Voir la source de Uranus (planète)

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{{En-tête label|AdQ|année=2020}}
{{Voir homonymes|Uranus}}
{{Infobox Planète/Uranus}}

'''Uranus''' est la septième [[planète]] du [[Système solaire]] par ordre d'éloignement du [[Soleil]]. Elle orbite autour de celui-ci à une distance d'environ {{unité|19,2|[[Unité astronomique|unités astronomiques]]}} ({{nobr|2,87 milliards}} de kilomètres), avec une [[période de révolution]] de {{unité|84,05|[[Année (astronomie)|années terrestres]]}}. Il s'agit de la quatrième planète la plus massive du [[Système solaire]] et de la troisième plus grande par la taille.

Elle est la première planète découverte à l’[[époque moderne]] avec un [[télescope]] et non connue depuis l'[[Antiquité]]. Bien qu'elle soit visible à l’œil nu, son caractère planétaire n'est alors pas identifié en raison de son très faible éclat et de son déplacement apparent dans le ciel très lent. [[William Herschel]] l'observe pour la première fois le {{date|13|mars|1781|en science}} et la confirmation qu'il s'agit d'une planète et non d'une [[comète]] est faite pendant les mois qui suivent.

Comme [[Jupiter (planète)|Jupiter]] et [[Saturne (planète)|Saturne]], l'[[atmosphère d'Uranus]] est composée principalement d'[[hydrogène]] et d'[[hélium]] avec des traces d'[[hydrocarbure]]s. Cependant, comme [[Neptune (planète)|Neptune]], elle contient une proportion plus élevée de {{Citation|glaces}} au sens [[Astrophysique|physique]], c'est-à-dire de [[Substance volatile|substances volatiles]] telles que l'[[eau]], l'[[ammoniac]] et le [[méthane]], tandis que l'intérieur de la planète est principalement composé de glaces et de roches, d'où leur nom de {{Citation|[[Planète géante de glaces|géantes de glaces]]}}. Par ailleurs, le méthane est le principal responsable de la teinte [[Aigue-marine (couleur)|aigue-marine]] de la planète. Son atmosphère planétaire est la plus froide du Système solaire, avec une température minimale de {{Conversion|49|K|°C|0|disp=|lk=on|abbr=on}} à la [[tropopause]], et présente une structure [[nuage]]use en couches.

À l’instar des autres [[Planète géante|planètes géantes]], Uranus possède un [[Anneaux d'Uranus|système d’anneaux]] et de nombreux [[Satellites naturels d'Uranus|satellites naturels]] : on lui connaît 13 anneaux étroits et 27 lunes. Cas unique dans le Système solaire, son [[axe de rotation]] est pratiquement dans son plan de révolution autour du Soleil {{Incise|donnant l'impression qu'elle « roule » sur son orbite, du moins à un certain moment de sa révolution}} et ses pôles Nord et Sud se trouvent donc là où la plupart des autres planètes ont leur [[Équateur terrestre|équateur]]. La planète est pourvue d'une [[magnétosphère]] en forme de [[tire-bouchon]] du fait de cette [[inclinaison de l'axe]].

La distance de la planète à la Terre lui donnant une très faible [[taille apparente]], son étude est difficile avec des [[télescope]]s situés sur la [[Terre]]. Uranus est visitée une unique fois lors de la mission ''[[Voyager 2]]'', qui en réalise un [[survol]] le {{Date|24 janvier 1986}}. Les images de la [[sonde spatiale]] montrent alors une planète presque sans relief à la [[Spectre visible|lumière visible]], sans les bandes de nuages ou les tempêtes associées aux autres planètes géantes. L'avènement du [[télescope spatial]] [[Hubble (télescope spatial)|''Hubble'']] et des grands télescopes au sol à [[optique adaptative]] permet ensuite des observations détaillées supplémentaires révélant un changement [[saison|saisonnier]], une activité météorologique accrue et des [[vent]]s de l'ordre de {{Unité|250|m/s}} alors qu'Uranus s'approchait de son [[équinoxe]] en 2007.

Son nom vient d'[[Ouranos]], [[Mythologie grecque|divinité grecque]] du [[ciel]] ([[Uranus (mythologie)|Uranus]] dans la [[mythologie romaine]]), père de [[Cronos]] ([[Saturne (mythologie)|Saturne]]) et grand-père de [[Zeus]] ([[Jupiter (mythologie)|Jupiter]]).

== Histoire ==
=== Premières observations ===
[[Fichier:Atlas_Coelestis-14.jpg|alt=Dessin d'une constellation d'étoiles avec la représentation d'un taureau en filigrane.|gauche|vignette|La [[Taureau (constellation)|constellation du Taureau]] dans l’''[[Atlas Coelestis]]'' de [[John Flamsteed]].]]
Contrairement aux autres planètes ayant des orbites plus proches du Soleil {{Incise|[[Mercure (planète)|Mercure]], [[Vénus (planète)|Vénus]], [[Mars (planète)|Mars]], [[Jupiter (planète)|Jupiter]] et [[Saturne (planète)|Saturne]]}} Uranus n'est pas découverte dès l'[[Antiquité]]. Du fait de son éloignement du Soleil, elle est observée à de nombreuses occasions mais est considérée comme une simple étoile jusqu'au {{s|XVIII}} en raison de son très faible éclat {{Incise|sa [[magnitude apparente]] étant à la limite de la visibilité à l'[[œil nu]]}} et de son déplacement apparent très lent dans le ciel terrestre<ref name=":47">{{Lien web|langue=en |titre=MIRA's Field Trips to the Stars Internet Education Program |url=http://www.mira.org/fts0/planets/101/text/txt001x.htm |série=Monterey Institute for Research in Astronomy |site=mira.org|consulté le=27 août 2007 |archive-url=https://www.webcitation.org/60qT4OSTF?url=http://www.mira.org/fts0/planets/101/text/txt001x.htm |archive-date=11 8 2011}}.</ref>.

La première observation connue pourrait être celle d'[[Hipparque (astronome)|Hipparque]] qui, en {{An av. J.-C.|128}}, aurait pu l'enregistrer comme une [[étoile fixe]] dans son [[catalogue d'étoiles]]. En effet, un [[astérisme]] cité dans l’''[[Almageste]]'' de [[Claude Ptolémée]], reprenant les travaux d'Hipparque, ne peut être résolu que par la présence d'Uranus à cette époque<ref name=":0">{{article|langue=en |prénom=René |nom=Bourtembourg |titre=Was Uranus observed by Hipparchus? |périodique=Journal for the History of Astronomy |volume=44 |numéro=4 |date=novembre 2013 |doi=10.1177/002182861304400401 |résumé=http://connection.ebscohost.com/c/articles/91830686/was-uranus-observed-by-hipparchus |consulté le=6 avril 2015|passage=377-387 |issn=0021-8286}}.</ref>. Par ailleurs, Uranus en {{Date|avril 128}} {{av JC}} était dans des conditions d'observation très favorables : proche de son [[périhélie]] avec une [[Magnitude apparente|magnitude]] de 5,4 et à 33° du [[Zénith (astronomie)|zénith]]<ref name=":0" />{{,}}<ref>{{article|prénom=René |nom=Bourtembourg |titre=Hipparque a-t-il observé la planète Uranus ? |périodique=[[L'Astronomie]] |numéro=64 |date=septembre 2013 |résumé=http://www.saf-lastronomie.com/revue/numeros/201364/index.html|passage=38-43}}.</ref>.

La plus ancienne mention prouvée date de [[1690 en science|1690]] lorsque [[John Flamsteed]] l’observe au moins six fois et la catalogue en tant qu'étoile sous le nom de {{nobr|[[34 Tauri]]}}{{Sfn|Alioui|5=2012|p=4}}{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en |titre=John Flamsteed: Astro Genius |url=http://www.bbc.co.uk/derby/content/articles/2008/08/27/john_flamsteed_profile_2008_feature.shtml |site={{langue|en|BBC on line}} |en ligne le=27 août 2008 |consulté le=6 avril 2015}}.</ref>. L’astronome français [[Pierre Charles Le Monnier]] observe Uranus au moins douze fois entre [[1750 en science|1750]] et [[1769 en science|1769]]{{Sfn|Alioui|5=2012|p=4}}, dont quatre nuits consécutives<ref>{{Lien web|langue=en |prénom1=Duane |nom1=Dunkerson |titre=Astronomy Briefly - Uranus:About Saying, Finding, and Describing It |url=http://www.thespaceguy.com/Uranus.htm |site=thespaceguy.com |consulté le=17 avril 2007}}.</ref>. [[John Bevis]] a peut-être également observé Uranus en [[1738]], des indices concordant avec une observation mais sans preuve définitive<ref>{{article|langue=en |prénom1=Kevin J |nom1=Kilburn |titre=Tycho's Star and the supernovae of Uranographia Britannica |périodique=Astronomy & Geophysics |volume=2 |numéro=2 |mois=avril |année=2001 |doi=10.1046/j.1468-4004.2001.42216.x |url=http://astrogeo.oxfordjournals.org/content/42/2/2.16.full.pdf+html |consulté le=24 avril 2015 |format=pdf |passage=2.16-2.17}}.</ref>.

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=== Découverte de la planète ===
[[Fichier:William_Herschel01.jpg|alt=Portait peint d'un homme de regardant légèrement vers le haut sur sa gauche.|vignette|[[William Herschel]], [[huile sur toile]] de [[Lemuel Francis Abbott]] (1785).|gauche]]
[[William Herschel]] est un [[musicien]] [[Grande-Bretagne (royaume)|anglais]] pratiquant l'[[astronomie]] en amateur{{Sfn|Alioui|5=2012|p=4}}. N'ayant pas les moyens financiers d'acheter un [[télescope]], il polit lui-même un [[Miroir (optique)|miroir]] pour construire le sien{{Sfn|Alioui|5=2012|p=4}}. Il découvre la planète le {{date|13|mars|1781|en science}} lors d’une recherche systématique d’étoiles à l’aide de son télescope depuis le jardin de sa maison du 19 {{langue|en|New King Street}} à [[Bath]] dans le [[Somerset]] en [[Angleterre]] (désormais le [[musée d'astronomie Herschel]])<ref name=":1">{{Lien web|langue=en-US |titre=Today in science: Uranus discovered by accident {{!}} EarthSky.org |url=https://earthsky.org/space/this-date-in-science-uranus-discovered-completely-by-accident |site=earthsky.org |consulté le=2020-09-13}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en-US |titre=History |url=https://herschelmuseum.org.uk/history/ |site=herschelmuseum.org.uk |consulté le=2020-09-13}}.</ref>.

Plus précisément, Herschel avait entrepris un catalogage d'étoiles selon leur [[Magnitude apparente|magnitude]]{{Sfn|Alioui|5=2012|p=5}}{{,}}{{Sfn|Miner|5=1998|p=8}}. À la frontière des constellations des [[Gémeaux]] et du [[Taureau (constellation)|Taureau]], Herschel remarque au milieu des [[Étoile fixe|étoiles fixes]] une petite tache : il change alors successivement d’[[oculaire]], augmentant progressivement le grossissement. Cela fait augmenter la taille de l’objet à chaque fois tandis que les étoiles autour, très éloignées, ne varient pas en taille et restent de simples points brillants{{Sfn|Miner|5=1998|p=8}}. Ainsi, il ne peut pas s'agir d'une étoile et il écrit donc dans son journal le {{Date|13 mars}} : {{Citation|Dans le quartile près de ζ Tauri, […] se trouve un objet curieux, soit une nébuleuse ou peut-être une comète}}<ref group="N">{{Citation étrangère|lang=en|Tuesday, March 13. In the quartile near ζ Tauri (…) is a curious either Nebulous Star or perhaps a Comet}} - Journal de W. Herschel (MSS Herschel W.2/1.2, 23)</ref>{{,}}{{Sfn|Alioui|5=2012|p=5}}. Il note la position de l’astre puis, quelques jours après, reprend son observation : {{Citation|J'ai observé la comète ou la nébuleuse et trouvé qu'il s'agissait d'une comète, car elle avait changé de place}}<ref group="N">{{Citation étrangère|lang=en|Saturday, March 17. I looked for the Comet or Nebulous Star and found that it is a Comet, for it has changed its place}} - Journal de W. Herschel (MSS Herschel W.2/1.2, 24)</ref>{{,}}{{Sfn|Alioui|5=2012|p=6}}.

Il décide alors de prévenir la communauté scientifique de sa découverte et envoie un courrier avec les détails de l'observation de la comète au directeur de l’[[Observatoire Radcliffe|observatoire d’Oxford]], [[Thomas Hornsby]]{{Sfn|Alioui|5=2012|p=6}}. Il informe également l’''[[Astronomer Royal]]'' [[Nevil Maskelyne]] de l’[[Observatoire royal de Greenwich]]{{Sfn|Alioui|5=2012|p=6}}. Il reçoit une réponse déconcertée de sa part le {{Date|23 avril 1781}} : {{Citation|Je ne sais pas comment l'appeler. Il est aussi probable que ce soit une planète régulière se déplaçant sur une orbite presque circulaire par rapport au Soleil qu'une comète se déplaçant dans une ellipse très excentrique. Je n'ai pas encore vu de chevelure ni de queue}}<ref group="N">{{Citation étrangère|lang=en|I don't know what to call it. It is as likely to be a regular planet moving in an orbit nearly circular to the sun as a Comet moving in a very eccentric ellipsis. I have not yet seen any coma or tail to it}} - Nevil Maskelyne (RAS MSS Herschel W1/13.M, 14)</ref>{{,}}{{Sfn|Miner|5=1998|p=8}}{{,}}<ref name="schaffer">{{article|langue=en |prénom1=Simon |nom1=Schaffer |lien auteur1=Simon Schaffer |titre=Uranus and the Establishment of Herschel's Astronomy |périodique=Journal for the History of Astronomy |volume=12 |année=1981 |bibcode=1981JHA....12...11S}}.</ref>. Celui-ci ne pouvant trancher, il diffuse la nouvelle à d'autres scientifiques et conseille à Herschel d’écrire à la ''{{langue|en|[[Royal Society]]}}''<ref>{{article|langue=en |auteur=L Guzzardi |titre=Boscovich, the discovery of Uranus and his inclination to theoretical astronomy |périodique={{langue|it|Memorie della Societa Astronomica Italiana Supplement}} |volume=23 |année=2003 |bibcode=2013MSAIS..23...26G |passage=26}}.</ref>. Le {{Date|26 avril 1781}}, lorsque William Herschel présente sa découverte à la ''Royal Society'', il continue d'affirmer qu'il a trouvé une comète, mais la compare aussi implicitement à une planète<ref name="Herschell 1781">{{article|langue=en |prénom1=William |nom1=Herschel |lien auteur1=William Herschel |titre=Account of a Comet, By Mr. Herschel, F. R. S.; Communicated by Dr. Watson, Jun. of Bath, F. R. S. |périodique=Philosophical Transactions of the Royal Society of London |lien périodique=Philosophical Transactions of the Royal Society |volume=71 |lieu=Londres |éditeur=Royal Society |année=1781 |doi=10.1098/rstl.1781.0056 |passage=492–501}}.</ref>.

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=== Confirmation de son existence ===
[[Fichier:HerschelTelescope.jpg|vignette|Réplique du télescope de sept pieds utilisé par Herschel pour découvrir Uranus (exposée au [[Musée d'astronomie Herschel]], [[Bath]]).|alt=Télescope en bois posé sur un support.]]Bien que Herschel continue par précaution à appeler ce nouvel objet une comète, d'autres astronomes commencent déjà à soupçonner sa véritable nature. L'astronome finno-suédois [[Anders Lexell]], travaillant en [[Russie]], est le premier à calculer l'orbite du nouvel objet en appliquant le modèle d’une planète<ref>{{article|auteur=A. J. Lexell|date=janvier 1783|titre=Recherches sur la nouvelle planete, decouverte par M. Herschel & nominee Georgium Sidus|périodique=Acta Academiae Scientiarum Imperialis Petropolitanae|volume=1|passage=303–329}}.</ref>{{,}}<ref name="schaffer" />. Son orbite presque circulaire correspondant au modèle appliqué l'amène à conclure qu'il s'agit d'une planète plutôt que d'une comète car il estime sa distance à dix-huit fois la distance Terre-Soleil et qu'aucune comète ayant un [[périhélie]] supérieur à quatre fois la distance Terre-Soleil n’a alors jamais été observée<ref name="schaffer" />. L'astronome berlinois [[Johann Elert Bode]] décrit la découverte d'Herschel comme {{Citation|une étoile en mouvement qui peut être considérée comme un objet semblable à une planète, inconnue jusqu'à présent, circulant au-delà de l'orbite de [[Saturne (planète)|Saturne]]}}<ref>{{Ouvrage|langue=de|auteur=Johann Elert Bode|titre=Berliner Astronomisches Jahrbuch|année=1781|passage=210}}.</ref>{{,}}<ref group="N">{{Citation étrangère|lang=en|a moving star that can be deemed a hitherto unknown planet-like object circulating beyond the orbit of Saturn}} - rapporté par Ellis D. Miner (1998).</ref>. Bode conclut également que son orbite quasi circulaire ressemble plus à celle d'une planète que d'une comète<ref>{{Harvsp|Miner|1998|p=11}}.</ref>. L'astronome [[France|français]] [[Charles Messier]] remarque aussi qu’avec son aspect de disque, elle ressemble plus à [[Jupiter (planète)|Jupiter]] qu’aux dix-huit autres comètes qu’il avait observées auparavant<ref name="schaffer" />.

L’objet est ainsi rapidement unanimement accepté en tant que planète. En [[1783 en science|1783]], Herschel lui-même le reconnaît auprès du président de la ''{{langue|en|[[Royal Society]]}}'', [[Joseph Banks]] : {{Citation|D'après l'observation des astronomes les plus éminents d'Europe, il semble que la nouvelle étoile, que j'ai eu l'honneur de leur signaler en mars 1781, est une planète primaire de notre Système solaire}}<ref group="N">{{Citation étrangère|lang=en|By the observation of the most eminent Astronomers in Europe it appears that the new star, which I had the honour of pointing out to them in March 1781, is a Primary Planet of our Solar System}} - W. Herschel</ref>{{,}}<ref name="Dreyer1912">{{Ouvrage|langue=en|prénom1=J. L. E.|nom1=Dreyer|lien auteur1=John Louis Emil Dreyer|titre=The Scientific Papers of Sir William Herschel|volume=1|éditeur=Royal Society and Royal Astronomical Society|année=1912|passage=100}}.</ref>. Le [[Liste des monarques d'Angleterre|roi d'Angleterre]] [[George III]] récompense Herschel de sa découverte en lui attribuant une rente annuelle de {{unité|200|£}} ({{Inflation|UK|200|1783|fmt=eq|r=-3|cursign=£}}{{Inflation-info|UK}}), à condition qu’il s’installe à [[Windsor (Royaume-Uni)|Windsor]] afin que la [[Famille royale britannique|famille royale]] puisse regarder à travers ses télescopes<ref>{{Harvsp|Miner|1998|p=12}}.</ref>. Cette pension permet à Herschel d'arrêter son travail de [[musicien]] et de se consacrer pleinement à sa passion pour l'[[astronomie]]<ref name=":1" />{{,}}{{Sfn|Alioui|5=2012|p=4}}. Il a ensuite un fils, [[John Herschel]] (lui aussi astronome), devient directeur de la ''[[Royal Astronomical Society]]'' en 1820 puis meurt en 1822 à près de 84 ans {{Incise|ce qui correspond à la période de révolution d'Uranus, coïncidence notée par Ellis D. Miner|.}}{{Sfn|Alioui|5=2012|p=4-5}}.

En conséquence, cette découverte permet d'élargir les limites connues du [[Système solaire]] pour la première fois de l'Histoire {{Incise|là où [[Saturne (planète)|Saturne]] marquait auparavant la limite}} et fait d'Uranus la première planète classée comme telle à l'aide d'un [[télescope]]<ref name=":2">{{Lien web|langue=en |auteur=Nola Taylor Redd|date=28 2 2018 |titre=Who Discovered Uranus (and How Do You Pronounce It)? |url=https://www.space.com/18704-who-discovered-uranus.html |site=Space.com |consulté le=2020-09-13}}.</ref>.

=== Appellation ===
[[Fichier:Fotothek_df_tg_0000641_Astronomie_^_Forschung.jpg|alt=Dessin d'un homme peu vêtu et semi-allongé.|gauche|vignette|Uranus, dieu romain du ciel.]]
Le nom d'Uranus fait référence à la [[Mythologie grecque|divinité grecque]] du [[ciel]] [[Ouranos]] ({{Lang-grc|[[wikt:οὐρανός#Ancient Greek|Οὐρανός]]}}, [[Uranus (mythologie)|Uranus]] en [[mythologie romaine]]), le père de [[Cronos]] ([[Saturne (mythologie)|Saturne]]) et grand-père de [[Zeus]] ([[Jupiter (mythologie)|Jupiter]])<ref>{{Lien web|titre=Mythologie grecque: Ouranos |url=https://mythologica.fr/grec/ouranos.htm |site=mythologica.fr |consulté le=2020-09-18}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre=Gaïa et Ouranos (Uranus en romain) - Mythologie Grecque |url=https://www.lamythologie.fr/mythologie-grecque/divinites/gaia-ouranos/ |site=lamythologie.fr |consulté le=2020-09-18}}.</ref>. La [[forme adjectivale]] d'Uranus est {{Citation|uranien}} mais l'adjectif {{Citation|ouranien}} est aussi parfois utilisé comme dans [[astéroïde ouranocroiseur]]<ref>{{Lien web|titre=URANIEN : Définition de URANIEN |url=https://www.cnrtl.fr/definition/uranien |site=cnrtl.fr |consulté le=2020-09-18}}.</ref>.

Le consensus sur son nom n'est atteint que près de 70 ans après la découverte de la planète<ref name=":52" />. Au cours des discussions originales qui suivent la découverte, [[Nevil Maskelyne]] propose à Herschel de nommer la planète, ce droit lui revenant en tant que découvreur{{Sfn|Alioui|5=2012|p=6}}{{,}}<ref name="schaffer" />. En réponse à la demande de Maskelyne, Herschel décide de nommer l'objet ''{{Langue|la|Georgium Sidus}}'' ({{Citation|l'étoile de George}} ou la {{Citation|planète géorgienne}}), en l'honneur de son nouveau mécène, le roi George III{{Sfn|Alioui|5=2012|p=6}}{{,}}<ref name=":2" />. Il explique cette décision dans une lettre à [[Joseph Banks]] en déclarant que dans l'[[Antiquité]], les planètes étaient nommées d'après les noms des divinités principales et que dans l'ère actuelle, il ne serait guère admissible selon lui d'avoir recours à la même méthode pour nommer ce nouveau corps céleste<ref name="Dreyer1912" />. Aussi, l'important pour le désigner est de savoir quand il a été découvert : {{Citation|le nom de ''Georgium Sidus'' se présente à moi comme une appellation permettant de fournir l'information du pays et de l'époque où et quand la découverte a été faite}}<ref group="N">{{Citation étrangère|lang=en|the name of Georgium Sidus presents itself to me, as an appellation which will conveniently convey the information of the time and country where and when it was brought to view}} - Dreyer, J. L. E. (ed.) (1912) The Scientific Papers of Sir William Herschel, Royal Society and Royal Astronomical Society, 1, 100</ref>{{,}}{{Sfn|Alioui|5=2012|p=6}}{{,}}<ref name="Dreyer1912" />.

Cependant, le nom proposé par Herschel n'est pas populaire en dehors de la [[Grande-Bretagne]] et des alternatives sont rapidement proposées<ref name=":2" />. L'astronome français [[Joseph Jérôme Lefrançois de Lalande|Jérôme Lalande]] suggère par exemple que la planète soit nommée ''Herschel'' en l'honneur de son découvreur<ref name=":9" />. L'astronome suédois [[Erik Prosperin]] propose le nom de ''Neptune'', ce qui est alors soutenu par d'autres astronomes car cela permettrait également de commémorer les victoires de la flotte de la [[Royal Navy]] au cours de la [[Guerre d'indépendance des États-Unis|guerre d'indépendance États-Unis]] ; des propositions similaires telles que ''Neptune George III'' ou ''Neptune Great-Britain'' sont également avancées<ref>{{Ouvrage|prénom1=A. J.|nom1=Lexell|lien auteur1=Anders Lexell|titre=Recherches sur la nouvelle planete, découverte par {{M.|Herschel}} & {{langue|la|nomée Georgium Sidus. Acta Academia Scientarum Imperialis Petropolitanæ}}|année=1783|passage=303-329}}.</ref>.

