Voir la source de Syphilis

{{Autre|la « petite vérole », qui n'a aucun lien de parenté avec la syphilis|variole}}
{{Autre|la petite vérole volante|varicelle}}
{{Infobox Maladie
 | Nom            = Syphilis
 | Image          = Treponema pallidum.jpg
 | Légende        = Le [[tréponème pâle]], agent de la syphilis.
 | ICD10          = {{ICD10|A|50||a|50}}-{{ICD10|A|53||a|50}}
 | ICD9           = {{ICD9|090}}-{{ICD9|097}}
 | ICDO           = 
 | OMIM           = 
 | DiseasesDB     = 
 | MedlinePlus    = 001327
 | eMedicineSubj  = med
 | eMedicineTopic = 2224
 | eMedicine_mult = {{eMedicine2|emerg|563}}{{eMedicine2|derm|413}}
 | MeshID         = D013587
}}

La '''syphilis''' (connue familièrement sous le nom de '''''vérole''''' ou encore de '''''grande vérole''''' par opposition à la [[variole]]) est une [[infection sexuellement transmissible]] contagieuse, due à la bactérie ''[[Treponema pallidum|Treponema pallidum subsp pallidum]]''<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Fiche Technique Santé-Sécurité : Agents Pathogènes – Treponema pallidum | url=https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/biosecurite-biosurete-laboratoire/fiches-techniques-sante-securite-agents-pathogenes-evaluation-risques/treponema-pallidum-fiche-technique-sante-securite-agents-pathogenes.html |site= canada.ca }}</ref> (ou tréponème pâle).

Elle ne doit pas être confondue avec la [[Bejel|syphilis endémique]], ni avec le [[Pian (médecine)|pian]], deux tréponématoses endémiques, non vénériennes, dues respectivement aux bactéries ''[[Treponema pallidum|Treponema pallidum endemicum]]'' et ''[[Treponema pertenue|Treponema pallidum pertenue]]''.

Elle se manifeste par un [[chancre]] (ulcération) initial et par des atteintes viscérales et nerveuses tardives, certaines manifestations survenant plusieurs années après la contamination. L'évolution de la maladie se fait donc en stades successifs, classiquement trois, aujourd'hui différenciée entre stade précoce et tardif.

[[Fichier:Ultramicroscope time-lapse of syphilis parasite-Comandon-1910.ogv|vignette|[[Ultramicroscopie]] (''[[time-lapse]]'') montrant les mouvements et une agglutination spontanée de spirochètes (de la syphilis), filmée en 1910 à l'[[institut Pasteur]].]]

Le [[Treponema pallidum|tréponème pâle]] a été identifié par [[Fritz Schaudinn]] et [[Erich Hoffmann]] à [[Berlin]] en {{Date-|||1905|en santé et médecine}}. Mais la maladie, volet de l'[[échange colombien]], a été décrite dès la fin du {{s-|XV}}. Le [[Mercure (chimie)|mercure]] fut le remède pluricentenaire, même si son efficacité n'a jamais été démontrée. Le traitement réel apparaît au début des années 1940, avec l'avènement des [[antibiotique]]s, en particulier l'usage de la [[pénicilline]].

Il existe également une « syphillis endémique », non vénérienne, appelé [[Bejel]].

== Étymologie ==
{{article détaillé|Histoire de la syphilis}}
Le terme syphilis provient du latin de même signification, introduit par l'humaniste italien [[Girolamo Fracastoro|Fracastor]] à la fin du {{s-|XV}}. C'est le nom d'un de ses poèmes, ''Syphilis Sive Morbus Gallicus''<ref>{{lien web |titre=La Syphilis ou le mal français / Syphilis sive morbus gallicus - Jérôme Fracastor|url=https://www.lesbelleslettres.com/livre/1339-la-syphilis-ou-le-mal-francais-syphilis-sive-morbus-gallicus |format=livre |site=Les Belles Lettres |consulté le=06-07-2020}}.</ref> mettant en scène un berger du Nouveau Monde de même nom et atteint de la maladie. Ce nom serait inspiré de ''Sipylus'' (ou ''Siphylus''), le nom d'un personnage du poème ''[[Métamorphoses (Ovide)|Métamorphoses]]'' écrit par [[Ovide]] au {{s-|I}}<ref name=cnrtl>[http://cnrtl.fr/definition/syphilis Syphilis], définition par le centre national de ressources textuelles et lexicales</ref>.

Le terme syphilis a pu être utilisé par le passé comme synonyme de [[Infection sexuellement transmissible|maladie vénérienne]]. Par ailleurs, d'autres termes ont pu être utilisés pour désigner cette maladie : ''« mal français », (grosse ou grande) vérole''<ref name=cnrtl/>, ''« mal de Naples ».'' L'origine de « mal napolitain » ou « mal de Naples » viendrait de sa manifestation épidémique à [[Naples]] en 1494, apportée par des marins espagnols de l'équipage de [[Christophe Colomb]], qui participaient à une campagne militaire de [[Charles VIII (roi de France)|Charles VIII]].

== Agent causal ==
{{loupe|Treponema pallidum{{!}}''Treponema pallidum''}}
La bactérie ''[[Treponema pallidum]]'', source de cette maladie se transmet par des rapports sexuels non protégés (vaginal, anal ou bucco-génital), par voie sanguine (transfusion ou rarement usage de matériel souillé) et par voie transplacentaire pendant la grossesse, de la mère à l'enfant. La période d'incubation est de 3 semaines à 1 mois.

== Expression clinique ==
La syphilis évolue classiquement en plusieurs stades successifs.

=== Classification classique ===
==== Stade primaire ====
[[File:Primary stage syphilis sore (chancre) on the surface of a tongue-CDC.jpg|thumb|Syphilis Stade primaire sur la langue.]]
La syphilis au stade primaire n'a pas toujours de signes apparents, et lorsqu'ils existent, ils n'apparaissent en général que 3 semaines après la contamination. Il s'agit d'une lésion caractéristique des muqueuses appelée '''« chancre d'inoculation »''' (petite plaie rosée, creuse, propre, atone, à fond [[Induration (biologie)|induré]], à l'aspect cartonné au toucher, et indolore) : il correspond au point d'entrée de la bactérie. Cette ulcération généralement unique, se retrouve au niveau du fourreau de la [[Pénis|verge]], sur le gland, dans l'urètre (non visible), au niveau du col utérin (non visible), du [[vagin]], de la [[vulve]]. D'autres localisations sont possibles, anus, amygdales (ce qui fait penser à une angine), lèvres, langue{{etc}} Cette lésion s'accompagne d'une [[adénopathie]] importante, le plus souvent unique, mais qui peut être entourée de plusieurs autres plus petites dans la région de drainage lymphatique du chancre. Ces adénopathies sont légèrement inflammatoires et indolores. Le malade est contagieux dès l'inoculation.

Les lésions syphilitiques sont toutes extrêmement contagieuses. Le prélèvement à la recherche de la bactérie en est donc facilité.

==== Stade secondaire ====
[[Fichier:Secondary syphilitic rash Treponema pallidum 6756 lores.jpg|vignette|gauche|redresse|Lésions syphilitiques dorsales lors d'une syphilis secondaire.]]

Ce stade secondaire apparaît trois à dix semaines après le chancre. Il perdure de 4 mois à 2-3 ans. Il correspond à une diffusion générale du tréponème dans le corps, par la voie sanguine, qui s'accompagne d'éruptions multiples sur la peau et/ou sur les muqueuses (sans démangeaison) : c'est la '''roséole''' (petites taches rose pâle sur la peau et rouges sur les muqueuses du gland, de l'anus, de la gorge, de la langue, des lèvres). Ces lésions peuvent se voir sur le torse ou le dos, mais aussi sur la paume des mains et la plante des pieds, ce qui est assez rare pour une éruption dermatologique. Les signes visibles peuvent disparaître même sans traitement, mais la syphilis reste présente dans l'organisme et transmissible

Des '''syphilides''' sont retrouvés, au niveau du visage, des paumes et des plantes, et en périorificiel : petites [[papule]]s brun cuivré, polymorphes, très contagieuses : un simple contact d'une muqueuse syphilitique ou d'une syphilide contre une peau ayant une forme de lésion quelconque (grattage, coupure, brûlure ou autre forme de plaies) suffit à être contaminant.

La syphilis secondaire est caractérisée par son polymorphisme clinique car elle peut mimer toutes sortes de dermatoses fugaces ou persistantes (psoriasis, eczéma, lèpre, acné, lupus…) associées à une [[Adénopathie|polyadénopathie]] et un syndrome infectieux (fièvre céphalées), ce qui a valu à cette infection le surnom de « grande simulatrice »<ref>{{Article|auteur=Naoufal Hjira, Mohammed Boui|titre=La syphilis secondaire: la grande simulatrice|périodique=Pan African Medical Journal|date=juin 2013|volume=15|numéro=52|pages=|doi=10.11604/pamj.2013.15.52.2676}}.</ref>.

==== Stade tertiaire ====
[[Fichier:Manifestation sur la face du stade tertiaire de la syphillis.jpg|vignette|Manifestation sur la face du stade tertiaire de la syphilis. Collection de photos médicales du {{Dr}} John A. Fordyce, léguées aux archives historiques américaines (''Historical Archives of “National Museum of Health & Medicine”'')]]

Devenu très rare dans les pays occidentaux, ce stade tertiaire n'apparaît qu'après des années de développement chez des patients non ou insuffisamment traités : 3 à 15 ans en moyenne (extrêmes de 1 mois à 30 ans) après le chancre, chez 5 à 10 % des patients non traités<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=CMIT|titre=Syphilis et autres tréponématoses|lieu=Paris|éditeur=Alinéa Plus|année=2017|pages totales=720|passage=388-391|isbn=978-2-916641-66-9|numéro chapitre=82}}{{Commentaire biblio|dans E. Pilly, Maladies Infectieuses et Tropicales 2018.}}</ref>.

