Modèle d'activité de Margules

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En thermodynamique, le modèle d'activité de Margules est un modèle simple de coefficient d'activité permettant de corriger le modèle de la solution idéale pour les phases liquides et solides dans le calcul des équilibres de phases. Il porte le nom du scientifique autrichien Max Margules qui le proposa en 1895.

Les coefficients calculés par ce modèle permettent de représenter des azéotropes et des démixtions de phases. Ces deux comportements ne sont pas prédictibles par le modèle de la solution idéale, en particulier par la loi de Raoult. Il s'agit toutefois d'un modèle empirique, dont les paramètres doivent être établis expérimentalement et ne dépendent ni de la température ni de la pression. Ce modèle n'est donc pas prédictif. En pratique, son domaine d'application est limité aux mélanges dont le comportement est proche de celui de la solution idéale.

Historique

Ce modèle est présenté pour la première fois par Max Margules en 1895 comme une solution de la relation de Duhem-Margules qui décrit les équilibres liquide-vapeur[1]Modèle:,[2]. Pour un mélange de deux Modèle:Nobr et 2, cette relation s'écrit[3] :

Relation de Duhem-Margules : x1P1(P1x1)T=x2P2(P2x2)T

avec :

Dans cette relation, il est supposé que le gaz est un mélange de gaz parfaits et que la variation de la pression totale P=P1+P2 avec une variation de composition est négligeable. Si les pressions partielles sont écrites sous la forme :

P1=x1K1
P2=x2K2

avec K1 et K2 deux fonctions arbitraires ne dépendant que de la température, alors on a :

x1P1(P1x1)T=x1P1K1=x2P2(P2x2)T=x2P2K2=1

Les modèles de solution idéale (loi de Raoult, loi de Henry) répondent donc à la relation de Duhem-Margules.

Dans son article, Margules propose de compléter cette solution en introduisant deux fonctions dépendant de la composition[3] :

P1=x1K1exp(α22x22+α33x23+)
P2=x2K2exp(β22x12+β33x13+)

Les paramètres αi et βi sont liés par les relations :

β2=α2+α3+α4+α5+
β3=α32α43α5

Ce qui donne :

x1(lnP1x1)T=x2(lnP2x2)T=1x1x2(α2+α3x2+)

Margules montre ensuite que cette solution permet de représenter des azéotropes et des démixtions liquide-liquide, ce que ne permettent pas les lois idéales[1].

Les deux fonctions ainsi établies par Margules donnent un modèle de coefficient d'activité, notion qui ne fut définie qu'en 1923 par Gilbert Lewis[4] :

lnγ1=α22x22+α33x23+
lnγ2=β22x12+β33x13+

Les pressions partielles s'écrivent :

P1=x1γ1K1
P2=x2γ2K2

Si les paramètres αi et βi sont nuls, alors Modèle:Nobr et le modèle revient aux modèles de solution idéale.

Description du modèle

Généralités

Enthalpie libre d'excès

On considère deux corps purs 1 et 2 dans la même phase liquide ou solide, d'enthalpies libres molaires respectives G¯1* et G¯2*. On mélange une quantité n1 du Modèle:Nobr avec une quantité n2 du Modèle:Nobr. L'opération étant réalisée à pression et température constantes, le deuxième principe de la thermodynamique implique que l'enthalpie libre ne peut que décroître durant l'opération, c'est-à-dire, pour l'enthalpie libre molaire G¯ du mélange résultant, dans la même phase que les corps purs :

(n1+n2)G¯n1G¯1*+n2G¯2*

d'où, en divisant par la quantité de matière totale n1+n2, avec les fractions molaires x1=n1/(n1+n2) et x2=n2/(n1+n2) :

G¯x1G¯1*+x2G¯2*

On définit l'enthalpie libre de mélange molaire G¯mix par la variation d'enthalpie libre molaire due à l'opération de mélange :

Enthalpie libre de mélange molaire : G¯=x1G¯1*+x2G¯2*+G¯mix

L'enthalpie libre de mélange molaire G¯mix ne peut donc être que négative ; elle est nulle pour les corps purs (G¯=G¯1* pour Modèle:Nobr et G¯=G¯2* pour Modèle:Nobr). Il est impossible, à pression et température constantes, de réaliser un mélange dans lequel G¯mix est positive.

