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{{ébauche|archéologie|nièvre}}
{{Infobox Site archéologique
 | nom              = Site néolithique du Montgué à Asnan
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Le '''site néolithique du Montgué''' se trouve dans la commune d'Asnan, à une altitude comprise entre 355 et {{unité|360|mètres}}. Il se positionne sur l'extrémité sud d'un plateau en étoile, culminant lui-même à {{unité|391|mètres}}. Le point culminant du plateau se trouve plus profondément dans la forêt, dans ce que l'on appelle le Bois des Menées. Du Montgué, il est possible d'avoir une vue panoramique et dégagée sur la vallée de l'Yonne, faisant face à la façade occidentale du Morvan. Le site et ses alentours ont fait l'objet de trouvailles préhistoriques au début du {{s-|XX}}. Il faudra attendre les années 1970 pour que le Montgué puisse bénéficier de fouilles archéologiques. Les fouilles ont permis de mettre au jour des structures et divers outils en pierre, caractérisant le site comme étant un site néolithique de {{unité|0.5|ha}} dit en [[éperon barré]] doté d'un rempart lui-même adossé à un fossé<ref name=":19">{{Article|auteur=Sébastien Chevrier|titre=Les enceintes pré-médiévales du Nivernais-Morvan : de la documentation ancienne aux prospections récentes|périodique=Revue archéologique de l'Est|volume=58|numéro=180|pages=133-174|date=2009|lire en ligne=https://journals.openedition.org/rae/5544?lang=fr}}</ref>
== Situation et accès ==
{{…}}

== Les découvertes du début du {{s-|XX}} ==
Il a fallu attendre les prospections sur le terrain des préhistoriens amateurs de la Société Nivernaise des Lettres, Sciences et Arts pour découvrir les premiers vestiges dans la commune. Parmi eux, le Docteur Jules Subert, résidant à Nevers, a effectué en 1925 une prospection de surface sur une station préhistorique près d'Asnan. Il y a mis au jour un certain nombre de silex taillés datant du Paléolithique, semblant être du Moustérien et du Magdalénien. De cette collection, il a fait don d'une partie à la société savante de Nevers. La présentation de sa découverte a eu lieu lors de la séance du 26 novembre 1925 dont le procès verbale a été publié par la Société Nivernaise dans son bulletin de l'année 1926<ref name=":18">{{Article|titre=Séances tenues en 1925|périodique=Bulletin de la Société Nivernaise des lettres, sciences et arts|pages=XIV|date=1926|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k11620725/f22.item}}</ref>, il devient ainsi l'inventeur du site archéologique d'Asnan<ref name=":18" />.

En 1937, le docteur Jules Subert entreprend d'étendre la recherche des lieux à signaux de la province nivernaise, datant de l'époque gauloise jusqu'au télégraphe Chappe. Il se lance ainsi dans l'établissement d'un inventaire potentiel de ces lieux, s'inscrivant dans la continuité des travaux de M. Bulliot, mentionnés par Viollet-le-Duc, qui avait dressé l'inventaire entre Decize et le mont Beuvray. Au cours de cette prospection, il identifiera la "montagne" au-dessus d'Asnan comme étant un poste de signal à feu, avec la présence de silex rassemblés en un endroit restreint, sans pour autant préciser en détail l'époque et le contexte archéologique<ref>{{Article|auteur1=Docteur Jules Subert|titre=Les lieux à signaux : Des endroits qui servirent de lieux à signaux, depuis l'époque Gauloise jusqu'au Télégraphe Chappe|périodique=Les Cahiers du Pays : Bourgogne, Bourbonnais, Nivernais, Berry, Orléanais|pages=12|date=1938|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1194621c/f14.item}}</ref>.

Henri Coqblin nous informe que les pentes du Montgué ont fourni, bien avant les fouilles des années 1970, plusieurs matériaux lithiques, tandis que d'autres ont été retrouvés à ses pieds. Parmi eux, on compte des nucléus, des grattoirs, des burins, des armatures de flèches et des hachettes polies<ref name="Le site néolithique d'Asnan">{{Article|titre=Le site néolithique d'Asnan|périodique=Les Annales des Pays Nivernais|numéro=4/5|pages=7|date=1973}}</ref>.

== Les fouilles archéologiques du site ==
Le site néolithique d'Asnan a été soumis à des sondages puis à des fouilles sur trois espaces distincts. Ces travaux archéologiques ont été effectué par le Groupe Nivernais de Recherches archéologiques (Préhistoire) sous la direction d'Henri Coqblin de 1970 à 1971. Les rapports ont été publiés dans les bulletins de 1972 et 1978 du Groupe Nivernais, ainsi que dans les Annales des Pays Nivernais de 1972.
=== Le point culminant du plateau, à {{unité|390|mètres}} d'altitude ===
Les archéologues y ont réalisé uniquement des sondages et des forages qui ont mis au jour des silex très peu retravaillés, sans débris de taille<ref name="Le site néolithique d'Asnan"/>.

=== La zone de ravinement, située au niveau du calvaire, entre 370 et {{unité|380|mètres}} d'altitude ===
Jean Arnoux résume les observations et la prospection sur le terrain effectuées au pied du calvaire sous la direction d'Henri Coqblin dans le Tome VII du bulletin du Groupe Nivernais, fascicule 2, publié en juillet 1978. Il en résulte que la matière première locale en termes de silex ne présente pas une qualité suffisante, selon les indices de débitage (des nucléus de petites tailles et des éclats irréguliers). Les hommes préhistoriques parviennent uniquement à produire des éclats lamellaires, mais pas des lamelles au sens strict du terme. L'outillage répertorié sur place est néanmoins significatif : des racloirs, trois grattoirs, des perçoirs et quatorze burins robustes, dont un burin à double face. C'est la présence de ces burins en nombre qui amène Jean Arnoux à conclure à l'existence d'une activité forestière à l'époque préhistorique<ref name=":6">{{Article|auteur1=Groupe Nivernais de Recherche Archéologique|auteur2=Jean Arnoux|titre=Le Néolithique du Calvaire du Montgué à Asnan (Nièvre)|périodique=Bulletin périodique de liaison du Groupe nivernais de recherche archéologique : préhistoire|volume=Tome VII|numéro=Fascicule 2|pages=pages 37 à 40|date=Juillet 1978}}</ref>.

=== Le replat de l'éperon et son rempart, entre 355 et {{unité|360|mètres}} d'altitude ===
Henri Coqblin nous expose dans son article "Le site néolithique d'Asnan" les résultats de la fouille de cette zone en 1971. Au cours de cette campagne, les archéologues se sont concentrés exclusivement sur le rempart de {{unité|37|mètres}} et son fossé, qui barre l'éperon rocheux du Montgué d'est en ouest, formant ainsi à sa pointe sud ce qui ressemblerait à un camp retranché. La zone de fouille couvrait une superficie de {{unité|42|mètres}} carrés, avec une profondeur allant de 0,9 mètre à 1 mètre 10. Trois ensembles se dégagent très nettement : l'intérieur du camp, le rempart et le fossé<ref name="Le site néolithique d'Asnan"/>.
==== L'intérieur du camp : ossements d'animaux et de pierres brûlées accompagnés de silex ====
Henri Coqblin nous présente dans son article que l'intérieur du camp est parsemé d'ossements d'animaux calcinés parmi des pierres elles-mêmes brûlées. Les découvertes lithiques sont peu abondantes en quantité (un éclat avec retouche, un grattoir, un fragment de lame...), ce qui conduit Henri Coqblin à conclure que le camp retranché du Montgué n'était sans doute pas occupé en permanence, mais seulement pour faire face à un danger venant de l'extérieur<ref name="Le site néolithique d'Asnan"/>.

==== La composition du rempart : mur de pierres sans parement mais muni possiblement de claies ====
Les archéologues ont fouillé la moitié Est du rempart, qui mesure 4 mètres de large et est pourvu de trous de poteaux dans le sol primitif (cinq au total), tous renforcés de grosses pierres. Ceci conduit Henri Coqblin à déduire que la masse de terre et de pierre formant initialement le rempart a pu être maintenue par des claies<ref name="Le site néolithique d'Asnan"/>.