La maladie s'aggrave sérieusement sans traitement, via des atteintes cardiovasculaires, nerveuses (en particulier céphalées intenses et [[dysarthrie]]), articulaires. Elle touche tous les organes de manière générale.

À ce stade, la syphilis n'est plus contaminante, mais des complications neurologiques pouvaient se présenter comme les douleurs lancinantes des membres et de l'abdomen du [[Tabes dorsalis|tabès]] pouvant simuler une urgence chirurgicale<ref>{{Article |langue=en |auteur1=Allan H. Ropper |titre=Neurosyphilis |périodique=The New England Journal of Medicine |volume=381 |numéro=14 |date=3 octobre 2019 |lire en ligne= |pages=1358-1363}}</ref>. Des épisodes [[parésie|parétiques]] transitoires sont plus caractéristiques (dont [[aphasie]], [[hémiplégie]] et [[hémiparésie]])

Elle augmente également sérieusement le risque de transmission du [[Virus de l'immunodéficience humaine|VIH]] et elle se complique chez les personnes séropositives par une évolution plus rapide et des complications neurologiques plus fréquentes.

Elle provoque aussi des gommes, lésions tissulaires localisées par infiltration [[Monocyte|monocytaire]].

Moins souvent, la syphilis peut atteindre le cœur et les gros vaisseaux ([[aorte]] par exemple), entraînant une [[insuffisance cardiaque]] qui peut être mortelle. Les atteintes ostéoarticulaires avec des dommages au squelette sont fréquentes (fractures spontanées et « [[Mal perforant plantaire|maux perforants plantaires]] »).

==== Syphilis latente ====
Il s’agit de la persistance du tréponème dans certains sites (œil, cerveau, aorte…). C’est une période asymptomatique qui est souvent décelée à l'occasion d'un examen sérologique de routine (prénuptial, prénatal, d'embauche…). La contagiosité est faible.

=== Classification récente ===
La stadification classique a été modifiée, avec une [[wikt:dichotomie|dichotomisation]] thérapeutique en deux stades successifs :
* précoce : moins d'un an depuis le chancre ;
* tardif : plus d'un an, ou date inconnue.

=== Formes particulières ===
==== Neurosyphilis ====
[[Fichier:Crâne présentant des nécroses ou caries syphilitiques 1.jpg|vignette|Crâne présentant des nécroses ou caries syphilitiques. Conservé au Musée Dupuytren.]]
{{Article détaillé|Neurosyphilis|Tabes dorsalis}}
Elle peut se voir à la forme précoce ou tardive de la maladie.

Sans traitement, de 8 % à 10 % des personnes atteintes souffrent de troubles neurologiques importants dix à vingt ans après le début de la maladie. Un quart des patients non traités sont victimes d'une [[Méningite|méningo]][[encéphalite]] (''Syphilis cerebrospinalis'') qui aboutit à la [[démence]] (avec parfois une augmentation transitoire des capacités mentales et cognitives des individus contaminés) : c'est le tableau [[Neuropsychologie|neuropsychologique]] anciennement connu sous le nom de [[paralysie générale]] (PG). Des changements extraordinaires dans la sensibilité ou le psychisme au cours de cette phase ont été décrits, mais ils ne sont pas constants. Une augmentation de la [[Désir sexuel|libido]] et différentes sortes d'[[hallucination]]s ont été rapportées. Les malades peuvent aussi présenter une [[Ataxie|ataxie locomotrice]] combinée à des [[douleur]]s invalidantes avec dysfonctionnements et de pertes de contrôle de la [[vessie]] et des [[intestin]]s : c'est le [[tabes dorsalis|''tabès'' syphilitique]] par destruction progressive des racines postérieures ou une dégénérescence des cordons postérieurs de la [[moelle spinale]]. Des troubles circulatoires ou des lésions osseuses sont fréquents.

Grâce aux antibiotiques, de telles évolutions sont devenues rares dans les pays occidentaux.

==== Syphilis congénitale ====

[[File:La Syphilis maladie héréditaire assassine la race. Femmes combattez la. affiche, non identifié.jpg|thumb|Affiche de 1920.]]

À la fin du {{s-|XIX}} et au début du {{s mini-|XX}}, la syphilis congénitale était mal comprise, considérée à tort comme [[héréditaire]] par les tenants de la théorie de l'[[hérédosyphilis]], faisant peser selon eux le risque d'une lente [[Théorie de la dégénérescence|dégénérescence]] de l'espèce humaine.

Le fœtus est contaminé surtout dans la deuxième moitié de la [[grossesse]] (lors du {{2e}} ou {{3e|trimestre}}) par voie [[Placenta|transplacentaire]], si la mère présente une syphilis primaire ou secondaire. Le risque de contamination fœtale augmente en fonction de l'âge de grossesse (risque le plus élevé au 3e trimestre) et diminue en fonction de l'ancienneté de l'infection maternelle (risque le plus élevé lors d'une syphilis primaire récente)<ref name=":0">{{Article |langue=fr|auteur1=Laurent Mandelbrot |titre=Syphilis au cours de la grossesse |périodique=La Revue du Praticien |volume=54 |numéro=4 |date=29 février 2004 |lire en ligne= |pages=392-395}}</ref>.

Les formes cliniques de syphilis congénitale sont distinguées selon leur moment d'apparition : [[Malformation|malformations acquises congénitalement]] ou apparaissant après la naissance. Les formes ''in utero'' (se manifestant cliniquement dès le stade fœtal) représentent 50 % des cas et sont habituellement fatales ([[avortement]], mort ''in utero'', décès néonatal précoce…). La [[Enfant prématuré|prématurité]] représente 25 % des cas<ref name=":1">{{Article |langue=fr|auteur1=Gentiane Monsel |titre=Syphilis : quoi de nouveau |périodique=La Revue du Praticien |volume=68 |date=octobre 2018 |lire en ligne= |pages=881-885}}</ref>. La syphilis congénitale précoce apparait avant l'âge de 2 ans (lésions cutanées, osseuses et troubles hématologiques) avec une [[mortalité périnatale]] de 20 %<ref name=":0" />.

Les séquelles graves chez les enfants survivants représentent 20 % des cas. La syphilis congénitale tardive apparait après l'âge de 2 ans, elle est le plus souvent asymptomatique (diagnostic [[Sérologie|sérologique]]), mais elle peut entraîner des séquelles<ref name=":0" />.

En France, le dépistage de la syphilis est obligatoire en début de grossesse, et doit être répété en cas de risque élevé (prostituées, toxicomanes, infectées par le VIH, partenaires multiples…)<ref name=":1" />.

== Méthodes diagnostiques ==
* Examen direct au microscope ([[Microscope optique|microscope à fond noir]]) à partir d'un [[frottis]] d'une lésion cutanée : le [[tréponème]] est facilement identifiable. Une technique par [[Réaction en chaîne par polymérase|PCR]] existe également<ref>Zhou C, Zhang X, Zhang W, Duan J, Zhao F, [https://onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1002/jcla.22890 ''PCR detection for syphilis diagnosis: status and prospects''], J Clin Lab Anal, 2019;33:e22890-e22890</ref>, mais l'absence d'identification du germe ou de ses molécules constitutives ne permet pas d'éliminer le diagnostic<ref name="Ghanem 2020">Ghanem KG, Ram S, Rice PA, [https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMra1901593 ''The modern epidemic of syphilis''], N Engl J Med, 2020;382:845-854</ref>.
* Sérologies syphilitiques : [[Venereal Disease Research Laboratory|VDRL]] peu spécifique ; [[Treponema pallidum hemagglutination assay|TPHA]] et [[fluorescent treponemal antibody|FTA]] sont spécifiques des tréponèmatoses dans leur ensemble mais pas de la syphilis en particulier. TPHA et [[Fluorescent treponemal antibody|FTA]] se positivent en général avant le VDRL et restent positifs même après traitement chez les personnes [[Immunodéficience|immunocompétentes]].

Depuis 2018 en France, réalisation d’un seul test des antigènes tréponémiques, spécifiques des tréponématoses : par [[Méthode immuno-enzymatique ELISA|ELISA]] ou méthode apparentée, ou [[TPHA]] ou [[Fluorescent treponemal antibody|FTA]]. Ils peuvent être négatifs s'ils sont pratiqués tôt au cours d'une syphilis primaire et doivent donc être répétés une quinzaine de jours après<ref name="Ghanem 2020"/>. Après traitement, dans quelques cas, les sérologies se négativisent<ref>Romanowski B, Sutherland R, Fick GH, Mooney D, Love EJ, [https://annals.org/aim/article-abstract/704734/serologic-response-treatment-infectious-syphilis?doi=10.7326%2f0003-4819-114-12-1005 ''Serologic response to treatment of infectious syphilis''], Ann Intern Med, 1991;114:1005-1009</ref>.

== Traitement ==
La [[pénicilline]] [[Voie parentérale|parentérale]] est le traitement de choix de la syphilis à tous ses stades<ref>[http://www.cnr-syphilis.fr/traitements.php cnr.syphilis.fr]</ref>. Son efficacité a été prouvée dès le milieu des années 1940<ref>Moore JE, Mahoney JF, Schwartz W et als. [http://jama.ama-assn.org/cgi/content/full/301/7/769/DC1 ''The Treatment of early syphilis with penicillin ''], JAMA, 1944;126:67-73</ref>. Contrairement à beaucoup de germes vis-à-vis des antibiotiques, il n'a pas été retrouvé, depuis, de [[Résistance aux antibiotiques|souches résistantes]]<ref>Douglas Jr JM, [http://jama.ama-assn.org/cgi/content/full/301/7/769 ''Penicillin treatment of syphilis, clearing away the shadow on the land''], JAMA, 2009;301:769-771</ref>.