Dès 1781, [[Johann Elert Bode|Johann Bode]] propose ''Uranus'', la version latinisée du [[Mythologie grecque|dieu grec]] du ciel, [[Ouranos]]{{Sfn|Alioui|5=2012|p=6}}{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en |prénom1=Brian |nom1=Daugherty |titre=Berlin - History of Astronomy in Berlin |url=http://bdaugherty.tripod.com/astronomy/bode.html |consulté le=14 avril 2015}}.</ref>{{,}}<ref name=":50" />. Bode fait valoir que le nom devrait suivre la mythologie afin de ne pas se démarquer de ceux des autres planètes, et qu'Uranus est un nom approprié en tant que père de la première génération des [[Titan (mythologie)|Titans]]<ref name=":2" />. Il note aussi l'élégance du nom en ce que, tout comme [[Saturne (mythologie)|Saturne]] était le père de [[Jupiter (mythologie)|Jupiter]], la nouvelle planète devrait être nommée d'après le père de Saturne{{Sfn|Alioui|5=2012|p=6}}. En 1789, [[Martin Heinrich Klaproth|Martin Klaproth]], compatriote et plus tard collègue de Bode à l'[[Académie royale des sciences de Suède]], nomme l'[[élément chimique]] qu'il vient de découvrir [[uranium]] pour appuyer ce choix de nom<ref name=":2" />{{,}}<ref name=":49">{{Lien web|langue=en |nom=Finch|prénom=James |titre=The Straight Scoop on Uranium |url=http://www.allchemicals.info/articles/Uranium.php |site=allchemicals.info|éditeur=allchemicals.info: The online chemical resource |date=2006 |consulté le=30 mars 2009 |archive-url=https://web.archive.org/web/20081221011537/http://www.allchemicals.info/articles/Uranium.php |archive-date=21 12 2008}}.</ref>. Finalement, la suggestion de Bode devient la plus largement utilisée et est reconnue universelle en 1850 lorsque le ''[[HM Nautical Almanac Office]]'', dernier à toujours utiliser ''Georgium Sidus'', délaisse le nom proposé par Herschel pour ''Uranus''<ref name=":52">{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Mark|nom1=Littmann|titre=Planets beyond|sous-titre=discovering the outer solar system|éditeur=Mineola, N.Y. : Dover Publications|année=2004|pages totales=319|passage=10-11|isbn=978-0-486-43602-9|lire en ligne=http://archive.org/details/planetsbeyonddis00mlit|consulté le=2020-09-18}}.</ref>.

Uranus possède une variété de traductions dans d'autres langues<ref name=":53" />. Par exemple, en [[Langues chinoises|chinois]], [[japonais]], [[coréen]] et [[vietnamien]], son nom est littéralement traduit par {{Citation|étoile du roi du ciel}} ({{Langue|zh|天王星}} )<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Jan Jakob Maria|nom1=De Groot|titre=Religion in China : universism. a key to the study of Taoism and Confucianism|volume=10|éditeur=[[G. P. Putnam's Sons]]|année=1912|passage=300|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=ZAaP7dyjCrAC&pg=PA300|consulté le=8 janvier 2010}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Thomas|nom1=Crump|titre=The Japanese numbers game : the use and understanding of numbers in modern Japan|éditeur=[[Routledge (maison d'édition)|Routledge]]|année=1992|pages totales=[https://archive.org/details/japanesenumbersg00crum/page/n53 39]–40|isbn=978-0-415-05609-0|lire en ligne=https://archive.org/details/japanesenumbersg00crum}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Homer Bezaleel|nom1=Hulbert|titre=The passing of Korea|éditeur=Doubleday, Page & company|année=1909|passage=426|lire en ligne=https://archive.org/details/passingkorea01hulbgoog|consulté le=8 janvier 2010}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|langue=en |titre=Asian Astronomy 101 |périodique=Hamilton Amateur Astronomers |volume=4 |numéro=11 |date=1997 |lire en ligne=http://amateurastronomy.org/EH/Oct97.txt |archiveurl=https://web.archive.org/web/20030514154035/http://amateurastronomy.org/EH/Oct97.txt |archivedate=14 5 2003 |consulté le=5 août 2007 }}.</ref>. En [[hawaïen]], son nom est {{Langue|haw|Hele{{okina}}ekala}}, un emprunt pour le découvreur Herschel<ref>{{Lien web|langue=en |titre=Hawaiian Dictionary, Mary Kawena Pukui, Samuel H. Elbert |url=http://ulukau.org/elib/cgi-bin/library?e=d-0ped-000Sec--11haw-50-20-frameset-search-uranus-1-011escapewin&a=d&cl=&d=D0.3.3.22&toc=0&p=frameset&p2=search&l=en |site=ulukau.org|consulté le=18 12 2018}}.</ref>{{,}}<ref name=":53">{{Lien web|langue=en |titre=Planetary Linguistics |url=http://nineplanets.org/days.html|site=nineplanets.org|consulté le=22 10 2020}}.</ref>.

=== Après la découverte ===
==== Astronomie ====
[[Fichier:The_Solar_System_-_Lowell_-_Fig._02.jpg|alt=Cercles concentriques figurant les orbites des planètes du Système solaire, la période de révolution est indiquée à l'intérieur de chaque cercle.|vignette|Dessin du [[Système solaire]] par [[Percival Lowell]] en 1903.]]
Au {{s|XIX}} et {{s|XX}}, il est très difficile d'observer correctement la surface d'Uranus à cause de sa distance avec la Terre{{Sfn|Alioui|5=2012|p=9}}. En 1937, les scientifiques fixent par [[spectroscopie]] et [[Photométrie (astronomie)|photométrie]] à {{nombre|10|heures}} la rotation de la planète, qui était alors déjà vue comme [[Mouvement prograde ou rétrograde|rétrograde]]<ref>{{Ouvrage|prénom1=Pierre|nom1=Humbert|lien auteur1=Pierre Humbert (mathématicien)|titre=De Mercure à Pluton, planètes et satellites|lieu=Paris|année=1937|passage=145-147}}.</ref>.

En [[1948]], [[Gerard Kuiper]] découvre [[Miranda (lune)|Miranda]], le plus petit et le dernier des cinq grands satellites sphériques {{Incise|dits majeurs}} d'Uranus, à l'[[observatoire McDonald]]<ref>{{article|langue=en |prénom1=Gerard P. |nom1=Kuiper |titre=The Fifth Satellite of Uranus |journal=Publications of the Astronomical Society of the Pacific |volume=61 |numéro=360 |année=1949 |doi=10.1086/126146 |url=http://adsabs.harvard.edu/abs/1949PASP...61..129K |passage=129}}.</ref>{{,}}<ref name="NYTimes1948b">{{article|langue=en |prénom1=Waldemar |nom1=Kaempffert |lien auteur1=Waldemar Kaempffert |titre=Science in Review: Research Work in Astronomy and Cancer Lead Year's List of Scientific Developments |périodique=The New York Times |éditeur=Late City Edition |année=1948 |date=26 décembre 1948 |issn=0362-4331 |url=http://select.nytimes.com/gst/abstract.html?res=F00F1EFE3F5E167B93C4AB1789D95F4C8485F9 |passage=87}}.</ref>.

Le {{Date|10|mars|1977}}, les [[Anneaux d'Uranus|anneaux d’Uranus]] sont découverts, par hasard, par les astronomes [[James Elliot|James L. Elliot]], Edward W. Dunham et [[Jessica Mink|Douglas J. Mink]], embarqués à bord de l'[[Kuiper Airborne Observatory|observatoire aéroporté Kuiper]]<ref name="NYTimes1948b" />. Les astronomes souhaitent utiliser l’[[occultation]] de l’étoile {{nobr|[[SAO 158687]]}} par Uranus pour étudier l’atmosphère de la planète<ref name="Elliot1977">{{Lien web|langue=en |prénom1=J.L. |nom1=Elliot |lien auteur1=James Elliot |prénom2=E. |nom2=Dunham |prénom3=D. |nom3=Mink |titre=The Occultation of SAO – 158687 by the Uranian Satellite Belt |url=http://adsabs.harvard.edu/abs/1977IAUC.3048....1E |éditeur=[[Union astronomique internationale|{{langue|en|International Astronomical Union}}]], {{langue|en|Circular {{nobr|No. 3051}}, {{vol.|83}}}} |année=1977 |consulté le=8 juin 2010 |lien auteur3=Jessica Mink}}.</ref>. Or l’analyse de leurs observations met en évidence que l'étoile a été brièvement masquée à cinq reprises, avant et après l’occultation par Uranus ; les trois astronomes concluent à la présence d’un système d’[[Anneau planétaire|anneaux planétaires]] étroits<ref name="Elliot1977" />{{,}}<ref>{{article|langue=en |prénom1=J.L. |nom1=Elliot |lien auteur1=James Elliot |prénom2=E. |nom2=Dunham |prénom3=D. |nom3=Mink |lien auteur3=Jessica Mink |titre=The rings of Uranus |périodique=Nature |lien périodique=Nature (revue) |volume=267 |jour=26 |mois=mai |année=1977 |doi=10.1038/267328a0 |résumé=http://www.nature.com/nature/journal/v267/n5609/abs/267328a0.html |consulté le=8 juin 2010 |passage=328-330}}.</ref>. Dans leurs articles, ils désignent les cinq occultations observées par les cinq premières lettres de l'[[alphabet grec]] : α, β, γ, δ et ε<ref name="Elliot1977" /> ; ces désignations sont ensuite réutilisées pour nommer les anneaux<ref name=":54" />. Peu de temps après, Elliot, Dunham et Mink découvrent quatre autres anneaux : l'un d'eux est situé entre les anneaux β et γ et les trois autres à l’intérieur de l’anneau α<ref>{{article|langue=en |prénom1=P. D. |nom1=Nicholson |lien auteur1=Philip D. Nicholson |prénom2=S.E. |nom2=Persson |prénom3=K. |nom3=Matthews |prénom4=P. |nom4=Goldreich |lien auteur4=Peter Goldreich |titre=The Rings of Uranus: Results from 10 April 1978 Occultations |périodique=Astron. J. |lien périodique=The Astronomical Journal |volume=83 |mois=octobre |année=1978 |doi=10.1086/112318 |url texte=http://adsabs.harvard.edu/abs/1978AJ.....83.1240N |consulté le=8 juin 2010 |passage=1 240-1 248 |lien auteur5=Gerald Neugebauer |prénom5=G. |nom5=Neugebauer}}.</ref>. Le premier est nommé η et les autres 4, 5 et 6, selon le système de numérotation des occultations adopté lors de la rédaction d'un autre article<ref name="Millis1978">{{article|langue=en |prénom1=R.L. |nom1=Millis |prénom2=L.H. |nom2=Wasserman |titre=The Occultation of BD –15 3969 by the Rings of Uranus |périodique=Astron. J. |lien périodique=The Astronomical Journal |volume=83 |année=1978 |doi=10.1086/112281 |url texte=http://adsabs.harvard.edu/abs/1978AJ.....83..993M |consulté le=8 juin 2010 |passage=993-998}}.</ref>. Le système d’anneaux d’Uranus est le second découvert dans le [[Système solaire]], après celui de [[Anneaux de Saturne|Saturne]] connu depuis le {{S|XVII}}<ref name="Esposito2002">{{article|langue=en |prénom1=Larry W. |nom1=Esposito |lien auteur1=Larry W. Esposito |titre=Planetary rings |périodique=[[Reports on Progress in Physics]]|volume=65 |date=2002 |issn=0034-4885 |doi=10.1088/0034-4885/65/12/201 |lire en ligne=https://iopscience.iop.org/article/10.1088/0034-4885/65/12/201|consulté le=15 juin 2010 |passage=1 741-1 783}}.</ref>.

==== Astrologie ====
Le monde [[astrologie|astrologique]] a eu besoin d'un certain temps pour intégrer Uranus dans son symbolisme (et encore, selon l'[[astrologie traditionnelle]], seuls les sept premiers astres visibles à l'œil nu sont importants<ref>Denis Labouré & Marc Neu, ''Votre Astrologie'', Éditions Micro-Application; 2006, {{ISBN|978-2742-96952-4}}.</ref>). Ainsi la formulation prototypique des significations astrologiques de l'astre date de 33 ans après sa découverte : dans ''The Urania'' en 1814, par J. Corfield<ref>Ellic Howe, ''Le Monde étrange des astrologues : Urania's children'', Éd. Robert Laffont, 1968 p. 34.</ref>. Effectivement, comme le rappelle le spécialiste de l'histoire de l'astrologie [[Jacques Halbronn]]<ref>Il a rédigé l'article ''Astrologie'' de l'''Encyclopædia Universalis''.</ref>, cette découverte inattendue a fait voler en éclats les [[dignités planétaires]] héritées de [[Claude Ptolémée]]<ref name="Clefs">{{harvsp|Halbronn|1976|id=Clefs|p=26}}.</ref>. Le système des [[maîtrise (astrologie)|maîtrises des planètes sur les signes]] est central en astrologie<ref name="Maths">{{harvsp|Halbronn|1990|id=Maths|p=79}}.</ref>. En effet, à la suite de [[Jean-Baptiste Morin de Villefranche]], les astrologues basent leur système d'interprétation sur {{Citation|l'articulation des [[maison (astrologie)|maisons astrologiques]] par le truchement des maîtrises}}<ref>Jacques Halbronn, ''Histoire de l'astrologie'', Éd. Artefact, coll. ''L'Étrange'', p. 166.</ref>. Ptolémée avait attribué deux maîtrises pour Mercure, Vénus, Mars, Jupiter, Saturne, et une seule maîtrise pour la Lune et le Soleil<ref>{{harvsp|Halbronn|1976|id=Clefs|p=25}}.</ref>, soit douze maîtrises de signes astrologiques au total, autant que les signes. Cela correspondait à un nombre traditionnel de sept (d'où le nom de Septénaire astrologique<ref>{{harvsp|Halbronn|1990|id=Maths|p=81}}.</ref>) astres visibles à l'œil nu, en incluant les deux luminaires Soleil et Lune. Avec la découverte d'Uranus, tout ce savant dispositif s'écroulait<ref name="Clefs" /> : qu'Uranus se voie attribuer deux maîtrises ou une seule, il y aurait doublon(s). Certains<ref>comme Hiéroz, dans [[Alexandre Volguine|Les Cahiers Astrologiques]] n°26, page 107.</ref> ont affirmé qu'étant invisible, Uranus n'avait pas de [[maîtrise (astrologie)|trône]], soit une exception de taille à la théorie.

== Caractéristiques physiques ==
=== Masse et diamètre ===
[[Fichier:Uranus,_Earth_size_comparison_2.jpg|vignette|Comparaison de taille entre la [[Terre]] et Uranus.|alt=La Terre et Uranus représentées côte à côté, on observe qu'Uranus est bien quatre fois plus grande.grande.|gauche]]
Avec une masse de {{nombre|8.681|e=25|kg}}<ref name=":40" />{{,}}<ref>{{article|langue=en |prénom1=R. A. |nom1=Jacobson |prénom2=J. K. |nom2=Campbell |prénom3=A. H. |nom3=Taylor |prénom4=S. P. |nom4=Synnott |titre=The masses of Uranus and its major satellites from Voyager tracking data and earth-based Uranian satellite data |périodique=Astronomical Journal |numéro=103 |mois=juin |année=1992 |doi=10.1086/116211 |passage=2 068-2 078}}.</ref>, Uranus est un corps intermédiaire entre la [[Terre]] et les [[Planète géante gazeuse|géantes gazeuses]] de grande taille comme [[Jupiter (planète)|Jupiter]] ou [[Saturne (planète)|Saturne]]. En effet, la masse uranienne vaut {{Unité|14,5|fois}} la [[Masse terrestre (unité)|masse terrestre]] mais {{sfrac|1|22}} de la [[masse jovienne]]<ref name="mass" group="N">:<math>\tfrac{M_\text{Uranus}}{M_\text{Terre}} = \tfrac{8,68 \times 10^{25}}{5,97 \times 10^{24}} = 14,54</math> ''';'''<math>\tfrac{M_\text{Jupiter}}{M_\text{Uranus}} = \tfrac{1,90 \times 10^{27}}{8,68 \times 10^{25}} = 21,87.</math>

:</ref>{{,}}<ref name=":50" />{{,}}<ref name=":11">{{Lien web|langue=en |titre=Planetary Fact Sheet |url=https://nssdc.gsfc.nasa.gov/planetary/factsheet/ |site=nssdc.gsfc.nasa.gov |consulté le=2020-09-20}}.</ref>.

Par convention, la forme de la planète est définie par un modèle d'[[ellipsoïde de révolution]] où la {{Citation|surface}} est définie comme l'endroit où la pression atmosphérique est égale à {{Conversion|1|bar|Pa||disp=|lk=on|abbr=on}} et est utilisée comme point de référence pour les altitudes<ref name=":40" />{{,}}<ref>{{article|langue=en |prénom1=P. Kenneth |nom1=Seidelmann |prénom2=B. A. |nom2=Archinal |prénom3=M. F. |nom3=A’hearn |prénom4=A. |nom4=Conrad |titre=Report of the IAU/IAG Working Group on cartographic coordinates and rotational elements: 2006 |périodique=Celestial Mechanics and Dynamical Astronomy |volume=98 |numéro=3 |date=2007-07-01 |issn=1572-9478 |doi=10.1007/s10569-007-9072-y |lire en ligne=https://doi.org/10.1007/s10569-007-9072-y |consulté le=2020-09-20 |pages=155–180}}.</ref>. Son rayon équatorial est de {{unité|25559|km}} et son rayon polaire de {{unité|24973|km}}, ce dernier étant plus faible du fait de l'[[aplatissement]] causé par la rotation de la planète<ref name=":40" />. Sa [[Gravitation|gravité]] à {{Unité|1|bar}} est de {{Unité|8,87|m/s|2}}, soit 90 % de la [[gravité de surface]] sur Terre<ref name=":40" />{{,}}<ref name=":50" />.

Comme Uranus est légèrement moins massive que [[Neptune (planète)|Neptune]] (cette dernière possédant une masse de {{unité/2|1.024|kg|e=26}}), elle est légèrement plus grande en raison de la [[compression gravitationnelle]] ({{unité|49528|km}} de diamètre pour Neptune contre {{unité|51118|km}} pour Uranus), avec un rayon d'à peu près quatre fois le [[Rayon de la Terre|rayon terrestre]]<ref name=":11" />{{,}}<ref name=":50" />.

Par ailleurs, Neptune et Uranus sont souvent considérées comme une sous-classe des [[Planète géante|planètes géantes]], appelées {{Citation|[[Planète géante de glaces|géantes de glaces]]}}, en raison de leur taille plus petite et de leur plus forte concentration de [[Substance volatile|substances volatiles]] par rapport à Jupiter et Saturne<ref>{{article|langue=en |nom1=Boss |prénom1=Alan P. |titre=Formation of gas and ice giant planets |périodique=Earth and Planetary Science Letters |volume=202 |numéro=3–4 |date=2002 |doi=10.1016/S0012-821X(02)00808-7 |bibcode=2002E&PSL.202..513B |pages=513–23}}.</ref>. Dans le cadre de la recherche d'[[exoplanète]]s, Uranus est parfois utilisée comme [[métonymie]] pour décrire les corps découverts ayant une masse similaire ; l'appellation {{Citation|Neptunes}} reste cependant plus courante, par exemple les [[Neptune chaud|Neptunes chaudes]] ou [[Neptune froid|froides]]<ref>{{Lien web|titre=Les Neptunes froides, géantes de glace |url=http://exoplanetes.univers-et-espace.com/2014/03/les-neptunes-froides-geantes-de-glace.html |consulté le=2020-09-02}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|prénom=Laurent |nom=Sacco |titre=On a retrouvé les Neptunes chaudes perdues : elles se transformeraient en superterres |url=https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/exoplanete-on-retrouve-neptunes-chaudes-perdues-elles-transformeraient-superterres-74325/ |site=Futura |consulté le=2020-09-02}}.</ref>.

{{Clr|gauche}}

=== Structure interne ===
[[Fichier:Uranus-intern-fr-v2.png|redresse=1.5|alt=Uranus en coupe de l'extérieur vers l'intérieur les légendes indiquent : Haute atmosphère, Atmosphère composée de gaz d'hélium, d'hydrogène et de méthane, Manteau composé de glaces d'eau, d’ammoniac et de méthane et Noyau rocheux.|vignette|Composition d'Uranus.]]
La [[masse volumique]] d'Uranus, {{Unité|1,27 g/cm3}}, en fait la deuxième planète la moins dense, après Saturne<ref name=":50" />{{,}}<ref name=":11" />. Cette valeur indique qu'elle est composée principalement de diverses glaces, telles que l'[[eau]], l'[[ammoniac]] et le [[méthane]], de façon similaire à Neptune<ref name=":12">{{article|langue=en|prénom1=M.|nom1=Podolak|prénom2=A.|nom2=Weizman|prénom3=M.|nom3=Marley|titre=Comparative models of Uranus and Neptune|périodique=Planetary and Space Science|volume=43|numéro=12|date=1995-12-01|issn=0032-0633|doi=10.1016/0032-0633(95)00061-5|lire en ligne=http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/0032063395000615|consulté le=2020-09-20|pages=1517–1522}}.</ref>{{,}}{{Sfn|Alioui|5=2012|p=12&32}}. La masse totale de glace à l'intérieur d'Uranus n'est pas connue avec précision, car les valeurs diffèrent selon le modèle choisi{{Sfn|Alioui|5=2012|p=12}}. Cependant, cette valeur doit être comprise entre 9,3 et {{Unité|13,5|[[masse terrestre (unité)|masses terrestres]]}}<ref name=":12" />{{,}}<ref name=":13">{{article|langue=en|prénom1=M.|nom1=Podolak|prénom2=Ji I.|nom2=Podolak|prénom3=M. S.|nom3=Marley|titre=Further investigations of random models of Uranus and Neptune|périodique=Planetary and Space Science|date=2000-02-01|doi=10.1016/s0032-0633(99)00088-4|lire en ligne=https://zenodo.org/record/998024|consulté le=2020-09-20}}.</ref>. L'[[hydrogène]] et l'[[hélium]] ne constituent quant à eux qu'une petite partie du total, avec entre 0,5 et {{Unité|1,5|masse terrestre}}, en proportions identiques à celles trouvées au sein du [[Soleil]]<ref name=":12" />{{,}}<ref>{{article|langue=en|prénom1=B.|nom1=Conrath|prénom2=D.|nom2=Gautier|prénom3=R.|nom3=Hanel|prénom4=G.|nom4=Lindal|titre=The helium abundance of Uranus from Voyager measurements|périodique=Journal of Geophysical Research: Space Physics|volume=92|numéro=A13|date=1987|issn=2156-2202|doi=10.1029/JA092iA13p15003|lire en ligne=https://agupubs.onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.1029/JA092iA13p15003%4010.1002/%28ISSN%292169-9402.VOYAGER1|consulté le=2020-10-19|pages=15003–15010 }}.</ref>{{,}}{{Sfn|Alioui|5=2012|p=12}}. Le reste de la masse non glacée (0,5 à {{Unité|3,7|masses terrestres}}) est représenté par des [[Roche|matériaux rocheux]]<ref name=":12" />.

