Voir la source de Marcion

{{Infobox Biographie2
|image=Apostle John and Marcion of Sinope, from JPM LIbrary MS 748, 11th c.jpg
|légende=L'apôtre Jean et Marcion de Sinope, peinture sur vélin, {{s-|XI|e}}, [[Morgan Library and Museum|Pierpont Morgan Library]].
|lieu de naissance=[[Sinop (ville)|Sinope]]
|charte=philosophe}}

'''Marcion''' dit du [[Pont (région)|Pont]] ou de [[Sinop (ville)|Sinope]] (né à Sinope vers [[85]], mort vers [[160]]<ref group="Note">Certains auteurs donnent [[95]]-[[161]] (par exemple {{Harvsp|Vahanian|2008|p=146}}).</ref>) est une personnalité du [[christianisme ancien]] de la fin du {{sp|I|er|et de la première moitié du|II|e}}. Armateur fortuné, il se rend à Rome vers [[140]] où il se distingue par ses prodigalités au sein de la communauté chrétienne de [[Rome]] alors dirigée, selon la tradition, par l'[[épiscope (christianisme)|épiscope]] [[Pie Ier|Pie]].

Se fondant uniquement sur l’[[Saintes Écritures|Écriture]], il développe sa doctrine qui rompt avec la [[Judaïsme|tradition juive]] : du contraste absolu qu'il décèle entre la [[Torah|Loi juive]] et l'[[Évangile]], il conclut à l'existence de deux principes divins — Dieu de colère de la Bible hébraïque et Dieu d'amour de l'Évangile — dont celui des textes chrétiens est le Dieu suprême. Celui-ci est [[Dieu le Père|le père]] de [[Jésus-Christ]] qui est venu pour abroger la [[Tanakh|Bible hébraïque]] et le culte de son démiurge. Pour Marcion, Jésus n'est pas le [[messie]] attendu par les [[Juifs]], ni né de la [[Marie (mère de Jésus)|Vierge Marie]] : il est apparu à la quinzième année du règne de [[Tibère]] sans avoir connu ni naissance ni croissance et sauve l'homme en le rachetant par sa mort.

En outre, Marcion est vraisemblablement le premier à donner au mot {{langue|grc|εὐαγγέλιον}} (euangélion, « bonne nouvelle ») un sens littéraire et à élaborer un « [[canon (Bible)|canon]] » de l’Écriture dont il écarte la [[Torah]] et tout ce qui, dans la [[Nouveau Testament|littérature néotestamentaire]], porte la marque du [[judaïsme]], proposant un texte résumé à l'[[Évangile selon Luc]] et dix des treize [[Épîtres de Paul|épîtres attribuées à Paul]].

En rupture avec la communauté chrétienne de Rome, il fonde sa propre Église à l'organisation solide et concurrente, ce qui lui vaut d'être considéré par la suite comme l'un des premiers [[Hérésie|hérésiarques]] par les auteurs de la « [[Grande Église]] ». Le [[marcionisme]] se développe essentiellement en Orient, en Mésopotamie et en Perse mais aussi en Occident et non sans connaître des dissidences. Persécutées au cours du {{s|IV|e}}, les communautés marcionites disparaissent définitivement au cours du {{s|V|e}}.

== Historiographie antique ==
Les textes de Marcion sont perdus et les éléments le concernant sont connus exclusivement par les écrits de ses adversaires<ref name="Moreschini Norelli 2000, pp. 204-205">{{Harvsp|Moreschini|Norelli|2000|p=204-205}}.</ref> : [[Justin de Naplouse]] dans sa ''Grande Apologie''<ref group="Prim.">[[Justin de Naplouse]], ''I Apologie'', 26,5 ; 58, 1-2.</ref> et de manière indirecte dans ''Syntagma contre les hérésies'' — œuvre aujourd'hui perdue —, à travers les citations qu'en font [[Irénée de Lyon]]<ref group="Prim.">[[Irénée de Lyon]], ''Contre les hérésies'', IV, 6, 2.</ref> puis [[Eusèbe de Césarée]]<ref group="Prim.">[[Eusèbe de Césarée]], ''Histoire de l'Église'', IV, 11, 8.</ref>. Irénée consacre encore à Marcion une notice particulière<ref group="Prim.">Irénée de Lyon, ''Contre les hérésies'', I, 27, 2-4.</ref> et s'y réfère dans de multiples allusions polémiques<ref group="Prim.">Notamment Irénée de Lyon, ''Contre les hérésies'', III, 12, 12 ou IV, 33, 2.</ref>. De nombreuses réfutations antiques sont par ailleurs perdues<ref name="Moreschini Norelli 2000, pp. 204-205"/>.

La source essentielle sur Marcion reste [[Tertullien]]. On a conservé une édition de son ''[[Contre Marcion]]'', datée d'environ 210, où il combat la théologie de Marcion et discute du canon d'Écritures marcionite ou encore de nombreux textes des ''Antithèses'' : ces polémiques ont permis leur reconstitution, parcellaire et fragile, grâce notamment aux travaux d'[[Adolf von Harnack]]<ref name="Moreschini Norelli 2000, pp. 204-205"/>.

Il existe également d'autres mentions de Marcion et de sa théologie dans les ''Stromates'' de [[Clément d'Alexandrie]], dans l’''Elenchos'' du pseudo [[Hippolyte de Rome]]<ref group="Prim.">[[Hippolyte de Rome]], ''Elenchos'', VII, 29-31.</ref> ou encore dans le ''Panarion'' d'[[Épiphane de Salamine]]<ref group="Prim.">[[Épiphane de Salamine]], ''Panarion'', chapitre 42.</ref> qui cite des passages du texte biblique marcionite<ref name="Moreschini Norelli 2000, pp. 204-205"/>. Plus tard, plusieurs auteurs s'attachent à critiquer les développements ultérieurs du [[marcionisme]] : [[Adamantius]] dans son ''Dialogue sur la foi correcte'', [[Éphrem le Syrien]] dans la ''Réfutation en prose de Bardesane, Mani et Marcion'' et enfin [[Eznik de Kolb]] dans ''Sur Dieu''<ref name="Moreschini Norelli 2000, pp. 204-205"/>.