Chez tout patient infecté, le traitement spécifique de la syphilis doit être accompagné d'une recherche d'éventuelles autres infections sexuellement transmissibles. Ses partenaires sexuels (contemporains ou anciens) doivent être pris en charge médicalement pour le dépistage et le traitement de la syphilis (ou d'une autre [[Infection sexuellement transmissible|IST]]) si nécessaire.

=== Syphilis primaire, secondaire ou latente précoce ===
Les instances internationales recommandent une injection unique en [[Injection intramusculaire|intramusculaire]] de ''benzathine pénicilline G (extencilline)'' à la dose de 2,4 millions d’unités<ref>[http://www-sante.ujf-grenoble.fr/SANTE/corpus/disciplines/dermato/muqorogen/95a/lecon95a.html#T6. sante.ujf-grenoble.fr page en français] - [https://www.cdc.gov/std/treatment/2010/genital-ulcers.htm#syphilis Centers for Disease Control and Prevention. CDC 2010 Guidelines - Sexually Transmitted Diseases (STDs) page en anglais]</ref>. L'injection étant particulièrement douloureuse, il est préférable d'administrer un [[anesthésiant]] dans le même temps.

Ce traitement apporte la guérison dans plus de 95 % des cas selon le site therapeutique-dermatologique.org, mais un échec clinique ou sérologique ainsi qu'une réinfestation sont possibles. Ceci justifie une surveillance clinique et sérologique<ref name="TherDerm2005">{{Lien web | auteur= E. Caumes, M. Janier | url= http://www.therapeutique-dermatologique.org/spip.php?article1306&lang=fr | titre= Syphilis | mois= septembre | année= 2005 | site=therapeutique-dermatologique.org | consulté le= 23 juillet 2012 }}</ref>. Selon d'autres sites, l'efficacité de ce traitement est de 100 % et a permis l'éradication de la maladie dans de nombreuses parties du monde<ref>[http://dermato-info.fr/article/La_syphilis dermato-info.fr], [http://www-sante.ujf-grenoble.fr/SANTE/corpus/disciplines/dermato/muqorogen/95a/lecon95a.html#T6. sante.ujf-grenoble.fr], [http://www.em-consulte.com/en/article/154401 em-consulte.com]</ref>.

En cas d’[[allergie]] aux bêtalactamines on peut utiliser en seconde intention des [[cyclines (antibiotiques)|cyclines]], sauf pour les enfants et les femmes enceintes chez qui ils sont [[Contre-indication|contre-indiqués]]<ref>[http://www-sante.ujf-grenoble.fr/SANTE/corpus/disciplines/dermato/muqorogen/95a/lecon95a.html#T6. sante.ujf-grenoble.fr]</ref>. La [[ceftriaxone]] est également efficace<ref> Liang Z, Chen YP, Yang CS et al. [https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0924857915003829 ''Meta-analysis of ceftriaxone compared with penicillin for the treatment of syphilis''], Int J Antimicrob Agents, 2016;47:6-11</ref>.

=== Traitement des immunodéprimés ===
Pour une neurosyphilis, syphilis chez un [[Immunodéficience|immunodéprimé]] ([[Syndrome d'immunodéficience acquise|SIDA]]), la pénicilline G en [[intraveineuse]] est à présent recommandée<ref>[http://www.em-consulte.com/en/article/154401 em-consulte.com]</ref>.

== Prévention ==
Comme de nombreuses maladies sexuellement transmissibles, la prévention s'appuie sur l'usage du [[préservatif]]. Toutefois, l'utilisation de la [[digue dentaire]] ou du [[préservatif]] pourrait s'avérer insuffisante pour prévenir la transmission de la syphilis<ref>[https://www.has-sante.fr/plugins/ModuleXitiKLEE/types/FileDocument/doXiti.jsp?id=c_2877544 Haute autorité de santé - ''COMMISSION NATIONALE D’EVALUATION DES DISPOSITIFS MEDICAUX ET DES TECHNOLOGIES DE SANTE'' - Préservatif masculin lubrifié] : « ''Efficacité sur la syphilis : 30 %'' »</ref>{{source insuffisante}} et doit être accompagnée d'une limitation du nombre de partenaires et de l'éviction des [[rapport sexuel|rapports sexuels]] à risque.

Même s'il existe une recherche sur des [[vaccin]]s<ref>Lithgow KV, Hof R, Wetherell C, Phillips D, Houston S, Cameron CE, [https://www.nature.com/articles/ncomms14273 ''A defined syphilis vaccine candidate inhibits dissemination of Treponema pallidum subspecies pallidum''], Nat Commun, 2017;8:14273-14273</ref>, aucun n'est disponible à ce jour.

== Épidémiologie ==
[[Fichier:Syphilis world map - DALY - WHO2004.svg|vignette|Nombre de décès à la suite des infections de syphilis sur {{nombre|100000|habitants}} en 2004<ref>{{lien web|langue=en|url=http://www.who.int/healthinfo/global_burden_disease/estimates_country/en/index.html |titre=WHO Disease and injury country estimates |année=2004 |site = [[Organisation mondiale de la santé]] (OMS) |consulté le=11 novembre 2009}}</ref>.
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}}]]

Selon une estimation de l'[[Organisation mondiale de la santé]] (OMS), on a dénombré en 1995 quelque 12 millions de nouveaux cas de syphilis dans la population adulte mondiale<ref>Gerbase AC, Rowley JT, Heymann DHL, Berkley SFB, Piot P. Global prevalence and incidence estimates of selected curable STDs. Sex Trans Infection 1998 ; 74 : 12-6. [https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/10023347 abstract pubmed]</ref>. Le plus grand nombre de cas répertoriés sont situés en [[Asie du Sud]] et du [[Asie du Sud-Est|Sud-Est]], suivie par l'[[Afrique subsaharienne]].

Aux [[États-Unis]], de 2000 à 2018, le taux d'incidence de la syphilis a été multiplié par trois. 86 % des patients sont des hommes, homosexuels pour plus de la moitié, et infectés par le VIH pour 42 %. Une augmentation de type similaire est constatée en Europe et en Chine<ref name=":2">{{Article|langue=en |auteur1=Khalil G. Ghanem |titre=The Modern Epidemic of Syphilis |périodique=The New England Journal of Medicine |volume=382 |numéro=9 |date=27 février 2020 |lire en ligne= |pages=845-854}}</ref>.

Plus récemment, toujours aux États-Unis, une épidémie de syphilis touche les hommes hétérosexuels et les femmes (doublement entre 2014 et 2018) ; en particulier chez les femmes utilisant des drogues injectables ([[méthamphétamine]], [[héroïne]]…) ou partenaires sexuelles d'hommes les utilisant (multiplication par six du taux de syphilis). Chez les femmes en âge de procréer, il existe une augmentation du nombre de naissances de cas de syphilis congénitale (contamination syphilitique au cours de grossesse)<ref name=":2" />.

En [[France]], la syphilis était une maladie à déclaration obligatoire jusqu'en juillet 2000, date à laquelle elle a été retirée de la liste en raison de sa quasi-disparition. Mais selon une enquête<ref>[http://www.invs.sante.fr/display/?doc=publications/2007/actualites_vih_sida_ist_2007/index.html Actualités épidémiologiques sur le VIH, le sida et les IST]</ref>{{,}}<ref>[http://www.invs.sante.fr/publications/2007/actualites_vih_sida_ist_2007/2-IST%20nov%202007.pdf Épidémiologie des infections sexuellement transmissibles (IST) en France]</ref> de l'[[Institut de veille sanitaire]] (InVS), la syphilis est en recrudescence en [[France]] depuis les années 2000. Dans ce contexte, le ministère délégué à la Santé a décidé de mettre en place une stratégie de prévention sous forme d'actions de communication et d'actions ciblées vers les populations à risque. 455 nouveaux cas de syphilis ont été dénombrés en 2006, 855 en 2012<ref>{{lien web |auteur1=Jonathan Herchkovitch |titre=La syphilis gagne du terrain |url=http://sante.lefigaro.fr/actualite/2014/05/12/22333-syphilis-gagne-terrain |site=Lefigaro.fr |date=12-05-2014 |consulté le=06-07-2020}}.</ref>, et près de {{nb|1000 en}} 2014<ref name="a">{{lien web |titre=Les actualités |url=http://invs.santepubliquefrance.fr/Actualites/Actualites/Augmentation-de-la-syphilis-en-France |site=santepubliquefrance.fr |consulté le=01-11-2021}}.</ref>, sachant que ce chiffre n'inclut pas le nombre de cas non déclarés. Pour l'année 2015, le syndicat des dermatologues évoque le chiffre de {{nb|4000 à}} {{nb|5000 nouveaux}} cas par an<ref>{{Article |auteur1=RelaxNews |titre=Sexe et MST: des idées fausses qui ont la vie dure |périodique=[[La Dépêche du Midi|La Dépêche]] |date=22-03-2016 |lire en ligne=https://www.ladepeche.fr/article/2016/03/22/2309512-sexe-mst-idees-fausses-ont-vie-dure.html |consulté le=06-07-2020}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web |titre=Actualité des dermatologues : MST : les 18-35 ans sont prudents dans leurs comportements mais encore peu informés |url=https://archive.wikiwix.com/cache/20160604000000/http://www.syndicatdermatos.org/news-5/mst-18-35-ans-prudents-leurs-comportements-informes/ |site=syndicatdermatos.org via [[Wikiwix]] |date=11-04-2016 |consulté le=12-10-2023}}.</ref>, l'infection touchant très majoritairement les hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes<ref name="a" />, groupe dans lequel on observe également une forte croissance de l'infection<ref>{{lien web |auteur1=Mélanie Faure |titre=La progression de la syphilis se poursuit en France |url=http://sante.lefigaro.fr/actualite/2016/02/05/24586-progression-syphilis-se-poursuit-france |site=Lefigaro.fr |date=05-02-2016 |consulté le=06-07-2020}}.</ref>.