Le modèle standard de la structure d'Uranus se décompose en trois couches : un [[Noyau planétaire|noyau]] rocheux ([[silicate]], [[fer]] et [[nickel]]) au centre, un [[Manteau planétaire|manteau]] glacé au milieu puis une enveloppe externe d'hydrogène et d'hélium gazeux<ref name=":12" />{{,}}<ref name=":14">{{Chapitre|langue=en|prénom1=Gunter|nom1=Faure|prénom2=Teresa M.|nom2=Mensing|titre chapitre=Uranus: What Happened Here?|titre ouvrage=Introduction to Planetary Science: The Geological Perspective|éditeur=Springer Netherlands|date=2007|isbn=978-1-4020-5544-7|doi=10.1007/978-1-4020-5544-7_18|lire en ligne=https://doi.org/10.1007/978-1-4020-5544-7_18|consulté le=2020-09-20|passage=369–384}}.</ref>. Le noyau est relativement petit, avec une masse de seulement {{Unité|0,55|masse terrestre}} et un rayon inférieur à 20 % de la planète, soit environ la taille de la Terre<ref name=":50" />. Le manteau comprend l'essentiel de sa masse pour 60 % du rayon, et la haute atmosphère les 20 % restants pour {{Unité|0,5|masse terrestre}}<ref name=":12" />{{,}}<ref name=":14" />. Avec une [[masse volumique]] du noyau d'Uranus d'environ {{Unité|4,42|g/cm|3}}, la pression au centre serait d'environ {{Unité|5.8|Mbar}} ({{Unité|580|GPa}}) {{Incise|un peu moins du double que celle au centre de la Terre}} et la température de l'ordre de grandeur de {{Conversion|5000|K|°C|0|disp=|abbr=on}}<ref name=":13" />{{,}}<ref>{{article|langue=en|prénom1=Ravit|nom1=Helled|prénom2=John D.|nom2=Anderson|prénom3=Morris|nom3=Podolak|prénom4=Gerald|nom4=Schubert|titre=INTERIOR MODELS OF URANUS AND NEPTUNE|périodique=The Astrophysical Journal|volume=726|numéro=1|date=2010-12-09|issn=0004-637X|issn2=1538-4357|doi=10.1088/0004-637x/726/1/15|lire en ligne=https://iopscience.iop.org/article/10.1088/0004-637X/726/1/15|consulté le=2020-09-04|pages=15}}.</ref>.

Comme il est d'usage en [[planétologie]], le manteau est qualifié de [[Substance volatile|glacé]] même s'il s'agit d'un [[Fluide (matière)|fluide]] chaud et dense composé d'eau, d'ammoniac et d'autres [[Substance volatile|substances volatiles]]<ref name=":14" />{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Not a Heart of Ice|url=https://www.planetary.org/articles/not-a-heart-of-ice|site=The Planetary Society|consulté le=2020-09-04}}.</ref>. Ce fluide, à haute [[conductivité électrique]], est parfois appelé {{Citation|océan eau-ammoniac}}<ref>{{article|langue=en|nom1=Atreya|prénom1=S.|nom2=Egeler|prénom2=P.|nom3=Baines|prénom3=K.|titre=Water-ammonia ionic ocean on Uranus and Neptune?|périodique=Geophysical Research Abstracts|volume=8|date=2006|lire en ligne=http://www.cosis.net/abstracts/EGU06/05179/EGU06-J-05179-1.pdf|archiveurl=https://web.archive.org/web/20120205194205/http://www.cosis.net/abstracts/EGU06/05179/EGU06-J-05179-1.pdf|archivedate=5 February 2012|consulté le=7 11 2007}}.</ref>. En 1981, des études théoriques et des expériences réalisées par compression [[laser]] conduisent Marvin Ross, du [[laboratoire national Lawrence Livermore]], à proposer que cette couche soit totalement [[Ionisation|ionisée]], et que le méthane y soit [[Pyrolyse|pyrolysé]] en carbone sous forme de métal ou de [[diamant]]<ref name=":17">{{article|langue=en|auteur=Marvin Ross|titre=The ice layer in Uranus and Neptune—diamonds in the sky?|périodique=Nature|lien périodique=Nature (revue)|volume=292|numéro=5822|date=30 juillet 1981|doi=10.1038/292435a0|pages=435-436}}.</ref>. Le [[méthane]] se décompose en [[carbone]] et en [[hydrocarbure]]s du fait des très fortes pressions et températures y régnant<ref name=":4" />{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Is It Raining Diamonds On Uranus and Neptune|url=https://www.spacedaily.com/news/carbon-99d.html|site=spacedaily.com|consulté le=2020-09-20}}.</ref>. Ensuite, la précipitation du carbone libère de l'énergie {{Incise|énergie potentielle gravitationnelle convertie en chaleur}} entraînant des courants de [[convection]] qui libèrent les hydrocarbures dans l'atmosphère. Ce modèle expliquerait la présence d'hydrocarbures divers dans l'atmosphère d'Uranus<ref name=":17" />{{,}}<ref>{{article|langue=en|nom1=Kerr|prénom1=Richard A.|titre=Neptune May Crush Methane Into Diamonds|périodique=Science|volume=286|numéro=5437|date=10 1999|pmid=10532884|doi=10.1126/science.286.5437.25a|pages=25a–25}}.</ref>.

En 2017, de nouvelles expériences simulant les conditions présumées régner vers {{unité|10000|km}} sous la surface d'Uranus et de Neptune viennent conforter ce modèle en produisant des diamants de taille nanométrique<ref name=":4">{{article|langue=en|nom1=Kraus|prénom1=D.|nom2=Vorberger|prénom2=J.|nom3=Pak|prénom3=A.|nom4=Hartley|prénom4=N.J.|titre=Formation of diamonds in laser-compressed hydrocarbons at planetary interior conditions|périodique=Nature Astronomy|volume=1|numéro=9|date=9 2017|doi=10.1038/s41550-017-0219-9|bibcode=2017NatAs...1..606K|lire en ligne=http://www.escholarship.org/uc/item/1zd805nx|archiveurl=https://web.archive.org/web/20181023160552/https://escholarship.org/uc/item/1zd805nx|archivedate=23 10 2018|consulté le=25 août 2018|pages=606–611}}.</ref>. Ces conditions de hautes température et pression ne peuvent pas être maintenues plus d'une [[nanoseconde]] sur Terre mais, dans les atmosphère de Neptune ou d'Uranus, les nano-diamants auraient le temps de croître pour donner des pluies de diamants<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Uranus is probably full of giant diamonds|url=https://www.popsci.com/uranus-neptune-diamond-rain/|site=Popular Science|consulté le=2020-09-15}}.</ref>{{,}}<ref name=":4" />{{,}}<ref>{{article|titre=Pluies de diamants sur Neptune et Uranus, des scientifiques confirment|périodique=[[Le Dauphiné libéré]]|date=27 août 2017|lire en ligne=http://www.ledauphine.com/france-monde/2017/08/27/pluies-de-diamants-sur-neptune-et-uranus-des-scientifiques-confirment|consulté le=2017-08-27}}.</ref>. Il est également supposé que ce type de pluies de diamants se produise sur Jupiter et Saturne<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=Sean Kane|titre=Lightning storms make it rain diamonds on Saturn and Jupiter|url=https://www.businessinsider.com/diamond-rain-saturn-jupiter-2016-4|éditeur=Business Insider|date=29-04-2016|consulté le=22-05-2019|archive-url=https://web.archive.org/web/20190626211704/https://www.businessinsider.com/diamond-rain-saturn-jupiter-2016-4|archive-date=26 June 2019}}.</ref>. Aussi, le sommet du manteau pourrait être un océan de carbone liquide où les {{Citation|diamants}} solides flotteraient<ref>{{article|langue=en|nom1=Bradley|prénom1=D.K.|nom2=Eggert|prénom2=J.H.|nom3=Hicks|prénom3=D.G.|nom4=Celliers|prénom4=P.M.|titre=Shock Compressing Diamond to a Conducting Fluid|périodique=Physical Review Letters|volume=93|numéro=19|date=30 6 2004|pmid=15600850|doi=10.1103/physrevlett.93.195506|bibcode=2004PhRvL..93s5506B|lire en ligne=https://e-reports-ext.llnl.gov /pdf/310197.pdf|archiveurl=https://web.archive.org/web/20161221011243/https://e-reports-ext.llnl.gov/pdf/310197.pdf|archivedate=21 December 2016|consulté le=16 3 2016|pages=195506}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|langue=en|nom1=Eggert|prénom1=J.H.|nom2=Hicks|prénom2=D.G.|nom3=Celliers|prénom3=P.M.|nom4=Bradley|prénom4=D.K.|titre=Melting temperature of diamond at ultrahigh pressure|périodique=Nature Physics|volume=6|numéro=40|date=8 11 2009|doi=10.1038/nphys1438|bibcode=2010NatPh...6...40E|consulté le=20 10 2020|pages=40–43}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Oceans of Liquid Diamond May Exist On Neptune and Uranus|url=https://phys.org/news/2010-01-oceans-liquid-diamond-neptune-uranus.html|site=phys.org|consulté le=2020-09-02}}.</ref>. Certaines études appuient l'hypothèse selon laquelle le manteau serait constitué d'une couche d'eau ionique dans laquelle les molécules d'eau se décomposeraient en [[ion]]s [[hydrogène]] et [[oxygène]], et plus profondément en [[eau superionique]], dans laquelle l'oxygène cristallise mais les [[Dihydrogène (cation)|ions hydrogène]] flottent librement dans le réseau d'oxygène<ref>{{Lien web|langue=en-US|prénom=David|nom=Shiga|titre=Weird water lurking inside giant planets|url=https://www.newscientist.com/article/mg20727764-500-weird-water-lurking-inside-giant-planets/|site=New Scientist|consulté le=2020-08-20}}.</ref>. Cependant d'autres études tendent à établir que la présence de carbone (sous forme de méthane), ne permettrait pas la formation d'eau superionique (et plus précisément de cristaux d’oxygène)<ref>{{article|langue=en|prénom1=Ricky|nom1=Chau|prénom2=Sebastien|nom2=Hamel|prénom3=William J.|nom3=Nellis|titre=Chemical processes in the deep interior of Uranus|périodique=Nature Communications|volume=2|numéro=1|date=2011-02-22|issn=2041-1723|doi=10.1038/ncomms1198|lire en ligne=https://www.nature.com/articles/ncomms1198|consulté le=2020-09-12|pages=203-207(204)}}.</ref>.

Bien que le modèle considéré ci-dessus soit raisonnablement standard, il n'est pas unique et d'autres modèles sont également envisagés<ref name=":13" />. Par exemple, il se pourrait qu'il y ait des quantités substantielles d'hydrogène et de roches mélangées dans le manteau de glace, faisant que la masse totale de glaces supposée soit supérieure à la réalité. Les données actuellement disponibles, provenant quasiment uniquement du [[survol]] de ''[[Voyager 2]]'', ne permettent pas d'avoir de certitude en la matière<ref name=":12" />.

=== Chaleur interne ===
La [[chaleur interne]] d'Uranus semble nettement inférieure à celle des autres planètes géantes, y compris Neptune qui a pourtant une masse et une composition similaire{{Sfn|Alioui|5=2012|p=14}}. En effet, si Neptune irradie {{Unité|2,61|fois}} plus d'énergie dans l'espace qu'elle n'en reçoit du Soleil, Uranus ne rayonne pratiquement pas de chaleur en excès : la puissance totale rayonnée par Uranus dans la partie [[infrarouge lointain]] du [[Spectre électromagnétique|spectre]] est de {{Val|1.06|0.08}} fois l'énergie solaire absorbée dans son [[Atmosphère planétaire|atmosphère]]<ref name=":34" />{{,}}<ref name=":18">{{article|langue=en |prénom1=R. |nom1=Hanel |prénom2=B. |nom2=Conrath |prénom3=F. M. |nom3=Flasar |prénom4=V. |nom4=Kunde |titre=Infrared Observations of the Uranian System |périodique=Science |volume=233 |numéro=4759 |date=1986-07-04 |issn=0036-8075 |issn2=1095-9203 |pmid=17812891 |doi=10.1126/science.233.4759.70 |lire en ligne=https://science.sciencemag.org/content/233/4759/70 |consulté le=2020-09-20 |pages=70–74}}.</ref>{{,}}<ref name=":15">{{article|langue=en |nom1=Pearl |prénom1=J.C. |nom2=Conrath |prénom2=B.J. |titre=The albedo, effective temperature, and energy balance of Neptune, as determined from Voyager data |périodique=Journal of Geophysical Research: Space Physics |volume=96 |date=1991 |doi=10.1029/91ja01087 |bibcode=1991JGR....9618921P |pages=18,921–930}}.</ref>. Cette différence de chaleur interne entre les deux planètes glacées explique la plus forte activité climatique et les vents plus rapides présents sur Neptune. En fait, le flux de chaleur d'Uranus est seulement de {{nobr|0,042 ± 0,047 W/m²}}, ce qui est plus bas que le flux de chaleur interne de la Terre qui est d'environ {{unité|0.075|W/m²}}<ref name=":10" />. La température la plus basse enregistrée dans la tropopause d'Uranus est de {{nombre|49|K}} (−{{unité|224|°C}}), faisant d'Uranus la planète la plus froide du Système solaire<ref name=":10" />{{,}}<ref name=":19" />.

L'une des hypothèses pour expliquer cet écart avec Neptune est qu'Uranus aurait été frappée par un [[impacteur]] ; en conséquence, elle aurait expulsé la majeure partie de sa chaleur primordiale et se serait finalement retrouvée avec une température centrale plus faible<ref>{{article|langue=en |nom1=Hawksett|prénom1=David |titre=Ten Mysteries of the Solar System: Why is Uranus So Cold? |périodique=Astronomy Now |date=2005 |pages=73}}.</ref>. Cette hypothèse d'impact est également celle utilisée dans certaines tentatives d'explication de l'inclinaison axiale particulière de la planète<ref name=":3" />{{,}}<ref>{{Ouvrage|nom1=Bergstralh|prénom1=Jay T.|nom2=Miner|prénom2=Ellis|nom3=Matthews|prénom3=Mildred|titre=Uranus|année=1991|pages totales=485–486|isbn=978-0-8165-1208-9|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=fbDldZ1_E20C&printsec=frontcover}}.</ref>. Une autre hypothèse est qu'il existe une forme de barrière dans les couches supérieures d'Uranus qui empêcherait la chaleur du noyau d'atteindre la surface. Par exemple, la [[convection]] peut avoir lieu dans un ensemble de couches de composition différente, ce qui pourrait inhiber la [[conduction thermique]] verticale{{Sfn|Alioui|5=2012|p=14}} ou faire apparaître une [[convection diffusive double]] qui pourrait être un facteur limitant<ref name=":12" />.

Il est cependant difficile d'expliquer simultanément le manque de chaleur interne d'Uranus tout en observant sa similitude apparente avec Neptune<ref name=":24">{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Imke de Pater|auteur2=Jack J. Lissauer|titre=Planetary Sciences, 1st edition|année=2001|passage=224|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=RaJdy3_VINQC&pg=PA224}}.</ref>. Il est aussi possible que les activités atmosphériques sur les deux géantes glacées soient plus dépendantes de l'[[irradiation solaire]] que de la quantité de chaleur s'échappant de leur intérieur<ref name=":24" />.

=== Atmosphère ===
{{article détaillé|Atmosphère d'Uranus}}
[[Fichier:Adding_to_Uranus's_legacy.tif|vignette|Atmosphère d'Uranus prise par le programme ''{{lang|en|texte=Outer Planet Atmosphere Legacy}}'' (OPAL)<ref>{{Lien web|langue=en |titre=Adding to Uranus' legacy |url=https://www.spacetelescope.org/images/potw1906a/ |série=spacetelescope.org |consulté le=11 février 2019}}.</ref>.|alt=Photographie d'Uranus, des structures nuageuses blanches aux pôles et à l'équateur sont visibles.]]Bien qu'il n'y ait pas de surface solide définie à l'intérieur d'Uranus, la partie la plus externe de l'enveloppe gazeuse d'Uranus est appelée son [[Atmosphère planétaire|atmosphère]]<ref name=":19" />. L'atmosphère uranienne peut être divisée en trois couches : la [[troposphère]], entre -300 et {{Unité|50|km}} avec des pressions allant de 100 à {{Unité|0,1|bar}}, puis la [[stratosphère]], de 50 à {{Unité|4000|km}} et des pressions allant de 0.1 à {{Unité|e-10|bar}}, puis la [[thermosphère]], s'étendant de {{Unité|4000|km}} jusqu'à {{Unité|50000|km}} de la surface {{Incise|soit près de deux rayons planétaires depuis la surface à 1 bar|.}}<ref name=":19" />.

==== Composition ====
L’[[atmosphère d'Uranus]], comme [[Atmosphère de Neptune|celle de Neptune]], est différente de celles trouvées sur les deux [[Planète géante gazeuse|géantes gazeuses]], Jupiter et Saturne. Bien que principalement composée comme elles d'[[hydrogène]] et d'[[hélium]], elle possède en effet une plus grande proportion de [[Substance volatile|substances volatiles]] telles que l'[[eau]], l'[[ammoniac]] et le [[méthane]]<ref name=":19">{{article|langue=en |prénom1=Jonathan I. |nom1=Lunine |lien auteur1=Jonathan Lunine |titre=The Atmospheres of Uranus and Neptune |périodique=Annual Review of Astronomy and Astrophysics |volume=31 |numéro=1 |date=1993-09-01 |issn=0066-4146 |doi=10.1146/annurev.aa.31.090193.001245 |lire en ligne=https://www.annualreviews.org/doi/10.1146/annurev.aa.31.090193.001245 |consulté le=2020-09-21 |pages=217–263}}.</ref>{{,}}<ref name=":22" />. Par ailleurs, ce dernier ayant des [[Bande d'absorption|bandes d'absorption]] proéminentes dans le [[Spectre visible|visible]] et le [[Infrarouge|proche infrarouge]] (IR), il est la cause de la couleur [[Aigue-marine (couleur)|aigue-marine]] ou [[cyan]] de la planète<ref name=":19" />. Des traces de divers [[hydrocarbure]]s se trouvent dans la stratosphère d'Uranus, qui pourraient être produits à partir du méthane par [[photolyse]] induite par le [[rayonnement solaire]] [[ultraviolet]]{{Sfn|Alioui|5=2012|p=13}}. Parmi eux, et hormis le méthane, on trouve notamment l'[[éthane]], l'[[acétylène]], le [[Propyne|méthylacétylène]] et le [[Butadiyne|diacétylène]]{{Sfn|Alioui|5=2012|p=13}}. La [[spectroscopie]] révèle aussi des traces de [[vapeur d'eau]], de [[monoxyde de carbone]] et de [[dioxyde de carbone]] dans la haute atmosphère, qui ne peuvent provenir que de sources externes telles que des [[comète]]s<ref name=":51">{{article|langue=en |prénom1=Martin |nom1=Burgdorf |prénom2=Glenn |nom2=Orton |prénom3=Jeffrey |nom3=van Cleve |prénom4=Victoria |nom4=Meadows |titre=Detection of new hydrocarbons in Uranus' atmosphere by infrared spectroscopy |périodique=Icarus |volume=184 |numéro=2 |date=2006-10-01 |issn=0019-1035 |doi=10.1016/j.icarus.2006.06.006 |lire en ligne=http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S001910350600203X |consulté le=2020-09-21 |pages=634–637}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|langue=en |prénom1=Thérèse |nom1=Encrenaz |titre=ISO observations of the giant planets and Titan: what have we learnt? |périodique=Planetary and Space Science |série=Recent Advances on the Atmosphere of Outer Planets and Titan |volume=51 |numéro=2 |date=2003-02-01 |issn=0032-0633 |doi=10.1016/S0032-0633(02)00145-9 |lire en ligne=http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0032063302001459 |consulté le=2020-09-21 |pages=89–103}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|langue=en |prénom1=Th |nom1=Encrenaz |prénom2=E. |nom2=Lellouch |prénom3=P. |nom3=Drossart |prénom4=H. |nom4=Feuchtgruber |titre=First detection of CO in Uranus |périodique=Astronomy & Astrophysics |volume=413 |numéro=2 |date=2004-01-01 |issn=0004-6361 |issn2=1432-0746 |doi=10.1051/0004-6361:20034637 |lire en ligne=https://www.aanda.org/articles/aa/abs/2004/02/aafi302/aafi302.html |consulté le=2020-09-21 |pages=L5–L9}}.</ref>.

==== Troposphère ====
La troposphère est la partie la plus basse et la plus dense de l'atmosphère, se caractérisant par une diminution de la température avec l'altitude<ref name=":19" />. La température tombe d'environ {{Conversion|320|K|°C|0|disp=|lk=on|abbr=on}} à {{Unité|-300|km}} (base de la troposphère) à {{Conversion|53|K|°C|0|disp=|lk=|abbr=on}} à {{Unité|50|km}}<ref>{{article|langue=en |prénom1=Imke |nom1=de Pater |prénom2=Paul N. |nom2=Romani |prénom3=Sushil K. |nom3=Atreya |titre=Possible microwave absorption by H2S gas in Uranus' and Neptune's atmospheres |périodique=Icarus |volume=91 |numéro=2 |date=1991-06-01 |issn=0019-1035 |doi=10.1016/0019-1035(91)90020-T |lire en ligne=http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/001910359190020T |consulté le=2020-09-21 |pages=220–233}}.</ref>{{,}}<ref name=":21">{{article|langue=en |prénom1=G. L. |nom1=Tyler |prénom2=D. N. |nom2=Sweetnam |prénom3=J. D. |nom3=Anderson |prénom4=J. K. |nom4=Campbell |titre=Voyager 2 Radio Science Observations of the Uranian System: Atmosphere, Rings, and Satellites |périodique=Science |volume=233 |numéro=4759 |date=1986-07-04 |issn=0036-8075 |issn2=1095-9203 |pmid=17812893 |doi=10.1126/science.233.4759.79 |lire en ligne=https://science.sciencemag.org/content/233/4759/79 |consulté le=2020-09-21 |pages=79–84}}.</ref>. Les températures dans la région supérieure la plus froide de la troposphère (la [[tropopause]]) varient de 49 à {{Unité|57|K}} en fonction de la latitude planétaire<ref name=":19" />{{,}}<ref name=":18" />. La région de la tropopause est responsable de la grande majorité des émissions [[Infrarouge lointain|infrarouges lointaines]] thermiques d'Uranus, permettant ainsi de déterminer sa [[température effective]] de {{Conversion|59.1|K|°C|0|disp=|lk=|abbr=on}}<ref name=":18" />{{,}}<ref name=":10" />.

La troposphère est une partie dynamique de l'atmosphère, présentant des [[vent]]s forts, des [[nuage]]s brillants et des changements [[Saison|saisonniers]]<ref name=":34" />.

==== Stratosphère ====
[[Fichier:Alien_aurorae_on_Uranus.jpg|vignette| [[Aurore polaire|Aurores boréales]] sur Uranus prises par le [[spectrographe]] d'[[Hubble (télescope spatial)|''Hubble'']]<ref name=":30" />.|alt=Deux images d'Uranus montrant de grands arcs partant de son équateur jusqu'à loin au-dessus de ses pôles.]]
La couche intermédiaire de l'atmosphère uranienne est la [[stratosphère]], où la température augmente généralement avec l'altitude à partir de {{Unité|53|K}} à la [[tropopause]] jusqu'à entre 800 et {{Unité|850|K}} (527 et {{Unité|577|°C}}) à la base de la thermosphère<ref name=":22">{{article|langue=en |prénom1=Floyd |nom1=Herbert |prénom2=B. R. |nom2=Sandel |prénom3=R. V. |nom3=Yelle |prénom4=J. B. |nom4=Holberg |titre=The upper atmosphere of Uranus: EUV occultations observed by Voyager 2 |périodique=Journal of Geophysical Research: Space Physics |volume=92 |numéro=A13 |date=1987 |issn=2156-2202 |doi=10.1029/JA092iA13p15093 |lire en ligne=https://agupubs.onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.1029/JA092iA13p15093 |consulté le=2020-09-23 |pages=15093–15109}}.</ref>. Le réchauffement de la stratosphère est causé par l'absorption des rayons UV et IR solaires par le méthane et d'autres [[hydrocarbure]]s<ref name=":23">{{article|langue=en |prénom1=Leslie A. |nom1=Young |prénom2=Amanda S. |nom2=Bosh |prénom3=Marc |nom3=Buie |prénom4=J. L. |nom4=Elliot |titre=Uranus after Solstice: Results from the 1998 November 6 Occultation |périodique=Icarus |volume=153 |numéro=2 |date=2001-10-01 |issn=0019-1035 |doi=10.1006/icar.2001.6698 |lire en ligne=https://www.boulder.swri.edu/~layoung/eprint/ur149/Young2001Uranus.pdf |consulté le=2020-09-23 |pages=236–247}}.</ref>. La chaleur est également conduite à partir de la thermosphère chaude<ref name=":23" />. Les hydrocarbures occupent une couche relativement étroite à des altitudes comprises entre 100 et {{Unité|300|km}} correspondant à une plage de [[pression]] de 1000 à {{Unité|10|Pa}} et à des températures comprises entre 75 et {{Unité|170|K}} (-198 et {{Unité|-103|°C}})<ref name=":25">{{article|langue=en |prénom1=J. |nom1=Bishop |prénom2=S. K. |nom2=Atreya |prénom3=F. |nom3=Herbert |prénom4=P. |nom4=Romani |titre=Reanalysis of voyager 2 UVS occultations at Uranus: Hydrocarbon mixing ratios in the equatorial stratosphere |périodique=Icarus |volume=88 |numéro=2 |date=1990-12-01 |issn=0019-1035 |doi=10.1016/0019-1035(90)90094-P |lire en ligne=http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/001910359090094P |consulté le=2020-09-23 |pages=448–464}}.</ref>{{,}}<ref name=":51" />. L'éthane et l'acétylène ont tendance à se condenser dans la partie inférieure la plus froide de la stratosphère et à la tropopause (en dessous de {{Unité|10|mbar}}) en formant des couches de [[brume]], qui peuvent être en partie responsables de l'apparence terne d'Uranus<ref>{{article|langue=en |prénom1=Michael E. |nom1=Summers |prénom2=Darrell F. |nom2=Strobel |titre=Photochemistry of the atmosphere of Uranus |périodique=The Astrophysical Journal |volume=346 |date=1989-11-01 |doi=10.1086/168031 |lire en ligne=http://adsabs.harvard.edu/abs/1989ApJ...346..495S |consulté le=2020-09-23 |pages=495–508}}.</ref>. La concentration d'hydrocarbures dans la stratosphère uranienne au-dessus de la brume est nettement inférieure à celle des stratosphères des autres [[Planète géante|planètes géantes]]<ref name=":25" />{{,}}<ref name=":26">{{article|langue=en |prénom1=Floyd |nom1=Herbert |prénom2=Bill R. |nom2=Sandel |titre=Ultraviolet observations of Uranus and Neptune |périodique=Planetary and Space Science |volume=47 |numéro=8 |date=1999-08-01 |issn=0032-0633 |doi=10.1016/S0032-0633(98)00142-1 |lire en ligne=http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0032063398001421 |consulté le=2020-09-23 |pages=1119–1139}}.</ref>.

