Voir la source de Linky

{{confusion|Slinky}}

'''Linky''' est le nom du [[compteur électrique]] [[compteur communicant|communicant]] conçu par [[Enedis]] (anciennement Électricité réseau distribution France, ERDF), principal [[Gestionnaire du réseau de distribution|gestionnaire du réseau électrique de distribution]] en France. En 2015, le déploiement des compteurs communicants pour le comptage de l'électricité est inscrit dans la loi relative à la « [[Loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte|transition énergétique pour la croissance verte]] », en application de directives européennes, et en 2016, sur demande de l'[[Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie]] (Ademe), [[Enedis]] s'engage à les installer dans trente-cinq millions de foyers français à l'horizon 2021, avec pour ambition de couvrir l'intégralité du territoire français d'ici cette date<ref name=":10">{{Article|langue=fr|auteur1=Thoma Lamb|titre=Fixer les caractéristiques d'un instrument de politique publique controversé : le compteur Linky.|périodique=SciencesPo - Cities and digital technology chair|date=2021|url=https://www.sciencespo.fr/ecole-urbaine/sites/sciencespo.fr.ecole-urbaine/files/2021_03%20-%20Lamb.pdf|format=pdf}}.</ref>. L'installation du compteur fait l'objet de controverses et de contestations de la part de nombreux particuliers, d'associations de consommateurs et de plusieurs centaines de communes.

<!-- Images en fin d'intro = en face de la table des matières -->
[[Fichier:Linky.JPG|vignette|Linky, compteur communicant.]]
[[Fichier:Puisance apparente instanée compteur Linky.jpg|vignette|[[Puissance apparente]] instantanée affichée par le compteur Linky.]]
[[Fichier:Affichage compteur Linky.jpg|vignette|Affichage compteur Linky montrant la consommation en [[kilowatt-heure|kilowattheures]].]]

== Historique ==
=== Contexte ===
Le développement de cette génération de compteurs trouve son origine dans deux [[Directive de l'Union européenne|directives européennes]] datant de 2006<ref>Art. 13 de : {{lien web |titre=Directive 2006/32/CE du Parlement européen et du Conseil du 5 avril 2006 relative à l'efficacité énergétique dans les utilisations finales et aux services énergétiques et abrogeant la directive 93/76/CEE du Conseil |url=https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/ALL/?uri=CELEX:32006L0032 |site=eur-lex.europa.eu |date=27 avril 2006|consulté le=15 juillet 2019}}.</ref> et 2009. La dernière (2009/72/CE) dispose (Annexe 1, point 2) : « Si la mise en place de compteurs intelligents donne lieu à une évaluation favorable, au moins 80 % des clients seront équipés de systèmes intelligents de mesure d’ici à 2020 »<ref>{{lien web|url=http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=OJ:L:2009:211:0055:0093:FR:PDF|titre=DIRECTIVE 2009/72/CE DU PARLEMENT EUROPÉEN ET DU CONSEIL du {{date-|13 juillet 2009}} concernant des règles communes pour le marché intérieur de l’électricité et abrogeant la directive 2003/54/CE|site=eur-lex.europa.eu|éditeur=''Journal officiel'' de l'Union européenne|date=14 août 2009|consulté le=3 novembre 2015|format=pdf}}.</ref>. La directive européenne ne crée aucune obligation aux États<ref name="CRE compteurs-monde">{{lien web|url=http://www.smartgrids-cre.fr/index.php?p=compteurs-monde |titre=Le comptage évolué en électricité |site=smartgrids-cre.fr |éditeur=[[Commission de régulation de l'énergie]] (CRE)|consulté le=9 février 2018|page=17/24}}.</ref>.

Sur les {{nobr|23 pays}} de l’[[Union européenne]] dont la décision est arrêtée, 6<ref group=alpha>Le rapport de la Cour des comptes, qui dénombre huit pays dans ce cas, cite deux fois la Slovaquie.</ref>{{,}}<ref group=alpha>Les 3 régions Belges déploient les compteurs électriques digitaux. Il y eut un débat en 2018</ref> ne prévoient pas le déploiement de l'installation de compteurs communicants ou bien seulement pour certains clients : l’Allemagne, la Lituanie, la Lettonie, le Portugal, la République tchèque et la Slovaquie<ref name="CRE compteurs-europe">{{lien web|url=http://www.smartgrids-cre.fr/index.php?p=compteurs-europe|titre=SMART GRIDS – CRE – Les projets de compteurs évolués en Europe|site=smartgrids-cre.fr|éditeur=[[Commission de régulation de l'énergie]] (CRE)|consulté le=9 février 2018|page=16/24}}.</ref>{{,}}<ref>« [http://www.bastamag.net/Les-compteurs-intelligents-rejetes Les compteurs électriques « intelligents » contestés en Allemagne et au Québec] », ''bastamag.net'', 16 avril 2014, consulté le 22 mars 2017.</ref>{{,}}<ref name="CDComptes">{{Lien web|titre=Rapport public annuel 2018 – Les compteurs communicants Linky : tirer pour les consommateurs tous les bénéfices d’un investissement coûteux|url=https://www.ccomptes.fr/sites/default/files/2018-01/07-compteurs-communicants-Linky-Tome-1.pdf|site=ccomptes.fr|date=01 février 2018|éditeur=[[Cour des comptes (France)|Cour des comptes]]|consulté le=9 février 2018|format=pdf}}.</ref>{{,}}<ref name="Débat Belge 2018">{{Lien web|titre=Les compteurs intelligents qui divisent la Belgique" du journal Le Monde|url=https://www.lemonde.fr/energies/article/2018/03/28/les-compteurs-intelligents-qui-divisent-la-belgique_5277535_1653054.html}}.</ref>.

Un compteur communicant utilisant la transmission par radio, dénommé [[Gazpar]], est en cours d'installation chez les onze millions de consommateurs de gaz<ref>Anne Feitz, « [https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/0211905856520-le-deploiement-de-gazpar-va-demarrer-2074735.php Compteur communicant : le déploiement de Gazpar va démarrer] », ''[[Les Échos]]'', 24 mars 2017.</ref>.

Enedis lance le projet Linky en 2007 (le nom est trouvé en {{date-|mars 2009}}) et a alors comme objectif d'équiper toute la France à l'horizon 2021<ref name=":10" />.

De 2007 à 2009, les grandes orientations sont choisies (spécifications systèmes d'information, compteurs et concentrateurs, modes de communication, condition de l'expérimentation) et le [[consortium]] chargé de la création conjointe du [[système d'information]] et des matériels, ainsi que de la spécification des protocoles de communication est désigné. Placé sous la responsabilité d'[[Atos|Atos Origin]] France, ce dernier regroupe trois constructeurs ([[Landis+Gyr]], [[Itron]] et [[Iskra (entreprise)|Iskraemeco]]) et l'entreprise française [[Trialog]], chargée d'élaborer le [[protocole de communication]] de type [[Courants porteurs en ligne|CPL]]<ref>[http://www.electronique.biz/index.php/technologie/embarque/item/1472-Compteurs-ERDF-communicants---le-protocole-CPL-du-projet-pilote-Linky-est-sign%C3%A9-Trialog-et-Atos-Origin- « Compteurs ERDF communicants : le protocole CPL du projet pilote Linky est signé Trialog et Atos Origin »], ''ElectroniqueS'', 15 octobre 2009, consulté le 16 octobre 2015.</ref>{{,}}<ref>[http://www.trialog.com/energie/ « Du smart metering aux smart grids »], ''trialog.com'', consulté le 22 mars 2017.</ref>.

Des [[Compteur communicant|projets analogues]] sont en cours en divers pays du monde, mais ont été repoussés ou bien limités, par exemple au Québec<ref>Sophie Chapelle, « [http://www.bastamag.net/Les-compteurs-intelligents-rejetes Les compteurs électriques « intelligents » contestés en Allemagne et au Québec] », sur ''bastamag.net'', 16 avril 2014, consulté le 22 mars 2017.</ref>.

=== Développement et groupe de travail ===
Le projet de déploiement du compteur Linky est à l'origine pensé par deux acteurs (la CRE, l'autorité de régulation du secteur électrique, et l'acteur central du sous-système électrique en France de l'époque, [[Électricité de France|EDF]]), au travers d'une initiative commune mais non-concertée<ref name=":10" />.

Dès 2001, la [[Commission de régulation de l'énergie|CRE]] pointe du doigt les anciens compteurs électriques comme un obstacle à la libéralisation du secteur électrique (il est nécessaire pour que les consommateurs puissent choisir parmi plusieurs offres concurrentes que leurs données de comptage leur soient accessibles)<ref name=":10" />. Tandis qu'EDF voit dans le déploiement de compteurs communicants un moyen de fidéliser sa clientèle face à la future naissance d'offres concurrentes, ainsi qu'une opportunité de réduction de coûts du fonctionnement du réseau.

A l'initiative de la CRE, un groupe de travail est créé en 2004 : le GT Comptage. Ce groupe a pour ambition de réfléchir à la possibilité d'un déploiement national d'un dispositif de compteurs communicants et des modalités techniques liées à ce développement<ref name=":10" />. Le GT Comptage réunit des commissaires de la CRE, des représentants d'[[Électricité de France|EDF]], de [[Direct Energie]] et d'[[Engie]], le gestionnaire du réseau de distribution ERDF (aujourd'hui [[Enedis]]) et la Fédération Nationale des Collectivités Concédantes et Régies (FNCCR)<ref name=":10" />. L'ensemble des acteurs vont travailler conjointement à la définition des caractéristiques nécessaires au développement d'un nouveau compteur permettant de répondre à l'objectif de diversification des offres énergétiques.

=== Expérimentation ===
Avant le lancement de l'expérimentation, la CRE organise la création de plusieurs ateliers (supervisés par [[Enedis]]) afin de progresser sur la définition du compteur Linky avant sa future généralisation<ref name=":10" />. De nouveaux acteurs font leur apparition dans le processus de réflexion : les associations de consommateurs (le [[Conseil national des associations familiales laïques|Conseil National des Associations Familiales Laïques]] par exemple), la [[Direction générale de la concurrence de la consommation et de la répression des fraudes|Direction générale de la Concurrence]], la [[Direction générale de la concurrence de la consommation et de la répression des fraudes]] et la [[Direction générale de l'Énergie et du Climat]]. Cette nouvelle contribution est à l'origine de l'émergence de nouvelles visions concernant le compteur, ainsi que de premiers conflits qui viennent questionner la cohérence du projet comme il avait été envisagé jusqu'alors<ref name=":10" />.

Une expérimentation est lancée en {{date-|mars 2009}}<ref>{{Lien web|titre=Linky, réunion ERDF-SIGERLy|url=http://www.sigerly.fr/image/conf_AMM_ERDF_26mars09.pdf|site=Sigerly|date=26 mars 2009|consulté le=14 octobre 2015}}.</ref>. Elle consiste à installer en Indre-et-Loire et à Lyon {{nombre|300000 compteurs}}<ref name="industrie-techno" /> issus des productions des sociétés membres du consortium choisi lors de l'étude et à fournir à la [[commission de régulation de l'énergie]] (CRE)<ref name="smartgrids-cre_focus France">{{lien web|url=http://www.smartgrids-cre.fr/index.php?p=compteurs-linky|titre=Focus sur l’expérimentation Linky en France|site=smartgrids-cre.fr|éditeur=[[Commission de régulation de l'énergie]] (CRE)|consulté le=20 août 2013|page=5/24}}.</ref> le [[retour d'expérience]] permettant au pouvoir public de décider ou non de la phase de généralisation<ref name="Linky" />.

Le compteur Linky est utilisé dans le cadre de plusieurs expérimentations de [[Smart grid|réseaux intelligents]]<ref name="industrie-techno"/> :
* [[Address]], projet européen dont la partie expérimentale française s'est déroulée sur les îles bretonnes de [[Houat]] et [[Hœdic]]<ref>« [http://www.smartgrids-cre.fr/index.php?p=france-bretagne Bretagne – Sécurisation de l’alimentation électrique des îles de Houat et Hœdic] », site de la [[Commission de régulation de l'énergie]], consulté le 5 septembre 2013.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|nom1=SpA|titre=Adresss Project - FP7 Energy|url=http://www.addressfp7.org/|site=addressfp7.org|consulté le=04 mars 2016}}.</ref> ;
* GreenLys, à [[Lyon]] et [[Grenoble]]<ref>Michel Deprost, [http://www.enviscope.com/News/Thematiques/Energie/Reseaux-d-energie-intelligents-Greenlys-test-efficacite-LINKY,i15315.html « Réseaux d'énergie intelligents : Greenlys testera l'efficacité de LINKY »], [http://www.enviscope.com/ Enviscope.com], 27 novembre 2011, consulté le 5 septembre 2013.</ref> ;
* [[IssyGrid]], à [[Issy-les-Moulineaux]]<ref>[http://www.issy.com/grands-projets/innovation-issygrid/erdf-installe-100-compteurs-communicants-pour-issygrid « ERDF installe 100 compteurs communicants pour IssyGrid »], [http://www.issy.com/ site de la ville d'Issy-les-Moulineaux], juillet 2013, consulté le 5 septembre 2013.</ref> ;
* [[Nice Grid]], à [[Carros]] ;
* [[Smart Electric Lyon]], à [[Lyon]]<ref>Pierre-Alexandre Bevand, [http://www.metronews.fr/lyon/avec-smart-electric-lyon-la-capitale-des-gaules-veut-imaginer-la-ville-intelligente-de-demain/mmjB!1awYKXAe2Uq6/ « Avec Smart Electric Lyon, la capitale des Gaules veut ''imaginer la ville intelligente de demain'' »], ''Metronews'', 28 octobre 2013 (consulté le 30 octobre 2013).</ref> ;
* [[Solenn]] (SOLidatrité ÉNergie iNnovation), à [[Lorient]]<ref>S. Grammont, [http://france3-regions.blog.francetvinfo.fr/soyons-smart/2015/02/05/avec-le-projet-solenn-lorient-est-a-lepreuve-de-la-transition-energetique.html « Avec le projet Solenn, Lorient est à l’épreuve de la transition énergétique »], France 3 Bretagne, 5 février 2015, consulté le 19 février 2015.</ref> ;
* [[Watt & Moi]], à [[Lyon]]<ref>[http://www.magazine.grandlyon.com/2013/03/21/watt-et-moi-un-site-internet-pour-surveiller-sa-consommation-delectricite/ « Watt et moi : un site internet pour surveiller sa consommation d’électricité »], ''Grand Lyon Magazine'', le 21 mars 2013, consulté le 5 septembre 2013.</ref>.

Durant la phase d'expérimentation, des interrogations sont soulevées, notamment par la CRE<ref name="cre/résultexp">« [http://www.cre.fr/documents/deliberations/communication/resultats-de-l-experimentation-linky/ Délibération de la CRE du 7 juillet 2011 portant communication sur les résultats de l’expérimentation d’ERDF relative au dispositif de comptage évolué Linky] », site de la CRE, 7 juillet 2011, consulté le 8 avril 2014 {{pdf}}.</ref>, qui doute de l'efficacité de l'affichage déporté de Linky (estimé à {{unité|850 millions}} d’euros par l'[[Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie|ADEME]]<ref name="expansion">« [http://lexpansion.lexpress.fr/economie/la-facture-du-compteur-intelligent-risque-de-s-alourdir_242202.html La facture du compteur intelligent risque de s'alourdir] », ''lexpansion.lexpress.fr'', consulté le 20 août 2013.</ref>). Finalement, alors que l’[[Union fédérale des consommateurs—Que choisir|UFC—Que Choisir]]<ref name="ufc_6/7/2017">{{Lien web |titre=Compteur linky - Le vrai du faux |url=https://www.quechoisir.org/action-ufc-que-choisir-compteur-linky-le-vrai-du-faux-n11627/ |site=quechoisir.org |éditeur=[[Union fédérale des consommateurs—Que choisir|UFC-Que choisir]] |date=6 juillet 2017 |consulté le=2 février 2018}}.</ref> se déclare toujours opposé aux compteurs Linky et affirme, entre autres informations, que l'installation des compteurs « entraînera une augmentation du [[tarif d'utilisation du réseau public d'électricité]] (TURPE) et donc de la facture des consommateurs », la [[Commission de régulation de l'énergie]] (CRE) publie un avis favorable en {{date-|juin 2011}}<ref>« [http://www.cre.fr/documents/deliberations/communication/resultats-de-l-experimentation-linky/dossier-sur-l-experiementation-linky-juin-2011 Réseaux électriques – Dossier d'évaluation de l'expérimentation Linky] », CRE, juin 2011, 32{{nb p.}} {{pdf}}, consulté 11 juin 2013.</ref> et conclut que Linky respecte les critères d'évaluation<ref group=alpha>Critères et fonctionnalités fixées par la CRE dans sa communication du 6 juin 2007 et dans ses orientations du 10 septembre 2007 selon le rapport 2011.</ref>.

Le bilan de l'expérimentation, publié par le Syndicat départemental de l'énergie d'Indre-et-Loire (SIEIL)<ref>[http://sieil37.fr/phocadownloadpap/Autres-documents/Linky/SIEIL_Rapport-enquete.pdf « Enquête Linky »], sur ''sieil37.fr'' {{pdf}}, consulté le 22 mars 2017.</ref>, signale que {{Citation|85 % des particuliers interrogés ne consultent pas ou pratiquement pas leur compteur Linky (93 % en collectif)}} et que {{Citation|Une majorité de particuliers n’est pas convaincue de l’utilité de ce nouveau compteur (61 %)}}.

=== Validation ===
Pendant l'{{date-|été 2011}}, les pouvoirs publics valident la conformité du projet Linky {{lesquelles|à leurs attentes}} et autorisent sa généralisation auprès de tous les clients de France métropolitaine<ref>[http://www.actu-environnement.com/ae/news/linky-erdf-generalisation-13671.php4 « Éric Besson annonce la généralisation des compteurs Linky d'ici 2018 »], sur ''actu-environnement.com'', 28 septembre 2011.</ref>{{,}}<ref name="smartgrids-cre"/>.

En {{date-|décembre 2012}}, [[Delphine Batho]], [[Ministère de l'Écologie (France)|ministre de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie]], annonce que la mise en œuvre du projet Linky débutera fin 2014<ref name="techniques-ingenieur_5/12/2012">{{lien web|url=https://www.techniques-ingenieur.fr/actualite/articles/linky-vers-des-compteurs-electriques-intelligents-7243/|auteur=Matthieu Combe|titre=Linky, vers des compteurs électriques intelligents|site=techniques-ingenieur.fr|éditeur=''[[Éditions techniques de l'ingénieur|Techniques de l'ingénieur]]''|date=5 décembre 2012|consulté le=16 février 2018}}.</ref>. Elle indique qu'une concertation a été mise en place, en {{date-|novembre 2012}}, sous forme de groupes de travail, entre les pouvoirs publics et de nombreux acteurs concernés par {{laquelle|cette question}}, dont l'[[Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie]] (ADEME), le [[médiateur national de l'énergie]], la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR), les fournisseurs d'électricité, les gestionnaires de réseaux, les fédérations d'équipementiers et d'installateurs, les industriels du secteur de l'énergie, des représentants des collectivités locales et les associations de consommateurs<ref name="techniques-ingenieur_5/12/2012"/>. La ministre prévoit que le dépôt des conclusions de cette concertation, en {{date-|janvier 2013}}, entre dans le [[Transition énergétique#Débat national sur la transition énergétique (à horizon 2025-2050)|débat national sur la transition énergétique]] et que les décisions permettant le déploiement des {{nombre|35 millions}} de compteurs chez tous les Français puissent être prises avant le mi-2013 et qu'ainsi, la concrétisation du projet prenne forme pour la fin 2014<ref name="techniques-ingenieur_5/12/2012"/>{{,}}<ref name="smartgrids-cre">{{lien web|url=http://www.smartgrids-cre.fr/index.php?p=compteurs|titre=SMART GRIDS – CRE|site=smartgrids-cre.fr|éditeur=[[Commission de régulation de l'énergie]] (CRE)|consulté le=7 février 2018|page=1-24}}.</ref>.