== Histoire de la maladie ==
[[Fichier:P.Diday, A Treatise on Syphilis in New-born Wellcome L0031863.jpg|vignette|redresse|Iconographie de [[Philippe Ricord]] illustrant un ''traité sur la syphilis chez le nouveau-né'' par [[Charles-Paul Diday]].]]
[[Fichier:Bundesarchiv Bild 105-DOA0220, Deutsch-Ostafrika, Syphilitiker.jpg|vignette|redresse|Symptôme dermatologiques de la syphilis]]
[[Fichier:Syphilis-poster-wpa-cure.jpg|vignette|redresse|Affiche du gouvernement américain promouvant un traitement rapide de la syphilis.<br />« Syphilis... six sur dix guéris car ils n'ont pas attendu trop longtemps »]]
{{voir|Histoire de la syphilis}}

=== Histoire de la connaissance de la maladie ===
Une étude portant sur des ossements médiévaux<ref>{{Article|langue=en|auteur=Kaare Lund Rasmussen, Jesper Lier Boldsen, Hans Krongaard Kristensen, Lilian Skytte, Katrine Lykke Hansen, Louise Mølholm, Pieter M. Grootes, Marie-Josée Nadeau, Karen Marie Flöche Eriksen|titre=Mercury levels in Danish Medieval human bones|périodique=Journal of Archaeological Science|date=août 2006|volume=35|numéro=8|pages=2295–2306|doi=10.1016/j.jas.2008.03.003}}.</ref> aurait établi qu'une forme bénigne de la syphilis existait alors en Europe, mais l'apparition d'une forme mutante virulente originaire probablement du [[Nouveau Monde]] apparaît en Europe peu de temps après le retour des marins de [[Christophe Colomb]]<ref>Gonzalo Fernández de Oviedo y Valdés, ''Sumario de la natural historia de las Indias'', 1526, rééd. 1995, Bogotá, Universidad Jorge Tadeo Lozano, p.  XXIV</ref>.

Elle est identifiée en tant que maladie en Europe vers la fin du {{s-|XV|e}}<ref name=RolletJ>RolletJ (1884) « Syphilis » (nosographie=, in Dictionnaire encyclopédique des sciences médicales ; {{3e|série}}, tome 14 : 302-401, Paris Asselin et Masson</ref> et porte des noms différents selon les pays et personne ne veut en revendiquer l'origine : elle est ainsi nommée « mal de Naples », « mal des Anglais » ou encore « mal des Français ». Le nom de ''syphilis'' est utilisé pour la première fois par [[Girolamo Fracastoro]] en 1530 dans son œuvre « ''Syphilis sive de morbo gallico'' », où de manière poétique il décrit l'histoire [[Allégorie|allégorique]] d'un berger nommé ''Syphilus'' qui aurait été le premier à contracter la maladie pour avoir mis en colère les dieux.

Quand la maladie qui n'épargne pas les monarques comme [[François Ier (roi de France)|François {{Ier}}]] se répand en Europe, les médecins sont d'abord selon Tilles et Wallac {{Citation|frappés par une sorte de sidération intellectuelle devant cette maladie nouvelle, rapidement épidémique et à laquelle ils ne comprenaient rien, préférèrent « rejeter les malades tant ils leur faisaient horreur}}<ref name="Hutten">Paraphrase de l'essai d'{{Ouvrage|auteur1=[[Ulrich von Hutten]]|titre=Sur la maladie française et sur les propriétés du bois de gayac|éditeur=|année=|réimpression=1865|isbn=}}</ref>.

Au début du {{s-|XVI|e}}, les symptômes et stades de la maladie sont bien décrits, et en particulier son caractère « phasé » et s’aggravant (en 3 grandes phases) après d’apparentes rémissions. L'importance de ces rémissions semble ensuite avoir été oubliée jusqu’en 1955<ref name="Gjestland, T 1955">Gjestland, T (1955), ''The oslo study of untreated syphilis'', Akademik Verlag, Oslo.</ref>, ce qui a permis d'attribuer au mercure des améliorations qui n'étaient que des rémissions spontanées des symptômes de la phase primaire et secondaire.

Durant 400 ans, les malades sont traités par des sels mercuriels, bien que la science n'ait jamais pu prouver leur efficacité en termes de guérison, et bien qu'ils soient très toxiques pour le malade.

En 1837, [[Philippe Ricord]] montre que la [[gonorrhée]] et la syphilis sont deux maladies distinctes. Et Ricord distingue en outre l'infection syphilitique primaire, des infections secondaire et tertiaire. La symptomatologie de la maladie est alors bien établie, et avant 1870, les écrits médicaux ne donnent généralement pas une image angoissante de la syphilis. Elle pose cependant un grave problème de [[santé publique]] associée à la « propagation vénérienne » habituelle. Les médecins peinent souvent à convaincre leurs patients de traiter cette maladie dont le premier stade est peu spectaculaire. Le [[mercure (chimie)|mercure]], remède pluricentenaire reste très utilisé, avec l'[[iodure de potassium]]. Ils sont réputés capables de traiter toutes les situations, mais probablement à tort. Le mercure a sans doute tué autant que la syphilis elle-même, et il était cause de souffrances supplémentaires pour le malade et parfois son entourage.

Dans les [[années 1850]], le {{Dr}} [[Joseph-Alexandre Auzias-Turenne]] s'inspire du traitement de la variole pour tester un vaccin contre la syphilis<ref>http://www.bium.univ-paris5.fr/sfhd/ecrits/inocul.htm</ref>. Cette ''syphilisation'', basée sur des conceptions erronées, est un échec.

Vers 1898, [[Albert Neisser]] tente un sérum curatif : c'est encore un échec et un drame, qui ne furent pas sans conséquences réglementaires<ref>http://www.bmj.com/archive/7070nd1.htm</ref>.

En 1905, le {{Pr}} [[Fritz Schaudinn]] et [[Erich Hoffmann]] isolent enfin l'agent causal : le tréponème pâle, à partir du [[sérum]] d'un patient atteint d'une syphilis secondaire. L'année suivante [[August von Wassermann]], [[Albert Neisser]] et Carl Bruck mettent au point un test diagnostic. En 1913, [[Hideyo Noguchi]] démontre la présence de ''Treponema pallidum'' dans le [[cerveau]] d'un patient atteint de [[paralysie générale]] (manifestation tardive de la neurosyphilis). En 1910, le médecin ardéchois [[Jos Jullien]] rédige un "Essai de pathologie rurale" sur la pathologie<ref>Jos Jullien, ''Essais de pathologie rurale. La syphilis en Vivarais'', Éditions du Médecin de campagne, Largentière, Mazel et Plancher, 1910</ref>.

Dans les premières années du {{s-|XX}}, des composés [[arsenic]]aux commencent à remplacer les médicaments à base de [[mercure (chimie)|mercure]]. Le premier médicament véritablement efficace est mis au point en 1908 par [[Sahachiro Hata]] dans le laboratoire de [[Paul Ehrlich]]. Il est commercialisé en 1910 sous le nom de [[Salvarsan]]. Délivré en injection, il connait un succès immédiat et mondial, mais il a des [[Effet secondaire (médecine)|effets secondaires]] parfois très graves. Certains malades soignés au Salvarsan rechutèrent. Un procès fut même intenté à Ehrlich afin de faire interdire le Salvarsan, sans succès. Ehrlich met alors au point le Néosalvarsan, moins efficace, mais plus facile d'administration, et causant moins d'effets secondaires. Il perfectionne aussi la technique d'injection.

En 1921, [[Ernest Fourneau]], à l'[[Institut Pasteur]], met au point le [[Acétarsol|Stovarsol]], autre dérivé de l'arsenic. Contrairement au Salvarsan il est stable et actif par [[Voie entérale|voie orale]]<ref>{{article| langue =fr| prénom1 =E.|nom1 = Fourneau| titre = Sur l'emploi des acides oxyaminophénylarsiniques et des acides arylarsiniques en général dans le traitement des spirilloses et des trypanosomiases|périodique= Ann. Inst. Pasteur| lien périodique =Annales de l'Institut Pasteur| volume =35| année = 1921| pages =571}}.</ref>. L'année précédente (en 1920), [[Carl Voegtlin]] et {{Lien|langue=en|fr=Homer Smith}} ont isolé l'agent actif du Salvarsan, dont la molécule est introduite en thérapeutique en 1934 sous le nom de [[Mapharsen]].

En 1927, [[Julius Wagner-Jauregg]] obtint le [[prix Nobel|Nobel]] pour sa découverte de la [[malariathérapie]] : le parasite du [[paludisme]] était [[inoculation|inoculé]] aux patients atteints de paralysie générale due à la syphilis, et la forte fièvre provoquée par la malaria améliorait l'état de certains d'entre eux<ref>[http://bms.brown.edu/HistoryofPsychiatry/malaria.html Malaria].</ref>.

Avant la découverte des [[antibiotique]]s, la syphilis pouvait entraîner la mort. Grâce à eux, elle se guérit facilement aujourd'hui. Depuis 1999, elle est pourtant en recrudescence, en France et dans la plupart des pays. Elle peut être associée à l'infection par le [[Virus de l'immunodéficience humaine|VIH]]<ref>{{Lien web|url=http://www.inpes.sante.fr/70000/dp/02/dp021114.pdf|titre=Recrudescence Syphilis|id=Recrudescence Syphilis|date=14-11-2002|éditeur=[[Institut national de prévention et d'éducation pour la santé]]|consulté le=28-02-2008}}</ref> et, comme pour le VIH, le préservatif ou la connaissance du statut sérologique du partenaire stable sont les meilleurs moyens de se protéger.

