Voir la source de Marin Ghetaldi

{{En-tête label|AdQ|année=2010}}
{{Infobox Scientifique
 | nom               = Marino Ghetaldi
 | image             = Marino Ghetaldi.gif
 | légende           = Marino Ghetaldi dans le palais du recteur de Raguse
 | date de naissance = {{date|2|octobre|1568}}
 | lieu de naissance = [[Raguse (Italie)|Raguse]]
 | pays de naissance = [[ république de Raguse]]
 | date de décès     = {{date|11|avril|1626}}
 | lieu de décès     = Raguse
 | pays de décès     = République de Raguse
 | domicile          = 
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[[Fichier:Map of Ragusa.jpg|thumb|right|upright 1.34|La république de Raguse au {{XVIIe siècle}}]]

'''Marino''' ou, en [[dalmate]]<ref>{{ouvrage
 |éditeur=Brill Archive
 |titre=The Ragusan Republic: victim of Napoleon and its own conservatismHarriet Bjelovučić
 |auteur=Harriet Bjelovučić
 |langue=en
 |année=1970
 |pages=192
 |isbn=
 |lire en ligne=https://books.google.co.uk/books?id=f-cUAAAAIAAJ&pg=PA21&dq=gozze+ghetaldi+%22Italian+sound%22&lr=&cd=2#v=onepage&q=gozze%20ghetaldi%20%22Italian%20sound%22&f=false}}</ref> '''Marin Ghetaldi''', Ghetaldus, Ghetalde (en latin {{lang|la|Marinus Ghetaldus}}) ou en [[croate]] '''Marin Getaldić'''  est un [[mathématicien]], [[physicien]] et [[Personnalité politique|homme politique]] de la [[république de Raguse]], né le {{date|2 octobre 1568}}<ref group="Note">Aucun argument ne semble permettre de trancher entre la date de 1568, plus moderne, citée par Žarko Dadić et Saltykov dans ''Souvenirs concernant le géomètre yougoslave Marinus Ghetaldi'' (1968) et la date de 1566, plus ancienne, citée par John Gardner Wilkinson, Maximilien Marie ou Andrew Archibald Paton</ref> ou [[1566]] à [[république de Raguse|Raguse]] (aujourd'hui [[Dubrovnik]] en [[Croatie]]), mort le {{Date|11|avril|1626}} ou [[1627]]<ref group="Note">1627 selon [[Antonio Favaro]], Wilkinson et Patton mais 1626 d'après Michel Chasles, Johann Christoph Heilbronner, le ''Dictionary of Scientific Biography'' (New York 1970-1990) et H Wieleitner, Marino Ghetaldi, Marino Ghetaldi und die Anfänge der Koordinatengeometrie, 1915, in Bibliotheca mathematica.</ref> dans la même ville.

C'est l'un des très rares élèves de [[François Viète]] avec [[Nathanael Tarporley]], [[Jean de Beaugrand]], [[Jacques Aleaume]] et l'Écossais [[Alexander Anderson (mathématicien)|Alexander Anderson]]<ref>Egidio Festa, Vincent Jullien, Maurizio, ''Géométrie, atomisme et vide dans l'école de Galilée'', publié à Florence, Fontenay et Saint-Cloud par l'[[ Musée Galilée |Instituto e museo di storia della scienza]], ENS éd., 1999 {{lire en ligne|lien=https://books.google.fr/books?id=A8n_1FIlRUAC&pg=PA82|date=20 septembre 2010}}. {{p.|82}}{{ISBN|2902126514}}.</ref> avec qui il est en contact étroit. Géomètre parmi les mathématiciens à l'origine de l'émergence de l'[[algèbre nouvelle]], il est aussi l'un des premiers à apporter sa contribution à la [[géométrie analytique]]<ref>Pierre Boutroux, ''Les Principes de l'Analyse Mathématique'', Librairie A Hermann et Files, première édition 1919, {{lire en ligne|lien=https://archive.org/stream/lesprincipesdel00boutgoog|date=9 mars 2011}}.</ref>. En correspondance avec [[Galilée (savant)|Galilée]] et [[Christophorus Clavius|Clavius]], il communique aux mathématiciens italiens, [[Paolo Sarpi]], [[Antonio Santini]], [[Carlo Renaldini]], etc. cette nouvelle façon de noter les questions algébriques et la met en œuvre lui-même dans la reconstruction des œuvres d'[[Apollonios de Perga]]. En physique, il laisse une étude de miroirs paraboliques, et une de ses réalisations ({{Unité|71|cm}} de diamètre, {{Unité|146|cm}} de hauteur) se trouve au [[National Maritime Museum|musée de la marine]] à Londres<ref>[http://collections.rmg.co.uk/collections/objects/10955.html National Maritime Museum, Park Row, Greenwich, Londres]</ref>. Écrivain croate de langue latine<ref>{{en}} '' Les écrivains croates de langue latine'' extrait d'un article de Branko Franolic, ''Works of croatian latinists recorded in the British library general catalogue'' (travaux des latinistes croates conservés dans le catalogue général des bibliothèques britanniques), Croatian Information Center (décembre 1998){{ISBN|953-6058-26-X}} {{lire en ligne|lien=http://www.hic.hr/books/latinists/01latin.htm|date=20 septembre 2010}}.</ref>, son souvenir demeure présent dans les rues de l'actuelle Dubrovnik, où il est présenté comme l'{{cita|Apollonios de Perga}} croate<ref name="F">{{en}} Nenand Trinajstic, ''The Great Men of Croatian Science'' (« les grands hommes de Croatie », 1996), article disponible sur le site [http://www.sssbjt.hr/zuh/ sciences et Croatie] {{lire en ligne|lien=http://www.sssbjt.hr/zuh/English/velik_e.htm|date=20 septembre 2010}}</ref>.

== Biographie ==

=== La jeunesse ===
Né dans une [[Maison des Ghetaldi|famille patricienne et nombreuse]], originaire de [[Tarente]]<ref name="A">{{it}} G. Barbieri, ''Galleria di ragusei illustri]'' (portrait de Ragusains illustres), section XVII, Martecchini, 1841, 208 pages, non paginé {{lire en ligne|lien=https://books.google.fr/books?id=eV4_AAAAcAAJ&q=Nato+nel+1566#v=snippet&q=Nato%20nel%201566&f=false|date=20 septembre 2010}}.</ref> en [[Italie]], Marino Ghetaldi est l'un des six enfants de Maro Marino Jacques Ghetaldi et d'Ana Andrée Resti<ref name="B">{{hr}} [http://www.riteh.uniri.hr/zav_katd_sluz/zmfsjk/katedre/kpm/djelatnici/ivan_drazic.html Ivan Drazic], ''Marino Ghetaldi ; vie et travaux d'un mathématicien croate'' (Marino Ghetaldi- život i djelo oca hrvatske matematike), publié par [http://bib.irb.hr/prikazi-rad?&rad=293148 Matematika i škola], časopis za nastavu matematike (1332-0327) VI (2004), 27, {{p.|78-83}} {{lire en ligne|lien=http://mis.element.hr/fajli/251/27-08.pdf|date=20 septembre 2010}}</ref>. Ses quatre frères, André, Simon, Jacques et Martolicu, ainsi que sa sœur Niki, habitent derrière l'église Saint-Blaise, près du palais du recteur, siège du gouvernement de la république de Raguse. En dépit de sa noblesse, c'est une famille peu fortunée et Niki devient religieuse à sa majorité<ref name="B"/>. Ghetaldi est d'abord l'élève des [[Ordre des frères mineurs|Franciscains]] de Raguse, dont l'école est située à la porte ouest de la ville. Le prêtre Ivan Simunov (Jean Siméon) lui y enseigne la grammaire et la littérature. Plus tard, Andreas Gallus, Nicolas di Matteo, Ivan Hristoforov (Jean Christophore) et Victor Basaljic lui enseignent les mathématiques<ref>Article Ghetaldi de Mactutor {{lire en ligne|lien=http://www-history.mcs.st-and.ac.uk/Biographies/Ghetaldi.html|date=21 janvier 2011}}</ref>{{,}}<ref name="B"/>. Il fréquente ensuite les cercles universitaires regroupés autour de [[Cvijeta Zuzorić|Flora Zuzori]], beauté qui est chantée par de nombreux poètes, où se retrouvent l'astronome [[Nicolas Nalješković]], le philosophe-chancelier [[Nicolas Gučetić]], les poètes Victor Beselji et [[Didacus Pyrrhus]] ainsi que l'historien pan-slave [[Mavro Orbin]].

À dix-huit ans, Ghetaldi entre au Grand Conseil, l'organe législatif de la République, en tant que greffier, et mène dès lors de front ses carrières administrative et scientifique. Son travail concerne essentiellement les armes et la vente du sel, dont six mois sur la péninsule de [[Janjina]], où il est suspendu pendant un temps pour avoir méconnu les lois<ref name="B"/>.

=== Le temps des voyages ===
En [[1597]], il abandonne ses responsabilités du [[Pelješac|district]] de [[Orebić|Sabbioncello]] et accompagne son ami Marino Gucetic (di Gozzi), le neveu du banquier anglais Nicolas Gozzi<ref group="Note">{{en}} L'article d'Adam S. Eterovich, ''Sur les Croates en Angleterre au temps de Ghetaldi'', sur le site [http://www.croatians.com/stories1.htm croatians.com] est la seule source disponible sur les tribulations des deux amis en Angleterre et la raison de ce voyage, lié à l'héritage que doit recueillir le neveu du banquier Nicolas Gozzi {{lire en ligne|lien=http://www.croatians.com/ENGLAND%20CROATIANS%20IN%201491.htm |date=23 septembre 2010}}.</ref>, dans ses voyages. Ils vont à Rome où Ghetaldi est l'élève de [[Christophorus Clavius|Clavius]] ; en Angleterre, où il demeure deux ans en compagnie de Marino Gucetic et se lie avec [[Francis Bacon (philosophe)|Francis Bacon]] ; puis en [[1599]] à Anvers où il complète sa formation auprès de [[Michel Coignet]] et de Federico Saminiati<ref group="Note">Federico Samminiati (1573?-1632) étudie à Anvers avec Michel Coignet, et publie en 1599 dans cette ville (qu'il considère comme sa patrie) un recueil de tables astronomiques où se trouvent des vers de Michel Coignet, ainsi que des extraits de lettres de Coignet à Mercator et quelques commentaires élogieux de Marino Ghetaldi sur le travail de Saminiati. {{it}} [[Cesare Lucchesini]], ''Memorie e documenti per servire all'istoria del principato lucchese, Volume 9'' (mémoires et documents pour servir à l'histoire de la principauté de [[Lucques]]), 1825, Presses Francesco Bertini, 268 p. {{lire en ligne|lien=https://books.google.fr/books?id=xuw_AAAAcAAJ&pg=PA267&dq=%22Federico+Samminiati%22&hl=fr&ei=KishTMerIM6psQaDhIXRDg&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=1&ved=0CCsQ6AEwAA#v=onepage&q=%22Federico%20Samminiati%22&f=false|date=23 septembre 2010}}.</ref> de [[Lucques]].