Le {{date-|9 juillet 2013}}, le Premier ministre [[Jean-Marc Ayrault]], lors de la présentation de son plan d'investissements publics pour l'avenir, sur dix ans, relance le projet<ref name="annonce ministre">[http://www.developpement-durable.gouv.fr/La-transition-ecologique-au-coeur.html « La transition écologique au cœur du programme d’investissements d’avenir »], sur ''developpement-durable.gouv.fr'', consulté le 21 août 2013.</ref>. Il annonce l'ouverture, durant l'été 2013, d’un appel d’offres pour le remplacement d'une partie du parc des compteurs électriques. Le but est de remplacer avant 2016 trois millions de compteurs électriques par Linky, avant de passer au remplacement total du parc, prévu pour 2020<ref name="annonce ministre" />. Toutefois, la [[Commission de régulation de l'énergie]] a suggéré de freiner ce déploiement pour limiter les coûts, proposant d'atteindre un objectif de 90 % de Linky fin 2021<ref>Sophie Fabrégat, « [http://www.actu-environnement.com/ae/news/projet-decret-calendrier-deploiement-linky-objectifs-22380.php4 Linky sera déployé à partir de 2015, avec des objectifs revus à la baisse] », Actu-environnement, le 29 juillet 2014, consulté le 12 août 2015.</ref>. L'[[Ademe]] préconise une installation dans trente-cinq millions de foyers français à l'horizon 2021<ref>{{Lien web|titre=[Avis de l'ADEME] Linky : le déploiement du compteur communicant doit s'inscrire dans une approche de services intégrée|url=http://www.presse.ademe.fr/2015/07/avis-de-lademe-linky-le-deploiement-du-compteur-communicant-doit-sinscrire-dans-une-approche-de-services-integree.html|site=ADEME Presse|consulté le=14 octobre 2015}}.</ref>.

=== Inscription dans la loi ===
Le {{date-|17 août 2015}}, la [[Loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte|loi relative à « la transition énergétique pour la croissance verte »]] est [[Promulgation|promulguée]] et prévoit l'obligation pour les gestionnaires des réseaux publics d'électricité de mettre à la disposition des consommateurs les données de comptage issues des compteurs communicants, des systèmes d'alerte liés au niveau de leur consommation, ainsi que des éléments de comparaison issus de moyennes statistiques basées sur les données de consommation locales et nationales<ref>[http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000031044385&categorieLien=id Loi {{n°|2015-992}} du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte (voir articles 28 et 29)], ''Journal officiel'' de la République française, 17 août 2015.</ref>.

Le déploiement du compteur vient également s'inscrire dans un cadre législatif français plus vaste comme la loi du 10 février 2000 "relative à la modernisation et au développement du service public de l'électricité" ou encore la loi pour une république numérique du 07 octobre 2016<ref name=":10" />. Le compteur est ainsi présenté comme une première avancée en direction d'un "réseau électrique plus intelligent"<ref name=":10" /> en faveur des ambitions de la [[transition énergétique]].

== Intérêt et finalités ==
Selon le [[Ministère de l'Écologie (France)|ministère de l'Environnement]]<ref>[http://www.developpement-durable.gouv.fr/Les-ameliorations-permises-par.html « Les améliorations permises par Linky »], [[Ministère de l'Écologie (France)|ministère de l'Environnement, de l'Énergie et de la Mer]], 13 novembre 2014.</ref> et l'avis de la [[Commission de régulation de l'énergie]] (CRE)<ref name="cre/résultexp"/>{{,}}<ref name="smartgrids-cre"/> les avantages attendus du compteur Linky sont les suivants :
# Il relève automatiquement les consommations et ne nécessite quasiment plus l’intervention physique d’un technicien ;
# Les relevés, étant effectués à distance, ne nécessitent plus la présence de l’usager et peuvent être plus fréquents, permettant des facturations sur la base de données réelles et non plus estimées, ce qui devrait éviter les rattrapages de facture ou les trop payés ;
# Il permet de simplifier certaines opérations sans dérangement ni rendez-vous et dans des délais réduits (changements de puissance, de fournisseur) et d’améliorer et d’accélérer les diagnostics en cas de dysfonctionnement d’une installation électrique ;
# Grâce à une meilleure connaissance de sa consommation, le consommateur pourra bénéficier d’une offre tarifaire mieux adaptée ;
# Il facilitera l’émergence de services de pilotage de la consommation (équipements électroménagers, ballon d’eau chaude, borne de recharge de véhicule électrique{{, etc.}}) en fonction d’options tarifaires ou d’ordres d’[[Effacement de consommation électrique|effacement de consommation]] ;
# Il mesure les volumes d’électricité consommés, mais également les volumes produits par les installations de production d’électricité des particuliers (panneaux solaires par exemple) ;
# Il apporte également des améliorations importantes pour l’optimisation de la gestion, de l’entretien et du développement des réseaux électriques ; il améliorera la connaissance des flux d’électricité sur les [[Réseau de distribution électrique|réseaux de distribution]], ce qui permettra d’en adapter le fonctionnement ; il devrait permettre également d’accélérer les diagnostics en cas de dysfonctionnement d’une installation électrique et de fournir des informations relatives à la qualité d’alimentation.
# Selon la CRE, sa généralisation {{citation|serait globalement neutre du point de vue financier grâce aux futures économies de coûts d'exploitation associées à l’installation du compteur}}<ref name="techniques-ingenieur_5/12/2012"/>.

D'autres avantages sont cités par diverses sources<ref name="smartgrids-cre"/> :
# Il contribuera à la modernisation du réseau d'électricité en permettant par exemple la détection à distance des pannes sur le réseau [[basse tension]] (BT) et donc une réalimentation en électricité plus rapide, ce qui diminue significativement les temps de coupure<ref>« [http://www.enerzine.com/15/11954+vers-une-generalisation-du-compteur-intelligent-linky+.html Vers une généralisation du compteur intelligent Linky ?] », sur ''enerzine.com'', 5 mai 2011, consulté le 17 septembre 2013.</ref> ;
# Il permettra de faciliter l'intégration des [[Énergie renouvelable|énergies renouvelables]] dans le réseau électrique, en contribuant à gérer l'intermittence de la production d'électricité de ces sources d'énergie<ref name="techniques-ingenieur_5/12/2012"/>{{,}}<ref>Michèle Foin, « [http://www.liberation.fr/economie/2013/01/27/en-2020-des-compteurs-doues-de-reseau_877138 En 2020, des compteurs doués de réseau] », site de ''Libération'', 27 janvier 2013, consulté le 17 septembre 2013.</ref>. En ce sens il est un élément essentiel pour pouvoir continuer à assurer la [[stabilité des réseaux électriques]]<ref name="cre/résultexp"/> ;
# Il permet de comptabiliser en temps réel les kilowattheures injectés dans le réseau et ceux qui y sont prélevés, ce qui selon le [[syndicat des énergies renouvelables]] (SER) va {{citation|lever un frein économique majeur au développement de l’autoconsommation solaire photovoltaïque dans les secteurs résidentiel et petit professionnel}} avec {{citation|une économie de {{unité|600|euros}} en moyenne pour les Français qui s’équiperont}}<ref name="ERDF ouvre la porte à l'autoconsommation photovoltaïque – Énergie – Environnement-magazine.fr">Thomas Blosseville, « [http://www.environnement-magazine.fr/article/47429-erdf-ouvre-la-porte-a-l-autoconsommation-photovoltaique/ ERDF ouvre la porte à l'autoconsommation photovoltaïque] », ''Environnement Magazine'', 18 mai 2016, consulté le 19 mai 2016.</ref> ;
# Il permet la réduction importante des fraudes<ref name="CDComptes"/> et des mauvaises facturations<ref name=":9"/>.

== Fonctionnement ==
Linky fait partie de la catégorie des [[compteur communicant|compteurs communicants (AMM)]], c'est-à-dire pouvant être interrogés et actionnés à distance<ref name="smartgrids-cre"/>{{,}}<ref name="techniques-ingenieur_5/12/2012"/>. Pour cela, Linky utilise la [[Courants porteurs en ligne|technologie CPL]] sur le [[Réseau de distribution électrique|réseau]] [[basse tension]], comme premier niveau de communication<ref name="Linky">{{lien web|url=http://www.enedis.fr/linky-le-compteur-communicant-derdf|titre=Linky, le compteur communicant d'Enedis|site=enedis.fr|éditeur=[[Enedis]]|consulté le=9 décembre 2016}}.</ref>. Un deuxième niveau de communication est assuré via le [[réseau de téléphonie mobile]] [[General Packet Radio Service|GPRS]] ou [[Enhanced Data Rates for GSM Evolution|Edge]]<ref name="Linky"/> entre le concentrateur (installé dans un poste de transformation et de distribution [[Haute tension|HTA]]/[[Basse tension|BT]]<ref name=":1">[http://www.erdfdistribution.fr/glossaire?glossary=P&defindex=23 « ERDF Glossaire »], sur ''erdfdistribution.fr'', consulté le 20 août 2013.</ref>) et le système central. À terme, si les {{nombre|35 millions}} de compteurs sont remplacés, il y aura environ {{nombre|700000 concentrateurs}} installés, éléments d'un [[système d'information|système d'information (SI)]]<ref name=":2">[http://www.lemagit.fr/actualites/2240207727/Teradata-choisi-par-ERDF-pour-le-SI-de-Linky « Teradata choisi par ERDF pour le SI Linky »], sur ''lemagit.fr'', consulté le 5 novembre 2013.</ref> réparti Linky, avec un SI central et un SI local dans chaque concentrateur<ref name=":3">[http://fr.slideshare.net/Vigane/b1-smartmetering-linky « présentation ATOS WorldGrid / Linky : vers les compteurs et réseaux de demain »], sur ''slideshare.net'', consulté le 21 août 2013.</ref>. Cette génération de compteurs communicants est présentée comme une des étapes vers les [[Smart grid|réseaux intelligents]], appelés ''smart grids'' en anglais.

=== Principe ===
==== Métrologie ====
Le compteur Linky, pour calculer l'[[énergie]] ''consommée'' ou ''fournie'' par le client<ref name="techniques-ingenieur_5/12/2012"/>, mesure les [[courant électrique|courants]] (par un [[Shunt (électrotechnique)|shunt]] placé en série sur le câble de phase dans les modèles [[Courant monophasé|monophasés]], par des [[Transformateur de courant#Modèles classiques à noyau de fer|transformateurs d'intensité]] dans les modèles [[courant triphasé|triphasés]] pour les principaux fournisseurs ou par une solution ''{{lang|en|Embedded Coil}}'' donnant des résultats identiques pour [[Landis+Gyr]]<ref name="latribune_7/3/2017">{{lien web|url=http://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/energie-environnement/certains-compteurs-electriques-surestiment-largement-la-consommation-reelle-654664.html|auteur=Laszlo Perelstein|titre=Certains compteurs électriques surestiment largement la consommation réelle|site=[[La Tribune (France, 1985)|La Tribune]]|date=7 mars 2017|consulté le=10 mars 2017}}.</ref>) et les [[Tension électrique|tensions]] pour chaque phase de l'installation<ref name="enedis.fr_Linky">{{lien web|auteur=Enedis – Direction technique|titre=Sorties de télé-information client des appareils de comptage Linky utilisés en généralisation par Enedis|url=https://www.enedis.fr/media/2035/download|format=pdf|site=enedis.fr|éditeur=[[Enedis]]|date=15 octobre 2014 – mises à jour {{date-|1 février 2017}} et {{date-|1 juin 2018}}|consulté le=11 mars 2022|page=14-30/38}}.</ref>. Une seule phase est concernée en monophasé et les trois phases sont mesurées en triphasé<ref name="enedis.fr_Linky"/>.

Ces mesures sont effectuées par [[Échantillonnage (signal)|échantillonnage]]. Les échantillons numérisés permettent ensuite le calcul des [[Valeur efficace|valeurs efficaces vraies]]{{incise|ce qui permet de restituer précisément ces valeurs, même en cas de [[Taux de distorsion harmonique|distorsion harmonique]], conformément à la directive européenne<ref name="eur-lex_2014/32/UE">{{lien web|url=http://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/PDF/?uri=CELEX:32014L0032&from=FR|titre=Directive 2014/32/UE du parlement européen et du conseil du {{date-|26 février 2014}} relative à l'harmonisation des législations des États membres concernant la mise à disposition sur le marché d'instruments de mesure|site=eur-lex.europa.eu|éditeur=''Journal officiel'' de l'Union européenne|date=29 mars 2014|consulté le=20 décembre 2017|format=pdf}} ; voir aussi : Annexe V – Compteurs d'énergie électrique active (MI-003), {{p.|L 96/209-L 96/2012}} ; le compteur Linky est spécifié classe B.</ref> (dite [[Compteur électrique#Normes, directives et conformité|norme MID]], pour ''{{lang|en|Measuring Instruments Directive}}'')<ref name="latribune_7/3/2017"/> et en tenant compte des [[électronique de puissance|dispositifs modernes de commutation électroniques]] présents dans les [[Ballast (électricité)|ballasts électroniques]] utilisés dans les [[Lampe fluorescente|ampoules à basse consommation]] et les [[Diode électroluminescente|LED]], dans les [[gradateur]]s<ref name="latribune_7/3/2017"/>, les [[Alimentation à découpage|alimentations à découpage]]{{, etc.}}, ce qui [[Compteur électrique#Mesure en courant alternatif|n'est pas toujours le cas]] avec les [[Compteur électrique|anciens compteurs]]<ref name="eur-lex_2014/32/UE"/> ou avec d'[[Compteur électrique#Mesures contradictoires|autres compteurs « intelligents »]]<ref name="latribune_7/3/2017"/>}}, selon<ref name="enedis.fr_Linky"/> :
* pour la [[Valeur efficace#Valeur efficace d'une tension|tension efficace]] (en [[volt]]s) :
*: <math>U_\mathrm{eff} = \sqrt{\frac 1T \int_{t_0}^{t_0 + T} v^2(t) \,\mathrm{d}t}</math>
* pour le [[Valeur efficace#Valeur efficace d'un courant|courant efficace]] (en [[ampère]]s) :
*: <math>I_\mathrm{eff} = \sqrt{\frac 1T \int_{t_0}^{t_0 + T} i^2(t) \,\mathrm{d}t}</math>

Afin d'éviter la prise en compte d'évènements transitoires qui fausseraient les mesures, ces valeurs efficaces sont calculées toutes les secondes ; la [[Intégration (mathématiques)|période d'intégration]] (T) des équations précédentes est donc fixée à une seconde<ref name="enedis.fr_Linky"/>.

==== Calcul de l'énergie consommée et éléments de facturation ====
Comme c'est la norme et comme pour les anciens compteurs, la facturation est calculée en [[kilowatt-heure|kilowatts-heures]] (kW⋅h ou kWh)<ref name="eur-lex_2014/32/UE"/>{{,}}<ref name="enedis.fr_Linky"/>. Il s'agit du produit de la [[Puissance en régime alternatif#Puissance active|puissance active]] (W) par le temps.

La puissance active (en [[watt]]s) est le produit du courant efficace par la tension efficace, c'est-à-dire, en [[courant monophasé]], le produit de la tension entre la phase et le neutre par le courant dans la phase :

:<math>P = U_\mathrm{eff} I_\mathrm{eff} \cos\varphi</math>

Le <math> \cos \varphi </math> correspond au [[facteur de puissance]] [[Facteur de puissance#Caractérisation d'un récepteur en fonction de son facteur de puissance|caractérisant l'installation électrique]] de l'usager<ref name="LPA\alt">Édouard Lefranc, Jean Poinsard, Georges Auclerc, ''Électricité – Courant alternatif : Électrostatique - Isolants - Tubes électroniques - Courants alternatifs - Machines - Redresseurs'', Les [[Éditions Foucher]], Paris, 1957, {{p.|99-111}}.</ref>{{,}}<ref name="Abati">{{Lien web|url=http://sitelec.org/cours/abati/compens.htm|auteur=Patrick Abati|titre=La compensation de l'énergie réactive|date=23 février 2002|site=sitelec.org}}.</ref>. C'est le rapport entre la puissance active<ref name="LPA\alt"/>{{,}}<ref name="Abati"/> et la [[Puissance en régime alternatif#Puissance apparente|puissance apparente]] (en [[voltampère|VA]]). Ce facteur de puissance est fonction de la [[Puissance en régime alternatif#Puissance réactive|partie dite « réactive »]] de l'énergie effectivement livrée à l'abonné mais qui, contrairement à la [[Puissance en régime alternatif#Puissance active|partie dite « active »]], n'est pas [[Puissance en régime alternatif#Portée pratique|directement utile]] sous forme d'[[effet Joule|effets caloriques]], de [[travail d'une force|travail mécanique]], de [[éclairage|lumière]], d'[[électrolyse|effets chimiques]]{{, etc.}}<ref name="LPA\alt"/>{{,}}<ref name="CT/Ph maths">Jean Cessac, Georges Tréherne, ''Physique – Classe de Mathématiques'', Fernand Nathan éditeur, Paris, 1957, {{p.|290-298, 301-311}}.</ref>{{,}}<ref name="Abati"/> Ceci est dû à la présence dans le circuit, en plus de récepteurs purement [[Résistance (électricité)|résistifs]], de récepteurs comportant des éléments [[condensateur|capacitifs]] ou [[inductance|inductifs]] ([[machine électrique|moteurs électriques]], [[Transformateur électrique|transformateurs]], [[lampe fluorescente|lampes fluorescentes]], [[lampe à décharge|lampes à décharge]], certaines [[Lampe à diode électroluminescente|lampes à LED]], [[Alimentation à découpage|alimentations à découpage]], [[Plaque à induction|plaques à induction]]{{, etc.}}), lesquels ont une puissance active nulle, mais qui ont pour effet, en introduisant un [[déphasage]] entre la tension et le courant, d'augmenter la puissance apparente fournie, donc l'amplitude du courant circulant dans le [[Réseau de distribution électrique|réseau de distribution]]<ref name="LPA\alt"/>{{,}}<ref name="CT/Ph maths"/>{{,}}<ref name="Abati"/>.

En France, seuls les clients raccordés en [[haute tension]] (puissance de branchement à partir de {{unité|250|kVA}}) sont concernés par une tarification qui tient compte de l'énergie réactive<ref name="schneider2">{{lien web|url=https://download.schneider-electric.com/files?p_enDocType=Catalog&p_File_Name=compensation-energie-reactive.pdf&p_Doc_Ref=CER|titre=Compensation d’énergie réactive|site=schneider-electric.fr|consulté le=04 décembre 2015|format=pdf}}.</ref>. Le seuil de <math> \cos \varphi </math> en dessous duquel l'énergie réactive est facturée est : <math> \cos \varphi \geqslant 0,93 </math> (à certaines heures entre novembre et mars)<ref name="schneider2"/>. Cette facturation vise à indemniser le transporteur d’électricité en raison des pertes supplémentaires causées sur son réseau et à inciter les clients à l'amélioration de leurs installations<ref name="schneider2"/> (les pertes par [[effet Joule]] étant fonction du carré du [[Valeur efficace#Valeur efficace d'un courant|courant efficace]]).

{{Article connexe|kilowatt-heure|Puissance en régime alternatif|Puissance active|Puissance apparente|Puissance en régime alternatif#Puissance réactive{{!}}Puissance réactive|Puissance en régime alternatif#Mesure de la puissance{{!}}Puissance en régime alternatif – Mesure de la puissance|Facteur de puissance#Importance du facteur de puissance pour le distributeur{{!}}Facteur de puissance – Importance du facteur de puissance pour le distributeur}}

Conformément à la directive européenne en vigueur, le Linky ne compte aucune consommation si le circuit d'utilisation est ouvert (c'est-à-dire si la tension est présente mais le courant est nul), sa propre consommation n'est donc de ce fait pas à la charge de l'abonné<ref name="eur-lex_2014/32/UE"/>.

Une [[diode électroluminescente]] (LED) située en face avant émet un bref flash à chaque [[Kilowatt-heure|watt-heure]] consommé<ref name="Sequelec/Linky_11-14">{{lien web|url=http://www.enedis.fr/sites/default/files/Sequelec_GP15_Linky_2017_03_01.pdf|titre=Guide pratique à l'usage de la maitrise d'ouvrage de construction – Compteur communicant Linky – 6. Aspects matériels|site=enedis.fr|éditeur=Fiches et guides SéQuélec – Référence : GP 15|date=mars 2017|consulté le=13 février 2018|page=11-14/28|format=pdf}}.</ref>.

