Voir la source de Molybdène

{{voir homonymes|Mo}}
{{Infobox Élément/Molybdène}}

Le '''molybdène''' est l'[[élément chimique]] de [[numéro atomique]] 42, de symbole Mo.

== Histoire ==
Le molybdène (du [[grec ancien]] {{grec ancien|μόλυβδος}} / {{Lang|grc-Latn|''molubdos''}} signifiant ''plomb'') n'existe pas à l'état natif. Ses composés naturels ont été confondus jusqu'au {{s-|XVIII}} avec des composés d'autres éléments tels que le [[carbone]] ou le [[plomb]].

En [[1778 en science|1778]], [[Carl Wilhelm Scheele]] réussit à séparer le molybdène du [[graphite]] et du plomb, et isole l'[[Trioxyde de molybdène|oxyde de molybdène]] de la [[molybdénite]].

En [[1782 en science|1782]], [[Peter Jacob Hjelm]] obtient un métal impur en réduisant l'oxyde de molybdène par le carbone.

Jusqu'à la fin du {{s-|XIX}}, le molybdène ne fut que très peu utilisé en dehors des laboratoires. Quand l'aciériste français [[Schneider Electric|Schneider]] remarqua les propriétés des [[alliage]]s d'[[acier]] au molybdène, il les utilisa dans la réalisation de [[Blindage (mécanique)|blindage]]s.

Pendant la [[Première Guerre mondiale]], [[Alliés de la Première Guerre mondiale|les Alliés]] ont entendu que la pièce d'artillerie allemande appelée la « [[Grosse Bertha]] » contenait du molybdène comme composant essentiel de son acier. Le renseignement était faux, mais l'étude de l'influence de ce métal sur les propriétés de l'acier était lancée<ref>{{Article|titre=Les plasmas et le molybdène | périodique=Science Dimension| volume=6 | année=1974 | éditeur=National Research Council of Canada | lire en ligne={{Google livres|id=IC8gAQAAMAAJ&|page=21}} passage=21}}.</ref>.

== Propriétés ==
[[Image:Molybdenum element.jpg|vignette|Cylindre de molybdène.|alt=Cylindre de molybdène.|gauche]]
Le molybdène est un [[métal de transition]]. Le métal pur est d'aspect blanc métallique et il est très dur.
Il a été souvent confondu avec du minerai de graphite et de [[galène]]. Il a un haut module d'élasticité et seuls le [[tungstène]] et le [[tantale (chimie)|tantale]], des métaux plus aisément disponibles, ont des [[Point de fusion|points de fusion]] plus élevés.

C'est un agent d'alliage valable, car il contribue à la [[trempabilité]] et à la dureté des aciers éteints et gâchés. Il améliore également la résistance de l'acier aux températures élevées. Du molybdène est employé en alliages, [[électrode]]s et [[catalyse]]urs.
{{clr|left}}

== Isotopes ==
{{article détaillé|Isotopes du molybdène}}

Le molybdène possède 33 [[isotope]]s connus, de [[nombre de masse]] variant entre 83 et 115, et huit [[isomérie nucléaire|isomères nucléaires]]. Parmi ces isotopes, six [[isotope stable|stable]]s, <sup>92</sup>Mo, <sup>94</sup>Mo, <sup>95</sup>Mo, <sup>96</sup>Mo, <sup>97</sup>Mo et <sup>98</sup>Mo, constituent avec un [[nucléide primordial|radionucléide primordial]] ([[demi-vie]] de {{unité|1|e=19|années}}), <sup>100</sup>Mo, l'intégralité du molybdène naturellement présent, le plus abondant étant <sup>98</sup>Mo (24,14 %).