=== Plus de quatre siècles de traitement mercuriel ===
La maladie semble identifiée comme telle en Europe vers la fin du {{s-|XV}}<ref name=RolletJ/>. Durant environ 450 ans elle sera continuellement traitée avec des produits hautement toxiques (mercure, cyanure), bien que leur efficacité n'ait jamais pu être démontrée. Plusieurs plantes ont aussi longtemps été utilisées : le [[gaïac]] des Antilles (''[[Guaiacum officinale]]'' et ''[[Guaiacum sanctum]]'', la salsepareille du Honduras ''[[Smilax regelii]]'', la salsepareille du Mexique (ou de Veracruz) ''[[Smilax aristolochiifolia]]'', la salsepareille d'Équateur ''[[Smilax febrifuga]]'', la salsepareille de Pará ''[[Smilax spruceana]]'' et la squine, ''[[Smilax china]]'', importée de Chine.

Au début du {{s-|XVI}}, la maladie est décrite et en particulier son caractère « récurrent » et s’aggravant (en {{nobr|3 grandes}} phases) après d’apparentes rémissions. Ce caractère semble ensuite avoir été oublié durant plus de {{nobr|300 ans}} (jusqu’en 1955, date de publication d’une [[étude épidémiologique]] prospective norvégienne basée sur plus de {{nombre|2000 victimes}} de syphilis (primo- et secondaire) non traités<ref name="Gjestland, T 1955"/>). Il semble qu'on ait attribué au mercure ce qui n’était que des rémissions spontanées des signes de la phase primaire et secondaire.

;Origine du traitement mercuriel
Elle n'est pas connue avec certitude. Le médecin [[Jean Astruc]] en 1755 proposait l’hypothèse que le mercure aurait été testé de manière hasardeuse, partant du principe que la syphilis était probablement une [[parasitose]] (ce qui est proche de la réalité, les [[Micro-organisme|microbes]] n'étant pas connus à cette époque), et que le mercure avait été efficacement utilisé contre des parasites par des médecins arabes<ref name=Astruc1755>Astruc (1755), ''Traité des maladies vénériennes'', Chez la Veuve Cavelier et fils, {{3e|édition}}, {{4e|édition}} 1773</ref>. Un médecin français, Anselme Jean-Baptiste Deleau a en 1826 fait sa thèse {{Citation| Sur la syphilis et son traitement sans mercure }}<ref>Deleau, A. J. B. (1826). ''Sur la syphilis et son traitement sans mercure'' (Doctoral dissertation)</ref>. Le professeur de [[dermatologie]], [[Édouard Jeanselme]], auteur d'un important traité sur la maladie, en 1931, pense que le mercure a d’abord été proposé par des [[charlatan]]s ou des [[Barbier (métier)|barbiers]]<ref name=Jeanselme1931>É. Jeanselme, ''Traité de la syphilis'', Paris, Doin, 1931.</ref> et que ces derniers avaient peut-être obtenu un réel effet cosmétique en atténuant les symptômes cutanés de la maladie. Bien que le traitement ne guérît pas la maladie, il aurait été systématiquement utilisé par les médecins<ref name=Jeanselme1931/>. Selon O'Shea<ref>J. G. O'shea, « Two minutes with venus, two years with mercury as an antisyphilitic chemotherapeutic agent », J. Roy. Soc. Méd., 1990, n° 83, p. 392-395.</ref> [[Paracelse]] aurait été l’un des premiers utilisateurs au début du {{s-|XVI|e}} d’un onguent mercuriel ; mais Astruc estimait<ref name=Astruc1755/> que [[Gaspar Torella]] l’aurait déjà utilisé en 1497 et [[Sébastien Aquilina]] dès 1498.

Dès {{Date-|||1514|en science}}, ce sont en tous cas le médecin génois [[Giovanni da Vigo|Jean de Vigo]]<ref name=Vigo>J. de Vigo, ''Le Mal français'', 1514, trad. et commentaires par Alfred Fournier, Paris, Masson, 1872.</ref> puis [[Jacques de Béthencourt]]<ref>Jacques de Béthencourt, ''Nouveau carême de pénitence et purgatoire d'expiation'', trad. et commentaires par A. Fournier, Paris, V. Masson, 1871.</ref>, le premier auteur français à décrire la maladie, qui en ont ensuite fait la promotion.

'''Applications des traitements mercuriels :'''
* Ils pouvaient être appliqués en frictions des membres une à deux fois par jour et durant une semaine<ref name=Tilles96/> « ''jusqu'à ce que les dents commencent à s'agacer'' »<ref name=Vigo/>. L'apparition d'une [[salivation]] anormale (signe habituel de toxicité aiguë) était alors jugée bénéfique et supposée être un signe de l'évacuation du « virus vérolique »<ref name=Vigo/> ;
* Le mercure pouvait aussi être appliqué sur la peau en [[emplâtre]]s, sur les [[ulcération]]s, mais ces emplâtres provoquaient souvent des érythèmes pustuleux nécessitant l'arrêt de ce traitement<ref name=Tilles96/>.
* Il pouvait être utilisé en lavages (dans un sublimé corrosif mélangé d’eau)<ref name=Tilles96/>
* Il a enfin été très utilisé en [[fumigation]] : des « parfums mercuriels » étant jetés sur des braises dans une cabine/étuve (une sorte de grande boîte en bois dite « ''archet ''» d'où ne dépassait que la tête du malade, parfois elle-même couverte) où le malade respirait les vapeurs de mercure, parfois durant 20 à 30 jours<ref name=Tilles96/>. Ce traitement dégradait notamment tout l'intérieur de la bouche du malade, provoquant des « [[glossite]]s mercurielles » (pouvant fortement déformer la langue<ref>Voir photographie d'un moulage de l'Hôpital St Louis de Paris, page 503, in Tilles (1996) ''[http:www.biusante.parisdescartes.fr/sfhm/hsm/HSMx1996x030x004/HSMx1996x030x004x0501.pdf Le traitement de la syphilis par le mercure: une histoire thérapeutique exemplaire]''</ref>) avec parfois la chute des dents<ref name=Tilles96/>. Certains auteurs ont attribué cette glossite à la syphilis elle-même<ref>Scully, Crispian (2008). ''Oral and maxillofacial medicine : the basis of diagnosis and treatment (2nd ed.)''. Edinburgh: Churchill Livingstone. {{p.|356}}. {{ISBN|978-0-443-06818-8}}.</ref>.
* La liqueur de van Swieten dichlorure (ancien. bichlorure) de mercure (<chem>HgCl2</chem>), décrit ci-dessus, a été remplacée par le proto-iodure de mercure (<chem>Hg2I</chem>) depuis que [[Philippe Ricord]] l'a préféré, avant 1857. Il était administré sous forme de pilule<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=A.-J.-B. Parent-Duchatelet|titre=De la prostitution dans la ville de Paris, considérée sous le rapport de l'hygiène, de la morale et de l'administration|éditeur=|année=1857|passage=52|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k86377g}}</ref> ou de pommade. La liqueur de van Swieten était aussi mélangée à de l'eau sucrée, tisane ou lait afin d'être avalée.

Même les [[nouveau-né]]s sont traités au mercure, en bains tièdes de sublimé, ou per os par absorption de la « ''[[liqueur de van Swieten]]'' » mélangée à du lait, voire en traitant la [[nourrice]] (onguent mercuriel appliqué sur le corps) de manière que son lait contienne du mercure.<br />Des [[ânesse]]s ou [[chèvre]]s produisant le lait donné aux bébés ont aussi été traités au mercure pour la même raison.<br /> Peu à peu le nombre et la forme des traitements se diversifiaient, toujours sans preuves de résultats.

'''Doutes et contestations''' : Très vite des médecins tels que [[Jean Fernel]] (en 1579)<ref>Fernel (d'Amiens), J. (1579) ''Le meilleur traitement du mal vénérien'' ; traduction et notes par L. Le Pileur, G. Masson, Paris, 1879</ref>, [[Ulrich von Hutten]] (lui-même atteint de syphilis)<ref>Hutten Ultirc de : « La maladie française et sur les propriétés du bois de gayac », trad, par F. A. Potton, Imp. L. Perrin, Lyon, 1865</ref>, [[Francisco López de Villalobos]]<ref>Lopez de Villalobos, F. : Sur les contagieuses et maudites bubas histoire et médecine salamanque 1498, trad, et commentaires par le {{Dr}} E. Lanquetin, Masson, Paris, 1890.</ref> et [[Josef Grünpeck]]<ref>Grunbeck, J (1503) ''De la mentullagre ou du mal français'', trad., par le {{Dr}} [[Auguste Corlieu|A. Corlieu]], Masson, Paris, 1884.</ref>, dénoncent la toxicité et l’inefficacité du traitement mercuriel par ailleurs très douloureux pour les malades qui pouvaient perdre leurs dents et voyaient leurs lèvres et muqueuses ulcérées. Au {{s-|XVIII}}, Astruc publie<ref name=Astruc1755/> les résultats de ses expériences : sur 37 malades soumis à des fumigations mercurielles, 4 meurent rapidement, 22 ne guérissent pas et 11 voient leurs symptômes améliorés, mais pour très peu de temps<ref name=Astruc1755/>. Pourtant, l’Académie de médecine et la majorité des médecins continuent à recommander et prescrire le mercure. Au {{s-|XIX}}, bien que la méthode scientifique soit ''a priori'' reconnue des médecins, seuls Broussais, Hermann, Auzias Turenne s’élèvent contre ce traitement barbare, face à une majorité de médecins qui restent sourds à leurs arguments.

La durée du traitement tend pourtant à augmenter au {{s-|XIX}} avant que n’apparaissent des alternatives (également toxique : [[Arsphénamine]] ([[Paul Ehrlich|Ehrlich]] 1910) puis bismuth (proposé par [[Constantin Levaditi|Levaditi]] en 1921{{Note | texte={{Ouvrage | langue=fr | prénom1=Constantin | nom1=Levaditi | titre=Le Bismuth dans le traitement de la syphilis | lieu=Paris | éditeur=Masson | année=1924 | pages totales=316 | oclc=699719695}}. }}), qui n’ont pas empêché une reprise des traitements au mercure (seuls ou en complément au {{s-|XX}}) : Jeanselme<ref name=Jeanselme1931/>. Selon Tillies (1996), la persistance de ce traitement barbare pourrait aussi avoir été liée à l'idée qu'il contribuait à l'expiation du « péché de chair »<ref name=Tilles96/>.

