Voir la source de Sondage d'opinion

{{Voir homonymes|Sondage}}

{{À internationaliser|date=avril 2022}}

Un '''sondage d'opinion''', ou une '''enquête d'opinion''', est une application de la technique des [[Sondage (statistique)|sondages]] à une population humaine visant à déterminer les [[Opinion|opinions]] ''[[probabilité|probables]]'' via l'étude d'un [[Échantillon (statistiques)|échantillon]] confectionné par les [[Entreprise de sondages|entreprises de sondages]].

Concernant les [[sondages d'opinion en France]] réalisés avant l’élection présidentielle, à l'[[Liste de sondages sur l'élection présidentielle française de 2022|historique désormais facilement traçables grâce à Internet]], sont passées de 111 en 1981 à 293 en 2007 puis ont à nouveau triplé<ref name=Alexandre/>, apportant aux [[Entreprise de sondages|entreprises de sondages]] l'essentiel de leur notoriété<ref>[http://www.arretsurimages.net/contenu.php?id=3811] Édouard Lecerf (TNS Sofres) et [[Jérôme Sainte Marie|Jérôme Sainte-Marie]] (CSA) dans l'émission ''Ligne j@une'' du 9 mars 2011 sur www.arretsurimages.net</ref> et suscitant un débat sur leur fiabilité<ref name="Alexandre">"5 choses à surveiller absolument lorsque vous lisez un sondage" par Lucie Alexandre le 22 octobre dans ''[[L'Obs]]''[https://www.nouvelobs.com/politique/20211022.OBS50162/5-choses-a-regarder-absolument-lorsque-vous-lisez-un-sondage.html]</ref>{{,}}<ref name="Cautrès">"Élection présidentielle 2022 : biais et disparités méthodologiques des intentions de vote" par [[Bruno Cautrès]], chercheur au CNRS et au Cevipof-Sciences Po, ''[[Le Monde]]'', 10 octobre 2021 [https://www.lemonde.fr/politique/article/2021/10/10/presidentielle-2022-biais-et-disparites-methodologiques-des-intentions-de-vote_6097801_823448.html] </ref>{{,}}<ref name="Senneville">"Présidentielle : les sondeurs en quête des électeurs cachés" par Valérie de Senneville, ''Les Échos'', 17 avril 2017 [https://www.lesechos.fr/2017/04/presidentielle-les-sondeurs-en-quete-des-electeurs-caches-165571]</ref>.

== Aspects méthodologiques ==
=== Échantillonnage ===
==== Utilisation d'un échantillon ====
*Soit un sondage aléatoire de grandeur <math> n </math> et <math> \hat p </math> la proportion de personnes qui répondent « oui » à la question posée. Le [[théorème central limite]] dit que si <math> n </math> est grand alors <math> \hat p </math> suit approximativement une distribution normale avec moyenne <math> p </math> (la proportion dans la population) et [[écart-type]] <math> \sqrt{\frac{p (1-p)}{n}} </math>. L’[[intervalle de confiance]] à 95 % est <math> \hat p \pm 1.96 \sqrt{\frac{p (1-p)}{n}} </math>. Par prudence, prenons la valeur <math> \quad p = 0.5 </math> qui donne l’écart-type le plus grand. L’intervalle de confiance devient <math> \quad \hat p \pm \frac{0.98}{\sqrt{n}} </math>. Si <math> n = 1024 </math> on obtient <math> \hat p \pm 0.03 </math>. La [[marge d'erreur]] est plus ou moins 3 points de pourcentage<ref>En général, soit
:<math> P(\vert z \vert \ge z_{\alpha})= \alpha \quad </math> la probabilité selon la distribution normale, on a <math> n = \frac{0.25 z_{\alpha}^2}{e^2}</math> et la marge d’erreur <math> \frac{0.5 z_{\alpha}}{\sqrt{n}}</math> .</ref>.

Soit <math> e </math> l’erreur d’estimation, c’est-à-dire la différence entre <math> p </math> et <math> \hat p </math>. Pour une erreur donnée la grandeur nécessaire de l’échantillon est <math> n = \frac{0.9604}{e^2} </math>.
* Le sondage stratifié -qui consiste à diviser la population en plusieurs groupes et à prendre un échantillon dans chaque groupe- est préférable à un sondage aléatoire simple car l’écart-type est plus petit.
*Un sondage selon la méthode des quota n’est pas basé sur la théorie statistique et ne permet pas de calculer la probabilité d’une certaine marge d’erreur. Cette méthode postule une corrélation entre certains caractères de la population. Les caractères retenus pour former l’échantillon sont souvent le sexe, l’âge, la profession et la région. La proportion de ces variables dans la population donne des quotas qu’on applique à l’échantillon. On suppose que l’opinion de la population est corrélée avec ces variables dites de contrôle.

Un sondage selon la méthode des quotas peut donner de meilleurs résultats que ceux d’un sondage aléatoire. Entre 1970 et 1979 la moyenne des erreurs lors des élections anglaises a été de 3 points de pourcentage pour la méthode des quotas contre 6.3 points pour les sondages aléatoires<ref>Voir Robert Worcester, « Political Polling : 95% Expertise and 5% Luck », J.R. Statist. Soc. A, 1996, 159, {{p.|8}}</ref>.

Un [[échantillon biaisé]] donnera un résultat mauvais même s’il contient plusieurs millions de personnes. L’exemple le plus fameux est celui du sondage du Literary Digest en 1936.

==== Erreur d'échantillonnage ====
En [[statistique]]s, le [[calcul d'erreur]] suppose un échantillonnage au hasard. Or, les sondages se font en général en considérant un panel dit représentatif. Ceci rend plus complexe le calcul d'erreur.

Dans le cas des sondages politiques, [[Jérôme Sainte Marie|Jérôme Sainte-Marie]], directeur de [[BVA (société)|BVA Opinion]], estime qu'ils accusent une erreur de 2 ou 3 %<ref name="libe070227">''L'élection dans le miroir des sondages'', [[Jean-Dominique Merchet]], [[Paul Quinot]], '' [[Libération (journal)|Libération]]'', 27 février 2007</ref> voire peuvent dépasser 6 %, comme les sondages relatifs à des élections primaires en France<ref>{{fr}} {{lien brisé|consulté le=2015-03-27|url=http://m.marianne2.fr/Primaire-zero-electeur-ecolo-dans-le-sondage-Liberation-Viavoice-Possible_a208415.html|titre=« Primaire: zéro électeur écolo dans le sondage Libération–Viavoice ? Possible… »}}, ''[[Marianne (revue)|Marianne]]'', {{date|12|juillet|2011}}</ref> en raison de la méthodologie et du faible nombre ou d'échantillons d'individus sondés. Les sondages politiques sont révélateurs de ces limites ; ainsi, des résultats de plusieurs entreprises de sondages portant sur un même domaine et sur la même période sont publiés, ce qui permet de les comparer et éventuellement de mettre en évidence certaines divergences ou contradictions concernant une même question.