[[Image:Francois Viete.jpeg|thumb|upright=0.8|right|[[François Viète]]]]

Proposé à un poste de [[professeur (enseignant)|professeur]] de mathématiques à l'[[Ancienne université de Louvain|université de Louvain]], qu'il décline, il vient à Paris (vers 1600) et rencontre [[François Viète]] dont il devient l'ami. Le [[François Viète|mathématicien]] des [[Catherine de Parthenay|Parthenay]] lui communique quelques-uns de ses ouvrages, dont son ''Harmonicon Celeste''<ref>{{en}} Christine Jones Schofield évoque l'Harmonicon céleste, ''in'' ''Tychonic and semi-Tychonic world systems'' (les systèmes du monde selon Tycho-Brahé) note 110, {{p.|326}}. Ayer Publishing, 1981 {{ISBN|0405138598}} {{lire en ligne|lien=https://books.google.fr/books?id=Dg-t_QesigAC&pg=PA326|date=23 septembre 2010}}.</ref> et comme le [[maître des requêtes]] d'[[Henri IV de France|Henri IV]] manque de temps pour s'occuper de ses propres travaux mathématiques, Ghetaldi publie chez [[David Leclerc]] son ''Apollonius Gallus'' (l'Apollonius français) et son ''De Numerosa Potestatum''<ref>[[Florian Cajori]], ''a history of arithmetical method'' (1907) {{lire en ligne|lien=https://archive.org/stream/myxomycetescolo00sturgoog#page/n183/mode/1up |date=23 septembre 2010}}.</ref>{{,}}<ref>{{en}} [[Francis Maseres]], ''a specimen of vieta's method of resolving algebraic equations by approximation'', Londres (un exemple des méthodes de Viète pour la résolution approchée des équations algébriques), 1800, ex. au Bristish Museum</ref>{{,}}<ref>Bulletin de la Société archéologique de Touraine, Volume IL], Tours 2003, {{p.|152}}. {{lire en ligne|lien=https://books.google.fr/books?ei=76KHTJvfCMyFswapu5TsCg&ct=result&id=ZfVnAAAAMAAJ&dq=Ghetaldi+rencontre+Viète&q=harmonicon#search_anchor|date=23 septembre 2010}}.</ref>.

Une lettre de la main de Marino Ghetaldi, datée du {{date-|15 février}}, et destinée à son maître, [[Michel Coignet]], illustre le respect qu'il porte au géomètre français.

{{citation bloc|Me trouvant à Paris pour d'autres affaires personnelles, j'ai voulu, avant de partir pour l'Italie, lui faire visite. Sa connaissance m'a prouvé qu'il était non moins affable que savant. Non seulement il m'a montré beaucoup de ses ouvrages encore inédits, mais il me les a confiés, afin que je les visse dans ma maison et à ma commodité. J'ai pu ainsi étudier plusieurs traités de son algèbre nouvelle, qui m'ont ouvert une lumière telle qu'il me paraît voir une foule de choses sans lesquelles je me considérerais comme aveugle.|Lettre à Coignet, le 15 février 1600<ref>Un extrait de lettre de Ghetaldi sur le [http://www.cc-parthenay.fr/parthenay/creparth/GUICHARDJp/VIETEaccueill.html site de Jean Paul Guichard] {{lire en ligne|lien=http://www.cc-parthenay.fr/parthenay/creparth/GUICHARDJp/math/Mathématicien.html|date=20 septembre 2010}}.</ref>.}}

Par la suite, Ghetaldi devient un adepte de cette façon d'écrire les mathématiques, qui permet de passer de l'étude des cas particuliers à la résolution générale de familles entières de problèmes, mis en équations selon le procédé décrit par Viète.

{{article détaillé|Algèbre nouvelle}}
L'année suivante (1601), il revient à Raguse par l'Italie<ref group="Note">Un acte notarial l'y donne présent le {{date|28|février|1601}} comme témoin du {{hr}} ''testament de Nicolas Gucetic'' (article d'Ivica Martinovic, publié sur le site [http://www.vnovak.hr/zuh/ Znanost u Hrvata] - science en Croatie{{lire en ligne|lien=http://www.vnovak.hr/zuh/do1874/nv17/nv17_3.htm#24|date=23 septembre 2010}}</ref>  et séjourne à [[Padoue]], où il se lie avec [[Paolo Sarpi]]<ref>{{it}} Aurelio Angelo Bianchi-Giovini, ''Biografia di Frà Paolo Sarpi: teologo e consultore di stato della repubblica Veneta]'' (Paolo Sarpi, théologien et expert de la république de Venise), Zürich, 1836 ; D.G. Bellini, 1847, {{p.|322}} {{lire en ligne|lien=https://books.google.fr/books?id=q6qT6yk1gUIC&pg=PA322|date=20 septembre 2010}} (livre mis à l'index {{lire en ligne|lien=https://books.google.fr/books?id=Tie0hkcrpg4C&pg=PA131&lpg=PA131|date=20 septembre 2010}}).</ref> chez le seigneur bibliophile [[Gian Vincenzo Pinelli]] (en compagnie du Français Pessot<ref name="A"/>). Il y rencontre [[Galilée (savant)|Galilée]] avec lequel il demeure par la suite en correspondance régulière<ref>{{en}} Mordechai Feingold, ''The new science and Jesuit science: seventeenth century perspectives'' (la science moderne et les jésuites, perspectives au {{s-|XVII|e}}) Springer, 2003 {{lire en ligne|lien=https://books.google.fr/books?id=Tv1r-Q2gpbYC&pg=PA119#v=snippet&q=ghetaldi%20galileo&f=false|date=20 septembre 2010}}, {{p.|119}} {{ISBN|1402008481}}.</ref>{{,}}<ref>{{en}} Paul Oskar Kristeller, ''Iter Italicum: {{lang|en|texte=A finding list of uncatalogued or incompletely catalogued humanistic}} Mss, Volume 1 Italy: Agrigento-Novara'' (une liste des manuscrits italiens non&nbsp;– ou mal&nbsp;– catalogués), Brill, 1977 {{ISBN|9004012540}}, répertorie, {{p.|147}}, une partie des lettres de Galilée {{lire en ligne|lien=https://books.google.fr/books?id=abri7IiD0K0C&pg=PA147|date=20 septembre 2010}}.</ref>. Il suit son enseignement et Galilée lui dévoile son [[compas de proportion|compas]], que Ghetaldi se propose de copier. Après un an, il quitte Padoue, et finit par arriver à Rome vers [[1602]]. Il y rencontre notamment le mathématicien-jésuite [[Luca Valerio]], membre de l’[[académie des Lyncéens]], ami de Galilée, et jésuite napolitain et anti-copernicien.

=== Premières publications ===
Son premier ouvrage, le seul en tant que physicien, le ''Promotus Archimedes seu de variis corporum generibus gravitate et magnitudine comparatis'' {{en la|L’Exposé d'Archimède relatif à la densité des corps pesants et la comparaison de leur grandeur}} (en abrégé ''Promotus Archimedes''), est imprimé en [[1603]]. Dédicacé au [[Séraphin Olivier-Razali|cardinal Olivario]], il porte sur les [[poids|graves]] et sous prétexte de présenter la physique d'[[Archimède]], Ghetaldi y donne ses propres mesures des densités de l'or, du mercure, de l'argent, du cuivre, du fer, de l'étain... mais également de l'eau, du vin, de l'huile, de la cire et du miel<ref>John Ward, ''Le guide des jeunes mathématiciens, ou Abregé des mathématiques, a la portée de tous'' chez Ch. An. Jombert, Imprimeur-Libraire, 1756, {{p.|133}} {{lire en ligne|lien=https://books.google.fr/books?id=Jhf8eEbgDTQC&pg=PA133|date=20 septembre 2010}}.</ref>. Il le fait avec grande précision, démontrant à l'aide de l'[[algèbre nouvelle|algèbre spécieuse]] des propositions sur les mélanges d'or et d'argent (le problème dit de la couronne de [[Poussée d'Archimède|Héron II]]) qui jusque-là n'ont été traités que de façon rhétorique<ref>{{en}} John J. Roche, ''The mathematics of measurement: a critical history'' (histoire critique de la mesure), Springer, 1998, {{p.|59}} et 91 {{ISBN|0387915818}} {{lire en ligne|lien=https://books.google.fr/books?id=eiQOqS-Q6EkC&pg=PA91|date=20 septembre 2010}}.</ref>. Son second ouvrage, ''Non nullae propositiones de parabola'' (sur la [[Parabole]]), dédicacé au [[Christophorus Clavius|jésuite de Bamberg]], sort à Rome la même année (1603). Ghetaldi y définit les paraboles comme sections d'un cône de révolution.