Dans un mélange idéal, par définition, il n'y a aucune interaction entre les molécules. La création d'enthalpie libre pour un mélange idéal, ou enthalpie libre de mélange idéale molaire G¯mix,id, est donnée par :

Enthalpie libre de mélange idéale molaire : G¯mix,idRT=x1lnx1+x2lnx2

Cette fonction est toujours négative ou nulle. Le mélange des deux composants est donc toujours possible selon le modèle idéal.

Dans un mélange réel, les interactions entre molécules doivent être prises en compte : la répulsion entre Modèle:Nobr et Modèle:Nobr a tendance à empêcher le mélange, alors que l'attraction entre ces molécules a tendance à le favoriser. Il résulte de ces interactions une enthalpie libre d'excès molaire G¯E par rapport au mélange idéal. L'enthalpie libre de mélange molaire réelle G¯mix vaut ainsi :

Enthalpie libre d'excès molaire : G¯mix=G¯mix,id+G¯E

Pour les corps purs et les mélanges idéaux, G¯E=0 par définition. Le modèle d'enthalpie libre d'excès molaire issu des travaux de Margules est de la forme[5]Modèle:,[6] :

Modèle d'enthalpie libre d'excès de Margules
G¯ERT=x1x2(A2,1x1+A1,2x2)+x12x22(B2,1x1+B1,2x2)+

avec :

  • x1 et x2 les fractions molaires des deux composants du mélange ;
  • A2,1,A1,2,B2,1,B1,2, des paramètres qui décrivent l'interaction entre 1 et 2 dans le milieu ; sous cette forme, ces paramètres sont adimensionnels.

Le modèle peut également être présenté sous la forme[2]Modèle:,[7]Modèle:,[8] :

G¯E=x1x2(A2,1x1+A1,2x2)+x12x22(B2,1x1+B1,2x2)+

Dans ce cas, les paramètres ont la dimension d'une énergie molaire (en joules par mole, Modèle:Unité)[9]. Cette forme n'est pas retenue dans le reste de l'article.

En toute rigueur, quelle que soit la forme adoptée, les paramètres Ai,j, Bi,jModèle:Etc sont des fonctions de la pression et de la température, mais ils sont le plus souvent considérés comme des constantes[6].

Généralisations

Diverses méthodes existent pour généraliser le modèle aux mélanges à trois corps et plus[2]Modèle:,[7]. La forme suivante est souvent utilisée :

généralisation : G¯ERT=i<jxixj(Aj,ixi+Ai,jxj)+i<j<kxixjxkAi,j,k

Le paramètre Ai,j,k introduit les interactions ternaires entre Modèle:Nobr, j et k, toutes différentes. La méthode de généralisation la plus simple est de négliger ces interactions[5]Modèle:,[6] :

généralisation : G¯E=i<jG¯i,jE

avec G¯i,jE le modèle du mélange binaire appliqué aux deux Modèle:Nobr et j.

Coefficients d'activité

On note :

Le coefficient d'activité γi de chaque Modèle:Nobr est défini par[5] :

Coefficient d'activité : lnγi=(ni[nG¯ERT])P,T,ni

définition équivalente à :

RTlnγi=([nG¯E]ni)P,T,ni

L'une ou l'autre forme est employée selon que l'on dispose d'un modèle de G¯ERT ou de G¯E.

Le coefficient d'activité γi est lié à l'enthalpie libre d'excès molaire partielle G¯iE du Modèle:Nobr définie par :

G¯iE=([nG¯E]ni)P,T,ni

Le théorème d'Euler lie l'enthalpie libre d'excès et les coefficients d'activité des constituants d'un mélange selon :

Théorème d'Euler : G¯ERT=ixiG¯iERT=ixilnγi

La relation de Gibbs-Duhem impose aussi, pour tout Modèle:Nobr du mélange :

Relation de Gibbs-Duhem : ixi(lnγixj)P,T=0

Tout modèle d'enthalpie libre d'excès G¯E ou de coefficient d'activité γi doit vérifier ces deux relations.

