Voir la source de Phénylbutazone

{{Infobox Chimie
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<!-- Général -->
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| nomIUPAC = 4-butyl-1,2-diphényl-pyrazolidine-3,5-dione
| synonymes = ''Butazolidine'' (marque)
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| StdInChIKey = VYMDGNCVAMGZFE-UHFFFAOYSA-N
| apparence = solide<ref name="MSDS" />
<!-- Propriétés chimiques -->
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| DL50 = {{unité/2|238|mg||kg|-1}} (souris, [[Ingestion|oral]])<ref name="MSDS">{{en}} {{pdf}} [http://www.sciencelab.com/msds.php?msdsId=9926497 Fiche MSDS] sur ''sciencelab.com''</ref> <!--<br /> (souris, [[Injection intraveineuse|i.v.]]) <br /> (souris, [[sous-cutané|s.c.]]) <br /> (souris, [[intrapéritonéal|i.p.]]) -->
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}}<!-- ----------------------------- Fin de l'infoboite ----------------------------- -->

La '''phénylbutazone''' (''Butazolidine'') est un [[anti-inflammatoire non stéroïdien]] (AINS) (produit par [[Novartis]] jusqu'au {{date|31 décembre 2011}}<ref name=debutFin/>) destiné à l'Homme et à certains animaux, dont les [[Cheval|chevaux]].

== Chez l'Homme ==
La phénylbutazone a autrefois été autorisée (depuis [[1997]] en France<ref name=debutFin>[http://www.spondylarthrite-blog.com/traitements-2/arret-de-la-commercialisation-de-la-phenylbutazone-butazolidine100-mg-comprime-enrobe Arrêt de la commercialisation de la phénylbutazone (Butazolidine) depuis le 31/12/2011], consulté le 23 février 2013.</ref>) chez l'Homme pour soulager des patients victimes de : 
* poussées aiguës de [[rhumatisme|rhumatismes abarticulaires]] ([[périarthrite scapulohumérale]], [[tendinite]]s, [[Hygroma|bursites]]), d'[[arthrite]]s microcristallines, dont la goutte notamment) ;
* [[radiculalgie]]s sévères.

Elle est restée indiquée contre certains rhumatismes inflammatoires chroniques (dont la [[spondylarthrite ankylosante]]) ou des syndromes apparentés (exemples : [[syndrome oculo-urétro-synovial]] ou [[rhumatisme psoriasique]]). Seules ces dernières indications restaient remboursables depuis 2006.

Ce produit n'est plus recommandé pour un usage humain car il peut causer des effets indésirables graves tels que la suppression de la production de [[Leucocyte|globules blancs]] et provoquer des cas d'[[Anémie aplasique|anémies aplasiques]].
<br />En France, un avis défavorable au remboursement (SMR insuffisant) avait déjà été rendu en {{date|janvier 2006}}. 
La [[Haute Autorité de santé]] a préconisé (en {{date|avril 2011}}<ref>HAS, [http://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_1096071/butazolidine-phenylbutazone-anti-inflammatoire-non-steroidien communiqué], [http://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_1095999/synthese-d-avis-butazolidine-ct-9053 Synthèse d’avis et Fiche bon usage des médicaments Butazolidine (phénylbutazone), anti-inflammatoire non stéroïdien - Synthèse d'avis Rhumatologie] et [http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2011-05/butazolidine_-_ct-9053.pdf avis complet de la commission de transparence : Examen du dossier de la spécialité inscrite pour une durée de 5 ans à compter du 31 décembre 2005 (JO du 28 avril 2006)] du 27 avril 2011</ref>) l'abandon de son remboursement par la sécurité sociale : {{Citation|Compte tenu de sa mauvaise tolérance, en particulier de son risque hématologique grave, son rapport efficacité/effets indésirables est moins favorable que celui des alternatives thérapeutiques}}.