=== Le retour à Raguse ===

[[Fichier:Ston-SK.jpg|thumb|upright=1.2|Vue de [[Ston]] depuis les remparts. Aperçu des [[Marais salant|salines]] en arrière-plan à droite]]

Vers la fin de l'année 1603, il connaît néanmoins quelques démêlés avec la justice sans que la cause en soit connue. Ses biographes ne connaissent pas non plus l'origine de ses ressources (un riche héritage en Angleterre lui est attribué<ref name="F"/>), ni le rôle auprès de lui de Marino Gučetić de Gozzi, qui semble l'avoir accompagné dans chacun de ses déplacements pendant six ans. Ghetaldi s'échappe lui-même de Rome via Venise et revient alors à Raguse, où il reprend sa place dans le grand et le petit conseil de la république. Nommé juge à la cour d'appel en [[1604]], il est dans cette période chargé par le Sénat de veiller aux habitants de la ville de [[Ston]] atteints de paludisme. Cette ville, source de revenus importants pour Raguse grâce aux [[Marais salant|salines]] de la [[Neretva]] et de la presqu’île de [[Pelješac]], est protégée des menaces de l'[[Empire ottoman]] et de [[Venise]], par des remparts extérieurs sur plus de 5 kilomètres, et intérieurs sur {{unité|900|mètres}}<ref group="Note">Une photographie des fortifications intérieures est disponible [http://www.photos-voyage.com/photos/croatie/dalmatie-ston.jpg sur photos-voyages.com] et une photographie des remparts de Ston, [https://www.panoramio.com/photo/15712356 travail de Naru Kenji] est disponible sur [https://www.panoramio.com/ panoramino], par 42° 50' 8.84" N et 17° 41' 33.75" E.</ref>. Il entreprend la consolidation de la tour semi-circulaire, ''Pozvizd''<ref>Une photographie des ruines de Pozvizd (1335) est disponible [http://www.destinacije.com/slika_nav.asp?lang=hr&pg=20&folder=Slike-Hrvatska-UtvrdeiGradine&cp=792&s=Next sur Destinacije.com]</ref>, qui domine les fortifications de Ston. Sa nomination à la reconstruction des remparts de Ston a été acquise deux ans plus tôt par 22 voix contre 12 et une abstention<ref>. La reconstruction de la forteresse de Ston est votée en janvier 1603 et commencée en mars ''in'' M. Foretic, ''Katalog izložbe o životu i radu Marina Ghetaldic'', Zagreb, 1968, Institut d'histoire de l'Académie des sciences, ({{p.|15}}).</ref>. Ghetaldi ne peut en revanche échapper à la maladie. Après une période de soins, il est parmi les envoyés du Sénat de la république auprès de [[Constantinople]] en [[1606]]. Cette mission est jugée périlleuse, et la rumeur court qu'il y a laissé la vie. Cette rumeur court encore plusieurs années après ce voyage<ref>En 1609, Montucla le donne encore pour mort au cours de sa mission vers la Sublime Porte, sur [http://www-history.mcs.st-and.ac.uk/Printonly/Ghetaldi.html Mac Tutor]).</ref>. De nouveau à Raguse, et en correspondance avec les mathématiciens [[Christopher Grienberger]], [[Christophorus Clavius|Clavius]]<ref>{{en}} Chikara Sasaki, ''{{lang|en|Descartes's mathematical thought}}'' (la pensée mathématique de Descartes), Springer, 2003, {{p.|83}}, 72 et 75 {{ISBN|1402017464}} {{lire en ligne|lien=https://books.google.fr/books?id=UPGVFEDVc0wC&pg=PA83|date=20 septembre 2010}}.</ref>, [[Galilée (savant)|Galilée]] et [[Paul Guldin]], il se trouve, selon ses propres mots :
{{citation bloc|Dans un coin du monde où l'on ne voit jamais de Gazette mathématique<ref>Cette lettre de Marino Ghetaldi au père Christopher Grienberger date de septembre 1604 et affirme textuellement, ''{{lang|hr|u kutu svijeta u kojem se ne može vidjeti nijedna matematička novina}}'' (Dans un coin du monde où ne peut se voir aucun journal mathématique). Elle est citée par Ivica Martinović d'après R.G. Villoslada : Storia del Collegio Romano dal suo inizio (1551) alla soppressione della Compagnia di Gesù (1773), Universitas Gregoriana, Rim, 1954, {{pp.}}195-199 {{lire en ligne|lien=http://www.vnovak.hr/zuh/do1874/nv17/nv17_3.htm#9|date=20 septembre 2010}}.</ref>.}} Paul Guldin, qui apprécie ses travaux, tente de le persuader d'éditer les œuvres complètes de [[François Viète|Viète]] à [[Munich]]<ref name="F"/>.
<gallery perrow="5" widths="120" heights="120">
File:Fortifications at Ston 2.jpg|Remparts de Ston
Fichier:Ston-Fort-06.jpg|Remparts de Ston
File:Festungsmauern Ston, Kroatien.JPG|Fort Kaštio 
File:Solana-Ston03504.JPG|Les salines de Ston
</gallery>

=== Secondes publications ===

En [[1607]], il publie à [[Venise]] ''l'Apollonius redivivus seu restituta Apollonii Pergaei inclinationum geometria'' (restauration du livre d’Apollonios de Perga sur l'inclination), de nouveau dédicacé au [[Séraphin Olivier-Razali|cardinal Olivario]]<ref name="A"/>, et le ''Supplementum Apollonii Galli seu exsuscitata Apollonii Pergaei tactionum geometriae pars reliqua'' (supplément à l'Apollon Français de [[François Viète]]), dédicacé à Paolo Emilio Cesi<ref name="A"/>, marquis de Riano et neveu du cardinal [[Pierdonato Cesi (1521-1586)|Pier Donato Cesi]]<ref>Montaigne, ''Journal de voyage publié avec une introduction, des notes, une table des noms propres, et la traduction du texte italien de Montaigne'', {{p.|363}}, édition commenté par [[Louis Lautrey]], éditée par Hachette (1906) {{lire en ligne|lien=https://archive.org/details/journaldevoyagep00montuoft|date=20 septembre 2010}}.</ref>, ainsi qu'un petit livre, ''Variorum problematum collectio'' (collection de problèmes variés), dédié à Marino Gozzi<ref name="A"/> et contenant 42 problèmes de géométrie et leurs solutions. Marino Ghetaldi écrit<ref>A te, egli dice, intitolo questo libro, a te col quale ho trascorsa per sei anni quasi l'intera Europa. E per dir vero, non so se il campo del mio intelletto riconosca un migliore cultore di te, écrit-il à Marino Gozzi, d'après {{it}} G. Barbieri, '' Galleria di ragusei illustri'', section XVII, Martecchini, 1841, 208 pages, non paginé {{lire en ligne|lien=https://books.google.fr/books?id=eV4_AAAAcAAJ&q=Nato+nel+1566#v=snippet&q=Nato%20nel%201566&f=false|date=20 septembre 2010}}.</ref> :

{{citation bloc|Je te dédie ce livre, à toi avec qui j'ai traversé pendant six ans la quasi-totalité de l'Europe. Et à dire vrai, je ne sais si personne connaît mieux que toi les préoccupations de mon esprit.}}

En [[1613]], il publie ''Apollonius redivivus seu restituta Apollonii Pergaei se inclinationibus geometriae liber secundus'' (Le second livre des inclinations d'Apollonios de Perga), et entretient pendant quelque temps une polémique avec [[Clément Cyriaque de Mangin]], à laquelle participe également son ami écossais [[Alexander Anderson (mathématicien)|Alexander Anderson]] et dans laquelle il s'agit de défendre la mémoire de [[François Viète]].

=== Le mage et le consul ===

[[Image:Rector's palace.jpg|thumb|right|Le palais du recteur de Raguse]]

Après son séjour à Constantinople, où il cherche en vain des manuscrits traduits du grec en arabe, Ghetaldi se spécialise dans l'élaboration d'instruments d'optique, miroirs paraboliques et télescopes. Il mène ses expériences dans une grotte demeurée célèbre encore aujourd'hui<ref>{{hr}} Une photographie de ''[[Betina Špilja]]'', c'est-à-dire de ''la grotte de la bête'', travail d'[http://commondatastorage.googleapis.com/static.panoramio.com/photos/original/39587834.jpg Ivo Banovac] et une autre, prise par [http://commondatastorage.googleapis.com/static.panoramio.com/photos/original/23935721.jpg martinav] sont disponibles sur [https://www.panoramio.com/ panoramio]</ref>. Le peuple et les marins le prennent alors pour un « mage » un peu fou. Dans une lettre à Clavius, il se flatte dès [[1608]] de pouvoir faire fondre sous le soleil le plomb, l'argent, et l'acier au foyer de son miroir, ce qui suppose une température de {{tmp|1200|°C}}<ref>{{hr}} D'après Ivica Martinovic, ''Marino Ghetaldic'', sur le site [http://www.vnovak.hr/zuh/ Znanost u Hrvata] (Sciences en Croatie) {{lire en ligne|lien=http://www.vnovak.hr/zuh/do1874/nv17/nv17_3.htm |date=20 septembre 2010}}</ref>{{,}}<ref>Une photographie de ce miroir se trouve [http://www.vnovak.hr/zuh/do1874/nv17/Slike/mg3.jpg ici], extrait d'un article d'Ivica Martinovic {{lire en ligne|lien=http://www.vnovak.hr/zuh/do1874/nv17/nv17_3.htm|date=23 septembre 2010}}.</ref>. La même année (1608), le {{date-|20 février}}, il écrit à [[Galilée (savant)|Galilée]] qu'il est comme enterré vivant à Raguse :
{{citation bloc|''Io sono qui come sepolto''<ref>Littéralement : « Je suis ici comme enterré », ''in'' Ž. Dadic, ''Les Croates et les sciences exactes à l'aube de l'âge classique'', Zagreb, 1994, pp. 155-192</ref>.}} Chargé de l'office des vins, puis de la laine, et enfin consul pour les litiges civils et de nouveau juge à la cour d'appel, il est autorisé à revenir à Rome en [[1620]].

Il y vit un an, et est élu l'année suivante (sans jamais y siéger officiellement car l'Académie ne sait où il loge<ref>D'après Richard S. Westfall (du département de philosophie de l'université de l'Indiana), dans une courte biographie de Ghetaldi, publiée sur [http://galileo.rice.edu/ Galileo.rice.edu] {{lire en ligne|lien=http://galileo.rice.edu/Catalog/NewFiles/ghetaldi.html|date=20 septembre 2010}}.</ref>) à l'[[Académie des Lyncéens]]. À cette époque les membres de l'Académie sont étroitement surveillés par le [[Inquisition|Saint-Office]] et Ghetaldi repart pour Raguse sans que l'Académie en sache les raisons<ref>Marino Ghetaldi sur [http://galileo.rice.edu/Catalog/NewFiles/ghetaldi.html Galileo.rice.edu](ibid)</ref>.