Limites du modèle

Le modèle de Margules à deux paramètres est un modèle très simple. Il peut être appliqué à de nombreux mélanges. Il peut représenter des équilibres liquide-vapeur ayant une déviation positive (Modèle:Cf. figure 2) comme ceux ayant une déviation négative (Modèle:Cf. figure 5) par rapport au modèle idéal de la loi de Raoult (Modèle:Cf. figure 1). Il représente également les mélanges dans lesquels l'un des coefficients d'activité est plus grand que 1 et l'autre plus petit, et ceux pour lesquels les coefficients atteignent des extrémums[6]. Il peut représenter des azéotropes (Modèle:Cf. figure 3, figure 4, figure 6 et figure 7), des démixtions de phases[10] et des équilibres liquide-liquide-vapeur (Modèle:Cf. figure 16)[11]. Il est largement utilisé en métallurgie pour représenter des phases solides[11].

Le modèle de Margules est cependant empirique. Ses paramètres n'ont aucun sens physique, ne découlent d'aucune théorie et ne dépendent pas de la température. Ils ne peuvent être établis qu'en régressant des résultats expérimentaux et ne peuvent être utilisés qu'à la température à laquelle ces résultats ont été obtenus. Ce modèle n'est donc pas prédictif.

Ce modèle simple est également incapable de représenter correctement des mélanges fortement non idéaux, dans lesquels les molécules des diverses espèces chimiques ont de fortes interactions[6]Modèle:,[11]. Il ne peut par exemple représenter correctement les liaisons hydrogène, les dimérisations d'acides, les associations entre alcools et dans les solutions aqueuses[6], les démixtions liquide-liquide des mélanges alcools-hydrocarbures[5]. Ses applications se limitent aux solutions relativement simples et aux liquides non polaires[11].

Mélanges à deux corps

Modèle à deux paramètres

Pour les mélanges binaires, le modèle à deux paramètres est le plus utilisé :

𝒢E=G¯ERT=x1x2(A2,1x1+A1,2x2)

Il donne les coefficients d'activité[5]Modèle:,[6]Modèle:,[7]Modèle:,[10] :

lnγ1=2x1x2A2,1+x22A1,22𝒢E=(A1,2+2(A2,1A1,2)x1)x22
lnγ2=2x2x1A1,2+x12A2,12𝒢E=(A2,1+2(A1,2A2,1)x2)x12

En réécrivant les coefficients dans le formalisme original de Margules[10] :

lnγ1=(2A2,1A1,2)x222(A2,1A1,2)x23=α22x22+α33x23
lnγ2=(2A1,2A2,1)x122(A1,2A2,1)x13=β22x12+β33x13

les paramètres vérifient :

β2=α2+α3
β3=α3

Pour les corps purs, on vérifie que Modèle:Nobr :

limx11x20lnγ1=lnγ1*=0
limx21x10lnγ2=lnγ2*=0

Les coefficients d'activité des corps à dilution infinie sont obtenus par[6] :

limx10x21lnγ1=lnγ1,2=A1,2 (dilution infinie de 1 dans 2)
limx20x11lnγ2=lnγ2,1=A2,1 (dilution infinie de 2 dans 1)

Théorème d'Euler, relation de Gibbs-Duhem

Les coefficients d'activité donnent :

x1lnγ1+x2lnγ2=x1(A1,2+2(A2,1A1,2)x1)x22+x2(A2,1+2(A1,2A2,1)x2)x12=x1x2(A2,1x1+A1,2x2)

Le modèle de Margules vérifie donc le théorème d'Euler :

théorème d'Euler : G¯ERT=x1lnγ1+x2lnγ2

Avec les dérivées (en tenant compte de la relation x1+x2=1) :

(lnγ1x1)P,T=2x2(A2,12A1,23(A2,1A1,2)x1)
(lnγ2x1)P,T=2x1(A1,22A2,13(A1,2A2,1)x2)=2x1(A2,12A1,23(A2,1A1,2)x1)

le modèle de Margules vérifie également la relation de Gibbs-Duhem :

relation de Gibbs-Duhem : x1(lnγ1x1)P,T+x2(lnγ2x1)P,T=0

La relation est également vérifiée pour :

x1(lnγ1x2)P,T+x2(lnγ2x2)P,T=0

puisque pour tout Modèle:Nobr :