==== Organe de coupure ====
À la différence des [[compteur électrique|compteurs électromécaniques ou électroniques]] qu'il remplace, le Linky contient un organe de coupure physique du [[courant électrique|courant]]. Il est constitué d'un [[contacteur]] (unipolaire ou tripolaire, selon que le compteur est monophasé ou triphasé, sans coupure du neutre) permettant de déconnecter l'installation du client par rapport au [[Réseau de distribution électrique|réseau]].

Ce contacteur est commandé électroniquement par le circuit interne du compteur et agit selon différents cas de figure<ref name="Sequelec_GP15_Linky_5-10">{{lien web|url=http://www.enedis.fr/sites/default/files/Sequelec_GP15_Linky_2017_03_01.pdf|titre=Guide pratique à l'usage de la maitrise d'ouvrage de construction – Compteur communicant Linky – 2. Linky : Fonctionnement du système et les bénéfices associés|site=enedis.fr|éditeur=Fiches et guides SéQuélec – Référence : GP 15|date=mars 2017|consulté le=14 février 2018|page=5-10/28|format=pdf}}.</ref>.

===== Contrôle du courant maximum =====
Le compteur incorpore un dispositif électronique qui contrôle le dépassement de l'[[Courant électrique#Intensité du courant|intensité du courant]] (apparenté à un [[disjoncteur]]<ref name="CRE">[http://www.cre.fr/presse/lettres-d-information/ce-qu-il-faut-savoir-sur-linky « Ce qu'il faut savoir sur Linky »], sur le site de la CRE, octobre 2013, consulté le 11 octobre 2013.</ref> [[Disjoncteur#Magnéto-thermique|magnéto-thermique]]) dont le seuil de détection est fixé à la valeur du courant correspondant à la puissance souscrite par l'abonnement du client<ref name="enedis.fr_Linky"/>{{,}}<ref name="Sequelec_GP15_Linky_15-21">{{lien web|titre=Guide pratique à l'usage de la maitrise d'ouvrage de construction – Compteur communicant Linky – 4. Fonctionnement de compteur (monophasé et triphasé)|url=https://www.enedis.fr/media/2236/download|format=pdf|site=enedis.fr|éditeur=Fiches et guides SéQuélec – Référence : GP 15|date=mars 2017|consulté le=13 février 2018|page=15-21/28}}.</ref>. La mesure est effectuée par comparaison de l'intensité efficace instantanée avec l'intensité de référence déduite de la puissance de référence souscrite, soit, en monophasé<ref name="enedis.fr_Linky"/> :
:I{{ind|R}} = P référence en [[voltampère|VA]] / 200 [[Volt|V]]

La valeur de {{unité|200|V}} correspond à la tension minimum du [[Réseau de distribution électrique|réseau]] pour laquelle le courant « alloué » permet de garantir la valeur nominale de la puissance souscrite.

Exemple : pour un contrat {{unité|6 kVA}} :

: I{{ind|R}} = {{unité|6000|VA}} / {{unité|200|V}} = {{unité|30|[[Ampère|A]]}}

Soit le courant correspondant exactement au même calibre que le réglage normalisé, pour la puissance souscrite contractuellement<ref name="CRE"/>{{,}}<ref name=":9">{{Lien web|titre=Point d’ensemble sur le compteur Linky|url=http://ville-nogentsurmarne.com/wp-content/uploads/2017/12/fbc4658456cce659458e46553f368ae7.pdf|site=ville-nogentsurmarne.com|date=13 avril 2017|consulté le=8 février 2018}}.</ref>, du disjoncteur de branchement<ref name="Sequelec/Linky_28">{{lien web|url=http://www.enedis.fr/sites/default/files/Sequelec_GP15_Linky_2017_03_01.pdf|titre=Guide pratique à l'usage de la maitrise d'ouvrage de construction – Compteur communicant Linky – 6. Réglage du disjoncteur de branchement|site=enedis.fr|éditeur=Fiches et guides SéQuélec – Référence : GP 15|date=mars 2017|consulté le=13 février 2018|page=28/28|format=pdf}}.</ref> (plus communément appelé « disjoncteur général » ou « DB ») installé chez l'abonné et plombé par le distributeur d'électricité, propriétaire de cet appareil (ici Enedis). La [[Disjoncteur#Courbe de déclenchement|courbe de déclenchement thermique]] de cette protection est basée sur celle du disjoncteur de branchement de même calibre<ref name="Sequelec_GP15_Linky_15-21"/> avec une durée de temporisation supérieure<ref name="enedis.fr_Linky"/>.

Le principe est le même en triphasé, la mesure se faisant sur chaque phase<ref name="enedis.fr_Linky"/> :

: I{{ind|R}} = P référence en [[voltampère|VA]] / {{unité|200|[[Volt|V]]}} / 3

Bien qu'il s'agisse d'un contrôle du courant et non de la puissance, ce dispositif est présenté dans les documents comme {{citation|Le contrôle de dépassement de puissance souscrite (ADPS)}}<ref name="enedis.fr_Linky"/>. Le « calibre » du compteur est défini de cette façon et peut être programmé à distance. L'intensité maximale possible est de {{nobr|90 [[ampère]]s}} en monophasé et de {{unité|60 ampères}} en triphasé<ref name="enedis.fr_Linky"/>.

Cet appareil de coupure, interne au compteur, ne remplace pas le disjoncteur de branchement et n'assure ni les fonctions de sécurité (première [[protection différentielle]] et protection de surintensité, lesquelles sont assurées par ledit disjoncteur de branchement et par les fusibles placés en amont du compteur<ref name="Sequelec_GP15_Linky_15-21"/>, ni la séparation de l'installation de client par rapport au réseau (coupure physique) : il n'est pas manœuvrable manuellement (sauf, indirectement, pour le réarmement) et, en monophasé, ne coupe que la phase (les trois en triphasé)<ref name="Sequelec_GP15_Linky_15-21"/>. La fonction de coupure générale, par exemple en cas de travaux sur l'installation électrique du client doit toujours être assurée par le disjoncteur de branchement<ref name="Sequelec_GP15_Linky_15-21"/>.

===== Vérification du calibre du disjoncteur de branchement =====
Lors de l'installation des compteurs, les techniciens peuvent vérifier la correspondance de réglage du disjoncteur de branchement (son calibre en ampères) avec le contrat souscrit<ref name="cre/résultexp"/>{{,}}<ref name="Linky"/>{{,}}<ref name="Sequelec/Linky_28"/>. Dans tous les cas, ce réglage ne peut être supérieur à la puissance de raccordement du point de livraison qui conserve les mêmes caractéristiques qu'avant la pose<ref name="Sequelec/Linky_28"/>.

Ce réglage ne doit pas excéder la puissance ''technique'' de raccordement du point de livraison, c'est-à-dire que si le calibre maximum du disjoncteur de branchement<ref>{{Lien web|titre=AGCP : le branchement électrique entre compteur et disjoncteur|url=https://www.mes-demarches.info/compteur-denergie/le-branchement-electrique-entre-compteur-et-disjoncteur/|site=mes-demarches.info|consulté le=30 septembre 2019}}.</ref> correspond à un courant inférieur à celui découlant de l'abonnement, il doit rester en l'état : par exemple si en monophasé le calibre maximum du disjoncteur est {{nobr|45 ampères}} et le contrat de {{unité|12 kVA}}<ref name="Sequelec/Linky_28"/>, car dans ce cas, il faudrait que le disjoncteur soit de calibre {{unité|60 ampères}} et que la [[Fil électrique#Sections normalisées|section conductrice]] des câbles de liaison entre le Linky et le disjoncteur de branchement soit compatible avec cette augmentation potentielle de l'intensité susceptible de le traverser<ref name="Linky"/>.

Si le client demande une augmentation de la puissance souscrite (changement de contrat), il reste de sa responsabilité de vérifier que la capacité de son installation après le disjoncteur de branchement situé dans son espace privé est suffisante<ref name="Sequelec/Linky_28"/>.

===== Protection de surtension =====
Le même organe de coupure assure également une protection de l'installation du client en cas de [[surtension]] anormale sur le réseau, par exemple lors d'un dysfonctionnement comme la déconnexion du [[Phase (électricité)#Neutre|neutre]] en distribution triphasée<ref name="Sequelec_GP15_Linky_5-10"/>{{,}}<ref name="Sequelec_GP15_Linky_15-21"/>.

==== Télé-information client ====
Le compteur Linky adopte un nouveau protocole de communication pour la TIC<ref name="enedis.fr_Linky"/>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|titre=Sorties de télé-information client des appareils de comptage électroniques utilisés par ERDF|sous-titre=ERDF-NOI-CPT_02E|éditeur=ERDF|date=1 mars 2008|pages totales=40|isbn=|lire en ligne=http://bernard.lefrancois.free.fr/ERDF-NOI-CPT_O2E.pdf}}.</ref> (télé-information client) mais certains clients peuvent être équipés du compteur en 'Mode Historique'. La TIC dite historique était transmise à un débit de {{unité|1200|[[Baud (mesure)|bauds]]}} tandis que la TIC du compteur Linky, dite TIC standard, est transmise au débit de {{unité|9600|baud}} afin de moderniser la communication. Cette modification du débit permet au compteur de fournir une TIC avec plus d'informations plus précises. La TIC standard espace désormais l'étiquette et la donnée d'une information avec une tabulation notée '\t' dans différents langages informatiques et dont le [[code ASCII]] est 0x09 en [[Système hexadécimal|hexadécimal]], tandis que la TIC historique utilisait l'espace avec le code 0x20.

Ainsi, désormais, une trame peut compter jusqu'à {{nombre|72|lignes}}. Une de ces lignes est nommée 'registre d'état' et portant l'étiquette « STGE » contient une donnée visible en ASCII mais traduit un {{Lien|trad=Bit_field|fr=champ de bit|texte=champ de bit}} donnant des informations variées sur le compteur allant de la présence du cache du boitier à l'[[Heure creuse|horaire de facturation]].

Toutes ces modifications impliquent que les deux TIC ne soient plus compatibles. Certains appareils étaient conçus avec la TIC historique. Le fournisseur titulaire du point de connexion peut demander à Enedis le passage du mode « historique » au mode « standard » et inversement sur le portail SGE d’Enedis<ref>[https://www.enedis.fr/media/2122/download]Procédure de changement de mode de fonctionnement du module « télé-information client » (TIC) d’un compteur communicant BT ≤ 36 kVA</ref>.

Un problème de communication peut apparaître avec l'utilisation de [[Délestage électrique|gestionnaire délesteur]]. À l'installation du compteur Linky, les appareils ne trouvaient pas les informations nécessaires et engendraient des facturations excessives ou des coupures du compteur. Pour l'instant{{Quand}}, la solution est de vérifier que son gestionnaire ou délesteur communique en TIC historique ou standard.

Pour relever localement la consommation de son compteur, il existe de nombreux tutoriels sur Internet<ref>{{Lien web|titre=Téléinformation du compteur Linky - Le blog à Lulu|url=https://lucidar.me/fr/home-automation/linky-customer-tele-information/|site=lucidar.me|consulté le=07 mai 2020}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre=Suivre sa consommation électrique EDF – Blog|url=https://blog.bigd.fr/suivre-sa-consommation-electrique-edf/|consulté le=07 mai 2020}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|auteur1=Olivier|titre=Téléinfo EDF – Suivi conso de votre compteur électrique|url=http://www.magdiblog.fr/gpio/teleinfo-edf-suivi-conso-de-votre-compteur-electrique/|site=magdiblog.fr|date=septembre 2014}}.</ref> permettant de brancher des fils et de collecter les données (en utilisant le mode historique ou le mode standard). Une autre solution est de passer par un module radio/wifi créé spécifiquement pour Linky<ref>{{Lien web|auteur1=Commission de Régulation de l’Énergie|titre=L’Emetteur Radio Linky (ERL) : transmettre les informations en temps réel du compteur communicant Linky en radio vers l’habitat|url=http://www.smartgrids-cre.fr/index.php?p=technologies-emetteur-radio-linky|site=smartgrids-cre.fr|date=décembre 2014}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre=ERL WiFi pour compteur Linky|url=http://eesmart.fr/modulesd2l/erl-wifi-compteur-linky/|site=eeSmart|consulté le=07 mai 2020}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre=Conso Live (clé Atome) : votre consommation en temps réel avec le compteur Linky - Total Direct Energie|url=https://total.direct-energie.com/particuliers/electricite/compteur-linky/atome|site=total.direct-energie.com|consulté le=07 mai 2020}}.</ref> ou non<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=[Résolu]Compteur Linky éloigné - Téléinfo en temps réel|url=https://community.jeedom.com/t/resolu-compteur-linky-eloigne-teleinfo-en-temps-reel/8292|site=Communauté Jeedom|date=18 novembre 2019|consulté le=07 mai 2020}}.</ref>.

Initialement, il devait être possible de connecter une clé USB pour accéder aux informations sur le compteur Linky<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Danieli|prénom1=Aude|titre=L’énergie et ses usages domestiques. Anthropologie d’une transition en cours.|éditeur=Éditions Pétra|date=03 décembre 2018|pages totales=250|passage=151-172|isbn=978-2-84743-225-1|lire en ligne=https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01960593/document|format électronique=PDF|titre chapitre="Le compteur Linky bientôt chez vous". Les régulations de proximité à l’épreuve de nouveaux mécontentements locaux|id=HAL Id : hal-01960593, version 1}}.</ref>. Mais ce mode d'accès n'a pas été retenu à la fin des expérimentations même s'il est noté sur les premières versions des notices<ref>{{Ouvrage|auteur1=ERDF|titre=Notice Compteur Monophase pose 2009-2011|éditeur=ERDF|date=mars 2010|pages totales=2|isbn=|lire en ligne=http://www.santepublique-editions.fr/objects/ERDF-CPT-Linky-SPEC-PROFIL-CPL_Specifications_du_profil_CPL_Linky.pdf}}.</ref>.

===== Gestion des contacts côté client =====
Le compteur dispose de deux sortes de contacts, sec et virtuels qui sont pilotés par le contrat de fourniture exclusivement :
* le contact sec : comme pour le CBE, le compteur est doté d’un contact sec nommé C1-C2, qui permet au client de commander ses usages. L’état du contact sec est transmis à la TIC ;
* les contacts virtuels : le compteur peut piloter sept contacts virtuels d’asservissement dont les informations sont transmises à la TIC et interprétables par un appareil adapté (gestionnaire d’énergie…) pour réaliser l’action physique adaptée. Ceci nécessite que la TIC soit au format standard.

Pour les compteurs configurés en contrat historique ''Tempo'', l’information de couleur de lendemain est restituée sur la sortie TIC.

==== Informations de puissances transmises ====
Le compteur transmet, entre autres, les informations de [[Puissance en régime alternatif#Puissance apparente|puissances apparentes]] (VA) maximales soutirées (consommées par l'installation) ou injectées (fournies éventuellement par un système de production locale d'électricité raccordé au [[Réseau de distribution électrique|réseau]])<ref name="enedis.fr_Linky" />, ainsi que les [[Puissance en régime alternatif#Puissance réactive|puissances réactives]] (VAR) et, éventuellement, selon le contrat souscrit auprès du fournisseur, la courbe de charge<ref name="enedis.fr_Linky" />.

==== Courants porteurs en ligne ====
{{article détaillé|Courants porteurs en ligne}}
Pour transmettre les données jusqu'au concentrateur situé au niveau du transformateur BT de la grappe de compteurs, on utilise des [[courants porteurs en ligne]] (CPL) sur le réseau basse tension<ref name="Linky" />. Dans sa délibération du {{date-|7 juillet 2011}} : {{Citation|La CRE considère que le déploiement du compteur Linky doit être initié avec la technologie dite « CPL G1 ». Cette technologie est mature, robuste, déjà utilisée par ERDF et suffisante pour la mise en œuvre des fonctionnalités de Linky. En raison des enjeux industriels, la CRE insiste néanmoins sur l'importance d'annoncer, dès le lancement du déploiement, que le « CPL G3 », aujourd’hui en phase de développement, constitue la technologie-cible à terme. La technologie « CPL G3 » apportera des améliorations significatives pour les gestionnaires de réseau d’électricité sans toutefois comporter de fonctionnalité supplémentaire pour les consommateurs}}<ref name="cre/résultexp"/>. Donc la CPL G1 est déployée jusqu'en 2017 et la G3 ensuite<ref name="Linky" />{{,}}<ref name="Sequelec/Linky_11-14" />. Cette technique permet de construire un réseau de communication en utilisant le réseau électrique de groupes d'habitation ou de bureau, voire de l'ensemble des utilisateurs d'un quartier<ref name="industrie-techno" />. Cette technique de communication nécessite que 70 % au moins des compteurs sur une même grappe soient des compteurs Linky car la portée du signal étant faible, une répétition entre compteur est indispensable<ref name="CDComptes" />.

==== Communication GSM ====
{{article détaillé|Enhanced Data Rates for GSM Evolution}}
Un second niveau de communication est assuré par le réseau de téléphonie mobile [[Enhanced Data Rates for GSM Evolution|GPRS Edge]]<ref name="Linky" /> entre le concentrateur (installé dans un poste de transformation et de distribution HTA/BT<ref name=":1" />) et le système central. Cette technologie est une évolution du GPRS qui est elle-même une extension du GSM avec rétrocompatibilité. Elle est souvent utilisée en complément d'un réseau [[Universal Mobile Telecommunications System|UMTS]] pour offrir des services à haut débit à davantage d'utilisateurs en zone rurale ou zone suburbaine non dense plutôt qu'à ceux en zone urbaine.

== Production ==
=== Fabrication ===
Les Linky utilisés pour les premières expérimentations sont fabriqués à parité par [[Iskra (entreprise)|Iskra]] (Slovénie), [[Itron]] (États-Unis) et [[Landis+Gyr]] (Suisse/Japon)<ref name="latribune.fr_3/2/2011">Alexandre Simonnet, « [http://www.latribune.fr/green-business/l-actualite/20110203trib000599392/l-ambitieux-itron-pret-a-investir-sur-linky-les-concurrents-aussi-.html L'ambitieux Itron prêt à investir sur Linky, les concurrents aussi !] », ''[[La Tribune (France, 1985)|La Tribune]]'', 3 février 2011, consulté le 20 novembre 2013.</ref>, notamment dans les usines de [[Chasseneuil-du-Poitou]] (Itron)<ref name="latribune.fr_3/2/2011" />{{,}}<ref>Vincent Bluche, [http://www.lanouvellerepublique.fr/Vienne/Actualite/Economie-social/n/Contenus/Articles/2013/07/11/Linky-cent-emplois-possibles-a-Chasseneuil-1544535 « Linky : cent emplois possibles à Chasseneuil »], ''La Nouvelle République'', 11 juillet 2013 (consulté le 13 janvier 2014).</ref> et de [[Montluçon]] (Landis+Gyr)<ref name="latribune.fr_3/2/2011" />{{,}}<ref>[http://www.newsauvergne.com/article.php?id=2613&rub=2 « Landis et Gyr à Montluçon vers un contrat en or »] {{Lien archive |url=http://www.newsauvergne.com/article.php?id=2613&rub=2# |titre=Copie archivée |horodatage archive=20181108063135}}, NewsAuvergne.com, 24 octobre 2011 (consulté le 13 janvier 2014).</ref>.

Pour la première phase, six entreprises ont été choisies en {{date-|août 2014}} par Enedis à la suite d'un appel d'offres lancé en 2013 pour produire les trois premiers millions de compteurs Linky. Il s'agit d'[[Itron]] (États-Unis), [[Landis+Gyr]] (Suisse/Japon), [[Sagemcom]] (France, déjà retenu pour fabriquer le compteur de gaz [[Gazpar]] de [[Gaz Réseau Distribution France|GrDF]]), Elster (Allemagne, désormais [[Honeywell]]<ref>{{lien web|url=http://www.capital.fr/entreprises-marches/honeywell-s-offre-elster-pour-5-1-milliards-de-dollars-1057261|titre=HONEYWELL s'offre Elster pour 5,1 milliards de dollars|site=capital.fr|éditeur=''[[Capital (magazine)|Capital]]''|date=28 juillet 2015|consulté le=21 septembre 2017}}.</ref>) et Ziv (Espagne)<ref>Bati actu, [http://www.batiactu.com/edito/erdf-designe-six-entreprises-pour-la-production-de-38930.php « Les compteurs Linky ont trouvé leurs fabricants »], 2014 (consulté le 28 août 2014).</ref>. La livraison des premiers compteurs est prévue à partir de {{date-|septembre 2015}}<ref>[https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne/2014/09/05/linky-trois-entreprises-fourniront-jusqu-38-millions-de-compteurs-communicants-545086.html « Linky : trois entreprises fourniront jusqu'à {{nombre|3.8 millions}} de compteurs communicants »], AFP, 5 septembre 2014 (consulté le 20 février 2015).</ref>.