==== Le fossé du rempart : entre deux rangées de pierre des ossements humains ====
Au fond du fossé, disposé entre deux rangées de pierres, se trouve un mélange de quelques tessons de céramique, de couleur rouge ou noire, ainsi que d'une multitude d'ossements humains émiettés et calcinés. Les archéologues retranscrivent approximativement la position du corps, en particulier du crâne, qui semble être plus orienté vers l'ouest. Parmi les ossements, ils identifient des racines dentaires et une vertèbre intacte. Ils en envoient à la circonscription archéologique régionale pour obtenir une datation au carbone 14<ref name="Le site néolithique d'Asnan"/>.

== Les temps forts de l'histoire du site ==

=== Les découvertes archéologiques réalisées sur ce site appartiennent majoritairement à la période préhistorique ===

==== Le Néolithique Moyen de l'éperon barré ====

===== Expansion du Néolithique en France : L'émergence des premières structures fortifiées en Bourgogne =====
Le mouvement néolithique émerge au Proche-Orient vers 9500 avant notre ère, marqué par l'apparition des premiers agriculteurs attestés autour de 9000 avant notre ère<ref name=":0">{{Ouvrage|auteur1=Jean-Paul DEMOULE|titre=La révolution néolithique en France|lieu=Paris|éditeur=La découverte|année=2007|pages totales=181|passage=15|isbn=978-2-7071-5138-4|partie=Avant-Propos|titre chapitre=Extension à l'Europe tempérée|extrait=Diffusion de la révolution néolithique}}</ref>. Cette expansion atteint le sud de la France aux environs de 5800 avant notre ère<ref name=":0" />, et s’étend progressivement vers la Bourgogne vers 5400 avant notre ère<ref name=":1">{{Ouvrage|auteur1=François Giligny|titre=La révolution néolithique en France sous la direction de Jean-Paul Demoule|lieu=Paris|éditeur=La Découverte|année=2007|pages totales=181|passage=121|isbn=978-2-7071-5138-4|numéro chapitre=5|titre chapitre=Le Néolithique de l'est de la France (5400-2100)}}</ref>. Dans cette région, les populations locales demeurent fortement dépendantes de la chasse et des ressources forestières jusqu'au Néolithique moyen, vers 4600 avant notre ère<ref name=":1" />. Aux alentours de 4500 avant notre ère, les premiers camps et éperons barrés commencent à apparaître en France<ref>{{Lien web |titre=Villages et maisons |url=https://www.inrap.fr/magazine/bienvenue-neolithique/Le-Neolithique-au-quotidien/villages-et-maisons#undefined |site=Inrap |consulté le=14 août 2024}}</ref>, se multipliant notamment en Bourgogne au cours du Néolithique moyen<ref name=":2">{{Ouvrage|auteur1=François Giligny|titre=La révolution néolithique en France sous la direction de Jean-Paul DEMOULE|lieu=Paris|éditeur=La Découverte|année=2007|pages totales=181|passage=125|isbn=978-2-7071-5138-4|numéro chapitre=5|titre chapitre=Le Néolithique dans l'est de la France (5400-2100)|extrait=Une relative unité culturelle dès la fin du Ve millénaire}}</ref>. C'est durant cette période qu'est érigé l’éperon barré du Montgué<ref>{{Article|auteur1=Yves PAUTRAT|auteur2=Clément MOREAU|auteur3=Rémi MARTINEAU|auteur4=Franck DUCREUX|titre=Le Néolithique du bassin versant de la Loire|périodique=Suppléments à la revue archéologique de l'Est|numéro=39|titre numéro=La Préhistoire en Bourgogne : Etat des connaissances et bilan 1994-2005 sous la direction de Rémi Martineau, Yves Pautrat et Olivier Lemercier|pages=207 à 214|lieu=Dijon|éditeur=ARTEHIS édition|année=2015|date=2015|isbn=978-2-915544-75-6|lire en ligne=https://books.openedition.org/artehis/5691#anchor-toc-1-1|extrait=Fig 93. Carte des sites néolithiques du bassin de la Loire mentionnés dans le texte (M. Hamblin, S.R.A. Bourgogne) : la Période Chronologique retenue pour le site préhistorique situé à Asnan au Lieu-dit Montgué est celle du Néolithique Moyen}}</ref>. Ces structures seront utilisées pendant environ cinq siècles avant d’être abandonnées à la toute fin du {{IVe}} millénaire avant notre ère<ref name=":2" />.

===== Le Néolithique et l'appropriation des territoires : fossé et possible clayonnage l'exemple du site fortifié de Montgué =====
Le Néolithique marque une période d'appropriation des terres et des territoires par les premières communautés humaines<ref name=":3">{{Lien web |auteur=Edmée MILLOT RÉALISATION : AGNÈS MOLIA & RAPHAËL LICANDRO |titre=L'homme de pouvoir - Sur les traces des hommes du néolithique |url=https://www.inrap.fr/sur-nos-traces-9560 |site=https://tsvp-prod.com/?s=n%C3%A9olithique |date=2014 |consulté le=14 août 2024 |extrait=horodatage de l'Intervention à 14:08 d'Anne AUGEREAU (Directrice scientifique de l'INRAP) |nature document=Documentaire coproduit par ARTE FRANCE - TOURNEZ S'IL VOUS PLAIT - INRAP}}</ref>. Cette appropriation implique la nécessité de défendre ces territoires<ref name=":3" />. Le site de Montgué, en forme de pointe, se trouve à l'extrémité sud de l'un des plus importants plateaux calcaires de la Nièvre, dominant la moyenne vallée de l'Yonne<ref>{{Article|auteur1=Sébastien CHEVRIER|titre=Les enceintes pré-médiévales du Nivernais-Morvan : de la documentation ancienne aux prospections récentes|périodique=Revue archéologique de l'est|volume=58|numéro=180|pages=p. 133 à 174|lieu=Dijon|éditeur=Société archéologique de l'Est|date=2009|isbn=978-2-915544-13-8|lire en ligne=https://journals.openedition.org/rae/5544#tocto3n1|extrait=Partie II : Premiers résultats des campagnes de terrain couplés aux données anciennes.
2.1. Inventaire alphabétique et descriptif des enceintes : 1- Asnan, Le Montgué}}</ref>. À proximité immédiate, une source jaillit et alimente un ruisseau, connu sous le nom de ruisseau d'Asnan, qui prenait alors la forme d'un torrent<ref>Gérard Taverdet, professeur à l'Université de Dijon, Les noms de lieux de la Nièvre, centre de documentation pédagogique de l'académie de Dijon, A.B.D.O., 1987</ref>.

Montgué est naturellement fortifié par son relief, avec un dénivelé de plus de 30 mètres sur 100 mètres, ce qui confère une pente de 30 %<ref name=":4">{{Article|auteur1=Sébastien CHEVRIER|titre=Les enceintes pré-médiévales du Nivernais-Morvan : de la documentation ancienne aux prospections récentes|périodique=Revue archéologique de l'est|volume=58|numéro=180|pages=p.133 à 174|lieu=Dijon|éditeur=Société archéologique de l'Est|date=2009|isbn=978-2-915544-13-8|consulté le=14 août 2024| url=https://journals.openedition.org/rae/5544#tocto3n1|extrait=se référer à la Fig. 3. A. Plan général de l´éperon barré du Montguè, commune d´Asnan ; B. profil du rempart du Montgué réalisé par l'Équipe de prospections}}</ref>. Un rempart de 37 mètres de long, adossé à un fossé en forme de V, ferme l’accès à la pointe depuis le plateau<ref name=":4" />. Ce fossé, dont les relevés montrent qu’il mesurait initialement 3,38 mètres de profondeur pour 4 mètres de large, renforce la défense naturelle du site<ref name=":5">{{Article|titre=Circonscription de Bourgogne sous la supervision du chef d'équipe de chercheurs Abbé J. Joly sous partie département de la Nièvre pour la commune d'Asnan|périodique=Gallia préhistoire fouilles et monuments archéologiques en France métropolitaine|volume=Tome 15|numéro=Fascicule 2|pages=p. 436 et 437|lieu=Paris|éditeur=CNRS (Centre national de la recherche scientifique)|date=1972|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/galip_0016-4127_1972_num_15_2_1428|consulté le=14 août 2024|extrait=Fig.13 Asnan Plan de la fouille et coupe du rempart}}</ref>. Le rempart délimite un espace intérieur d'environ 0,5 hectare, avec une circonférence approximative de 274 mètres<ref name=":4" />.