(lnγix2)P,T=(lnγix1)P,T

Extrémums des coefficients d'activité

La relation de Gibbs-Duhem induit que les dérivées des deux coefficients d'activité γ1 et γ2 sont de signes opposés. Les deux coefficients varient donc en sens inverses : si l'un croît, l'autre décroît[12]. La relation induit également que les deux dérivées s'annulent en même temps : les deux coefficients atteignent donc d'éventuels extrémums aux mêmes compositions du liquide. Ces extrémums sont inverses : si l'un des coefficients atteint un maximum, l'autre atteint un minimum. Pour le modèle de Margules à deux paramètres, la dérivée de lnγ1 s'annule en[13] :

x1=12A1,2/A2,13(1A1,2/A2,1)

Si 1/2<A2,1/A1,2<2, alors x1 n'est pas comprise entre 0 et 1 :

  • si A1,2<0, alors γ1 est monotone strictement croissant en x1 (décroissant en x2) ;
  • si A1,2>0, alors γ1 est monotone strictement décroissant en x1 (croissant en x2).

On a la dérivée seconde :

(2lnγ1x12)P,T=2(4A2,15A1,2)+12(A2,1A1,2)x1

dans laquelle on introduit x1 :

(2lnγ1x12)P,T=2(A1,22A2,1)

Si cette dérivée est positive, l'extrémum est un minimum, si elle est négative, c'est un maximum. Si A2,1/A1,2<1/2, alors :

  • si A1,2<0, alors γ1 présente un maximum ;
  • si A1,2>0, alors γ1 présente un minimum.

Si 1/2<A2,1/A1,2, alors :

  • si A1,2<0, alors γ1 présente un minimum ;
  • si A1,2>0, alors γ1 présente un maximum.
Exemple
Le système binaire chloroforme (1)-méthanol (2) montre un maximum du coefficient d'activité du chloroforme à Modèle:Nobr, avec les paramètres Modèle:Nobr et Modèle:Nobr à Modèle:Unité.

Modèle de Porter, solutions athermique et régulière

Le modèle peut être simplifié en supposant que A2,1=A1,2=A, ce qui donne[7] :

𝒢E=G¯ERT=Ax1x2

ainsi que :

lnγ1=Ax2𝒢E=Ax22
lnγ2=Ax1𝒢E=Ax12
lnγ1,2=A
lnγ2,1=A

On introduit l'enthalpie H et l'entropie S telles que G=HTS. On a :

  • l'enthalpie d'excès molaire :
H¯E=(G¯ET1T)P,x=0 (relation de Gibbs-Helmholtz) ;
  • l'entropie d'excès molaire :
S¯E=H¯EG¯ET=Ax1x2T

Cette simplification est appelée modèle de Porter[6]Modèle:,[5]. Une solution suivant ce modèle est un cas de solution athermique (Modèle:Nobr et Modèle:Nobr)[14].

Lorsque le modèle est écrit sous la forme :

G¯E=Ax1x2

on a :

RTlnγ1=Ax2G¯E=Ax22
RTlnγ2=Ax1G¯E=Ax12
H¯E=Ax1x2
S¯E=0

Une solution suivant ce modèle est un cas de solution régulière (Modèle:Nobr et Modèle:Nobr)[14]Modèle:,[15]Modèle:,[16].

Quelle que soit la forme employée, lorsque Modèle:Nobr la solution est idéale (Modèle:Nobr et Modèle:Nobr)[14].

Quelle que soit la forme employée, cette simplification rend le modèle symétrique par rapport à la composition Modèle:Nobr, ce qui n'est pas réaliste[17]. Elle interdit également la possibilité de représenter des extrémums des coefficients d'activité. Elle est cependant souvent utilisée à des fins pédagogiques pour sa simplicité. Elle est également utilisée dans certaines extensions de la loi de Henry : équation de Krichevsky-Ilinskaya[18]Modèle:,[19] et extension aux mélanges multicomposants[20].