Depuis {{date-|juin 2015}}, de nombreux marchés sont attribués à des entreprises dans toute la France pour la pose du compteur intelligent, {{nobr|16 entreprises}} sont sélectionnées<ref name=":0">{{Lien web|titre=16 entreprises pour installer le compteur Linky et créer {{nombre|10000 emplois}}|url=http://lenergiedavancer.com/16-entreprises-pour-installer-le-compteur-linky-et-creer-10000-emplois/2015/07/24/|site=L&#039;Energie d&#039;avancer|consulté le=14 octobre 2015}}.</ref>.

=== Tests et contrôle qualité ===
En {{date-|octobre 2015}}, un laboratoire de tests et [[contrôle qualité]] des Linky, situé à [[Nanterre]] sur une surface de {{unité|1700|m|2}} {{incise|et en fonctionnement depuis quelques mois}}, le « Linky lab », est inauguré<ref name="industrie-techno">{{lien web|url=https://www.industrie-techno.com/linky-lab-en-avant-la-production.40380|auteur=Philippe Passebon|titre=Linky Lab : en avant la production !|site=[[Industrie et Technologies]]|date=20 octobre 2015|consulté le=14 février 2018}}.</ref>. Il s'agit du premier centre dans ce domaine en Europe<ref name="industrie-techno" />. Son rôle est de mettre à l'épreuve la [[Robustesse (ingénierie)|robustesse]] et la [[fiabilité]] (aussi bien mécanique que fonctionnelle de l'appareil et de son mode de communication) de ces compteurs avant leur installation sur l'ensemble du territoire<ref name="industrie-techno" />. Ces essais sont menés par une équipe d'environ quarante ingénieurs et techniciens<ref name="industrie-techno" />. L'ensemble des sollicitations susceptibles d'affecter le fonctionnement et le durée de vie ({{nobr|20 ans}} prévus) des compteurs est pris en compte : vibrations, température, hygrométrie, surtensions, interférences, comportement des communications CPL, compatibilité (entre les différentes fabrications selon les fournisseurs){{etc.}} Quatre autres laboratoires participent à cet ensemble de tests qui continueront pendant toute la production<ref name="industrie-techno" />.

== Déploiement ==
[[Fichier:Compteur Linky tout juste installé (France).jpg|vignette|upright|Un compteur Linky tout juste déployé dans l'Ain en mars 2018.]]

=== Calendrier ===
Enedis a publié le calendrier d'installation des compteurs Linky dans l'ensemble des {{nombre|36000 communes}} de France<ref>{{lien web|url=http://www.erdf.fr/linky-bientot-chez-vous|titre=Linky bientôt chez vous|éditeur=Enedis}}.</ref>.

Le {{date-|1 décembre 2015}} débute officiellement le déploiement national de la première vague de trois millions de compteurs communicants Linky par [[Enedis|ERDF]], qui prévoit de monter en volume jusqu'à {{nombre|300000 compteurs}} installés par mois en rythme de croisière. L'appel d'offres pour produire la deuxième tranche, avec {{unité|13.8 millions}} d'appareils au maximum, a été publié début {{date-|novembre 2015}}. Enedis doit aussi passer {{nombre|300 marchés}} de pose, avec {{unité|30 à 40 entreprises}}. Le coût global de cinq milliards d'euros du projet Linky est « globalement économiquement neutre sur vingt ans » selon la CRE qui précise que sur la période 2014-2034, les économies sur la relève des compteurs et sur les interventions à distance ({{unité|1.7 milliard}} d'euros) ainsi que la suppression prévue d'un tiers des volumes fraudés ({{unité|1,9 milliard}} d'euros<ref name="CDComptes" />) doivent notamment financer l'investissement<ref>Véronique Le Billon, [https://www.lesechos.fr/journal20151110/lec2_industrie_et_services/021460005474-erdf-lance-le-deploiement-du-compteur-evolue-linky-1173799.php « ERDF lance le déploiement du compteur ''évolué'' Linky »], ''[[Les Échos]]'', 10 novembre 2015.</ref>.

En {{date-|octobre 2016}}, {{unité|1.5 million}} de compteurs sont posés<ref>{{Article|titre=Linky : déjà dix mille compteurs installés sur Niort|périodique=[[La Nouvelle République du Centre-Ouest|La Nouvelle République]]|date=7 octobre 2016|lire en ligne=http://www.lanouvellerepublique.fr/Deux-Sevres/Actualite/24-Heures/n/Contenus/Articles/2016/10/07/Linky-deja-dix-mille-compteurs-installes-sur-Niort-2862918|consulté le=21 octobre 2016}}.</ref> et {{unité|2,7 millions}} en {{date-|janvier 2017}}<ref name=":7">{{Article|auteur=Olivier Harmant|titre=Linky : « nous franchirons les {{nombre|7 millions}} de compteurs installés d’ici la fin de l’année » (Philippe Monloubou, Enedis)|périodique=[[Les Échos]]|date=19 janvier 2017|lire en ligne=https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/0211708205906-linky-nous-franchirons-les-7-millions-de-compteurs-installes-dici-la-fin-de-lannee-philippe-monloubou-enedis-2058442.php|consulté le=30 janvier 2017}}.</ref>.

Le {{date-|23 mars 2017}}, le nombre de compteurs Linky posés s'élève à {{nobr|3,47 millions}} et le rythme de pose atteint {{nombre|18500}} par jour, pour atteindre prévisionnellement {{nombre|35000}} par jour fin 2017<ref name="Échos230317">Veronique Le Billon, [https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/0211905239275-linky-le-deploiement-saccelere-dans-les-foyers-2074636.php « Linky : le déploiement s’accélère dans les foyers »], ''[[Les Échos]]'', 23 mars 2017.</ref>. Le {{date-|13 décembre 2017}} Enedis annonce en avoir installé sept millions avec un rythme de pose de {{nombre|25000}} par jour pour atteindre {{nombre|30000}} par jour en rythme de croisière<ref name="la croix_13/12/2017">{{Lien web|auteur=Jean-Claude Bourbon|titre=Sept millions de compteurs Linky ont déjà été posés|url=https://www.la-croix.com/Economie/Entreprises/Sept-millions-compteurs-Linky-deja-ete-poses-2017-12-13-1200899173|site=[[La Croix]]|date=13 décembre 2017|consulté le=2 février 2018}}.</ref>.

Selon Enedis, {{nobr|30 millions}} de compteurs intelligents devraient être déployés mi-janvier 2021 en France. Le déploiement de Linky devrait être terminé fin 2021, atteignant près de {{nobr|35 millions}} de compteurs<ref>[https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/malgre-le-covid-le-deploiement-du-compteur-linky-touche-a-sa-fin-1277724 Malgré le Covid, le déploiement du compteur Linky touche à sa fin], ''[[Les Échos]]'', 4 janvier 2021.</ref>. En 2022, {{nobr|36 millions}} de compteurs sont déployés en France, d'après TF1<ref>[https://www.tf1info.fr/conso/video-sobriete-energetique-et-electricite-les-francais-qui-consomment-moins-bientot-recompenses-grace-au-compteur-linky-2227043.html « Électricité : les Français qui consomment moins bientôt récompensés ? »], tf1info.fr, 21 juillet 2022 (consulté le 5 août 2022).</ref>.

=== Stratégie et pose ===
Enedis adopte pour le déploiement une stratégie dite « en tache de léopard »<ref name="techniques-ingenieur_5/12/2012" /> : la pose est effectué sur l’ensemble du pays, par zones complètes (parties de commune, communes ou agglomérations), afin qu'avant fin 2016 l’installation des compteurs Linky commence dans toutes les régions administratives, avant fin 2017 dans toutes les capitales ou métropoles régionales et avant fin 2018 dans tous les départements ; la pose de 90 % des compteurs devant s'achever fin 2021<ref name="CDComptes" />.

Enedis devrait former environ {{nombre|5000 agents}} pour la pose journalière de {{nombre|35000 compteurs}}, soit une moyenne quotidienne de sept compteurs par agent<ref>{{Lien web|url=http://archive.wikiwix.com/cache/?url=http://www.erdf-leblog.fr/linky-cest-parti/|titre=Linky », c'est parti !|site=erdf-leblog.fr, archivé par Wikiwix|consulté le=22 septembre 2013}}.</ref>.

Seize entreprises sont sélectionnées par Enedis en {{date-|juillet 2015}}, lors du premier appel d'offres lancé pour la pose de {{nobr|10 millions}} de compteurs (sur {{nobr|35 millions}} prévus d'ici 2021). Dans les entreprises sélectionnées, Enedis met en place un programme de « formateurs-relais » pour former l'ensemble du personnel chargé de la pose des compteurs. La formation des poseurs est également assurée par l'[[Agence nationale pour la formation professionnelle des adultes|AFPA]]<ref>Florent Lacas, [http://www.lemoniteur.fr/article/pose-des-compteurs-linky-la-capeb-craint-une-mise-a-l-ecart-des-artisans-25234350 « Pose des compteurs Linky : la Capeb craint une mise à l’écart des artisans »], ''Le Moniteur'', 11 août 2014, consulté le 15 mai 2015.</ref>, l'[[Apave]] et le Formapelec<ref>[http://www.formapelec.fr/articles/2993-lapave-et-formapelec-sont-partenaires-pour-la-formation-des-monteurs-linky « L'APAVE et FORMAPELEC sont partenaires pour la formation des monteurs LINKY »], sur le site du Formapelec, consulté le 22 mars 2017.</ref>.

L'{{citation|installation repose sur des équipes d’installateurs privés, lesquels disposent de {{nobr|30 minutes}} en moyenne par client}}<ref name="cgedd_1/2017">{{Lien web|titre=Le déploiement du compteur Linky – Rapport {{n°|010655-01}} établi par Bernard Flüry-Hérard et Jean-Pierre Dufay – 3. 4. La démarche de l'installation|page=29/88|url=http://cgedd.documentation.developpement-durable.gouv.fr/documents/cgedd/010655-01_rapport.pdf|site=cgedd.documentation.developpement-durable.gouv.fr|date=janvier 2017|consulté le=2 février 2018}}.</ref>. {{citation|L’accent particulier mis sur le respect du temps moyen d’installation, qui certes permet de garantir la rentabilité de l’opération, a sa contrepartie : la plupart des techniciens d’installation, ne se préoccupent que peu du consommateur}}<ref name="cgedd_1/2017"/>.

=== Coût et financement ===
En {{date-|juillet 2013}}, l'enveloppe totale pour le projet (à l'horizon 2021) est estimée à cinq milliards d’euros<ref name="smartgrids-cre" />{{,}}<ref>[http://www.france5.fr/c-dans-l-air/environnement/energie-les-compteurs-saffolent-39326 « Énergie : les compteurs s'affolent ! »], sur ''france5.fr'', consulté le 12 juillet 2013.</ref>, soit un coût unitaire moyen d'environ {{euro|150}}<ref name="smartgrids-cre" />{{,}}<ref>[http://www.bfmtv.com/economie/compteur-electrique-linky-3-millions-foyers-equipes-dici-a-2016-556052.html « Compteur électrique Linky : trois millions de foyers équipés d'ici à 2016 »], BFM TV (consulté le 18 août 2013).</ref>. Le {{date-|9 juillet 2013}}, le Premier ministre, [[Jean-Marc Ayrault]], lors de l'annonce du déploiement du compteur Linky, précise que l'objectif est que « la charge finale » soit « indolore » pour les consommateurs<ref>Michèle Foin, [http://www.liberation.fr/economie/2013/09/08/en-pratique_930279 « Repères : Linky »], ''Libération'', 8 septembre 2013 (consulté le 17 septembre 2013).</ref>. Selon la [[Commission de régulation de l'énergie]], l'autorité de régulation des marchés de l'énergie, les investissements d'Enedis doivent être contrebalancés par les économies réalisées (disparition de la relève à pied, réduction des fraudes<ref name=":9" /> et des dysfonctionnements de compteurs{{etc.}})<ref name="smartgrids-cre" />{{,}}<ref>[http://www.connaissancedesenergies.org/interview-les-compteurs-communicants-en-5-questions-131223 Interview d'Emmanuel Rodriguez : « Les compteurs communicants » en cinq questions], ''Connaissance des Énergies'', le {{date-|26 décembre 2013}}, consulté le 23 janvier 2014.</ref>{{,}}<ref>[http://www.romandie.com/news/n/_Electricite_le_tarif_d_acheminement_va_augmenter_de_36_le_1er_janvier13201220131242.asp « Électricité : le tarif d'acheminement va augmenter de 3,6 % le {{1er|janvier}} »], AFP, 20 décembre 2013 (consulté le 23 janvier 2013).</ref>.

Dans une délibération en date du {{date-|2 juillet 2014}}, la CRE définit un mécanisme de « différé tarifaire » et accorde à Enedis une autorisation de financement de l’investissement avec un engagement sur 10 ans. Le taux de rémunération spécifique des investissements liés au déploiement de Linky est fixé à 7,25 %/an et pourra atteindre 10,25 %/an, si les objectifs du projet sont atteints. Ce financement sera répercuté intégralement sur la facture de l'utilisateur lorsque Enedis sera en mesure de réaliser les gains attendus, c'est-à-dire en 2021<ref name="CDComptes" />{{,}}<ref name=":9" />.

La [[Cour des comptes (France)|Cour des comptes]], dans son rapport de {{date-|janvier 2018}}, réévalue le projet à {{nobr|5,7 milliards}} d'euros dont {{nobr|5,39 milliards}} pour la part d'Enedis, soit {{euro|130}} par compteur qui se répartissent en : un tiers pour la fabrication, un tiers pour la pose et un tiers pour le reste du dispositif. Elle calcule que la rentabilité du déploiement à partir des économies réseau est médiocre et que le mécanisme de différé tarifaire entraîne un surcoût pour les usagers de {{nobr|506 millions}} d'euros. L'accord conclu avec la CRE est qualifié de particulièrement généreux pour Enedis. Dans ses conclusions, elle demande que cet accord soit revu<ref name="CDComptes" />{{,}}<ref name=":9" />. Dans ce même rapport, le président du directoire d'Enedis exprime son désaccord sur ce point, estimant les conclusions de la Cour {{citation|de nature à fausser l'appréciation du lecteur sur la rémunération d'Enedis}} car reposant {{citation|sur une comparaison non pertinente entre le taux de rémunération du différé tarifaire et le taux d’un unique prêt}}<ref name="cdc\réponse Enedis">Voir aussi la réponse du président du directoire d'Enedis : {{Lien web |titre=Rapport public annuel 2018 – Les compteurs communicants Linky : tirer pour les consommateurs tous les bénéfices d’un investissement coûteux – Réponse du président du directoire d'Enedis |url=https://www.ccomptes.fr/sites/default/files/2018-01/07-compteurs-communicants-Linky-Tome-1.pdf |format=pdf |site=ccomptes.fr |éditeur=[[Cour des comptes (France)|Cour des comptes]] |date=01 février 2018|consulté le=9 février 2018|page=281-284}}.</ref>. Il indique qu'une décision rétroactive du taux de rémunération, déterminé précédemment dans un cadre réglementaire, mettrait en cause la stabilité financière à laquelle l'entreprise, comme tout opérateur économique, était en droit de s'attendre lorsque sa décision de s'engager dans ce projet d'envergure nationale en 2014 a été prise. Il déplore également l'instabilité réglementaire qui résulterait d'une telle décision, mettant à mal la confiance des investisseurs dans le domaine énergétique, lesquels investissent des milliards d'euros dans son l'amélioration<ref name="cdc\réponse Enedis" />. Selon Enedis, {{Citation|les gains attendus au niveau de la production, de la commercialisation et de la consommation apportés par le déploiement du Linky sont à la hauteur des investissements}}<ref name="techniques-ingenieur_7/2/2018">{{lien web|url=https://www.techniques-ingenieur.fr/actualite/articles/linky-consommateur-electricite-51890/|auteur=Matthieu Combe|titre=Linky : l'ardoise salée pour les consommateurs ?|site=techniques-ingenieur.fr|éditeur=''[[Éditions techniques de l'ingénieur|Techniques de l'ingénieur]]''|date=7 février 2018|consulté le=16 février 2018}}.</ref>. Pour l'entreprise, le bilan pourrait même être légèrement négatif (de {{unité|200 millions}} d'euros) alors que les consommateurs seraient bénéficiaires, les gains potentiels attendus pouvant s'élever à plus de {{unité|9 milliards}} d'euros, grâce à une concurrence facilitée, une baisse de la consommation due à une meilleure maîtrise de la demande en énergie{{etc.}}<ref name="techniques-ingenieur_7/2/2018" />{{,}}<ref name="CDComptes" />

En réponse à ce rapport, la CRE indique que concernant cette éventualité de modification ''{{lang|lat|a posteriori}}'' d'un dispositif contractuel et du précédent dommageable en matière d'insécurité juridique relativement à ses décisions de régulateur de l'énergie, elle est opposée à cette demande<ref name="techniques-ingenieur_7/2/2018" /> qui lui semble basée sur {{Citation|des raisonnements biaisés}}<ref name="CDComptes" />.

Le {{date-|29 juin 2018}}, le ministre de la Transition écologique et solidaire [[Nicolas Hulot]] demande à Enedis de modifier sa stratégie de déploiement et de revoir les coûts de l'opération afin d'assurer une meilleure transparence et d'être attentif aux personnes se prévalant d'électro-sensibilité. Il rappelle que {{citation|Il est de la responsabilité des pouvoirs publics de rémunérer au juste niveau Enedis pour ce déploiement industriel de grande ampleur}}<ref>{{Lien web|titre=Nicolas Hulot demande à Enedis de changer sa stratégie pour déployer Linky |url=https://www.batiactu.com/edito/nicolas-hulot-demande-a-enedis-changer-sa-strategie-53462.php |site=batiactu.com|date=2 juillet 2018|consulté le=3 juillet 2018}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr|titre=Face aux inquiétudes, Nicolas Hulot recadre Enedis et ses compteurs Linky|url=https://www.challenges.fr/entreprise/energie/face-aux-inquietudes-nicolas-hulot-recadre-enedis-et-ses-compteurs-linky_598057|site=challenges.fr|date=30 juin 2018|consulté le=03 juillet 2018}}.</ref>.