L’usage du mercure s'est poursuivi bien après que H. J. Nichols a expérimentalement montré<ref>Nichols, H. J. : Further observations on certain features of experimental syphilis and yaws in the rabbit, /. Exp. Méd., XIV: 196-216.</ref>, en 1911, que le tréponème alors connu n'était pas sensible au mercure aux doses non toxiques pour l’humain ou le lapin.

Il faut attendre 1943, et les effets spectaculaires de la pénicilline testée par Mahoney et coll<ref name=Mahoney1943>Mahoney, J. F., Arnold, R. C, Harris, A (1943), « Penicillin treatment of early syphilis a preliminary report », Amer. J. Publ. Health, , 33 : 1389-1395</ref>. mais des médecins utilisent encore (en sus) le mercure, jusque vers 1950 au moins<ref>Bolgert, M., & Levy, G. (1951). ''Traitement de la syphilis primo-secondaire par 15 millions d'unités de pénicilline en série unique précédée d'injections de cyanure de mercure.'' Entret Bichat Med Entret Bichat, 32(3), 18-20.</ref>. Son usage diminue après la découverte de la pénicilline au début des [[années 1940]]<ref name=Mahoney1943/>, mais l'histoire du traitement de cette maladie par le mercure<ref name=Tilles96>Tilles, G., & Wallach, D. (1996). ''[http://www.biusante.parisdescartes.fr/sfhm/hsm/HSMx1996x030x004/HSMx1996x030x004x0501.pdf Le traitement de la syphilis par le mercure: une histoire thérapeutique exemplaire]''. Histoire des sciences médicales, 30, 501-510 (PDF, 10 pages)</ref>{{,}}<ref>Tilles, G., & Wallach, D. (1996). [http://www.persee.fr/articleAsPDF/pharm_0035-2349_1996_num_84_312_6244/article_pharm_0035-2349_1996_num_84_312_6244.pdf Histoire du traitement de la syphilis par le mercure: 5 siècles d'incertitudes et de toxicité]. [[Revue d'histoire de la pharmacie]], 84(312), 347-351 (PDF, 6 pages, avec Persée)</ref> montre en effet que l’usage délétère du mercure s’est même prolongé plusieurs années après la découverte de la pénicilline qu’on a par exemple recommandée après un pré-traitement par des injections de [[cyanure de mercure]].

=== Débat sur les origines de la syphilis ===
Les origines de la syphilis sont inconnues, et débattues depuis plus d'un siècle<ref>O. Dutour, G. Pálfi, J. Bérato, J.P. Brun (eds.), L'''origine de la syphilis en Europe : avant ou après 1493 ?'', Errance, Paris.</ref>{{,}}<ref>Hackett C.J. (1963). ''On the Origin of the Human Treponematosis''. Bulletin of the World Health Organization, 29: 7-41</ref>. On a longtemps cru qu'elle venait du [[Nouveau Monde]], importée dans l'Ancien lors du premier voyage de [[Christophe Colomb]], mais cette théorie n'est plus aujourd'hui unique. Une légende voulait en effet que les conquistadors l'aient attrapé avec des femmes indigènes étant elles-mêmes contaminées par leurs époux bergers qui allaient garder des [[Lama (genre)|lamas]], ces animaux étant selon cette légende l'[[Réservoir (épidémiologie)|espèce-réservoir]] du germe<ref>{{Article|langue=en|nom1=Parish|prénom1=Lawrence Charles|nom2=Ruocco|prénom2=Vincenzo|titre=The origin of syphilis and the llama myth|périodique=Journal of the European Academy of Dermatology and Venereology|volume=3|numéro=1|mois=01|année=1994|pages=97-97|doi=10.1111/j.1468-3083.1994.tb00080.x}}</ref>. Actuellement des recherches archéologiques et la possibilité d'étude ostéoarchéologique non destructrice des reliques établissent que la syphilis était déjà présente dès l'Antiquité en Europe ; c'est la thèse qu'avance la [[société d'anthropologie de Paris]] en 1998<ref>{{Lien web|url=http://www.persee.fr/doc/bmsap_0037-8984_1998_num_10_3_2525|titre=L'antiquité des tréponématoses dans l'Ancien Monde: évidences historiques, archéologiques et paléopathologiques|auteur=Jean-Pierre Brun, Olivier Dutour, György Pálfi}}, puis en 2000, {{Lien web|url=http://www.biusante.parisdescartes.fr/ishm/vesalius/VESx2000x06x01x055x063.pdf|titre=La syphilis en Europe dans l'Antiquité : le fœtus de Costebelle et les autres nouvelles données ostéoarchéologiques|auteur=Gy. Palfi, 0. Dutour, J. Bérato et J.P. Brun}}) pour Costebelle (découverte des tombes en 1991)</ref>.

==== Arguments pour une origine européenne ====
Au {{s-|XIX}} plusieurs auteurs estiment que la maladie existe depuis l'Antiquité, dont [[Pierre Louis Alphée Cazenave]] qui donne pour appuyer cette idée une longue liste d'indices et leurs sources<ref>	1843, ''Traité des syphilides ou Maladies vénériennes de la peau : précédé de considérations sur la syphilis, son origine, sa nature, etc.'', Ed Labbé (accompagné d'un atlas in-folio contenant douze planches), [https://books.google.fr/books/ucm?id=_W-iT1DxzP8C&hl=fr&source=gbs_navlinks_s disponible] en Livre numérisé par Google)</ref>. En effet, déjà sous l'Antiquité, [[Hippocrate]] semble avoir fait la description de la forme tertiaire de la maladie.

En 1963, Hackett estime que le tréponème pâle provient d'un autre tréponème, le ''Treponema caracteum'' ayant également engendré le ''Treponema pallidum'' sub species ''endemicum'' également nommé [[bejel]].

Pour l'archéologue, trois des quatre tréponématoses connues (le béjel, le pian et la syphilis) produisent une ''syphilis osseuse'' dont les séquelles osseuses sont faciles à identifier, mais ne suffisant pas à distinguer laquelle des 3 formes de la maladie était en cause<ref>Blondiaux J., Welti C, Hanni C, Soufflet L. & Flipo F.M. (1995). ''La syphilis osseuse en France : Pré ou postcolombienne ?'' Revue du Rhumatisme, 62/10 : 709</ref>.

Des recherches archéologiques montrent qu'une ou plusieurs formes de tréponématoses sont anciennes en Europe, par exemple présentes dans la ville grecque de [[Métaponte]] en [[Italie]] au {{VIe siècle av. J.-C.}}<ref>Fomaciari G., Naccarato A.G., Fabbri P.F. & Mallegni F. (1994). ''Un cas de tréponématose diffuse du squelette au Bas Moyen Âge en Italie Méridionale''. In : 0. Dutour, Gy, Palfi, J. Bérato, J.P. Brun (eds) : ''L'origine de la syphilis en Europe : avant ou après 1493 ?'' Paris : Errance. 211-214.</ref> ; la découverte à [[Pompéi]] de dents présentant des cannelures, déformations caractéristiques d'enfants infectés durant la grossesse par leur mère atteinte de la maladie, paraît confirmer cette antériorité. Avant 1493, de nombreux indices européens archéologiques sont cependant incertains (confusion possible avec d'autres maladies, dont la lèpre, les syphilitiques ayant peut-être également pu être confondus avec les [[lépreux]] et regroupés dans les [[léproserie]]s<ref name="LaRecherche">{{Lien archive|url=http://www.larecherche.fr/content/recherche/article?id=15680|titre=L'Europe a-t-elle contaminé l'Amérique ou est-ce l'inverse ?|horodatage archive= 20140525041339|date=1 septembre 1999|auteur=György Pálfi et Olivier Dutour}}</ref>).