Tous les isotopes stables sont cependant théoriquement capables de [[fission spontanée]], bien que cette dernière n'ait été observée dans aucun des cas. De même, <sup>92</sup>Mo et <sup>98</sup>Mo sont soupçonnés d'être faiblement radioactifs, se désintégrant par [[double désintégration bêta|double émission bêta β]], respectivement en [[Isotopes du zirconium|<sup>92</sup>Zr]] et [[Isotopes du ruthénium|<sup>98</sup>Ru]] avec des demi-vies supérieures à {{unité|1.9|e=20|années}} et {{Douteux|{{unité|1|e=14|années}}}}, mais encore une fois, de telles désintégrations n'ont encore jamais été observées. On attribue au molybdène une masse atomique standard de {{unité|95.95(1)|[[unité de masse atomique unifiée|u]]}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Standard Atomic Weights {{!}} Commission on Isotopic Abundances and Atomic Weights |url=http://www.ciaaw.org/atomic_weights4.htm |site=www.ciaaw.org |consulté le=2023-03-06}}.</ref>.

== Composés ==
Le molybdène forme des composés chimiques dans les états d’oxydation −4 et de −2 à +6. Les états d’oxydation supérieurs sont plus pertinents pour sa présence terrestre et ses rôles biologiques, les états d’oxydation de niveau intermédiaire sont souvent associés aux nanoclusters, et les états d’oxydation très faibles sont généralement associés aux composés organomolybdènes. La chimie du molybdène et du tungstène présente de fortes similitudes. La rareté relative du molybdène(III), par exemple, contraste avec l’omniprésence des composés du chrome(III). L’état d’oxydation le plus élevé est observé dans l’[[oxyde de molybdène(VI)]] (MoO{{ind|3}}), tandis que le composé soufré normal est le [[disulfure de molybdène]] MoS{{ind|2}}<ref name="Holl">{{Ouvrage|langue=de|éditeur = Walter de Gruyter|date = 1985|edition = 91–100|pages = 1096–1104|isbn = 978-3-11-007511-3|titre = Lehrbuch der Anorganischen Chemie|auteur=Holleman, Arnold F. |author2=Wiberg, Egon |author3=Wiberg, Nils}}</ref>.

{|class="wikitable" style="float:left; margin-right: 1em;"
|-
!Nombre<br />d'oxydation
!Exemple<ref name="Schmidt">{{Ouvrage |nom=Hofmann |prénom=Karl A. |chapter-url=https://doi.org/10.1007/978-3-663-14240-9_31 |titre=Anorganische Chemie |date=1973 |éditeur=Vieweg+Teubner Verlag |isbn=978-3-663-14240-9 |editor-last=Hofmann |editor-first=Karl A. |lieu=Wiesbaden |pages=627–641 |langue=de |chapter=VI. Nebengruppe |doi=10.1007/978-3-663-14240-9_31 |editor-last2=Hofmann |editor-first2=Ulrich |editor-last3=Rüdorff |editor-first3=Walter}}</ref>{{,}}<ref name="auto">{{Ouvrage |nom=Werner |prénom=Helmut |url=https://books.google.com/books?id=dP4LTfaPzAMC |titre=Landmarks in Organo-Transition Metal Chemistry: A Personal View |date=2008 |éditeur=Springer Science & Business Media |isbn=978-0-387-09848-7 |langue=en}}</ref>
|-
| −4||{{chem|Na|4|[Mo(CO)|4|]}}
|-
| −2||{{chem|[Mo(CO)|5|]{{exp|2-}}}}<ref>{{Ouvrage|langue=en
 | titre = Metal Carbonyl Anions: from [Fe(CO)<sub>4</sub>]<sup>2−</sup> to [Hf(CO)<sub>6</sub>]<sup>2−</sup> and Beyond
 | auteur = Ellis, J. E.
 | journal = [[Organometallics]]
 | année = 2003 | volume = 22 | issue = 17 | pages = 3322–3338
 | doi = 10.1021/om030105l
}}</ref>
|-
| −1||{{chem|Na|2|[Mo|2|(CO)|10|]}}
|-
| 0||[[Hexacarbonyle de molybdène|{{chem|Mo(CO)|6|}}]]
|-
| +1||[[Dimère de (cyclopentadiényl)molybdène tricarbonyle|{{chem|C|5|H|5|Mo(CO)|3}}]]
|-
| +2||[[Chlorure de molybdène(II)|{{chem|MoCl|2}}]]
|-
| +3||[[Bromure de molybdène(III)|{{chem|MoBr|3}}]]
|-
| '''+4'''||[[Disulfure de molybdène|{{chem|MoS|2}}]]
|-
| +5||[[Chlorure de molybdène(V)|{{chem|MoCl|5}}]]
|-
| '''+6'''||[[Fluorure de molybdène(VI)|{{chem|MoF|6}}]]
|}
[[File:Phosphotungstate-3D-polyhedra.png|thumb|upright|left|[[Structure de Keggin]] de l'anion phosphomolybdate ({{chem|P[Mo|12|O|40|]{{exp|3−}}}}), un exemple de [[polyoxométallate]].]]