À titre d'exemple, les résultats comparés des sondages des différents organismes à la même période pour l'[[élection présidentielle française de 2007]] sont significatifs :

{| class="wikitable centre"
|+ Estimation des sondages (en %) pour l'élection présidentielle de 2007 entre le 13 et le {{date-|20 février 2007}}<ref name="libe070227" />
|-
! rowspan="2" | Entreprise de sondages
! colspan="5" | Candidat
|-
! [[Nicolas Sarkozy]]
! [[Ségolène Royal]]
! Indécis
! [[François Bayrou]]
! [[Jean-Marie Le Pen]]
|-
! [[Institut français d'opinion publique|IFOP]]
| 32,5 || 25,5 || || 16 || 11
|-
! [[CSA (sondage)|Entreprise de sondages CSA]]
| 28 || 29 || || 17 || 14
|-
! [[BVA (société)|BVA]]
| 33 || 26 || 21 || 15 || 10
|-
! [[Louis Harris 2|LH2]]
| 33 || 25 || 19 || 14 || 13
|-
! [[TNS-Sofres]]
| 33 || 26 || 18 || 13 || 12
|-
! [[Moyenne]] !! 31,9 !! 26,3 !! 19,3 !! 15 !! 12
|-
! [[Écart type]] !! 1,4 !! 1,4 !! 1,2 !! 1,4 !! 1,4
|}

Si l'on considère un [[intervalle de confiance]] de 95 %, il faut multiplier les écarts types par 2,8 (3,2 pour les indécis)<ref>si
l'on estime que la mesure de l'opinion est une [[variable aléatoire réelle]] suivant une [[loi normale]], on peut déterminer l'intervalle de confiance grâce à la [[loi de Student]]
</ref>, soit une erreur entre 3,5 et 4,5 points. Si maintenant on fait figurer les intervalles d'erreur, on obtient :

{| class="wikitable centre"
|+ Synthèse des sondages (en %) pour l'élection présidentielle de 2007 entre le 13 et le {{date-|20 février 2007}}
|-
|
| [[Nicolas Sarkozy]]
| [[Ségolène Royal]]
| Indécis
| [[François Bayrou]]
| [[Jean-Marie Le Pen]]
|-
! [[Moyenne]]
| 31,9 || 26,3 || 19,3 || 15 || 12
|-
! Intervalle d'erreur
| 27–36 || 22–30 || 15–24 || 11–19 || 8–16
|}

==== Taille des échantillons ====
La représentativité des échantillons sur lesquels s'appuient bon nombre de sondages publiés dans les médias sont l'objet de vives discussions. Cette question est particulièrement importante dans les cas où les chiffres sont très serrés.

Ces dernières années, il est apparu qu'environ 50 % de la population ne peut pas être sondée car soit elle a seulement un téléphone portable (surtout pour les jeunes), soit parce qu'elle n'est pas présente chez elle aux heures où les sondeurs appellent<ref>[http://www.politique.net/2007031903-sondages-les-echantillons-ne-sont-pas-representatifs.htm Le français des sondages : l'abonné au téléphone fixe de plus de 34 ans appartenant aux catégories supérieures vivant en métropole]</ref>.

Aujourd'hui un certain retour à la base du sondage de certaines entreprises de sondages qui privilégient la qualité de l'échantillonnage sur les calculs statistiques qui multiplient les marges d'erreur. Ainsi, des études média peuvent comprendre {{formatnum:75000}} interviews (pour la radio). D'autres, peuvent travailler sur des échantillons composés de {{formatnum:50000}} interviews téléphoniques avec des questionnaires qui croisent des données média avec des données de consommation et de fréquentation.

En effet l'insuffisance d'individus d'un échantillon ne peut garantir la véracité des résultats proposés par le sondage. L'idéal, comme le mentionne E. Jeanne (<ref>{{lien brisé|consulté le=2015-03-27|url=http://www.my-globe.org/france/info_france.html|titre=www.my-globe.org - Site d'opinions / Opinions all over the World}}</ref>, {{date-|janvier 2008}}), est de sonder le maximum de personnes pour apporter la meilleure qualité et donc de réduire les marges d'erreur. Le désintérêt de la population pour les sondages ne facilite pas le travail des entreprises réalisant les études.

==== Questions propres à la méthode des quotas ====
{{section à sourcer|date=novembre 2015}}
Si la technique aléatoire était utilisée, le calcul des intervalles de confiance montrerait que des fluctuations aussi faibles doivent inciter à une grande prudence dans leur interprétation. D'autre part il est indiscutable que la méthode des quotas ne satisfait pas la condition rigoureuse d'[[Indépendance en probabilité élémentaire|indépendance]] à la base des sondages aléatoires, ce qui exigerait en principe d'autres approches de sa précision.

Face à ce problème, la position exprimée systématiquement à l'occasion des campagnes électorales tient en deux points : le calcul des intervalles de confiance est inapplicable et – cela demanderait un minimum de justifications – la méthode des quotas est plus précise que la méthode aléatoire.

Une autre position, plus rarement exprimée, se trouve par exemple sur le site internet d'Ipsos : si on veut fournir une indication sur la validité d'un sondage, on est bien obligé d'utiliser ce qui existe, tout en sachant que ce n'est qu'une approximation.

Il semble qu'il soit possible de renforcer un peu cette position. En effet c'est l'indépendance des réponses, difficile à assurer dans un sondage à l'échelle de la France, qui permettrait le calcul des intervalles de confiance. À l'opposé, on peut imaginer un sondage à prétentions nationales effectué dans un seul quartier, ou une seule entreprise ; celui-ci donnerait évidemment des résultats sans signification pour le pays parce qu'il y aurait probablement de forts liens entre les différentes réponses. La méthode des quotas, en contraignant les enquêteurs à interroger des personnes appartenant à divers milieux, brise un grand nombre de ces liens et ne peut que rapprocher ce type de sondage du sondage aléatoire, sans qu'on puisse mesurer la distance qui existe entre les deux.

En [[France]], les sondages électoraux, contrairement aux autres sondages aux méthodes plus éprouvées, se passent quasiment exclusivement au téléphone fixe alors que certains sondés se sont désabonnés pour ne garder que le téléphone portable<ref>{{lien web |titre=Le français des sondages : l'abonné au téléphone fixe de plus de 34 ans appartenant aux catégories supérieures vivant en métropole |url=http://www.politique.net/2007031903-sondages-les-echantillons-ne-sont-pas-representatifs.htm |site=Politique.net |consulté le=02-08-2020}}.</ref>, d'autres ne sont guère joignables ou sur liste rouge ce qui induit un biais supplémentaire, dit « [[biais de sélection]] ».
=== Traitement du sondage ===
{{section à sourcer|date=mars 2012}}

==== Corrections des résultats bruts des enquêtes ====
Les statisticiens, notamment en matière de sondages politiques opèrent un grand nombre de corrections des données obtenues. Par exemple, les [[données CVS]], ''corrigées des variations saisonnières'', tentent de corriger les effets dus à la saisonnalité du phénomène mesuré. Si certains sont particulièrement évidents - une forte baisse de l'activité économique en août n'est pas le signe d'un effondrement économique - d'autres en revanche sont plus sujets à caution.

En matière de sondages électoraux par exemple, on corrigera certains décalages entre déclaration et réalité des votes passés effectifs. On observe par exemple un décalage entre les déclarations d'intention de vote [[Rassemblement national|Front national]] et les votes réels, plus nombreux. Les statisticiens mesurent cet écart et le reportent pour les mesures suivantes afin de donner un chiffre plus représentatif de la réalité, c'est ce que l'on nomme le « redressement des résultats bruts ». Les détracteurs des sondages considèrent que l'on sort ici de la stricte mesure des déclarations d'intention de vote pour donner un chiffre ayant la prétention d'indiquer ce que les électeurs comptent faire en réalité, d'autant plus qu'aucune entreprise de sondages ne publie les pourcentages réellement exprimés ou leur multiplicateur<ref>{{lien brisé|consulté le=2015-03-27|url=http://www.3cetudes.net/incoming/2e_tour/RESULTATS%20INTERPRETES%20COMPLEMENTS%20ET%20PRECISIONS%204%20mai%202007%2023h12.htm|titre=L'entreprise tunisienne 3C Études publie ses données brutes et ses redressements peu scientifiques}}</ref>.