En [[1625]], dans une lettre datée du {{date-|15 novembre}}, il écrit au {{Citation|plus vieil ami qui lui reste}}, le mathématicien jésuite [[Christopher Grienberger]], comment il se propose de mesurer le diamètre de la Terre à l'aide de calculs sur les [[Trigonométrie sphérique|triangles sphériques]]. Il meurt alors qu'il prépare un nouveau voyage pour Rome<ref>{{it}} Francesco Maria Appendini, ''Notizie istorico-critiche sulle antichità, storia e letteratura de Ragusei, Volume 2'' (notice critico-historique sur l'antiquité, l'histoire et la littérature de Raguse), imprimé pari A. Martecchini, 1803, {{p.|104}}. Apprndini affirme ''Ma il Ghetaldi mori, allorché si disponeva alla partenza per Roma'' (mais Ghetaldi meurt, alors qu'il se dispose à partir pour Rome) {{lire en ligne|lien=https://books.google.com/books?pg=PA104&dq=marino%20ghetaldi%20Lasciò&lr=&client=safari&id=PwwZAAAAYAAJ&as_brr=1&hl=fr&output=text|date=20 septembre 2010}}.</ref> afin de réaliser ce rêve d'arpenteur.

=== Mariage, amitiés et devises ===

Marino Ghetaldi a épousé Marijom (ou Maria) Sorkočević, morte en couches, dont il a eu trois filles : Anica, Franica et Maria.

Il a également pour amis le mathématicien [[compagnie de Jésus|jésuite]] Théodose Rubeo<ref>{{it}} Šime Ljubić, ''Dizionario biografico degli uomini illustri della Dalmazia'' (dictionnaire biographique des hommes illustres de la Dalmatie), Lechner, 1836, {{p.|142}} {{lire en ligne|lien=https://books.google.fr/books?id=oXPRAAAAMAAJ&pg=PA142&lpg=PA142&dq=%22Teodosio+Rubeo%22&source=bl&ots=E2s2-rH2_m&sig=JNi5cpv9LO6smJfj1L5JUPsrrQg&hl=fr&ei=0LwcTOW3C9GJ4gaj3sW2Dg&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=8&ved=0CEQQ6AEwBw#v=onepage&q=%22Teodosio%20Rubeo%22&f=false|date=20 septembre 2010}}.</ref>, alias Rossi, élève de Clavius<ref>Publication de Rossi, alias Rubeus, sur worldcat {{lire en ligne|lien=http://www.worldcat.org/identities/lccn-n2001-62251|date=20 septembre 2010}}, ou Amazon.fr {{lire en ligne|lien=http://amazonfr.useoursite.com/cgi-bin/apf.cgi?Operation=ItemSearch&SearchIndex=Books&Author=Theodosius%20Rubeushttp://amazonfr.useoursite.com/cgi-bin/apf.cgi?Operation=ItemSearch&SearchIndex=Books&Author=Theodosius%20Rubeus|date=20 septembre 2010}}. Certaines de ses publications se retrouvent dans les collections des décisions de la rote romaine, {{lire en ligne|lien=https://books.google.fr/books?id=rbZBAAAAcAAJ&pg=PA64|date=20 septembre 2010}}</ref>{{,}}<ref group="Note">Théodose de Rossi est cité par Johannes Kepler d'après ''Three imperial mathematicians'' d'[[Edward Rosen]], Abaris Books, 1986 {{ISBN|0898352428}}, {{p.|204}} {{lire en ligne|lien=https://books.google.fr/books?id=627vAAAAMAAJ&q=Kepler+rossi+rubeus&dq=Kepler+rossi+rubeus&hl=fr&ei=FsQhTOe9I87gsAbIm-nlBQ&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=2&ved=0CC0Q6AEwAQ|date=20 septembre 2010}}. Il est porte-bouclier papal ; il demeure de lui son [http://patrimoine.obspm.fr/Instruments/N/N.html nécessaire à dessins] (sur le site de l'observatoire de Paris), ainsi qu'une [http://sundials.anselmi.vda.it/software/QuirinaleAnselmiGI13%20BN.pdf horloge solaire] (sur le [http://sundials.anselmi.vda.it/ site italien] consacré à la [[gnomon]]ique).</ref>, le richissime botaniste [[Gian Vincenzo Pinelli]] et le mathématicien-astronome [[Paolo Sarpi]], qui laisse de lui ce portrait<ref>''{{citation|Un angelo di costumi (de mœurs) et demonio nelle mathematiche}}'' dans G. Barbieri, '' Galleria di ragusei illustri]'' (Portrait des Ragusains illustres), {{p.}}6 de la section XVII {{lire en ligne|lien=https://books.google.fr/books?id=eV4_AAAAcAAJ&q=Nato+nel+1566#v=snippet&q=Nato%20nel%201566&f=false|date=20 septembre 2010}}</ref> : {{citation|Ange pour le costume (les mœurs), démon pour les mathématiques.}}

[[Image:Getaldic-villa-entrance.JPG|thumb|La maison des Ghetaldi à Raguse]]

Il est également lié au cardinal [[Séraphin Olivier-Razali|Serafino Olivario]], prélat d'origine française, conseiller juridique et confident du pape<ref name="A"/>. Parmi ses amis, se trouve le poète écossais orientaliste [[George Strachan]]<ref>{{en}} Alasdair A. MacDonald, Michael Lynch, Ian Borthwick Cowan, '' The Renaissance in Scotland : studies in literature, religion, history, and culture offered to John Durkhan'' (la renaissance en Écosse, études ittéraires, religieuse, historiques et culturelles dédiées à John Durkhan), édité par BRILL, 1994 {{ISBN|9004100970}} {{p.|414}} {{lire en ligne|lien=https://books.google.fr/books?id=Yl71m3YBVGwC&pg=PA414|date=20 septembre 2010}}</ref>, qui vient à Paris en [[1592]], puis à Rome, et pousse ses périples linguistiques<ref>{{en}} Jenny Wormald, '' Court, kirk, and community : Scotland, 1470-1625'' (la Cour, les églises et la communauté écossaises), Edinburgh University Press, 1991{{ISBN|0748602763}}, {{p.|185}} {{lire en ligne|lien=https://books.google.fr/books?id=tJOAcRpxhFEC&pg=PA185|date=20 septembre 2010}}</ref> jusqu'à [[Anah (Irak)|Anah]] (seul est conservé son ''Album amicorum'').

Quelques auteurs dont [[Jean-Étienne Montucla|Montucla]] puis [[Maximilien Marie]]<ref>Maximilien Marie, ''Histoire des sciences mathématiques et physiques (1883)'', Gauthier-Villars, Paris {{lire en ligne|lien=https://archive.org/details/histoiredesscien03mariuoft|date=20 septembre 2010}}</ref> dans son ''Histoire des sciences mathématiques et physiques'' affirment à tort que la mission dont il fut chargé près du Sultan interrompit ses travaux et qu'il ne revint pas de Constantinople.

Un distique lui est attribué, gravé sur la propriété des Ghetaldi :

{{citation bloc|Restez à l'écart. Ne vous inquiétez pas de la jalousie, des disputes, ni de la vanité. Paix et tranquillité ornent la grotte, les jardins et les rochers.}}

Enfin, dans sa préface au ''Promotus'', il affirme modestement<ref>Ce mot qui signifie « je suis de ceux qui préfèreraient savoir plutôt qu'être célèbre, apprendre qu'enseigner », se retrouve dans ''The Works of Francis Bacon'' (l'œuvre de Francis Bacon) : « mieux vaut connaître qu'être connu... » ({{p.|192}}), {{lire en ligne|lien=https://archive.org/stream/worksoffrancisba07bacoiala#page/192/mode/2up/search/scire|date=20 septembre 2010}}. C'est également une réminiscence de [[Augustin d'Hippone|saint Augustin]] : « mieux vaut apprendre qu'enseigner » d'après la revue des études augustiniennes 1999) {{lire en ligne|lien=http://documents.irevues.inist.fr/bitstream/handle/2042/23119/AUGUST_1999_45_2_385.pdf?sequence=1|date=20 septembre 2010}}.</ref> :

{{citation bloc|''Is enim ego sum qui malim scire quam nosci, discere quam docere.''}}

== L'œuvre de Ghetaldi ==
=== Une œuvre entre deux siècles ===
L'œuvre de Ghetaldi s'étend dans de nombreuses directions. Elle se situe à la charnière<ref name="CD">Article de C. Dolbeau, ''Des savants croates à Paris'' sur le site des [http://www.studiacroatica.org/ Études Croates] {{lire en ligne|lien=http://www.studiacroatica.org/libros/france/fr0204.htm|date=23 septembre 2010}}.</ref> entre le moment des grandes innovations de la fin du {{XVIe siècle}} et celui où vont véritablement se fixer les outils de l'algèbre et de la mécanique. Ghetaldi fait partie de ces générations intermédiaires, avec lesquelles il correspond, celles de [[Johannes Kepler]], de [[Paul Guldin]], de [[Willebrord Snell]], de [[Jacques Aleaume]], d'[[Albert Girard]] mais aussi de [[Jean de Beaugrand]] et d'[[Alexander Anderson (mathématicien)|Alexander Anderson]] ou de [[Paolo Sarpi]], générations qui poursuivent les travaux de [[Nicolas Copernic|Copernic]], de [[François Viète|Viète]], d'[[Thomas Harriot|Harriot]] ou de [[Tycho Brahe]], mais qui ne voient pas aboutir leurs efforts. Si [[Galilée (savant)|Galilée]] se distingue d'eux par sa longévité, il est le seul qui peut recueillir une part du bénéfice de tant de travaux, dont le couronnement est l'œuvre des deux génération suivantes, avec [[John Wallis|Wallis]], [[Pierre de Fermat|Fermat]], [[Girard Desargues]], [[René Descartes|Descartes]], [[Frans van Schooten]], [[Christian Huygens]], [[Isaac Newton|Newton]] et pour finir [[Gottfried Wilhelm Leibniz|Leibniz]]<ref>Pour compléter l'étude de cette période charnière, consulter {{en}} J. Ridgeway, '' The British and foreign review'', volume 1, 1835, {{p.|142-150}} {{lire en ligne|lien=https://books.google.fr/books?id=wv0CAAAAIAAJ&pg=PA143 |date=23 septembre 2010}} et Egidio Festa, Vincent Jullien, Maurizio Torrini, ''Géométrie, atomisme et vide dans l'école de Galilée'' (ENS éd., 1999), {{p.|82}}, {{ISBN|2-902126-51-4}} {{lire en ligne|lien=https://books.google.fr/books?id=A8n_1FIlRUAC&pg=PA82|date=20 septembre 2010}}.</ref>. Il y a, par conséquent, quelque chose d'inachevé et de périphérique dans l'œuvre du mathématicien et physicien ragusain. Et cela n'est pas surprenant car son travail voit le jour à Raguse, dans une ville qui entre en déclin, située loin de tous les centres mathématiques, de sorte que, plusieurs fois dans sa vie, Ghetaldi manifeste la conscience de cet isolement. S'il publie, c'est à Paris, à Padoue, à Rome, à Venise, pas à Raguse. Quant à sa dernière œuvre, significativement, elle est publiée par ses filles à titre posthume via la chambre apostolique, à Rome, sous la protection du Cardinal [[Francesco Barberini (1597-1679)|Francesco Barberini]], celui qui, trois ans après, tente en vain de protéger [[Galilée (savant)|Galilée]].