Le rempart, d'une hauteur d'un mètre, était renforcé par des poteaux espacés de 1,5 mètre<ref name=":5" />, ce qui correspondrait à 24 pieux pour l’ensemble du rempart et 182 pieux pour la circonférence totale du camp. Deux autres pieux, matérialisant l'entrée sur le plateau, pouvaient être complétés par un enchevêtrement amovible de troncs d'arbres, permettant de fermer l’accès en cas d'attaque. Ce rempart pouvait également être renforcé par une palissade en clayonnage, composée de branches ou de planches fendues entrelacées autour des poteaux, offrant un avantage significatif aux défenseurs<ref name=":6" />. Les assaillants venant du plateau devaient franchir le fossé, tout en étant exposés aux flèches et aux lances des défenseurs postés derrière le rempart<ref>{{Lien web |auteur=Edmée MILLOT RÉALISATION : AGNÈS MOLIA & RAPHAËL LICANDRO |titre=L'homme de pouvoir - Sur les traces des hommes du néolithique » (Documentaire coproduit par ARTE FRANCE - TOURNEZ S'IL VOUS PLAIT - INRAP) |url=https://www.inrap.fr/sur-nos-traces-9560 |site=https://tsvp-prod.com/?s=n%C3%A9olithique |date=2014 |consulté le=15 août 2024 |extrait=« horodatage de l'Intervention à 11:38 de Nicolas FROMONT (Archéologue de l'INRAP) »}}</ref>.

Ces travaux d’envergure ont été réalisés selon un plan préétabli, impliquant une collaboration collective importante<ref>{{Ouvrage|auteur1=Grégor Marchand|titre=La révolution néolithique en France sous la direction de Jean-Paul Demoule|lieu=Paris|éditeur=La Découverte|année=2007|pages totales=181|passage=108|isbn=978-2-7071-5138-4|numéro chapitre=IV|titre chapitre=Sur les Rives de l'Atlantique : mégalithes et enceintes (4800-3500)|extrait=Fossés, remparts et sépultures}}</ref>. La conception de cette structure accroissait le prestige de ses occupants et de ses concepteurs<ref name=":7">{{Ouvrage|auteur1=Grégor Marchand|titre=La révolution néolithique en France sous la direction de Jean-Paul Demoule|lieu=Paris|éditeur=La Découverte|année=2007|pages totales=181|passage=112|isbn=978-2-7071-5138-4|numéro chapitre=IV|titre chapitre=Sur les Rives de l'Atlantique : mégalithes et enceintes (4800-3500)|extrait=Fossés, remparts et sépultures}}</ref>. L’enceinte de Montgué constitue une forme de revendication territoriale. Ses palissades, visibles de loin, signalaient la présence de la communauté villageoise d’Asnan, affirmant ainsi leur emprise sur le territoire.

Souvent, les éperons barrés offrent peu de traces d'habitats<ref name=":7" />, c'est le cas du Montgué. Leurs fonctions premières étant multiples et évolutives au cours des cinq siècles d’occupation. Ces aménagements massifs pouvaient avoir diverses fonctions : protéger le bétail, mettre les récoltes à l’abri des razzias, défendre les habitants contre des conflits territoriaux<ref name=":7" />, ou encore servir de lieu de rassemblement ponctuel<ref>{{Lien web |auteur=Edmée MILLOT RÉALISATION : AGNÈS MOLIA & RAPHAËL LICANDRO |titre=L'homme de pouvoir - Sur les traces des hommes du néolithique |url=https://www.inrap.fr/sur-nos-traces-9560 |site=https://tsvp-prod.com/?s=n%C3%A9olithique |éditeur=(Documentaire coproduit par ARTE FRANCE - TOURNEZ S'IL VOUS PLAIT - INRAP) |date=2014 |consulté le=15 août 2024 |extrait=horodatage de l'intervention à 13:45 de Nadia Cleitman:"...à partir du milieu du néolithique les structures à palissade vont se multiplier certaines protègent des villages mais d'autres encerclent des lieux de rassemblement..."}}</ref>, renforçant l’unité de la communauté à travers des festivités ou des rituels religieux.

===== Les Big-Men du Néolithique : les pierres brûlées et les pratiques rituels communautaires du Montgué =====
À l'intérieur de l'enceinte de Montgué, entre le rempart et une seconde levée de terre aujourd'hui partiellement aplanie, les archéologues ont découvert une zone bien délimitée, probablement créée en partie avec les déblais provenant du creusement de la fosse de défense<ref name="Le site néolithique d'Asnan" />. Sur cette zone, une fouille de 36 mètres carrés a révélé une aire domestique constituée majoritairement de pierres brûlées, qui couvrent près de 14 des 36 mètres carrés fouillés, certaines zones en contenant jusqu'à 50 %<ref name=":6" />. Parmi ces pierres brûlées, des ossements d'animaux calcinés ont également été retrouvés<ref name="Le site néolithique d'Asnan" />. Cette aire correspond vraisemblablement à une zone de cuisson des aliments, utilisant une technique connue sous le nom de "four polynésien"<ref>{{Ouvrage|auteur1=Jean-Paul Demoule|auteur2=Jérôme Dubouloz|auteur3=Laurence Manolakakis|titre=La révolution néolithique en France sous la direction de Jean-Paul Demoule|lieu=Paris|éditeur=La Découverte|année=2007|pages totales=181|passage=p.65 à 66|isbn=978-2-7071-5138-4|numéro chapitre=III|titre chapitre=L'émergence des premières sociétés complexes (4500-3500)|extrait=systèmes de pierres brûlées...destinés à la cuisson massive d'aliments}}</ref>.

Dans cette méthode de cuisson, les pierres étaient d'abord chauffées à très haute température pendant environ trois heures dans une première zone de préparation<ref name=":8">{{Article|titre=Archéologie : cuisson de viande à la façon des néolithiques|périodique=Ouest-France|date=30 août 2012|lire en ligne=https://www.ouest-france.fr/bretagne/rennes-35000/archeologie-cuisson-de-viande-la-facon-des-neolithiques-1373520|extrait=reconstitution et expérimentation de cuisson de viande sous l'égide du responsable des fouilles INRAP : Stéphane Blanchet, Jérémie Josselin et David Gâche}}</ref>. Elles étaient ensuite déplacées dans une fosse où les aliments, principalement des morceaux de viande issus de la chasse ou de l'élevage, étaient disposés entre deux couches de végétaux<ref name=":8" />. Ces couches étaient ensuite recouvertes d'une dernière couche de pierres brûlées, le tout étant enfoui sous un tertre de terre<ref name=":8" />. La cuisson, qui durait environ deux heures<ref name=":8" />, permettait de préparer de grandes quantités de viande pour la communauté villageoise<ref name=":9">{{Article|titre=Pains, fours et foyers des temps passé coordonné par Marianne Mesnil et Kaï Fechner|périodique=Civilisations revue internationale d'anthropologie et de sciences humaines|volume=49|numéro=Deuxième section|titre numéro=Structures de combustion et préparation des végétaux de la Préhistoire récente et de la Protohistoire en France méditerranéenne|pages=p.285-309|date=2002|doi=https://doi.org/10.4000/civilisations.1810|lire en ligne=https://journals.openedition.org/civilisations/1810#abstract|extrait=(ces) foyers auraient produit des quantités considérables de nourriture ... dans le même sens : le fumage ou le séchage des viandes ou poissons (mais également) griller des récoltes de céréales pour en assurer une meilleure conservation.}}</ref>. Ce moyen de cuisson pouvait également servir à griller des céréales ou à faire sécher la viande afin de prolonger leurs conservations<ref name=":9" />.