==== Formulation des questions ====
La formulation de la question peut influencer les réponses.

Une étude menée sur trois sondages effectués au moment du bombardement de la [[Libye]] par l'armée américaine en [[1986]] a par exemple révélé des décalages considérables de réponse en fonction de l'intitulé de la question, certaines étaient particulièrement abstraites citant « l'action américaine contre Kadhafi » alors que de l'autre côté un magazine parlait de l'armée américaine, de bombardements et nommait les villes touchées. Avec la plus abstraite des formulations, l'événement recueillait 60 % d'assentiments, la formulation intermédiaire 50 %, la formulation la plus précise 40 %.

Ce décalage ne pose pas de problème si l'on conserve à l'esprit que les sondages mesurent une réponse à une question et non pas la réalité d'une opinion dans la population. Aux yeux de leurs détracteurs, la confusion apparaît pourtant particulièrement fréquente et très volontiers entretenue par ceux qui commandent les sondages et qui peuvent même choisir de ne pas les publier si les résultats ne correspondent pas à ce qu'ils veulent démontrer.

Il s'avère, dans la réalité du terrain, que plus une question est longue, plus elle comprend de mots et de phrases, moins elle est comprise, et donc plus le résultat est sujet à caution. Alors que quasiment tous les interviewés comprennent facilement des questions courtes.
De même, les questions interronégatives sont moins aisées à comprendre. Ces deux situations font augmenter le taux de ''NSP'' (ne se prononcent pas) sur une question.

Afin de formuler des questions qui mesurent avec certitude le concept d'intérêt, Saris et Gallhofer (2007)<ref>Saris, W. E. and Gallhofer, I. N. (2007). Design, evaluation and analysis of questionnaires for survey research. Hoboken, Wiley.</ref> proposent une procédure en 3 étapes, qui consiste en :

# Définir si le concept à mesurer est un concept par postulation ou un concept par intuition<ref>Northrop F. S. C. 1947. The Logic of the Sciences and the Humanities. New York:
World Publishing Company.</ref> ;
# Pour chaque concept par intuition, formuler une affirmation ;
# Transformer chaque affirmation en une requête de réponse.

Cependant, la majorité des questions dans les sondages sont des questions fermées qui proposent également une échelle de réponse. Il faut donc rajouter à ce processus une étape, qui est celle du choix de l'échelle de réponse. De nombreuses décisions doivent être prises quant à la formulation exacte de l'échelle<ref>Revilla, M., Zavala Rojas, D., and W.E. Saris (2016). “Creating a good question: How to use cumulative experience”. In Christof Wolf, Dominique Joye, Tom W. Smith and Yang‐Chih Fu (editors), ''The SAGE‐Handbook of Survey Methodology''. SAGE. Chapter 17, pp.236-254</ref> qui peuvent influencer grandement les réponses<ref>Revilla, M., Ochoa, C., and G. Loewe (2014). “How the form of asking respondents’ three preferred brands changes the results”. Metodología de Encuestas, 16: 67-82.</ref>, la qualité de ces réponses<ref>Revilla, M., Saris, W.E., and Krosnick, J.A. (2014) “Choosing the number of categories in agree-disagree scales”. Sociological Methods and Research February 2014, 43: 73-97, first published online on December 10, 2013 doi:10.1177/0049124113509605</ref>, et par conséquent aussi les conclusions finales<ref>Saris, W. E. and Revilla, M. (2016). Correction for measurement errors in survey research: necessary and possible. ''Social Indicators Research''. First published online: 17 June 2015. DOI: 10.1007/s11205-015-1002-x. Available at: {{lien brisé|url=https://link.springer.com/article/10.1007/s11205-015-1002-x/ |titre=https://link.springer.com/article/10.1007/s11205-015-1002-x }}</ref>.

Pour aider les chercheurs à décider de la meilleure formulation possible à la fois de la question elle-même et de son échelle de réponse, il existe des livres donnant des consignes générales<ref>Sudman, S., and N.M. Bradburn (1983). Asking Questions: A Practical Guide to Questionnaire Design. San Francisco: Jossey-Bass.</ref>{{,}}<ref>Schuman, H., and S. Presser (1981). Questions and Answers in Attitude Survey: Experiments on Question Form, Wording and Context. New York: Academic Press</ref>. Cependant, parce que les différentes décisions sont en interaction, il est difficile de donner des consignes générales sur la manière de formuler exactement les questions d'un sondage, au-delà de quelques règles basiques (par exemple, les réponses dans l'échelle proposée doivent couvrir toutes les possibilités).

C'est pourquoi [[:en:Willem Saris|Willem Saris]] et collègues ont développé un programme, appelé Survey Quality Predictor ([http://sqp.upf.edu/ SQP]), qui permet de prédire la qualité des questions en fonction de leurs caractéristiques exactes, et propose des suggestions de comment modifier la question ou son échelle pour améliorer cette qualité<ref>Saris, W. E. (2013). The prediction of question quality: the SQP 2.0 software. In B. Kleiner, I. Renschler, B. Wernli, P. Farago, & D. Joye (Eds.), Understanding Research Infrastructures in the Social Sciences (pp. 135–144). Zurich: Seismo Press.</ref>. Ce programme peut s'utiliser gratuitement en ligne (at [http://sqp.upf.edu sqp.upf.edu]) et permet d'aider les chercheurs à décider de la meilleure formulation possible pour leurs questions, en fonction du concept qu'ils veulent mesurer.
=== Méthode du "Rolling" ===
La technique dite du ''rolling'' {{Incise|{{Citation étrangère|langue=en|rolling}} en [[anglais]]}} consiste à renouveler une partie de l'échantillon très souvent, ce qui permet de publier le sondage à des intervalles plus rapprochés, grâce à ce renouvellement, le plus souvent partiel.

Par exemple, à partir de {{Date-|mars 2019}}, l'[[Institut français d'opinion publique|IFOP]] réalise un rolling avec un échantillon cumulé de {{Nombre|1500|personnes}} renouvelé quotidiennement par tiers<ref>{{Lien web|format=PDF|url=http://www.commission-des-sondages.fr/notices/medias/fichiers/add/709|titre=Euro-Rolling 2019 : Les élections européennes en temps réel|site=[[Commission des sondages]]|date=2019-03-15|consulté le=23 mars 2019}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre=EURO-ROLLING 2019|url=https://www.ifop.com/elections-europeennes-2019|site=[[Institut français d'opinion publique|IFOP]]|consulté le=14 avril 2019}}.</ref>. [[Harris Interactive]] procède de même à partir du {{date-|26 avril 2019}}<ref>{{Lien web|titre=Les Européennes 2019 - Harris Interactive & Epoka|url=https://2019opinions.com/|site=2019opinions.com|consulté le=2019-05-02}}.</ref>.