== Biographie ==
Les données biographiques concernant Marcion sont ainsi lacunaires et peu sûres. Il s'agit souvent d'inventions après coup de ses détracteurs<ref name="Moreschini Norelli 2000, pp. 204-205" /> dans un processus où « les chrétiens [doivent] affronter la question de l'authentique tradition sur Jésus et son œuvre ainsi que les critères nécessaires à la définir » et y apportent diverses réponses<ref name="Moreschini Norelli 2000, pp. 207">{{Harvsp|Moreschini|Norelli|2000|p=207}}.</ref>.

=== Origines orientales ===
{{Carte avec géolocalisation|1=Turquie|2=42.03|3=35.15|carte en coin=Mer Noire|largeur=180|légende=Localisation de Sinope sur la carte de l'actuelle Turquie.}}

Marcion serait né vers [[85]] à [[Sinop (ville)|Sinope]]<ref name="AMP 113">{{Harvsp|Armogathe|Montaubin|Perrin|2010|p=113}}.</ref>, port de la [[mer Noire]], et serait d’origine païenne. Suivant la tradition, lorsque Marcion atteint l’âge adulte, son père — un riche armateur — devient « [[évêque]] » de la communauté chrétienne de Sinope, ce qui pour certains chercheurs est douteux, vu que l'épiscopat n'est pas encore établi dans les communautés chrétiennes à cette époque<ref name="Mimouni/Maraval 2007, p.366">{{Harvsp|Mimouni|Maraval|2007|p=366}}.</ref>, mais ce qui pour d'autres est plausible<ref name="Ehrman 2003, p.104">{{Harvsp|Ehrman|2003|p=104}}.</ref>. D'après [[Hippolyte de Rome|Hippolyte]], ce dernier l'aurait chassé pour avoir tenté de séduire une vierge, dans une métaphore de l'hérétique qui tente de corrompre l'Église vierge<ref name="Moreschini Norelli 2000, pp. 204-205"/>. Il part alors pour [[Izmir|Smyrne]]<ref name="AMP 113"/>.

[[Tertullien]] fait du jeune Marcion un disciple d'[[Épicure]] ou encore un [[stoïcisme|stoïcien]].

D'autres indications légendaires mettent Marcion en relation avec [[Papias d'Hiérapolis|Papias]], l'[[Jean (apôtre)|apôtre Jean]] ou encore [[Polycarpe de Smyrne|Polycarpe]] qui l'aurait déjà affronté comme le « premier-né de Satan »<ref name="Moreschini Norelli 2000, pp. 204-205"/>. Ce n'est qu'à partir de son arrivée à Rome que Marcion sort quelque peu de la légende<ref name="Moreschini Norelli 2000, pp. 204-205"/>.

=== Séjour à Rome ===
Armateur fortuné, Marcion se rend à [[Rome]] vers l’an [[140]], où il intègre la communauté chrétienne, alors dirigée selon la tradition par l'[[épiscope (christianisme)|épiscope]] [[Pie Ier|Pie]]<ref name="Mimouni/Maraval 2007, p.366" />. Marcion y a pour maître un certain [[Cerdon (gnostique)|Cerdon]], un personnage dont on ne sait presque rien et sur lequel il semble que les hérésiologues aient projeté la doctrine de Marcion<ref name="Moreschini Norelli 2000, p. 205">{{Harvsp|Moreschini|Norelli|2000|p=205}}.</ref>.

Celui-ci semble rapidement populaire dans la communauté de Rome. Il y propose un livre qui est en quelque sorte le précurseur du ''[[Nouveau Testament]]'', une appellation qui à l'époque n'existe pas — et dont Marcion est peut-être l'auteur<ref name="Kinzig 1994">{{Harvsp|Kinzig|1994||p=519-544}}.</ref> —, pas plus que la collection connue sous ce nom<ref name="Räisänen 2008, p. 115">{{Harvsp|Räisänen|2005|p=115}}.</ref>. En plus d'une introduction de sa main, ce livre est composé de deux parties : un ''apostolicon'', qui comprend un certain nombre de lettres de [[Paul de Tarse]], et un ''evangelion'', correspondant à ce que l'on connaît désormais comme l’''[[Évangile selon Luc]]'', amputé des premiers chapitres<ref name="Mimouni/Maraval 2007, p.367">{{Harvsp|Mimouni|Maraval|2007|p=367}}.</ref> jusque 4, 32<ref group="Prim.">{{BFR|Lc|1-4}}.</ref>.

En outre, Marcion se distingue par ses prodigalités en faisant notamment cadeau de l'énorme somme de {{nombre|200000}} [[sesterce]]s<ref name="Mimouni/Maraval 2007, p.366"/>.

La communauté de Rome est en proie à de nombreuses dissensions théologiques et, en [[142]], suivant la Tradition, [[Cerdon (gnostique)|Cerdon]] et [[Valentin (gnostique)|Valentin]] sont exclus de la communauté romaine par l'[[épiscope (christianisme)|épiscope]] [[Hygin (pape)|Hygin]].

=== Rupture ===
Marcion défend au sein de la communauté romaine l'inconciliabilité radicale qu'il voit entre la révélation de [[Jésus de Nazareth|Jésus]] et celle du [[judaïsme]]<ref name="Mimouni/Maraval 2007, p.366"/> ainsi qu'il semble l'avoir développée dans ses ''Antithèses'' qui devaient également contenir des exégèses des textes qu'il retenait pour son canon<ref name="Moreschini Norelli 2000, pp. 207" />. Il défend ce point de vue devant un collège de [[presbytre]]s<ref name="Mimouni/Maraval 2007, p.366"/> dirigé alors par l'épiscope [[Pie Ier|Pie]], à une époque que {{Incise|suivant Tertullien<ref group="Prim.">Tertullien, ''Contre Marcion'', 1, 19.</ref>}} les marcionites datent précisément « 115 ans et six-mois et demi » après l'« apparition de Jésus », la quinzième année du règne de Tibère, soit en 144 de notre ère<ref name="Räisänen 2005, p. 104">{{Harvsp|Räisänen|2005|p=104}}.</ref>.

Marcion entre alors en rupture<ref name="Roessli 2008">{{Harvsp|Roessli|2008|loc=1}}.</ref> avec une partie de la communauté romaine, exclu ou parti de lui-même — le point fait débat<ref>{{Harvsp|Le Mayeur|2000|p=184}}.</ref>.