''[[Le Parisien]]'' lance fin mai 2021 une polémique : selon lui, les usagers vont devoir rembourser l'installation de leur compteur à partir de 2022, alors qu'en {{date-|septembre 2011}}, à la présentation du nouveau boîtier intelligent, [[Eric Besson]], alors ministre de l’industrie et de l’énergie, avait affirmé que le nouveau compteur ne coûterait {{Citation|pas un centime aux particuliers}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Des associations de consommateurs pointent les coûts cachés de Linky |url=https://www.20minutes.fr/economie/3051567-20210601-linky-usagers-vont-devoir-rembourser-compteur |site=20 Minutes |date=01/06/21|consulté le=03 juin 2021}}.</ref> et qu'en 2018 le rapport de la Cour des comptes jugeait que les conditions de l’opération étaient {{Citation|avantageuses pour Enedis}} par son {{Citation|financement assuré par les usagers}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Compteur Linky : les particuliers vont devoir rembourser leur boîtier |url=https://www.ladepeche.fr/2021/05/31/compteur-linky-les-particuliers-vont-devoir-rembourser-leur-boitier-9577855.php |site=ladepeche.fr |date=31 mai 2021|consulté le=02 juin 2021}}.</ref>, soit par {{Citation|15 € supplémentaires sur [leur] facture annuelle pour les sept ou huit prochaines années}}. Selon ''Le Parisien'', Enedis a financé Linky par un emprunt auprès de la [[Banque européenne d’investissement]] (BEI) au taux avantageux de 0,77 %. Selon la Cour des Comptes, le taux d’intérêt appliqué au remboursement par les consommateurs sera de 4,6 % ; Enedis afficherait alors une marge de 2,8 %, soit {{nobr|500 millions}} d’euros d’intérêts supplémentaires. Pourtant, la ministre déléguée au Logement [[Emmanuelle Wargon]] assure à l'Assemblée nationale que « les consommateurs ne paieront pas plus au titre de Linky » et « ne paieront pas un coût supplémentaire dû à Linky » et la [[Commission de régulation de l'énergie]] (CRE) publie un communiqué pour affirmer que {{Citation|le compteur Linky ne fait pas augmenter la facture des consommateurs. Les économies associées au déploiement du compteur évolué Linky compensent les coûts d'investissement du projet}}. Elle rappelle avoir mis en place une « tarification différée » pour que les coûts {{Citation|soient répercutés dans les tarifs en même temps que les bénéfices}}<ref>[https://www.ouest-france.fr/economie/entreprises/enedis/compteur-linky/compteurs-linky-les-clients-vont-finalement-devoir-les-financer-7282839 Les consommateurs vont-ils devoir payer les compteurs Linky ?], ''[[Ouest-France]]'', {{date-|1 juin 2021}}.</ref>.

Le [[Ministère de la Transition écologique]] publie le {{date-|1 juin 2021}} un démenti des {{Citation|affirmations parues dans la presse relatives à une augmentation des factures d’électricité pour rembourser l’installation des compteurs Linky}}<ref>[https://www.ecologie.gouv.fr/compteurs-linky-pas-daugmentation-des-factures-delectricite-rembourser-leur-installation Compteurs Linky : pas d'augmentation des factures d'électricité pour rembourser leur installation], [[Ministère de la Transition écologique]], {{date-|1 juin 2021}} : {{Citation bloc|Le mécanisme de financement du projet Linky a été défini par la Commission de régulation de l’énergie qui est une autorité administrative indépendante. Les coûts d’investissements et d’installation ont été intégralement portés par Enedis et sont compensés dans la durée par les économies générées par le déploiement de {{nobr|35 millions}} de compteurs à fin 2021. Ces économies ne pourraient pas être réalisées sans le déploiement d’un compteur Linky. Le montant de {{euro|130}} de coût d’installation par compteur, repris d’un rapport de la Cour des comptes, n’est pas supporté par le consommateur final. Ce coût est directement supporté par l’entreprise Enedis qui le recouvre par les économies d’exploitation d’un réseau plus moderne, plus flexible et mieux équipé, permettant par exemple de réduire les frais liés aux relevés de compteurs. Il n’y aura donc pas, comme cela a pu être avancé, d’augmentation de {{euro|15}} sur la facture annuelle d’électricité des consommateurs pour rembourser l’installation des compteurs}}.</ref>.

=== Impact sur l'emploi ===
Des [[association de consommateurs|associations de consommateurs]], dont la [[Consommation Logement Cadre de vie|CLCV]], s'inquiètent cependant au sujet de la relève des compteurs à distance possible grâce à Linky et de possibles licenciements des techniciens chargés d'effectuer les relevés des compteurs jusqu'alors, ainsi que des agents en contact avec la clientèle (mises en service, déménagements…), opérations qui pourront être réalisées à distance<ref>[https://www.lemonde.fr/economie/article/2011/09/30/linky-le-nouveau-compteur-electrique-qui-cree-des-tensions_1580128_3234.html « Linky, le nouveau compteur électrique qui crée des tensions »], sur ''lemonde.fr'', consulté le 19 août 2013.</ref>. Enedis répond que de sa conception à sa fabrication, le déploiement du compteur Linky devrait créer près de {{nombre|10000 emplois}} en France<ref name=":0" />. L'[[association négaWatt]] estime que 70 % des petites opérations qui nécessitaient le déplacement d'un technicien pourront désormais se faire à distance et qu'Enedis va donc pouvoir se séparer de {{nombre|10000 sous-traitants}} grâce à Linky{{Référence incomplète|date=13 décembre 2017|<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Nicolas Bérard|titre=Sexy, Linky ? – Pour voir le vrai visage du nouveau compteur électrique Linky sans se faire enfumer par ErDF|lieu=Neuvy-en-Champagne|éditeur=[[Le Passager clandestin (éditions)|Le Passager clandestin]]|année=2017|pages totales=95|isbn=978-2-36935-071-2|présentation en ligne=http://www.lagedefaire-lejournal.fr/sexy-linky/}}.</ref>|Il faut ajouter le numéro de page(s) au paramètre « passage= » où ceci est cité, faute de quoi la référence sera supprimée. Merci.}}.

L'impact sur l'emploi résultant de la fabrication des compteurs semble limité. Ainsi, pour la deuxième phase, quatre fabricants sur cinq fabriquent les cartes électroniques à l'étranger (la fabrication des cartes représente jusqu'à 70 % du coût du produit) et le dernier fournisseur n'a tenu que partiellement ses engagements, puisqu'une partie a été sous-traitée en Hongrie<ref name="CDComptes" />. Seul l'assemblage reste localisé sur le territoire national.

=== Politique tarifaire ===
Le déploiement général du compteur Linky, lancé le {{date-|1 décembre 2015}}, a fait évoluer les politiques tarifaires des fournisseurs, qui pourront techniquement, avec l'accord de leurs clients, leur proposer des offres beaucoup plus individualisées : [[Engie]] a ainsi lancé en {{date-|mai 2015}} une offre pour les premiers utilisateurs de Linky, l'offre « Elec week-end » qui ajoute au classique système [[Heure creuse|heures pleines-heures creuses]] une plage de temps allant du vendredi soir au lundi matin avec un tarif réduit ; le fournisseur affirme qu'ainsi le client peut faire des économies en reportant une part de sa consommation, tandis que le fournisseur s'approvisionne moins cher. Les pouvoirs publics envisageraient également d'instaurer pour les ménages équipés de Linky de nouvelles options de tarif réglementé, par exemple autour du weekend. D'autres fournisseurs préparent pour 2017 des offres d'[[Effacement de consommation électrique|effacement de consommation]] mettant à profit le futur [[Marché de capacité|mécanisme de capacité]], ou le développement de services d'économies d'énergie<ref>[https://www.lesechos.fr/journal20151202/lec2_financeetmarches/021520680958-electricite-linky-ouvre-la-voie-a-de-nouveaux-tarifs-1180722.php « Électricité : Linky ouvre la voie à de nouveaux tarifs »], ''[[Les Échos]]'', 2 décembre 2015.</ref>.

En {{date-|novembre 2015}}, la [[Commission de régulation de l'énergie]], a lancé une {{citation|consultation publique sur les principes de tarification des prestations annexes relatives aux systèmes de comptage évolués réalisées à titre exclusif par les gestionnaires de réseaux de distribution d'électricité et par GRDF}}<ref name="cre.fr_4/11/2015">{{lien web|url=http://www.cre.fr/documents/consultations-publiques/principes-de-tarification-des-prestations-annexes-relatives-aux-systemes-de-comptage-evolues-realisees-a-titre-exclusif-par-les-gestionnaires-de-reseaux-de-distribution-d-electricite-et-par-grdf|titre=Consultation publique de la Commission de régulation de l'énergie sur les principes de tarification des prestations annexes relatives aux systèmes de comptage évolués réalisées à titre exclusif par les gestionnaires de réseaux de distribution d'électricité et par GRDF – Consulter la note technique|site=cre.fr|éditeur=[[Commission de régulation de l'énergie]] (CRE)|date=4 novembre 2015|consulté le=7 février 2018|page=1-17|format=pdf}}.</ref>.

=== Bénéfices écologiques controversés ===
{{Article connexe| Compteur communicant#Outils d'aide à la maîtrise énergétique}}

Un groupe de chercheurs du CNRS publie en 2015 une étude<ref name="EtudeTicElec2015">{{en}} Adnane Kendel & Nathalie Lazaric, « The diffusion of smart meters in France. À discussion of the empirical evidence and the implications for smart cities », ''Journal of Strategy and Management'', {{Vol.|8}}, {{n°|3}}, 22 août 2015. DOI 10.1108/JSMA-04-2015-0034 [http://www.emeraldinsight.com/doi/abs/10.1108/JSMA-04-2015-0034 résumé]).</ref> empirique « TicElec<ref group="alpha">Étude initiée par le CNRS, soutenu par l'État, l'ADEME, la région PACA et le conseil général des Alpes-Maritimes, conduite de 2012 à 2014 par le « Groupe de recherche en droit, économie et gestion » (CNRS/université Nice Sophia Antipolis), en partenariat avec une société privée (Ubinode qui a conçu l’aspect TIC de l’opération et l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) et la commune de [[Biot (Alpes-Maritimes)|Biot]]. Remarque : l’acronyme TicElec signifie : « Technologies de l'information pour une consommation électrique responsable ».</ref> », réalisée de 2012 à 2014 dont le but est de trouver de premiers éléments de réponse quant aux réelles économies réalisées avec une technologie comme Linky<ref name="EtudeTicElec2015" />. À [[Biot (Alpes-Maritimes)|Biot]] ([[Alpes-Maritimes]]), une centaine de ménages volontaires ont eu accès à une information régulière (et pour certains non-intrusive) de leur consommation électrique. Deux groupes de familles étaient équipés de compteurs intelligents ou capteurs nomades et un groupe témoin non équipé. Les foyers équipés avaient des informations plus ou moins fines (au jour le jour, jusqu’à une indication de la consommation par type d’équipement (chauffe-eau, chaudière, électroménagers par exemple). Ceux qui ont suivi leur consommation ont effectivement réduit (de 23 % en moyenne<ref name="EtudeTicElec2015sourceSecondaire">Enerzine (2015) [http://www.enerzine.com/14/18656+consommation-electrique---plus-on-est-averti-moins-lon-consomme+.html « Consommation électrique : plus on est averti, moins l'on consomme »].</ref>) leur utilisation d’électricité. En outre une information « neutre » (ne comparant pas la consommation du foyer avec celle des autres) s'est alors montrée la plus efficace<ref name="EtudeTicElec2015sourceSecondaire" />. Ceux qui ont eu une information plus fine ont moins consommé que ceux qui n’avaient qu’une information globale.

Une étude comparative entre la France et l'Espagne a porté en 2015 sur les raisonnements de groupes de citoyens récemment équipés du nouveau compteur et du rôle que celui-ci pourrait jouer en faveur d'une consommation durable. En France, les résultats issus de cette étude paraissent structurés autour de trois dimensions principales : enjeu global vs vie quotidienne ; sphère des politiques publiques vs sphère privée ; consumérisme individuel vs formes collectives et conviviales de consommation. Les économies d'énergie permises par le nouveau compteur devront s'accompagner, pour être réalisées durablement, de la résolution des problèmes liés à ces oppositions<ref>{{Chapitre |langue=fr |auteurs=M. Poumadère, C. Mays, N. Schneider, R. Bertoldo, À. Boso, C. Oltra, A. Prades, J. Espluga-Trent |titre=Entre consommation durable et vie quotidienne |sous-titre=les premiers balbutiements du compteur communicant en France et en Espagne |auteurs ouvrage=C. Beslay, M.-C. Zélem |titre ouvrage=La sociologie de l'énergie. Gouvernance et pratiques sociales |éditeur=[[CNRS]] |collection=Alpha |lire en ligne=https://books.openedition.org/editionscnrs/26109 |présentation en ligne=https://www.researchgate.net/publication/281777609_Entre_consommation_durable_et_vie_quotidienne_Les_premiers_balbutiements_du_compteur_communicant_en_France_et_en_Espagne |format=pdf |date=07/2015 |doi=10.4000/books.editionscnrs.26109 |page début chapitre=403 }}.</ref>.

Selon une expérience menée en Australie par Landis+Gyr, les consommateurs bénéficiant d’un affichage dans leur logement bénéficient d'une baisse effective de consommation de 10 % pendant les deux premiers mois, puis seulement 5 % deux mois plus tard, pour revenir à la situation de départ au bout de six mois<ref name=":6">[http://ademe.typepad.fr/files/ademe_linky_011210.pdf « Le compteur Linky » : Analyse des bénéfices pour l'environnement »] {{pdf}}, sur ''ademe.typepad.fr'', novembre 2010 (consulté le 22 mars 2017).</ref>.

Dans son rapport ''Le compteur Linky, analyse des bénéfices pour l'environnement'', l'[[Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie|ADEME]] cite cette étude et conclut que {{Citation|si le compteur Linky, tel qu’il est actuellement conçu, apporte des bénéfices en matière de comptage et de gestion du réseau électrique voire de diminution du contenu {{CO2}} du [[Kilowatt-heure|kWh]] électrique, ses bénéfices pour le consommateur en matière de maîtrise de la demande restent encore théoriques}}<ref name=":6" />. De même, dans son rapport de {{date-|janvier 2018}}, la [[Cour des comptes (France)|Cour des comptes]] se montre circonspecte concernant les gains liés à la maîtrise de l'énergie (MDE). Elle s'interroge sur les conclusions de l'étude technico-commercial de la CRE {{citation|Si la prévision de gain obtenu par les actions de MDE était de {{euro|2,3 Md}}, ces actions pouvaient aussi, avec d’autres hypothèses, se traduire par des pertes}}<ref name="CDComptes" />.

Le rapport du [[Ministère de l'Écologie (France)|ministère de l'Environnement, de l'Énergie et de la Mer]] de {{date-|janvier 2017}} pointe des faiblesses dans le projet Linky concernant la maîtrise des énergies (MDE) : les demandes de courbes de charge n'excèdent pas 0,3 %, des utilisateurs, l'affichage déporté n'est pas opérationnel et le système ne rencontre pas, pour l'instant, les besoins des syndicats d’électrification<ref name="cgedd_1/2017-3">{{Lien web|titre=Le déploiement du compteur Linky – Rapport {{n°|010655-01}} établi par Bernard Flüry-Hérard et Jean-Pierre Dufay – 1. 4. Les besoins des usagers|page=16-17/88|url=http://cgedd.documentation.developpement-durable.gouv.fr/documents/cgedd/010655-01_rapport.pdf|site=cgedd.documentation.developpement-durable.gouv.fr|éditeur=[[Conseil général de l'environnement et du développement durable]]|date=janvier 2017|consulté le=2 février 2018}}.</ref>.

À la convention annuelle de l’association européenne de l’électricité {{incise|Eurelectric en {{date-|juin 2016}}}} des délégués de l’industrie ont affirmé que les compteurs écologiques étaient superflus dans une politique globale de maîtrise énergétique<ref name="euractiv">{{Lien web|auteur=Elza Holmstedt, Marion Candaut (trad.)|titre=Les compteurs intelligents seraient superflus|url=https://www.euractiv.fr/section/energie/news/smart-meters-not-needed-after-all-for-european-power-grid/|site=euractiv.fr|date=6 juin 2016|consulté le=9 février 2018}}.</ref>. Laurence Carpanini, d'[[International Business Machines|IBM]], précise {{citation|Je ne vois pas les compteurs intelligents comme des moteurs de changement — nous n’en avons pas vraiment besoin}}<ref name="euractiv" />. Selon Markus Merkel, membre du conseil d'administration du gestionnaire de réseau de distribution allemand EWE, les compteurs intelligents pourraient être utiles s'il fournissaient aux distributeurs une information en temps réel et non pas décalée de {{nobr|15 minutes}}<ref name="euractiv" />. {{citation|Nous avons besoin de quelque chose de différent, et peut-être qu’un système de mesure 2.0 {{incise|la prochaine génération de compteurs intelligents}} nous donnera quelque chose de plus que nous, en tant que gestionnaire de réseau de distribution, nous pourrons utiliser}}<ref name="euractiv" />{{,}}<ref>{{Lien web|titre=Électricité : les compteurs intelligents seraient superflus|url=http://www.sortirdunucleaire.org/Electricite-les-compteurs-intelligents-seraient|site=sortirdunucleaire.org|éditeur=[[Réseau Sortir du nucléaire]]|date=16 juin 2016|consulté le=9 février 2018}}.</ref>.

=== Autoconsommation ===
En {{date-|mai 2016}}, [[Enedis]] annonce mettre à disposition des auto-consommateurs à partir de {{date-|janvier 2017}} le compteur communicant Linky qui compte en temps réel les kilowattheures injectés et prélevés dans le réseau, ce qui selon le [[Syndicat des énergies renouvelables]] lèvera {{citation|un frein économique majeur au développement de l’autoconsommation solaire photovoltaïque dans les secteurs résidentiel et petit professionnel avec une économie de {{euro|600}} en moyenne pour les Français qui s'équiperont}}<ref name="ERDF ouvre la porte à l'autoconsommation photovoltaïque – Énergie – Environnement-magazine.fr" />.

En {{date-|avril 2017}}, Enedis explique qu’il va accompagner une dizaine d’expérimentations d’autoconsommation collective en 2017, notamment à [[Perpignan]], et le même nombre en 2018. Ces deux années permettront de tester le fonctionnement de ce nouveau mode de production-consommation avant une généralisation à partir de 2019<ref>{{Article|auteur1=Jean-Michel Bezat|titre=Enedis prévoit une hausse de l’autoconsommation d’électricité|périodique=Le Monde.fr|date=19 avril 2017|issn=1950-6244|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/economie/article/2017/04/19/enedis-prevoit-une-hausse-de-l-autoconsommation-d-electricite_5113756_3234.html|consulté le=28 avril 2017}}.</ref>.

== Controverses ==
[[Fichier:Stop Linky.jpg|vignette|Manifestation d'une opposition à l'installation d'un compteur Linky, [[Najac]] ([[Aveyron (département)|Aveyron]]).]]
Avant son arrivée dans les foyers français, le compteur Linky est l'objet de diverses critiques de la part de mouvements minoritaires<ref name=chal>{{Lien web|url= https://www.challenges.fr/entreprise/energie/la-verite-sur-les-courts-circuits-de-linky_617324|site=[[challenges.fr]]|titre=La vérité sur les courts-circuits de Linky|date=6 octobre 2018|auteur= Nicolas Stiel}}.</ref> : mise en cause possible de la vie privée, mise en cause possible de la santé publique par les ondes électromagnétiques, faute environnementale, selon eux, consistant à se débarrasser de millions de compteurs actuels en parfait état de marche pour la plupart{{, etc.}}<ref name=chal />{{,}}<ref name="reuters">[https://reuters.com/article/frEuroRpt/idFRL8N18V2FV « France-Des communes en guerre contre les compteurs « intelligents »], Reuters France, 21 juin 2016.</ref>.

La mobilisation de plusieurs autorités administratives indépendantes à partir du lancement de l'expérimentation en mars 2010 lance la controverse. Le Médiateur national de l’énergie insiste dans un rapport sur le risque que ces compteurs soient perçus comme {{citation|l’ultime étape de la déshumanisation et de la perte de proximité du service public de la distribution}}<ref>Médiateur national de l’énergie, « Rapport d’activité du Médiateur national de l’énergie 2009 », 20 mai 2010, p. 15.</ref>. En août 2010, une note de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) pointe l'absence de fonctions permettant au consommateur de réaliser des économies d’énergie. Lors de ce même mois, une communication de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) alerte sur les conséquences potentiellement invasives sur les habitudes des usagers de la précision des relèves de courbes de charge enregistrées par Linky<ref name=":10" />.

Dans ce contexte, un arsenal d'actions militantes se développe : "recours contre l’état, contre-études, pétitions, manifestations, ''class action'', réunions publiques, etc."<ref name=":11">{{Article|prénom1=Aude|nom1=Danieli|titre=« Stop linky, non merci »|périodique=Réseaux|volume=N° 228|numéro=4|date=2021-06-22|issn=0751-7971|doi=10.3917/res.228.0233|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.3917/res.228.0233|consulté le=2023-04-05|pages=233–266}}.</ref>. La contestation s'intensifie en particulier à partir de la fin de l'année 2015<ref name=":11" />.