== Aspects légaux et réglementaires par pays ==
{{section à internationaliser|date=avril 2022}}
{{...}}

=== En France ===
{{article détaillé|Sondages d'opinion en France}}
==== Droit des sondages électoraux en France ====
Le droit des sondages électoraux est dans les années 2010 mieux connu<ref>Romain Rambaud, Le droit des sondages électoraux, l'Harmattan, Logiques juridiques, 2012, 306 p.</ref>, en particulier, la loi {{numéro|77}}-808 du {{date-|19 juillet 1977}} les encadrant<ref>les sondages électoraux - c'est-à-dire en rapport avec une élection prévue par le Code électoral, un référendum ou l'élection des parlementaires européens, ce qui n'inclut donc pas l'ensemble des sondages d'opinion politique - ayant fait l'objet d'une publication ou d'une diffusion</ref>{{,}}<ref>Loi {{numéro|77}}-808 du 19 juillet 1977 relative à la publication et à la diffusion de certains sondages d'opinion</ref>, et créant la [[Commission des sondages]], autorité administrative indépendante réunissant des magistrats (Conseil d'État, Cour de cassation et Chambre des comptes).

Sa mission est double: contrôler la qualité et l'objectivité des sondages et publier des correctifs dans les journaux visant à alerter l'opinion publique voire de saisir le juge pénal<ref>Loi {{numéro|77}}-808 du 19 juillet 1977 relative à la publication et la diffusion de certains sondages d'opinion, article 5 notamment.</ref>. 

Cette [[commission des sondages]] a développé un droit matériel, visant à garantir le caractère scientifique de la méthodologie suivie, par de nombreuses règles de fond. Ces règles sont applicables à l'élaboration mais aussi aux conditions de publication des sondages électoraux<ref name="rr">Romain Rambaud, Le droit des sondages électoraux, L'Harmattan, "Logiques juridiques", 2012, 306 p.</ref>.

Le contrôle est de plus renforcé en période électorale:
* il est interdit de publier des sondages la veille et le jour du scrutin, sous peine d'amende de {{unité|75000|euros}}<ref>Loi {{numéro|77}}-808 du 19 juillet 1977 relative à la publication et à la diffusion de certains sondages d'opinion, article 11</ref>. En 1977, c'était toute la semaine le précédant mais l'arrivée d'internet a depuis posé la question de l'harmonisation des horaires de fermeture des bureaux de vote sur le territoire; 
* L'article L. 52-2 du code électoral interdit de diffuser les résultats avant 20 heures, sous peine d'amende de {{unité|7500|euros}}, peu dissuasive.

L'incitation à s’abstenir est particulièrement visée: l'article L 97<ref>Code électoral, article L. 52-2 et article L.97</ref> prévoit que « ceux qui, à l’aide de fausses nouvelles, bruits calomnieux ou autres manœuvres frauduleuses, auront surpris ou détourné des suffrages, déterminé un ou plusieurs électeurs à s’abstenir de voter, seront punis d’un emprisonnement de deux ans et d’une amende de {{unité|15000|euros}} »<ref>Romain Rambaud, Sondages électoraux : faut-il abandonner le principe d’interdiction de diffusion des résultats avant 20 heures ?, RFDA, juillet-aout 2012, {{numéro|4}}, {{p.|753}}.</ref>.

Ce régime juridique semble avoir d'abord fait la preuve d'une certaine efficacité. Mais il a ensuite été critiqué pour son manque de transparence:
* les citoyens ont théoriquement le droit de consulter les notices des sondages auprès de la Commission des sondages<ref>Loi {{numéro|77}}-808 du 19 juillet 1977 relative à la publication et à la diffusion de certains sondages d'opinion, article 3.</ref>, mais les informations fournies sont peu nombreuses en pratique<ref>[[Denis Pingaud]], Secrets de sondage, 2011, 144 pages. Voir également les rapports de la Commission des sondages sur son site internet : http://www.commission-des-sondages.fr/</ref>. 
* cette pratique discutable a néanmoins été validée par le Conseil d'État<ref>Arrêt Mélenchon du 8 février 2012, {{numéro|353357}}. Voir http://www.conseil-etat.fr/fr/selection-de-decisions-du-conseil-d-etat/ce-8-f.html</ref> au terme d'un raisonnement juridiquement et factuellement très contesté<ref>Romain Rambaud, Sondages électoraux et transparence, la solution controversée du Conseil d'État, commentaire de l’arrêt du Conseil d’État Mélenchon du 8 février 2012, RFDA, mai-juin 2012, {{numéro|3}}, {{p.|520}}.</ref>.
==== Proposition de loi de 2011 ====
Pour répondre à ces critiques, le Sénat adoptait le {{date-|14 février 2011}}, à l'unanimité, une [[proposition de loi]] sur les sondages visant à mieux garantir la sincérité du débat politique et électoral<ref>{{lien web |titre=Sondages |url=http://www.senat.fr/leg/tas10-063.html |site=[[Sénat (France)|senat.fr]] |consulté le=13-04-2023}}.</ref>. Certaines propositions visaient à augmenter le niveau d'expertise de la [[commission des sondages]] et à étendre son champ d'intervention à ceux qui portent sur des opinions et pas seulement sur des intentions de vote. Cependant, l’Assemblée Nationale est revenue en arrière sur ses propositions et le projet finalement n'a pas abouti<ref name="rr" />. 
==== Société civile ====
La société civile cherche à exercer, à côté de la Commission des sondages, le rôle de vigie afin que les sondages, dont la publication est protégée par la liberté d'expression et qui peuvent participer à l'amélioration de la démocratie lorsqu'ils sont bien utilisés, soient bien contrôlés. 

Plusieurs sites internet sont consacrés à cette surveillance<ref>Voir pour un positionnement nuancé et dont l'approche est de nature juridique, http://droitdessondages.blog.lemonde.fr. Voir pour une critique des sondages, le site de l'observatoire des sondages http://www.observatoire-des-sondages.org.</ref> et permettent de suivre au jour le jour les problématiques liées aux aspects légaux et réglementaires des sondages d'opinion.

==== Réforme de 2002 ====
La loi de 1977 <ref>L'article 11 de la loi n°77-808 du {{date-|19 juillet 1977}} [https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=F042EAEBE2362E6A25CB95EC3FFB0814.tpdila14v_1?cidTexte=JORFTEXT000000522846&dateTexte=20150321#LEGIARTI000006527711</ref> prévoyant l'interdiction des sondages pendant toute la semaine précédant un scrutin, a été modifiée en 2002<ref>Loi n°2002-214 du 19 février 2002</ref>, le ministre de l'Intérieur de  [[Daniel Vaillant]], faisant valoir que cette interdiction, assortie d'une sanction pénale, était fréquemment détournée, notamment par les sites Internet de presse situés hors du territoire national, comme lors de la présidentielle 1995 puis des législatives de 1997..