Il ne quitte peut-être pas Rome pour autant puisque, selon certaines traditions, il y aurait été encore établi comme maître, enseignant ses propres doctrines pendant l’épiscopat d’[[Anicet (pape)|Anicet]] (vers [[155]]-[[166]])<ref>Suivant par exemple [[Irénée de Lyon]], cf. {{Harvsp|Lampe|2006|p=241}}.</ref>.

=== Fondation de l'Église marcionite ===
Après son excommunication de la communauté romaine, qui semble lui avoir rendu ses {{nombre|200000}} sesterces, Marcion fonde rapidement, peut-être grâce à ces énormes moyens<ref name="Lampe 2006, p.250">{{Harvsp|Lampe|2006|p=250}}.</ref>, sa propre Église qu'il présente comme une création du « Dieu Bon », suivant sa théologie<ref name="Mimouni/Maraval 2007, p.368">{{Harvsp|Mimouni|Maraval|2007|p=368}}.</ref>. Celle-ci est dotée d'une solide organisation tant sur le plan hiérarchique que liturgique, ce qui lui amène un grand succès : selon [[Justin de Naplouse]], dix ans après son exclusion, celle-ci s'étend sur la totalité de l'empire<ref name="Mimouni/Maraval 2007, p.368"/>.

Cette rupture et le succès de cette véritable « contre-Église » lui valent d'être considéré par la suite comme l'un des premiers [[hérésie|hérésiarques]] {{Incise|avec [[Simon le Magicien]] et son disciple [[Ménandre (gnostique)|Ménandre]]<ref name="Lampe 2006, p.250"/>}} par les auteurs de la « Grande Église » qui se répandent à son encontre en de nombreux écrits polémiques<ref name="Mimouni/Maraval 2007, p.368"/>. À la fin du {{s-|IV|e}}, [[Jérôme de Stridon]] le qualifie encore d'« esprit passionné et très instruit » (''ardens ingenii et doctissimus'')<ref group="Prim.">[[Jérôme de Stridon]], ''Commentaires sur Osée'', II, 10.</ref> : vécu comme une menace pour la proto-orthodoxie naissante, Marcion n'en est pas moins l'un des penseurs et écrivains chrétiens les plus importants du christianisme des premiers siècles<ref name="Ehrman 2003, p.103">{{Harvsp|Ehrman|2003|p=103}}.</ref>.

Il n’existe aucune preuve qu’il ait quitté — ou non — la ville de Rome où il meurt peut-être, entre [[161]] et [[168]] ; en tout état de cause, on n’entend plus parler de lui sous le règne de [[Marc Aurèle]]. [[Adolf von Harnack]] estimait pour sa part que Marcion, après avoir quitté le Pont, avait enseigné en [[Asie Mineure]].

Quoi qu'il en soit, l'Église marcionite se développe tant en Orient, en Mésopotamie et en Perse — où elle précède le [[manichéisme (religion)|manichéisme]] — qu'en Occident où elle ne recule qu'à partir du milieu du {{s-|III}} à la suite de répressions. Elle connaît par ailleurs des dissidences. Au {{s-|V|e}}, des communautés marcionites sont encore attestées en Syrie<ref name="Mimouni/Maraval 2007, p.369">{{Harvsp|Mimouni|Maraval|2007|p=369}}.</ref>.

== Doctrine ==
[[Fichier:POxy.v0024.n2383.recto.jpg|thumb|[[Papyri d'Oxyrhynque|<math>\mathfrak{P}</math><sup>69</sup>]], {{s-|III|e}}, contenant des fragments de l’''Évangile selon Luc'', peut-être dans sa version marcionite<ref>{{Harvsp|Clivaz|2005|p=420}}.</ref>.]]

Marcion entend se fonder uniquement sur l’[[Écriture]] mais s'appuie essentiellement sur l’[[Évangile selon Luc]]<ref group="Note">[[Tertullien]] écrit dans son ''Contre Marcion'' (livre IV, V) : « Le fait est donc établi : ces Évangiles étaient entre les mains des Églises. […] En effet, s'il est vrai que les écrits apostoliques nous soient parvenus dans leur intégrité, et que l’Évangile de Luc, maintenant entre nos mains, soit si bien d'accord avec eux, qu'il subsiste avec eux dans les Églises, il faut en conclure que l’Évangile de Luc nous est arrivé intact, jusqu'au sacrilège de Marcion » {{lire en ligne|lien=http://www.tertullian.org/french/g1_06_adversus_marcionem4.htm|texte=lire en ligne sur Tertullian.org|date=30 décembre 2014}}.</ref> {{Incise|dont il élimine ce qui se rapporte à la généalogie, la nativité, le baptême et la tentation au désert du Christ<ref name="Mimouni/Maraval 2007, p.367"/>}}, sur dix épîtres de [[Paul de Tarse|Paul]]<ref group="Note">Il ne retenait pas celles à Timothée ([[Première épître à Timothée|première]] et [[Deuxième épître à Timothée|deuxième]]) et [[Épître à Tite|celle à Tite]]. En revanche, il mentionnait une [[Épître aux Laodicéens]], aujourd'hui perdue.</ref> et rejette en bloc la [[Tanakh|Bible hébraïque]] comme écriture inspirée<ref name="Mimouni/Maraval 2007, p.367"/>{{,}}<ref>[[David Nirenberg]] : ''Antijudaïsme : Un pilier de la pensée occidentale'', chap. 3, 2023, Éd. [[Labor et Fides]], {{ISBN|978-2830917994}}</ref>.

La doctrine de Marcion rompt avec la tradition juive : du contraste absolu {{Incise|qu'il décèle dans les [[épîtres de Paul]]}} entre la [[Torah|loi juive]] et l'[[Évangile]], il conclut à l'existence de deux principes divins<ref name="Mimouni/Maraval 2007, p.366"/>. Marcion dénie ainsi la continuité entre la Bible hébraïque et le nouveau message ainsi qu'il distingue le Dieu créateur qui serait un Dieu de colère et, supérieur à ce dernier, le Dieu de bonté apparu dans l'Évangile qui serait un Dieu d'amour<ref name="Mimouni/Maraval 2007, p.366"/>. Ce dernier est [[Dieu le Père|le Père]] de [[Jésus-Christ]] qui est venu pour abroger la Bible hébraïque et le culte de son démiurge<ref name="Mimouni/Maraval 2007, p.367" />.