Autres mélanges

Mélanges à trois corps

Pour les mélanges ternaires, le modèle d'enthalpie libre d'excès[7] :

𝒢E=G¯ERT=x1x2(A2,1x1+A1,2x2)+x1x3(A3,1x1+A1,3x3)+x2x3(A3,2x2+A2,3x3)+x1x2x3A1,2,3

donne les coefficients d'activité[7] :

lnγ1=2x1(x2A2,1+x3A3,1)+x22A1,2+x32A1,3+x2x3A1,2,32𝒢E
lnγ2=2x2(x1A1,2+x3A3,2)+x12A2,1+x32A2,3+x1x3A1,2,32𝒢E
lnγ3=2x3(x1A1,3+x2A2,3)+x12A3,1+x22A3,2+x1x2A1,2,32𝒢E

Ce modèle nécessite sept paramètres, six si l'on néglige les interactions ternaires. Il peut être simplifié en supposant que[7] :

𝒢E=G¯ERT=x1x2A1,2+x1x3A1,3+x2x3A2,3

d'où[7] :

lnγ1=x2A1,2+x3A1,3𝒢E
lnγ2=x1A1,2+x3A2,3𝒢E
lnγ3=x1A1,3+x2A2,3𝒢E

Mélanges à quatre corps

Pour les mélanges quaternaires, le modèle d'enthalpie libre d'excès[7] :

𝒢E=G¯ERT=x1x2(A2,1x1+A1,2x2)+x1x3(A3,1x1+A1,3x3)+x1x4(A4,1x1+A1,4x4)+x2x3(A3,2x2+A2,3x3)+x2x4(A4,2x2+A2,4x4)+x3x4(A4,3x3+A3,4x4)+x1x2x3A1,2,3+x1x2x4A1,2,4+x1x3x4A1,3,4+x2x3x4A2,3,4

donne les coefficients d'activité[7] :

lnγ1=2x1(x2A2,1+x3A3,1+x4A4,1)+x22A1,2+x32A1,3+x42A1,4+x2x3A1,2,3+x2x4A1,2,4+x3x4A1,3,42𝒢E
lnγ2=2x2(x1A1,2+x3A3,2+x4A4,2)+x12A2,1+x32A2,3+x42A2,4+x1x3A1,2,3+x1x4A1,2,4+x3x4A2,3,42𝒢E
lnγ3=2x3(x1A1,3+x2A2,3+x4A4,3)+x12A3,1+x22A3,2+x42A3,4+x1x2A1,2,3+x1x4A1,3,4+x2x4A2,3,42𝒢E
lnγ4=2x4(x1A1,4+x2A2,4+x3A3,4)+x12A4,1+x22A4,2+x32A4,3+x1x2A1,2,4+x1x3A1,3,4+x2x3A2,3,42𝒢E

Ce modèle nécessite seize paramètres, douze si l'on néglige les interactions ternaires. Il peut être simplifié en supposant que[7] :

𝒢E=G¯ERT=x1x2A1,2+x1x3A1,3+x1x4A1,4+x2x3A2,3+x2x4A2,4+x3x4A3,4

d'où[7] :

lnγ1=x2A1,2+x3A1,3+x4A1,4𝒢E
lnγ2=x1A1,2+x3A2,3+x4A2,4𝒢E
lnγ3=x1A1,3+x2A2,3+x4A3,4𝒢E
lnγ4=x1A1,4+x2A2,4+x3A3,4𝒢E

Étude des mélanges binaires

Équilibres liquide-vapeur

Exemples de diagrammes de phases

Soit un mélange de deux corps notés 1 et 2, à température T donnée et pression P modérée (moins de Modèle:Unité). La phase vapeur est considérée comme un mélange de gaz parfaits, la phase liquide n'est pas idéale. L'équilibre liquide-vapeur est décrit par les équations :

y1P=x1γ1P1sat
y2P=x2γ2P2sat

avec :

Les coefficients d'activité sont calculés selon le modèle de Margules à deux paramètres A1,2 et A2,1 :

lnγ1=(A1,2+2(A2,1A1,2)x1)x22
lnγ2=(A2,1+2(A1,2A2,1)x2)x12

Les figures ci-dessous montrent divers diagrammes de phases isothermes obtenus pour divers jeux de paramètres. Avec les paramètres Modèle:Nobr, on obtient la loi de Raoult (figure 1). Les autres figures montrent des déviations par rapport à ce modèle idéal (figure 2 et figure 5) et des azéotropes simples (figure 3 et figure 6) voire doubles (figure 4 et figure 7).