La loi de 2002 substitue à l'interdiction d'une durée d'une semaine prévue par l'article 11 de la loi du {{date-|19 juillet 1977}}, une interdiction qui ne commencera à courir qu'à compter de la veille du scrutin, soit le vendredi à minuit. Cette interdiction s'appliquera également aux sondages ayant déjà fait l'objet d'une publication, d'une diffusion ou d'un commentaire avant la veille de chaque tour de scrutin. »<ref>{{lien web |titre=Cra 1ère séance du mercredi 23 janvier 2002<!-- Vérifiez ce titre --> |url=http://www.assemblee-nationale.fr/11/cra/2001-2002/2002012315.asp#P145_36980 |site=assemblee-nationale.fr |consulté le=13-04-2023}}.</ref>

==== Difficultés créées par la jurisprudence ====
===== Décisions de 1995 et 1999 =====
Le Conseil d’État en 1995 et 1999 et la Cour de cassation en 1996 n'ont pas donné suite aux recours fondés sur l'incompatibilité de l'article 11 de la loi du {{date-|19 juillet 1977}} et de l'article 10 de la convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales. Cette dernière consacre la liberté d'expression, au sens de liberté de recevoir et communiquer des informations ou idées.
===== Revirement de 2001 =====
La jurisprudence de la Cour de cassation évolue ensuite sur ce point: son arrêt du {{date-|4 septembre 2001}} estime qu'« en interdisant la publication, la diffusion et le commentaire, par quelque moyen que ce soit, de tout sondage d'opinion en relation avec l'une des consultations visées par l'article premier de la loi du {{date-|19 juillet 1977}}, les textes fondant la poursuite instaurent une restriction à la liberté de recevoir et de communiquer des informations qui n'est pas nécessaire à la protection des intérêts légitimes énumérés par l'article 10-2 de la convention ». Il en résulte que la méconnaissance des dispositions de l'article 11 de la loi du {{date-|19 juillet 1977}} ne peut plus, aujourd'hui, faire l'objet d'une sanction pénale, quel que soit le moment de la diffusion du sondage.
===== Mise en garde du Conseil supérieur de l'audiovisuel =====
Le Conseil supérieur de l'audiovisuel a, pour sa part, fait observer dans sa recommandation du {{date-|23 octobre 2001}}, que la diffusion de sondages interdits pourrait être considérée par le Conseil constitutionnel comme de nature à altérer la sincérité du scrutin et avoir donc d'importantes conséquences électorales. 

Le juge de l'élection est en effet naturellement attentif à tout ce qui peut affecter le comportement des électeurs et la diffusion de sondages pendant la période d'interdiction pourrait, en cas de faible écart de voix notamment, valablement motiver l'annulation d'un scrutin.

== Critique ==
=== Principaux biais ===
==== Biais de négligence de l'électorat jeune et populaire ====
Les critiques des sondages portent plus sur les questions ne concernant pas une consultation électorale, car les répondants ne sont pas amenés à réfléchir autant aux conséquences de leur réponse et sont surtout moins nombreux en proportion à ne pas dévoiler de réponse<ref>"Les sondages et la démocratie" par Vincent Lemieux, et François Pétry aux éditions PUL Diffusion en 2015 [https://www.google.fr/books/edition/Les_sondages_et_la_d%C3%A9mocratie/PdQoEAAAQBAJ?hl=fr&gbpv=1&dq=%22critiques+des+sondages%22&pg=PA15&printsec=frontcover]</ref>. Concernant les consultations électorales, le biais le plus souvent évoqué est de {{cita|sous-représenter un électorat moins politisé et moins informé, généralement plus jeune, qui ne se décidera qu’au dernier moment}}<ref name="Alexandre" />. Ainsi, en février 2022 comme en février 2017, près de 4 Français sur 10 ne savaient pas encore pour qui voter à la présidentielle, et parmi eux 2 sur 10 pourraient s’abstenir, selon une étude Kantar Public - Epoka<ref>Article dans la ''[[Charente libre]]'' avec AFP, le 4 février 2022 [https://www.charentelibre.fr/politique/presidentielle-2022/sondage-quatre-electeurs-sur-10-ne-savent-pas-encore-pour-qui-voter-et-vous-8294121.php]</ref>. Le biais vient du fait que les ''instituts'' mesurent le plus souvent seulement ceux qui ont une certitude d'« intention de vote »<ref name=Cautrès/>. Au plan sociologique, les électeurs {{cita|qui se décident le plus tard sont essentiellement dans les catégories populaires}}<ref name=Senneville/>. Les sondages ne portent, sauf exception, que sur les personnes « certaines » d’aller voter<ref name=Cautrès/>, en proposant au sondé de se situer sur une échelle de 1 à 10<ref name=Cautrès/>, ce qui réduit parfois l’échantillon des répondants de moitié<ref name=Cautrès/> et le concentre sur un profil sociologique moyen plus socialement favorisé<ref name=Cautrès/>, plus âgé<ref name=Cautrès/>, et plus politiquement motivé que l’ensemble de la population par la politique en général ou par l'actualité du moment<ref name=Cautrès/>.

Par ailleurs, les différents instituts n'ont pas la même définition de la « certitude » d'aller voter<ref name=Cautrès/>: en France, pour Ipsos-Sopra Steria et [[OpinionWay]], seule la note 10 garantit la certitude d’aller voter<ref name=Cautrès/>, alors pour l'Institut Elabe c’est dès le 8<ref name=Cautrès/>. Les intentions de vote des électeurs « certains » d’aller voter écartent les indécis<ref name=Cautrès/>, les incertains<ref name=Cautrès/>, et ceux qui le plus souvent, ou bien dans un contexte particulier, ne se décident que tardivement<ref name="Cautrès" />. Ainsi, {{cita|une catégorie d’électeurs passerait systématiquement sous les radars}} des instituts de sondages<ref name="Senneville" />.
==== Biais de non-neutralité des sondeurs ====
L'impartialité des entreprises de sondages est de plus en plus questionnée<ref>[http://www.sondonslessondages.org critique des sondages] sur www.sondonslessondages.org</ref>. Dès 2007, ''Le Figaro'' a constaté un mouvement de concentration des entreprises de sondages, désormais détenues par des groupes financiers<ref>[http://www.lefigaro.fr/medias/20070531.FIG000000116_mouvements_de_concentration_dans_les_instituts_de_sondage.html Le Figaro, "Mouvements de concentration des instituts de sondages", 15 octobre 2007]</ref>. L'entrepreneur [[Vincent Bolloré]], ami proche du Président Sarkozy, détient l'intégralité du capital de [[CSA (sondage)|CSA-TMO]] après le rachat des parts de [[Roland Cayrol]]<ref>[http://www.sondonslessondages.org/index.php/qui-sont-les-sondeurs/portraits-de-sondeurs/37-qui-sont-donc-les-experts-sondologues/103-roland-cayrol-le-pere-des-sondeurs-part-en-retraite.html Roland Cayrol cède ses parts à Bolloré]</ref> tandis que la présidente du [[MEDEF]], [[Laurence Parisot]], était présidente de l'[[Institut français d'opinion publique|IFOP]].

La définition de la problématique, le choix des sujets abordés, la formulation des questions, ne sont plus confiés à la société civile (associations, syndicats, intellectuels) qui possède une réflexion formée sur le sujet mais plutôt à des groupes de presse et de télévision appartenant à des hommes d'affaires.

Deux exemples sont souvent cités :
* François Bayrou a raillé les entreprises de sondages, qui le plaçaient en dessous de Jean-Marie Le Pen le {{date-|20 avril 2007}}<ref name=Bayrou/>, alors qu'il a fait 8 points de plus (18,5 % contre 10,5 %) [[Le Soir|le soir]] du {{1er|tour}}, le {{date-|22 avril 2007}}. En 2012, il réclame que les candidats rendent publics les budgets qu'ils y consacrent et le nom des instituts bénéficiaires<ref name="Bayrou">"Sondages: Bayrou veut la transparence", par l'AFP le 14/03/2012 [https://www.lefigaro.fr/flash-presidentielle/2012/03/14/97006-20120314FILWWW00616-sondages-bayrou-veut-de-la-transparence.php]</ref>. Il dénonce les résultats des instituts Ifop Fiducial et TNS-Sofres-Sopra présentant favorables à Nicolas Sarkozy et François Hollande<ref name=Bayrou/>.
* la semaine précédant le deuxième tour de l'élection présidentielle de 2007, {{référence nécessaire|les principales entreprises de sondages donnent toutes Nicolas Sarkozy gagnant avec entre 5 et 9 points d'écart avec Ségolène Royal}}, alors qu'une petite entreprise de sondages, 3C Études, pratiquant la même méthode des quotas, aussi sérieusement, donne Nicolas Sarkozy à égalité avec Ségolène Royal<ref>{{lien brisé|consulté le=2015-03-27|url=http://www.3cetudes.com/incoming/2e_tour/RESULTATS%20INTERPRETES%20COMPLEMENTS%20ET%20PRECISIONS%204%20mai%202007%2023h12.htm|titre=3C Études - {{2e}} tour Présidentielles France 2007}}</ref>.