==== Thermosphère ====
La couche la plus externe de l'atmosphère uranienne est la thermosphère, qui a une température uniforme d'environ 800 et {{Unité|850|K}} (527 et {{Unité|577|°C}})<ref name=":19" />{{,}}<ref name=":26" />. Les sources de chaleur nécessaires pour maintenir un niveau aussi élevé ne sont pas totalement expliquées, car ni le [[Ultraviolet|rayonnement ultraviolet]] solaire et ni l'activité [[Aurore polaire|aurorale]] ne peuvent fournir l'énergie nécessaire pour atteindre ces températures {{Incise|cette activité étant bien plus faible que celles de Jupiter ou de Saturne|.}}. La faible efficacité de refroidissement due au manque d'hydrocarbures dans la stratosphère au-dessus de {{Unité|0,1|mbar}} pourrait cependant contribuer<ref name=":22" />{{,}}<ref name=":26" />.

En plus de l'hydrogène moléculaire, la thermosphère contient de nombreux atomes d'[[hydrogène]] [[Gaz monoatomique|libres]]. Leurs faibles masses et leurs températures élevées créent une couronne s'étendant jusqu'à {{unité|50000|km}}, soit deux rayons uraniens à partir de sa surface. Cette couronne étendue est une caractéristique unique d'Uranus<ref name=":22" />{{,}}<ref name=":26" />. Ses effets induisent une [[traînée]] sur les petites particules en orbite autour d'Uranus, provoquant un épuisement général de poussière des [[anneaux d'Uranus]]<ref name=":26" />. La thermosphère d'Uranus avec la partie supérieure de la stratosphère correspondent à sa [[ionosphère]], s'étendant de {{unité|2000|à=10000|km}}<ref name=":21" />. La ionosphère d'Uranus est plus dense que celle de Saturne ou de Neptune, ce qui peut être une conséquence de la faible concentration d'hydrocarbures dans la stratosphère<ref name=":26" />{{,}}<ref>{{article|langue=en |prénom1=L. M. |nom1=Trafton |prénom2=S. |nom2=Miller |prénom3=T. R. |nom3=Geballe |prénom4=J. |nom4=Tennyson |titre=H2 Quadrupole and H3+ Emission from Uranus: The Uranian Thermosphere, Ionosphere, and Aurora |périodique=The Astrophysical Journal |volume=524 |numéro=2 |date=1999-10-20 |issn=0004-637X |issn2=1538-4357 |doi=10.1086/307838 |lire en ligne=https://iopscience.iop.org/article/10.1086/307838 |consulté le=2020-09-23 |pages=1059–1083}}.</ref>. La ionosphère est principalement entretenue par le rayonnement solaire UV et sa densité dépend de l'[[Météorologie de l'espace|activité solaire]]<ref>{{article|langue=en |prénom1=Th. |nom1=Encrenaz |prénom2=P. |nom2=Drossart |prénom3=G. |nom3=Orton |prénom4=H. |nom4=Feuchtgruber |titre=The rotational temperature and column density of H3+ in Uranus |périodique=Planetary and Space Science |série=Surfaces and Atmospheres of the Outer Planets their Satellites and Ring Systems |volume=51 |numéro=14 |date=2003-12-01 |issn=0032-0633 |doi=10.1016/j.pss.2003.05.010 |lire en ligne=http://www-personal.umich.edu/~atreya/Articles/2003_Rotational_Temperature.pdf |consulté le=2020-09-23 |pages=1013–1016}}.</ref>.

=== Climat ===
Aux [[Longueur d'onde|longueurs d'onde]] ultraviolettes et visibles, l'atmosphère d'Uranus apparaît terne par rapport aux autres planètes géantes<ref name=":34" />. Lorsque ''Voyager 2'' survole Uranus en 1986, la sonde observe un faible total de dix caractéristiques [[nuage]]s sur toute la planète<ref name="Smith1986">{{article|langue=en |prénom1=B.A. |nom1=Smith |prénom2=L.A. |nom2=Soderblom |et al.=oui |titre=Voyager 2 in the Uranian System: Imaging Science Results |périodique=Science |lien périodique=Science (revue) |volume=233 |numéro=4 759|date=4 juillet 1986 |pmid=17812889 |doi=10.1126/science.233.4759.43 |lire en ligne=https://zenodo.org/record/1230972#.X2sdjDMzaUk|consulté le=18 avril 2015 |passage=97-102}}.</ref>{{,}}<ref name="planetary">{{Lien web|langue=en |prénom1=Emily |nom1=Lakdawalla |lien auteur1=Emily Lakdawalla |titre=No Longer Boring: 'Fireworks' and Other Surprises at Uranus Spotted Through Adaptive Optics |url=https://www.planetary.org/articles/11111200-uranus-no-longer-boring |série={{langue|en|The Planetary Society}} |site=planetary.org|année=2004 |consulté le=13 juin 2007}}.</ref>. Une explication proposée pour cette pénurie de caractéristiques est que la [[chaleur interne]] d'Uranus est nettement inférieure à celle des autres planètes géantes, dont Neptune qui lui ressemble pourtant par ailleurs<ref name=":18" />. La température la plus basse enregistrée à la tropopause d'Uranus est de {{Conversion|49|K|°C|0|disp=|lk=|abbr=on}}, faisant d'Uranus la planète la plus froide du Système solaire<ref name=":19" />{{,}}<ref name=":10">{{article|langue=en |prénom1=J. C. |nom1=Pearl |prénom2=B. J. |nom2=Conrath |prénom3=R. A. |nom3=Hanel |prénom4=J. A. |nom4=Pirraglia |titre=The albedo, effective temperature, and energy balance of Uranus, as determined from Voyager IRIS data |périodique=Icarus |volume=84 |numéro=1 |date=1990-03-01 |issn=0019-1035 |doi=10.1016/0019-1035(90)90155-3 |lire en ligne=http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/0019103590901553 |consulté le=2020-09-23 |pages=12–28}}.</ref>.

==== Structure en bandes ====
[[Fichier:Uranuscolour.png|vignette| L'hémisphère sud d'Uranus dans une couleur naturelle approximative (à gauche) et dans des longueurs d'onde plus courtes (à droite), montrant ses faibles bandes de nuages et sa calotte atmosphérique (''Voyager 2'')<ref>{{Lien web|langue=en |titre=Two color images of Uranus from 9.1 million km |url=https://nssdc.gsfc.nasa.gov/imgcat/html/object_page/vg2_p29478.html |site=nssdc.gsfc.nasa.gov |consulté le=2020-10-14}}.</ref>.|alt=Image en couleurs exagérées d'Uranus, la calotte polaire apparaissant rouge et des bandes concentrique forment un dégradé jusqu'au bleu de la planète.]]
En 1986, ''Voyager 2'' découvre que l'hémisphère sud visible d'Uranus peut être subdivisé en deux régions : une calotte polaire brillante et des bandes équatoriales sombres<ref name="Smith1986" />. Leur frontière est située à environ une latitude d'environ -45°. Une bande étroite chevauchant la plage latitudinale de -45 à -50° est la caractéristique la plus brillante sur sa surface visible : elle est appelée le {{Citation|collier}} (''collar'') du sud<ref name="Smith1986" />{{,}}<ref name=":31">{{article|langue=en |prénom1=H. B. |nom1=Hammel |prénom2=I. |nom2=de Pater |prénom3=S. |nom3=Gibbard |prénom4=G. W. |nom4=Lockwood |titre=Uranus in 2003: Zonal winds, banded structure, and discrete features |périodique=Icarus |volume=175 |numéro=2 |date=2005-06-01 |issn=0019-1035 |doi=10.1016/j.icarus.2004.11.012 |lire en ligne=http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0019103504003914 |consulté le=2020-09-23 |pages=534–545}}.</ref>. Il est supposé que la calotte et le collier sont des régions denses de nuages de méthane situés dans la plage de pression de 1,3 à {{Unité|2|bar}}<ref name=":32">{{article|langue=en |prénom1=K. A. |nom1=Rages |prénom2=H. B. |nom2=Hammel |prénom3=A. J. |nom3=Friedson |titre=Evidence for temporal change at Uranus' south pole |périodique=Icarus |volume=172 |numéro=2 |date=2004-12-01 |issn=0019-1035 |doi=10.1016/j.icarus.2004.07.009 |lire en ligne=http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0019103504002416 |consulté le=2020-09-23 |pages=548–554}}.</ref>. Outre la structure en bandes à grande échelle, ''Voyager 2'' observe dix petits nuages brillants, la plupart se trouvant à plusieurs degrés au nord du collier. À tous autres égards, Uranus ressemble à une planète dynamiquement morte lors de ce survol<ref name="Smith1986" />.

Aussi, ''Voyager 2'' arrive au plus fort de l'été sud d'Uranus et ne peut donc pas observer l'hémisphère nord. Au début du {{S|XXI}}, lorsque la région polaire nord apparaît, le [[télescope spatial]] [[Hubble (télescope spatial)|''Hubble'']] et le télescope [[Observatoire W. M. Keck|''Keck'']] n'observent initialement ni collier ni calotte polaire dans l'hémisphère nord : Uranus semblait donc asymétrique, lumineuse près du pôle sud et uniformément sombre dans la région au nord du collier sud<ref name=":31" />. Cependant, en 2007, quand Uranus atteint son [[équinoxe]], le collier sud avait presque disparu et un léger collier nord avait quant à lui émergé vers 45° de [[latitude]]<ref name=":33">{{article|langue=en |prénom1=Lawrence |nom1=Sromovsky |prénom2=Patrick |nom2=Fry |prénom3=Heidi |nom3=Hammel |prénom4=William |nom4=Ahue |titre=Uranus at equinox: Cloud morphology and dynamics |périodique=Icarus |volume=203 |numéro=1 |date=2009-09 |doi=10.1016/j.icarus.2009.04.015 |lire en ligne=http://arxiv.org/abs/1503.01957 |consulté le=2020-09-23 |pages=265–286}}.</ref>.

==== Nuages ====
Dans les années 1990, le nombre de caractéristiques de nuages brillants observés augmente considérablement, en partie grâce à de nouvelles techniques d'imagerie haute résolution<ref name=":34">{{article|langue=en|prénom1=Lawrence|nom1=Sromovsky|prénom2=Patrick|nom2=Fry|titre=Dynamics of cloud features on Uranus|périodique=Icarus|volume=193|numéro=1|date=2008-01|doi=10.1016/j.icarus.2007.07.022|lire en ligne=http://arxiv.org/abs/1503.03714|consulté le=2020-09-23|pages=53–73}}.</ref>. La plupart sont trouvés dans l'hémisphère nord alors qu'il commençait à devenir visible<ref name=":34" />. Il existe des différences entre les nuages de chaque hémisphère : les nuages du nord sont plus petits, plus nets et plus brillants<ref name=":35">{{article|langue=en|prénom1=H. B.|nom1=Hammel|prénom2=I.|nom2=de Pater|prénom3=S. G.|nom3=Gibbard|prénom4=G. W.|nom4=Lockwood|titre=New cloud activity on Uranus in 2004: First detection of a southern feature at 2.2 μm|périodique=Icarus|volume=175|numéro=1|date=2005-05-01|issn=0019-1035|doi=10.1016/j.icarus.2004.11.016|lire en ligne=http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0019103504004166|consulté le=2020-09-23|pages=284–288}}.</ref>. Aussi, ils semblent se trouver à une altitude plus élevée<ref name=":35" />. [[Fichier:Uranus_Dark_spot.jpg|vignette| La première tache sombre observée sur Uranus (2006)<ref name=":36">{{Lien web|langue=en|titre=Hubble Discovers Dark Cloud in the Atmosphere of Uranus|url=http://hubblesite.org/contents/media/images/2006/47/1998-Image|site=HubbleSite.org|consulté le=2020-09-23}}.</ref>.|alt=Zoom sur une photo d'Uranus montrant une tache sombre.|gauche]]La durée de vie des nuages s'étend sur plusieurs ordres de grandeur ; si certains petits nuages vivent pendant quelques heures, au moins un nuage au sud semblait avoir persisté depuis le survol du ''Voyager 2'' vingt ans après<ref name=":34" />{{,}}<ref name="planetary" />. Des observations plus récentes laissent également à penser que les nuages sur Uranus seraient semblables en certains points à ceux de Neptune. Par exemple, les taches sombres communes sur Neptune n'avaient jamais été observées sur Uranus avant 2006, lorsque la première de ce type {{Incise|appelée Uranus Dark Spot}} est prise en image<ref name=":36" />{{,}}<ref name=":37">{{Lien web|langue=en|titre=Hubble Discovers Dark Cloud In The Atmosphere Of Uranus|url=https://www.sciencedaily.com/releases/2006/10/061001211630.htm|site=ScienceDaily|consulté le=2020-09-23}}.</ref>. Il est spéculé qu'Uranus deviendrait plus semblable à Neptune lorsque proche de ses équinoxes<ref name=":38">{{article|langue=en|prénom1=H. B.|nom1=Hammel|prénom2=G. W.|nom2=Lockwood|titre=Long-term atmospheric variability on Uranus and Neptune|périodique=Icarus|volume=186|numéro=1|date=2007-01-01|issn=0019-1035|doi=10.1016/j.icarus.2006.08.027|lire en ligne=http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0019103506003083|consulté le=2020-09-23|pages=291–301}}.</ref>.

Le suivi des caractéristiques nuageuses permet de déterminer des vents [[Zonal|zonaux]] soufflant dans la haute troposphère d'Uranus<ref name=":34" />. À l'équateur, les vents sont rétrogrades, ce qui signifie qu'ils soufflent dans le sens inverse de la rotation planétaire. Leurs vitesses vont de -360 à {{Unité|-180|km/h}}<ref name=":34" />{{,}}<ref name=":31" />. La vitesse du vent augmente avec la distance de l'équateur, atteignant des valeurs nulles près de ± 20° de latitude, là où se situe la température minimale de la troposphère<ref name=":34" />{{,}}<ref name=":18" />. Plus près des pôles, les vents se déplacent dans une direction prograde. La vitesse du vent continue d'augmenter pour atteindre des maxima à {{Unité|238|m/s}} ({{Unité|856|km/h}}) vers ± 60° de latitude avant de tomber à zéro aux pôles<ref name=":34" />{{,}}<ref name=":31" />{{,}}<ref>{{article|langue=en|prénom1=H. B.|nom1=Hammel|prénom2=K.|nom2=Rages|prénom3=G. W.|nom3=Lockwood|prénom4=E.|nom4=Karkoschka|titre=New Measurements of the Winds of Uranus|périodique=Icarus|volume=153|numéro=2|date=2001-10-01|issn=0019-1035|doi=10.1006/icar.2001.6689|lire en ligne=http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0019103501966898|consulté le=2020-09-23|pages=229–235}}.</ref>.

{{Clr}}

==== Variations saisonnières ====
[[Fichier:Uranus_clouds.jpg|vignette| Uranus en 2005 : des anneaux, un collier sud et un nuage brillant dans l'hémisphère nord sont visibles<ref>{{Lien web|langue=en |titre=Going, Going, Gone: Hubble Captures Uranus's Rings on Edge |url=http://hubblesite.org/contents/news-releases/2007/news-2007-32 |site=HubbleSite.org |consulté le=2020-09-24}}.</ref>.|alt=Deux images d'Uranus montrant de grands arcs partant de son équateur jusqu'à loin au-dessus de ses pôles, un nuage est très visible dans l'hémisphère Nord.]]
Pendant une courte période de mars à {{Date|mai 2004}}, de gros nuages apparaissent dans l'atmosphère uranienne, lui donnant une apparence similaire à celle de Neptune<ref name=":35" />{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en |nom=Devitt |prénom=Terry |titre=Keck zooms in on the weird weather of Uranus |url=http://www.news.wisc.edu/10402 |éditeur=University of Wisconsin-Madison |date=2004 |consulté le=24 décembre 2006 |archive-url=https://www.webcitation.org/60qXlkOsM?url=http://www.news.wisc.edu/10402 |archive-date=11 August 2011}}.</ref>. Les observations comprenaient des vitesses de vent de {{Unité|229|m/s}} ({{Unité|824|km/h}}) et un orage persistant surnommé {{Citation|[[feu d'artifice]] du 4 juillet}}<ref name="planetary" />. En 2006, la première tache sombre est observée<ref name=":36" />. La raison pour laquelle cette soudaine recrudescence d'activité s'est produite n'est pas entièrement connue, mais il semble que l'inclinaison axiale d'Uranus entraîne des variations saisonnières extrêmes de son climat<ref name=":37" />{{,}}<ref name=":38" />.

Il est difficile de déterminer la nature de cette variation saisonnière car des données précises sur l'atmosphère d'Uranus existent depuis moins de 84 ans, soit une année uranienne complète<ref name=":39">{{article|langue=en |prénom1=G. W. |nom1=Lockwood |prénom2=Mikołaj |nom2=Jerzykiewicz |titre=Photometric variability of Uranus and Neptune, 1950–2004 |périodique=Icarus |volume=180 |numéro=2 |date=2006-02-01 |issn=0019-1035 |doi=10.1016/j.icarus.2005.09.009 |lire en ligne=http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0019103505003532 |consulté le=2020-09-23 |pages=442–452}}.</ref>. La [[Photométrie (astronomie)|photométrie]] au cours d'une demi-année uranienne (à partir des années 1950) montre une variation régulière de la luminosité dans deux [[Bande spectrale|bandes spectrales]], les maxima se produisant aux solstices et les minima aux équinoxes<ref name=":39" />. Une variation périodique similaire, avec des maxima aux solstices, est notée dans les mesures par [[micro-onde]]s de la troposphère profonde commencées dans les années 1960<ref>{{article|langue=en |prénom1=M. J. |nom1=Klein |prénom2=M. D. |nom2=Hofstadter |titre=Long-term variations in the microwave brightness temperature of the Uranus atmosphere |périodique=Icarus |volume=184 |numéro=1 |date=2006-09-01 |issn=0019-1035 |doi=10.1016/j.icarus.2006.04.012 |lire en ligne=https://trs.jpl.nasa.gov/bitstream/handle/2014/10021/02-2103.pdf;jsessionid=C1B928765060C6C0157E3C3C4AE606CA?sequence=1 |consulté le=2020-09-23 |pages=170–180}}.</ref>. [[Stratosphère|Les]] mesures de la température [[Stratosphère|stratosphérique]] à partir des années 1970 montrent aussi des valeurs maximales proches du solstice de 1986<ref name=":23" />. Il est supposé que la majorité de cette variabilité se produit en raison de changements dans la géométrie de visualisation<ref>{{article|langue=en |prénom1=Erich |nom1=Karkoschka |titre=Uranus' Apparent Seasonal Variability in 25 HST Filters |périodique=Icarus |volume=151 |numéro=1 |date=2001-05-01 |issn=0019-1035 |doi=10.1006/icar.2001.6599 |lire en ligne=http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0019103501965996 |consulté le=2020-09-23 |pages=84–92}}.</ref>.

Il existe quelques indications des changements saisonniers physiques se produisant sur Uranus. En effet, si elle connue pour avoir une région polaire sud brillante et un pôle nord mat<ref name=":38" />, ce qui serait incompatible avec le modèle du changement saisonnier décrit ci-dessus, la planète avait pourtant affiché des niveaux de luminosité élevés lors de son précédent solstice de l'hémisphère nord vers 1946<ref name=":39" />. Le pôle nord n'aurait ainsi pas toujours été aussi sombre et le pôle visible pourrait ainsi s'éclaircir quelque temps avant le solstice et s'assombrir après l'équinoxe<ref name=":38" />. Une analyse détaillée des données visibles et micro-ondes révèle que les changements périodiques de luminosité ne sont pas complètement symétriques autour des solstices, ce qui indique également un changement dans les modèles d'[[albédo]] [[Méridional|méridien]]<ref name=":38" />. Dans les années 1990, alors qu'Uranus s'éloigne de son solstice, Hubble et les télescopes au sol révèlent que la calotte polaire sud s'assombrit sensiblement (sauf le collier sud, qui reste brillant), puis l'hémisphère nord commence au début des années 2000 à connaître une activité croissante, comme des formations nuageuses et des vents plus forts allant jusqu'à {{Unité|238|m/s}}<ref name=":34" />, renforçant les attentes selon lesquelles cet hémisphère devrait bientôt s'éclaircir<ref name="planetary" />{{,}}<ref name=":32" />{{,}}<ref name=":35" />. Cela s'est effectivement produit en 2007 lorsque la planète passe son équinoxe : un léger collier polaire nord s'est levé et le collier sud est devenu presque invisible, bien que le profil de vent zonal soit resté légèrement asymétrique, les vents du nord étant un peu plus lents que ceux du sud<ref name=":33" />.

=== Magnétosphère ===
[[Fichier:Uranian magnetic field (fr).svg|alt=Schéma montrant l’inclinaison et le champ magnétique d’Uranus.|vignette|redresse=1.5|Le champ magnétique d'Uranus possède deux caractéristiques remarquables :<br>* Il est décalé par rapport au centre géographique de la planète.<br>* Son axe nord-sud est très incliné par rapport à l'axe nord-sud de rotation de la planète.]]

Avant le [[survol]] de ''[[Voyager 2]]'', aucune mesure de la [[magnétosphère]] uranienne n'avait été réalisée et sa nature était donc inconnue. Avant 1986, les astronomes supposent que le [[champ magnétique]] d'Uranus est aligné avec le [[vent solaire]], puisqu'il serait alors aligné avec les pôles, qui sont sur le plan de l'[[écliptique]]<ref name="Ness">{{article|langue=en|prénom1=Norman F.|nom1=Ness|lien auteur1=Norman F. Ness|prénom2=Mario H.|nom2=Acuña|lien auteur2=Mario Acuña|prénom3=Kenneth W.|nom3=Behannon|prénom4=Leonard F.|nom4=Burlaga|titre=Magnetic Fields at Uranus|périodique=[[Science (revue)|Science]]|volume=233|jour=4|mois=juillet|année=1986|résumé=http://adsabs.harvard.edu/abs/1986Sci...233...85N|passage=85-89|lien auteur7=Fritz M. Neubauer|prénom7=Fritz M.|nom7=Neubauer|prénom6=Ronald P.|prénom5=John E.P.|nom5=Connerney|nom6=Lepping}}.</ref>.