Les figures précédentes ne représentent que des équilibres liquide-vapeur. Certains jeux de paramètres conduisent à des diagrammes plus complexes telle la figure 15. Ces diagrammes montrent des équilibres impliquant des démixtions de phases étudiées dans la section Démixtion de phases.

Condition d'apparition d'un azéotrope

Dans un mélange azéotropique, la phase gaz a la même composition que la phase liquide :

y1=x1
y2=x2

On obtient pour la pression totale d'un azéotrope[21] :

P=γ1P1sat=γ2P2sat

Il existe donc un azéotrope s'il existe une composition de la phase liquide vérifiant[11]Modèle:,[22]Modèle:,[23] :

Condition générale d'azéotropie : γ1γ2=P2satP1sat

Cette condition ne peut être remplie par le modèle de la solution idéale (loi de Raoult), dans lequel Modèle:Nobr (Modèle:Cf. figure 1). Le modèle idéal est donc incapable de représenter un azéotrope.

Pour la plupart des mélanges réels, la pression d'équilibre liquide-vapeur est supérieure à la pression donnée par la loi de Raoult (Modèle:Cf. figure 2). Dans ces conditions, un éventuel azéotrope est dit azéotrope à déviation positive ou azéotrope positif (Modèle:Cf. figure 3). Pour certains mélanges réels, peu fréquents, la pression d'équilibre liquide-vapeur est inférieure à la pression donnée par la loi de Raoult (Modèle:Cf. figure 5). Dans ces conditions, un éventuel azéotrope est dit azéotrope à déviation négative ou azéotrope négatif (Modèle:Cf. figure 6)[22]. Il existe des cas encore plus rares de mélanges présentant deux azéotropes en fonction de la composition, comme le système benzène-hexafluorobenzène[24] (Modèle:Cf. figure 4 et figure 7).

Conditions selon le modèle de Margules

Figure 8 - Domaines de zéotropie et d'azéotropie selon les paramètres du modèle de Margules[23].

Le modèle à deux paramètres A1,2 et A2,1 donne[23] :

condition d'azéotropie : 3(A1,2A2,1)x22+2(2A2,1A1,2)x2A2,1=lnP2satP1sat

Selon les valeurs des paramètres, cette fonction du second degré en x2 peut avoir jusqu'à deux racines réelles situées entre 0 et 1. Ce modèle peut donc représenter des cas à un ou deux azéotropes. Si la fonction n'a pas de racine réelle, ou si ses racines réelles se situent hors de la plage de composition de 0 à 1, le mélange ne présente pas d'azéotrope, le mélange est dit zéotrope[25]. La figure 8 donne les domaines de zéotropie, de simple et de double azéotropie en fonction des paramètres de Margules[23]. La courbe elliptique qui sépare le domaine de zéotropie de celui de double azéotropie a pour équation[23] :

A~1,2=A1,2ln(P2sat/P1sat)
A~2,1=A2,1ln(P2sat/P1sat)
A~1,22A~1,2A~2,1+A~2,12+3A~1,23A~2,1=0

Le tableau suivant donne des conditions nécessaires (mais pas suffisantes) d'apparition des azéotropes pour le modèle de Margules à deux paramètres[23]Modèle:,[22].

