Voir la source de Strontium 90

{{Infobox Isotope
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 | date        = 31 mars 2004
 | site        = www-nds.iaea.org
 | éditeur     = [[Agence internationale de l'énergie atomique|AIEA]]
 | consulté le = 14 août 2021
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 | produit_desintegration  = [[Yttrium 90|{{exp|90}}Y]]
 | masse                   = 89,9077279(16)
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Le '''strontium 90''', noté '''{{exp|90}}Sr''', est l'[[Isotopes du strontium#Strontium 90|isotope du strontium]] dont le [[nombre de masse]] est égal à 90 : son [[noyau atomique]] compte {{unité|38|[[proton]]s}} et {{unité|52|[[neutron]]s}} avec un [[spin]] 0+ pour une [[masse atomique]] de {{unité|89.90773|g/mol}}. Il est caractérisé par un [[excès de masse]] de {{unité|-85950.9|±=1.4|keV}} et une [[énergie de liaison nucléaire]] par [[nucléon]] de {{unité|8696.0|keV}}<ref name="IAEA.Nuclides"/>.

== Radioactivité ==

Un gramme de strontium 90 pur présente une [[radioactivité]] de {{unité|5.11|TBq}}. Son [[Radioactivité β|{{nobr|rayonnement β{{exp|−}}}}]] est peu pénétrant, ce qui le rend difficile à mesurer quand il est dans le sol ou dans une matrice. Il est très nocif quand la particule est inhalée ou ingérée. 

Il donne de l'[[yttrium 90]] par [[Radioactivité β|désintégration β{{exp|−}}]] avec une [[énergie de désintégration]] de {{unité|546|[[Électron-volt|keV]]}} et une [[période radioactive]] de {{unité|28.79|ans}}. L'isotope {{exp|90}}Y se désintègre à son tour en {{nobr|[[zirconium 90]]}} stable par [[Radioactivité β|{{nobr|désintégration β{{exp|−}}}}]] avec une [[énergie de désintégration]] de {{unité||2282|[[Électron-volt|keV]]}} et une [[période radioactive]] de {{unité|64.053|heures}} :
:<math>\mathrm{^{90}_{38}Sr\ \xrightarrow [28,79\ ans] {\beta^-\ 0,546\ MeV} \ ^{90}_{39}Y\ \xrightarrow [64,053\ heures] {\beta^-\ 2,282\ MeV} \ ^{90}_{40}Zr}</math>

Le strontium 90 est donc un émetteur β{{exp|−}} quasiment pur, il est donc facile de s'en protéger. Ceci lui vaut de nombreuses applications industrielles et médicales. Un kilogramme de {{nobr|strontium 90}} en équilibre avec l'{{nobr|yttrium 90}} formé (0,0254 % d'yttrium) dégage une chaleur de {{unité|2315|[[Watt|W]]}} pour une activité totale de {{unité|10.22|PBq}}. Avec une puissance thermique spécifique d'environ {{unité|460|W/kg}} , il a été utilisé en [[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]] et en [[Russie]] sous forme de [[fluorure de strontium]] {{nobr|{{exp|90}}{{fchim|SrF|2}}}}, voire de [[titanate de strontium]] {{nobr|{{exp|90}}{{fchim|SrTiO|3}}}}, comme source d'énergie dans des [[Générateur thermoélectrique à radioisotope|générateurs thermoélectriques à radioisotope]] pour des [[phare]]s isolés. 

Le strontium 90 est un [[produit de fission]] dont le rendement de fission et la période sont très comparables au {{nobr|[[césium 137]]}} ; toutefois étant donné qu'il est émetteur β{{exp|−}} quasiment pur, il n'est pas utilisé comme référence pour zoner ou catégoriser la contamination de l'environnement en cas d'accident.