Du point de vue commercial, les composés les plus importants sont le [[disulfure de molybdène]] (MoS{{ind|2}}) et le trioxyde de molybdène (MoO{{ind|3}}). Le disulfure noir est le principal minéral. Il est grillé à l’air pour donner le trioxyde<ref name="Holl" /> :

:2 {{chem|MoS|2}} + 7 {{chem|O|2}} → 2 {{chem|MoO|3}} + 4 {{chem|SO|2}}

Le trioxyde, qui est volatil à haute température, est le précurseur de pratiquement tous les autres composés de Mo ainsi que des alliages. Le molybdène a plusieurs états d’oxydation, les plus stables étant +4 et +6 (en gras dans le tableau de gauche).

L’oxyde de molybdène(VI) est soluble dans les solutions alcalines fortes, formant des [[molybdate]]s (MoO{{ind|4}}{{exp|2−}}). Les molybdates sont des oxydants plus faibles que les [[chromate]]s. Ils ont tendance à former des oxyanions structurellement complexes par condensation à des valeurs de pH plus basses, telles que {{chem|[Mo|7|O|24|]{{exp|6−}}}} et {{chem|[Mo|8|O|26|]{{exp|4−}}}}. Les polymolybdates peuvent incorporer d’autres ions, formant des polyoxométallates<ref>{{Article|journal = Angewandte Chemie International Edition|volume = 30|pages=34–48|date = 1997|titre = Polyoxometalate Chemistry: An Old Field with New Dimensions in Several Disciplines|prénom1 = Michael T.|nom1 = Pope|nom2= Müller |prénom2 = Achim|doi = 10.1002/anie.199100341}}</ref>. L’hétéropolymolybdate {{chem|P[Mo|12|O|40|]{{exp|3−}}}} contenant du phosphore bleu foncé est utilisé pour la détection spectroscopique du phosphore<ref>{{Ouvrage|langue=en|isbn = 978-0-8247-8433-1|pages = 280–288|editor = Nollet, Leo M. L.|date = 2000|éditeur = Marcel Dekker|lieu = New York, NY|titre = Handbook of water analysis|url=https://books.google.com/books?id=YZpW4Y4Q_PIC&pg=PA280}}</ref>.

La large gamme d’états d’oxydation du molybdène se reflète dans divers chlorures de molybdène :
* [[Chlorure de molybdène(II)]] MoCl{{ind|2}}, qui existe sous la forme de l’hexamère {{chem|Mo|6|Cl|12}} et du dianion apparenté {{chem|[Mo|6|Cl|14|]{{exp|2-}}}}.
* [[Chlorure de molybdène(III)]] MoCl{{ind|3}}, un solide rouge foncé, qui se transforme en anion complexe trianionique {{chem|[MoCl|6|]{{exp|3-}}}}.
* [[Chlorure de molybdène(IV)]] MoCl{{ind|4}}, un solide noir, qui adopte une structure polymère.
* [[Chlorure de molybdène(V)]] MoCl{{ind|5}}, un solide vert foncé, qui adopte une structure dimérique.
* [[Chlorure de molybdène(VI)]] MoCl{{ind|6}}, un solide noir, qui est monomère et se décompose lentement en MoCl{{ind|5}} et Cl{{ind|2}} à température ambiante<ref>{{Article|nom1=Tamadon|prénom1=Farhad|nom2=Seppelt|prénom2=Konrad|date=2013-01-07|titre=The Elusive Halides VCl 5, MoCl 6, and ReCl 6|journal=Angewandte Chemie International Edition|langue=en|volume=52|numéro=2|pages=767–769|doi=10.1002/anie.201207552|pmid=23172658}}</ref>.