Conditions d'apparition des azéotropes
pour le modèle de Margules à deux paramètres.
Convention : τ=P2sat/P1sat>1
Type d'azéotrope Conditions nécessaires Illustration
A1,2=expγ1,2 A2,1=expγ2,1
positif >lnτ >lnτ figure 3
deux azéotropes
négatif vers x2=0
positif vers x2=1
>lnτ <lnτ figure 4
négatif <lnτ <lnτ figure 6
deux azéotropes
positif vers x2=0
négatif vers x2=1
<lnτ >lnτ figure 7

Le modèle à un paramètre A2,1=A1,2=A donne :

condition d'azéotropie : A(2x21)=lnP2satP1sat

Cette fonction du premier degré ne peut avoir qu'une seule solution et ne peut donc représenter des cas de double azéotrope. Avec par convention τ=P2sat/P1sat>1, ce modèle donne[23]Modèle:,[26] :

  • un azéotrope positif pour A>lnτ ;
  • aucun azéotrope pour lnτAlnτ ;
  • un azéotrope négatif pour lnτ>A.

Démixtions de phases

Figure 9 - Démixtion de deux phases liquides en équilibre : de l'huile (jaune, en haut) sur de l'eau (transparente, en bas).

Lorsque, à pression et température données, deux corps, notés 1 et 2, dans le même état sont totalement miscibles, le résultat de leur mélange est une phase homogène, dans laquelle les deux corps peuvent être présents en toute proportion. Une démixtion survient lorsque les deux corps ne sont que partiellement miscibles. Dans ce cas, chaque corps possède un maximum de solubilité dans l'autre et ils ne peuvent être mélangés en toute proportion. Il existe en conséquence au moins une plage de composition dans laquelle le mélange se sépare en deux phases en équilibre dans le même état : l'une est riche en Modèle:Nobr et pauvre en Modèle:Nobr, l'autre est riche en Modèle:Nobr et pauvre en Modèle:Nobr. Un exemple de démixtion est la présence de deux phases liquides dans le mélange eau-huile (Modèle:Cf. figure 9). Les démixtions ne s'observent que sur les phases condensées (liquide et solide) ; la diffusion de la matière empêche naturellement toute démixtion des phases gazeuses.

Le modèle de Margules permet de représenter des démixtions, contrairement au modèle idéal de la loi de Raoult. Il est utilisé pour représenter des démixtions de liquides et est largement utilisé en métallurgie pour représenter des démixtions de solides[11].

Condition de stabilité d'un mélange

Le deuxième principe de la thermodynamique impose qu'à l'équilibre thermodynamique, à pression et température données, l'enthalpie libre molaire G¯ d'un mélange stable ne peut être que convexe en fonction de la composition. Sa dérivée d'ordre 2 doit donc vérifier[10] :

Condition générale de stabilité : (2G¯x22)P,T>0

Par construction, cette condition s'applique aussi à G¯mix. Ainsi un mélange stable ne peut-il avoir une enthalpie libre de mélange concave. Dans un tel cas, le mélange est instable et se sépare en deux phases ou plus en équilibre, l'enthalpie libre de mélange globale de l'ensemble des phases résultantes étant convexe. Une fonction G¯mix montrant une démixtion est convexe proche des deux corps purs et concave sur une plage de composition intermédiaire : elle comporte deux changements de convexité, soit deux points d'inflexion. On étudie la fonction enthalpie libre de mélange molaire avec le modèle de Margules à deux paramètres :

𝒢mix(x2)=G¯mixRT=G¯mix,id+G¯ERT=x1lnx1+x2lnx2+x1x2(A2,1x1+A1,2x2)

La figure 10 ci-dessus montre le tracé de 𝒢mix avec le modèle à un paramètre, A1,2=A2,1=A. Pour Modèle:Nobr le mélange est idéal. Plus A s'éloigne de 0, plus le comportement du mélange s'éloigne du comportement idéal. Pour Modèle:Nobr la fonction est strictement convexe ; le mélange ne présente qu'une seule phase. Pour Modèle:Nobr la fonction présente deux points d'inflexion entre lesquels elle est concave ; le mélange présente une démixtion de deux phases[27]. La courbe obtenue avec Modèle:Nobr est la courbe critique de démixtion ; sur cette courbe, les deux points d'inflexion sont confondus en un point unique appelé point critique de démixtion[27]. Ce modèle ne génère qu'un seul point critique avec Modèle:Nobr et Modèle:Nobr[27]. Le modèle à deux paramètres A1,2A2,1 présente les mêmes types de comportement selon les valeurs des paramètres (Modèle:Cf. figure 11), aux différences près que la fonction n'est pas symétrique par rapport à Modèle:Nobr et qu'il peut représenter une infinité de points critiques (Modèle:Cf. figure 12 et figure 13).