Au sein de la communauté villageoise néolithique, des figures de "Big-Man" émergent naturellement. Ces hommes importants étaient chargés de coordonner la défense en cas d'attaque<ref>{{Lien web |auteur=Edmée MILLOT RÉALISATION : AGNÈS MOLIA & RAPHAËL LICANDRO |titre=L'homme de pouvoir - Sur les traces des hommes du néolithique |url=https://www.inrap.fr/sur-nos-traces-9560 |site=https://tsvp-prod.com/?s=n%C3%A9olithique |date=2014 |consulté le=17 août 2024 |extrait=horodatage de l'Intervention à 14:14 d'Anne AUGEREAU (Directrice scientifique de l'INRAP)}}</ref>. Ces "Big-Man" ou chefs villageois du Néolithique n'obtenaient pas leur pouvoir de manière héréditaire, mais le gagnaient de manière compétitive face à d'autres membres de la communauté<ref>{{Ouvrage|titre=La révolution néolithique dans le monde
Sous la direction de Jean-Paul Demoule|lieu=Paris|éditeur=CNRS Éditions|collection=CNRS Alpha|année=2010|pages totales=498|passage=p. 427 à 440|isbn=978-2-271-06914-6|lire en ligne=https://books.openedition.org/editionscnrs/15767|consulté le=17 août 2024|partie=Quatrième partie. Idéologies et pouvoir|numéro chapitre=24|titre chapitre=Tribus et États
Quelques hypothèses - Maurice Godelier|extrait=le prestige des individus qui avaient le plus de poids dans le fonctionnement des réseaux de compétitions cérémonielles}}</ref>. Leur statut était souvent fondé sur leur capacité à fournir la plus grande quantité de ressources alimentaires, que ce soit par la chasse, l'élevage ou les récoltes<ref name=":11">{{Article|auteur1=Godelier Maurice|titre=Sociétés à big men, sociétés à grands hommes : figures du pouvoir en Nouvelle-Guinée|périodique=Journal de la Société des océanistes|numéro=91|pages=p. 75 à 94|date=1990 1992|doi=https://doi.org/10.3406/jso.1990.2879|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/jso_0300-953x_1990_num_91_2_2879}}</ref>.

Selon certains archéologues, qui s'appuient sur des recherches ethnologiques, les fours polynésiens révèlent que les hommes du Néolithique organisaient des banquets rituels<ref name=":10">{{Ouvrage|titre=La révolution néolithique dans le monde
Sous la direction de Jean-Paul Demoule|lieu=Paris|éditeur=CNRS éditions|année=2010|pages totales=498|passage=P. 399 à 410|isbn=978-2-271-06914-6|lire en ligne=https://books.openedition.org/editionscnrs/15758|consulté le=17 août 2024|partie=Quatrième partie. Idéologies et pouvoir|numéro chapitre=22|titre chapitre=Grandes enceintes et rites funéraires au Néolithique moyen
Anne Augereau|extrait=rôle socialisant des enceintes...où les chefs (redistribuent leurs acquis) dans le cadre de festins rituels...voir Fig 4. Les structures de pierres brûlées en four dit polynésien}}</ref>. Ces festins, organisés par le "Big-Man", étaient des occasions de redistribuer les richesses acquises par le chef<ref name=":10" />. À travers ces échanges ritualisés, le chef consolidait son pouvoir en s'entourant de fidèles<ref name=":11" />. Lorsque ces fours polynésiens étaient en activité sur le site de Montgué, la chaleur intense nécessaire au chauffage des pierres à très haute température les rendait visibles à grande distance. Ces festins rituels étaient ainsi des manifestations ostentatoires, visibles par les autres communautés villageoises à l'échelle microrégionale.

===== Hache polie du néolithique =====
[[File:Asnan Hache polie du néolithique fouilles archéologiques des années 1970 scan 3D du 18.05.2024 ERNOUF Guillaume.gif|vignette|gauche|Asnan Hache polie du néolithique exposé au musée de la Tour des Barons à Luzy(Scan3D gif)]]

Une des pièces les plus remarquables du site archéologique d'Asnan est sans conteste sa hache polie, datant de l'époque néolithique<ref name="Le site néolithique d'Asnan" />.

Cette dernière a été trouvée 6 mètres au sud du rempart à la limite de la zone de fouille<ref name="Le site néolithique d'Asnan" />. Elle est actuellement archivée dans le carton “C6-II” et a été mis au jour à une profondeur de 98 centimètres<ref name="Le site néolithique d'Asnan" />. Sur le graphique de fouille, cet ensemble est localisé dans la zone C6 légendée “ Industrie lithique”<ref name="Le site néolithique d'Asnan" />.  Le carton regroupant les artefacts de ce carré de fouille comprenait six pierres de même nature que la hache, trois tessons de poteries médiévales, un silex, un clou médiéval et un fossile d’une ammonite<ref>{{Article|auteur1=Henri Coqblin|titre=La fouille d'Asnan (58) Année 1971|périodique=Bulletin périodique du Groupe Nivernais de Recherches Archéologiques “ préhistoire”|volume=2ème Semestre|numéro=Fascicule n°II avec son plan de fouille|pages=14 à 18|date=1972}}</ref>.

Cette hache était composée de deux éléments <ref name=":12">{{Ouvrage|auteur1=Jean-Luc Piel-Desruisseaux|titre=Encyclopédie pratique des outils préhistoriques 150 outils et gestes techniques|lieu=Clamecy|éditeur=Dunod|année=2011|pages totales=195|passage=73|isbn=978-2-10-055632-8}}</ref>: la lame tranchante<ref name=":12" />, qui a traversé les âges jusqu'à nous, et un manche<ref name=":12" /> aujourd'hui disparu. Le manche en bois n'a pas été conservé, ce qui ne permet pas de déterminer si la hache était à emmanchement direct<ref name=":12" /> — c'est-à-dire insérée directement dans le manche — ou à emmanchement indirect<ref name=":12" />, où une gaine en bois de cerf aurait été intercalée entre la hache et le manche pour éviter que ce dernier ne se fende sous les impacts<ref name=":13">{{Ouvrage|auteur1=Jean-Luc Piel-Desruisseaux|titre=Encyclopédie pratique des outils préhistoriques 150 outils et gestes techniques|lieu=Clamecy|éditeur=Dunod|année=2011|pages totales=195|passage=74|isbn=978-2-10-055632-8|extrait=(la gaine) évite que la tête du manche ne se fende...permet l'utilisation de lames plus courtes}}</ref>. Ce type de montage permettait notamment l'utilisation de haches plus courtes<ref name=":13" />.

Une lame de hache polie se compose généralement de trois parties<ref name=":12" />: le corps, le talon et le tranchant<ref name=":12" />. Cependant, la lame d'Asnan ne nous est parvenue que partiellement, en l'absence du corps et du talon. Cette absence empêche les archéologues d'apporter des informations complémentaires sur cet artefact, en particulier concernant sa typologie selon la classification de Jean-Luc Piel-Desruisseaux : "La hache était-elle courte ou longue, de section ronde ou plate, avec un talon pointu ou non..."<ref>{{Ouvrage|auteur1=Jean-Luc Piel-Desruisseaux|titre=Encyclopédie pratique des outils préhistoriques 150 outils et gestes techniques|lieu=Clamecy|éditeur=Dunod|année=2011|pages totales=195|passage=74|isbn=978-2-10-055632-8}}</ref>. Seul le tranchant, parfaitement symétrique, est intact (Si la lame avait présenté une asymétrie, à savoir une face plus bombée que l'autre, elle aurait pu être identifiée comme une herminette<ref>{{Ouvrage|auteur1=Jean-Luc Piel-Desruisseaux|titre=Encyclopédie pratique des outils préhistoriques 150 outils et gestes techniques|lieu=Clamecy|éditeur=Dunod|année=2011|pages totales=195|passage=74 et 83|isbn=978-2-10-055632-8|extrait=(une herminette) a son tranchant volontiers dissymétrique}}</ref>). L'une des deux faces est soigneusement polie, tandis que l'autre a été crénelée par l'érosion naturelle.