{{Produits de fission à vie moyenne}}

== Radiotoxicologie, radioécotoxicologie ==

Ce radionucléide ne produit que des rayons bêta peu pénétrants, {{Citation|ce qui n’enlève rien à sa nocivité}} rappelle l'[[Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire|IRSN]]<ref name=IRSN/>, pour l'[[ADN]] notamment, même à faible dose<ref>Musilli S, Nicolas N, El Ali Z, Orellana-Moreno P, Grand C, Tack K, ... & Bertho J.M (2017) ''[https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5278504/ DNA damage induced by Strontium-90 exposure at low concentrations in mesenchymal stromal cells: the functional consequences]''. Scientific Reports, 7.</ref>. <br />
Sa radiotoxicité est a priori due au [[rayonnement bêta]] émis à chaque désintégration. Ce rayonnement n'a qu'un très faible taux de pénétration ({{unité|150|à=200|μm}} dans les tissus vivants) mais il est de haute énergie, ce qui pose un problème quand le rayonnement ionisant est produit dans la [[Cellule (biologie)|cellule]] près de l'[[Acide désoxyribonucléique|ADN]] ou dans le [[tissu osseux]] (notamment dans l'[[endoste]] et dans les cellules tapissant le tissu osseux ([[cellules stromales]] de la [[moelle osseuse]]) ou les [[cellules souches]] hématopoïétiques ; on constate alors des mutations de l'ADN et un vieillissement accéléré des cellules touchées<ref>Mendez-Ferrer S. et al. (2010) ''Mesenchymal and haematopoietic stem cells form a unique bone marrow niche''. Nature 466, 829–834, doi: 10.1038/nature09262</ref>. 

Les mobilité et cinétique environnementale de ce radionucléide sont encore mal comprises. Le strontium 90 a été étudié, comme le césium 137, du point de vue de son transport par l'eau de [[ruissellement]] et la [[nappe phréatique|nappe]], entre autres par le Laboratoire d'études des stockages de surface<ref name="IRSN">IRSN, [http://www.irsn.fr/FR/Larecherche/publications-documentation/aktis-lettre-dossiers-thematiques/RST/RA-DPRE-2000/Documents/RAdpre00-prog7.pdf Site Pilote de Tchernobyl : premières évaluations de la migration du strontium 90] (voir page 2/8), consulté 2012-16-06</ref>, notamment dans la zone de Tchernobyl où {{Citation|''une grande quantité de déchets radioactifs ''(sous forme de particules de {{unité|0.01|à=1|mm}})'' a été enfouie dans des tranchées de fortune''}}. Dans ce cas, la [[nappe phréatique]] {{Citation|baigne une couche de [[sable]] de {{unité|5|à=7|m}} d’épaisseur, et dont la vitesse d’écoulement est comprise entre {{unité|0.5|et=5|m/an}}}}<ref name=IRSN/>. Les chercheurs y font des mesures de radioactivité, et étudient les phénomènes de précipitations. On a ainsi pu suivre une ''{{Citation|dissolution partielle des particules de combustible}}'', et'' {{Citation|la mise en évidence de plusieurs catégories de particules a conduit à réviser les modèles de dissolution existants qui ne prenaient en compte que des particules composées d’oxyde d’uranium plus ou moins transformé}}''<ref name=IRSN/>. À Tchernobyl, le {{nobr|strontium 90}} stocké dans les tranchées a contaminé la nappe phréatique (environ {{Unité|10000|Bq/L}} à la verticale de la tranchée à environ {{unité|100|Bq/L}} à quelques dizaines de mètres dans le plan horizontal en aval de la tranchée ; contamination distante qui montre que le strontium 90 migre avec l'eau, les facteurs expliquant les différences de vitesse de migration ou leurs mécanismes sont encore mal compris. De plus, seule une partie du strontium est à ce jour lixiviée, une partie s'est fixée sur les grains de sable, sans que l'on sache comment la situation va évoluer, notamment en cas d'acidification des pluies, de réchauffement climatique, de modification locale de la qualité des sols, etc<ref name=IRSN/>.

== Production ==

Le strontium 90 est un des principaux [[produits de fission]] issu des réacteurs nucléaires électrogènes. Il peut donc être produit, mélangé au {{nobr|strontium 88}}, en quantité importante par extraction chimique dans l'usine de retraitement des combustibles usés.

== Références ==

{{Références}}

== Voir aussi ==
=== Articles connexes ===
* [[Strontium]]
* [[Isotopes du strontium]]
* [[Radioisotope]]
* [[Table des isotopes]]
* [[Radioécologie]]
* [[radiotoxicologie]]
* [[Substance ostéotrope]]

=== Liens externes ===
* {{PDF}} {{en}} [http://www.ead.anl.gov/pub/doc/Strontium.pdf Strontium] sur le site de l'''Argonne National Laboratory''
 
{{Tableau périodique des isotopes (navigation)}}
{{Portail|chimie|physique|nucléaire|énergie}}

[[Catégorie:Strontium]]
[[Catégorie:Radioisotope]]
[[Catégorie:Matériau nucléaire]]
[[Catégorie:Produit de fission]]