La preuve la plus marquante d'une forme de syphilis dans l'Europe médiévale a été trouvée lors des fouilles d'un monastère augustinien datant des {{s2|XIII|XIV|}} dans le port de [[Kingston-upon-Hull]] au nord-est de l'[[Angleterre]], avec 2/3 des squelettes présentant des déformations osseuses typiques du troisième stade de la maladie. Ces stigmates touchaient notamment les squelettes proches de l'autel, ce qui signifie que les riches donateurs du monastère, les membres de la classe privilégiée de Kingston-upon-Hull, comptaient parmi ceux touchés par la maladie. La datation au carbone confirmerait que ces squelettes ont été enterrés pendant la période active du monastère<ref>Ce monastère, comme beaucoup, fut détruit sur ordre d'[[Henri VIII]] en 1539, à la suite de la réforme anglicane)</ref>, ce qui s'accorde difficilement avec la théorie de l'origine américaine<ref>{{Lien archive|url=http://www.hullcc.gov.uk/archaeology/hullmc.htm|titre= The Augustinian Friary in Hull |éditeur= Hull City Council |horodatage archive = 20031206170816}}</ref>. Kingston-upon-Hull était alors, après [[Londres]], le deuxième port le plus important d'Angleterre et une ville portuaire à vocation internationale.<br />En 1993, les archéologues trouvent en France à [[Costebelle]] ([[Hyères]], [[Var (département)|Var]]), en place dans la cavité pelvienne du squelette de sa mère<ref>Borréani M. & Brun J.P. (1990). ''Une exploitation agricole antique à Costebelle (Hyères, Var) Huilerie et nécropole. Revue Archéologique de Narbonnaise'', 23: 117-15 1.</ref>, les restes d'un [[fœtus]] du {{s-|IV}} portant les symptômes (lésions osseuses<ref>Bérato J., Dutour 0. & Palfi Gy. (1994). Lésions pathologiques de «Cristobal», fœtus du Bas-Empire romain (tombe {{n°|1}}, Costebelle, Hyères). In: 0. Dutour, Gy. Palfi, J. Bérato, J.P. Brun (eds). L'origine de la syphilis en Europe : avant ou après 1493? Paris . Errance: 133-138.</ref>) d'une syphilis congénitale<ref>Bérato J., Borréani M., Brun J.P., Dutour 0. & Palfi Gy. (1997): ''Le fœtus antique de Costebelle (Hyères, Var) et ses lésions pathologiques''. In: L. Buchet (éd.) : L'enfant, son corps, son histoire - Actes des {{7e}} Journées Anthropologiques de Valbonne, APDCA, 63-80</ref>{{,}}<ref name=Palfi>Gy. Palfi, 0. Dutour, J. Bérato et J.P. Brun, ''[http://www.biusante.parisdescartes.fr/ishm/vesalius/VESx2000x06x01x055x063.pdf La syphilis en Europe dans l'Antiquité : le fœtus de Costebelle et les autres nouvelles données ostéoarchéologiques]'' ; Vesalius, VI, 1, 55 - 63, 2000</ref>, ce qui a motivé un colloque international, « ''L'origine de la syphilis en Europe - avant ou après 1493 ?'' »<ref>G. Pálfi et al., ''International Journal of Osteoarchaeology'', 2 , 245, 1992</ref>. On en trouve des indices aussi dans les anciennes colonies grecques de [[Métaponte]] et d'[[Héraclée (Lucanie)|Héraclée]] ({{sp-|VI|-|III}}s av. J.-C.)<ref>{{Ouvrage|auteur1=M. Henneberg|auteur2=R. Henneberg|auteur3=O. Dutour et al.|directeur3=O. Dutour et al.|titre=L'origine de la syphilis en Europe|sous-titre=avant ou après 1493 ?|lieu=Paris|éditeur=Editions de l'Errance|année=1994|passage=92|isbn=|titre chapitre=Treponematosis in an ancient Greek colony of Metaponto, Southern Italy, 580-250 BCE}}.</ref> et en France, à [[Lisieux]] (Calvados, Normandie)<ref>J. Blondiaux & A. Aiduc-le-Bagousse (1994). ''Une tréponématose du Bas-Empire Romain en Normandie ?'' In: 0. Dutour, Gy. Palfi, J. Bérato, J.P. Brun (eds). ''L'origine de la syphilis en Europe, avant ou après 1493 ?'' Paris: Errance: 99-100.</ref>, 5 cas paléopathologiques avec indices forts d'infection osseuse à tréponèmes, dans une nécropole du [[Bas-Empire]] (contemporaine de celle de Costebelle)<ref>J. Blondiaux et al., ''Revue de Rhumatisme'', 62/10 , 709, 1995</ref>.

==== Arguments pour une origine américaine ====
Il ne semble pourtant pas y avoir eu de grandes épidémies de syphilis en Europe avant le {{s-|XVI|e}}. Le continent américain, voire africain aurait donc pu fournir à l'Europe un agent pathogène mutant et plus virulent.<br />L'archéologie montre aussi chez les Amérindiens de fréquentes lésions osseuses apparemment syphilitiques depuis les périodes [[précolombien]]nes. Ces squelettes donnent des indices bien plus abondants que dans l'Europe ancienne<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Mirko Drazen|nom1=Grmek|titre=Les maladies à l'aube de la civilisation occidentale : recherches sur la réalité pathologique dans le monde grec préhistorique, archaïque et classique|lieu=Paris|éditeur=[[Payot (éditions)|Payot]]|année=1994|pages totales=532|isbn=2-228-88739-0|isbn2=9782228887397|consulté le=2017-04-02}}</ref>{{,}}<ref>B.J. Baker et G.J. ''Armelagos, Current Anthropology'', 29 , 703, 1988</ref>. L'anthropologue canadien Mark Skinner<ref>Mark Skinner, de l'Université Simon Fraser, de [[Burnaby]]</ref>, ou la paléopathologiste américaine Mary-Lucas Powell<ref>Mary-Lucas Powell, paléopathologiste à l'Université du Kentucky</ref> estiment qu'il y a bien eu des tréponématoses anciennes en Amérique précolombienne mais selon eux, les témoignages de formes congénitales propres à la forme [[Infection sexuellement transmissible|vénérienne]] de la maladie, sont tous postérieurs au {{s-|XVI}}. Antérieurement, le mot « syphilis » serait impropre pour l'Amérique précolombienne. Della Collins Cook<ref>Della Collins Cook de l'université de l'Indiana</ref> les rejoint mais sur la base de l'étude [[dent]]aire des squelettes précolombiens. La syphilis vénérienne serait selon cet auteur apparue en Amérique ''{{Citation|après la conquête, amenée par les Européens et peut-être par les esclaves noirs arrachés à l'Afrique équatoriale}}''. Une hypothèse pourrait être que cette nouvelle forme de syphilis, plus contagieuse, aurait fait son apparition en 1494 à [[Naples]], apportée par des marins espagnols de l'équipage de [[Christophe Colomb]] qui participaient à une campagne militaire de [[Charles VIII (roi de France)|Charles VIII]].

En 2008, une étude redonne un fort crédit à l'hypothèse de l'origine américaine<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Kristin N.|nom1=Harper|prénom2=Paolo S.|nom2=Ocampo|prénom3=Bret M.|nom3=Steiner|prénom4=Robert W.|nom4=George|titre=On the Origin of the Treponematoses: A Phylogenetic Approach|périodique=PLOS Neglected Tropical Diseases|volume=2|numéro=1|date=2008-01-15|issn=1935-2735|pmid=18235852|pmcid=PMC2217670|doi=10.1371/journal.pntd.0000148|lire en ligne=http://journals.plos.org/plosntds/article?id=10.1371/journal.pntd.0000148|consulté le=2017-04-02|pages=e148}}</ref> ; montrant par l'étude génétique de différentes souches de sous-espèces de ''Treponema pallidum'' que le plus proche « parent » de ''Treponema pallidum'' sous-espèce ''pallidum'' (''T. pallidum pallidum'') (agent de la syphilis) semble être la souche américaine de ''Treponema pallidum'' sous-espèce ''pertenue'' (''T. pallidum pertenue'') (agent d'une tréponématose cutanée, le [[Pian (médecine)|pian ou yaws]], tréponème transmissible par simple contact cutané, donc non-vénérien). Les auteurs estiment que ''T. pallidum pertenue'' serait liée à l'espèce humaine depuis son émergence (des tréponèmes simiens sont très proches de cette souche). Il aurait migré avec lui dans le monde avec quelques mutations. Les compagnons de Christophe Colomb auraient rapporté cette souche en Europe et, lors de ce transfert sur un hôte nouveau, pour une raison inconnue, une dernière mutation aurait renforcé son pouvoir pathogène et modifié son mode de transmission. C'est alors que serait apparu ''T. pallidum pallidum'', agent de la syphilis. Le pian peut entraîner des lésions osseuses avec déformations, ce qui ne contredit pas les précédentes constatations.

Une autre hypothèse, n'excluant pas l'origine américaine, a été proposée pour expliquer la grande virulence de l'épidémie de 1493 {{Citation|qui n'a rien de commun, tant dans la sévérité des symptômes que dans l'extrême gravité du pronostic, avec la syphilis actuelle}}<ref name=Palfi/>, et qui pourrait éventuellement être expliquée par la conjonction d'une diffusion du tréponème avec celle d'une [[immunodéficience]] d'origine virale à transmission également vénérienne (une sorte de [[Syndrome d'immunodéficience acquise|SIDA]] ?, qui aurait pu être importé d'Afrique par les esclaves) comme le Professeur Louis André le propose en 1994<ref>André L. (1994). ''Le mal ramené du Nouveau Monde en 1493 était-il le SIDA ? ''In: 0. Dutour, Gy. Palfi, J. Bérato, J.P. Brun (eds):'' L'origine de la syphilis en Europe: avant ou après 1493 ?'' Paris: Errance: 274-277.</ref>.

Les tréponèmes sont des germes fragiles et qui se conservent mal, mais les progrès de la [[paléopathologie]] et de la [[paléomicrobiologie]] pourront peut-être permettre de trouver des restes d'ADN sur des fragments osseux prélevés sur des spécimens paléopathologiques (comme on l'a déjà fait pour des restes d'ADN de ''Mycobacterium tuberculosis'', ''Mycobacterium leprae'' et ''Yersinia pestis'' responsables respectivement de la tuberculose, de la lèpre et de la peste)<ref name=LaRecherche/>.

==== Origine plus ancienne ====
T. pallidum pourrait avoir coévolué avec les ancêtres humains. Des lésions typiques ont été trouvées dans des os humains préhistoriques et des hominidés ancestraux, indiquant une origine paléolithique de la tréponématose<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Fig. 1.1 Probable origins of human-specific infectious diseases. Arrows…|url=https://www.researchgate.net/figure/Probable-origins-of-human-specific-infectious-diseases-Arrows-indicate-suggested_fig1_268979334|site=ResearchGate|consulté le=2020-02-05}}</ref>.