À la suite de la croissance du nombre de sondages publiés, des sites se proclamant indépendants, comme « Délits d'opinion »<ref>{{Lien web |url=http://www.delitsdopinion.com |titre=www.delitsdopinion.com}}</ref> ont lancé une pédagogie des enquêtes d'opinion en faisant appel aux professionnels des entreprises de sondages, aux politologues ainsi qu'aux acteurs économiques et politiques.

==== Biais de sélection des candidats ====
{{section à sourcer|date=janvier 2022}}
{{Article détaillé|Élection primaire en France}}
Les sondages peuvent inciter à se présenter à une élection. Ainsi, portés par les sondages, [[Édouard Balladur]] et [[Raymond Barre]] se sont présentés aux présidentielles de 1995 et 1988, mais ont finalement perdu.

L'alternative à la sélection des candidats par les sondages est le recours à une [[élection primaire]] pour désigner le candidat de chaque parti, jusqu'à un an avant l'élection, et permettre aux personnalités et militants de ce parti de s'unir dans la campagne, les divergences ayant été débattues en amont, avant l'[[élection primaire]]. À partir de 2011 se sont tenues des [[élection primaire en France|élections primaires en France]] qui ont opté pour le libre accès aux non-adhérents. Le grand nombre de participants, 2,66 millions au 1er tour et 2,86 millions au second pour la [[Primaire citoyenne de 2011]], commune au [[Parti socialiste (France)|PS]] et au [[Parti radical de gauche|PRG]], amenant les partis [[Les Républicains (parti français)|LR]], [[Parti chrétien-démocrate (France)|PCD]] à mettre sur pied cinq ans après la [[Primaire française de la droite et du centre de 2016|Primaire ouverte de la droite et du centre]] qui a réuni respectivmeent 4,30 millions et 4,40 millions de participants.

==== Biais dans la fiabilité des réponses ====
La critique des sondages montre que les réponses apportées par les sondés ne présentent aucune garantie de véracité<ref>[[Hélène Meynaud]], [[Denis Duclos]], ''Les sondages d’opinion'', La découverte, 2007 ({{4e|édition}}.)</ref>. Plusieurs phénomènes peuvent biaiser les réponses des sondés qui :
* n'ont pas d'idées formées sur les questions et répondent au hasard, pour le privilège d'être sondé ;
* trouvent le questionnaire trop long, s'ennuient, pensent à autre chose et répondent au plus vite ;
* répondent en fonction des idées qui circulent dans leur entourage proche<ref>Le phénomène déborde de la stricte question de l'opinion puisqu'il n'est pas rare qu'un sondé rapporte le comportement de quelqu'un de sa famille alors que c'est lui qui est interrogé. C'est pour prévenir ce phénomène que les questions commencent très souvent par ''vous, personnellement'' </ref>;
* répondent en fonction des résultats qu'ils aimeraient voir publiés ;
* n'assument pas la réalité de leur opinion ou pratique, préférant quelque chose de plus consensuel.

Répondre à un sondage donne la gratification de pouvoir déterminer la réalité sociale, même sans avis personnel jusque là sur la question. Les sociologues ont observé que trois échantillons représentatifs peuvent exprimer des réponses opposées sur un même sujet, en fonction de la façon de poser la question.

Lorsque l'interviewé répond « je ne sais pas » il est parfois sollicité avec insistance car l'enquêteur a pour consigne de le « relancer ». Malgré ce biais, l'addition de toutes les réponses fait comme si elles avaient toutes la même valeur, qu'elles soient spontanées ou obtenues en insistant<ref>Alain Garrigou, Richard Brousse, ''Manuel anti-sondages. La démocratie n'est pas à vendre !'', Montreuil, La ville brûle, 2011, {{p.|46-48}}.</ref>{{,}}<ref>Patrick Lehingue, ''Subunda. Coups de sonde dans l'océan des sondages'', Brignais, Éditions du Croquant, 2007, chap. 8-10.</ref>.

Les [[sondage en ligne|sondages par Internet]] présentent le biais de représenter plus facilement les personnes motivées par l'actualité<ref>
[www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2013/11/29/ce-n-est-pas-le-premier-sondage-en-ligne-que-je-fausse_3522512_3236.html Il falsifie un sondage en ligne : « Ce n'est pas la première fois que je fausse les résultats d'un sondage en ligne »], lemonde.fr, 29 novembre 2013.</ref>.

==== Biais d'interprétation par les médias ====
Le 6 février 2014 un sondage [[BVA (sondage)|BVA]] dans ''[[Challenges]]'', diffusé sur [[BFM TV]], mesure ce que pensaient les Français des récentes mesures économiques du président de la République [[François Hollande]]. Pour le site de BFM-TV, {{Citation|le pacte de responsabilité ne convainc pas les Français}}<ref>[http://www.bfmtv.com/economie/barometre-bfm-business-pacte-responsabilite-ne-convainc-pas-francais-703848.html Baromètre BFM Business: le pacte de responsabilité ne convainc pas les Français] [[BFM TV]], 6 février 2014</ref>, alors que pour le site de ''Challenges'', {{Citation|le "pacte" de Hollande ne convainc qu’à moitié les Français}}<ref>[https://www.challenges.fr/economie/20140205.CHA0019/le-pacte-de-hollande-ne-convainc-qu-a-moitie-les-francais.html Le "pacte" de Hollande ne convainc qu’à moitié les Français] Gaël Sliman, 5 février 2014</ref>. À l'inverse, avec les mêmes chiffres, le site du ''[[Figaro]]'' conclu de son côté que {{Citation|les Français approuvent le pacte de responsabilité}}<ref>[http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2014/02/06/20002-20140206ARTFIG00091-les-francais-approuvent-le-pacte-de-responsabilite.php Les Français approuvent le pacte de responsabilité] ''[[Le Figaro]]'', 6 février 2014</ref>.

Pour Frédéric Lemaire, dans un article publié en {{date-|février 2014}} sur le site de l'association de critique des médias [[Acrimed]], cette situation illustre la propension des commentateurs médiatiques à {{Citation|voir le verre à moitié vide, ou à moitié plein}} en fonction de leurs intérêts<ref>Frédéric Lemaire [http://www.acrimed.org/article4270.html Délire sondomaniaque : les Français approuvent le pacte de responsabilité malgré eux] [[Acrimed]], 17 février 2014</ref>.