L’accessibilité de ces états d’oxydation dépend assez fortement du contre-ion halogénure : bien que le fluorure de molybdène(VI) soit stable, le molybdène ne forme pas d’hexachlorure, de pentabromure ou de tétraiodure stables<ref>{{Ouvrage|langue=en|titre=Kirk-Othmer Encyclopedia of Chemical Technology|éditeur = John Wiley|lieu= New York|
isbn = 9780471238966|doi=10.1002/0471238961.1315122519200905.a01.pub3|passage=Molybdenum Compounds|prénom=Edward I.|nom=Stiefel}}</ref>.

Comme le [[chrome]] et certains autres métaux de transition, le molybdène forme des liaisons quadruples, comme dans {{chem|Mo|2|(CH|3|COO)|4}} et {{chem|[Mo|2|Cl|8|]{{exp|4−}}}}<ref name="Holl" />{{,}}<ref>{{Ouvrage|titre=Inorganic Syntheses: Volume 36 |nom1=Walton |prénom1=Richard A. |nom2=Fanwick |prénom2=Phillip E. |nom3=Girolami |prénom3=Gregory S. |nom4=Murillo |prénom4=Carlos A. |nom5=Johnstone |prénom5=Erik V. |date=2014 |éditeur=John Wiley & Sons |isbn=978-1118744994 |editor-last=Girolami |editor-first=Gregory S. |pages=78–81 |langue=en |doi=10.1002/9781118744994.ch16 |editor-last2=Sattelberger |editor-first2=Alfred P.}}</ref>. Les propriétés acides de Lewis des dimères de butyrate et de perfluorobutyrate, {{chem|Mo|2|(O|2|CR)|4}} et {{chem|Rh|2|(O|2|CR)|4}}, ont été rapportées<ref>{{Article |nom1=Drago |prénom1=Russell S. |nom2=Long |prénom2=John R. |nom3=Cosmano |prénom3=Richard |date=1982-06-01 |titre=Comparison of the coordination chemistry and inductive transfer through the metal-metal bond in adducts of dirhodium and dimolybdenum carboxylates |journal=Inorganic Chemistry |langue=en |volume=21 |numéro=6 |pages=2196–2202 |doi=10.1021/ic00136a013 |issn=0020-1669}}</ref>.

L’état d’oxydation 0 et inférieur est possible avec le monoxyde de carbone comme ligand, comme dans l'[[hexacarbonyle de molybdène]], Mo(CO){{ind|6}}<ref name="Holl" />{{,}}<ref name="auto"/>.