== Médicament vétérinaire ==
Principalement destinée aux chevaux, la phénylbutazone est communément utilisée comme :
* ''[[analgésique]]'' : elle est destinée à soulager la douleur causée par diverses infections et par certains [[troubles musculosquelettiques]], y compris les [[Entorse (médecine)|entorse]]s, les blessures dues au surmenage, tendinites, [[arthralgie]]s, arthrite, et la [[fourbure]]. Comme les autres [[Anti-inflammatoire non stéroïdien|AINS]], elle agit directement sur les tissus musculosquelettiques pour contrôler l'[[inflammation]], réduisant ainsi les dommages inflammatoires secondaires, soulageant la douleur et rétablissant l'amplitude de mouvement. Elle ne guérit pas les maladies musculosquelettiques, ni ne soulage la douleur des [[colique]]s ;
* ''[[antipyrétique]]'' : on la prescrit aussi pour réduire la fièvre, mais avec le risque que ses qualités antipyrétiques masquent d'autres symptômes. Elle ne devrait donc pas être administrée à cet effet, sauf si un [[vétérinaire]] a conclu que le cheval ne serait pas capable de manger ou boire sans son utilisation ou que la fièvre pourrait entraver la guérison du cheval.

=== Chez les chiens ===
La phénylbutazone est parfois utilisée chez les chiens pour la gestion à long terme de douleurs chroniques, en particulier due à l'[[arthrose]] qui touche environ 20 % des chiens adultes, ce qui fait de la gestion de la douleur musculosquelettique une composante majeure de la pratique vétérinaire concernant les animaux de compagnie.

Pour tous les AINS, la marge de sécurité est réputée être étroite chez le chien, et les autres AINS sont plus communément utilisés ([[étodolac]], et {{lien|carprofène|trad=Carprofen}} notamment). Des médicaments gastro-protecteurs tels que le [[misoprostol]], la cimétidine, l'oméprazole, la ranitidine, ou le sucralfate sont souvent inclus dans le cadre d'un traitement par un AINS. 
<br />Les chiens recevant un traitement chronique à la phénylbutazone devraient faire l'objet d'un suivi par analyses de sang régulières avec surveillance de leur fonction rénale<ref>[http://www.wedgewoodpharmacy.com/monographs/phenylbutazone.asp ''Wedgewood Pharmaceuticals-Phenylbutazol'']</ref>.

Les effets secondaires de la phénylbutazone chez les chiens incluent l'ulcère gastro-intestinal, des problèmes de moelle osseuse, des éruptions cutanées, des malaises, des troubles sanguins, et une diminution du débit sanguin rénal.

=== Phénylbutazone et courses hippiques ===
En [[1968]], lors du [[Kentucky Derby]], {{lien|Dancer's Image|trad=Dancer's Image}} (cheval monté par le jockey Bobby Ussery et propriété d'un éminent homme d'affaires, Peter Fuller, du Massachusetts), le vainqueur de la course fut disqualifié après que l'on eut trouvé des [[Trace (chimie)|traces]] de phénylbutazone dans une analyse d'urine faite après la course. C'est le seul cas d'un cheval vainqueur puis disqualifié dans le Kentucky Derby. La phénylbutazone était autorisée sur la plupart des champs de course des États-Unis, mais n'avait pas été en 1968 encore approuvée par le [[Churchill Downs]]. Une controverse et des spéculations entourent encore cet incident car dans les semaines précédant la course, Peter Fuller avait donné ses gains précédents à Coretta Scott King (veuve du militant des droits civiques assassiné, [[Martin Luther King|Martin Luther King, Jr.]]), ce qui avait suscité l'éloge des uns mais aussi la critique d'autres. Quarante ans plus tard, Fuller estime encore que son cheval a été disqualifié en raison de ces événements<ref>[http://www.boston.com/sports/other_sports/horse_racing/articles/2008/05/02/thorns_and_roses/?page=1 Article du Boston Globe] sur le {{40e|anniversaire}} de cette course</ref>{{,}}<ref>Sea Coast on line (2007) ; ''[http://www.seacoastonline.com/1999news/4_25_s1.htm Sports : Dancer's tainted image]'' {{Lien archive|url=http://www.seacoastonline.com/1999news/4_25_s1.htm |horodatage archive=20070101024216 |titre=Copie archivée }}, consulté le 7 octobre 2007.</ref>.