Pour Marcion, Jésus n'est pas le [[messie]] attendu par les Juifs, ni né de la [[Marie (mère de Jésus)|Vierge Marie]]. Il apparaît à la quinzième année du règne de [[Tibère]] sans avoir connu ni naissance ni croissance<ref name="Mimouni/Maraval 2007, p.367"/> mais il sauve l'homme en le rachetant par sa mort<ref name="Mimouni/Maraval 2007, p.368" />.

Marcion est ainsi le premier à donner au mot {{langue|grc|εὐαγγέλιον}} (euangélion, « bonne nouvelle ») un sens littéraire<ref name="Kaestli 2008, p.487">{{Harvsp|Kaestli|2008|p=487}}.</ref> — estimant que lorsque [[Paul de Tarse|Paul]] mentionne dans ses [[Épîtres de Paul|épîtres]] « l'Évangile », il se réfère à un ouvrage particulier<ref name="Kaestli 2008, p.487" /> — et à élaborer un « [[canon (Bible)|canon]] » de l’Écriture<ref name="Mimouni/Maraval 2007, p.367"/> dont l'influence sur la formation du [[canon (Bible)|canon]] du [[Nouveau Testament]] tel qu'il est connu actuellement est débattue<ref name="Räisänen 2008, p. 115"/> ; néanmoins, s'il n'en est pas la cause première, au moins a-t-il probablement accéléré le processus<ref name="Kaestli 2008, p.488">{{Harvsp|Kaestli|2008|p=488}}.</ref>. Par ailleurs, les rapports de Marcion ou l’apparentement de sa doctrine avec les [[Gnosticisme|gnostiques]] sont également l'objet de débats parmi les chercheurs<ref name="Mimouni/Maraval 2007, p.366"/>.

=== Canon marcionite ===
{{Article détaillé|Canon biblique|Marcionisme}}
Marcion est le premier auteur chrétien attesté à accorder une autorité théologique exclusive aux seuls textes chrétiens<ref name="Harry Gamble, 2012, p.168">{{Harvsp|Gamble|2012|p=168}}.</ref>.

Il semble également avoir été le premier à avoir rassemblé une collection d’écrits d’origine [[apôtre|apostolique]], qui comportait trois parties : l’''Evangelion'', les ''Épîtres'', et les ''Antithèses'', ces dernières étant perdues. [[Tertullien]], farouche contempteur du [[marcionisme]], explique qu'elles comportaient deux parties : une partie historique et dogmatique, montrant comment, selon Marcion, le pur Évangile s’était altéré, et une partie exégétique. Selon Marcion, les textes originaux ont été contaminés par des ajouts, des réécritures ou des gloses qui les entachent<ref name="Harry Gamble, 2012, p.168"/>.

Marcion opère ainsi un travail d'exégèse pour parvenir à la reconstitution critique d'un texte originel, principe de critique littéraire qui n'est pas rare dans les démarches éditoriales à cette époque durant laquelle les textes chrétiens demeurent relativement instables et sujets à révisions<ref name="Harry Gamble, 2012, p.168"/> : si elle est sans mesure avec la critique moderne, son approche des textes s'inscrit néanmoins largement dans la tradition de la critique philologique propre à l’Antiquité gréco-romaine, une époque où les conditions de production et de transmission des textes ne sont jamais garanties<ref name="Harry Gamble, 2012, p.169">{{Harvsp|Gamble|2012|p=169}}.</ref>.

{{Encadré| largeur = 300px|titre   =« Nouveau Testament »
| contenu =L'expression « Nouveau Testament » n'apparaît qu'à la fin du {{s-|II|e}}, n'est que rarement utilisée pour désigner les écrits chrétiens et semble remonter à Marcion. Tertullien<ref group="Prim.">Tertullien, ''De praescriptione haereticorum'', 30, 8-10.</ref> en atteste l'usage par ce dernier qui aurait ainsi désigné ses propres ''Écritures'' et ce n'est qu'avec prudence que les théologiens de l'orthodoxie l'utilisaient alors<ref name="Kinzig 1994"/>.}}

Pour sa part, Marcion rejette donc radicalement la [[Tanakh|Bible judaïque]] et ne retient que l’[[Évangile selon Luc]], et dix [[épîtres de Paul]]  : [[Épître aux Galates|Galates]], [[Première épître aux Corinthiens|1]] et [[Deuxième épître aux Corinthiens|2 Corinthiens]], [[Épître aux Romains|Romains]] de 1 à 14, [[Première épître aux Thessaloniciens|1]] et [[Deuxième épître aux Thessaloniciens|2 Thessaloniciens]], [[Épître aux Éphésiens|Éphésiens]], [[Épître aux Colossiens|Colossiens]], [[Épître aux Philippiens|Philippiens]] et [[Épître à Philémon|Philémon]]. Il les épure de tout ce qu'il considère comme éléments ou interpolations judaïsants, non sans se référer abondamment aux écrits judaïques anciens pour les dénoncer<ref name="Mimouni/Maraval 2007, p.367"/>. Par exemple, son Évangile selon Luc ne débute qu'en 4, 32 {{Incise|après l'épisode d'une naissance miraculeuse du Christ mêlant des éléments de 3, 1 et 4, 31-32<ref>{{Harvsp|Huggins|2000|p=856}}.</ref>}}  et les épîtres aux Romains et aux Galates sont expurgées des promesses faites à Abraham<ref name="Mimouni/Maraval 2007, p.367"/>. On ignore d'ailleurs pour quelle raison précise c'est le texte lucanien que Marcion a retenu : peut-être suivait-il ainsi la tradition qui faisait de Luc un disciple direct de Paul ou plus simplement n'en connaissait-il pas d'autre<ref name="Greschat 2013, p.90">{{Harvsp|Greschat|2013|p=90}}.</ref>. Mais en tout état de cause, il entend éliminer tout ce qui pourrait laisser ouverte la possibilité d'assimilation ou d'identité du « Dieu amour » à celui de la Bible hébraïque<ref name="Mimouni/Maraval 2007, p.367"/>.