Car les travaux de Ghetaldi se développent à l'ombre de la compagnie de Jésus et de ses meilleurs soutiens, les deux mathématiciens pontificaux, [[Christophorus Clavius|Christopher Clavius]] et [[Christopher Grienberger]], loin du foyer d'innovation qu'est à cette époque la Hollande protestante<ref>L'attraction qu'exerce sur l'Europe savante le dynamisme de la Hollande du « siècle d'or » et les raisons financières de ce dynamisme in Christophe De Voogd, ''La civilisation du "Siècle d'or" aux Pays-Bas'', article de l'Ancien directeur de la Maison Descartes (Institut français des Pays-Bas) sur le site [http://www.clio.fr/ Clio] {{lire en ligne|lien=http://www.clio.fr/BIBLIOTHEQUE/la_civilisation_du_siecle_dor_aux_pays-bas.asp |date=23 septembre 2010}}.</ref>. Son impossible affiliation à l’[[académie des Lyncéens]] marque d'ailleurs toute la difficulté pour les mathématiciens et physiciens italiens de la première moitié du {{XVIIe siècle}} de travailler en toute liberté, sans rendre de compte à Rome. Sarpi et Galilée ne connaissent-ils pas, dans les années 1610, le même type de difficultés à faire admettre leurs découvertes ? Il semble que Ghetaldi s'y soit plié de meilleure grâce qu'eux.

D'une façon plus particulière, Ghetaldi se fixe une limitation interne dans son approche des sciences, celle de restaurer — en latin, sa langue natale — les œuvres des anciens Grecs, et de le faire principalement à l'aide de l'outil géométrique. Alors que d'autres savants européens, un peu plus jeunes, plus loin de Rome, comme [[Albert Girard]] ou son ami [[Alexander Anderson (mathématicien)|Anderson]] se lancent dans la recherche de nouvelles inventions en algèbre, Ghetaldi tente de demeurer fidèle à ses premiers maîtres, Clavius et Coignet, ne faisant appel qu'en dernier ressort à l'[[algèbre nouvelle]] de Viète. Il le fait alors avec une grande dextérité ; si grande qu'il a pu être considéré parfois comme le précurseur de la géométrie analytique<ref name="CD"/>.

=== Ghetaldi physicien ===
[[Image:Parab.gif|thumb|upright=1.5|Le foyer du [[Miroir (optique)|miroir]] parabolique]]

En sciences physiques, Ghetaldi accomplit plusieurs expériences sur la [[densité]] des matériaux, laissant d'excellentes mesures de ces densités ; il est également connu pour ses fabrications de verres teintés<ref>{{en}} J.J. O'Connor et E.F. Robertson, article ''Marino Ghetaldi'', in 
[[MacTutor History of Mathematics archive]], 1996 {{lire en ligne|lien=http://www-history.mcs.st-andrews.ac.uk/Biographies/Ghetaldi.html|date=23 septembre 2010}}.</ref> ; son intérêt manifeste pour les miroirs et notamment les [[Miroir (optique)#Miroir parabolique|miroirs paraboliques]], dont il décrit le foyer sont demeurés dans les mémoires ; outre ses ouvrages de [[Siège (militaire)|poliorcétique]], il est aussi connu pour ses tentatives de mesurer le rayon terrestre.
Trente ans après près sa mort ses ouvrages sont toujours estimés et ses échelles de densités (publiées dans le ''Promotus Archimedes'') sont encore reprises, notamment par [[Gaspar Schott]], qui les intègre telles quelles dans sa ''Magia universalis'' de [[1658]].

=== Ghetaldi mathématicien ===

En mathématiques, l'œuvre de Ghetaldi est encore plus considérable. Élève de [[Michel Coignet]] et de [[Christophorus Clavius|Christopher Clau]]<ref>Sept lettres de Ghetaldi à Clavus, écrites entre 1602 et 1608 sont parvenues jusqu'au {{s-|XXI|e}}. [[Eberhard Knobloch]], « Sur la vie et l'œuvre de Christophore Clavius (1538-1612) », ''Revue d'histoire des sciences'', 1988, Volume 41, {{p.|353}} {{lire en ligne|lien=http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhs_0151-4105_1988_num_41_3_4100?_Prescripts_Search_tabs1=standard&|date=20 septembre 2010}}</ref>, correspondant de [[Galilée (savant)|Galileo Galilée]] et ami d'[[Alexander Anderson (mathématicien)|Alexander Anderson]], il est un émule patient d'[[Apollonios de Perga]] et rédige deux livres à sa gloire. Mais surtout, il édite, popularise<ref name="C">{{it}} Antonio-Carlo Garibaldi, '' La prima diffusione di Vieta in Italia'', (département de mathématique de l'université de Gènes) publié à l'occasion du quatrième congrès de la SISM (Société italienne d’histoire des mathématiques), en 2004, {{p.|28}} {{lire en ligne|lien=http://docs.google.com/viewer?a=v&q=cache:WrW23xR49esJ:www.dm.unito.it/sism/IVcongresso/sunti.pdf+%22De+resolutione+et+compositione+mathematica%22+traduction&hl=fr&gl=fr&pid=bl&srcid=ADGEESgP4Q50anVSjIxNS7kSU4OErNmruqHkndh0vYKbTLavjW9ND2drD89YHOvAE8-6PD8N1pcmzLUUMDKKvJT0voT8E5mJLaCV0CUGq9PMnNQ0nOBe1rkOjI2Kl7pN9g1wDc5ddis-&sig=AHIEtbSHdTNW3ryP68PVe_P8Q0ZVQU1Vdw|date=20 septembre 2010}}</ref> et poursuit l'œuvre de [[François Viète|Viète]], qu'il complète par de nombreux ouvrages annonçant les découvertes de [[Pierre de Fermat]] et de [[Girard Desargues]].

La plus importante contribution de Ghetaldi aux mathématiques est son application de l'algèbre à la géométrie, particulièrement dans son ''De resolutione et de compositione mathematica, libri quinque'', publié à titre posthume par ses filles, Anna Francesca et Maria (elles publièrent ce livre en respectant la volonté de leur père de le dédicacer au Cardinal [[Francesco Barberini (1597-1679)|Francesco Barberini]]). Dans cet ouvrage, Ghetaldi annonce, dix ans avant, la [[Discours de la méthode|Géométrie]] du [[René Descartes|philosophe de la Haye]], et, huit ans avant, [[Pierre Hérigone]] et son ''mathematicus cursus''. Cette publication a parfois été considérée comme le premier livre de [[géométrie analytique]]<ref>{{it}} Francesco Maria Appendini, ''Notizie istorico-critiche sulle antichità: storia e letteratura de Ragusei'' A. Martecchini, 1803, {{p.|47}} {{lire en ligne|lien=https://books.google.fr/books?id=PwwZAAAAYAAJ&q=Anna+Francesca+Tudisi#v=snippet&q=Anna%20Francesca%20Tudisi&f=false|date=20 septembre 2010}}.</ref> jamais publié.
[[Image:Cross-Pattee-alternate3.svg|thumb|upright=0.5|croix pattée]]
À la page 240 de cette dernière publication<ref>Au travers de la façon dont Ghetaldi écrit dans son ''De resolutione'' sur le site [http://echo.mpiwg-berlin.mpg.de European Cultural Heritage Online] {{lire en ligne|lien= http://echo.mpiwg-berlin.mpg.de/ECHOdocuView?url=%2Fmpiwg%2Fonline%2Fpermanent%2Flibrary%2FXZQ5MPVX%2Fpageimg&start=251&viewMode=images&ws=3&mode=imagepath&pn=256|date=20 septembre 2010}}.</ref>, apparaît notamment dans l'écriture <math>F in A+G in A--AQ</math>aequabitur <math>ZQ</math> l'équation d'une [[conique]]<ref group="Note">S'y lit aussi la filiation directe entre les notations algébriques de Ghetaldi et celles de son ancien ami, [[François Viète]]. Contrairement à Ghetaldi, [[Blaise Pascal]] emploie par exemple, quelque 30 ans plus tard, la notation ''aequatur'' (présent) en lieu et place ''d'aequabitur'' (futur), comme le faisait avant Viète [[Francesco Maurolico]] {{lire en ligne|lien=http://fr.wikisource.org/wiki/Page:Œuvres_de_Blaise_Pascal,_III.djvu/621}}.</ref>. Remarquable également dans cet ouvrage la forme particulière du symbole « <math>'+'</math> », proche d'une [[croix pattée]] ou d'une [[croix de Malte]]. On la trouvait déjà chez [[Juan de Ortega|De Hortega]] (dans son ''Tractado subtillissimo de arithmetica y geometria'', en 1552 et 1563), [[Wilhelm Klebitz|Guillaume Klebitius]] (en 1565) et [[Adrien Romain]] (en 1593), et on la retrouve chez [[René Descartes]] (en 1637)<ref>{{Cajori}}, Dover, 1993, p. 238 {{lire en ligne|lien=https://books.google.fr/books?id=7juWmvQSTvwC&pg=PA238<!--|date=28/6/15-->}}.</ref>.