== Cancérogénicité ? ==
Des avis contradictoires ont été fournis concernant une éventuelle [[Cancérogène|cancérogénicité]] de ce produit sur le [[modèle animal]], mais il n'y a pas à ce jour de preuve d'un caractère cancérogène chez l'Homme aux doses thérapeutiques :
* Maekawa {{Et al.}} (1987) n'ont pas trouvé d'augmentation d'incidence du cancer chez des rats Donryu nourris durant plus de deux ans avec un régime contenant 0,125 % ou 0,25 % de phénylbutazone<ref>{{en}} Maekawa, Akihiko, Hiroshi Onodera, Hiroyuki Tanigawa, Kyoko Furuta, Jun Kanno, Chiaki Matsuoka, Toshiaki Ogiu, Yuzo Hayashi « {{Lang|en|Long-Term Studies on Carcinogenicity and Promoting Effect of Phenylbutazone in Donryu Rats}} » ''[[Journal of the National Cancer Institute|J. Natl. Cancer Inst]].'' 1987;79(3):577-584. {{ISSN|1460-2105|0027-8874}}, 1460-2105. Consulté le 24 janvier 2013.</ref> ;
* cependant, Kari {{Et al.}} (1995) ont constaté un type rare de [[cancer du rein]] chez le rat (13 sur 100) et une augmentation du taux de cancer du foie chez les rats mâles nourris avec ajout de 150 et {{unité/2|300|mg||kg|-1}} de poids corporel de phénylbutazone pendant deux ans<ref>{{en}} Kari, Frank ; John Bucher, Joseph Haseman, Scot Eustis, James Huff « {{Lang|en|Long-term Exposure to the Anti-inflammatory Agent Phenylbutazone Induces Kidney Tumors in Rats and Liver Tumors in Mice}} » ''Cancer Sci.'' 1995;86(3):252–263. {{doi|10.1111/j.1349-7006.1995.tb03048.x}}. {{ISSN|1349-7006}}. Consulté le 24 janvier 2013.</ref> ;
* Tennant (1993) considère la phénylbutazone comme non-mutagène<ref>Tennant R W, {{Lang|en|« A perspective on nonmutagenic mechanisms in carcinogenesis » ''Environmental Health Perspectives''}} 1993;101 (Suppl. 3):231-236. {{ISSN|0091-6765}}. Consulté le 24 janvier 2013.</ref> ;
* Kirkland et Fowler (2010) notent que, bien que la phénylbutazone ne soit pas identifiée comme mutagène par un logiciel informatique qui simule l'interaction chimique avec de l'[[Acide désoxyribonucléique|ADN]]<ref>Kirkland, David ; Paul Fowler {{Lang|en|« Further analysis of Ames-negative rodent carcinogens that are only genotoxic in mammalian cells in vitro at concentrations exceeding 1 mM, including retesting of compounds of concern » ''Mutagenesis''}}. 2010;25(6):539-553. {{doi|10.1093/mutage/geq041}}. {{ISSN|1464-3804|0267-8357}}, 1464-3804. Consulté le 24 janvier 2013.</ref>, une étude en laboratoire a montré que la phénylbutazone a subtilement modifié la structure des chromosomes de cellules de moelle osseuse de souris<ref>Giri, A.K. ; A. Mukhopadhyay (3-12-1998). ''Mutagenicity assay in Salmonella and in vivo sister chromatid exchange in bone marrow cells of mice for four pyrazolone derivatives''. ''Mutation Research - Genetic Toxicology and Environmental Mutagenesis'' '''420''' (1–3) : 15-25. {{doi|10.1016/S1383-5718(98)00138-7}}. {{ISSN|1383-5718}}. Consulté le 24 janvier 2013.</ref> ;
* pour Kirkland et Fowler (2010), les effets théoriques cancérogènes de la phénylbutazone chez l'homme ne peuvent être étudiés car les patients ayant reçu ce médicament n'ont été exposés qu'à des doses inférieures à celles produisant des effets visibles (<{{unité|1|[[Mole (unité)|mmol]]}}) ;
* enfin, selon l'Agence internationale de l'Organisation mondiale de la Santé pour la recherche sur le cancer ([[Centre international de recherche sur le cancer|CIRC]]) (en 1987), les preuves d'effets sont insuffisantes pour classer ce produit comme cancérogène certain pour l'Homme<ref>{{en}} IARC (1987). {{Lang|en|''IARC monographs on the evaluation of the carcinogenic risk of chemicals to man'' ; International Agency for Research on Cancer}}, {{p.}}316.</ref>.