S'il retouche des textes, en particulier ceux où Jésus de Nazareth est identifié au Dieu des textes juifs, ces changements apparaissent moins nombreux et moins importants qu'on l'a longtemps pensé, et certaines des adaptations que l'on croyait de sa main lui préexistaient vraisemblablement<ref name="Harry Gamble, 2012, p.168"/>. Cette accusation de retoucher les textes formulée par les contempteurs de Marcion se retrouve d'ailleurs chez celui-ci à l'encontre de ses contradicteurs orthodoxes et, quoi que Marcion ait retiré — ou non — des textes en sa possession, il n'y a rien ajouté, une démarche qui semble accréditer la sincérité de ses intentions exégétiques : retrouver un texte original exempt de corruption et non pas créer un nouvel Évangile<ref name="Räisänen 2008, p. 115"/>.

=== Théologie ===

C'est dans ses ''Antithèses'', aujourd'hui disparues, que Marcion développait ses théories théologiques qui entendaient montrer l'inconciliabilité entre les révélations de la Bible juive et celles de l'Évangile<ref name="Moreschini Norelli 2000, pp. 207" /> dans lequel apparaît le Dieu suprême qui ne s'est révélé nulle part ailleurs que dans ce dernier. La [[théologie]] marcionite est ainsi une manière de [[dualisme (religion)|dualisme]] qui, développant l'opposition paulinienne de la Loi juive à l'Évangile qui aurait été mal comprise, conclut à l'existence de deux principes divins<ref name="Moreschini Norelli 2000, p. 206">{{Harvsp|Moreschini|Norelli|2000|p=206}}.</ref> : d'une part le Dieu juste et colérique de la Bible judaïque et, de l'autre, le Dieu d'amour et de miséricorde de l'Évangile<ref name="Mimouni/Maraval 2007, p.366"/>.

Pour Marcion, le Démiurge des textes judaïques, créateur du monde sensible et de l'humanité, est un Dieu sévère, coléreux et vindicatif, qui rend durement la justice au nom de sa Loi mais n'est pas pour autant malfaisant. Ce Dieu se choisit un peuple, Israël, lui donne la Loi et lui promet un Messie<ref name="Simon et Benoît 1994, p.153">{{Harvsp|Simon|Benoît|1994|p=153}}.</ref>. Cependant, il a créé un monde imparfait où existent les plantes empoisonnées, les insectes ou les scorpions qui, avec la sexualité {{Incise|qui répugne à Marcion}} témoignent de son incompétence. Les préceptes despotiques qu'il a imposés à l'homme, une créature faible et mortelle, ont avili ce dernier, le promettant aux châtiments cruels<ref name="Mimouni/Maraval 2007, p.366"/>. Le [[Tanakh]] reste valable comme révélation de ce Dieu juste et créateur, mais limité et étranger à l'amour<ref name="Simon et Benoît 1994, p.153"/>. Radicalement inférieur au Dieu de l'Évangile, il est d'ailleurs amené à disparaître<ref name="Mimouni/Maraval 2007, p.367"/>.

Le Dieu bon de l'Évangile est le Dieu suprême, extérieur au monde, sans les limitations du Dieu de la matière<ref name="Simon et Benoît 1994, p.153"/>. Étranger à la Loi, à ses transgressions et donc au péché, il n'a pas créé le mal : c'est un Dieu d'amour et de miséricorde plus que de justice<ref name="Mimouni/Maraval 2007, p.367"/>. Pris de compassion pour les humains écrasés par leur Créateur, le Dieu suprême décide de les sauver et envoie son propre fils Jésus-Christ — qui n'est pas le Messie attendu par les Juifs —, « pour libérer les hommes du monde et de son Dieu, pour faire d'eux les enfants d'un Dieu nouveau et étranger »<ref name="Mimouni/Maraval 2007, p.367"/>.

Le Fils {{Incise|qui ne connaît ni naissance ni croissance}} se manifeste à travers une figure humaine non charnelle car, pour Marcion et à l'instar de croyances [[Docétisme|docètes]], la chair est fondamentalement mauvaise<ref name="Mimouni/Maraval 2007, p.368"/>. Celui-ci est soumis par son Créateur au supplice de la croix et, par sa mort<ref name="Mimouni/Maraval 2007, p.368"/>, sauve les hommes en les rachetant à ce dernier, leur propriétaire légitime<ref name="Moreschini Norelli 2000, p. 206"/>. Cet achat salvifique fait des humains des enfants adoptifs du Dieu amour<ref name="Mimouni/Maraval 2007, p.368"/>, qui doivent accepter cette adoption par la foi en Jésus et l'Évangile afin d'accéder à la félicité dans le royaume du Dieu suprême<ref name="Moreschini Norelli 2000, p. 206"/>. Avant de retourner lui-même auprès de son Père, le Christ de Marcion envoyé dans l'[[enfers grecs|Hadès]] (les enfers) par son créateur y sauve les hommes — [[Caïn]], [[Coré (Bible)|Coré]], les [[Sodome|Sodomites]], les Égyptiens, les païens… — qui s'étaient opposés au Dieu hébraïque mais croient dans le Dieu bon<ref name="Mimouni/Maraval 2007, p.368"/>, tandis qu'il y laisse les ancêtres comme [[Noé (patriarche)|Noé]] ou [[Abraham]] qui, trop liés à leur Créateur, refusent l'invitation rédemptrice du Christ<ref name="Räisänen 2008, p. 106">{{Harvsp|Räisänen|2005|p=106}}.</ref>. C'est une fois parvenu au Ciel que Jésus communique à [[Paul de Tarse|Paul]] l'« Évangile authentique » au moment de sa vocation, un texte original ensuite corrompu par des interpolations de judaïsants, qui livrent l'Église tout entière à l'erreur<ref name="Moreschini Norelli 2000, p. 206"/>.

=== Rapport avec le gnosticisme ===
Le rapport de Marcion au [[gnosticisme]] est fort débattu. La Tradition en faisait un disciple d'un gnostique nommé Cerdon<ref name="Mimouni/Maraval 2007, p.366"/> mais un auteur comme [[Celse (philosophe)|Celse]] distinguait dans son ''[[Discours véritable]]'' les marcionites des gnostiques<ref>{{Harvsp|Levieils|2007|p=150}}.</ref>. Les études de von Harnack ont proposé un Marcion éloigné du gnosticisme mais depuis, cette position est contestée et le débat reste ouvert<ref name="Mimouni/Maraval 2007, p.366"/>.