Cependant, les observations de ''Voyager 2'' révèlent que le champ magnétique d'Uranus est particulier, d'une part parce qu'il n'a pas pour origine le centre géométrique de la planète mais est décalé de près de {{unité|8000|km}} de celui-ci (un tiers du rayon planétaire), et d'autre part parce qu'il penche de 59° par rapport à l'axe de rotation<ref name="Ness" />{{,}}{{Sfn|Alioui|5=2012|p=15}}. Cette géométrie inhabituelle a pour conséquence d'induire une magnétosphère fortement asymétrique, la force du champ magnétique à la surface du pôle sud pouvant être aussi basse que {{Unité|0.1|[[Gauss (unité)|gauss]]}} ({{Unité|10|[[Tesla (unité)|µT]]}}), alors qu'au pôle nord elle peut atteindre {{Unité|1.1|gauss}} ({{Unité|110|µT}})<ref name="Ness" />. Le champ magnétique moyen en surface est de {{Unité|0.23|gauss}} ({{Unité|23|µT}})<ref name="Ness" />.

En 2017, des études sur les données de ''Voyager 2'' suggèrent que cette asymétrie amène la magnétosphère d'Uranus à réaliser une [[reconnexion magnétique]] avec le [[vent solaire]] une fois par jour uranien, ouvrant la planète aux particules du Soleil<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Topsy-Turvy Motion Creates Light Switch Effect at Uranus|url=http://www.news.gatech.edu/2017/06/26/topsy-turvy-motion-creates-light-switch-effect-uranus|site=news.gatech.edu|consulté le=2020-09-23}}.</ref>. En comparaison, le [[champ magnétique terrestre]] est à peu près aussi fort à l'un ou l'autre des pôles, et son {{Citation|équateur magnétique}} est à peu près parallèle à son équateur géographique<ref name=":27">{{article|langue=en|prénom1=C T|nom1=Russell|titre=Planetary magnetospheres|périodique=Reports on Progress in Physics|volume=56|numéro=6|date=1993-06-01|issn=0034-4885|issn2=1361-6633|doi=10.1088/0034-4885/56/6/001|lire en ligne=https://iopscience.iop.org/article/10.1088/0034-4885/56/6/001|consulté le=2020-09-23|pages=687–732}}.</ref>. Le [[moment magnétique]] bipolaire d'Uranus vaut environ {{Unité|50|fois}} celui de la Terre<ref name=":27" />.

[[Neptune (planète)|Neptune]] possède également un champ magnétique penché et déséquilibré de la même manière, ce qui suggère que cela pourrait être une caractéristique commune des [[Planète géante de glaces|géantes de glaces]]<ref name=":27" />. Une hypothèse est que, contrairement aux champs magnétiques des [[planètes telluriques]] et [[Planète géante gazeuse|géantes gazeuses]], qui sont générés dans leurs [[Noyau planétaire|noyaux]], les champs magnétiques des géantes de glace seraient générés par des mouvements de conducteurs à des profondeurs relativement faibles, par exemple, dans l'océan eau-ammoniac{{Sfn|Alioui|5=2012|p=15}}{{,}}<ref>{{article|langue=en|nom1=Stanley|prénom1=Sabine|nom2=Bloxham|prénom2=Jeremy|titre=Convective-region geometry as the cause of Uranus' and Neptune's unusual magnetic fields|périodique=Letters to Nature|volume=428|numéro=6979|date=2004|pmid=15014493|doi=10.1038/nature02376|bibcode=2004Natur.428..151S|lire en ligne=http://mahi.ucsd.edu/johnson/ES130/stanley2004-nature.pdf|archiveurl=https://web.archive.org/web/20070807213745/http://mahi.ucsd.edu/johnson/ES130/stanley2004-nature.pdf|archivedate=7 August 2007|consulté le=5 août 2007|pages=151–153}}.</ref>. Une autre explication possible de l'alignement particulier de la magnétosphère est que des océans de diamant liquide à l'intérieur d'Uranus auraient une incidence sur le champ magnétique<ref>{{Lien web|langue=en-AU|prénom= Eric|nom=Bland|titre=Outer planets may have oceans of diamond|url=http://www.abc.net.au/science/articles/2010/01/18/2794635.htm|site=abc.net.au|date=2010-01-18|consulté le=2020-09-23}}.</ref>.

[[Fichier:Uranuslight.jpg|alt=Une aurore polaire d'Uranus face à ses anneaux.|vignette|Une aurore boréale d'Uranus face à ses anneaux (''Hubble'', 2012)<ref>{{Lien web|langue=en-US|prénom=Jason|nom=Major|titre=Hubble Reveals Curious Auroras on Uranus|url=https://www.universetoday.com/94565/hubble-reveals-curious-auroras-on-uranus/|site=Universe Today|date=2012-04-13|consulté le=2020-10-08}}.</ref>.]]

Malgré son étrange alignement, la magnétosphère uranienne est, par bien des aspects, semblable à celle des autres planètes : elle possède un [[arc de choc]] à environ {{Unité|23|rayons planétaires}} devant elle, une [[magnétopause]] à {{Unité|18|rayons uraniens}}, une [[Magnétosphère|magnétoqueue]] bien développée et des ceintures de radiation<ref name="Ness" />{{,}}<ref name=":28">{{article|langue=en|prénom1=S. M.|nom1=Krimigis|prénom2=T. P.|nom2=Armstrong|prénom3=W. I.|nom3=Axford|prénom4=A. F.|nom4=Cheng|titre=The Magnetosphere of Uranus: Hot Plasma and Radiation Environment|périodique=Science|volume=233|numéro=4759|date=1986-07-04|issn=0036-8075|issn2=1095-9203|pmid=17812897|doi=10.1126/science.233.4759.97|lire en ligne=https://science.sciencemag.org/content/233/4759/97|consulté le=2020-09-23|pages=97–102}}.</ref>. Dans l'ensemble, la structure de la magnétosphère d'Uranus est similaire à celle de Saturne<ref name=":27" />. La queue de la magnétosphère d'Uranus est par ailleurs tordue à cause de sa rotation latérale en une forme de long [[tire-bouchon]] s’étendant sur des millions de kilomètres derrière elle<ref name="Ness" />{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Voyager: Uranus: Magnetosphere|url=http://voyager.jpl.nasa.gov/science/uranus_magnetosphere.html|site=voyager.jpl.nasa.gov|éditeur=NASA|date=2003|consulté le=13 juin 2007|archive-url=https://www.webcitation.org/60qXlE7Dp?url=http://voyager.jpl.nasa.gov/science/uranus_magnetosphere.html|archive-date=11 August 2011}}.</ref>.

La magnétosphère d'Uranus contient des particules chargées, avec principalement des [[proton]]s et des [[électron]]s et une petite quantité d'[[ion]]s [[Dihydrogène (cation)|H<sub>2</sub><sup>+</sup>]] mais aucun ion plus lourd n'a été détecté<ref name=":27" />{{,}}<ref name=":28" />. Beaucoup de ces particules proviendraient de la thermosphère<ref name=":28" />. La population de particules est fortement affectée par les lunes uraniennes qui balaient la magnétosphère, laissant des lacunes importantes<ref name=":28" />. Le flux de ces particules est suffisamment élevé pour provoquer une [[érosion spatiale]] de leurs surfaces sur une échelle de temps astronomiquement rapide de {{unité|100000|ans}}<ref name=":28" />. Cela pourrait être la cause de la coloration uniformément sombre des satellites et des anneaux d'Uranus<ref>{{Lien web|langue=en|prénom1=Calvin J.|nom1=Hamilton|titre=Voyager Uranus Science Summary|url=http://solarviews.com/eng/vgrur.htm|site={{langue|en|Solarviews}}|consulté le=9 avril 2015}}.</ref>.

Uranus présente des [[Aurore polaire|aurores polaires]] relativement développées, qui apparaissent comme des arcs lumineux autour des deux pôles magnétiques<ref name=":30">{{Lien web|langue=en|nom=ESO|titre=Alien aurorae on Uranus|url=https://www.spacetelescope.org/images/potw1714a/|site=spacetelescope.org|consulté le=2020-09-23}}.</ref>{{,}}<ref name=":26" />. Contrairement à Jupiter, les aurores d’Uranus semblent être insignifiantes pour le bilan énergétique de la [[thermosphère]] planétaire<ref>{{article|langue=en|prénom1=Hoanh An|nom1=Lam|prénom2=Steven|nom2=Miller|prénom3=Robert D.|nom3=Joseph|prénom4=Thomas R.|nom4=Geballe|titre=Variation in the H+3 Emission of Uranus|périodique=The Astrophysical Journal|volume=474|numéro=1|date=1997-01-01|issn=0004-637X|doi=10.1086/310424|lire en ligne=https://iopscience.iop.org/article/10.1086/310424|consulté le=2020-09-23|pages=L73–L76}}.</ref>.

En {{Date-|mars 2020|}}, les astronomes de la NASA signalent la détection d'une grande bulle magnétique atmosphérique, également connue sous le nom de [[plasmoïde]]. Elle aurait été libérée dans l'[[Espace (cosmologie)|espace]] par la planète Uranus lors du survol de la planète en 1986, cette découverte ayant été faite après avoir réévalué d'anciennes données enregistrées par la sonde [[Sonde spatiale|spatiale]] ''[[Voyager 2]]''<ref>{{Lien web|langue=en|prénom=Miles|nom=Hatfield|titre=Revisiting Decades-Old Voyager 2 Data, Scientists Find One More Secret|url=http://www.nasa.gov/feature/goddard/2020/revisiting-decades-old-voyager-2-data-scientists-find-one-more-secret|site=NASA|date=2020-03-24|consulté le=2020-09-15}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|langue=en-US|prénom1=Robin George|nom1=Andrews|titre=Uranus Ejected a Giant Plasma Bubble During Voyager 2’s Visit|périodique=The New York Times|date=2020-03-27|issn=0362-4331|lire en ligne=https://www.nytimes.com/2020/03/27/science/uranus-bubble-voyager.html|consulté le=2020-09-15}}.</ref>.

== Caractéristiques orbitales ==
=== Orbite ===
[[Fichier:Uranus_Orbit.gif|alt=Animation présentant l'orbite d'Uranus par rapport au parcours d'autres planètes du Système solaire.|vignette|Orbite d’Uranus (en rouge) comparée à celles des autres planètes.]]
La [[période de révolution]] d'Uranus autour du Soleil est d'environ {{nombre|84 années}} terrestres ({{Unité|30685 jours}} terrestres), la seconde plus grande des planètes du Système solaire après [[Neptune (planète)|Neptune]]<ref name=":50" />{{,}}<ref name=":40">{{Lien web|langue=en |titre=Uranus Fact Sheet |url=https://nssdc.gsfc.nasa.gov/planetary/factsheet/uranusfact.html |site=nssdc.gsfc.nasa.gov |date=27 septembre 2018 |consulté le=2020-09-23}}.</ref>. L’intensité du flux solaire sur Uranus est d’environ {{sfrac|1|400}} de celui reçu par la Terre<ref>{{Lien web|langue=en |titre=Next Stop Uranus |url=https://astrosociety.org/file_download/b9850a29-a472-4c67-8014-706f3724ca29 |site=astrosociety.org |date=Hiver 1985-86 |consulté le=9 juin 2007}}.</ref>.

Le demi-[[grand axe]] d'Uranus est de {{Unité|19,218|[[unités astronomiques]]}}, soit environ {{Unité|2871|millions}} de kilomètres<ref name=":40" />. Son [[excentricité orbitale]] de {{Unité|0,046381}}<ref name=":40" /> implique que la différence entre sa distance au Soleil à l'[[aphélie]] et au [[périhélie]] est de {{Unité|1,8 ua}} {{Incise|la plus grande de toutes les planètes du Système solaire|.}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=[[Jean Meeus]]|titre=Astronomical Algorithms|lieu=Richmond, VA|éditeur=Willmann-Bell|année=1998|passage=271}}.</ref>.

=== Calcul de son orbite ===
{{Article détaillé|Découverte de Neptune}}
[[Fichier:Gravitational perturbation.svg|vignette|Perturbations de l'orbite d'Uranus dues à la présence de Neptune (schéma non à l'échelle).|alt=Schéma représentant les vecteurs expliquant l'influence de Neptune sur l'orbite d'Uranus.|gauche]]
En 1821, [[Alexis Bouvard]] publie des tables astronomiques de l'orbite d'Uranus<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Alexis Bouvard {{!}} French astronomer|url=https://www.britannica.com/biography/Alexis-Bouvard|site=Encyclopedia Britannica|consulté le=2020-09-23}}.</ref>. Cependant, avec le temps, des divergences commencent à apparaître entre les orbites prévues et observées et l'astronome français, notant ces [[Perturbation (astronomie)|perturbations gravitationnelles]] inexpliquées, conjecture qu'une huitième planète, plus lointaine, pourrait en être la cause<ref>{{article|langue=fr|titre=Des premiers travaux de Le Verrier à la découverte de Neptune|périodique=Comptes Rendus Physique|volume=18|numéro=9-10|date=2017-11-01|issn=1631-0705|doi=10.1016/j.crhy.2017.10.011|lire en ligne=https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1631070517300919|consulté le=2020-09-23|pages=504–519}}.</ref>. Les astronomes [[Royaume-Uni|britannique]] [[John Couch Adams]] en 1843 et [[France|français]] [[Urbain Le Verrier]] en 1846 calculent indépendamment la position prévue de cette hypothétique planète<ref>{{Lien web|langue=en-US|titre=Today in science: Discovery of Neptune {{!}} EarthSky.org|url=https://earthsky.org/human-world/today-in-science-discovery-of-neptune|site=earthsky.org|consulté le=2020-09-23}}.</ref>. Grâce aux calculs de ce dernier, elle est finalement observée pour la première fois le {{date|23 septembre 1846}} par l'astronome [[Prusse|prussien]] [[Johann Gottfried Galle]], à un degré de la position prédite<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Neptune, une découverte très disputée|url=https://www.larecherche.fr/astronomie-histoire-des-sciences/neptune-une-découverte-très-disputée|site=larecherche.fr|consulté le=2020-09-23}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|nom1=O'Connor|prénom1=J J.|nom2=Robertson|prénom2=E. F.|titre=Mathematical discovery of planets|url=http://www-groups.dcs.st-and.ac.uk/~history/HistTopics/Neptune_and_Pluto.html|site=groups.dcs.st-and.ac.uk|date=1996|consulté le=13 juin 2007}}.</ref>.

=== Rotation ===
La [[période de rotation]] des couches intérieures d’Uranus est de {{unité|17|heures}} et {{unité|14|minutes}}<ref name=":50" />{{,}}<ref name=":40" />. Cependant, comme toutes les [[Planète géante|planètes géantes]], la haute atmosphère d’Uranus connaît des vents très violents dans la direction de rotation<ref name=":50" />. Le vent à la surface d’Uranus peut atteindre des vitesses de l'ordre de 700 ou {{unité|800|km/h}} vers +60° de latitude<ref name=":34" /> et, par conséquent, des parties visibles de son atmosphère se déplacent beaucoup plus vite et effectuent une rotation complète en environ {{nombre|14|heures}}<ref name=":50">{{Lien web|langue=en |prénom1=Peter J. |nom1=Gierasch |prénom2=Philip D. |nom2=Nicholson |lien auteur2=Philip D. Nicholson |titre=Uranus |url=https://www.warrentboe.org/_files/TeacherPages/792/Uranus_Article.pdf |série={{langue|en|NASA World Book}} |site=warrentboe.org|année=2004 |consulté le=9 juin 2007}}.</ref>.

Son rayon équatorial est de {{unité|25559|km}} et son rayon polaire de {{unité|24973|km}}, ce dernier étant plus faible du fait de l'[[aplatissement]] causé par la rotation de la planète<ref name=":40" />.

=== Inclinaison de l’axe ===
[[Fichier:Uranus_orientation_1985-2030.gif|vignette| Uranus de 1986 à 2030, du solstice d'été sud en 1986 à l'équinoxe en 2007 et au solstice d'été nord en 2028.|alt=Visualisation d'Uranus tournant et présentant successivement ses deux pôles.]]

À la différence de toutes les autres planètes du [[Système solaire]], Uranus présente une très forte inclinaison de son axe par rapport à la normale {{Incise|perpendiculaire}} de l'[[écliptique]]<ref name=":50" />. Ainsi, avec une [[Inclinaison de l'axe|inclinaison axiale]] de 97,77° {{Incise|par comparaison l'inclinaison de l'axe terrestre est d'environ 23°}} cet axe est quasiment parallèle au plan orbital<ref name=":40" />{{,}}<ref name="Smith1986" />. La planète {{Citation|roule}} pour ainsi dire sur son [[orbite]] et présente alternativement au Soleil son [[Pôle géographique|pôle]] [[nord]], puis son pôle [[sud]]<ref name=":41">{{Lien web|titre=Uranus, une planète aussi discrète qu’originale|url=https://lastronomie.fr/uranus-une-planete-aussi-discrete-quoriginale/|site=lastronomie.fr|consulté le=2020-09-23}}.</ref>.

Cela crée des changements saisonniers complètement différents de ceux des autres planètes{{Sfn|Alioui|5=2012|p=10}}. Près du [[solstice]], un pôle fait face au [[Soleil]] en continu et l'autre est tourné vers l'extérieur. Chaque pôle obtient donc environ {{Unité|42|années}} d'ensoleillement continu suivies d'autant d'années d'obscurité<ref>{{Lien web|langue=en|nom=Sromovsky|prénom=Lawrence|titre=Hubble captures rare, fleeting shadow on Uranus|url=http://www.news.wisc.edu/releases/12826.html|série=University of Wisconsin Madison|site=news.wisc.edu|date=2006|consulté le=9 juin 2007|archive-url=https://web.archive.org/web/20110720221646/http://www.news.wisc.edu/releases/12826.html|archive-date=20 July 2011}}.</ref>{{,}}{{Sfn|Alioui|5=2012|p=10}}. Seule une bande étroite autour de l'équateur connaît un cycle jour-nuit rapide, mais avec le soleil très bas à l'horizon. De l'autre côté de l'orbite d'Uranus, l'orientation des pôles vers le Soleil est inversée<ref name=":41" />. Un résultat de cette orientation d'axe est que, en moyenne sur une année uranienne, les régions polaires d'Uranus reçoivent plus d'[[énergie solaire]] que ses régions équatoriales<ref name=":50" />{{,}}<ref name=":42">{{Lien web|langue=en-US|prénom=NOAA|nom=US Department of Commerce|titre=The Planet Uranus|url=https://www.weather.gov/fsd/uranus#:~:text=Curiously%20though,%20Uranus%20is%20still,more%20heat%20than%20it%20receives.|site=weather.gov|consulté le=2020-09-23}}.</ref>. Néanmoins, Uranus est plus chaude à son équateur qu'à ses pôles<ref>{{Lien web|langue=en|prénom=Nola Taylor Redd|date=28 2 2018|titre=What is the Temperature of Uranus?|url=https://www.space.com/18707-uranus-temperature.html|site=Space.com|consulté le=2020-09-23}}.</ref> ; le mécanisme en cause de ce résultat contre-intuitif est inconnu mais pourrait être dû à un processus de distribution de la chaleur par le climat<ref name=":50" />{{,}}<ref name=":42" />.

Près de l'[[équinoxe]], le Soleil fait face à l'équateur d'Uranus, lui donnant pendant un temps une période de cycles jour-nuit proche de ceux observés sur la plupart des autres planètes. Uranus atteint son équinoxe le plus récent le {{Date|7 décembre 2007}}<ref>{{Lien conférence|nom=Hammel|prénom=Heidi|titre=Uranus nears Equinox|titre livre=A report from the 2006 Pasadena Workshop|date=5 septembre 2006|url=https://citeseerx.ist.psu.edu/viewdoc/download?doi=10.1.1.114.1800&rep=rep1&type=pdf|title=Uranus nears Equinox|langue=en}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|auteur=Philippe Henarejos|titre=Uranus se métamorphose|url=https://www.cieletespace.fr/actualites/uranus-se-metamorphose|site=cieletespace.fr|date=19 10 2012|consulté le=22 10 2020}}.</ref>.
{{clr}}

{| class="wikitable" style="text-align: center; margin-right: 0px; margin-left: 1em; float: right"
|+Années des solstices et équinoxes uraniens<ref>{{article|langue=en|prénom1=J.|nom1=Meeus|titre=Equinoxes and solstices on Uranus and Neptune|périodique=Journal of the British Astronomical Association|volume=107|date=1997-12-01|issn=0007-0297|lire en ligne=http://adsabs.harvard.edu/full/1997JBAA..107..332M|consulté le=2020-09-24|pages=332}}.</ref>
!Année
! scope="col"|Hémisphère nord
! scope="col"|Hémisphère sud
|-
|1901, 1985
| align="center"|Solstice d’hiver
| align="center"|Solstice d’été
|-
|1923, 2007
| align="center"|Équinoxe de printemps
| align="center"|Équinoxe d’automne
|-
|1946, 2030
| align="center"|Solstice d’été
| align="center"|Solstice d’hiver
|-
|1966, 2050
| align="center"|Équinoxe d’automne
| align="center"|Équinoxe de printemps
|}

Plusieurs hypothèses peuvent expliquer cette configuration particulière de l'axe de rotation de la planète. L'une d'elles décrit la présence d'un satellite ayant provoqué graduellement le basculement d'Uranus par un phénomène de résonance avant d'être éjecté de son orbite{{Sfn|Alioui|5=2012|p=11}}{{,}}<ref>{{Lien web|auteur=Jean-Baptiste Feldmann|titre=Le basculement d'Uranus enfin expliqué ?|url=https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/astronomie-basculement-uranus-enfin-explique-22835/|site=[[Futura (portail web)]]|date=2 mars 2010|consulté le=1 1 2019}}.</ref>. Une autre thèse avance le fait que le basculement serait dû à au moins deux impacts avec des [[impacteur]]s qui se seraient produits avant que les satellites d'Uranus ne se soient formés<ref name=":3">{{Lien web|auteur=Laurent Sacco|titre=Uranus aurait basculé à cause d'une collision géante|url=https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/astronomie-uranus-aurait-bascule-cause-collision-geante-34107/|site=[[Futura (portail web)]]|date=6 juillet 2018|consulté le=1 1 2019}}.</ref>{{,}}<ref name=":50" />. À l'appui de cette thèse, en {{date|2018}}, plus de cinquante [[Simulation informatique|simulations]] d'impact effectuées avec des super calculateurs concluent à une collision majeure entre une jeune [[protoplanète]] et Uranus, au niveau du pôle Nord et à une vitesse de {{unité|20|km/s}}<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Cataclysmic collision shaped Uranus’ evolution|url=https://www.dur.ac.uk/news/newsitem/?itemno=35167|site=[[Université de Durham]]|date=3 juillet 2018|consulté le=1 1 2019}}.</ref>. La protoplanète de roche et de glace aurait fait basculer Uranus avant de se désintégrer et de former une couche de glace sur le manteau. Cette collision aurait relâché une partie de la chaleur interne de la planète, expliquant qu'elle soit la plus froide du Système solaire<ref>{{Lien web|auteur=Benoît Rey|titre=On sait enfin pourquoi Uranus penche autant|url=https://www.science-et-vie.com/ciel-et-espace/on-sait-enfin-pourquoi-uranus-penche-autant-42463|site=[[Science et Vie]]|date=15 août 2018|consulté le=1 1 2019}}.</ref>. Selon une théorie, avancée en 2020 dans la revue {{Lien |langue=en |trad=ScienceAlert |texte=ScienceAlert}}, Uranus était dotée dans la passé d’un anneau massif d’au moins 3 fois la masse de son système de satellites, qui se serait désintégré mais aurait fait basculer la planète sur son orbite<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Marine |nom=Cestes |titre=Pourquoi Uranus est-elle penchée ? |url=https://actu.caminteresse.fr/insolite/pourquoi-uranus-est-elle-penchee-11196840/?utm_campaign=pmo_cam_article&utm_content=caminteresse-0&utm_id=66cfdceb4c4210e4518327a9-0&utm_medium=cpc&utm_source=ividencebrand |site=caminteresse |date=2024-08-24 |consulté le=2024-08-29}}</ref>. 