[[Jean-Yves Le Déaut]], président de l'[[Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques]], considère {{citation|l'opposition absurde au compteur Linky, comme un exemple d'utilisation hasardeuse du principe de précaution, qui montre comment le débat public peut déraper faute de parole scientifique claire}}<ref>Jean-Yves Le Déaut, « [http://www.latribune.fr/opinions/tribunes/forte-de-son-savoir-faire-la-science-peine-encore-a-faire-savoir-610446.html Forte de son savoir-faire, la science peine encore à « faire savoir] », ''[[La Tribune (France, 1985)|La Tribune]]'', 25 octobre 2016.</ref>. L'[[Académie des technologies]] constate que, {{citation|en parallèle au déploiement de Linky, les développements de compteurs communicants pour le gaz et l’eau n’ont pas fait l’objet de réactions aussi vives que celles provoquées par Linky. L’Académie pense qu’il y a là un champ important pour des recherches sociales}}<ref name=acadtechno/>.

Le {{date-|26 avril 2017}}, le [[Conseil général de l'environnement et du développement durable]] (CGEDD) publie un rapport sur le déploiement du compteur Linky en France<ref>{{Lien web|auteur=Bernard Flüry-Hérard, Jean-Pierre Dufay|titre=Le déploiement du compteur Linky|url=http://www.cgedd.developpement-durable.gouv.fr/le-deploiement-du-compteur-linky-a2414.html|site=cgedd.developpement-durable.gouv.fr|éditeur=Conseil général de l’environnement et du développement durable|date=26 avril 2017, mis à jour le 4 mai 2017|consulté le=01 juin 2017}}.</ref>, commandé par le ministère de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer, afin de faire le point sur les réticences et proposer de nouvelles orientations pour la suite du déploiement du projet{{refsou}}.

=== Confidentialité des données ===
La [[Commission nationale de l'informatique et des libertés (France)|Commission nationale de l'informatique et des libertés]] (CNIL) s'inquiète en 2013 du respect de la vie privée des utilisateurs ; elle recommande que les courbes de charge ne soient pas collectées de façon systématique, mais uniquement lorsque cela est justifié par les nécessités de maintien du réseau ou lorsque l'usager en fait expressément la demande pour bénéficier de services particuliers<ref>« {{Lien brisé|url=https://www.cnil.fr/fr/compteurs-communicants-premieres-recommandations-de-la-cnil|titre=Compteurs communicants : premières recommandations de la CNIL}} », CNIL, 24 janvier 2013.</ref>. Fin {{date-|novembre 2015}}, elle précise ses recommandations : conservation de la courbe de charge dans la mémoire du compteur limitée à un an, seulement avec l'accord de l'usager, et remontée de ces données à Enedis ou à des tiers seulement avec le consentement de l'abonné<ref>« [https://www.cnil.fr/fr/compteurs-communicants-linky-la-position-de-la-cnil-sur-le-stockage-local-de-la-courbe-de-charge-0 Compteurs communicants Linky : la position de la CNIL sur le stockage local de la courbe de charge] », CNIL, 30 novembre 2015.</ref>.

Finalement, toutes les informations collectées seront chiffrées à la source, c'est-à-dire dans le compteur<ref>{{pdf}}[http://www.smartgrids-cre.fr/media/documents/dossiers/compteurs/ERDF_Dossierdepresse_Linky.pdf Linky « Des données de consommation protégées » : données cryptées »], {{page|6}}, sur ''smartgrids-cre.fr'' {{pdf}}, consulté en août 2015.</ref>, et l'enregistrement des données peut être désactivé à tout moment par l'usager, qui a le droit de refuser dès le départ la transmission des informations par Enedis. Concernant le possible piratage des boitiers, ''[[Libération (journal)|Libération]]'' rapporte que {{citation|Chaque compteur dispose d'une clé spécifique. Si un concentrateur détecte l'ouverture d'un capot et une forte variation de la consommation, il s'arrête et efface ses clés par précaution}}<ref>{{Lien web|titre=Linky, pilier de compteur|url=http://www.liberation.fr/futurs/2015/11/30/linky-pilier-de-compteur_1417297|site=[[Libération (journal)|Libération]]|consulté le=11 mai 2016}}.</ref>. Par ailleurs, selon Patrick Dardoise : {{citation|Le message envoyé contient le numéro du compteur, l'évolution de consommation depuis la veille, et des informations techniques. En aucun cas le profil de consommation toutes les dix minutes. Et tout est crypté}}<ref name="reuters" />. La CNIL exige qu'Enedis ne puisse transmettre des données à des fournisseurs ou à des tiers qu’avec le consentement exprès du client<ref>{{Lien web|titre=Faut-il avoir peur de Linky ?|url=http://www.60millions-mag.com/2016/06/15/faut-il-avoir-peur-de-linky-10483|site=60millions-mag.com|consulté le=26 novembre 2016|date=15 juin 2016|auteur=Fanny Guibert}}.</ref>.

Le {{date-|19 avril 2016}}, la [[Ligue des droits de l'homme (France)|Ligue des droits de l'Homme]] (LDH) demande par communiqué un moratoire sur l'installation des compteurs Linky et demande à la CNIL de vérifier le respect par Enedis du « pack de conformité » qu'elle lui avait assigné<ref>{{Lien web|titre=Linky : un compteur communicant qui en dit beaucoup sur notre vie privée|url=http://www.ldh-france.org/linky-compteur-communicant-en-dit-beaucoup-notre-vie-privee/|site=ldh-france.org|éditeur=[[Ligue française pour la défense des droits de l'homme et du citoyen|Ligue des droits de l'Homme]]|date=19 avril 2016|consulté le=11 mai 2016}}.</ref>. En {{date-|mai 2016}}, Joanna Masson, juriste au service des affaires économiques de la CNIL, confirme dans une interview qu'Enedis s'est engagée à suivre les recommandations strictes émises par la Commission<ref>{{Lien web|auteur=Thierry Legrand|titre=Linky : les abonnés restent maitres de leurs données selon la CNIL|url=http://www.les-smartgrids.fr/innovation-et-vie-quotidienne/19052016,linky-les-abonnes-restent-maitres-de-leurs-donnees-selon-la-cnil,1574.html|site=les-smartgrids.fr|consulté le=01 décembre 2016}}.</ref>. En {{date-|octobre 2016}}, par un autre communiqué, la LDH prend acte de la réponse rassurante de la CNIL<ref>{{Lien web|titre=Linky moins bavard que soupçonné ? Enedis devrait mieux communiquer|url=http://www.ldh-france.org/linky-moins-bavard-soupconne-enedis-mieux-communiquer/|site=ldh-france.org|éditeur=[[Ligue française pour la défense des droits de l'homme et du citoyen|Ligue des droits de l'Homme]]|date=07 octobre 2016|consulté le=15 mars 2017}}.</ref>.

Le {{date-|27 mars 2018}}, la CNIL met en demeure le fournisseur d'électricité [[Direct Énergie]] de recueillir un consentement préalable, {{Citation|libre, éclairé et spécifique}} à la collecte des données de consommation horaires et quotidiennes<ref>[https://www.cnil.fr/fr/direct-energie-mise-en-demeure-pour-une-absence-de-consentement-concernant-les-donnees-issues-du CNIL mise en demeure du 27 mars 2018 de Direct Énergie], cnil.fr</ref>. Le {{date-|31 décembre 2019}}, c'est au tour d'EDF et d'[[Engie]] d'être mis en demeure par la CNIL pour un consentement non explicite des données collectées ainsi que de leur durée de conservation trop longues<ref>{{article|url=https://www.nextinpact.com/news/108687-compteurs-linky-et-rgpd-cnil-met-en-demeure-edf-et-engie.htm|périodique=Next Inpact|titre=Compteurs Linky et RGPD : la CNIL met en demeure EDF et ENGIE|auteur=Marc Rees|date=11 février 2020}}.</ref>. Les deux entreprises promettent le {{date-|12 février 2020}} de réaliser les corrections<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Linky et conservation des données : EDF et ENGIE promettent de faire mieux|url=https://www.nextinpact.com/brief/linky-et-conservation-des-donnees---edf-et-engie-promettent-de-faire-mieux-11225.htm|site=[[Next INpact]] |consulté le=06 mai 2020}}.</ref>.

=== Risques sanitaires allégués ===
En {{date-|novembre 2011}}, l'association [[Robin des Toits]] s'inquiète de risques sanitaires pouvant être causés par les [[Onde électromagnétique|ondes électromagnétiques]] émises par le compteur Linky et son utilisation des [[courants porteurs en ligne]] (CPL)<ref>{{lien web|url=http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2011/11/30/97002-20111130FILWWW00486-robin-des-toits-attaque-linky.php|auteur=[[Agence France-Presse|AFP]]|titre=Compteur Linky : l’association Robin des Toits attaque Linky|site=[[Le Figaro]]|date=30 novembre 2011|consulté le=31 janvier 2018}}.</ref>.

En {{date-|juillet 2014}} à l'Assemblée nationale, le ministère, questionné, déclare qu'une étude du [[Centre de recherche et d'information indépendantes sur les rayonnements électromagnétiques]] (le CRIIREM, une association militante) a montré qu'{{citation|il n'y avait pas de [[Sécurité sanitaire|risque sanitaire]] aigu ni de risque d'effets physiopathologiques à craindre en lien avec l'exposition aux rayonnements très basses fréquences, radiofréquences et hyperfréquences}}<ref>[http://questions.assemblee-nationale.fr/q14/14-58435QE.htm « Question écrite {{n°|58 435}} de la députée Laurence Abeille »], ''Journal officiel'', 16 septembre 2014, consulté le 25 février 2015.</ref> au niveau du compteur lui-même qui est un système CPL. Pierre Le Ruz, président du CRIIREM a protesté<ref name="lagedefaire-_25/5/2015">Nicolas Bérard, « [http://www.lagedefaire-lejournal.fr/compteurs-linky/ Compteurs Linky : 5 milliards pour du brouillard] », ''lagedefaire-lejournal.fr'', 25 mai 2015.</ref> : {{citation|C’est une présentation très malhonnête de notre expertise !}}, arguant que cette absence de risque concerne uniquement les « effets thermiques » de ces compteurs. Or, pour en subir, il faut se placer à quelques centimètres d’une antenne relais ou sous une ligne à haute-tension. Mais le risque sanitaire à long terme (cancers, électrosensibilité) n'est pas avéré. Selon cette association il faut être à au moins deux mètres d’un compteur et à au moins cinq mètres d’un répéteur, ou d’un concentrateur, pour éviter les ondes dangereuses. Quant à l’environnement extérieur, ces compteurs ne feront qu’« augmenter le brouillard électromagnétique », qui n’en avait pas besoin. « C’est du délire technologique, estime Pierre Le Ruz. On fait encore passer les problèmes de rentabilité avant les problèmes de santé »<ref name="lagedefaire-_25/5/2015"/>.

Pour le ministère de l'Écologie {{Citation|le niveau d'ondes électromagnétiques générées par Linky est conforme à la réglementation en vigueur et qu'il n'y a donc pas de risque sanitaire attaché à l'utilisation de ce compteur}}<ref>{{Lien web|titre = Linky : faut-il croire les idées reçues ?|url = http://www.greenetvert.fr/2015/05/29/linky-faut-il-croire-les-idees-recues/82634|site = Green et Vert|consulté le=14 octobre 2015}}.</ref>. Le [[Conseil de l'Europe]] a émis le {{date-|12 juillet 1999}} une recommandation relative à la limitation de l'exposition du public aux champs électromagnétiques (de {{unité|0 à 300 GHz}})<ref>JO des Communautés européennes du {{date-|30 juillet 1999}}) transposée en droit français par le décret {{n°|2002-775}} du {{date-|3 mai 2002}} pris en application du {{nobr|chapitre 12}} de l'{{nobr|article L.32}} du code des Postes et Télécommunications et relatif aux valeurs limites d'exposition du public aux champs électromagnétiques émis par les équipements utilisés dans les réseaux de télécommunication ou par les installations radioélectriques.</ref>{{,}}<ref group="alpha">Ces valeurs limites sont contestées par un certain nombre d'associations de consommateur qui recommandent une valeur bien plus basse de {{unité|0.6 V/m}} ([[volt par mètre]]). Cette valeur très restrictive avait été initialement proposée en 1998 par le département de santé de la ville de [[Salzbourg]], consécutivement à une étude de Mann et Röschke publiée en 1996 qui dénotait des effets sur l'électroencéphalogramme durant le sommeil, d'un champ électromagnétique à la fréquence de {{unité|900 MHz}}, appliqué avec une densité de puissance de {{unité|0.5 W/m2}}. En prenant un facteur de sécurité de 500, la densité de puissance de {{unité|1mW/m2}} correspondait à un champ électrique de {{unité|0.614 V/m}}. Bien que cette étude n'ait pas été confirmée par les travaux ultérieurs des mêmes auteurs, publiés en 1998 et 2000, menés pourtant avec des valeurs d'exposition bien supérieures sans qu'aient pu être retrouvés les mêmes effets, ces résultats ont été ignorés et la valeur de {{unité|0.6|V/m}} a continué à être préconisée sans justification scientifique.</ref>

Depuis 2012, trois syndicats régionaux d'Indre-et-Loire (SIEIL), de Lyon (SIGERLy) et de Paris ([[Syndicat intercommunal de la périphérie de Paris pour les énergies et les réseaux de communication|SIPPEREC]]) ont également réalisé des mesures complètes relatives aux émissions de Linky et concluent à son innocuité pour la santé.

Le {{date-|26 avril 2016}}, le Premier ministre [[Manuel Valls]] dans son discours de clôture de la quatrième conférence environnementale affirme son soutien au Linky qui, selon lui, {{citation|ne présente aucun risque pour la santé<ref>{{Lien web|titre=Manuel Valls : « Linky ne présente aucun risque pour la santé|url=http://www.les-smartgrids.fr/debat-et-reglementation/04052016,manuel-valls-linky-ne-presente-aucun-risque-pour-la-sante-,1546.html|site=Les-SmartGrids.fr|consulté le=11 mai 2016}}.</ref>}}.

Enedis précise que l'envoi d'informations via le réseau électrique ne dure pas toute la journée, mais uniquement quelques secondes par jour<ref>{{Lien web|auteur=Marie Deshayes|titre=Compteurs Linky : bataille d'ondes à Pau|url=http://www.sudouest.fr/2016/04/12/une-bataille-d-ondes-2328057-4344.php|site=SudOuest.fr|date=12 avril 2016|consulté le=11 mai 2016}}.</ref> et qu'il existe d'autres sources d'[[Onde radio|ondes radioélectriques]] plus intenses que le Linky<ref name=chal /> dans l'habitat ([[Wi-Fi]], [[ADSL]] ou des [[Ethernet|câbles Ethernet]] non blindés).

Des associations de personnes déclarant souffrir d'[[Risques sanitaires des télécommunications|hypersensibilité aux ondes]], comme l'association ''Priartem-Electrosensibles''<ref name=":4">{{Lien web|titre=Linky - Données espionnées ? Ondes cancérigènes ? Le point sur les polémiques|url=http://www.metronews.fr/conso/linky-donnees-espionnees-ondes-cancerigenes-le-point-sur-les-polemiques-du-nouveau-compteur/mojl!yUrCD1JRkl5U/|site=metronews.fr|date=21 avril 2016|consulté le=11 mai 2016}}.</ref>, s'inquiètent de l'envoi par Linky « en permanence des informations par CPL » qui ferait rayonner le compteur « dans toutes les pièces de la maison »<ref name=":4" />.

Le {{date-|22 septembre 2016}} l'[[Agence nationale des fréquences]] (ANFR) publie de nouvelles mesures faites en laboratoire, et ''in situ'' dans des maisons de plusieurs communes<ref name="BatiActuSept2016">[http://www.batiactu.com/edito/linky-emissions-ondes-minimales-confirmees-par-anfr-46332.php « Linky : de faibles émissions d'ondes confirmées par l'ANFR ; une nouvelle série de mesures réalisée par l'Agence nationale des fréquences (ANFR) vient de signaler que « les compteurs électriques Linky, présentés comme des « compteurs intelligents », n'émettent pas de champ électromagnétique plus élevé que les anciens compteurs »], BatiActu et AFP, 23 septembre 2016.</ref>{{,}}<ref name="afnr">[https://www.anfr.fr/controle-des-frequences/exposition-du-public-aux-ondes/compteurs-communicants/compteurs-linky/ Compteurs Linky], [[Agence nationale des fréquences]]</ref>. L’agence en conclut que le [[champ électromagnétique]] du « compteur intelligent » est comparable à celui des compteurs qu’il remplace ou encore des plaques à induction et {{Citation|correspond aux objets électriques du quotidien}}<ref name="BatiActuSept2016" />. Comme tout appareil électrique, Linky engendre un champ électromagnétique, mais « faible », « presque du même ordre que celui des anciens compteurs », soit {{unité|0,25 à 0,8 [[volt par mètre]]}} (V/m) à {{unité|20 cm}} du compteur (ce niveau décroissant fortement quand on s'éloigne du compteur). Ce champ est moindre que celui d'une [[ampoule à économie d'énergie]] et 150 à {{nobr|350 fois}} inférieurs à la limite réglementaire ({{unité|87 V/m}}, pour la bande de fréquence utilisée par le compteur) selon l'agence<ref name="BatiActuSept2016" />, car le compteur envoie ses informations à un concentrateur, localisé dans les transformateurs du quartier, via les courants porteurs en ligne (CPL) le long des câbles électriques, et non par des [[Radioélectricité|ondes radioélectriques]], comme les [[Téléphone mobile|téléphones portables]] ou la [[Wi-Fi|connexion Wi-Fi]]<ref name="BatiActuSept2016" />. L'ANFR, pour répondre aux préoccupations des citoyens, continuera à effectuer des mesures sur les différents compteurs existants<ref name="BatiActuSept2016" />.

L'[[Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail]] (ANSES) a publié le {{date-|5 décembre 2016}} son avis relatif à l’évaluation de l’exposition de la population aux champs électromagnétiques émis par les « compteurs communicants », sur saisine de la [[direction générale de la Santé]] : elle confirme des niveaux {{citation|très faibles vis-à-vis des valeurs limites réglementaires}}, comparables {{citation|que ce soit en champ électrique ou magnétique}} à {{citation|d’autres équipements électriques déjà utilisés dans les foyers depuis de nombreuses années}}, {{citation|compte tenu des faibles niveaux d’exposition engendrés par les compteurs et concentrateurs, il est peu vraisemblable que ces appareils représentent un risque pour la santé à court ou long terme}}<ref name="anses_6/2017">{{lien web|url=https://www.anses.fr/fr/system/files/AP2015SA0210Ra.pdf|titre=Exposition de la population aux champs électromagnétiques émis par les « compteurs communicants » – Avis de l'Anses – Rapport d'expertise collective – Juin 2017, édition scientifique, version révisée de l'avis de décembre 2016 – Saisine {{n°|2015-SA-0210}}|site=anses.fr|éditeur=[[Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail|ANSES]]|date=5 décembre 2016, juin 2017|consulté le=12 août 2017|format=pdf}}.</ref>.

Le {{date-|20 juin 2017}}, l’[[Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail|ANSES]] publie un nouvel avis, basé sur de nouvelles données scientifiques, obtenues par le [[Centre scientifique et technique du bâtiment|CSTB]] : {{Citation|les résultats de cette campagne de mesure, désormais disponibles, mettent en évidence des durées d’exposition plus longues que celles initialement attendues, sans que les niveaux de champ électromagnétique ne soient cependant plus élevés. Ces niveaux d’exposition restent faibles et inférieurs aux valeurs limites réglementaires et ne remettent pas en cause les conclusions initiales de l’ANSES}}<ref>{{Lien web|titre=Compteurs communicants : de nouvelles données qui ne remettent pas en cause les conclusions de l’Anses|éditeur=Anses - Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail|url=https://www.anses.fr/fr/content/compteurs-communicants-de-nouvelles-donn%C3%A9es-qui-ne-remettent-pas-en-cause-les-conclusions-de|site=anses.fr|date=20 juin 2017|consulté le=28 juin 2017}}.</ref>{{,}}<ref name="anses_6/2017" />. Parmi d'autres recommandations le comité d'experts spécialisé (CES) « Agents physiques, nouvelles technologies et grands aménagements » suggère {{citation|d'étudier la possibilité d'installer des filtres, pour les personnes qui le souhaiteraient, permettant d’éviter la propagation des signaux CPL à l'intérieur des logements}}<ref name="anses_6/2017"/> ainsi que {{citation|de mener des études, portant spécifiquement sur les compteurs communicants, pour tenter de faire la part entre de possibles effets sanitaires directement liés à l’exposition et ceux dus à un [[effet nocebo]]}}<ref name="anses_6/2017"/>.