Dans les années qui suivent sa disparition, le travail mathématique de Ghetaldi influence particulièrement [[Paolo Sarpi]], [[Antonio Santini]]<ref>Le père somasque Antonio Santini (1577-1662), élève de Galilée et bon algébriste, professeur de mathématiques à la Sapience, enseigne à Gènes, et connaît le père Mersenne et les Dupuy. Il publie en [[1644]] un '' Svpplementi Francisci Vietae, ac geometriae totivs instavratio''apud P. Deshayes, 1644 {{lire en ligne|lien=https://books.google.fr/books?id=YCOHHAAACAAJ&dq=%22Antonio+Santini%22+viète&hl=fr&ei=lL8kTMiYAoWC_AbI7-THBA&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=5&ved=0CD4Q6AEwBA|date=20 septembre 2010}}, ainsi que ''De reflexionis puncto ad opticen, geometrica instauratio'', 1645 ; ''Inclinativm appendix seù to geometriae (typographia P. Camaccij'', 1648 {{lire en ligne|lien=https://books.google.fr/books?id=Qao2AAAAMAAJ&pg=PA125&dq=inauthor:%22Antonio+Santini%22&hl=fr&ei=e8AkTIiKL8-TOIWwgPUC&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=1&ved=0CC0Q6AEwAA#v=onepage&q&f=false|date=20 septembre 2010}} ; ''In geometria male restaurata ab authore A.S.L. rimae detectae'' (Typographia Ludouici Montiae, 1650) {{lire en ligne|lien=https://books.google.fr/books?id=LZ-2vfIqK9EC&pg=PA65&dq=inauthor:%22Antonio+Santini%22&hl=fr&ei=e8AkTIiKL8-TOIWwgPUC&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=2&ved=0CDIQ6AEwAQ#v=onepage&q&f=false|date=20 septembre 2010}}.</ref>, [[Jean de Beaugrand]]<ref name="C"/>, [[Giovanni Camillo Glorioso]] et [[Carlo Renaldini]]<ref>Egidio Festa, Vincent Jullien, Maurizio Torrini, ''Géométrie, atomisme et vide dans l'école de Galilée'', Firenze- Fontenay et Saint-Cloud : Istituto e museo di storia della scienza - ENS éd., 1999, {{p.|81}} {{ISBN|2902126514}} {{lire en ligne|lien=https://books.google.fr/books?id=A8n_1FIlRUAC&pg=PA81|date=20 septembre 2010}}</ref>, l'un des derniers Italiens à adopter le langage de l'[[algèbre nouvelle]], ainsi que le mathématicien anglais [[William Oughtred]], qui reprend une partie de ses résultats dans ses ''Opuscula mathematica''.

=== Une œuvre en mouvement ===

[[Image:Marino Getaldi.jpg|thumb|Marino Ghetaldi ''(Galerie des Ragusains illustres)'']]

Que ce soit par manque de temps, à cause de ses charges dans la République ou bien du peu d'importance qu'il attache à délimiter le champ de ses propositions, les travaux de Ghetaldi ne sont pas exempts d'incorrections ou d'erreurs<ref name="E">{{en}} Ronald Calinger, ''mathematica : historical research and integration with teaching'' (La vie mathématique : recherches historiques en vue de l'enseignement), Cambridge University Press, 1996, {{p.|122}} {{ISBN|0883850974}} {{lire en ligne|lien=https://books.google.fr/books?id=D21wKHoYGg0C&pg=PA122&lpg=PA122&dq=De+resolutione+et+de+compositione+mathematica&source=bl&ots=FThoEjnDa5&sig=5yTkdDC6cUIliOY5CxG8QvIjPPM&hl=fr&ei=vbIlTMqaOYi6jAffyMGUAQ&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=1&ved=0CBcQ6AEwAA#v=onepage&q=De%20resolutione%20et%20de%20compositione%20mathematica&f=falseVita|date=20 septembre 2010}}</ref>. De surcroît, il demeure prisonnier de la volonté de reconstruction des livres de l'Antiquité. Cette quête domine les mathématiques de la Renaissance tardive (jusqu'à [[Pierre Hérigone|Hérigone]]), et Ghetaldi n'y échappe pas. Comme ses prédécesseurs, [[Francesco Maurolico]] ou Marule, Viète, ou Snellius, Ghetaldi innove en croyant retrouver le véritable langage algébrique de [[Pappus d'Alexandrie|Pappos]], de Diophante, de [[Théon d'Alexandrie le Mathématicien|Théon d'Alexandrie]] ou d’[[Apollonios de Perga]]. Au travers de cette redécouverte, dans un style tout nouveau, de l'Analyse d'Apollonios, la dépassant par là même singulièrement selon les mots de Jean Itard<ref>Jean Itard, ''La géométrie de Descartes, conférence faite au Palais de la découverte, le {{date|7|janvier|1956}}'' ou en collaboration avec Rushdi Rashed, ''Essais d'histoire des mathématiques'', édité par la librairie scientifique et technique Albert Blanchard, 1984{{ISBN|2853670430}}.</ref>, Ghetaldi laisse entrevoir dans son dernier ouvrage, publié à titre posthume, les premiers développements de la géométrie analytique.
 
Pour autant, cette évolution ne se fait pas sans hésitation, ni combat. Elle commence en 1603, quand, dans son ''De Variorum'', Ghetaldi résout trois sortes de problèmes par des méthodes purement géométriques. Il n'y donne pas toujours les conditions dans lesquelles s'appliquent ses résolutions.

Dans '' Nonnullae propositiones de parabola'', Ghetaldi ne parvient pas non plus à démontrer parfaitement l'identité des paraboles obtenues par section d'un cône oblique et celles obtenues par section d'un cône de révolution<ref name="E"/>.

Plus tard, dans ''Supplementum Apollonii Galli'', il ne résout qu'imparfaitement le cinquième problème d'Apollonios.

Cette dernière erreur provoque la publication en [[1612]] par [[Alexander Anderson (mathématicien)|Alexander Anderson]] de son ''Supplementum Apollonii redivi''<ref name="E"/>. Le traité de l'Écossais est alors apporté à [[Dubrovnik|Raguse]] par l'orientaliste George Strachan et donne lieu à une correction de Ghetaldi en 1613 dans son ''Apollonius redivivus seu restitutae Apollonü Pergaei de inclinationibus geometriae, liber secundus''. Quoique leurs méthodes de résolution de ce cinquième problème d'Apollonios soient différentes, Ghetaldi marque dans sa préface tout le respect qu'il doit aux travaux de l'Écossais. Anderson, de son côté, dédicace à Ghetaldi la publication en 1615 de ses ''Zététiques des problèmes d'Apollonius''. Une amitié mathématique se noue autour de l'héritage de Viète.

Mais, en 1616, Ghetaldi s'attire les foudres du mathématicien bourguignon [[Clément Cyriaque de Mangin]]<ref>[[Clément Cyriaque de Mangin]] édité par [[Denis Henrion]], publie contre Viète et contre Ghétaldi ''Problemata duo nobilissima, quorum nec analysin geometricam, videntu te nuisse Ioannes Regiomontanus et Petrus Nonius, nec demonstrandum satis accuratam repraesentasse, Franciscus Vieta et Marinus Ghetaldus, nunc demum a Clemente Cyriaco diligentius elaborata et novia analyseon formis exulta.'' ; voir Calinger, '' Vita mathematica: historical research and integration with teaching'', {{p.|122}} {{lire en ligne|lien=https://books.google.fr/books?id=D21wKHoYGg0C&pg=PA122|date=20 septembre 2010}} ; ou Charles Knight, '' The Penny cyclopædia of the Society for the Diffusion of Useful Knowledge'', {{p.|313}} {{lire en ligne|lien=https://books.google.fr/books?id=JhrnAAAAMAAJ&pg=PA313|date=20 septembre 2010}}.</ref> pour son ouvrage de 1603. Mangin (puis [[Jakob Christmann|Jacob Christmann]] et ultérieurement de [[Michelangelo Ricci]]) lui reproche particulièrement ses erreurs dans la résolution d'un problème dû à [[Regiomontanus]] : ''De triangulis planis et sphaerecis'' (''Des triangles plans et sphériques'', première édition 1533).

Alors, en [[1617]], c'est Alexander Anderson qui défend Ghetaldi et l'honneur de l'école de [[François Viète]] (nommément cité par De Mangin), en publiant une réponse, cinglante, ''Animadversionis in Francisum Vietam a Clemento Cyriaco nuper brevis Διακρισις'', contre Cyriaque. Anderson en complète d'ailleurs sa résolution, en [[1619]], dans ''Exercitationum mathematicorum decas primas''.

Lorsqu'à la fin de sa vie, Ghetaldi revient une dernière fois sur cette démonstration défectueuse, il le fait avec la volonté de résoudre cette difficile question par de nouvelles méthodes. Cela se retrouve en effet dans son dernier ouvrage, le ''De resolutione et de compositione mathematica, libri quinque'', qui s'ouvre par la liste des propositions à démontrer et donne les solutions algébriques à quelques problèmes d'Apollonios de Perga<ref>{{en}} Žarko Dadić, ''Some methodological aspects of Getaldić's mathematical works'', Institute for the history of natural, mathematical, and medical sciences'', Zagreb, Yougoslavie (''quelques aspects méthodologiques des travaux de Ghetaldi'').</ref> que Ghetaldi a déjà résolus géométriquement (sans préciser les conditions limites des grandeurs en jeu) dans ses premières publications. Ghetaldi y reprend alors le cinquième problème d'Apollonios par les méthodes de l'[[algèbre nouvelle]] (sans citer les travaux qu'Anderson a consacrés à ce sujet en 1619, faute de les avoir reçus selon Ronald Calinger<ref name="E"/> car vraisemblablement, l'Écossais est mort entre-temps). Ce travail novateur, dans lequel apparaissent les premières traces de géométrie analytique, a fait l'objet d'études approfondies par [[Eugène Gelcich]] en [[1882]]<ref group="Note">Une liste d'ouvrages d'Eugène Gelcich est disponible [http://www.abebooks.de/servlet/BookSearchPL?ph=2&an=Gelcich%20Eugen&afn_sr=ZanoxDE&cm_ven=am&cm_ite=zan&zanpid=1387435855278498816 à cette adresse] sur [http://www.abebooks.de/ Abe.book].</ref>.