=== Influences sur la démocratie ===
==== Effet sur le vote ====
La [[Sociologie du vote|sociologie électorale]] distingue différents effets:
* L'[[effet bandwagon|effet ''bandwagon'']], ou ''effet contagion'', décrit le phénomène selon lequel la probabilité qu'une croyance, une idée, un comportement, soit adopté augmente en fonction de la proportion d'individus l'ayant adopté auparavant<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Andrew|nom1=Colman|titre=Oxford Dictionary of Psychology|lieu=New York|éditeur=[[Oxford University Press]]|année=2003|pages totales=861|passage=77|isbn=0-19-280632-7}}.</ref>.
* L'[[Effet underdog|effet ''underdog'']] ou effet outsider est l'effet inverse. Littéralement ''effet challenger'', il consiste en une sympathie pour le candidat donné perdant, ou une incitation à se remobiliser pour le camp annoncé dans ce cas<ref>{{article |langue=en |prénom=Ian |nom=McAllister |prénom2=Donley T. |nom2=Studlar |titre=Bandwagon, Underdog, or Projection? Opinion Polls and Electoral Choice in Britain, 1979-1987 |journal=The Journal of Politics |volume=53 |année=1991 |doi=10.2307/2131577 |pages=720–740 }}</ref>.
* Les effets ''humble-the-winner'' (démobilisation des électeurs qui pensent que le candidat va gagner)<ref name=":0">{{Lien web |langue=fr |titre=Sondages politiques et opinion publique, des effets contrastés |url=https://www.soft-concept.com/surveymag/sondages-politiques-et-opinion-publique-des-effets-contrastes.html |site=www.soft-concept.com |consulté le=2022-08-04}}</ref> et ''snob-the-loser'' (démobilisation des électeurs qui pensent que l'élection est perdue)<ref name=":0" />.
* L'''effet de décalage'' entre les derniers de sondage et le résultat le soir du vote, avec une atténuation des victoires et une relativisation de la défaite, analysé par [[Jérôme Sainte-Marie]]<ref>Jérôme Sainte-Marie, « [http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2015/03/23/31001-20150323ARTFIG00406-comment-faire-mentir-un-sondage-est-devenu-une-victoire-politique.php Comment faire mentir un sondage est devenu une victoire politique] », lefigaro.fr, 23 mars 2015.</ref>.

==== Création d'une « démocratie d'opinion » ====
{{section à sourcer|date=janvier 2022}}
Les politologues parlent de l'avènement d'une démocratie d'opinion, ou sondagière, via un lien quasi instantané entre gouvernants et peuple, s'opposant à la [[démocratie représentative]] et l'emportant sur les partis politiques et syndicats. Un mouvement social pourrait être ainsi discrédité s’il n’est pas soutenu par une majorité de personnes sondées.

Cet avènement influerait sur la [[communication politique]] : coups de communication (petites phrases, vidéos, tweets, interventions au Parlement, dans les médias, dans les manifestations) pour conquérir l'opinion par son image plus que par les idées.

Les hommes politiques seraient amenés à suivre l’opinion majoritaire, plutôt qu'un projet politique réfléchi et cohérent, et à abandonner les mesures discréditées dans les sondages.

Pour Jacques Le Bohec, professeur en [[sciences de l'information et de la communication]], ils {{Citation|rythment de plus en plus fortement la dramaturgie électorale}} et favorisent la démocratie d'opinion car cette [[Enquête (psychologie)|forme d'enquête]], malgré ses nombreux biais techniques, reste auréolée du prestige du chiffrage<ref>{{Ouvrage|auteur1=Jacques Le Bohec|titre=L'implication des journalistes dans le phénomène Le Pen|éditeur=[[Éditions L'Harmattan]]|année=2004|passage=58|isbn=}}.</ref>.

Les sondages, en transformant une « opinion publique » globalisée en acteur central de la vie politique, sur le thème « les Français pensent que » (dans le cas de la France), favoriseraient le consensus, le conformisme et feraient taire les opinions divergentes, d'où l'accusation d'instrumentalisation et de manipulation. Pour le politologue [[Patrick Champagne]], les sondeurs pourraient correspondre à des « faiseurs d'opinion ».
Ils contribueraient à dicter l'agenda médiatique et à organiser les débats.

Par exemple, la photo d'[[Alan Kurdi]], jeune migrant mort en mer, a donné lieu en France à des sondages immédiats, accusés d'instrumentaliser l'émotion sans effet durable, faisant croire que les Français étaient devenus majoritairement complaisants à l'accueil de réfugiés, ce qui n'a pas été le cas ensuite.

=== Histoire de la critique des sondages ===
{{section à internationaliser|date=avril 2022}}

==== Années 1930 ====
Les sondages d'opinion politiques naissent après le développement de cette technique en marketing, selon [[Loic Blondiaux]]<ref>Loïc Blondiaux, [[La Fabrique de l’opinion, Une histoire sociale des sondages]], coll. Science politique, Seuil, 1998</ref>. Le journaliste [[George Gallup|G.H. Gallup]] fonde l'« American Institute of Public Opinion » à l'occasion de l’[[élection présidentielle américaine de 1936]]. Puis en 1937, l'organisme de recherches [[Mass-Observation]] fondé à [[Londres]], lance une série d'enquêtes auprès de centaines de volontaires.

En France, la première enquête d'opinion est lancée en {{date-|octobre 1938}} par l'[[Institut français d'opinion publique|IFOP]] (Institut Français d'Opinion Publique) de [[Jean Stoetzel]]. Sa revue ''Sondages'' demande aux sondés « Faut-il [[mourir pour Dantzig ?]] » en juin, juillet et {{date-|août 1939}} et le 22 juillet 1939 paraît dans ''[[Paris-Soir]]'' le premier sondage d'opinion français diffusé par la [[Presse en France|presse]]<ref>{{lien web |titre=En 1959, Alfred Max, journaliste de renom, devient maire d'un petit village des Maures |url=https://www.conservatoiredufreinet.org/ressources/en-1959-alfred-max-journaliste-de-renom-devient-maire-dun-petit-village-des-maures/ |site=Conservatoire du Patrimoine du Freinet |consulté le=13-04-2023}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web |titre=Les instituts de sondages d'opinion lors du référendum de 1945 |url=https://www.franceculture.fr/emissions/les-nuits-de-france-culture/les-instituts-de-sondages-dopinion-lors-du-referendum-de-1945 |site=[[France Culture|franceculture.fr]] |date=08-04-2017 |consulté le=13-04-2023}}.</ref>. Il est réalisé par le Centre d'études de l'opinion publique<ref>http://theses.univ-lyon2.fr/documents/getpart.php?id=lyon2.2000.girod_a&part=23643</ref>, créé par [[Alfred Max]]<ref>{{lien web |titre=Qui est Alfred Max, le père des sondages dans la presse française ? |url=https://www.lezephyrmag.com/la-premiere-enquete-dopinion-en-france/ |site=Le Zéphyr |date=09-01-2020 |consulté le=13-04-2023}}.</ref>, peu avant que la publication de sondages ne soit interdite par la censure<ref>Henri Amouroux, ''Le peuple du désastre, 1939-1940''. Éditions Robert Laffont, S.A., Paris, 1976. Page 123. {{ISBN|2-7242-8021-0}}.</ref>.

==== Années 1940 ====
Les critiques des sondages d'opinion sont anciennes. Dès [[1943]] [[Jean Stoetzel]] dans sa thèse consacrée à la « Théorie des opinions »<ref>Théorie des Opinions, PUF Paris 1943</ref> met en garde contre le caractère parfois dangereux et abusif de l'enquête d'opinion : celle-ci porte en effet sur des éléments souvent éphémères, insincères, vagues ou incompréhensifs et de surcroît traités par des enquêteurs dont la neutralité n'est pas toujours assurée. De plus, sur le fond, l'enquête va à l'encontre de la règle-postulat en sociologie, « à savoir que la motivation consciente de nos actes n'a rien à voir avec leur véritable causalité ». En 1948, un autre psycho-sociologue, [[Herbert Blumer]] s'interroge également à leur propos<ref>http://www.uvm.edu/~dguber/POLS234/articles/blumer.pdf</ref> tandis que [[Pierre Bourdieu|Bourdieu]] affirme en 1973 dans un article des ''[[Les Temps modernes (revue)|Temps modernes]]'' « L'Opinion publique n'existe pas ».