== Utilisation ==
* L'addition d'une faible quantité de molybdène durcit l'acier. Plus des deux tiers de la production de molybdène sont utilisés dans les alliages. L'utilisation du molybdène grimpa en flèche pendant la [[Première Guerre mondiale]], lorsque la demande pour le [[tungstène]] rendit celui-ci rare et que les alliages haute résistance étaient très demandés.
:Le molybdène est utilisé de nos jours dans les alliages haute résistance et les aciers haute température. Des alliages spéciaux contenant du molybdène, comme l'[[Hastelloy]], sont résistants et ne se corrodent pas à température élevée. Il entre aussi dans la composition de l'[[acier inoxydable|acier inoxydable austénitique]] utilisé dans le milieu marin, pour sa forte résistance à la corrosion chimique.
* Le molybdène est utilisé dans certaines parties d'avions et de missiles, et également comme filament.
* L'addition d'une faible quantité de molybdène (1 %) durcit l'uranium métal. Il a notamment été utilisé pour fabriquer le combustible des premiers [[Uranium naturel graphite gaz|réacteurs nucléaires graphite gaz]] d'EDF dans les {{nobr|années 1960}}<ref>{{Ouvrage|lire en ligne=http://theses.univ-lyon2.fr/documents/getpart.php?id=lyon2.2003.foasso_c&part=76243|titre=Histoire de la sureté de l'énergie nucléaire civile en France (1945-2000)|nature ouvrage=Thèse de doctorat|auteur1= Cyrille Foasso|année=2003|éditeur=Université Lumière Lyon 2}}.</ref>.
* On utilise le molybdène comme [[catalyse]]ur, particulièrement dans l'industrie pétrolière, pour éliminer les composés organiques soufrés du [[pétrole]]<ref>{{Article|langue=es|auteur1=M. A. Alvarez-Amparán|auteur2= J. Rodríguez-Gomeztagle|auteur3=L. Cedeño-Caero|titre=Efecto del método de preparación de catalizadores de MoO3/Al2O3 para la desulfuración oxidativa de un diesel modelo|périodique=Superf. vacío|volume=28|numéro=2|date=2015|lire en ligne=http://www.scielo.org.mx/pdf/sv/v28n2/1665-3521-sv-28-02-00040.pdf|pages=40-47}}.</ref>. Les catalyseurs d'[[oxyde mixte]] à base de molybdène sont utilisés pour des réactions d'oxydation sélective. Les applications typiques sont l'oxydation du propane, du propylène ou de l'acroléine à l'acide acrylique<ref>{{Article|langue=en|auteur1=M. Hävecker |et al.=oui|titre=Surface chemistry of phase-pure M1 MoVTeNb oxide during operation in selective oxidation of propane to acrylic acid|périodique=Journal of Catalysis|volume=285|date=2012|lire en ligne=http://pubman.mpdl.mpg.de/pubman/item/escidoc:1108560:8/component/escidoc:1402724/1108560.pdf|pages=48-60}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en|auteur1= Kazuhiko Amakawa |et al.=oui|titre=Multifunctionality of Crystalline MoV(TeNb) M1 Oxide Catalysts in Selective Oxidation of Propane and Benzyl Alcohol. ACS Catalysis|périodique=ACS Catalysis|volume=3|numéro=6|date=2013|lire en ligne=https://www.researchgate.net/publication/278196177_Multifunctionality_of_Crystalline_MoVTeNb_M1_Oxide_Catalysts_in_Selective_Oxidation_of_Propane_and_Benzyl_Alcohol|pages=1103-1113}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en|auteur1=Raoul Naumann d’Alnoncourt |et al.=oui|titre=The reaction network in propane oxidation over phase-pure MoVTeNb M1 oxide catalysts. Journal of Catalysis|périodique=Journal of Catalysis|volume=311|date=2014|lire en ligne=http://pubman.mpdl.mpg.de/pubman/item/escidoc:1896844:6/component/escidoc:1896843/JCAT-13-716_revised_06Dec2013.pdf|pages=369-385}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|titre=Kinetic studies of propane oxidation on Mo and V based mixed oxide catalysts|nature ouvrage=thèse de doctorat|année=2011|lire en ligne=https://depositonce.tu-berlin.de/bitstream/11303/3269/1/Dokument_8.pdf|éditeur=[[Technische Universität Berlin]]}}.</ref>.