En tout état de cause, s'il existe bien des traits communs entre Marcion et certaines doctrines gnostiques, il existe de nombreuses différences sur le plan de la doctrine. Pour Marcion, c'est la foi (''pistis'') {{Incise|et non la [[gnose]] (''gnosis'')}} qui joue le rôle principal<ref name="Mattei 2008, p.188">{{Harvsp|Mattei|2008|p=188}}.</ref>, à telle enseigne qu'on a parlé d'un « paulinisme exacerbé »<ref name="Mattei 2008, p.189">{{Harvsp|Mattei|2008|p=189}}.</ref>. Et sur le plan exégétique, réfutant, à la différence des gnostiques, toute mythologie concernant le monde divin, Marcion entend se fonder exclusivement sur l’Écriture<ref name="Mimouni/Maraval 2007, p.366"/>. Néanmoins, une partie de la recherche actuelle décèle des influences [[encratites]], [[antilégalisme|antilégalistes]]<ref group="Note">Doctrine chrétienne fondée sur la distinction paulinienne entre la foi et la Loi.</ref> et [[docétisme|docètes]] dans le marcionisme, autant de traits qui tendent à le rapprocher du gnosticisme chrétien<ref name="Mattei 2008, p.189"/>.

== Postérité ==
Si l'indéniable succès obtenu par les capacités d'organisation de Marcion et l'attraction exercée par sa doctrine sont relativement brefs en Occident, ils sont nettement plus durables en Orient, où les marcionites sont encore fort présents au cours du {{s-|V|e}} : ce n'est qu'à la suite de persécutions impériales recherchant l'unité religieuse de l'empire autour d'une orthodoxie chrétienne qu'ils disparaissent ou s'intègrent à la « Grande Église »<ref name="Moreschini Norelli 2000, pp. 208">{{Harvsp|Moreschini|Norelli|2000|p=208}}.</ref>.

La diffusion de la doctrine en Orient est attestée par le fait que l'historien perse des religions [[Muhammad al-Shahrastani|al-Chahrastani]], au {{XIIe siècle}}, lui consacre un développement dans son ''Kitāb'' ''al''–''Milal oua’l''-''Nihal'' (« Livre des religions et des sectes»). Le théologien musulman [[Abdel al Jabbar Ibn Ahmad|Abd al-Jabbar]], dans son ''Kitāb al-Ousṣoūl al-khamsah'', réfute le marcionisme au nom du monothéisme. Les deux auteurs voient la théorie de Marcion comme une forme de dualisme auquel un troisième élément a été ajouté : lumières et ténèbres sont les deux principes dont le mélange est rendu possible par un troisième<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=ʻAbd al-Raḥmān|nom1=Badawī|titre=Histoire de la philosophie en Islam|passage=229-232|éditeur=J. Vrin|date=1972|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=I0ANAAAAIAAJ&newbks=0&printsec=frontcover&hl=fr|consulté le=2022-04-25}}</ref>.

Au {{s-|XX|e}}, il est récupéré par les idéologues nazis qui apprécient son [[antijudaïsme]]. Ainsi pour [[Alfred Rosenberg]] :
:« En 150, le Grec Marcion défend l'idée nordique d'un ordre du monde reposant sur une tension organique et des hiérarchies, en opposition avec la représentation sémitique d'une puissance divine arbitraire et de son despotisme sans limite. Pour cette raison il rejette aussi le « livre de la loi » d'une telle « divinité », c'est-à-dire l'ancien testament hébreu. » (''[[Le Mythe du vingtième siècle]]'', p. 71).

Selon [[Béatrice de Varine]], la doctrine de Marcion a laissé des traces dans les mentalités jusqu'à nos jours<ref>Béatrice de Varine, [https://books.google.fr/books?id=hfL3CwAAQBAJ&pg=PT83&lpg=PT83&dq=marcionisme+%22bassin+m%C3%A9diterran%C3%A9en%22&source=bl&ots=65EBCe4xRB&sig=MaimkeR1akN4ueEKj1buFDqx90g&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwie_pavpcTYAhUKchQKHT0HDsQQ6AEIWjAP#v=onepage&q=marcionisme%20%22bassin%20m%C3%A9diterran%C3%A9en%22&f=false Juifs et chrétiens, repères pour dix-neuf siècles d'histoire], Desclée de Brouwer</ref>.

== Notes et références ==
=== Notes ===
{{Références|groupe="Note"}}

=== Références ===
==== Sources primaires ====
{{Références|groupe="Prim."}}

==== Autres sources ====
{{Références}}

== Voir aussi ==
{{Autres projets|commons=Category:Marcion}}
=== Articles connexes ===
* [[Antijudaïsme]]
* ''[[Contre Marcion]]''
* [[Marcionisme]]
* [[Paul de Tarse]]
* ''[[Le Mythe du vingtième siècle]]''