Ce qui subsiste du tranchant mesure 7 centimètres par 9 centimètres. La roche utilisée pour cette hache n'a pas été clairement identifiée par le Groupe Nivernais de Recherches Archéologiques. La teinte beige-gris suggère qu'il s'agirait de calcaire<ref name=":14">{{Ouvrage|auteur1=Jürg Meyer|titre=Identifier les Roches clés d'identification pratiques|lieu=Paris|éditeur=Delachaux et Niestlé|année=2021|pages totales=140|passage=81 à 83|isbn=978-2-603-02669-4}}</ref>. Les haches en calcaire, bien que moins résistantes, pouvaient avoir un rôle votif ou cultuel, ce qui pourrait expliquer pourquoi cette hache a été fragmentée, symbolisant peut-être une offrande aux morts. L'absence de fossiles dans la roche pourrait orienter l'identification vers un calcaire oolithique<ref name=":14" />. Ce type de roche, formée par l'accumulation de petites sphères de carbonate de calcium (oolithes), a une texture granuleuse et homogène, souvent beige ou gris, et est à la fois compact et dense, avec une bonne résistance mécanique<ref name=":14" />.

Malgré ces indices, l'absence de test à l'acide chlorhydrique (HCl)<ref>{{Ouvrage|auteur1=Jürg Meyer|titre=Identifier les roches clés d'identification pratiques|lieu=Paris|éditeur=Delachaux et Niestlé|année=2012|pages totales=140|passage=62|isbn=978-2-603-02669-4|extrait=la réaction de la roche à la solution d'acide chlorydrique à 10% provoque un moussage (et indique) la forte présence de calcite (le calcite est un composant du calcaire à au moins 50%)}}</ref> dans le cadre de l'analyse muséale oblige à considérer cette identification visuelle avec prudence. En raison de sa nature potentielle en calcaire, il est possible que cette hache ait été néanmoins utilisée pour de petits travaux domestiques, tels que la boucherie, excluant ainsi un usage forestier.

===== Le matériel archéologique provenant du ravinement du Calvaire au Montgué =====
====== Les éclats de débitage des silex ======
Comme le précise le rapport de fouilles du Groupe Nivernais, les archéologues ont mis au jour une multitude d’éclats. Il s'agit de la matière lithique la plus abondante en termes de quantité sur le site<ref>{{Article|auteur1=Groupe Nivernais de Recherche Archéologique|auteur2=Jean Arnoux|titre=Le Néolithique du Calvaire du Montgué à Asnan (Nièvre)|périodique=Bulletin périodique de liaison du Groupe nivernais de recherche archéologique : préhistoire|volume=Tome VII|numéro=Fascicule 2|pages=37|date=juillet 1978|extrait=les éclats…nombreux présentent souvent des traces de cortex}}</ref>. Chaque éclats présentent une typologie et des caractéristiques variées : débris ou déchets de taille, certains ont été obtenus volontairement et réutilisés pour leur tranchant<ref>{{Ouvrage|auteur1=Jean-Luc Piel-Desruisseaux|titre=Encyclopédie pratique des outils préhistoriques 150 outils et gestes techniques|lieu=Clamecy|éditeur=Dunod|année=2011|pages totales=195|passage=50|isbn=978-2-10-055632-8|extrait=Les éclats sont ... utilisés bruts ou après retouches}}</ref>. La nature des nucléus du Montgué<ref>{{Article|auteur1=Groupe Nivernais de Recherche Archéologique "Préhistoire"|auteur2=Jean Arnoux|titre=Le Néolithique du Calvaire du Montgué à Asnan (Nièvre)|périodique=Bulletin périodique de liaison du Groupe nivernais de recherche archéologique : préhistoire|volume=Tome VII|numéro=Fascicule 2|pages=37|date=juillet 1978|extrait=“...les blocs…présentent des microfractures…arrêtant brutalement la progression des faces d'éclatements"}}</ref>, difficile à travailler, a conduit les hommes et les femmes préhistoriques à conserver les plus beaux éclats et à les retravailler pour en faire des mini-grattoirs, racloirs, denticulés, et petites coches<ref>{{Ouvrage|auteur1=Jean-Luc Piel-Desruisseaux|titre=Encyclopédie pratique des outils préhistoriques 150 outils et gestes techniques|lieu=Clamecy|éditeur=Dunod|année=2011|pages totales=195|passage=50|isbn=978-2-10-055632-8|commentaire=se référer au paragraphe des éclats clactoniens}}</ref>.

====== Un éclat à front convexe unifacial ======
[[Fichier:Fond Blanc Asnan Industrie et déchets lithiques prospection et fouille 1969 (suite 7) du site néolithique du montgué à Asnan ERNOUF Guillaume 10(m).jpg|gauche|vignette|éclat à front convexe d'Asnan exposé au musée de la Tour des Barons à Luzy]]
L’éclat en question mesure 4,5 cm de longueur, et au talon 2,5 cm de largeur<ref>{{Article|titre=Collection d'Asnan Musée de la Tour des Barons à Luzy|périodique=Boite d'archive du Musée : 5 octobre 1969|date=1969}}</ref>. Il présente une forme générale arrondie, avec une base plane et un dos courbe qui conserve le cortex naturel du silex<ref name=":15">{{Article|auteur1=Groupe Nivernais de Recherche Archéologique|auteur2=Jean Arnoux|titre=Le Néolithique du Calvaire du Montgué à Asnan (Nièvre)|périodique=Bulletin périodique de liaison du Groupe nivernais de recherche archéologique : préhistoire|volume=Tome VII|numéro=Fascicule 2|pages=37|date=juillet 1978|extrait=Planche III L'industrie lithique d'Asnan (58) (Les éclats)}}</ref>. La lame est façonnée en un tranchant abrasif à l’avant (appelé "front"), tandis que le dos cortical reste relativement épais et non travaillé, offre une zone préhensile à son utilisateur<ref name=":15" />. Cet éclat est unifacial, ce qui signifie que seule une des faces, le recto, a été retouché pour former un bord tranchant<ref name=":15" />. Le verso a quant à lui une face lisse et plane, obtenue par une première opération de taille<ref name=":15" />. Cette conception présente plusieurs avantages dans l'utilisation de l'objet : la simplicité et la rapidité de fabrication<ref>{{Ouvrage|auteur1=Jean-Luc Piel-Desruisseaux|titre=Encyclopédie pratique des outils préhistoriques 150 outils et gestes techniques|lieu=Clamecy|éditeur=Dunod|année=2011|pages totales=195|passage=50|isbn=978-2-10-055632-8|extrait=Les éclats sont...les plus simples...outils coupants}}</ref>. Dans une opération de décharnage<ref name=":16">{{Article|auteur1=Claud Émilie|auteur2=Soressi Marie|auteur3=Jaubert Jacques,|auteur4=Hublin Jean-Jacques|titre=Étude tracéologique de l’outillage moustérien de type Quina du bonebed de Chez-Pinaud à Jonzac (Charente-Maritime). Nouveaux éléments en faveur d’un site de boucherie et de traitement des peaux|périodique=Gallia préhistoire|volume=tome 54|numéro=pp. 3-32.|pages=p.22|date=2012.|lire en ligne=https://doi.org/10.3406/galip.2012.2492|extrait=L'écharnage...consiste à retirer les chairs restant accrochées sur la peau afin d'empêcher leur putréfaction}}</ref>, la face lisse de l'artefact aurait pu être plaquée plus fermement sur les peaux des gibiers<ref>{{Ouvrage|titre=Lithic use-wear analysis Conference on Lithic Use-Wear|lieu=New York|éditeur=1st : 1977 : Simon Fraser University Academic Press|année=1979|pages totales=422|passage=225|extrait=The Eskimo scrapers, the ethnographic information, and my own experience : traduction : "Racloir eskimo ikun : Pour enlever des morceaux de chair, de graisse, ...les femmes... utilisent un outil composé d'une lame de pierre...s'adaptant exactement à l'intérieur de la main...la peau est posée sur la cuisse et raclée vigoureusement avec cet outil fermement tenu dans la main droite (Murdoch 1892:296-297)"}}</ref>, permettant à son utilisateur ou à son utilisatrice de retirer les chairs restantes pour éviter leur putréfaction<ref name=":16" />. Elle aurait pu tout aussi bien faciliter la prise en main pour racler différents végétaux par la légère coche visible sur son tranchant<ref>{{Article|auteur1=Gassin Bernard|auteur2=Marchand Grégor|auteur3=Claud Émilie|auteur4=Guéret Colas|auteur5=Philibert Sylvie|titre=Les lames à coche du second Mésolithique : des outils dédiés au travail des plantes ?|périodique=Bulletin de la Société préhistorique française|volume=tome 110|numéro=n°1 pp 25-46|pages=42|date=2013|lire en ligne=https://doi.org/10.3406/bspf.2013.14227|extrait=(les) coches sont utilisées pour racler différents végétaux ... (pouvant) inclure la fabrication de flèches, d'objets de vannerie, de fils."}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|auteur1=Caspar Jean-Paul|auteur2=Féray Philippe|auteur3=Martial Emmanuelle|titre=Identification et reconstitution des traces de teillage des fibres végétales au Néolithique|périodique=Bulletin de la Société préhistorique française,|volume=tome 102|numéro=n°4 pp. 867-880|date=2005|lire en ligne=https://doi.org/10.3406/bspf.2005.13188|extrait=Expérimentation dans : les traces sur silex de poli dans le teillage du lin et dans le teillage du liber de tilleul}}</ref>. Seule une étude tracéologique permettrait cependant de confirmer ces hypothèses sur les usages de l'objet<ref>{{Lien web |titre=La tracéologie |url=https://www.inrap.fr/les-sciences-de-l-archeologie/La-traceologie |site=INRAP |consulté le=16 novembre 2024 |extrait=les traces sont recherchées à l’oeil nu, puis à plusieurs niveaux de grossissement}}</ref>.