En {{date-|décembre 2017}}, le [[Ministre d'État (France)|ministre d'État]] et [[Liste des ministres français de l'Écologie|ministre de la Transition écologique et solidaire]] [[Nicolas Hulot]] exprime sur [[France Inter]] sa position concernant le Linky : {{Citation|Moi j’ai fait partie, comme chaque citoyen, de ceux qui s’interrogeaient sur le côté un peu intrusif, sur les éventuels effets [du compteur]. J’ai été rassuré, je vous le dis, pendant un temps je me suis même opposé à ce qu’on installe chez moi un compteur Linky, je me suis fait une religion et je pense très sincèrement qu’il n’y a aucun danger, je fais confiance là pour le coup à mon agence}}<ref>{{Lien web|auteur=Nabil Wakim|titre=Compteur Linky : Hulot reconnaît avoir changé d’avis|url=https://www.lemonde.fr/economie/article/2017/12/01/compteur-linky-hulot-reconnait-avoir-change-d-avis_5223222_3234.html|site=[[Le Monde]]|consulté le=30 janvier 2018}}.</ref>.

Invoquant le [[principe de précaution]], en {{date-|avril 2018}}, l'ex-ministre [[Corinne Lepage]] demande l'arrêt du déploiement du compteur auprès du [[Ministère des Solidarités et de la Santé|Ministère de la santé]]<ref>[https://www.la-croix.com/Economie/France/Corinne-Lepage-reclame-suspension-Linky-2018-04-06-1200929712 Corinne Lepage réclame la suspension de Linky], la-croix.com du {{date-|9 avril 2018}}, consulté le {{date-|1 8 2019}}.</ref>{{,}}<ref>[http://www.lefigaro.fr/conso/2018/04/09/20010-20180409ARTFIG00072-compteurs-linky-corinne-lepage-saisit-l-etat-et-demande-leur-suspension.php Compteurs Linky : Corinne Lepage saisit l'État et demande leur suspension], ''Le Figaro'', {{date-|9 avril 2018}} (consulté le {{date-|1 8 2019}}).</ref>.

En {{date-|juin 2019}}, alors que plus de 50 % des foyers sont équipés – et que, selon l'Ademe, il y a environ {{nobr|700 millions}} de compteurs communicants fonctionnant dans le monde fin 2017 – l'[[Académie des technologies]] publie un avis sur le Linky<ref name="acadtechno">Académie des technologies (2019) [https://www.academie-technologies.fr/blog/categories/publications-de-l-academie/posts/les-compteurs-communicants-linky ''Les compteurs communicants Linky - Une nouvelle technologie dans tous les foyers : enjeux et inquiétudes''], avis voté le 12 juin 2019.</ref>, qui va dans le sens des avis précédents.

=== Obligation d'installation ===
==== Propriété du compteur ====
Les collectivités locales sont, de droit, propriétaires des ouvrages, des réseaux de distribution [[basse tension]] (< {{unité|1 [[Volt#Multiples et sous-multiples du volt|kV]]}}) sur leurs territoires, des compteurs et des systèmes de comptage, comme cela est prévu dans les cahiers des charges de concession, signés par EDF puis Enedis, ainsi que par la loi ({{nobr|article L322-4}} du Code de l’énergie)<ref>[http://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do;jsessionid=7AA1C9E6ADBA708E29AAC5A0A6B09ADE.tpdjo06v_1?idArticle=LEGIARTI000023986500&cidTexte=LEGITEXT000023983208&dateTexte=20130608 Code de l'énergie : {{nobr|article L322-4}}], sur [[Légifrance]] (consulté le 7 septembre 2013).</ref>.

Tout comme les anciens compteurs, le Linky n'est donc pas la propriété de l'abonné<ref name="quechoisir_2/3/2016">{{lien web|url=https://www.quechoisir.org/actualite-compteur-linky-peut-on-le-refuser-n10779/|titre=Compteur Linky Peut-on le refuser ? – À qui appartient le compteur électrique ?|site=quechoisir.org|éditeur=[[Union fédérale des consommateurs—Que choisir|UFC-Que choisir]]|date=2 mars 2016|consulté le=26 décembre 2017}}.</ref>. Sur 95 % du territoire, il est posé par Enedis au titre du contrat de fourniture d'électricité, les collectivités territoriales ayant concédé le service public de l'électricité à cette entreprise qui en assure donc la pleine responsabilité<ref name="quechoisir_2/3/2016" />. Sur le reste du territoire il est de la responsabilité d'une [[entreprise locale de distribution d'électricité et de gaz (France)]]<ref name="quechoisir_2/3/2016" />.

==== Refus par des particuliers ====
À la suite de suspicions sur le nouveau compteur, un certain nombre d'usagers s'opposent à la pose du compteur<ref name="la croix_13/12/2017" /> par courrier recommandé, sommation d'huissier ou dispositifs bloquant l’accès au compteur et s’organisent en association (stop Linky)<ref name="youtube BsCUtGehIqo">{{Lien web|titre=Compteurs Linky – L'insoumis Prud'homme interroge le gouvernement|url=https://www.youtube.com/watch?v=BsCUtGehIqo|site=youtube.com|date=30 janvier 2018|consulté le=2 février 2018}}.</ref>. À l'image des mouvements Not In My BackYard ([[Nimby|NIMBY]]), les individus développent une expertise profane à partir de leurs expériences, de leur situation et de leurs angoisses<ref name=":11" />.Le Baromètre Energie-infos indique en 2016 que, parmi les 32% de Français se déclarant en défaveur du compteur Linky, 9% le sont pour la crainte des ondes et 10% en raison du risque perçu sur la protection des données personnelles<ref name=":11" />. Enedis rapporte que le taux de refus moyen au premier semestre 2016 est de 2,6 % mais peut monter localement jusqu’à 6,9 % (en moyenne cumulée), voire ponctuellement 10,4 %<ref name="cgedd_1/2017-2">{{Lien web|titre=Le déploiement du compteur Linky – Rapport {{n°|010655-01}} établi par Bernard Flüry-Hérard et Jean-Pierre Dufay – 1. 3. L'acceptabilité mi 2016|page=14-15/88|url=http://cgedd.documentation.developpement-durable.gouv.fr/documents/cgedd/010655-01_rapport.pdf|site=cgedd.documentation.developpement-durable.gouv.fr|éditeur=[[Conseil général de l'environnement et du développement durable]]|date=janvier 2017|consulté le=2 février 2018}}.</ref>.

Pourtant, la loi impose de mettre en œuvre des dispositifs de comptage, aussi dans les nouveaux contrats de 2016 (contrat GRD), il est précisé : {{citation|le client doit s’engager à prendre toute disposition pour permettre à Enedis d’effectuer la pose, la modification, l’entretien et la vérification du matériel de comptage (art. 2.3)}}<ref name="ufc_6/7/2017" />.

L'organisme [[Union fédérale des consommateurs—Que choisir|UFC-Que Choisir]] rappelle que selon les dispositions générales relatives à l’accès et à l’utilisation du réseau public de distribution (contrat GRD), {{citation|en refusant à Enedis l’installation du compteur, le consommateur refuserait de faire une mise aux normes et s’exposerait donc à la suspension de l’accès et de l’utilisation du RPD [réseau public de distribution d'électricité]}}<ref name="ufc_6/7/2017" />. Dans un avis complémentaire l'UFC-Que Choisir déclare : {{citation|[le] contrat de concession incluant la gestion des compteurs et les missions de comptage, le client ne peut pas s’opposer à l’installation du nouveau compteur}}<ref name="quechoisir_2/3/2016"/>. ''A contrario'', d'{{citation|autres associations de consommateurs, notamment celles qui défendent les personnes hypersensibles aux ondes, soulignent que la loi n'interdit pas explicitement à l'utilisateur de refuser cette installation, donnant pour preuve que l'amende de {{euro|1500}} initialement prévue dans la loi de transition énergétique a été retirée du texte}}<ref>{{Lien web|auteur=Isabelle de Foucaud|titre=Électricité : comment le compteur « intelligent » Linky est installé chez vous|url=http://www.lefigaro.fr/conso/2015/12/01/05007-20151201ARTFIG00009-electricite-le-compteur-intelligent-linky-arrive-chez-vous.php|site=lefigaro.fr|éditeur=''[[Le Figaro]]''|date=15 décembre 2016|consulté le=2 février 2018}}.</ref>.

Le président du directoire d'ERDF, Philippe Monloubou, précise devant l'Assemblée nationale, le {{date-|2 février 2016}} {{citation|Nous n'avons pas vocation et nous ne sommes pas habilités à forcer la porte des clients qui ''in fine'' ne voudraient pas de la nouvelle installation}}<ref>{{Lien web|titre=Le président d'ERDF : Linky n'est pas obligatoire|url=https://www.youtube.com/watch?v=VXtPsC4ZKH0|site=youtube.com|date=9 mai 2016|consulté le=2 février 2018}}.</ref>. De même, en réponse au député [[Loïc Prud'homme]] qui interroge le gouvernement sur l'obligation faite au particulier d'installer le compteur Linky et réclame pour les citoyens le droit de les refuser dans la séance de questions orales du {{date-|30 janvier 2018}} à l'Assemblée nationale, la ministre ne fait pas mention d'une obligation légale faite aux particuliers, mais stipule que {{citation|le remplacement du compteur est de la responsabilité du gestionnaire. S'il n'a pas pu procéder à l'installation du compteur communicant à la suite d'un refus du client, celui-ci ne pourra pas prétendre aux avantages tarifaires et ne pourra pas prétendre aux prestations actuellement gratuites qu'il propose}}<ref name="youtube BsCUtGehIqo" />.

En {{date-|novembre 2016}}, une femme se déclarant [[Sensibilité électromagnétique|électrosensible]], a obtenu du [[tribunal de grande instance (France)|tribunal de grande instance]] de [[Grenoble]] le remplacement du [[Télérelève de compteur d'eau|compteur d'eau à télérelève]] de son domicile par un compteur classique<ref name="leparisien_9/12/2016">{{lien web|url=http://www.leparisien.fr/societe/la-justice-autorise-une-electrosensible-a-se-separer-de-son-compteur-d-eau-linky-09-12-2016-6435180.php|titre=La justice autorise une électrosensible à se séparer de son compteur d'eau connecté|site=[[Le Parisien]]|date=9 décembre 2016|consulté le=10 août 2017}}.</ref>. Le tribunal décide également que des compteurs communicants tels que Linky pour l'électricité ou [[Gazpar]] pour le gaz ne devront pas être installés au domicile de la plaignante<ref name="leparisien_9/12/2016" />. Le juge a déclaré par ailleurs que ces mesures seront insuffisantes pour résoudre les problèmes de santé de cette personne, {{citation|la plupart des pollutions hautes fréquences étant en partie dues aux diverses connexions [[Wi-Fi]] des appartements de l'immeuble}}<ref name="leparisien_9/12/2016" />. La personne a demandé que {{citation|des travaux d'isolation de son appartement}}<ref name="leparisien_9/12/2016"/> soient réalisés, lesquels ont été pris en charge partiellement par la [[Commission des droits et de l'autonomie des personnes handicapées]] de l'[[Isère (département)|Isère]]<ref name="leparisien_9/12/2016" />.

Le {{date-|20 septembre 2017}}, le même tribunal donne raison à un couple d'opposants et interdit à la société Enedis la pose du compteur Linky chez les plaignants au motif que leur fils est reconnu médicalement électrosensible<ref>{{Lien web|titre=Tribunal de grande instance de Grenoble– Ordonnance de référé rendue le 20 septembre 2016|url=http://www.next-up.org/pdf/TGI_Grenoble_Ordonnance_Refere_EHS_contre_Linky_ENEDIS_20_09_2017.pdf|site=next-up.org|date=20 septembre 2017|consulté le=2 février 2018}}.</ref>.

==== Refus par des communes, actions collectives ====
Des communes de plusieurs dizaines de milliers d'habitants jusqu'à cinquante mille habitants (par exemple : [[Bondy]], [[Fontenay-sous-Bois]]<ref>{{Lien web|titre=Fontenay s’oppose aux compteurs Linky|url=http://www.leparisien.fr/val-de-marne-94/fontenay-s-oppose-aux-compteurs-linky-26-06-2016-5916043.php|consulté le=14 juillet 2016}}.</ref>{{,}}<ref>[http://www.varennes-sur-seine.fr/images/stories/documents/les_conseiles_municipaux/PV.171215.pdf « Procès-verbal du conseil municipal »], commune de Varennes-sur-Seine, 17 décembre 2015.</ref>{{,}}<ref>[http://www.romandie.com/news/Compteur-Linky-la-commune-de-SaintMacaire-Gironde-refuse-linstallation/692502.rom « Compteur Linky : la commune de Saint-Macaire (Gironde) refuse l'installation »], ''romandie.com'', 7 avril 2016.</ref>{{,}}<ref>[http://lci.tf1.fr/jt-13h/videos/2016/nouveau-compteur-linky-on-n-en-voit-pas-l-utilite-8731301.html « Nouveau compteur Linky : on n’en voit pas l’utilité »], TF1, 7 avril 2016.</ref>{{,}}<ref>[http://www.europe1.fr/societe/linky-le-compteur-qui-herisse-les-municipalites-2714947 « Linky, le compteur qui hérisse les municipalités »], Europe 1, 8 avril 2016.</ref>) s'opposent au déploiement des compteurs Linky sur leur territoire. Par ailleurs, plusieurs géographes notent une superposition entre les communes anti-Linky et celles présentant une faible couverture vaccinale contre la rougeole, la rubéole et les oreillons<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Thomas Mahler, Clément |nom=Pétreault |titre=Qui sont vraiment les anti-Linky |url=https://www.lepoint.fr/societe/qui-sont-vraiment-les-anti-linky-11-01-2020-2357243_23.php |site=Le Point |date=2020-01-11 |consulté le=2023-04-05}}.</ref>.

À la mi-{{Date-|mai 2016}}, selon le journal [[La Dépêche du Midi|''La Dépêche'']], {{nobr|149 communes}} s'opposent à l'installation des nouveaux compteurs<ref>{{Article|périodique=La Dépêche|lire en ligne=https://www.ladepeche.fr/article/2016/05/16/2345191-mobilisation-importante-pour-les-compteurs-linky.html|date=16 mai 2016|titre=Mobilisation importante pour les compteurs Linky}}.</ref>, dont dix en Dordogne<ref>{{Article|lire en ligne=http://www.sudouest.fr/2016/04/21/la-dordogne-est-le-departement-comptant-le-plus-de-communes-opposees-a-linky-2337492-6149.php|titre=La Dordogne est le département comptant le plus de communes opposées à Linky|périodique=Sud Ouest|date=21 avril 2016}}.</ref>.

La commune de [[Yerres]] dans l'[[Essonne (département)|Essonne]], ainsi que huit autres communes - Briis-sous-Forges, Brunoy, Juvisy-sur-Orge, Janvry, Grigny, Fleury-Mérogis, Quincy-sous-Sénart, Savigny -, {{Citation|s'oppose au déploiement de ce type de compteurs, par une délibération datant de 2016}} qui {{Citation|a depuis été attaquée par la société Enedis devant le tribunal administratif de Versailles et jugée illégale}}. La ville a fait appel<ref>{{Lien web |langue=fr|prénom=Pauline |nom=Darvey |titre=Compteurs Linky : la ville de Yerres refuse toujours leur installation, en dehors de toute légalité |url=https://www.leparisien.fr/essonne-91/compteurs-linky-la-ville-de-yerres-refuse-toujours-leur-installation-en-dehors-de-toute-legalite-22-07-2020-8357259.php |périodique=[[Le Parisien]] |date=22 juillet 2020|consulté le=02 juin 2021}}.</ref>.

En {{date-|juillet 2017}}, selon l'[[Agence France-Presse]], « environ {{nobr|400 communes}} » s'opposent au déploiement des compteurs Linky<ref name="lepoint_20/7/2017">{{lien web|url=http://www.lepoint.fr/economie/compteurs-linky-tarnos-ne-peut-refuser-l-installation-20-07-2017-2144676_28.php|auteur=[[Agence France-Presse|AFP]]|titre=Compteurs Linky : Tarnos ne peut refuser l'installation|site=[[Le Point]]|date=20 juillet 2017|consulté le=5 novembre 2017}}.</ref>.

Les collectifs opposés aux compteurs Linky ont annoncé une manifestation nationale contre le déploiement de ces compteurs communicants le {{date-|22 mars 2017}} à Paris<ref>{{Lien web|titre=Le courant ne passe pas avec Linky|url=https://www.estrepublicain.fr/edition-de-nancy-ville/2017/02/26/le-courant-ne-passe-pas-avec-linky|site=[[L'Est républicain]]|date=26 février 2017|consulté le=15 mars 2017|auteur=Guillaume Mazeaud}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre=Compteurs Linky, pourquoi le courant a du mal à passer ?|url=https://www.humanite.fr/compteurs-linky-pourquoi-le-courant-du-mal-passer-631832|site=[[L'Humanité]]|date=8 février 2017|consulté le=15 mars 2017|auteur=Daniel Roucous}}.</ref>. Des stratégies de "mobilisations à domicile" et de "solidarité de voisinage" sont aussi déployées dans les quartiers et sur les réseaux sociaux. La sociologue Aude Danieli souligne que les solidarités de voisinages se remarquent en particulier au sein d'un même groupe d'âge (souvent auprès des plus de 50 ans). Elles ont pour but de lutter contre l'installation du compteur aussi bien chez soi, que chez ses voisins. Elles promeuvent une société "non-Linky", appuyées par des normes de "sobriété numérique, d'anticonsumérisme et d'une vie plus solidaire"<ref name=":11" />.

Le 17 novembre 2020, un arrêt rendu en référé par la [[Cour d'appel (France)|cour d'appel]] de [[Bordeaux]] précise qu'Enedis ne peut invoquer {{Citation|une obligation légale}} pour installer son nouvel équipement. L'entreprise est également sommée de poser des filtres spécifiques chez 13 plaignants électrosensibles<ref>{{Lien web |langue=fr |titre="Pas d'obligation" d'installer le compteur Linky pour la justice : peut-on demander à le retirer ? |url=https://www.midilibre.fr/2020/11/29/pas-dobligation-dinstaller-le-compteur-linky-pour-la-justice-peut-on-demander-a-le-retirer-9227198.php |site=midilibre.fr |consulté le=04 décembre 2020}}.</ref>.

==== Recours judiciaires ====
Le {{date-|1 avril 2016}}, la [[Direction générale des Collectivités locales]] (DGCL) adresse un courrier aux préfectures et affirme que les collectivités territoriales ne peuvent faire obstacle au déploiement de Linky, les délibérations anti-Linky {{citation|n’apparaissent pas fondées en droit}}. Selon elle, si les compteurs sont effectivement la propriété des autorités organisatrices de distribution (AOD) d'électricité, {{citation|seul le concessionnaire a le droit de les développer et de les exploiter}} et, les communes ayant conclu un [[Concession de service public en France|contrat de concession]] avec Enedis, ne peuvent pas refuser le déploiement du compteur, qui est pour Enedis une obligation légale<ref>{{Lien web|titre=Arrêtés anti-Linky : plusieurs éléments incitent à la prudence |url=https://www.maire-info.com/juridique/jurisprudence/arrtes-anti-linky-plusieurs-elements-incitent-la-prudence-article-19805 |site=maire-info.com |date=12 juillet 2016|consulté le=30 juin 2022}}.</ref>.

La Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR) demande entre-temps à un cabinet d'avocat une étude juridique, qui affirme que le déploiement des compteurs est une obligation légale et estime qu'il serait « inadéquat pour le maire de se prévaloir de son pouvoir de police générale » pour refuser l’installation des compteurs communicants dans le territoire de sa commune<ref>[http://www.fnccr.asso.fr/deploiement-des-compteurs-linky-et-aode-analyse-juridique « Déploiement des compteurs Linky et AODE : analyse juridique »], Fédération nationale des collectivités concédantes et régies, 2 mars 2016.</ref>.