Lors du survol de la planète par ''[[Voyager 2]]'' en [[1986 en science|1986]], le pôle sud d'Uranus est orienté presque directement vers le Soleil<ref name=":43">{{article|langue=en|nom1=Seidelmann|prénom1=P. K.|nom2=Abalakin|prénom2=V. K.|nom3=Bursa|prénom3=M.|nom4=Davies|prénom4=M. E.|titre=Report of the IAU/IAG working group on cartographic coordinates and rotational elements of the planets and satellites: 2000|périodique=Celestial Mechanics and Dynamical Astronomy|volume=82|numéro=1|date=2000|doi=10.1023/A:1013939327465|bibcode=2002CeMDA..82...83S|lire en ligne=http://www.hnsky.org/iau-iag.htm|consulté le=13 juin 2007|pages=83}}.</ref>. On peut dire qu’Uranus a une inclinaison légèrement supérieure à 90° ou encore que son axe a une inclinaison légèrement inférieure à 90° et qu’elle tourne alors sur elle-même dans le sens [[Orbites prograde et rétrograde|rétrograde]]<ref name=":41" />. L'étiquetage de ce pôle comme {{Citation|sud}} utilise la définition actuellement approuvée par l'[[Union astronomique internationale]], à savoir que le pôle nord d'une planète ou d'un satellite est le pôle qui pointe au-dessus du [[plan invariable]] du Système solaire, quelle que soit la direction dans laquelle la planète tourne<ref name=":43" />{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Cartographic Standards|url=https://pds.jpl.nasa.gov/datastandards/pds3/standards/sr/stdref3.7/Chapter2_20081210_v4_3_final_rev.pdf|série=NASA|site=pds.jpl.nasa.gov|consulté le=13 juin 2007|archive-url=https://web.archive.org/web/20040407151631/http://pds.jpl.nasa.gov/documents/sr/stdref_021015/Chapter02.pdf|archive-date=07-04-2004}}.</ref>. Ainsi, par convention, Uranus a une inclinaison supérieure à 90° et possède donc une [[Mouvement prograde ou rétrograde|rotation rétrograde]], comme [[Vénus (planète)|Vénus]]<ref>{{Lien web|langue=en|titre=The rotation of Venus|url=https://www.eso.org/public/outreach/eduoff/vt-2004/Background/Infol2/EIS-D3.html|site=eso.org|consulté le=2020-09-23}}.</ref>.

=== Formation et migration ===
{{article détaillé|Modèle de Nice|Formation et évolution du Système solaire}}
[[Fichier:Lhborbits.png|redresse=2|vignette| Simulation du [[modèle de Nice]] montrant les planètes extérieures et la ceinture de Kuiper<ref>{{Article|langue=en|prénom1=R.|nom1=Gomes|prénom2=H. F.|nom2=Levison|prénom3=K.|nom3=Tsiganis|prénom4=A.|nom4=Morbidelli|titre=Origin of the cataclysmic Late Heavy Bombardment period of the terrestrial planets|périodique=Nature|volume=435|numéro=7041|date=2005-05|issn=0028-0836|issn2=1476-4687|doi=10.1038/nature03676|lire en ligne=http://www.nature.com/articles/nature03676|consulté le=2020-09-04|pages=466–469}}.</ref> :<br> 1. avant que Jupiter et Saturne n'atteignent une résonance de 2:1 ;<br> 2. après la diffusion vers l'intérieur des objets de la ceinture de Kuiper à la suite du déplacement orbital de Neptune ;<br> 3. après éjection des corps dispersés de la ceinture de Kuiper par Jupiter.|alt=Trois images montrant la diffusion progressive des objets de la ceinture de Kuiper.]]
La formation des [[Planète géante de glaces|géantes de glaces]], Uranus et [[Neptune (planète)|Neptune]], s'avère difficile à modéliser avec précision<ref name=":29">{{Lien web|langue=fr|prénom=Guillaume|nom=Cannat|titre=Le passé de plus en plus tumultueux du système solaire|url=https://www.lemonde.fr/blog/autourduciel/2014/02/05/le-passe-de-plus-en-plus-tumultueux-du-systeme-solaire/|site=lemonde.fr/blog/autourduciel|date=2014-02-05|consulté le=2020-09-04}}.</ref>. Les modèles actuels suggèrent que la densité de matière dans les régions externes du [[Système solaire]] est trop faible pour tenir compte de la formation de si grands corps à partir de la méthode traditionnellement acceptée d'[[accrétion]] du [[Noyau planétaire|noyau]], aussi appelée [[modèle d'accrétion de cœur]]<ref name=":29" />{{,}}{{Sfn|Alioui|5=2012|p=8}}. Ainsi, diverses hypothèses sont avancées pour expliquer leur apparition{{Sfn|Alioui|5=2012|p=8}}.

La première hypothèse est que les géantes de glaces n'ont pas été formées par l'accrétion du noyau, mais à partir d'[[Instabilité gravitationnelle|instabilités]] dans le [[disque protoplanétaire]] d'origine qui ont ensuite vu leur atmosphère soufflée par le rayonnement d'une [[association OB]] massive à proximité<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Alan P.|nom1=Boss|titre=Rapid Formation of Outer Giant Planets by Disk Instability|périodique=The Astrophysical Journal|volume=599|numéro=1|date=2003-12|issn=0004-637X|issn2=1538-4357|doi=10.1086/379163|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1086/379163|consulté le=2020-09-04|pages=577–581}}.</ref>.

Une autre hypothèse est qu'elles se sont formées plus près du Soleil, où la densité de matière était plus élevée, puis qu'elles ont ensuite réalisé une [[migration planétaire]] vers leurs orbites actuelles après le retrait du disque protoplanétaire gazeux<ref>{{Article|langue=en|nom1=Thommes|prénom1=Edward W.|nom2=Duncan|prénom2=Martin J.|nom3=Levison|prénom3=Harold F.|titre=The formation of Uranus and Neptune among Jupiter and Saturn|périodique=The Astronomical Journal|volume=123|numéro=5|année=2002|doi=10.1086/339975|bibcode=2002AJ....123.2862T|arxiv=astro-ph/0111290|pages=2862–83}}.</ref>. Cette hypothèse de migration après formation est maintenant privilégiée en raison de sa capacité à mieux expliquer l'occupation des populations de petits objets observées dans la région trans-neptunienne<ref>{{Lien web|titre=Une prédiction forte du « Modèle de Nice » validée par la sonde Rosetta|url=https://www.oca.eu/fr/recherche/actualites-scientifiques/toutes-les-actualites/165-astronoie-astrophysique/102-une-prediction-forte-du-modele-de-nice-validee-par-la-sonde-rosetta|site=oca.eu|consulté le=2020-09-04}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|nom=Hansen|prénom=Kathryn|titre=Orbital shuffle for early solar system|url=http://www.geotimes.org/june05/WebExtra060705.html|éditeur=Geotimes|date=7 6 2005|consulté le=26 août 2007|archive-url=https://web.archive.org/web/20070927212314/http://www.geotimes.org/june05/WebExtra060705.html|archive-date=27 September 2007}}.</ref>. Le courant le plus largement accepté des explications sur les détails de cette hypothèse est connu sous le nom de [[modèle de Nice]], qui explore l'effet d'une migration d'Uranus et des autres planètes géantes sur la structure de la ceinture de Kuiper<ref>{{Article|langue=en|prénom1=A.|nom1=Crida|titre=Solar System formation|volume=21|année=2009|passage=3008|isbn=978-3-527-62919-0|doi=10.1002/9783527629190.ch12|bibcode=2009RvMA...21..215C|arxiv=0903.3008|périodique=Reviews in Modern Astronomy}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en|nom1=Desch|prénom1=S.J.|titre=Mass Distribution and Planet Formation in the Solar Nebula|périodique=The Astrophysical Journal|volume=671|numéro=1|date=2007|doi=10.1086/522825|bibcode=2007ApJ...671..878D|lire en ligne=http://pdfs.semanticscholar.org/054e/675d459212463f2ec9770f858eaaf3c4505b.pdf|pages=878–93}}.</ref>{{,}}<ref name="Smith2009">{{Article|langue=en|nom1=Smith|prénom1=R.|auteur2=L.J. Churcher|auteur3=M.C. Wyatt|auteur4=M.M. Moerchen|titre=Resolved debris disc emission around η Telescopii: a young solar system or ongoing planet formation?|périodique=Astronomy and Astrophysics|volume=493|numéro=1|date=2009|doi=10.1051/0004-6361:200810706|bibcode=2009A&A...493..299S|arxiv=0810.5087|pages=299–308}}.</ref>.

== Cortège d'Uranus ==
=== Lunes ===
{{Article détaillé|Satellites naturels d'Uranus}}
[[Fichier:Uranus moons.jpg|upright=1.5|vignette|Les six plus grosses lunes d'Uranus ; de gauche à droite : [[Puck (lune)|Puck]], [[Miranda (lune)|Miranda]], [[Ariel (lune)|Ariel]], [[Umbriel (lune)|Umbriel]], [[Titania (lune)|Titania]] et [[Obéron (lune)|Obéron]].|alt=Illustration montrant en ligne, à gauche Uranus en très grand et à droite une lune minuscule puis cinq lunes plus grandes.]]
Uranus possède {{Unité|27|[[satellites naturels]]}} connus<ref name="Sheppard2005">{{article|langue=en |prénom1=Scott S. |nom1=Sheppard |lien auteur1=Scott S. Sheppard |prénom2=David |nom2=Jewitt |lien auteur2=David Jewitt |prénom3=Jan |nom3=Kleyna |lien auteur3=Jan Kleyna |titre=An ultradeep survey for irregular satellites of Uranus: Limits to completeness |journal=The Astronomical Journal |volume=129 |année=2005 |doi=10.1086/426329 |url=http://adsabs.harvard.edu/abs/2005AJ....129..518S |passage=518-525}}.</ref>{{,}}<ref name=":44">{{Lien web|langue=en |titre=In Depth {{!}} Uranus Moons |url=https://solarsystem.nasa.gov/moons/uranus-moons/in-depth |site=NASA Solar System Exploration |consulté le=2020-09-24}}.</ref>{{,}}<ref name=":45">{{Lien web|langue=en |titre=Uranian Satellite Fact Sheet |url=https://nssdc.gsfc.nasa.gov/planetary/factsheet/uraniansatfact.html |site=nssdc.gsfc.nasa.gov |consulté le=2020-09-24}}.</ref>. Leur masse combinée {{Incise|ainsi que celle des anneaux, négligeable}} représente moins de 0,02 % de la masse de la planète{{Sfn|Alioui|5=2012|p=20}}. Les noms de ces satellites sont choisis parmi les personnages des œuvres de [[William Shakespeare|Shakespeare]] et d'[[Alexander Pope|Alexandre Pope]]<ref name=":44" />{{,}}{{Sfn|Alioui|5=2012|p=20&26}}.

[[William Herschel]] découvre les deux premières lunes, [[Titania (lune)|Titania]] et [[Obéron (lune)|Obéron]], en [[1787 en science|1787]] {{Incise|soit six ans après la découverte de la planète|.}}<ref name=":44" />{{,}}{{Sfn|Alioui|5=2012|p=20}}. Elles sont nommées ainsi {{Unité|65|ans}} après par son fils [[John Herschel]]{{Sfn|Alioui|5=2012|p=20}}. Par ailleurs, William Herschel pense en avoir découvert quatre autres les années suivantes mais leur correspondance avec des lunes existantes n'est pas vérifiée{{Sfn|Alioui|5=2012|p=20}}. Ces observations ont alors une grande importance car elles permettent notamment d'estimer la masse et le volume de la planète{{Sfn|Alioui|5=2012|p=22}}.

[[William Lassell]] annonce officiellement la découverte d'[[Ariel (lune)|Ariel]] et [[Umbriel (lune)|Umbriel]] en [[1851 en science|1851]], résultat d'un travail commun avec [[William Dawes]]<ref name=":44" />{{,}}{{Sfn|Alioui|5=2012|p=23}}. Près d'un siècle plus tard (en [[1948 en science|1948]]), [[Gerard Kuiper]] découvre [[Miranda (lune)|Miranda]]<ref>{{Lien web|langue=en |titre=Planetary Names: Planet and Satellite Names and Discoverers |url=https://planetarynames.wr.usgs.gov/Page/Planets |site=planetarynames.wr.usgs.gov |consulté le=2020-09-24}}.</ref>{{,}}{{Sfn|Alioui|5=2012|p=23}}. La vingtaine de lunes restantes est découverte après [[1985 en science|1985]], pour certaines pendant le survol de {{nobr|{{langue|en|[[Voyager 2]]}}}} et les autres avec des télescopes au sol<ref name="Sheppard2005" />{{,}}<ref name="Smith1986" />.

Les satellites d'Uranus sont divisés en trois groupes : treize satellites intérieurs, cinq satellites majeurs et neuf satellites irréguliers<ref name=":45" />{{,}}<ref name="Sheppard2005" />.

[[Fichier:ESO_-_Uranus_(by).jpg|vignette| Le système uranien par le [[Très Grand Télescope|TGT]]<ref>{{Lien web|langue=en |nom=ESO |titre=Peering at Uranus's rings as they swing edge-on to Earth for the first time since their discovery in 1977 |url=https://www.eso.org/public/images/eso0737a/ |site=eso.org |consulté le=2020-09-24}}.</ref>.|alt=Image annotée d'Uranus et de ses principales lunes vues depuis la Terre.|gauche]]

Les satellites intérieurs sont de petits corps sombres ayant des caractéristiques et une origine communes avec les [[anneaux d'Uranus|anneaux de la planète]]<ref name="Showalter2006" />. Leur orbite est située à l'intérieur de celle de Miranda et ils sont fortement liés aux [[anneaux d'Uranus]], certaines lunes ayant probablement causé certains anneaux par fragmentation<ref name="Esposito2002" />. [[Puck (lune)|Puck]] est le plus grand satellite intérieur d'Uranus, avec un diamètre de {{unité|162|km}}, et le seul pour lequel les photos prises par ''Voyager 2'' montrent des détails<ref name=":45" />. Parmi les autres satellites intérieurs, on compte par ordre d'éloignement à la planète [[Cordélia (lune)|Cordélia]], [[Ophélie (lune)|Ophélie]], [[Bianca (lune)|Bianca]], [[Cressida (lune)|Cressida]], [[Desdémone (lune)|Desdémone]], [[Juliette (lune)|Juliette]], [[Portia (lune)|Portia]], [[Rosalinde (lune)|Rosalinde]], [[Cupid (lune)|Cupid]], [[Belinda (lune)|Belinda]], [[Perdita (lune)|Perdita]] et [[Mab (lune)|Mab]]<ref name=":45" />.

Les cinq satellites majeurs {{Incise|Miranda, Ariel, Umbriel, Titania et Obéron}} ont une masse suffisante pour être en [[équilibre hydrostatique]]<ref name="Smith1986" />. Tous sauf Umbriel présentent à la surface des signes d'activité interne, tels que la formation de canyons ou du volcanisme<ref name="Smith1986" />. Le plus grand satellite d'Uranus, [[Titania (lune)|Titania]], est le [[Liste d'objets du Système solaire|huitième plus grand du Système solaire]], avec un diamètre de {{unité|1578|km}}, soit un peu moins de la moitié de la [[Lune]] pour une masse vingt fois inférieure<ref>{{Lien web|langue=en |titre=List of Biggest Natural Satellite in the Solar System |url=https://www.jagranjosh.com/general-knowledge/list-of-biggest-natural-satellite-in-the-solar-system-1541488379-1 |site=Jagranjosh.com |date=2018-11-06 |consulté le=2020-09-24}}.</ref>. La masse combinée des cinq principaux satellites est inférieure à la moitié de celle de [[Triton (lune)|Triton]] (le plus grand [[Satellites naturels de Neptune|satellite naturel de Neptune]]) seul<ref group="N">La masse de Triton est de {{unité|2.14|e=22|kg}} tandis que la masse combinée des satellites majeurs uraniens est d'environ {{unité|8,8|e=21|kg}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en |titre=Neptunian Satellite Fact Sheet |url=https://nssdc.gsfc.nasa.gov/planetary/factsheet/neptuniansatfact.html |site=nssdc.gsfc.nasa.gov |consulté le=2020-09-24}}.</ref>. Ils ont des [[Albédo géométrique|albédos géométriques]] relativement bas, allant de 0,21 pour Umbriel à 0,39 pour Ariel {{Incise|qui ont par ailleurs respectivement la plus ancienne et la plus jeune surface des satellites majeurs|.}}<ref name=":44" />{{,}}<ref name=":45" />. Ce sont des conglomérats de glace et de roche composés d'environ 50 % de glace (ammoniac et dioxyde de carbone) et de 50 % de roche, de façon similaire aux [[Satellites naturels de Saturne|satellites glacés de Saturne]]<ref name=":44" />{{,}}{{Sfn|Alioui|5=2012|p=22}}. Seule Miranda semble principalement composée de glace<ref>{{article|langue=en |prénom1=Hauke |nom1=Hussmann |prénom2=Frank |nom2=Sohl |prénom3=Tilman |nom3=Spohn |titre=Subsurface oceans and deep interiors of medium-sized outer planet satellites and large trans-neptunian objects |périodique=Icarus |volume=185 |numéro=1 |date=2006-11-01 |issn=0019-1035 |doi=10.1016/j.icarus.2006.06.005 |lire en ligne=http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0019103506002016 |consulté le=2020-09-24 |pages=258–273}}.</ref> et possède des canyons d'une profondeur de {{unité|20|km}}, des plateaux et des variations chaotiques de ses caractéristiques de surface uniques dans le Système solaire<ref name=":50" />{{,}}<ref name=":44" />{{,}}<ref name=":46">{{article|langue=en |nom1=Pappalardo |prénom1=R. T. |nom2=Reynolds |prénom2=S. J. |nom3=Greeley |prénom3=R. |titre=Extensional tilt blocks on Miranda: Evidence for an upwelling origin of Arden Corona |périodique=Journal of Geophysical Research |volume=102 |numéro=E6 |date=1997 |doi=10.1029/97JE00802 |bibcode=1997JGR...10213369P |lire en ligne=http://www.agu.org/pubs/crossref/1997/97JE00802.shtml |pages=13,369–13,380}}.</ref>. L'activité géologique passée de Miranda aurait été entraînée par un [[réchauffement par effet de marée]] à un moment où son orbite était plus [[Excentricité orbitale|excentrique]] qu'actuellement, probablement en raison d'une ancienne [[résonance orbitale]] 3:1 avec Umbriel<ref name=":46" />{{,}}<ref>{{article|langue=en |prénom1=W. C. |nom1=Tittemore |prénom2=J. |nom2=Wisdom |titre=Tidal evolution of the Uranian satellites. III - Evolution through the Miranda-Umbriel 3:1, Miranda-Ariel 5:3, and Ariel-Umbriel 2:1 mean-motion commensurabilities |périodique=Icarus |volume=85 |date=1990-06-01 |doi=10.1016/0019-1035(90)90125-S |lire en ligne=http://adsabs.harvard.edu/abs/1990Icar...85..394T |consulté le=2020-09-24 |pages=394–443}}.</ref>. [[Fichier:Uranusandrings.jpg|vignette| Image proche [[infrarouge]] en fausses couleurs d'Uranus en 1998 montrant ses bandes de nuages, ses [[Anneau planétaire|anneaux]] et ses [[Satellite naturel|lunes]] par la [[Near Infrared Camera and Multi-Object Spectrometer|caméra NICMOS]] du [[Hubble (télescope spatial)|télescope spatial Hubble]]<ref>{{Lien web|langue=en |titre=Hubble Finds Many Bright Clouds on Uranus |url=http://hubblesite.org/contents/news-releases/1998/news-1998-35 |site=HubbleSite.org |consulté le=2020-10-14}}.</ref>.|alt=Image en infrarouge montrant Uranus et ses structures nuageuses apparaissant rouges.]]Les satellites irréguliers d'Uranus ont des orbites [[Ellipse (mathématiques)|elliptiques]] et fortement inclinées (en majorité [[Mouvement prograde ou rétrograde|rétrogrades]]), et orbitent à de grandes distances de la planète<ref name=":45" />{{,}}<ref name="Sheppard2005" />. Leur orbite se situe au-delà de celle d'Obéron, la grande lune la plus éloignée d'Uranus<ref name=":45" />. Ils ont probablement tous été capturés par Uranus peu après sa formation<ref name="Sheppard2005" />. Leur diamètre est compris entre {{unité|18|km}} pour [[Trinculo (lune)|Trinculo]] et {{unité|150|km}} pour [[Sycorax (lune)|Sycorax]]<ref name="Sheppard2005" />. [[Margaret (lune)|Margaret]] est le seul satellite irrégulier d'Uranus connu ayant une orbite prograde<ref name=":45" />. C'est également un des satellites du Système solaire ayant l'orbite la plus excentrique avec 0,661, bien que [[Néréide (lune)|Néréide]], une lune de [[Neptune (planète)|Neptune]], ait une excentricité moyenne plus élevée avec 0,751<ref>{{Lien web|langue=en |titre=Planetary Satellite Mean Orbital Parameters |url=https://ssd.jpl.nasa.gov/?sat_elem |site=ssd.jpl.nasa.gov |consulté le=2020-09-24}}.</ref>. Les autres satellites irréguliers sont [[Francisco (lune)|Francisco]], [[Caliban (lune)|Caliban]], [[Stephano (lune)|Stephano]], [[Prospero (lune)|Prospero]], [[Setebos (lune)|Setebos]] et [[Ferdinand (lune)|Ferdinand]]<ref name=":45" />.

=== Anneaux planétaires ===
{{Article détaillé|Anneaux d'Uranus}}
[[Fichier:Uranian rings scheme.svg|vignette|left|upright=1.2|Schéma du système d’anneaux et des lunes d’Uranus. Les lignes continues sont les anneaux et celles en pointillés les orbites des lunes.|alt=Schéma du système d’anneaux et de lunes d’Uranus. Les lignes continues montrent les anneaux, les lignes en pointillés, les orbites des lunes.]]Uranus possède un système de treize [[anneau planétaire|anneaux planétaires]] connus, le système d'[[anneaux d'Uranus]] étant moins complexe que [[anneaux de Saturne|celui de Saturne]], mais plus élaborés que ceux de [[Anneaux de Jupiter|Jupiter]] ou de [[Anneaux de Neptune|Neptune]]<ref name="Esposito2002" />{{,}}<ref name=":54">{{Lien web|langue=en |titre=Uranus - The ring system |url=https://www.britannica.com/place/Uranus-planet |site=Encyclopedia Britannica |consulté le=2020-09-24}}.</ref>.

William Herschel décrit la présence possible d'anneaux autour d'Uranus en 1787 et 1789{{Sfn|Alioui|5=2012|p=18}}. Cette observation est généralement considérée comme douteuse, car les anneaux sont sombres et ténus et, dans les deux siècles suivants, aucun n'a été noté par d'autres observateurs<ref name="eves">{{Lien web|langue=en |auteur={{langue|en|[[Royal Astronomical Society]]}} |titre=Did William Herschel Discover The Rings Of Uranus In The 18th Century? |url=http://www.physorg.com/news95949762.html |site=Physorg.com |jour=16 |mois=avril |année=2007 |consulté le=18 avril 2015}}.</ref>. Pourtant, Herschel fait une description précise de la taille de l'anneau epsilon, de son angle par rapport à la Terre, de sa couleur rouge et de ses changements apparents alors qu'Uranus orbitait autour du Soleil<ref>{{article| langue=en | titre=Uranus rings 'were seen in 1700s' | périodique=[[BBC News]] | date=19 avril 2007 |prénom=Paul | nom=Rincon | lire en ligne=http://news.bbc.co.uk/2/hi/science/nature/6569849.stm | consulté le=17 septembre 2020}}.</ref>{{,}}<ref name="eves" />. Le système d'anneau est découvert de façon explicite le {{Date|10 mars 1977}} par [[James Elliot|James L. Elliot]], Edward W. Dunham et [[Jessica Mink]] à l'aide du [[Kuiper Airborne Observatory]]{{Sfn|Alioui|5=2012|p=18}}. La découverte est fortuite car ils prévoyaient d'utiliser l'[[occultation]] de l'étoile [[SAO 158687]] par Uranus pour étudier son [[Atmosphère planétaire|atmosphère]]{{Sfn|Alioui|5=2012|p=18}}. Lorsque de l'analyse de leurs observations, ils découvrent que l'étoile avait brièvement disparu cinq fois avant et après sa disparition derrière Uranus, les faisant conclure à l'existence d'un système d'anneau autour d'Uranus. Il s'agit alors du deuxième système d'[[Anneau planétaire|anneaux planétaires]] découvert après celui de Saturne{{Sfn|Alioui|5=2012|p=18}}. Deux autres anneaux sont découverts par ''{{nobr|{{langue|en|[[Voyager 2]]}}}}'' entre [[1985 en science|1985]] et [[1986 en science|1986]] par observation directe<ref name="Smith1986" />.