====== Les lamelles ou éclats lamellaire ======
<gallery mode="packed" heights="200px">
File:Asnan Industrie et déchets lithiques prospection et fouille 1969 (suite 4) sur fonds blanc lamelle du site néolithique du montgué à Asnan Planche I croquis numéro 4 ERNOUF Guillaume 1.jpg|Lamelle du croquis 4 de la planche I exposé au musée de la Tour des Barons à Luzy<ref name=":17">{{Article|auteur1=Groupe Nivernais de Recherche Archéologique|auteur2=Jean Arnoux|titre=Le Néolithique du Calvaire du Montgué à Asnan (Nièvre)|périodique=Bulletin périodique de liaison du Groupe nivernais de recherche archéologique : préhistoire|volume=Tome VII|numéro=Fascicule 2|pages=p. 38|date=juillet 1978|extrait=Planche I L'industrie lithique d'Asnan (58) (Les lamelles)}}</ref>
File:Asnan Industrie et déchets lithiques prospection et fouille 1969 (suite 4) sur fonds blanc lamelle du site néolithique du montgué à Asnan planche I croquis numéro 5 ERNOUF Guillaume 4.jpg|Lamelle du croquis 5 de la planche I exposé au musée de la Tour des Barons à Luzy<ref name=":17" />
File:Asnan Industrie et déchets lithiques prospection et fouille 1969 (suite 7) sur fonds blanc lamelle du site néolithique du montgué à Asnan planche I croquis numéro 6 ERNOUF Guillaume 10.jpg|Lamelle du croquis 6 de la planche I exposé au musée de la Tour des Barons à Luzy<ref name=":17" />
File:Asnan Industrie et déchets lithiques prospection et fouille 1969 (suite 4) sur fonds blanc lamelle du site néolithique du montgué à Asnan planche I croquis numéro 7 ERNOUF Guillaume 4.jpg|Lamelle du croquis 7 de la planche I exposé au musée de la Tour des Barons à Luzy<ref name=":17" />
File:Asnan Industrie et déchets lithiques prospection et fouille 1969 (suite 7) lamelle du site néolithique du montgué à Asnan sur la planche I croquis numéro 8 ERNOUF Guillaume 3.jpg|Lamelle du croquis 8 de la planche I exposé au musée de la Tour des Barons à Luzy<ref name=":17" />
</gallery>
<br>Ces quatre objets répertoriés dans l’inventaire des archéologues ayant fouillé le site font l’objet de deux désignations différentes. Sur leurs planches de croquis, ces artefacts sont identifiés comme des ''lamelles''<ref name=":17" />, tandis que dans leur description détaillée, ils sont requalifiés d’''éclats lamellaires''<ref>{{Article|auteur1=Groupe Nivernais de Recherche Archéologique|auteur2=Jean Arnoux|titre=Le Néolithique du Calvaire du Montgué à Asnan (Nièvre)|périodique=Le Néolithique du Calvaire du Montgué à Asnan (Nièvre)|volume=Volume VII|numéro=Fascicule 2|pages=37|date=juillet 1978|extrait=(Il s'agirait) ... plutôt (d') éclats lamellaires}}</ref>.

Selon les premières caractéristiques morphologiques décrites dans le ''Dictionnaire de la Préhistoire'' de Denis Vialou, une lamelle se distingue par le parallélisme de ses deux bords et de ses nervures<ref>{{Ouvrage|auteur1=Denis Vialou|auteur2=Roger Joussaume|auteur3=Jean-Pierre Pautreau|auteur4=Thierry Aubry|auteur5=Silvana Condemi|auteur6=Christophe Falgueres|auteur7=Claire Gaillard|auteur8=Jean-Roch Houllier|auteur9=Jean-Loïc Lequellec|auteur10=Marine-Hélène Moncel,Patrick Paillet, Marylène Patou-Mathis, Benoît Poisblaud, Stéphanie Thiebault, Gilles Tosello, Agueda Vilhena Vialou|titre=La Préhistoire : Histoire et Dictionnaire|lieu=Manchecourt|éditeur=Robert Laffont|année=2004|pages totales=1637|passage=831|isbn=2-221-05688-4|extrait=(Entrée du dictionnaire : Lame) le parallélisme des deux bords constitue une caractéristique importante}}</ref>. Les lamelles 4, 5, 7, et 8 respectent ces critères, mais la lamelle 6 s’en écarte, bien qu’elle présente une symétrie marquée entre ses deux bords.

En termes de rapports de dimensions (longueur/largeur maximales en centimètres), les mesures relevées sur les planches sont les suivantes :

 {| class="wikitable alternance centre"
 |+ Planche I L'industrie lithique d'Asnan (58) (Les lamelles)<ref name=":17" />
 |-
 |
 ! scope="col" | Lamelle 4<ref name=":17" />
 ! scope="col" | Lamelle 5<ref name=":17" />
 ! scope="col" | Lamelle 6<ref name=":17" />
 ! scope="col" | Lamelle 7<ref name=":17" />
 ! scope="col" | Lamelle 8<ref name=":17" />
 |-
 ! scope="row" | Longueur en cm
 | 6,5
 | 4
 | 7
 | 3,5
 | 4,7
 |-
 ! scope="row" | Largeur en cm
 | 2,5
 | 1,7
 | 3
 | 1,5
 | 2,3
 |-
 ! scope="row" | Rapport
 | 2,6
 | 2,35
 | 2,33
 | 2,33
 | 2,04
 |}

Les critères morphométriques, cependant, diffèrent selon les auteurs<ref>{{Ouvrage|auteur1=Michel N. Brézillon|titre=La dénomination des objets de pierre taillée|sous-titre=Matériaux pour un vocabulaire des préhistoriens de la langue française|titre volume=IV supplément à "Gallia Préhistoire"|lieu=Paris|éditeur=Editions du Centre National de la Recherche Scientifique|année=1977|année première édition=1968|pages totales=425|passage=p. 99 à 100|isbn=2-222-01367-4|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/galip_0072-0100_1968_sup_4_1|extrait=voir : "Les produits de débitage"  parties "Eclats et lames : la limite conventionnelle"}}</ref>. Leur classification dépend également du contexte industriel du site, comme l’explique Jacques Tixier<ref>{{Article|auteur1=J.Tixier|auteur2=M.-L. Inizan|auteur3=H.Roche|titre=Préhistoire de la pierre taillée.|sous-titre=1. Terminologie et technologie|périodique=Cercle de recherches et d'études préhistoriques|date=1980|extrait=c'est à l'intérieur de chaque complexe industriel concerné que l'on peut établir et chiffrée une limite lame/lamelle}}</ref>. Cependant, le faible nombre de lamelles retrouvées a rendu difficile pour les archéologues de définir clairement la frontière entre éclats lamellaires, lamelles et lames. Dans une telle situation, il est courant de s’appuyer sur les grandes typologies existantes pour justifier la conclusion présentée dans leur rapport.