En {{date-|avril 2016}}, Enedis dépose un recours devant le [[tribunal administratif (France)|tribunal administratif]] de [[Melun]] pour contester une délibération de la commune de [[Varennes-sur-Seine]] s'opposant au déploiement de Linky<ref>{{Lien web|titre=ERDF attaque en justice une commune opposée à son compteur Linky|url=https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/021845895235-erdf-attaque-en-justice-une-commune-opposee-a-son-compteur-linky-1214345.php|site=lesechos.fr|date=15 avril 2016|consulté le=11 mai 2016}}.</ref>. La commune a néanmoins décidé de maintenir sa délibération<ref>Sophie Bordier, [http://www.leparisien.fr/seine-et-marne-77/varennes-sur-seine-rejette-toujours-les-compteurs-linky-malgre-le-recours-d-erdf-17-04-2016-5723221.php « Varennes-sur-Seine rejette toujours les compteurs Linky malgré le recours d'ERDF »], ''[[Le Parisien]]'', 17 avril 2016.</ref>. Le {{date-|14 octobre 2016}}, le tribunal administratif de [[Bordeaux]] suspend la délibération municipale d'un village de Dordogne, [[Montferrand-du-Périgord]], qui s'opposait à l'installation de Linky<ref name=":5">{{Article|titre=Compteurs Linky : un village condamné|périodique=Le Figaro|date=14 octobre 2016|lire en ligne=http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2016/10/14/97001-20161014FILWWW00367-compteurs-linky-un-village-condamne.php|consulté le=21 octobre 2016}}.</ref>. Le village de {{nobr|160 habitants}} est condamné à payer {{unité|1200|euros}} de frais de justice<ref name=":5" />.

En {{date-|janvier 2017}}, le tribunal administratif d'[[Orléans]] annule les délibérations des conseils municipaux de deux communes de [[Valencisse]] et [[Thauvenay]] jugeant que les maires, hostiles au compteurs, ont commis {{Citation|un excès de pouvoir}}<ref name=":8">{{Article|titre=Tribunal administratif - Les maires hostiles aux compteurs Linky ont commis « un excès de pouvoir|périodique=[[La République du Centre]]|date=23 janvier 2017|lire en ligne=http://www.larep.fr/orleans/justice/2017/01/23/les-maires-hostiles-aux-compteurs-linky-ont-commis-un-exces-de-pouvoir_12254039.html|consulté le=30 janvier 2017}}.</ref> et rappelant que les communes ne sont pas {{Citation|propriétaires des compteurs des usagers et ne sont pas chargées d'exercer les activités de comptage et la mise en œuvre des dispositifs du comptage}}<ref name=":8" />.

Selon la FNCCR, au {{date-|24 mars 2017}}, 43 des {{nobr|47 délibérations}} anti-Linky de communes en phase de déploiement du nouveau compteur ont été retirées, dont 80 % à la suite d'une demande de la préfecture, et parmi les communes devant installer Linky les prochaines années, {{nobr|230 délibérations}} négatives ont été recensées, mais 147 ont déjà été retirées<ref>« [https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/0211906054018-bataille-juridique-dans-les-villes-2074719.php Bataille juridique dans les villes] », ''[[Les Échos]]'', 24 mars 2017.</ref>.

En {{date-|juin 2017}}, un juge de proximité du [[tribunal d'instance]] de [[La Rochelle]] a relaxé un particulier qui avait expulsé de sa propriété un sous-traitant d'Enedis<ref>{{lien web |url=http://www.sudouest.fr/2017/06/20/ile-de-re-un-retraite-relaxe-de-violences-apres-avoir-expulse-un-technicien-linky-3548521-1570.php|titre=Île de Ré : un retraité relaxé de « violences » après avoir expulsé un technicien Linky |site=[[Sud Ouest]]|date=26 juin 2017|consulté le=10 août 2017}}.</ref>.

Le {{date-|21 juillet 2017}}, le [[tribunal administratif de Pau]] donne raison à l’État et à Enedis contre la commune de [[Tarnos]] ([[Landes (département)|Landes]]) qui refusait de procéder à l’installation de compteurs Linky sur son territoire<ref>{{lien web|titre=Landes : compteurs Linky obligatoires pour la commune de Tarnos|site=france3-regions.francetvinfo.fr|éditeur=[[France 3]] Nouvelle-Aquitaine|date=21 juillet 2017|url=https://france3-regions.francetvinfo.fr/nouvelle-aquitaine/pyrenees-atlantiques/bearn/pau/landes-compteurs-linky-obligatoires-commune-tarnos-1300635.html|consulté le=26 juillet 2017}}.</ref>{{,}}<ref name="lepoint_20/7/2017" />.

En septembre 2018, un collectif d'avocats chargé de centraliser les dossiers déclarait être à l'origine de 90 procédures, devant 22 tribunaux, le tout représentant plus de 5 000 plaignants<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Lorélie |nom=Carrive |titre="L'union fait la force" : la stratégie des anti-Linky face à la justice |url=https://www.radiofrance.fr/franceinter/l-union-fait-la-force-la-strategie-des-anti-linky-face-a-la-justice-3815709 |site=France Inter |date=2019-07-30 |consulté le=2023-04-05}}.</ref>.

=== Incidences sur la facture d'électricité ===
Selon l’[[Union fédérale des consommateurs—Que choisir|UFC—Que Choisir]], la généralisation des compteurs Linky pourrait entraîner dix millions de foyers à souscrire à une puissance d'abonnement plus élevée car ce nouveau compteur, plus précis que l'ancien et moins tolérant face aux dépassements de puissance, à l'inverse des compteurs actuellement en service, ne supporterait aucun dépassement de la puissance souscrite<ref name="quechoisir_10/2013">{{lien web |titre=Électricité – Les consommateurs abonnés aux mauvais coûts ! |url=https://www.quechoisir.org/action-ufc-que-choisir-electricite-les-consommateurs-abonnes-aux-mauvais-couts-n12393/ |site=quechoisir.org |éditeur=[[Union fédérale des consommateurs—Que choisir|UFC-Que choisir]] |date=24 septembre 2013}}. Article également paru dans « Surchauffe sur les abonnements », ''[[Que choisir (magazine)|Que choisir]]'', {{n°|518}}, octobre 2013, {{p.|58-59}}.</ref> et {{citation|disjoncte[rait] quasi systématiquement lorsqu'elle dépasse le niveau souscrit}}<ref name="lepoint_24/9/2013">{{lien web|url=http://www.lepoint.fr/societe/ufc-que-choisir-linky-pourrait-penaliser-15-millions-de-menages-24-09-2013-1734528_23.php|titre=UFC—Que Choisir : Linky pourrait pénaliser 15 millions de ménages »|site=[[Le Point]]|date=24 septembre 2013|consulté=24 septembre 2013}}.</ref>. En réalité, les anciens compteurs ne comportant pas, [[#Fonctionnement|à la différence du Linky]], de [[disjoncteur]] incorporé<ref name="CRE" />{{,}}<ref name="cre/résultexp" />{{,}}<ref>{{lien web|auteur=Fanny Guibert|url=http://www.60millions-mag.com/2017/02/01/linky-brouillard-persistant-autour-du-nouveau-compteur-electrique-10943|titre=Linky : brouillard persistant autour du nouveau compteur électrique|site=60millions-mag.com|éditeur=[[60 millions de consommateurs]]|date=1 février 2017}}.</ref>, ils ne peuvent prendre en compte les dépassements de puissance souscrite (qu'ils soient intentionnels, par exemple par des changements de calibre<ref name="cre/résultexp" /> après déplombage, ou non<ref name="lemonde.fr_24/9/2013">{{lien web|url=https://www.lemonde.fr/economie/article/2013/09/24/l-ufc-que-choisir-denonce-les-couts-caches-du-compteur-intelligent-linky_3483413_3234.html|auteur=Gilles Paris|titre=Linky : l'UFC-Que choisir dénonce les coûts cachés du compteur intelligent|site=[[Le Monde]]|date=24 septembre 2013|consulté le=8 février 2018}}.</ref>) et c'est le disjoncteur raccordement du tableau de l'abonné qui coupe l'alimentation en cas de dépassement de [[courant électrique|courant]] (et non de [[Puissance (physique)#Puissance électrique|puissance]], [[#Contrôle du courant maximum|comme le Linky]])<ref name="CRE" />{{,}}<ref name="cre/résultexp" />.

Ce surcoût d'abonnement représenterait globalement {{nombre|308 millions}} d'euros pour les clients d'EDF<ref name="quechoisir_10/2013" /> sur la base d'une facturation unitaire de {{unité|36 euros}} pour le simple changement de puissance (effectué à distance via le réseau informatique) et qui selon UFC—Que Choisir, pourrait rapporter à EDF {{nombre|724 millions}} d'euros<ref name="quechoisir_10/2013" />{{,}}<ref name="lepoint_24/9/2013" />. Inversement, cinq millions de clients payant un abonnement surestimé par rapport à leur installation peuvent, en connaissant la puissance maximale utilisée, prendre un abonnement moins couteux<ref name="quechoisir_10/2013" />. Selon UFC—Que Choisir, cette surfacturation représenterait {{nobr|35 millions}} d'euros par an<ref name="quechoisir_10/2013" />.

Enedis conteste les éléments communiqués par UFC—Que Choisir notamment sur le coût d'un changement d'abonnement. Depuis la délibération du {{date-|7 juillet 2011}}, la CRE a demandé que {{citation|la prestation de changement de puissance soit réalisée gratuitement par Enedis}}<ref name="CRE" />. Dans sa réponse à l'UFC—Que Choisir, Enedis a en conséquence rappelé que l'entreprise {{citation|respectera le barème de prestations décidé par la CRE}}<ref>[http://www.romandie.com/news/n/_L_UFC_Que_Choisir_denonce_des_frais_caches_de_Linky_ERDF_conteste25240920131333.asp « L'UFC—Que Choisir dénonce des frais cachés de Linky, ERDF conteste »], AFP, site Romandie, 24 septembre 2013, consulté le 11 octobre 2013.</ref>.

Pour la CRE : {{citation|Le compteur Linky offre la même souplesse que les compteurs actuels en cas de dépassement de la puissance souscrite : il ne disjoncte pas plus fréquemment}}<ref name="CRE"/>. De plus, Enedis note que l'UFC a réalisé une étude sur un panel de {{nombre|201 compteurs}} classiques et a extrapolé les résultats à {{nombre|35 millions}} de futurs compteurs communicants, ce qui poserait un problème méthodologique de fond. Le retour d'expérience réalisé sur les {{nombre|300000 compteurs}} Linky actuellement en service (validé par la CRE) montre que les cas de modification d'abonnement n'ont représenté que 0,87 % des situations rencontrées<ref>[http://www.metronews.fr/info/linky-le-nouveau-compteur-edf-mis-en-cause-par-l-ufc-que-choisir/mmix!YuAZBU76add5s/ « Le coût du compteur Linky en question »], ''metronews.fr'', consulté le 25 septembre 2013.</ref>. D'autre part, quelques cas de clients se plaignant de forte augmentation de facture ont été médiatisés sans que la cause soit établie<ref>Murielle Tison-Navez, [http://www.lavoixdunord.fr/132698/article/2017-03-15/apres-l-installation-d-un-compteur-linky-leur-facture-electrique-est-multipliee « Après l’installation d’un compteur Linky, leur facture électrique est multipliée par 3,5 »] ''[[La Voix du Nord]]'', 15 mars 2017.</ref>{{,}}<ref name="ufc_6/7/2017" />.

Dans son rapport annuel 2018, la [[Cour des comptes (France)|Cour des comptes]], tout en ne mettant pas en cause le bien-fondé du projet, critique les conditions de déploiement de Linky trop profitables à Enedis, qui l'assure pour un coût de plus de cinq milliards d’euros entre 2014 et 2024. Un système de tarif différé, mis en place par la Commission de régulation de l'énergie, permet de ne pas imputer immédiatement l'intégralité de cette somme aux abonnés. Le financement est avancé par Enedis qui se remboursera avec intérêts sur la facture des consommateurs lorsque le programme atteindra ses objectifs, à partir de 2021. Cependant, la Cour, analysant la construction de ce tarif, estime qu'Enedis sera bénéficiaire de près de {{unité|500 millions}} d’euros. La Cour relève que {{citation|les gains que les compteurs peuvent apporter au consommateur sont encore insuffisants}}. Le rapport {{Citation|estime que les informations disponibles sont insuffisantes pour permettre aux utilisateurs de connaître leur consommation détaillée}}. En effet, le compteur Linky ne restitue aucune autre information au ménage que sa consommation brute en kilowatt-heure (kWh). Les informations complémentaires sont uniquement à l'initiative des fournisseurs ou des autres acteurs économiques intéressés par son exploitation<ref name=":10" />. Or, pour Georgina Wood et Marcus Newborough, la seule restitution de la consommation d'énergie ne suffit pas à engendrer un changement de consommation d'électricité<ref>Georgina Wood, Marcus Newborough, « Energy-Use Information Transfer for Intelligent Homes : Enabling Energy Conservation With Central and Local Displays », ''Energy and Buildings'', 39 (4), 2007, p. 495-503.

</ref>. Le rapport de la Cour des comptes indique que l’{{Citation|impact sur la consommation d’électricité pourrait être assez faible}}. À la fin de l'année 2017, parmi les usagers disposant d'un compteur Linky, il en recense 1,5 % ayant ouvert un compte afin de connaître leur consommation. La Cour déplore également, de la part de l’État et d’Enedis, concernant la pédagogie et la communication, un {{Citation|défaut de pilotage}}. Ces conclusions sont contestées par la Commission de régulation de l'énergie et Enedis qui dénoncent une analyse erronée de la Cour des comptes<ref name="techniques-ingenieur_7/2/2018" /> car elle néglige les bénéfices résultants des compteurs après leur installation. Pour la Commission de régulation de l'énergie, {{Citation|donner des conditions financières avantageuses et stables à Enedis était une des conditions de la faisabilité du programme}}<ref name="lemonde_7/2/2018">{{lien web|url=https://www.lemonde.fr/economie-francaise/article/2018/02/07/contrats-aides-compteur-linky-politique-vaccinale-les-preconisations-de-la-cour-des-comptes_5252971_1656968.html|auteur= Julia Pascual, François Béguin, Patrick Roger, Nabil Wakim et Bertrand Bissuel|titre=Contrats aidés, compteur Linky, politique vaccinale… Les préconisations de la Cour des comptes|site=[[Le Monde]]|date=7 février 2018|consulté le=7 février 2018}}.</ref>.

Dans une interview sur [[France Info]], le {{date-|7 février 2018}}, Bernard Lassus, directeur du programme Linky chez Enedis répond aux critiques de la Cour des comptes en indiquant que {{citation|ce programme sera neutre pour les consommateurs}}, car il faut prendre en compte les économies qu'ils peuvent faire à l'aide des informations disponibles grâce à ce compteur. Pour ce faire, il invite les abonnés à venir de plus en plus nombreux sur le site de l'entreprise pour se créer un compte, en déclarant que si {{citation|le compteur est communicant, le client est intelligent}} et qu'{{citation|il va pouvoir voir les effets de ses éco-gestes}}, bien que selon lui, cela prendra du temps, si l'on en croit le retour d'expérience des pays bien plus en avance que la France en ce domaine : {{citation|{{unité|600 millions}} de compteurs communicants posés dans le monde et bientôt un milliard}}. Il note également que le rapport de la Cour des comptes n'a pas le même calendrier qu'Enedis, les éléments sur lesquels il se base datant de plus d'un an, tandis qu'à ce jour, {{unité|9 millions}} de compteurs sont posés et qu'il s'en pose {{unité|30000}} par jour. À la question de savoir si Enedis va revoir le mode de financement, il répond que cela est du ressort de la Commission de régulation de l'énergie qui a elle seule ce pouvoir et qu'Enedis, quant à elle, s'en tient strictement au cadre défini par cette commission, lequel inclut des mesures incitatives mais aussi des pénalités financières en cas de non-respect de la qualité et des délais. Sur le fait de savoir si les clients ont besoin de ce type de compteur, Lassus déclare que les compteurs actuels sont obsolètes car ils datent pour la plupart des années 1960, à une époque où la demande d'électricité, le problèmes de ressource énergétique et les contraintes environnementales étaient loin d'être ce qu'elles sont devenues et qu'il est donc nécessaire de s'adapter. Sur le manque d'informations des clients, Lassus déclare qu'Enedis prend en compte ce reproche en faisant de plus en plus de {{citation|communication ciblée}}<ref name="francetvinfo_7/2/2018">{{lien web|url=https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/l-interview-eco/le-cout-du-compteur-linky-sera-neutre-pour-les-consommateurs-promet-le-directeur-du-programme-chez-enedis_2576602.html|auteur=Interview de Bernard Lassus par [[Jean Leymarie (journaliste)|Jean Leymarie]]|titre=Le coût du compteur Linky sera neutre pour les consommateurs promet le directeur du programme chez Enedis|site=[[France Info]]|date=7 février 2018|consulté le=7 février 2018}}.</ref>.

En {{date-|mars 2018}}, une pétition en ligne est lancée par le mensuel ''[[Union fédérale des consommateurs—Que choisir|Que choisir]]'', dénonçant le coût du programme Linky et son faible intérêt pour le consommateur<ref>{{Lien web|titre=Linky: UFC-Que Choisir lance une pétition pour dénoncer le financement des compteurs|url=http://www.lefigaro.fr/conso/2018/03/09/20010-20180309ARTFIG00217-linky-ufc-que-choisir-lance-une-petition-pour-denoncer-le-financement-des-compteurs.php|site=lefigaro.fr|date=10 mars 2018|consulté le=11 mars 2018}}.</ref>. La [[Commission de régulation de l'énergie]] (CRE) a réagi en affirmant que {{citation|son financement sera totalement neutre pour les clients grâce aux nombreux gains que ces compteurs permettront, notamment pour maîtriser la demande d'énergie : au global, leur facture n'en sera pas affectée}}<ref>{{Lien web|langue=fr|format=PDF|titre=Communiqué de presse : Mise au point sur les compteurs Linky|url=http://www.cre.fr/documents/presse/communiques-de-presse/mise-au-point-sur-les-compteurs-linky/consulter-le-communique-de-presse|site=CRE.fr|date=9 mars 2018|consulté le=21 mars 2018}}.</ref>.

Le remboursement est prévu à partir de 2022<ref>https://www.ladepeche.fr/2021/05/31/compteur-linky-les-particuliers-vont-devoir-rembourser-leur-boitier-9577855.php</ref>.

== Notes et références ==
=== Notes ===
{{Références|groupe=alpha}}

=== Références ===
{{Références}}

== Annexes ==
=== Articles connexes ===
* [[Compteur électrique]] et [[Compteur communicant|communicant]]
* [[Réseau électrique intelligent]]
* [[Gazpar]]

=== Liens externes ===
{{Liens}}
* [http://www.enedis.fr/linky-le-compteur-communicant-derdf/ Linky, le compteur communicant d'Enedis], sur le site d'Enedis.
* [http://www.smartgrids-cre.fr/index.php?p=compteurs Site de la Commission de régulation de l'énergie, traitant des compteurs communicants], sur ''smartgrids-cre.fr''.
* {{lien web|url=http://www.enedis.fr/sites/default/files/Sequelec_GP15_Linky_2017_03_01.pdf|titre=Guide pratique à l'usage de la maitrise d'ouvrage de construction – Compteur communicant Linky|site=enedis.fr|éditeur=Fiches et guides SéQuélec – Référence : GP 15|date=mars 2017|format=pdf}}.
* [http://www.enedis.fr/sites/default/files/Enedis-NOI-CPT_54E.pdf Plus d’informations sur la TIC]
* {{pdf}} [https://www.cpchardware.com/download/hw28_linky.pdf Dossier « Linky »], ''[[Canard PC]]'', avril-{{date-|mai 2016}}.

{{Palette|Électrotechnique}}
{{Portail|électricité et électronique|énergie|scepticisme rationnel}}

[[Catégorie:Instrument de mesure électrique]]
[[Catégorie:Distribution de l'énergie électrique]]
[[Catégorie:Électricité de France]]