== Interactions et synergies ==
Ce médicament pourrait agir en synergie avec d'autres médicaments anti-inflammatoires également sources d'ulcères gastro-intestinaux (dont les [[corticostéroïde]]s et les autres AINS) en pouvant donc ''potentialiser'' le risque d’hémorragie. 
Utilisé en combinaison avec des [[anticoagulant]]s (dérivés de la [[coumarine]] en particulier), il augmente également le risque de saignement. 
Il ne doit pas être associé à d'autres médicaments hépatotoxiques.

La phénylbutazone peut affecter les concentrations sanguines et la durée d'action de la [[phénytoïne]], de l'[[acide valproïque]], des [[sulfamide]]s, des [[antidiabétique]]s [[sulfonylurée]]s, des [[barbiturique]]s, de la [[prométhazine]], de la [[rifampicine]], de la [[chlorphéniramine]], de la [[diphenhydramine]] et de la [[pénicilline]]<ref>Wedgewood pharmacy, [http://www.wedgewoodpharmacy.com/monographs/phenylbutazone.asp ''Phenylbutazol for veterinary use''. Wedgewood Pharmacy / Médicament vétérinaire.]</ref>.

== Toxicologie et alimentation ==
Ce médicament interdit dans l'alimentation en Europe a été médiatisé à l'occasion de la [[fraude à la viande de cheval de 2013]], comme ayant été trouvé au Royaume-Uni par des inspections vétérinaires, dont sur trois carcasses de cheval vendues sur le marché français, ce qui a été nié puis reconnu par le ministère français de l'Agriculture ({{date|23 février 2013}}). Selon un porte-parole du ministère de l'Agriculture, l'alerte britannique est intervenue trop tard. Ces carcasses, arrivées en janvier, {{Citation|avaient [déjà] été transformées}}. Selon le [[système européen d'alerte rapide pour les denrées alimentaires et les aliments pour animaux]] (RASFF), il y a eu 9 alertes de ce type en 2012 et 2013, dont 3 le {{date|19 février 2013}}<ref name=JournEnv2013Contam>Romain Loury (2013), ''[http://www.journaldelenvironnement.net/article/la-faible-tracabilite-europeenne-du-cheval,33236 La faible traçabilité européenne du cheval]'', ''Journal de l'environnement'', brève datée du 20 février 2013.</ref>. En réalité, le nombre de carcasses en contenant est bien plus élevé : 6 % des carcasses chevalines testées en 2012 au Royaume-Uni étaient positives à la phénylbutazone. Comme {{formatnum:9000}} chevaux environ sont tués par les abattoirs du Royaume-Uni, presque tous envoyés en France pour y être mangés, il devrait y avoir environ 540 carcasses contaminées reçues en France en 2012<ref name=JournEnv2013Contam/>. L'Agence anglaise des normes alimentaires ([[Food Standards Agency]] ou FSA), chargée de la sécurité alimentaire, impose depuis fin {{date|janvier 2013}} un test rapide de détection de la phénylbutazone (résultats en 48 heures, contre 15 jours auparavant) pour chaque carcasse et non plus un échantillonnage au hasard<ref name=JournEnv2013Contam/>.

== Notes et références ==
{{Références}}

{{Portail|chimie|médecine|monde équestre|pharmacie|médecine vétérinaire}}

{{DEFAULTSORT:Phenylbutazone}}
[[Catégorie:Anti-inflammatoire non stéroïdien]]
[[Catégorie:Santé du cheval]]
[[Catégorie:Composé phénylé]]
[[Catégorie:Pyrazolidindione]]