Pour André Leroi-Gourhan, aucune de ces pièces ne peut être qualifiée de lame, car leur rapport longueur/largeur n’atteint pas 4/1<ref name=":20">{{Ouvrage|auteur1=André Leroi-Gourhan|titre=Notes de morphologie descriptive. Cours de Préhistoire.|lieu=Paris|éditeur=F.L.S.H.|année=1964|pages totales=33|passage=13|extrait=si le rapport longueur/largeur est 2/1 la pièce est classée comme éclat long, au rapport 3/1 c'est un éclat laminaire, à 4/1 seulement la pièce est considérée comme lame}}</ref>. Elles ne peuvent pas non plus être caractérisé d'éclat lamellaire, car elles n'atteignent pas le rapport de 3/1<ref name=":20" />. Selon son référencement établit en 1964, ces éclats seraient donc des éclats long<ref name=":20" />.

En revanche, le raisonnement diffère si l’on se réfère au système de classification actuellement accepté pour différencier une lame d’une lamelle. Ce système a été établi par Jacques Tixier en 1963.

Dans ce cadre, Jacques Tixier propose deux formules distinctes pour caractériser ces artefacts<ref>{{Ouvrage|auteur1=Jacques Tixier|titre=Typologie de l'Epipaléolithique du Maghreb|sous-titre=Mémoires du Centre de Recherches anthropologiques, préhistoriques et ethnographiques, 2, Alger|lieu=Paris|éditeur=A.M.G.|année=1963|pages totales=212|passage=38|lire en ligne=https://archive.org/details/tixier-j-typologie-de-lepipaleolithique-du-maghreb/page/37/mode/2up?q=lamelle&view=theater|consulté le=24 novembre 2024|extrait="pour ce faire les archéologues ont utilisé un lot de pièces brutes provenant de l'oued Cherchara en Tunisie" p. 36 ; ce lot est à la base  du graphique en figure 7 nommé "essai d'obtention d'une limite chiffrée entre éclat, lame et lamelle" p. 37 ; de l'état statistique obtenu en découle les formules dites de Jacques Tixier p.38}}</ref>:

<br>
<math>
\text{Une lame répond à trois conditions } 
\left\{
\begin{array}{l}
L \geq 2 \cdot l, \\
L \geq 0.05 \, \text{m}, \\
l \geq 0.012 \, \text{m}.
\end{array}
\right.
</math>
<br>
<br>
<math>
\text{Une lamelle répond à deux conditions } 
\left\{
\begin{array}{l}
L > 2 \cdot l, \\
l < 0.012 \, \text{m}.
\end{array}
\right.
</math>
<br>

<br>
Les artefacts d'Asnan numérotés 4 et 6  seraient donc ni des lamelles ou des éclats lamellaires, mais bien des lames.

Enfin, l’ouvrage ''La Préhistoire : Histoire et dictionnaire'', dirigé par Denis Vialou, propose une troisième interprétation. Cette hypothèse soutient l’analyse des archéologues du Groupe Nivernais, qui considèrent ces quatre artefacts comme des ''éclats lamellaires'', formés lors du débitage du nucléus<ref>{{Article|auteur1=Groupe Nivernais de Recherche Archéologique|auteur2=Jean Arnoux|titre=Le Néolithique du Calvaire du Montgué à Asnan (Nièvre)|périodique=Bulletin périodique de liaison du Groupe nivernais de recherche archéologique : préhistoire|volume=Volume VII|numéro=fascicule 2|pages=40|date=juillet 1978|extrait=(fruit) d'une régularisation des faces du nucléus}}</ref>. Selon cette approche différente, ces silex pourraient être considérés comme des ''éclats lamellaires'', car ils ne proviendraient pas d’une production spécifiquement destinée à fabriquer des lames<ref>{{Ouvrage|auteur1=Denis Vialou|auteur2=Roger Joussaume|auteur3=Jean-Pierre Pautreau|auteur4=Thierry Aubry|auteur5=Silvana Condemi|auteur6=Christophe Falgueres|auteur7=Claire Gaillard|auteur8=Jean-Roch Houllier|auteur9=Jean-Loïc Lequellec|auteur10=Marine-Hélène Moncel,Patrick Paillet, Marylène Patou-Mathis, Benoît Poisblaud, Stéphanie Thiebault, Gilles Tosello, Agueda Vilhena Vialou|titre=La Préhistoire : Histoire et Dictionnaire|lieu=Manchecourt|éditeur=Robert Laffont|année=2004|pages totales=1637|passage=831|isbn=2-221-05688-4|extrait=(Entrée du dictionnaire : Lame) ...dans un sens technologique lorsque ces produits ne proviennent pas d'un débitage orienté vers la production de lame.}}</ref>. Lors d'une opération de débitage quelconque, la forme des éclats produits se rapprochant de celle des lames et lamelles aurait conduit les hommes et les femmes préhistoriques à s'en servir comme tels.

Le tranchant des lames pouvait être utilisé brute sans retouche ce qui est le cas pour les lamelles 5, 6, 7 et 8<ref name=":17" />. La lamelle 4 a quant à elle été retouchée pour renforcer ou modeler son tranchant<ref name=":17" />. Les lames ont de multiples destination en terme d'outils finaux : couteaux, grattoirs, burins, barbelures de projectiles<ref>{{Lien web |auteur=Muséum d'Histoire Naturelle du havre |titre=Lame |url=https://museum-lehavre.fr/fr/collections/lame |consulté le=25 novembre 2024}}</ref>.

====== Perçoir possiblement à double mèche<ref name=":21">{{Article|auteur1=Groupe Nivernais de Recherche Archéologique|auteur2=Jean Arnoux|titre=Le Néolithique du Calvaire du Montgué à Asnan (Nièvre)|périodique=Bulletin périodique de liaison du Groupe nivernais de recherche archéologique : préhistoire|volume=Tome VII|numéro=Fascicule 2|pages=38|date=juillet 1978|extrait=Planche I L'industrie lithique d'Asnan (58) (Le perçoir)}}</ref> ======
[[Fichier:Asnan Industrie et déchets lithiques prospection et fouille 1969 (suite 8) sur fonds blanc du site néolithique du montgué à Asnan perçoir du croquis 11 de la planche I ERNOUF Guillaume 2.jpg|gauche|vignette|252x252px|Perçoir à double mèche d'Asnan exposé au musée de la Tour des Barons à Luzy<ref name=":21" />]]L'inventaire archéologique réalisé par le Groupe Nivernais, sous la direction d'Henri Coqblin et de Jean Arnoux, répertorie également un perçoir muni de deux mèches, dont l'utilisation est supposée double<ref>{{Article|auteur1=Groupe Nivernais de Recherche Archéologique|auteur2=Jean Arnoux|titre=Le Néolithique du Calvaire du Montgué à Asnan (Nièvre)|périodique=Bulletin périodique de liaison du Groupe nivernais de recherche archéologique : préhistoire|volume=Volume VII|numéro=fascicule 2|pages=40|date=juillet 1978}}</ref>. La pointe supérieure est de forme triangulaire et orientée de manière oblique, tandis que la pointe inférieure est pyramidale et alignée selon un axe<ref name=":21" />. Les mesures de la planche indique 5,5 centimètres de longueur pour 2,7 centimètres de largeur<ref name=":21" />.