==== Années 1960 ====
Les années 1960 voient l'arrivée dans la vie publique du référendum populaire. Les sondages, en suivant le modèle du référendum ont permis de construire une notion d''''[[opinion publique]]''' qui demeure une construction idéologique attribuant une et une seule opinion à une société perçue comme un phénomène simple et unifié. Elle n'est pourtant pas une personne, elle est constituée de structures, de groupes aux compétences et aux connaissances variées. La capacité de construire une opinion, de connaître un sujet n'est pas uniformément répartie dans la population. Le sondage donne pourtant une forme prédéfinie à la question et place toutes les opinions sur un pied d'égalité.

À partir de la fin des années 1960, alors que la place des sondages s’accroît considérablement avec l'essor de la communication politique, une loi est promulguée pour réglementer la fabrication et la diffusion des sondages d'opinion en période électorale (loi {{numéro}}77-808 du {{date-|19 juillet 1977}}, modifiée le {{date-|20 février 2002}}<ref>[http://www.commission-des-sondages.fr/lois/lois.htm Loi - Commission des sondages (électoraux, opinion)]</ref>). Le souci du législateur est de protéger la libre détermination du corps électoral d'une influence démesurée des sondages en les interdisant la semaine précédant le scrutin (période ramenée à 1 jour depuis 2002) et en créant une autorité de régulation, la [[Commission des sondages]].

==== Années 1970 ====
En bref, les sciences humaines sont divisées sur la notion d'opinion publique, depuis leurs origines. Pas moins d'une cinquantaine de définitions en ont déjà été données, dont certaines ne pourront jamais être conciliées avec d'autres ce qui semble rendre illusoire de croire qu'il existe une opinion publique simple et établie, ce que pourtant prétendent faire les entreprises de sondages.

[[Pierre Bourdieu]] a pointé ce danger dans un article de [[1973]] intitulé ''L'opinion publique n'existe pas''<ref>{{Lien web|url=http://www.acrimed.org/article3938.html|titre=Reproduction de ''L'opinion publique n'existe pas'' de Pierre Bourdieu sur le site acrimed}}</ref>.


== Notes et références ==
{{Références}}

== Annexes ==
{{Autres projets|wiktionary = sondage d'opinion}}
{{catégorie principale}}

=== Articles connexes ===
* Technique des [[Sondage (statistique)|sondages]]
* L'[[intelligence sociale]]
* Les [[Sondage (sciences humaines)|sondages]] en sciences humaines.
* [[Bibliographie pour les méthodologies pratiques en sociologie]]
* {{lien|Push poll}}
* [[Opinion publique]]
* [[Entreprise de sondages]]
* [[Cote d'avenir]]

=== Bibliographie ===
* Jacques Desabie, ''Théorie et pratique des sondages'', [[Dunod]], 1966
* [[Pierre Bourdieu]], « L'opinion publique n'existe pas », in ''Temps modernes'', 29 (318), janv. 73 : 1292-1309
* Alain Girard, [[Jean Stoetzel]] : ''Les sondages d’opinion publique'', PUF, 1979
* Pierre Bourdieu, « Les sondages, une science sans savant », {{p.}}217-224 in : ''Choses dites'', Paris : Ed. de Minuit, 1987, 229 p. ; {{Unité|22|cm}}, (Le sens commun), {{ISBN|2-7073-1122-7}}
* Clairin, R. et Ph. Brion (1997), ''Manuel de sondages'', CEPED, {{2e|édition}}
* [[Patrick Champagne]], ''Faire l'opinion. Le nouveau jeu politique'', Paris, Éditions de Minuit, 1990
* Hélène Meynaud, [[Denis Duclos]], ''Les sondages d’opinion'', La découverte, 2007 ({{4e|édition}})
* Jean de Legge, ''Sondages et démocratie'', Flammarion, coll. « Dominos », 1998
* [[Loïc Blondiaux]], ''La fabrique d’opinion'', Seuil, 1998
* Joëlle Zask, ''L'opinion publique et son double; livre 1, L'opinion sondée'', L'Harmattan, coll. La philosophie en commun, 1999
* [[Roland Cayrol]],''Sondage mode d’emploi'', Presse Science-Po, 2000
* [[Jean-Marc Lech]], ''Sondages privés'', Stock, 2001
* [[Jean-Louis Loubet del Bayle]], ''Méthodes des Sciences Sociales'', L'Harmattan, 2001
* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Emmanuel Kessler]] |titre=La folie des sondeurs |sous-titre=de la trahison des opinions |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions Denoël]] |année=2002 |pages totales=192 |isbn=2-207-25287-6 |isbn2=9782207252871}}
* Gilles Dower, ''Peut-on croire les sondages ?'', Éditions du Pommier, 2002
* [[Jacques Antoine]], ''Histoire des sondages'', Odile Jacob, 2005
* Ardilly, P. (2006), ''Les techniques de sondage'', Technip ({{2e|édition}})
* [[Alain Garrigou]], ''L’ivresse des sondages'', La découverte, 2006
* [[Nicolas Jallot]], ''Manipulation de l’opinion – ce sont les sondages qui le disent…'', Stock, 2007
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Nicolas|nom1=Hubé|nom2=Emmanuel Rivière|titre=Faut-il croire les sondages|lieu=Bordeaux|éditeur=Éd. Prométhée|collection=Pour ou contre ?|année=2008|pages totales=123|isbn=978-2-916623-04-7}}
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Hugues|nom1=Cazenave|titre=La guerre des sondages|sous-titre=et si les sondages n'existaient pas|lieu=Paris|éditeur=Michalon|année=2011|pages totales=153|isbn=978-2-84186-577-2}}
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Romain|nom1=Rambaud|titre=Le droit des sondages électoraux|lieu=Paris|éditeur=l'Harmattan|collection=Logiques juridiques|année=2012|pages totales=306|isbn=978-2-296-96113-5}}
* Bruno Jeanbart, [https://centmillemilliards.com/wp/produit/la-presidence-anormale/ ''La présidence anormale : aux racines de l'élection d'Emmanuel Macron''], Éditions Cent Mille Milliards, {{date-|février 2018}}
* Frédéric Micheau, [https://www.editionsducerf.fr/librairie/livre/18478/la-prophetie-electorale-les-sondages-et-le-vote ''La prophétie électorale : les sondages et le vote''], [[Éditions du Cerf]], {{date-|mai 2018}}
* Michel Lejeune, ''La Singulière Fabrique des sondages d'opinion'', L'Harmattan, 2021, 168 p.
* Frédéric Micheau, ''Le sacre de l'opinion - Une histoire de la présidentielle et des sondages'', éditions du Cerf, 2022.

=== Liens externes ===
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* Cours de [http://rb.ec-lille.fr/Cours_de_recueil_analyse_et_traitement_de_donnees.htm Conception et administration de questionnaires] pour les sondages
* [http://www.commission-des-sondages.fr/ ''La Commission des Sondages'', chargée du contrôle des entreprises de sondages] en France

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