* Le <sup>99</sup>Mo est un [[radioisotope]] utilisé dans l'industrie, en tant que précurseur du [[Technétium 99m|<sup>99m</sup>Tc]] (médecine nucléaire).
* Le molybdène est utilisé en alliage comme support du [[silicium]] pour la réalisation de [[semi-conducteur]]s de puissance, grâce aux coefficients de [[Dilatation thermique|dilatation]] très voisins de ces deux matériaux. Il est également utilisé pour les revêtements<ref>{{en}} {{brevet|US|2011318490|Method for depositing a coating, 29 décembre 2011, [[Fraunhofer-Gesellschaft]]}}.</ref>, les miroirs spéciaux<ref>{{de}} {{brevet|EP|2864825|Miroir multicouche pour la zone spectrale ultraviolet extrême, 29 avril 2015, Fraunhofer-Gesellschaft}}.</ref>{{,}}<ref>{{de}} {{Brevet|DE|102009040785|Substrat aus einer Aluminium-Silizium-Legierung oder kristallinem Silizium, Metallspiegel, Verfahren zu dessen Herstellung sowie dessen Verwendung}}.</ref> et les cellules solaires<ref>{{en}} {{Brevet|US|2016056318|Advanced cpv solar cell assembly process}}.</ref>.
* Les oranges de molybdène sont des [[pigment]]s de la gamme de l'orange moyen au rouge-orangé vif, utilisés dans les peintures, les encres, les plastiques et les caoutchoucs.
* Le [[disulfure de molybdène]] est un bon [[lubrifiant (mécanique)|lubrifiant]]<ref>{{Article|langue=en|auteur1=Moisés Luiz Parucker|auteur2=Aloisio Nelmo Klein |et al.=oui|titre=Development of self-lubricating composite materials of nickel with molybdenum disulfide, graphite and hexagonal boron nitride processed by powder metallurgy: preliminary study|périodique=Mat. Res.|volume=17|date=2014|lire en ligne=http://www.scielo.br/pdf/mr/v17s1/aop_218413.pdf|pages=180-185}}.</ref>, particulièrement à haute température.
* Le molybdène est couramment utilisé en laboratoire comme [[Anode|cible]] dans les [[Tube à rayons X|tubes à rayons X]] pour la [[Diffraction des rayons X|diffraction]] sur [[monocristal]]. La raie K<math>\alpha</math> du molybdène a pour [[longueur d'onde]] moyenne {{nb|0,070926 nm}}. Les anodes des tubes à rayons X utilisés en [[mammographie]] sont le plus souvent faites de molybdène, son spectre de raies étant idéal pour visualiser le contraste des parties molles.
* On utilise le molybdène en faible quantité dans le [[fart]] de skis et de snowboards.
* Le molybdène, souvent appelé « moly », est utilisé dans l'industrie comme [[élément chauffant]] pour les fours sous vide ou ambiance gazeuse à haute température. Il est conseillé de l'utiliser pour les pièces composées de [[titane]] ou d'alliage de titane, en lieu et place des éléments chauffants en graphite qui polluent la pièce par dépôt de graphite lors de l'opération de traitement thermique. Le molybdène est cependant fragile en industrie du fait des changements rapides de température et de pression qui engendrent des grossissements de grains et rendent la pièce cassante. De plus, il semblerait qu'en pratique, 25 % d’énergie supplémentaire soit nécessaire afin d'obtenir la même température au sein du four en cas d'utilisation de molybdène. Celui-ci est également plus coûteux à l'achat et en pièce de remplacement. L'élément chauffant graphite ne peut être utilisé en cas de température trop élevée combinée à une pression trop basse afin d'éviter de dépasser la tension de vaporisation, au risque de retrouver tout le graphite aggloméré dans la zone froide du four.