{| class="wikitable right" style="text-align: center"
|+ Anneaux d’Uranus
|-
! scope="col"|Nom
! scope="col" |Distance (km)
! scope="col" |Largeur (km)
|-
|| [[Anneau zêta|ζ]] || {{formatnum:39600}} || {{formatnum:3500}}
|-
|| [[Anneau 6|6]] || {{formatnum:41840}} || 1 à 3
|-
|| [[Anneau 5|5]] || {{formatnum:42230}} || 2 à 3
|-
|| [[Anneau 4|4]] || {{formatnum:42580}} || 2 à 3
|-
|| [[Anneau alpha|α]] || {{formatnum:44720}} || 7 à 12
|-
|| [[Anneau bêta|β]] || {{formatnum:45670}} || 7 à 12
|-
|| [[Anneau êta|η]] || {{formatnum:47190}} || 0 à 2
|-
|| [[Anneau gamma|γ]] || {{formatnum:47630}} || 1 à 4
|-
|| [[Anneau delta|δ]] || {{formatnum:48290}} || 3 à 9
|-
|| [[Anneau lambda|λ]] || {{formatnum:50024}} || 2 à 3
|-
|| [[Anneau epsilon|ε]] || {{formatnum:51140}} || 20 à 100
|-
|| [[Anneau nu|ν]] || {{formatnum:67300}} || {{formatnum:3800}}
|-
|| [[Anneau mu|μ]] || {{formatnum:97700}} || {{formatnum:17800}}
|}

En décembre 2005, le [[Hubble (télescope spatial)|télescope spatial Hubble]] détecte une paire d'anneaux auparavant inconnus{{Sfn|Alioui|5=2012|p=19}}. Le plus grand est situé deux fois plus loin d'Uranus que les anneaux précédemment connus. Ces nouveaux anneaux sont si éloignés d'Uranus qu'ils sont appelés le système d'anneaux {{Citation|extérieur}}. Hubble repère également deux petits satellites, dont l'un, [[Mab (lune)|Mab]], partage son orbite avec l'anneau nouvellement découvert le plus externe<ref>{{Lien web|langue=en |titre=NASA's Hubble Discovers New Rings and Moons Around Uranus |url=http://hubblesite.org/newscenter/archive/releases/2005/33/ |série=hubblesite.org |date=2005 |consulté le=9 juin 2007}}.</ref>. En avril 2006, des images des nouveaux anneaux par l'[[Observatoire W. M. Keck|observatoire de Keck]] révèlent leurs couleurs : le plus extérieur est bleu et l'autre rouge<ref>{{Lien web|langue=en |nom=Sanders |prénom=Robert |titre=Blue ring discovered around Uranus |url=http://www.berkeley.edu/news/media/releases/2006/04/06_bluering.shtml |site=berkeley.edu|éditeur=UC Berkeley News |date=06-04-2006 |consulté le=3 octobre 2006}}.</ref>. Une hypothèse concernant la couleur bleue de l'anneau externe est qu'il est composé de minuscules particules de glace d'eau issues de la surface de [[Mab (lune)|Mab]] qui sont suffisamment petites pour diffuser la lumière bleue<ref>{{Lien web|langue=en |nom=Battersby|prénom=Stephen |titre=Blue ring of Uranus linked to sparkling ice |url=https://www.newscientist.com/article/dn8960-blue-ring-of-uranus-linked-to-sparkling-ice.html |série=New Scientist |site=newscientist.com|date=avril 2006 |consulté le=9 juin 2007}}.</ref>.

Leurs distances au centre d'Uranus vont de {{unité|39600|km}} pour l’[[Anneau zêta|anneau ζ]] à environ {{unité|98000|km}} pour l’[[Anneau mu|anneau µ]]<ref name="Nasa Rings">{{Lien web|langue=en |titre=Uranus: Rings |url=http://solarsystem.nasa.gov/planets/profile.cfm?Object=Uranus&Display=Rings |site={{langue|en|Solar System Exploration}} |consulté le=18 avril 2015}}.</ref>. Si les dix premiers anneaux d’Uranus sont fins et circulaires, le onzième, l’[[Anneau epsilon|anneau ε]], est plus brillant, excentrique et plus large, s'étendant de {{unité|20|km}} au point le plus proche de la planète à {{unité|98|km}} au point le plus éloigné. Il est encadré par deux [[Satellite berger|lunes {{Citation|bergères}}]], assurant sa stabilité, [[Cordélia (lune)|Cordélia]] et [[Desdémone (lune)|Desdémone]]. Les deux derniers anneaux sont très nettement plus éloignés, l’[[Anneau mu|anneau μ]] se situant deux fois plus loin que l’anneau ε<ref name="Nasa Rings" />. Il existe probablement de faibles bandes de poussière et des arcs incomplets entre les anneaux principaux<ref name="Ockert1987">{{article|langue=en |prénom1=Maureen E. |nom1=Ockert |prénom2=Jeffrey N. |nom2=Cuzzi |prénom3=Carolyn C. |nom3=Porco |lien auteur3=Carolyn Porco |prénom4=Torrence V. |nom4=Johnson |titre=Uranian ring photometry: Results from {{nobr|Voyager 2}} |périodique=J. Geophys. Res. |lien périodique=Journal of Geophysical Research |volume=92 |année=1987 |doi=10.1029/JA092iA13p14969 |résumé=http://adsabs.harvard.edu/abs/1987JGR....9214969O |consulté le=18 avril 2015 |passage=14 969-14 978}}.</ref>. Ces anneaux sont très sombres : l’[[albédo de Bond]] des particules les composant ne dépasse pas 2 %, ce qui les rend très peu visibles<ref name="Ockert1987" />. Ils sont probablement composés de glace et d'éléments [[Composé organique|organiques]] noircis par le rayonnement de la [[magnétosphère]]<ref>{{article|langue=en |prénom1=Kevin H. |nom1=Baines |prénom2=Padmavati A. |nom2=Yanamandra-Fisher |prénom3=Larry A. |nom3=Lebofsky |prénom4=Thomas W. |nom4=Momary |titre=Near-Infrared Absolute Photometric Imaging of the Uranian System |périodique=Icarus |lien périodique=Icarus (journal) |volume=132 |année=1998 |doi=10.1006/icar.1998.5894 |résumé=http://adsabs.harvard.edu/abs/1998Icar..132..266B |consulté le=9 juin 2010 |passage=266-284 |nom7=Wild |prénom7=Walter J. |prénom6=Charles |nom5=Golisch |prénom5=William |nom6=Kaminski}}.</ref>. Au regard de l'[[Formation et évolution du Système solaire|âge du Système solaire]], les anneaux d’Uranus seraient assez jeunes : leur durée d'existence ne dépasserait pas {{unité|600|millions}} d’années et ils ne se sont donc pas formés avec Uranus<ref>{{article|langue=en |prénom1=Larry W. |nom1=Esposito |lien auteur1=Larry W. Esposito |prénom2=Joshua E. |nom2=Colwell |titre=Creation of The Uranus Rings and Dust bands |périodique=Nature |lien périodique=Nature (revue) |volume=339 |année=1989 |doi=10.1038/339605a0 |résumé=http://adsabs.harvard.edu/abs/1989Natur.339..605E |consulté le=12 juin 2010 |passage=605-607}}.</ref>{{,}}<ref name="Esposito2002" />. La matière formant les anneaux a probablement déjà fait partie d'une lune {{Incise|ou de lunes}} qui aurait été brisée par des impacts à grande vitesse. Parmi les nombreux débris formés à la suite de ces chocs, seules quelques particules ont survécu, dans des zones stables correspondant aux emplacements des anneaux actuels<ref name="Esposito2002" />.

=== Autre entourage d'Uranus ===
{{Article détaillé|Astéroïdes troyens d'Uranus}}
Un [[Troyen (astronomie)|astéroïde troyen]] d'Uranus est un [[astéroïde]] situé aux alentours d'un des deux [[Point de Lagrange|points stables de Lagrange]] (L{{ind|4}} ou L{{ind|5}}) du système [[Soleil]]-Uranus, c'est-à-dire situé à 60° en avance ou en retard sur l'orbite d'Uranus<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Astéroïde troyen|url=https://www.futura-sciences.com/sciences/definitions/planetes-asteroide-troyen-13533/|site=Futura|consulté le=2020-09-24}}.</ref>. Le [[Centre des planètes mineures]] (CPM) ne recense qu'un troyen d'Uranus : {{PM1|2011 QF|99}}, situé autour du point L<sub>4</sub><ref name="MPC liste">{{lien web|langue=en|format=html|titre=List of Uranus trojans|traduction titre=Liste des troyens d'Uranus|url=http://www.minorplanetcenter.net/iau/lists/t_uranustrojans.html|site=minorplanetcenter.net|éditeur=[[Centre des planètes mineures]]|consulté le=27 mai 2019|date=23 mai 2019}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=Charles Q. Choi|date=29 8 2013|titre=First 'Trojan' Asteroid Companion of Uranus Found|url=https://www.space.com/22590-uranus-trojan-asteroid-discovery.html|site=Space.com|consulté le=2020-09-18}}.</ref>. {{PM1|2014 YX|49}} est proposé comme second troyen d'Uranus mais n'est cependant toujours pas approuvé par le CPM<ref>{{Article|langue=en|prénom1=C. de la Fuente|nom1=Marcos|prénom2=R. de la Fuente|nom2=Marcos|titre=Asteroid 2014 YX49: a large transient Trojan of Uranus|périodique=Monthly Notices of the Royal Astronomical Society|date=2017-01-21|issn=0035-8711|issn2=1365-2966|doi=10.1093/mnras/stx197|lire en ligne=http://arxiv.org/abs/1701.05541|consulté le=2020-09-18|pages=stx197}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en-US|prénom=Ken|nom=Croswell|titre=Far-off asteroid caught cohabiting with Uranus around the sun|url=https://www.newscientist.com/article/2121489-far-off-asteroid-caught-cohabiting-with-uranus-around-the-sun/|site=New Scientist|consulté le=2020-09-18}}.</ref>.

Aussi, d'autres objets sont coorbiteurs d'Uranus sans pour autant être classifiés comme troyens. Ainsi, [[(83982) Crantor]] est une [[planète mineure]] possédant une [[orbite en fer à cheval]] vis-à-vis d'Uranus<ref>{{Article|langue=en|nom1=Gallardo|prénom1=T.|titre=Atlas of the mean motion resonances in the Solar System|périodique=Icarus|volume=184|numéro=1|date=2006|doi=10.1016/j.icarus.2006.04.001|bibcode=2006Icar..184...29G|pages=29–38}}.</ref>{{,}}<ref name="coorbital2">{{Article|langue=en|nom1=de la Fuente Marcos|prénom1=C.|nom2=de la Fuente Marcos|prénom2=R.|titre=Crantor, a short-lived horseshoe companion to Uranus|périodique=Astronomy and Astrophysics|volume=551|date=2013|doi=10.1051/0004-6361/201220646|bibcode=2013A&A...551A.114D|arxiv=1301.0770|lire en ligne=http://www.aanda.org/index.php?option=com_article&access=standard&Itemid=129&url=/articles/aa/abs/2013/03/aa20646-12/aa20646-12.html|pages=A114}}.</ref>. D'autres exemples de coorbiteurs potentiels comme {{PM1|472651|2015 DB|216}}<ref name="Fuente Marcos 2015">{{article|langue=en|prénom1=Carlos|nom1=de la Fuente Marcos|prénom2=Raúl|nom2=de la Fuente Marcos|titre=Asteroid {{PM2|2015 DB|216}}: a recurring co-orbital companion to Uranus|traduction titre=L'astéroïde {{PM2|2015 DB|216}} : un compagnon coorbital récurrent d'Uranus|périodique=[[Monthly Notices of the Royal Astronomical Society]]|volume=453|numéro=2|date={{date||octobre|2015|en astronomie}}|doi=10.1093/mnras/stv1725|bibcode=2015MNRAS.453.1288D|arxiv=1507.07449|lire en ligne=https://arxiv.org/pdf/1507.07449.pdf|résumé=http://mnras.oxfordjournals.org/content/453/2/1288|consulté le=8 septembre 2015|format=pdf|pages=1288-1296}}{{commentaire biblio|L'article, daté du {{date|3|juin|2015|en astronomie}}, a été reçu par la revue le {{date|7|juillet|2015|en astronomie}}, accepté par son comité de lecture le {{date|27|juillet|2015|en astronomie}} et mis en ligne le {{date|24|août|2015|en astronomie}}.}}.</ref> ou {{PM1|2010 EU|65}} ont également été découverts<ref name="coorbital2" />.

Des études montrent qu'il serait possible à un [[quasi-satellite]] théorique d'Uranus ou de [[Neptune (planète)|Neptune]] de le rester pour la durée de vie du [[Système solaire]], moyennant certaines conditions d'excentricité et d'[[inclinaison orbitale|inclinaison]]<ref name="Wiegert00">{{Article|langue=en|prénom1=Paul|nom1=Wiegert|lien auteur1=Paul Wiegert|prénom2=Kimmo|nom2=Innanen|lien auteur2=Kimmo Innanen|prénom3=Seppo|nom3=Mikkola|lien auteur3=Seppo Mikkola|titre=The stability of quasi satellites in the outer solar system|périodique=The Astronomical Journal|volume=119|numéro=4|année=2000|doi=10.1086/301291|url=http://www.iop.org/EJ/article/1538-3881/119/4/1978/990367.html|passage=1978-1984}}.</ref>. De tels objets n'ont cependant pas encore été découverts<ref name="Wiegert00" />.

[[Fichier:Uranus diagram fr.svg|alt=Coupe d'Uranus montrant sa structure interne et ses caractéristiques physiques. Les anneaux sont présentés à l'échelle ainsi que les lunes et leurs orbites.|centré|vignette|redresse=3|Diagramme en coupe à l'échelle d'Uranus montrant ses anneaux et les orbites des lunes proches.]]

== Observation ==
[[Fichier:Uranus, Neptune, and their moons (2MASS) - cropped.jpg|redresse=1.5|alt=photo présentant à gauche le système uranien et à droite le système neptunien.|vignette|Uranus et Neptune depuis la Terre par le [[grand relevé]] ''[[Two-Micron All-Sky Survey]]'' en 1998<ref>{{Lien web|langue=en|titre=2MASS Atlas Image Gallery: Solar System Objects|url=https://old.ipac.caltech.edu/2mass/gallery/images_ss.html|site=old.ipac.caltech.edu|consulté le=20 10 2020}}.</ref>.]]
La [[magnitude apparente]] moyenne d'Uranus est de +5,68 avec un écart-type de 0,17 tandis que les extrêmes sont de +5,38 et +6,03<ref>{{article|langue=en|prénom1=Anthony|nom1=Mallama|prénom2=James L.|nom2=Hilton|titre=Computing Apparent Planetary Magnitudes for The Astronomical Almanac|périodique=arXiv:1808.01973 [astro-ph]|date=2018-08-06|lire en ligne=http://arxiv.org/abs/1808.01973|consulté le=2020-09-24}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Éphéméride de la NASA|url=http://eclipse.gsfc.nasa.gov/TYPE/TYPE.html|site=NASA|consulté le=9 avril 2015}}.</ref>. Cette plage de luminosité étant proche de la limite de l'[[œil nu]] située à +6<ref name=":47" />, il est ainsi possible avec un ciel parfaitement sombre {{Incise|avec les yeux accoutumés à l'obscurité}} et dégagé de la voir comme une étoile très peu lumineuse, notamment lorsqu'elle se trouve en [[Opposition (astronomie)|opposition]]<ref>{{Lien web|langue=fr|auteur=Guillaume Cannat|titre=Comment repérer toutes les planètes du Système solaire en moins d’une journée - Uranus|url=https://www.lemonde.fr/blog/autourduciel/tag/observer-uranus/|site=lemonde.fr - Autour du Ciel|date=23 décembre 2017|consulté le=2020-09-24}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=fr|auteur=Serge Brunier|titre=Cherchez la planète Uranus dans le ciel d'octobre|url=https://www.science-et-vie.com/ciel-et-espace/cherchez-la-planete-uranus-dans-le-ciel-d-octobre-51555|site=science-et-vie.com|date=2019-10-01|consulté le=2020-09-24}}.</ref>{{,}}<ref name=":40" />. Cette variabilité est en grande partie expliquée par quelle latitude planétaire d'Uranus est simultanément éclairée par le Soleil et vue depuis la Terre<ref>{{article|langue=en|prénom1=Richard W.|nom1=Schmude Jr.|prénom2=Ronald E.|nom2=Baker|prénom3=Jim|nom3=Fox|prénom4=Bruce A.|nom4=Krobusek|titre=Large Brightness Variations of Uranus at Red and Near-IR Wavelengths|périodique=arXiv:1510.04175 [astro-ph]|date=2015-10-14|lire en ligne=http://arxiv.org/abs/1510.04175|consulté le=2020-09-24}}.</ref>. Sa [[taille apparente]] est comprise entre 3,3 et {{Unité|4,1|[[secondes d'arc]]}}, selon que sa distance à la Terre varie de 3,16 à {{Unité|2,58|milliards}} de kilomètres<ref name=":40" />, et elle est ainsi facilement distinguable avec des [[jumelles]]<ref>{{Lien web|langue=fr-FR|titre=Est-il possible d'observer Uranus au télescope?|url=https://starlust.org/fr/observer-uranus-avec-un-telescope/|site=StarLust|consulté le=2020-09-24}}.</ref>{{,}}<ref name=":48" />. Avec un télescope possédant un objectif d'un diamètre entre 15 et {{Unité|23|cm}}, Uranus apparaît comme un disque [[cyan]] pâle avec [[assombrissement centre-bord]]<ref name=":48" />. Avec un télescope possédant un plus large objectif, il devient possible de distinguer ses nuages ainsi que certains de ses plus grands satellites, tels que [[Titania (lune)|Titania]] et [[Obéron (lune)|Obéron]]<ref name=":48">{{Lien web|langue=en|nom=Nowak|prénom=Gary T.|titre=Uranus: the Threshold Planet of 2006|url=http://www.vtastro.org/Articles/uranus2006.html|date=2006|consulté le=14 juin 2007|archive-url=https://web.archive.org/web/20110727233304/http://www.vtastro.org/Articles/uranus2006.html|archive-date=27 July 2011}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Uranus|url=http://www.thesolarsystemplanets.com/tag/uranus/|site={{langue|en|Solar System Planets}}|consulté le=9 avril 2015}}.</ref>.

Depuis [[1997 en astronomie|1997]], neuf satellites irréguliers extérieurs ont été identifiés à l'aide de télescopes au sol<ref name="Sheppard2005" />. Deux lunes intérieures supplémentaires, [[Cupid (lune)|{{langue|en|Cupid}}]] et [[Mab (lune)|Mab]], sont découvertes grâce au [[Hubble (télescope spatial)|télescope spatial ''Hubble'']] en [[2003 en astronomie|2003]]<ref name="Showalter2006">{{article|langue=en|prénom1=Mark R.|nom1=Showalter|lien auteur1=Mark R. Showalter|prénom2=Jack J.|nom2=Lissauer|lien auteur2=Jack J. Lissauer|titre=The Second Ring-Moon System of Uranus: Discovery and Dynamics|journal=Science|lien périodique=Science (revue)|volume=311|numéro=5 20763|jour=17|mois=février|année=2006|pmid=16373533|doi=10.1126/science.1122882|résumé=http://adsabs.harvard.edu/abs/2006Sci...311..973S|passage=973-977}}.</ref>. Le satellite [[Margaret (lune)|Margaret]] est le dernier découvert avec sa découverte publiée en {{Date||octobre|2003|en science}}<ref name="IAUC8217">{{Lien web|langue=en|prénom1=Daniel W. E.|nom1=Green|titre=IAUC 8217: S/2003 U 3; 157P; AG Dra|url=http://www.cbat.eps.harvard.edu/iauc/08200/08217.html|éditeur={{langue|en|IAU Circular}}|date=9 octobre 2003|consulté le=30 avril 2015}}.</ref>. Le [[Hubble (télescope spatial)|télescope spatial ''Hubble'']] permet également de prendre des photos correctes d'Uranus depuis la Terre, même si elles sont en résolution relative plus faibles que les images de ''Voyager 2''{{Sfn|Alioui|5=2012|p=27}}. Entre [[2003 en astronomie|2003]] et [[2005 en astronomie|2005]], grâce aux observations ainsi effectuées, une nouvelle paire d’anneaux est découverte, baptisée par la suite système d’anneaux externe, ce qui porte le nombre d’anneaux d’Uranus à 13<ref name="Showalter2006" />.

Jusqu'en [[2007 en astronomie|2007]], Uranus s'est approchée de son [[équinoxe]] et une activité nuageuse s’y est développée<ref name=":37" />{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Uranus nears Equinox A report from the 2006 Pasadena Workshop|url=http://citeseerx.ist.psu.edu/viewdoc/summary?doi=10.1.1.114.1800|site=citeseerx.ist.psu.edu|année=2006|consulté le=6 avril 2015}}.</ref>. La majeure partie de cette activité ne peut pas être perçue autrement qu’avec le [[Hubble (télescope spatial)|télescope spatial ''Hubble'']] ou de grands télescopes munis d’[[optique adaptative]]<ref name="planetary" />.

== Exploration ==
{{Article détaillé|Exploration du système uranien|Voyager 2}}

=== Survol de {{nobr|''{{langue|en|Voyager}} 2''}} ===
[[Fichier:Uranus_Final_Image.jpg|vignette| Croissant d'Uranus pris par ''Voyager 2'' alors en route vers Neptune<ref>{{Lien web|langue=en |titre=PIA00143: Uranus - Final Image |url=https://photojournal.jpl.nasa.gov/catalog/PIA00143 |site=photojournal.jpl.nasa.gov |consulté le=2020-10-14}}.</ref>.|alt=Uranus apparaissant comme un fin croissant lumineux devant un fond noir.]]
[[Fichier:Voyager.jpg|alt=Maquette d'une sonde Voyager, une grande parabole est visible.|redresse=0.5|gauche|vignette|''[[Voyager 2]]''.]]
La planète n'a été visitée et étudiée à courte distance que par une seule [[sonde spatiale]] : ''[[Voyager 2]]'' ([[National Aeronautics and Space Administration|NASA]]) en 1986, qui est donc la source de la majorité des informations connues sur la planète<ref name=":6">{{Lien web|langue=en |auteur=Voyager 2 Mission Team Scientists, Jet Propulsion Laboratory |titre=1986: Voyager at Uranus |url=https://solarsystem.nasa.gov/news/184/1986-voyager-at-uranus |site=NASA Solar System Exploration |consulté le=2020-09-18}}.</ref>. L'objectif principal de la mission ''Voyager'' étant l'étude des systèmes de Jupiter et Saturne, le survol d'Uranus n'est rendu possible que parce que ceux-ci se sont parfaitement déroulés auparavant{{Sfn|Alioui|5=2012|p=10}}.

Lancée en 1977, ''Voyager 2'' fait son approche au plus près d'Uranus le {{Date|24|janvier|1986|en science}}, à {{unité|81500|km}} du sommet des nuages de la planète avant de poursuivre son trajet vers Neptune<ref name=":50" />{{,}}<ref name=":6" />. La sonde étudie la structure et la composition chimique de l'atmosphère d'Uranus, y compris son climat unique, causé par son inclinaison axiale de 97,77°<ref name=":6" />. Elle effectue les premières enquêtes détaillées sur ses cinq plus grandes lunes et en découvre {{Unité|10|nouvelles}}<ref name=":6" />. Elle examine les neuf [[Anneaux d'Uranus|anneaux connus du système]], en découvre deux autres et permet d'établir que leur apparition est relativement récente<ref name=":6" />{{,}}<ref name=":7">{{Lien web|langue=en |titre=Voyager RSS MISSION.CAT |url=http://pds-rings.seti.org/voyager/rss/mission.html |consulté le=7 avril 2015}}.</ref>. Finalement, elle étudie son champ magnétique, sa structure irrégulière, son inclinaison et sa magnétoqueue unique en tire-bouchon causée par son orientation<ref name=":7" />.