== Maladie professionnelle ==
La condition des [[Verrier (métier)|ouvriers verriers]] est très dure. ''Les [[joue]]s cassées'' conséquence du soufflage du verre, mais aussi la syphilis professionnelle des verriers (transmise par les cannes de soufflage qui passent de bouche en bouche) est déclarée accident du travail par trois jugements successifs et confirmés en appel en 1898 en France<ref>{{article |langue= fr |titre=LES « TRAVAILLEURS DU VERRE» Dans les verreries. Labeur et salaire. Comment Ils vivent et comment ils meurent. Odieux abus du truck system. L'exploitation de l'enfance.|périodique=L'Humanité |jour= 24|mois=janvier |année=1907 |passage= Ce n'est pas tout. À souffler le verre sans relâche, les joues de l'ouvrier se rompent, les tissus se distendent, les nerfs se brisent tous les souffleurs ont « les joues cassées. » Ce n'est rien, mais leur appareil respiratoire « se casse » aussi. L'effort du soufflage toujours très dur, meurtrier quand il faut imprimer sur le verre qui se refroidit et devient rebelle à l'empreinte, les creux profonds ou les saillies d'un moule ornementé épuise rapidement l'ouvrier, exposé de plus à de brusques changements de température au sortir du hall de soufflage le souffleur devient bronchitique. |lire en ligne= https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k251193d.texte.f1.langFR}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Léon Bonneff|auteur2=Maurice Bonneff|titre=La vie tragique des travailleurs|éditeur=Éditions de l'Atelier|année=1984|pages totales=273|isbn=|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=IjkdLpE-L-IC&pg=PA41&dq=joues+cass%C3%A9es+verriers}}.</ref>.

== Cas historiques ==
Symboles utilisés : '''S''' — Cas suspecté ; '''†''' — Mort de syphilis
{{colonnes|taille=30|
* 1488-1523 [[Ulrich von Hutten]] '''†'''<ref>[http://www.medarus.org/Medecins/MedecinsTextes/fracastor.html Girolamo Frascatoro] dans le site [http://www.medarus.org/ Medarus], portraits de médecins.</ref>
* 1494-1547 [[François Ier (roi de France)|François {{Ier}}]]<ref>[[Auguste Corlieu]], ''[https://archive.org/stream/lamortdesroisdef00corluoft#page/n5/mode/2up La mort des rois de France depuis François {{Ier}} jusqu'à la révolution française : études médicales et historiques]'', Paris, G. Baillière, 1873.</ref>, le ''verollez trespretieux'' cher à [[François Rabelais|Rabelais]]
* 1500-1558 [[Charles Quint]]<ref>Louis Irissou: « Les médicaments employés par Charles-Quint » d'après L. Blas: « Medicament os empleados por el emperador Carlos V », ''Monitor de la Farmacia'', 1952. ''[[Revue d'histoire de la pharmacie]]'', {{40e|année}}, n° 134, 1952. p. 403, [http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pharm_0035-2349_1952_num_40_134_8595_t1_0403_0000_1 Texte intégral]</ref>
* 1564-1616 [[William Shakespeare]] '''S'''<ref>{{article| titre = Shakespeare's Chancre |sous-titre= Did the Bard Have Syphilis? | date = 1 février 2005 | pages = 399-404 | numéro = 3 | volume = 40 | journal = Clinical Infectious Diseases | doi = 10.1086/427288 | auteur = John J. Ross | consulté le = 30 septembre 2018 | langue = en }}</ref>
* 1782-1840 [[Niccolò Paganini]]<ref>G. Sperati et D. Felisati, [https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2639882/ Nicolò Paganini (1782-1840)], Acta Otorhinolaryngol Ital. 2005 Apr; 25(2): 125–128.</ref>
* 1792-1817 [[Théroigne de Méricourt]]
* 1797-1828 [[Franz Schubert]]<ref name=Arcat/>
* 1797-1848 [[Gaetano Donizetti]]<ref>{{Article|langue= en|nom1= E. Peschel et R. Peschel|titre= Donizetti and the music of mental derangement: Anna Bolena, Lucia di Lammermoor, and the composer's neurobiological illness. |périodique= The Yale Journal of Biology and Medicine |mois= mai-juin |année= 1992 |volume= 65 |numéro= 3 |pages= 189–200 |url texte= https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2589608/|consulté le=22 août 2015}}.</ref>
* 1810-1856 [[Robert Schumann]]<ref>{{Article|langue=en |titre= Robert Schumann: far from romantic |périodique= The Telegraph |jour= 9|mois= août |année= 2007 |url texte= https://www.telegraph.co.uk/culture/books/non_fictionreviews/3667091/Robert-Schumann-far-from-romantic.html |consulté le=22 août 2015}}.</ref>
* 1821-1867 [[Charles Baudelaire]]<ref>{{Article|prénom1= E. |nom1= Vander Elst |titre= Baudelaire malade à Bruxelles |périodique= Communication présentée à la Société Française d'Histoire de la Médecine |jour= 22 |mois= janvier |année= 1972 |pages= 161-168 |url texte = http://www.biusante.parisdescartes.fr/sfhm/hsm/HSMx1972x006x003/HSMx1972x006x003x0161.pdf |consulté le=22 août 2015}}.</ref>
* 1821-1880 [[Gustave Flaubert]]<ref name=Arcat>[[Arcat]], [http://www.arcat-sante.org/articleJDS/486/Infection_sexuellement_transmissible_Si_la_syphilis_nous_etait_contee Infection sexuellement transmissible Si la syphilis nous était contée], Journal du sida n°179, Septembre 2005</ref>
* 1821-1881 [[Fiodor Dostoïevski]]<ref name=Arcat/>
* 1828-1910 [[Léon Tolstoï]]<ref name=Arcat/>
* 1832-1883 [[Édouard Manet]]<ref name=Arcat/>
* 1840-1897 [[Alphonse Daudet]]<ref>Auteur de la Doulou où il raconte ses affres.</ref>.
* 1844-1896 [[Paul Verlaine]]<ref name=Arcat/>
* 1848-1903 [[Paul Gauguin]]<ref name=Arcat/>
* 1850-1893 [[Guy de Maupassant]]<ref>{{Lien web |titre=Comment la syphilis emporta Maupassant - La Revue du Praticien |url=http://www.larevuedupraticien.fr/histoire-de-la-medecine/comment-la-syphilis-emporta-maupassant |site=larevuedupraticien.fr |consulté le=3 mai 2013}}</ref> '''†'''
* 1853-1890 [[Vincent van Gogh]]<ref name=Arcat/>
* 1854-1900 [[Oscar Wilde]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=[[Richard Ellmann]]|titre=Oscar Wilde|éditeur=Vintage Books|année=1988|passage=92|isbn=978-0-394-75984-5}}</ref>
* 1856-1910 [[Mikhaïl Vroubel]]<ref >{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Jean-Claude Marcadé]] |titre=Le dialogue des arts dans le symbolisme russe |sous-titre=[actes du colloque], Bordeaux, 12-14 mai 2000 |lieu=Lausanne/Paris |éditeur=[[Éditions L'Âge d'Homme]] |année=2008 |pages totales=254 |isbn=978-2-8251-3781-9 |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=EiVWhOhpRq8C&printsec=frontcover}}</ref>
* 1857-1891 [[Théodorus van Gogh (négociant en art)|Theo van Gogh]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Octave Mirbeau]]|titre=Dans le ciel|lieu=Paris|éditeur=Éditions du Boucher|année=2002|passage=148|isbn=|lire en ligne={{Google Livres|page=PA148|2Nd1nLAzMh0C}}}}.</ref> '''†'''
* 1862-1921 [[Georges Feydeau]]<ref>{{Lien web |titre=Biographie de G. Feydeau|url=http://www.jesuismort.com/biographie_celebrite_chercher/biographie-georges_feydeau-2881.php Biographie de G. Feydeau|site=jesuismort.com|consulté le=décembre 2014}}</ref> '''†'''
* 1864-1901 [[Henri de Toulouse-Lautrec]]<ref name=Arcat/>
* 1868-1944 [[Florence Foster Jenkins]]<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Jose David |nom1=Avila |titre=Florence Foster Jenkins and Neurosyphilis in the 1940s (P5.147) |périodique=Neurology |volume=90 |numéro=15 Supplement |date=2018-04-10 |issn=0028-3878 |issn2=1526-632X |lire en ligne=https://n.neurology.org/content/90/15_Supplement/P5.147 |consulté le=2021-06-02 }}</ref>
* 1882-1941 [[James Joyce]]<ref name=Arcat/>
* 1899-1947 [[Al Capone]]
* 1905-1976 [[Howard Hughes]]<ref name=Arcat/> et un certain nombre d'actrices qu'il fréquenta
}}

== Notes et références ==
{{Références}}

== Voir aussi ==
{{Autres projets|commons=Category:Syphilis|commons titre=Syphilis|wiktionary=syphilis}}

=== Bibliographie ===
* [[Thierry de Héry]], ''La Méthode Curatoire de la maladie vénérienne vulgairement appelée grosse Vérole et de la diversité de ses symptômes'', Paris, Arnoul L'Angelier, 1552 ; Paris, Nicolas Pepingué, 1660.{{Commentaire biblio|Il s'agit du premier ouvrage français sur la syphilis.}}
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Jean-Paul Martineaud|titre=L'amour au temps de la vérole|sous-titre=histoire de la syphilis|lieu=Paris|éditeur=Éditions Glyphe|année=2015|année première édition=2010|pages totales=277|isbn=978-2-35815-154-2}}.

=== Articles connexes ===
* [[Arthur Vernes]] : spécialiste
* [[Hermann von Zeissl]] : spécialiste
* [[Ludwik Fleck]] se sert de l'histoire de la découverte de la syphilis dans une étude [[épistémologie|épistémologique]] célèbre (''Genèse et développement d'un fait scientifique'', 1935).
* [[Étude de Tuskegee sur la syphilis]]

=== Liens externes ===
* [https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/avec-sciences/ou-la-syphilis-est-elle-apparue-1288028 « Où la syphilis est-elle apparue ? »], ''Avec science'', France Culture, 7 janvier 2025.
* [https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/la-science-cqfd/syphilis-7540236 « L'amour au temps de la syphilis »], ''La Science, CQFD'', France Culture, 9 avril 2024.
* [https://www.biusante.parisdescartes.fr/sfhd/moulages/ Divers moulages pédagogique anciens (cire)] parmi lesquels des représentations de différentes syphilis. Société française de dermatologie.

==== Bases de données et dictionnaires ====
{{liens}}

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