Le molybdène est un élément important pour l'alimentation des plantes et on le trouve dans certaines enzymes comme la [[xanthine oxydase]], la [[nitrate réductase]] ou la [[nitrogénase]].

On le trouve également dans les alliages dentaires (pour la réalisation de couronnes, bridges, ou châssis métalliques) à base de [[nickel]]-[[chrome]] et [[cobalt]]-chrome.

Dans les années 1980, le molybdène était considéré comme l'une des huit [[matières premières stratégiques]] indispensables en temps de guerre comme en temps de paix. Avec le [[germanium]] (électronique avancée), le [[titane]] (sous-marins de chasse, alliage extrêmement résistant), le [[magnésium]] (explosifs), le [[platine]] (contacts aussi conducteurs que l'[[or]] pour l'aviation, circuits avec contacts rapides), le [[mercure (chimie)|mercure]] (chimie nucléaire, instruments de mesure), le [[cobalt]] (chimie nucléaire) et le [[niobium]] (alliages spéciaux extrêmement rares)<ref>{{Ouvrage|langue=fr |titre=Dans le secret des princes|auteur1=[[Christine Ockrent]]|auteur2=[[Alexandre de Marenches]]|présentation en ligne=https://www.babelio.com/livres/Ockrent-Dans-le-secret-des-princes/50615 |éditeur=LGF Livre de poche|page=193|isbn=2253042935|consulté le=2023-03-06}}.</ref>.

== Gisements ==
Bien que l'on trouve du molybdène dans des minéraux tels que la [[wulfénite]] ([[plomb|Pb]]Mo[[oxygène|O]]<sub>4</sub>) ou la [[powellite]] ([[calcium|Ca]]MoO<sub>4</sub>), la principale source commerciale de molybdène est la [[molybdénite]] (Mo[[soufre|S]]<sub>2</sub>).

Le molybdène est miné directement et est aussi un sous-produit de l'exploitation minière du [[cuivre]] ; la [[Concentration (chimie)|concentration]] de molybdène dans ce minerai est comprise entre 0,01 et 0,5 %.

Près de la moitié de la production minière de molybdène provient des [[États-Unis]].

Durant la [[Seconde Guerre mondiale]], le molybdène était importé du Portugal par les Allemands<ref>{{Ouvrage|auteur=Léonce Peillard|titre=Coulez le [[Tirpitz (cuirassé)|Tirptiz]]|collection=Ce jour là|éditeur=Robert Laffont|lieu=Paris|page=194}}.</ref>.

Le molybdène se retrouve dans de nombreux composés, y compris d'origine extra-terrestre, comme l'[[hexamolybdène]] retrouvé en occurrences uniques sur les météorites d'[[Météorite d'Allende|Allende]] et d'[[Erfoud]] (NWA 1934 CV3), (puis synthétisé en laboratoire).

== Commerce ==
En 2014, la France est nette importatrice de molybdène, d'après les douanes françaises. Le prix moyen à la tonne à l'import était de {{euro|9600}}<ref>{{Lien web|langue = fr|titre = Indicateur des échanges import/export |url =http://lekiosque.finances.gouv.fr/LEO/frame_LEO.asp|site =Direction générale des douanes. Indiquer NC8=26131000 |consulté le = 7 août 2015}}.</ref>. En {{date-|février 2018}}, le cours moyen était de {{dollar|16000}} la tonne.

== Notes et références ==
{{Références}}

== Voir aussi ==
{{Autres projets
| wiktionary = molybdène
| commons    = Category:Molybdenum
}}

=== Articles connexes ===
* [[Métal réfractaire]]

=== Liens externes ===
* {{Lien web|langue=fr|auteur institutionnel=[[Bureau de recherches géologiques et minières|BRGM]]|url=http://infoterre.brgm.fr/rapports/RP-60204-FR.pdf|titre=Panorama 2010 du marché du molybdène, octobre 2011|format électronique=pdf}}
* {{Lien web |titre=Pictures, stories, and facts about the element Molybdenum in the Periodic Table |url=https://periodictable.com/Elements/042/index.html |site=periodictable.com |consulté le=2023-03-06}}, images du molybdène sous différentes formes, avec en sous-pages les données connues pour chaque isotope.

{{Tableau périodique (navigation)}}
{{Familles d'éléments chimiques (navigation)}}

{{Portail|chimie|matériaux}}

[[Catégorie:Molybdène|*]]
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