=== Bibliographie ===
==== Ouvrages généralistes ====
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Jean-Robert|nom1=Armogathe|lien auteur1=Jean-Robert Armogathe|prénom2=Pascal|nom2=Montaubin|prénom3=Michel-Yves|nom3=Perrin|directeur3=oui|titre=Histoire générale du christianisme|volume=I|titre volume=Des origines au {{s-|XV|e}}|lieu=Paris|éditeur=[[Presses universitaires de France]]|année=2010|pages totales=1317|isbn=978-2-13-052292-8}}.
* {{Chapitre|langue=en|prénom1=John J.|nom1=Clabeaux|titre chapitre=Marcion|auteurs ouvrage=David Noel Freedman (dir.)|titre ouvrage=The Anchor Bible Dictionary|éditeur=Doubleday|année=1992|volume=4|passage=514-516}}.
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Bart D.|nom1=Ehrman|lien auteur1=Bart D. Ehrman|titre=The Lost Christianities|sous-titre=The Battles for Scripture and the Faiths We Never Knew|lieu=New York|éditeur=[[Oxford University Press]]|année=2003|pages totales=294|isbn=0-19-514183-0}}.
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=David Noel|nom1=Freedman (éd.)|titre=Eerdmans Dictionary of the Bible|éditeur=Eerdmans Publishing|année=2000|pages totales=1425|isbn=978-90-5356-503-2|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=qRtUqxkB7wkC&printsec=frontcover}}.
** {{Chapitre|langue=en|prénom1=Ronald V.|nom1=Huggins|titre chapitre=Marcion (Gospel of)|auteurs ouvrage=David Noel Freedman (éd.)|titre ouvrage=Eerdmans Dictionary of the Bible|éditeur=Eerdmans  Publishing|année=2000|isbn=9789053565032|passage=855-856}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|langue originale=en|prénom1=Harry|nom1=Gamble|titre=Livres et lecteurs aux premiers temps du christianisme|sous-titre=Usage et production des textes chrétiens antiques|lieu=Genève/Paris|éditeur=[[Labor et Fides]]|année=2012|pages totales=346|isbn=978-2-8309-1464-1|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=oGOdWXxix6EC&printsec=frontcover}}.
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Peter|nom1=Lampe|titre=Christians at Rome in the First Two Centuries|sous-titre=From Paul to Valentinus|éditeur=Continuum|année=2006|pages totales=528|isbn=978-0-8264-8102-3|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=vOoxGmc1DGAC&printsec=frontcover}}.
* {{Ouvrage|prénom1=Alain|nom1=Le Boulluec|lien auteur1=Alain Le Boulluec|titre=La notion d'hérésie dans la littérature grecque {{sp-|I|e|-|II|e|s}}|volume=I|titre volume=De Justin à Irénée|éditeur=[[Brepols]]|année=1985|pages totales=662|isbn=978-2-85121-069-2}}.
* {{Ouvrage|prénom1=Alain|nom1=Le Boulluec|lien auteur1=Alain Le Boulluec|titre=La notion d'hérésie dans la littérature grecque {{sp-|I|e|-|II|e|s}}|volume=II|titre volume=Clément d'Alexandrie et Origène|éditeur=[[Brepols]]|année=1985|isbn=978-2-85121-070-8}}.
* {{Ouvrage|prénom1=Jean-Marie|nom1=Le Mayeur|et al.=oui|titre=Histoire du christianisme|tome=1|titre volume=Le nouveau peuple (des origines à 250)|éditeur=Desclée|année=2000|isbn=978-2-7189-0631-7}}.
* {{Ouvrage| langue=fr| prénom1=Daniel| nom1=Marguerat| lien auteur1=Daniel Marguerat| directeur1=Daniel Marguerat| titre=Introduction au Nouveau Testament| sous-titre=Son histoire, son écriture, sa théologie| lieu=Genève/Paris| éditeur=[[Labor et Fides]]| année=2008| numéro d'édition=4| pages totales=547| isbn=978-2-8309-1289-0| lire en ligne=https://books.google.com/books?id=M5bPw5GvVWkC&printsec=frontcover}}.
** {{Chapitre|prénom1=Jean-Daniel|nom1=Kaestli|lien auteur1=Jean-Daniel Kaestli|titre chapitre=Histoire du canon du Nouveau Testament|auteurs ouvrage=Daniel Marguerat (dir.)|titre ouvrage=Introduction au Nouveau Testament|sous-titre ouvrage=Son histoire, son écriture, sa théologie|éditeur=Labor et Fides|numéro d'édition = 4|année= 2008| isbn=978-2-8309-1289-0|passage=486-493}}.
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Antti|nom1=Marjanen|responsabilité1=éd.|prénom2=Petri|nom2=Luomanen|responsabilité2=éd.|titre=A Companion to Second-Century Christian 'Heretics'|lieu=Leiden|éditeur=Brill|année=2005|pages totales=385|isbn=90-04-14464-1}}.
** {{Chapitre|langue=en|prénom1=Heikki|nom1=Räisänen|titre chapitre=Marcion|auteurs ouvrage=Antti Marjanen et Petri Luomanen (éds.)|titre ouvrage=A Companion to Second-Century Christian 'Heretics'|éditeur=Brill|année=2005|isbn=90-04-14464-1|passage=110-124}}.
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Ian S.|nom1=Markham|directeur1=oui|titre=The Student’s Companion to the Theologians|éditeur=Blackwell Publishing|année=2013|pages totales=1008|isbn=978-1-4051-3507-8|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=Op9Y3UqIWU8C&printsec=frontcover}}.
** {{Chapitre|langue=en|prénom1=Katharina|nom1=Greschat|titre chapitre=Marcion (''c.''85-''c.''160)|auteurs ouvrage= Ian S. Markham (éd.)|titre ouvrage=The Student’s Companion to the Theologians|éditeur=Blackwell Publishing|année=2013|isbn=978-1-4051-3507-8|passage=89-92}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Paul|nom1=Mattei|lien auteur1=Paul Mattéi|titre=Le christianisme antique de Jésus à Constantin|lieu=Paris|éditeur=[[Armand Colin]]|année=2008|pages totales=318|isbn=978-2-200-35123-6}}.
* {{Ouvrage|prénom1=Simon Claude|nom1=Mimouni|lien auteur1=Simon Claude Mimouni|prénom2=Pierre|nom2=Maraval|lien auteur2=Pierre Maraval (historien)|titre=Le christianisme des origines à Constantin|lieu=Paris|éditeur=[[Presses universitaires de France]]|collection=Nouvelle Clio|année=2007|pages totales=528|isbn=978-2-13-052877-7}}.
* {{Ouvrage|prénom1=Claude|nom1=Mondésert|lien auteur1=Claude Mondésert|titre=Le monde grec ancien et la Bible|éditeur=Beauchesne|année=1984|pages totales=422|isbn=978-2-7010-1088-5|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=fG-J_4CbtDwC&printsec=frontcover}}.
* {{Ouvrage|prénom1=Claudio|nom1=Moreschini|prénom2=Enrico|nom2=Norelli|lien auteur2=Enrico Norelli|titre=Histoire de la littérature chrétienne ancienne grecque et latine|volume=I|titre volume=De Paul à l'ère de Constantin|éditeur=[[Labor et Fides]]|année=2000|pages totales=510|isbn=978-2-8309-0942-5|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=dOfCplxDzmwC&printsec=frontcover}}.
* {{Ouvrage|prénom1=Marcel|nom1=Simon|lien auteur1=Marcel Simon|prénom2=André|nom2=Benoît|lien auteur2=André Benoit|titre=Le judaïsme et le christianisme antique|sous-titre=d'Antiochus Épiphane à Constantin|éditeur=[[Presses universitaires de France]]|année=1994|pages totales=360|isbn=978-2-13-045723-7}}.
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Gabriel|nom1=Vahanian|titre=Praise of the secular|lieu=Charlottesville|éditeur=University of Virginia Press|année=2008|pages totales=155|isbn=978-0-8139-2701-5|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=CMf3ISTpp5sC&printsec=frontcover}}.