=== Publications ===
[[Image:Ghetaldi - Variorum problematum collectio, 1607.jpg |thumb|''Variorum problematum collectio'', 1607]]

De son vivant Ghetaldi publie six ouvrages mais son œuvre principale est publiée à titre posthume :
* {{la}} ''[http://archimedes.mpiwg-berlin.mpg.de/cgi-bin/toc/toc.cgi?step=thumb&dir=gheta_promo_029_la_1603Promotus Archimedus'' sev de variis corporum generibus grauitate & magnitudine comparatis] (Aloysium Zannettum, 1603, Rome) sur [http://archimedes2.mpiwg-berlin.mpg.de/archimedes_templates le projet Archimède] ; disponible aussi sur [https://books.google.com/books?id=7rNJAAAAMAAJ Google Livres] et consacré aux mesures des densités selon les méthodes d'Archimède.
* {{la}} ''[https://books.google.fr/books?id=n5U_AAAAcAAJ& Nonnullae propositiones de parabola]'' (Aloysium Zannettum, 1603, Rome) disponible sur [https://books.google.com/books?id=7rNJAAAAMAAJ Google Livres], consacré à l'étude de la parabole.
* {{la}} ''[http://echo.mpiwg-berlin.mpg.de/ECHOdocuView?mode=imagepath&url=/mpiwg/online/permanent/library/M3FKYA2T/pageimg&viewMode=images Variorum problematum collectio]'' (Vincentium Fionnam, 1607, Venise), sur le site [http://echo.mpiwg-berlin.mpg.de European Cultural Heritage Online] ; pamphlet contenant 42 problèmes mathématiques et dédicacé à Marino Gozzi.
* {{la}} ''Apollonius redivivus seu restituta Apollonii Pergaei inclinationum geometria'' (1607), reconstitution du traité d'[[Apollonios de Perga]] ''Les inclinations''.
* {{la}} ''Supplementum Apollonii Galli'' (1612), supplément au livre de François Viète consacré au tracé d'un cercle tangent à trois cercles donnés.
* {{la}} ''Apollonius redivivus seu restitutae Apollonü Pergaei de inclinationibus geometriae, liber secundus'' (1613), [https://books.google.fr/books?id=F65AAAAAcAAJ Liber I. et II. Cum suppl, Volume 2] chez Baretium à Venise, supplément au livre des Inclinations édité en 1607.
* {{la}} ''[http://echo.mpiwg-berlin.mpg.de/ECHOdocuView?mode=imagepath&url=/mpiwg/online/permanent/library/XZQ5MPVX/pageimg&viewMode=images De resolutione et compositione mathematica]'' posthume (édité par la chambre apostolique, 1630) ou [https://books.google.com/books?id=puDmAAAAMAAJ&printsec=frontcover ici sur Google Livres], où apparaissent les prémices (mais pas les prémisses) de la géométrie analytique.

On lui doit également la construction d'un miroir parabolique conservé jusqu'au {{s-|XIX|e}} dans les collections de la famille Barbarini, puis au musée maritime de Londres<ref>Ce miroir de {{unité|71|cm}} de diamètre apparaît dans la collection Barbarini sous le nom de ''Descarte 884'' ; il est répertorié par Koenraad van Cleempoel et Silke Ackermann dans ''Astrolabes at Greenwich: a catalogue of the astrolabes in the National Maritime Museum, Greenwich'', Oxford University Press, 2005, {{p.|12}} {{ISBN|0198530692}}.{{lire en ligne|lien=https://books.google.fr/books?id=p5OmW-X3DhsC&pg=PA12|date=23 septembre 2010}}</ref> ainsi qu'en 1604 la construction d'une tour ''Pozvizd'', faisant partie du système de fortification de [[république de Raguse|Raguse]].
Une publication de se œuvres a été réalisée pour le 400e anniversaire de sa naissance, on consultera à cet effet l'analyse que lui consacre Jean Grisard <ref>Jean Grisard, Marini Ghetaldi, Opera Omnia, Zagreb {{lire en ligne|lien=https://www.persee.fr/doc/rhs_0048-7996_1969_num_22_3_2599_t1_0272_0000_1|date=23 septembre 2021}}</ref>

=== Retentissement ===
[[Image:Arms of the house of Ghetaldi.svg|thumb|upright=0.8|Le blason de la famille Ghetaldi]]

Ghetaldi est reconnu très tôt comme un des meilleurs géomètres et algébristes de son temps. Dès 1603, [[Henry Percy (9e duc de Northumberland)|Henry Percy]], le protecteur de [[Thomas Harriot]] et neuvième [[comte de Northumberland]] a entendu parler de lui<ref name="D">[[Franz Xaver von Zach]], ''Correspondance astronomique, géographique, hydrographique et statistique'', Bonaudo, Gènes, 1822, {{p.|130}} {{lire en ligne|lien=https://books.google.com/books?id=UW1bAAAAQAAJ&pg=PA130|date=20 septembre 2010}}.</ref>. Une certaine concurrence s'établit d'ailleurs autour d'Harriot à propos des mesures des densités. En France, moins de quatre ans après sa disparition, [[Pierre Hérigone]] donne, à la fin du premier volume de son ''Cursus Mathematicus'', quatre problèmes sous le titre de ''La géométrie d'inclinations d'Apollonius Pergeus, restituée par Marinus Ghetaldus'' (Apollonii Pergaei inclinationum geometria, a Marino Ghetaldo restituta). Cet emprunt, qui va de la page 905 à 914 n'est autre que l’''Apollonius redivivus seu restituta Apollonii Pergaei inclinationum geometria'', ou du moins 4 problèmes de ce traité. Quant à [[Johannes Kepler]], il le prise, selon ses lettres, comme l'égal de [[Galilée (savant)|Galilée]]. Il est également apprécié par [[Marin Mersenne|Mersenne]] et [[Claude Mydorge]]<ref>Dans la correspondance du P. Marin Mersenne : 1617-1627, éditée par {{Mme}} veuve Tannery (G. Beauchesne, 1933), {{p.|247}}</ref>{{,}}<ref>Mydorge, ''Examen du livre de Leurechon'', 1630, {{p.|260}}</ref>.

À la fin du {{s-|XVII|e}}, les travaux de Marino Ghetaldi sont encore tenus en grande estime par de nombreux savants, notamment l'Anglais [[Edmond Halley]] et le Hollandais [[Christian Huygens]]. Le Français [[Jean-Étienne Montucla|Montucla]] le cite encore dans son histoire, mais donne à Descartes toute la gloire de l'invention de la géométrie analytique. Au siècle suivant, [[Charles Bossut]] et [[Joseph-Louis Lagrange]] l'ont quasiment rayé de leur histoire des sciences<ref name="D"/>. Les Allemands lui rendent néanmoins hommage<ref name="D"/>, notamment [[Abraham Gotthelf Kästner]]. En fait, son influence se maintient au {{XVIIIe siècle}} par l'entremise des Anglais, [[John Lawson]]<ref>{{en}} {{lang|en|texte=John Lawson, ''The two books of Apollonius Pergaeus, concerning tangencies, as they have been restored by Franciscus Vieta and Marinus Ghetaldus : with a supplement to which is now added, a second supplement, being Mons. Fermat's Treatise on spherical tangencies''}} (« les deux livres d'Apollonius, sur les tangentes, comme ils furent restaurés par François Viète et Marino Ghetaldi, avec un supplément de Pierre de Fermat extrait de son traité sur les tangentes »), Bigg, Londres, 1771, disponible sur ECHO {{lire en ligne|lien=http://echo.mpiwg-berlin.mpg.de/ECHOdocuView?mode=imagepath&url=/mpiwg/online/permanent/library/FDWQ9FD5/pageimg&viewMode=images|date=20 septembre 2010}}</ref>, [[Samuel Horsley]]<ref>{{de}} Samuel Horsley, Wilhelm Adolf Diesterweg, ''Die Bücher des Apollonius von Perga De Inclinationibus'' (le livre d'Apollonios de Perga, ''de l'inclination''), G. Reimer, Berlin, 1823 {{lire en ligne|lien=https://books.google.fr/books?id=blw-AAAAcAAJ|date=20 septembre 2010}}.</ref>, [[Reuben Burrow]]<ref>Reuben Burrow, ''A restitution of the geometrical treatise of Apollonius Pergæus on inclinations. Also the theory of gunnery; or the doctrine of projectiles in a non-resisting medium'' chez C. Etherington, [[1779]], à Londres (une restauration du traité géométrique d'Apolonius de Perge sur l'inclination, ainsi que la théorie des projectiles dans un milieu sans resistance), disponible via [http://infotrac.galegroup.com/galenet/nla?cause=http%3A%2F%2Fgalenet.galegroup.com%2Fservlet%2FECCO%3Fc%3D1%26stp%3DAuthor%26ste%3D11%26af%3DBN%26ae%3DT072502%26tiPG%3D1%26dd%3D0%26dc%3Dflc%26docNum%3DCW110317100%26vrsn%3D1.0%26srchtp%3Da%26d4%3D0.33%26n%3D10%26SU%3D0LRM%26locID%3Dnla%26finalAuth%3Dtrue&cont=&sev=temp&type=session&sserv=no&ccheck=1la National Library of Australia].</ref> qui empruntent beaucoup à ses travaux<ref name="F"/>. Ils sont suivis au siècle suivant par [[Johann Wilhelm von Camerer|Johann Wilhelm Camerer]]<ref>Une restauration d'Apollonios par John William Camerer apparut à Gotha en 1795, contenant aussi une histoire (curieuse et correcte) du problème, et intéressante par les informations qu'elle fournit sur le travail de mathématiciens sur ce problème, ''in'' Hugh James Rose, ''A new general biographical dictionary, projected and partly arranged by H.J. Rose'' (un nouveau dictionnaire biographique général), Volume II, B. Fellowes et consort, 1848, {{p.|51}} {{lire en ligne|lien=https://books.google.fr/books?id=wBkIAAAAQAAJ&pg=PA51&dq=%22John+William+Camerer%22&hl=fr&ei=KMslTMn2JouisQah-LXEBA&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=3&ved=0CDcQ6AEwAg#v=onepage&q=%22John%20William%20Camerer%22&f=false|date=23 septembre 2010}}.</ref> et [[Daniel Schwenter]]<ref name="E"/>.