Les perçoirs en silex sont généralement associés au travail de matières résistantes telles que l'os, les coquilles, le bois, les pierres de dureté moyenne, ou encore les ramures de cervidés<ref name=":22">{{Ouvrage|auteur1=Pierre-Yves Demars|auteur2=Pierre Laurent|titre=Types d'outils lithiques du Paléolithique supérieur en Europe|lieu=Paris|éditeur=CNRS|collection=Cahier du Quaternaire|numéro dans collection=14|année=1989|pages totales=178}}</ref>. Ils sont également utilisés pour le travail du cuir et des peaux<ref>{{Lien web |auteur=Muséum d'histoire naturel du Havre |titre=Perçoir |url=https://museum-lehavre.fr/fr/collections/percoir |consulté le=27 novembre 2024 |extrait=assurément lié à la fabrication de vêtements}}</ref>. Cependant, pour cette dernière catégorie, les hommes et femmes préhistoriques pouvaient préférer des perçoirs en matière osseuse<ref name=":22" />. Jean-Luc Piel-Deruisseaux indique que ce type d'outil pouvait notamment être utilisé enrobé d'une couche protectrice, une peau par exemple, afin de se protéger lors de l'opération de perçage<ref>{{Ouvrage|auteur1=Jean-Luc Piel-Desruisseaux|titre=Outils Préhistoriques|sous-titre=Du galet Taillé au bistouri d'obsidienne|lieu=Belgique|éditeur=Dunod|année=2007|numéro édition=5|pages totales=318|passage=141|isbn=978 2 10 051076 4}}</ref>.

Sous la typologie large des perçoirs, les archéologues sont capables de distinguer la ou les destinations de ces outils : poinçons, vrilles, alésoirs, perçoirs, grâce à une étude tracéologique analysant les traces d'usure et grâce à la nature des pointes (mousse ou aiguë)<ref>{{Ouvrage|auteur1=Michel N. Brézillon|titre=La dénomination des objets de pierre taillée. Matériaux pour un vocabulaire des préhistoriens de langue française [monographie]|volume=supplément 4|éditeur=Gallia préhistoire|année=1968|pages totales=425|passage=280 à 283|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/galip_0072-0100_1968_sup_4_1|consulté le=27 novembre 2024|extrait=voir Article général sur le Perçoir, puis détail par type de perçoir voir double}}</ref>. Les marques d'usure laissées par une gravure sur une ramure de renne effectuée par une population du Magdalénien<ref>{{Lien web |auteur=hominides.com |titre=Grotte du Mas d’Azil |sous-titre=Art mobilier |url=https://www.hominides.com/musees-et-sites/grotte-du-mas-azil/ |site=hominides.com |consulté le=27 novembre 2024 |extrait=Biche gravée sur ramure de cerf}}</ref> diffèrent de celles produites par une population de l'Aurignacien travaillant à fraiser le bois<ref>{{Article|auteur1=Ophoven Christian|titre=L'Aurignacien en Belgique. Les perçoirs de Lommel, Zonhoven et Zolder|périodique=Bulletin de la Société préhistorique de France|volume=tome 40|numéro=7-9|pages=183|date=1943}}</ref>. Elles diffèrent encore davantage des traces d'usure d'une population du Néolithique fabriquant des parures en perles de pierre<ref>{{Article|auteur1=Duhard Jean-Pierre|titre=Quelques aspects techniques dans la confection des "perles " néolithiques en pierre du Sahara|périodique=Bulletin de la Société préhistorique française|volume=tome 99|numéro=2|pages=361|date=2002|extrait=Perçoirs utilisés dans la confection des perles de pierres}}</ref>. Une analyse plus approfondie de l'harmonie globale du perçoir d'Asnan permettrait, comme le soulignent Paul-Yves Demars et Paul Laurent, de formuler des hypothèses sur le groupe culturel à l'origine de sa fabrication<ref name=":22" />.

====== Les grattoirs ======
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File:Asnan Industrie et déchets lithiques prospection et fouille 1969 (suite 7) du site néolithique Fonds blanc du montgué croquis 10 de la planche I à Asnan ERNOUF Guillaume 10 (k) 01.jpg|Grattoir d'Asnan référencé sur la planche I par le croquis 10 exposé au musée de la Tour des Barons à Luzy
File:Asnan Industrie et déchets lithiques prospection et fouille 1969 (suite 7) Grattoir du site néolithique Fonds blanc du montgué croquis 9 planche Ià Asnan ERNOUF Guillaume 10.jpg|Grattoir d'Asnan référencé sur la planche I par le croquis 9 exposé au musée de la Tour des Barons à Luzy
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==== Jules Subert et les débats autour des périodes préhistoriques ====
Si le rattachement de l'éperon barré d'Asnan au Néolithique moyen ne fait aucun doute auprès de la communauté scientifique<ref name=":19" />, la cartographie des découvertes archéologiques pour la commune d'Asnan mentionne, pour la Préhistoire, non seulement le Néolithique mais aussi le Paléolithique<ref>{{Article|auteur1=Groupe Nivernais de Recherche Archéologique|auteur2=Jean Arnoux|auteur3=Henri Coqblin|titre=La Nièvre préhistorique|périodique=Bulletin périodique de liaison du Groupe nivernais de recherche archéologique : préhistoire|volume=Tome VII|numéro=Fascicule 2|date=juillet 1978|extrait=Carte établie à la suite des travaux du Groupe sur renseignements, archives, prospections et fouilles (Paléolithique, Néolithique, Mésolithique)}}</ref>. Lorsque Jules Subert fait état de ses découvertes à Asnan, il mentionne des silex pouvant être rattachés au Paléolithique supérieur avec le Magdalénien, voire même jusqu'au Paléolithique moyen avec le Moustérien<ref name=":18" />. Lors des fouilles de sauvetage effectuées par le Groupe Nivernais sur le calvaire du Montgué, ces travaux ont été réalisés en urgence après un ravinement important qui avait mis au jour de nombreux artefacts. Cependant, le groupe n’a pas pu identifier avec certitude ce site archéologique, situé au nord de l’éperon, comme étant définitivement d’origine néolithique. Ils l’ont seulement qualifié de "''vraisemblablement néolithique"''<ref>{{Article|auteur1=Groupe Nivernais de Recherche Archéologique|auteur2=Jean Arnoux|titre=Le Néolithique du Calvaire du Montgué à Asnan (Nièvre)|périodique=Bulletin périodique de liaison du Groupe nivernais de recherche archéologique : préhistoire|volume=Tome VII|numéro=Fascicule 2|pages=40|date=juillet 1978|extrait=L'industrie recueillie ... est vraisemblablement du néolithique}}</ref>. Ainsi, à Asnan, on trouve deux sites archéologiques distincts : d’une part, l’éperon barré qui date clairement du Néolithique, et d’autre part, le site du calvaire du Montgué dont la datation reste incertaine.<br>

=== Époque Gallo-romaine ===

=== Époque médiévale ===

=== Époque moderne à contemporaine ===

== Galerie ==

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File:Asnan panorama du rempart du Montgué photographie prise à l'intérieur du camp néolithique ERNOUF Guillaume.jpg|Asnan panorama du rempart du Montgué vu de l'intérieur en 2024
File:Asnan camp néolithique dit de l'éperon barré du Montgué face ouest 19.05.2024 ERNOUF Guillaume.jpg|Asnan camp néolithique dit de l'éperon barré du Montgué face ouest
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{{Autres projets
| commons= Category:Site néolithique du Montgué à Asnan
}}

== Notes et références ==
{{Références|taille=35}}

{{Portail|France}}

[[Catégorie:Monument historique en Nièvre]]
[[Catégorie:Néolithique]]
[[Catégorie:Site préhistorique en France]]
[[Catégorie:Éperon barré en France]]