==== Ouvrages spécialisés ====
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Edwin Cyrill|nom1=Blackman|titre=Marcion and his Influence|lieu=Londres|éditeur=SPCK Press|année=1948}}.
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Joseph|nom1=Hoffmann|titre=Marcion, On the Restitution of Christianity|sous-titre=An Essay on the Development of Radical Paulinist Theology in the Second Century|lieu=Atlanta|éditeur=Scholars Press|année=1984|pages totales=329|isbn=978-0-89130-638-2|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=9-PYAAAAMAAJ&printsec=frontcover}}.
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=John|nom1=Knox|titre=Marcion and the New Testament|lieu=Chicago|éditeur=[[University of Chicago Press]]|année=1942}}.
* {{Ouvrage|langue=de|prénom1=Gerhard|nom1=May|responsabilité1=éd.|prénom2=Katharina|nom2=Greschat|responsabilité2=éd.|titre=Marcion und seine kirchengeschichtliche Wirkung|traduction titre=Marcion et son impact sur l'histoire de l'Église|lieu=Berlin|éditeur=[[Walter de Gruyter]]|année=2002|pages totales=333|isbn=978-3-11-017599-8}}.
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Sebastian|nom1=Moll|titre=The Arch-heretic Marcion|lieu=Tübingen|éditeur=Mohr Siebeck|année=2010|pages totales=181|isbn=978-3-16-150268-2|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=P3DGtdAYB9oC&printsec=frontcover}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|langue originale=de|prénom1=Adolf|nom1=von Harnack|lien auteur1=Adolf von Harnack|titre=Marcion. L’Évangile du Dieu étranger|sous-titre=Une monographie sur l'histoire de la fondation de l'Église catholique|lieu=Paris|éditeur=Cerf|année=2005|pages totales=587|isbn=2-204-07184-6}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Xavier|nom1=Levieils|lien auteur1=Xavier Levieils|titre=Contra Christianos|sous-titre=La critique sociale et religieuse du christianisme des origines au concile de Nicée, 45-325|lieu=Berlin|éditeur=[[Walter de Gruyter]]|année=2007|pages totales=548|isbn=978-3-11-019554-5|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=MlzqRS3M_54C&printsec=frontcover}}.

==== Articles ====
* {{Article|langue=en|prénom1=Claire|nom1=Clivaz|lien auteur1=Claire Clivaz|titre=The Angel and the Sweat Like 'Drops of Blood' (Lk 22:43–44): P69 and f13|périodique=Harvard Theological Review|numéro=98|année=2005|pages=419-440}}.
* {{Article|langue=en|prénom1=Wolfram |nom1=Kinzig|titre=Καινη διαθηκη|sous-titre=The Title of the New Testament in the Second and Third Centuries|périodique=Journal of Biblical Studies|numéro=45|année=1994|issn=0022-5185|passage=519-544}}.
* {{Article|prénom1=Jean-Michel|nom1=Roessli|titre=Adolf von Harnack, Marcion, l’Évangile du Dieu étranger. Contribution à l’histoire de la fondation de l’Église catholique, traduit par Bernard Lauret. Contributions de Bernard Lauret, Guy Monnot et Émile Poulat. Essai de Michel Tardieu, « Marcion depuis Harnack »|périodique=Revue de l’histoire des religions|numéro=4|année=2008|pages=546-549|lire en ligne=http://rhr.revues.org/6983|consulté le=14 décembre 2013}}.
* {{Chapitre|prénom1=Michel|nom1=Tardieu|lien auteur1=Michel Tardieu (historien)|titre chapitre=Marcion depuis Harnack|auteurs ouvrage=Adolf von Harnack|titre ouvrage=Marcion, l'Évangile du Dieu étranger|éditeur=Cerf|année=2003|passage=419-461}}.

==== Ouvrages et articles anciens ====
* ''[[Clavis Patrum Græcorum]]'', 1145-1147.
* D. de Bruyne O.S.B., ''Prologues bibliques d’origine marcionite'' (R. bénéd., XIV 1907 et 1928).
* {{Article|lire en ligne=https://archive.org/details/revuedelorientch11896pari|titre=Marcion dans la littérature arménienne|prénom1=V.|nom1=Ermoni|périodique=Revue de l'Orient chrétien|volume=1|année=1896|pages=461-480|consulté le=20 novembre 2013}}.

=== Liens externes ===
{{Liens}}
* {{Lien web|url=http://www.erf-auteuil.org/conferences/les-heresies-avant-les-heresies.html|titre=Les hérésies avant les hérésies — Le gnosticisme — Les conflits dans l’Église du deuxième siècle|auteur=Jean-Daniel Dubois|date=18 novembre 1995|site=[[Église réformée de France|ERF]]|consulté le=20 novembre 2013}}.
* [http://jesusmarie.free.fr/dictionnaire_de_theologie_catholique_lettre_M.html Marcion] dans le [[Dictionnaire de théologie catholique]].

{{Palette|Christianisme ancien|Relations entre juifs et chrétiens}}
{{Portail|christianisme|Théologie}}

[[Catégorie:Naissance à Sinop]]
[[Catégorie:Personnalité chrétienne condamnée pour hérésie]]
[[Catégorie:Hérésie dans le christianisme ancien]]
[[Catégorie:Gnosticisme]]
[[Catégorie:Antijudaïsme]]
[[Catégorie:Personnalité liée aux relations entre juifs et chrétiens]]
[[Catégorie:Théologien chrétien du IIe siècle]]