Au {{XIXe siècle}}, [[Michel Chasles]] semble ignorer son importance et n'en parle qu'incidemment en marge de [[François Viète|Viète]]<ref>Michel Chasles, ''Aperçu historique sur l'origine et le développement des méthodes en géométrie: particulièrement de celles qui se rapportent à la géometrie moderne, suivi d'un mémoire de géométrie sur deux principes généreaux de la science, la dualité et l'homographie'', M. Hayez, 1837, {{p.|42}}</ref>. Les Italiens [[Francesco Maria Appendini]]<ref>[[Francesco Maria Appendini]] dresse de lui un portrait complet dans sa notice sur les Ragusains célèbres, {{it}} '' Notizie istorico-critiche sulle antichita storia e letteratura de' Ragusei (1802)'', {{p.|44}} et suivantes {{lire en ligne|lien=https://books.google.fr/books?id=vUMTAAAAYAAJ&q=%22marino+ghetaldi%22#v=snippet&q=%22marino%20ghetaldi%22&f=false|date=20 septembre 2010}}</ref> et G. Barbieri lui rendent un hommage en 1802 puis 1840, dans leurs galeries de Ragusains illustres. Ils sont suivis seize ans plus tard par le Croate Simeone Gliubich. En 1868, l'éditeur de la Penny encyclopédie, [[Charles Knight]], lui consacre quelques pages dans ses biographies<ref>{{en}} Charles Knight, ''Biography: Third division of the English encyclopedia, Volume 6'', chez Bradbury, Evans & Co., 1868, {{p.|383}} {{lire en ligne|lien=https://books.google.com/books?pg=RA1-PA383&dq=Marino%20Ghetaldi%20montucla&client=safari&id=EshPAAAAMAAJ|date=20 septembre 2010}}.</ref> mais il faudra attendre la fin du {{s-|XIX|e}}, avec [[Antonio Favaro]], [[Heinrich Wieleitner]] (1874-1931)<ref>{{de}} [[Heinrich Wieleitner]], ''Marino Ghetaldi und die Anfange der Koordinatengeometrie (Bibliotheca mathematica)'' (Ghetaldi et le début de la géométrie du repérage), dont un compte rendu se trouve dans ''L'enseignement mathématique, revue internationale'', Gauthier-Villars, Paris, 1914, {{lire en ligne|lien=https://archive.org/stream/lenseignementmat16inte#page/236/mode/2up/search/ghetaldi |date=23 septembre 2010}}.</ref> et le Croate Eugène Gelcich (un professeur à l'école navale de [[Pula|Pola]], en Autriche) pour que son rôle soit pleinement reconnu. Pour autant, ses œuvres n'ont toujours pas été traduites du latin.

[[Michael Sean Mahoney]] évoque dans ''The beginnings of algebraic thought''<ref>{{en}} Michael Sean Mahoney, ''The beginnings of algebraic thought'' (les origines de la pensée algébrique), un des articles du [http://www.princeton.edu/~hos/Mahoney/ site] qui lui rend hommage à [[Université de Princeton|Princeton]]. {{lire en ligne|lien=http://www.princeton.edu/~hos/Mahoney/articles/beginnings/beginnings.htm#1.|date=23 septembre 2010}}.</ref> l'importance du ''De resolutione et compositione mathematica'' ; il lui rend un vibrant hommage dans ''The mathematical career of Pierre de Fermat, 1601-1665''<ref>{{en}} Michael Sean Mahoney, ''The mathematical career of Pierre de Fermat, 1601-1665'' publié par Princeton University Press, 1994 {{ISBN|0691036667}} {{lire en ligne|lien=https://books.google.fr/books?id=My19IcewAnoC&pg=PA47&lpg=PA47&dq=Ghetaldi+Mahoney&source=bl&ots=V1lO08Nf_Z&sig=Mgy-zKa83d4OwzrjWHvj3t-m6mM&hl=fr&ei=36okTK6nFoa6jAey-ICWAQ&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=1&ved=0CBgQ6AEwAA#v=onepage&q=Ghetaldi&f=false|date=20 septembre 2010}}.</ref>, précisant avec quels soins Ghetaldi accomplit les étapes [[Algèbre nouvelle|zététique]] et [[Algèbre nouvelle|poristique]] des problèmes géométriques qu'il a en vue, mais aussi la vigilance avec laquelle il suit dans leur [[Algèbre nouvelle|exégèse]], les étapes de la poristique. Mahonney juge par exemple qu’il se montre particulièrement utile dans la compréhension de théorèmes que Fermat laisse, quelques années plus tard, à la sagacité de son lecteur<ref>ibid {{p.|47}}.</ref>. Plus récemment, son œuvre a été entièrement rééditée, et commentée, par l'astronome croate [[Zarko Dadic]]<ref>Marino Ghetaldi, Zarko Dadic, {{lang|la|texte=Opera Omnia}} {{ASIN|B002G7P0U0}} (Zagreb, Institut za povijest prirodnih, matematickih i medicinskih nauka JAZU, 1968).</ref>.

Dans sa patrie, la renommée de Marino Ghetaldi est longtemps demeurée à l'honneur : au {{XIXe}}, Raguse donne encore son nom à un navire et, de nos jours, {{refnec|il est un des rares mathématiciens à posséder sa page Facebook}}, alors qu'il fait toujours la une des hebdomadaires locaux à la date anniversaire de sa mort (le 7 ou le {{date-|8 avril}})<ref group="Note">Anniversaire de la mort de Ghetaldi signalée en première page du Dubrovacki list (la feuille de Dubrovnik) {{lire en ligne|lien=http://www.dulist.hr/content/view/8794/69/ |date=23 septembre 2010}}.</ref>.

Quant à la grotte, située au pied du mont Bergato, dans laquelle il travaillait à ses expériences d'optique, [[Betina Špilja|cette grotte]] de Raguse, où il menait ses expériences sur les miroirs, et reliée à sa villa par un escalier dérobé selon l'écrivain [[Andrew Archibald Paton]]<ref>Andrew Archibald Paton (1811-1874), '' Researches on the Danube and the Adriatic'' Elibron 1861, réimprimé par Adegi Graphics LLC, 2002 {{p.|233}} {{ISBN|1402159927}} {{lire en ligne|lien=https://archive.org/stream/cu31924031265485|date=9 mars 2011}}.</ref>, cette grotte qui lui conféra auprès des populations locales la réputation d'un ermite et d'un mage, elle porte depuis son surnom de ''[[Betina Špilja|bête]]''<ref>{{it}} [[Francesco Maria Appendini]], ''{{lang|it|texte=Che Bete è Marino Ghetaldi}}'' in ''Notizie istorico-critiche sulle antichità'', A. Martecchini, 1803, {{p.|46}} {{lire en ligne|lien=https://books.google.com/books?id=PwwZAAAAYAAJ&pg=PA46#v=onepage&q&f=false |date=23 septembre 2010}}.</ref>.

== Notes et références ==

=== Notes ===
{{références|taille=36|groupe= "Note"}}

=== Références ===
{{Références|taille=36}}

== Voir aussi ==
=== Articles connexes ===
* [[François Viète]]
* [[République de Raguse]]
* [[Dubrovnik]]
* [[Maison des Ghetaldi]]
* [[Ston]]

=== Bibliographie ===
* Jean-Paul Guichard, « Ghetaldi de Raguse : un passeur de l’algèbre de Viète sur les bords de l’Adriatique »'','' dans ''Les mathématiques méditerranéennes d’une rive et de l’autre,'' Ellipses, 2015''.'' [http://www.univ-irem.fr/spip.php?article1167 Sommaire], sur le Portail des IREM]
*{{it}} G. Barbieri, ''Galleria di ragusei illustri ou Tableau de Ragusains illustres'', Martecchini éditeur, 1841 {{lire en ligne|lien=https://books.google.fr/books?id=eV4_AAAAcAAJ&q=Nato+nel+1566#v=snippet&q=Nato%20nel%201566&f=false|date=15 septembre 2010}}.
* {{de}} Gelcich, ''Eine Studie über die Entdeckung der Analytischen Geometrie mit Berücksichtigung eines Werkes des Marino Ghetaldi Patrizier Ragusaer'', Leipzig, 1882, 39 pages.
* [[Nikolai Saltykow]], ''Souvenirs concernant le géomètre yougoslave Marinus Ghetaldi, conservés à Doubrovnik, en Dalmatie'', Bruges, Isis, 1938.
* [[Karin Reich]], « Quelques remarques sur Marinus Ghetaldus et François Viète », dans les ''Actes du symposium international - La géométrie et l'algèbre au début du {{s-|XVII|e}}'', Zagreb, 1969, S. 171–174.
* {{it}} [[Antonio Favaro|A. Favaro]], ''Marino Ghetaldi, Amici e corrisponsdenti di Galileo'', (Marino Ghetaldi, ami et correspondant de Galilée), Florence, 1983, vol 2, {{pp.}}911-934.
* {{en}} P.D. Napolitani, ''The geometrization of physical reality : specific gravity in Ghetaldi and Galileo'', dans ''Bollettino di storia delle scienze matematiche'', {{n°|8}} (2), 1988, {{pp.}}139-237.
* {{it}} L. Maieru, « Marino Ghetaldi's : Nonnullae propositiones de parabola », dans ''Archive for history of exact sciences'', {{n°|40}} (3), 1989, {{pp.}}207-245.
* P. Radelet-de Grave, Edoardo Benvenuto, ''Entre Mécanique et Architecture - Between Mechanics and Architecture'', Birkhäuser, 1995 {{ISBN|3764351284}} {{lire en ligne|lien=https://books.google.fr/books?id=MRjAb8xtfWUC&pg=PA79|date=15 septembre 2010}}.
* {{en}} Ronald Calinger, [[Zarko Dadic]], ''Vita mathematica: historical research and integration with teaching'', Cambridge University Press, 1996, {{pp.}}115-122 {{ISBN|0883850974}} {{lire en ligne|lien=https://books.google.fr/books?id=D21wKHoYGg0C&pg=PA115&lpg=PA115|date=15 septembre 2010}}.
* {{en}} [[Henk Bos|H. J. M. Bos]], ''Redefining geometrical exactness'', Springer, 2001, {{p.}}109 {{ISBN|0387950907}}.

=== Liens et sources externes ===
* {{en}} Marino Ghetaldi sur [http://www.gap-system.org/~history/Biographies/Ghetaldi.html MacTutor]
* {{hr}} La page (en croate) [http://mis.element.hr/fajli/251/27-08.pdf Ghetaldi] d'Ivan Drazic

{{Portail|politique en Italie|mathématiques|algèbre nouvelle et François Viète|XVIIe siècle|Croatie}}
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[[Catégorie:Naissance à Raguse]]
[[Catégorie:Naissance en octobre 1568]]
[[Catégorie:Décès en avril 1626]]
[[Catégorie:Décès à 57 ans]]
[[Catégorie:Décès à Raguse]]