:Théoricien de la couleur]]
[[Catégorie:Allemand natif d'Alsace]]
[[Catégorie:Membre de l'Académie royale des sciences de Prusse]]
[[Catégorie:Naissance en août 1728]]
[[Catégorie:Naissance à Mulhouse]]
[[Catégorie:Naissance dans la province d'Alsace]]
[[Catégorie:Décès en septembre 1777]]
[[Catégorie:Décès à Berlin]]
[[Catégorie:Décès à 49 ans]]