''[[Voyager 1]]'' n'a pas pu visiter Uranus car l'enquête sur une lune de [[Saturne (planète)|Saturne]], [[Titan (lune)|Titan]], était considérée comme une priorité. Cette trajectoire a ensuite fait sortir la sonde du plan de l'[[écliptique]], mettant fin à sa mission de [[planétologie]]<ref name=":252">{{Lien web|langue=en |auteur={{langue|en|NASA - Planetary Date System}} |titre=Voyager mission |url=http://pds-rings.seti.org/voyager/rss/mission.html |site={{langue|en|Planetary Rings Node}} |date=1 1 2000}}.</ref>{{,}}<ref name="Swift1997">{{Ouvrage|langue=en|auteur=David W. Swift|titre=Voyager Tales|sous-titre=Personal Views of the Grand Tour|éditeur=AIAA|date=1 January 1997|pages totales=438|passage=69|isbn=978-1-56347-252-7|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=E-NGFqfq1LsC&pg=PA69}}.</ref>.

=== Après {{nobr|''{{langue|en|Voyager}} 2''}} ===
La possibilité d'envoyer l'orbiteur ''[[Cassini-Huygens]]'' de [[Saturne (planète)|Saturne]] jusqu'à Uranus a été évaluée lors d'une phase de planification d'extension de mission en 2009, mais a finalement été rejetée en faveur de sa destruction dans l'[[Atmosphère de Saturne|atmosphère saturnienne]] car il aurait fallu environ vingt ans pour arriver au système uranien après avoir quitté Saturne<ref>{{Lien web|langue=en|format=pdf|auteur=Bob Pappalardo|auteur2=Linda Spilker|titre=Cassini Proposed Extended-Extended Mission (XXM)|url=http://www.lpi.usra.edu/opag/march09/presentations/pappalardo.pdf|site=lpi.usra.edu|date=2006|consulté le=14/10/2020}}.</ref>. Par ailleurs, ''[[New Horizons 2]]'' {{Incise|qui a ensuite été abandonnée}} aurait également pu effectuer un survol rapproché du système uranien<ref>{{article|langue=en|prénom1=David S. F.|nom1=Portree|titre=New Horizons II (2004-2005)|périodique=Wired|date=2012-05-22|issn=1059-1028|lire en ligne=https://www.wired.com/2012/05/new-horizons-ii-2004-2005/|consulté le=2020-09-05}}.</ref>.

Un orbiteur du nom d'''[[Uranus orbiter and probe]]'' est recommandé par le [[Planetary Science Decadal Survey]] 2013-2022 dans le cadre du [[programme New Frontiers]] publié en 2011<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Planetary Science Decadal Survey 2013-2022|url=http://solarsystem.nasa.gov/2013decadal/|consulté le=9 avril 2015}}.</ref>{{,}}{{Sfn|Alioui|5=2012|p=27}}. Cette proposition envisageait un lancement en 2020-2023 et une croisière de {{Unité|13|ans}} vers Uranus<ref name=":8">{{article|langue=en|auteur1=Mark Hofstadter|titre=The Case for a Uranus Orbiter|périodique=Jet Propulsion Laboratory/California Institute of Technology|date=2011|lire en ligne=https://www.lpi.usra.edu/decadal/opag/UranusOrbiter_v7.pdf|pages=8}}.</ref>. La sonde pourrait s'inspirer du [[Pioneer Venus Multiprobe]] et descendre dans l'atmosphère uranienne<ref name=":8" />.

L'[[Agence spatiale européenne|Agence Spatiale Européenne]] évalue une mission de {{Citation|classe moyenne}} appelée [[Uranus Pathfinder]]<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=Michael Schirber|date=13 10 2011|titre=Missions Proposed to Explore Mysterious Tilted Planet Uranus|url=https://www.space.com/13248-nasa-uranus-missions-solar-system.html|site=Space.com|consulté le=2020-09-24}}.</ref>. D'autres missions telles qu'''[[OCEANUS]]''<ref>{{article|langue=en|nom1=Bramson|prénom1=A. M.|nom2=Elder|prénom2=C. M.|nom3=Blum|prénom3=L. W.|nom4=Chilton|prénom4=H. T.|titre=OCEANUS: A Uranus Orbiter Concept Study from the 2016 NASA/JPL Planetary Science Summer School|périodique=Lunar and Planetary Science Conference|numéro=1964|date=2017-03|lire en ligne=https://ui.adsabs.harvard.edu/abs/2017LPI....48.1583B|consulté le=2020-09-18}}.</ref>, ''[[ODINUS]]''<ref>{{article|langue=en|prénom1=Diego|nom1=Turrini|prénom2=Romolo|nom2=Politi|prénom3=Roberto|nom3=Peron|prénom4=Davide|nom4=Grassi|titre=The ODINUS Mission Concept - The Scientific Case for a Mission to the Ice Giant Planets with Twin Spacecraft to Unveil the History of our Solar System|périodique=arXiv:1402.2472 [astro-ph]|date=2014-02-12|lire en ligne=http://arxiv.org/abs/1402.2472|consulté le=2020-09-18}}.</ref> ou [[MUSE (sonde spatiale)|''MUSE'']]<ref>{{article|langue=en|prénom1=Tatiana|nom1=Bocanegra-Bahamón|prénom2=Colm|nom2=Bracken|prénom3=Marc|nom3=Costa Sitjà|prénom4=Dominic|nom4=Dirkx|titre=MUSE – Mission to the Uranian system: Unveiling the evolution and formation of ice giants|périodique=Advances in Space Research|volume=55|numéro=9|date=2015-05-01|issn=0273-1177|doi=10.1016/j.asr.2015.01.037|lire en ligne=http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0273117715000897|consulté le=2020-09-18|pages=2190–2216}}.</ref> sont étudiées.

== Dans la culture ==
=== Références historiques ===
[[Fichier:Uranium.svg|alt=Symbole de l'uranium avec numéro atomique.|redresse=0.5|vignette|L'[[uranium]] a été nommé en référence à Uranus.]]
L'élément chimique [[uranium]] est découvert en 1789 par le [[chimiste]] allemand [[Martin Heinrich Klaproth]], nommé d'après Uranus qui venait d'être découverte huit ans auparavant<ref name=":49" />{{,}}<ref name="Uranium">{{Lien web|langue=en |titre=uranium {{!}} Definition, Properties, Uses, & Facts |url=https://www.britannica.com/science/uranium |site=Encyclopedia Britannica |consulté le=2020-09-17}}.</ref>. Il est ensuite isolé par le chimiste français [[Eugène-Melchior Péligot]] en 1841 et reste l'élément le plus lourd connu jusqu'en 1940, où le premier [[Transuranien|élément transuranien]] est découvert : le [[neptunium]], nommé quant à lui d'après la planète [[Neptune (planète)|Neptune]]<ref name="Uranium" />.

L'''[[opération Uranus]]'' est le nom donné à l'[[opération militaire]] réussie de la [[Seconde Guerre mondiale]] par l'[[Armée rouge]] pour reprendre [[Volgograd|Stalingrad]]<ref>{{Lien web|langue=fr |prénom=Laurent |nom=Legrand |titre=L'opération Uranus, un premier revers pour Hitler |url=https://www.lepoint.fr/histoire/l-operation-uranus-un-premier-revers-pour-hitler-20-11-2013-1759019_1615.php |site=Le Point |date=2013-11-20 |consulté le=2020-09-17}}.</ref>. Elle débouche sur l{{'}}''[[opération Saturne]]''<ref>{{Lien web|titre=Bataille de Stalingrad (1942 - 1943) : le récit complet et illustré |url=https://www.secondeguerre.net/articles/evenements/es/42/ev_bataillestalingrad.html |site=secondeguerre.net |consulté le=2020-09-17}}.</ref>. La même guerre connaîtra ensuite l'[[Débarquement de Normandie|opération ''Neptune'']], nom de code donné au débarquement en [[Normandie]] des troupes [[Alliés de la Seconde Guerre mondiale|alliées]] en {{date||juin|1944}}<ref>{{Lien web|auteur=Ministère des Armées |titre=Juin 1944 : opération Neptune ou Overlord ? |url=https://www.defense.gouv.fr/fre/actualites/articles/juin-1944-operation-neptune-ou-overlord |site=defense.gouv.fr |date=04/06/2014 |consulté le=2020-09-02}}.</ref>.

=== Musique et poésie ===
{{Citation|Uranus, le magicien}} est le {{6e}} mouvement de l'œuvre pour grand [[orchestre]] ''[[Les Planètes]]'', composée et écrite par [[Gustav Holst]] entre 1914 et 1916<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Holst : Les Planètes, partie 6 : Uranus|url=http://www.vivre-musique-classique.fr/oeuvres/holst-les-planetes-partie-6-uranus/|site=vivre-musique-classique.fr|consulté le=2020-09-17}}.</ref>. Par ailleurs, les lunes d'Uranus [[Obéron (lune)|Obéron]], [[Miranda (lune)|Miranda]] et [[Titania (lune)|Titania]] sont mentionnées dans la chanson ''[[Astronomy Domine]]'' de [[Pink Floyd]]<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Pink Floyd – Astronomy Domine|url=https://genius.com/Pink-floyd-astronomy-domine-lyrics|consulté le=2020-09-17}}.</ref>.

Dans le poème de [[John Keats]] ''{{langue|en|[[On First Looking into Chapman's Homer]]}}'', les deux vers ''{{citation étrangère|lang=en|Then felt I like some watcher of the skies / When a new planet swims into his ken}}'' {{En français|Alors je me suis senti comme un observateur des cieux / Quand une nouvelle planète nage dans son horizon}}, sont une référence à la découverte d'Uranus par [[William Herschel]]<ref>{{Lien web|langue=en |titre=On First Looking Into Chapman's Homer |url=http://academic.brooklyn.cuny.edu/english/melani/cs6/homer.html |éditeur={{langue|en|City University of New York}} |année=2009 |consulté le=29 octobre 2011}}.</ref>.

=== Littérature et cinéma ===
{{Article détaillé|Uranus et ses lunes dans la fiction}}
[[Fichier:Marcel Aymé 1929.jpg|vignette|[[Marcel Aymé]] intitule un de ses romans ''[[Uranus (roman)|Uranus]]'' car un des personnages lisait un ouvrage d'astronomie au moment d'un [[bombardement]] l'ayant marqué.|alt=Un homme en costume est assis devant une table recouverte de papiers divers.]]
Depuis sa découverte, Uranus est apparue dans de nombreuses œuvres de [[science-fiction]]. Par exemple, elle a été le décor de l'épisode ''[[The Daleks' Master Plan]]'' de [[Doctor Who]] ou de certains [[Niveau (jeu vidéo)|niveaux]] dans la série de [[Jeu vidéo|jeux vidéo]] [[Mass Effect]]<ref>{{Lien web|langue=en |titre=Uranus / Pop culture |url=https://solarsystem.nasa.gov/planets/uranus/overview |site=NASA Solar System Exploration |consulté le=2020-09-17}}.</ref>, et le sujet du roman de fiction ''Uranus'' de [[Ben Bova]]<ref>{{Lien web|langue=en |titre=Uranus - Ben Bova |url=https://www.sfbok.se/produkt/uranus-208791 |site=sfbok.se |consulté le=2020-09-24}}.</ref>.

Cependant, elle n'a pas inspiré que des œuvres de science-fiction. Ainsi, ''[[Uranus (roman)|Uranus]]'' est un roman de [[Marcel Aymé]] paru en [[1948 en littérature|1948]] et [[Uranus (film)|adapté à l'écran]] par [[Claude Berri]] en [[1990 au cinéma|1990]]<ref name=":20">{{Lien web|langue=fr|titre=URANUS, Une comédie noire |url=https://www.universalis.fr/encyclopedie/uranus/ |site=Encyclopædia Universalis |consulté le=2020-09-22}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Pour la dictée du brevet des collèges, un extrait d'Uranus de Marcel Aymé |url=https://www.actualitte.com/article/patrimoine-education/pour-la-dictee-du-brevet-des-colleges-un-extrait-d-uranus-de-marcel-ayme/89633 |site=actualitte.com |consulté le=2020-09-22}}.</ref>. Le titre du roman vient d'une anecdote racontée par un personnage, le professeur Watrin : un bombardement a tué sa femme un soir d'{{Date|août 1944}} alors qu'il lisait dans un ouvrage d'astronomie le chapitre consacré à Uranus et le nom de la planète lui rappelle ainsi ce souvenir<ref name=":20" />.

=== Jeu de mots ===
Dans la [[culture populaire]] en [[langue anglaise]], de nombreux [[jeux de mots]] sont dérivés de la prononciation commune du nom d'Uranus avec l'expression {{Citation|your anus}} {{En français|ton/votre anus}} et sont notamment utilisés en tant que gros titre dans les articles de [[Presse écrite|presse]] relatant de la planète<ref>{{article|langue=en |prénom=Daniel |nom=Craig |titre=Very nice job with these Uranus headlines, everyone |périodique=The Philly Voice |lieu=Philadelphie |date=20 juin 2017 |url=http://www.phillyvoice.com/very-nice-job-these-uranus-headlines-everyone/ |consulté le=27 août 2017 }}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en-US |titre=Someone Notices This Journalist’s Obsession With Uranus, And It Gets Better And Better With Each Headline |url=https://www.boredpanda.com/uranus-funny-headline-news-reports-rob-waugh/ |site=Bored Panda |consulté le=2020-09-17}}.</ref>, et ce depuis la fin du {{S|XIX}}<ref>{{Lien web|langue=en-US |titre=A Deep Dive Into Uranus Jokes |url=https://electricliterature.com/a-deep-dive-into-uranus-jokes/ |site=Electric Literature |date=2017-11-17 |consulté le=2020-09-17}}.</ref>. Ce jeu de mots a en conséquence influé la prononciation recommandée de la planète pour éviter l'[[homonymie]]<ref name=":2" />.

Cela a également été utilisé dans des œuvres de fiction, par exemple dans la [[série d'animation]] ''[[Futurama]]'' où la planète a été renommée pour {{Citation|en finir une bonne fois pour toutes avec cette stupide blague}} en {{Citation|Urectum}}<ref>{{Lien web|langue=en |prénom=Phil |nom=Plait |titre=OK fine, let’s do this: Uranus smells like rotten eggs |url=https://www.syfy.com/syfywire/ok-fine-lets-do-this-uranus-smells-like-rotten-eggs |site=SYFY WIRE |date=2018-04-23 |consulté le=2020-09-17}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en-US |titre=Futurama: 10 Times The Show Was Funnier Than The Simpsons |url=https://screenrant.com/futurama-vs-simpsons-tv-show-comedy/ |site=ScreenRant |date=2019-10-18 |consulté le=2020-09-17}}.</ref>.

=== Symbolisme ===
Uranus possède deux [[Symbole astronomique|symboles astronomiques]]. Le premier à être proposé, ♅, est suggéré par [[Joseph Jérôme Lefrançois de Lalande|Jérôme Lalande]] en 1784<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Hiram|nom1=Mattison|titre=High-school Astronomy|éditeur=Sheldon & Company|année=1872|passage=35|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=XksAAAAAYAAJ&pg=PA35|consulté le=2020-09-17}}.</ref>{{,}}<ref name=":9" />. Dans une lettre à [[William Herschel]], le découvreur de la planète, Lalande le décrit comme {{Citation|un globe surmonté par la première lettre de votre nom}}<ref name=":9">{{article|langue=en |prénom1=F. |nom1=Herschel |titre=The meaning of the symbol H+o for the planet Uranus |périodique=The Observatory |volume=40 |date=1917-08-01 |lire en ligne=http://adsabs.harvard.edu/abs/1917Obs....40..306H |consulté le=2020-09-17 |pages=306–307}}.</ref>. Une proposition ultérieure, ⛢, est un hybride des symboles de [[Mars (planète)|Mars]] et du [[Soleil]] parce qu'[[Uranus (mythologie)|Uranus]] représente le ciel en mythologie grecque, que l'on croyait dominé par les puissances combinées du Soleil et de Mars<ref>{{Lien web|langue=en |titre=Solar System Symbols |url=https://solarsystem.nasa.gov/resources/680/solar-system-symbols |site=NASA Solar System Exploration |consulté le=2020-09-17}}.</ref>. À l'époque moderne, il est toujours employé comme symbole astronomique de la planète, bien que son utilisation soit découragée au profit de l'[[Initiale (lettre)|initiale]] {{Citation|U}} par l'[[Union astronomique internationale]]<ref>{{article|langue=en |auteur1=George A. Wilkins |titre=The preparation of astronomical papers and reports |périodique=IAU |date=1989 |lire en ligne=https://www.iau.org/static/publications/stylemanual1989.pdf |pages=19}}.</ref>.

== Notes et références ==
=== Notes ===
{{Références|groupe=N}}

=== Références ===
{{références nombreuses|taille=18}}

== Voir aussi ==
=== Bibliographie ===
{{colonnes|nombre=2|
* {{Ouvrage|langue=en|auteur1=Arthur Francis O'Donel Alexander|titre=The Planet Uranus : A History of Observation, Theory and Discovery|année=1965|lire en ligne=https://archive.org/details/planeturanushist0000alex}}
* {{Ouvrage|langue=française|prénom=Jacques|nom=Halbronn|titre=Clefs pour l'astrologie|éditeur=Éditions Seghers|année=1976|isbn= 978-2232-11223-2}} {{plume}}
* {{Ouvrage|langue=française|prénom=Jacques|nom=Halbronn|titre=Les mathématiques divinatoires|éditeur=Éditions Guy Trédaniel|année=1990|isbn= 978-2857-07439-7}} {{plume}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Ellis D.|nom1=Miner|titre=Uranus|sous-titre=The Planet, Rings and Satellites|lieu=New York|éditeur=[[John Wiley & Sons|John Wiley and Sons]]|année=1998|pages totales=360|isbn=978-0-471-97398-0}}
* {{article|langue=en |prénom1=Floyd |nom1=Herbert |prénom2=Bill R. |nom2=Sandel |titre=Ultraviolet observations of Uranus and Neptune |périodique=Planetary and Space Science |volume=47 |numéro=8 |date=1999-08-01 |issn=0032-0633 |doi=10.1016/S0032-0633(98)00142-1 |lire en ligne=http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0032063398001421 |consulté le=2020-09-13 |pages=1119–1139}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Patrick|nom1=Moore|lien auteur1=Patrick Moore (astronome)|titre=The Data Book of Astronomy|éditeur=[[CRC Press]]|année=2000|isbn=978-0-7503-0620-1}}
* {{ouvrage|prénom1=Roger |nom1=Ferlet |prénom2=Philippe |nom2=de La Cotardière |lien auteur2=Philippe de La Cotardière |titre=Larousse du ciel : comprendre l'astronomie du {{s-|21}}|lieu=Paris |éditeur=[[Éditions Larousse|Larousse]] |année=2005 |pages totales=480|isbn=9782035604347 |id=Larousse05 |présentation en ligne=http://www.editions-larousse.fr/le-larousse-du-ciel-comprendre-lastronomie-du-21eme-siecle-9782035604347}}.
* {{Ouvrage|langue=en|auteur=[[Lindy Elkins-Tanton|Linda T. Elkins-Tanton]]|titre=Uranus, Neptune, Pluto, and the outer solar system|éditeur=Facts on File|année=2006|isbn=0-8160-5197-6|isbn2=978-0-8160-5197-7|oclc=60454394|consulté le=2020-09-03}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Richard W.|nom1=Schmude|titre=Uranus, Neptune, and Pluto and how to observe them|lieu=New York/Londres|éditeur=Springer|année=2008|pages totales=243|isbn=978-0-387-76602-7|isbn2=0-387-76602-2|isbn3=0-387-76601-4|oclc=429909679|consulté le=2020-09-03}}
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Anny-Chantal Levasseur-Regourd|responsabilité1=coordination|auteur2=André Brahic|auteur3=Thérèse Encrenaz|auteur4=François Forget|et al.=Oui|titre=Système solaire et planètes|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Ellipses|Ellipses]]|collection=Année mondiale de l'astronomie 2009|numéro dans collection=1|année=2009|pages totales=249|passage=87|isbn=978-2-7298-4084-6|oclc=460328533}}.
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Patrick|nom1=Irwin|titre=Giant planets of our solar system|sous-titre=atmospheres, composition, and structure|lieu=Berlin, Heidelberg|éditeur=Springer|année=2009|isbn=978-3-540-85158-5|isbn2=3-540-85158-5|oclc=341597778|consulté le=2020-09-03}}
* {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Erik |nom1=Gregersen |prénom2=Bill R. |nom2=Sandel |titre=Outer solar system : Jupiter, Saturn, Uranus, Neptune, and the dwarf planets |volume=47 |éditeur=Britannica Educational Pub. |année=2010 |pages totales=1119–1139 |isbn=978-1-61530-014-3 |isbn2=1-61530-014-7 |issn=0032-0633 |oclc=436866911 |doi=10.1016/S0032-0633(98)00142-1 |consulté le=2020-09-13 |numéro chapitre=8}}
* {{Ouvrage |langue=en |auteur1=Josepha Sherman |titre=Uranus |éditeur=Marshall Cavendish Benchmark |année=2010 |pages totales=63 |isbn=978-0-7614-4248-6 |isbn2=0-7614-4248-0 |oclc=244352665 |doi=10.4324/9781315700618 |consulté le=2020-09-13}}
* {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Gregory |nom1=Vogt |titre=Uranus |éditeur=Lerner Publications |année=2010 |isbn=978-0-7613-4156-7 |isbn2=0-7613-4156-0 |isbn3=978-0-7613-4991-4 |oclc=263146999 |consulté le=2020-09-13}}
* {{article| langue=fr| titre=Uranus et Neptune|prénom1=Jamil|nom1= Alioui| périodique=Histoire de la cosmologie| date=printemps 2012|lire en ligne=https://alambicbicephale.com/site/contents/acad/cosmologie.pdf}}
* {{ouvrage|langue=en|auteur=Thomas K. Adamson|titre=The Secrets of Uranus|traduction=Les secrets d'Uranus|éditeur=Capstone Press|année=2015|pages=32|isbn=978-1-4914-5902-7}}
* {{article| langue=en| titre=Uranus and Neptune: Origin, Evolution and Internal Structure| auteur1=[[Ravit Helled]]| auteur2=Nadine Nettelmann| auteur3=Tristan Guillot| périodique=[[Space Science Reviews]]| volume=216| numéro article=38| date=25 mars 2020| doi=10.1007/s11214-020-00660-3}}
}}

=== Articles connexes ===
{{catégorie principale|Uranus}}
* [[Atmosphère d'Uranus]]
* [[Anneaux d'Uranus]]
* [[Satellites naturels d'Uranus]]
* [[Planète géante de glaces]]
* [[Neptune (planète)]]
* [[Système solaire]]

=== Liens externes ===
{{Autres projets
| commons=Category:Uranus (planet)
|wikiquote=Uranus (planète)}}
* {{Autorité}}
* {{Dictionnaires}}
* {{Bases}}
* [https://www.franceculture.fr/emissions/la-methode-scientifique/uranus-la-planete-qui-degaze « Uranus, la géante qui venait du froid »], ''La Méthode scientifique'', France Culture, 23 février 2021.
* [https://www.lefigaro.fr/sciences/objectif-uranus-20220422 « Objectif Uranus: pourquoi les scientifiques américains rêvent d’explorer la géante glacée »], ''Le Figaro Science'', 22 avril 2022.
* [https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/la-science-cqfd/objectif-uranus-6593511 « A deux doigts d'Uranus »], ''La Science, CQFD'', France Culture, 6 octobre 2022. 
* {{Lien web |langue=en |titre=Shakespeare in Space|url=https://apod.nasa.gov/apod/ap231229.html | site= [[Astronomy Picture of the Day]] |éditeur=NASA |date=29/12/2023|consulté le=29-12-2023}} ([https://astrovalleyfield.com/AstronomieCompl/APOD/APOD%20NGC%20IC%20et%20M/29_12_23_Uranus.html traduction/adaptation française]).

{{Palette|Uranus|Système solaire|Sondes spatiales Uranus}}

{{Portail|astronomie|système solaire}}

{{Article de qualité|oldid=176110909|date=1 novembre 2020}}

[[Catégorie:Uranus| ]]
[[Catégorie:Neptune froid]]
[[Catégorie:Objet céleste découvert en 1781]]
[[Catégorie:Objet céleste nommé d'après un personnage de la mythologie romaine]]
[[Catégorie:Objet céleste découvert par William Herschel]]
[[Catégorie:Objet céleste ayant un anneau]]