Point critique de démixtion

Le point critique de démixtion est le cas dégénéré dans lequel les deux points d'inflexion de la fonction G¯mix sont confondus. En un point d'inflexion on a[10] :

première condition de criticité : (2G¯mixx22)P,T=0

soit :

𝒢mix(2)(x2)=1x1x2+6x2(A2,1A1,2)2(2A2,1A1,2)=0

Si la fonction est tracée en fonction de la fraction molaire x2, le domaine de concavité de la fonction est encadré à gauche par un point d'inflexion où la fonction convexe devient concave, soit (3G¯mix/x23)P,T<0, et à droite par un point d'inflexion où la fonction concave redevient convexe, soit (3G¯mix/x23)P,T>0. Au point critique de démixtion, les deux dérivées doivent être égales, ce qui impose[10] :

deuxième condition de criticité : (3G¯mixx23)P,T=0

soit :

𝒢mix(3)(x2)=x2x1x12x22+6(A2,1A1,2)=0

D'autre part, en ce point la fonction doit être convexe, ce qui impose que la dérivée d'ordre pair suivante doit être positive[10] :

troisième condition de criticité : (4G¯mixx24)P,T>0

soit :

𝒢mix(4)(x2)=213x1x2x13x23>0

Les première et deuxième conditions induisent les paramètres critiques[10]Modèle:,[23] :

Ac,1,2=3x1x2+(x1x2)(13x1)6x12x22
Ac,2,1=3x1x2+(x2x1)(13x2)6x12x22

On a Ac,1,2(x2)=Ac,2,1(1x2) : ces deux fonctions sont miroir l'une de l'autre et se croisent en Modèle:Nobr avec Modèle:Nobr. Elles présentent chacune un maximum, Ac,1,2 en Modèle:Nobr et Ac,2,1 en Modèle:Nobr ; ce maximum vaut Modèle:Nobr (Modèle:Cf. figure 12)[10]. Tracés l'un en fonction de l'autre, les paramètres critiques délimitent dans la figure 13 le domaine dans lequel les paramètres de Margules permettent une démixtion et celui dans lequel ils ne le permettent pas[23].

La troisième condition est vraie quelle que soit x2 pour le modèle de Margules. Selon ce modèle, il est donc possible de trouver des conditions critiques de démixtion pour toute composition de la phase liquide. Cette troisième contrainte réduit le domaine des compositions possibles d'apparition de la démixtion pour d'autres modèles d'enthalpie libre d'excès molaire. Pour certains modèles elle peut même ne jamais être vérifiée, ce qui rend ces modèles inaptes à représenter des démixtions[10].

Avec le modèle à un paramètre, A1,2=A2,1=A, la deuxième condition implique que x1=x2, soit Modèle:Nobr. La première condition donne Modèle:Nobr. Ce modèle ne génère qu'un seul point critique[27].

Équilibre de deux phases démixées

Figure 14 - Exemple de démixtion. Entre les Modèle:Nobr et B, le mélange se sépare en deux phases. Avec Modèle:Nobr et Modèle:Nobr, on a Modèle:Nobr et Modèle:Nobr.

La figure 14 ci-contre montre un exemple de démixtion de phases. L'enthalpie libre de mélange molaire G¯mix calculée avec le modèle de Margules (courbe bleue), à pression et température constantes, est concave sur une plage de composition située entre deux plages convexes. La fonction G¯mix réelle doit rester dérivable et convexe sur l'ensemble des compositions. Pour cela, entre les Modèle:Nobr et B elle ne suit pas la courbe bleue, mais le segment de droite violet. Aux Modèle:Nobr et B le segment violet est tangent à la courbe bleue, les dérivées de l'enthalpie libre de mélange molaire doivent être égales à la pente du segment, d'où les deux équations permettant de déterminer x2𝖠 et x2𝖡[11] :

Équilibre de deux phases démixées
(G¯mixx2)P,T(x2𝖠)=(G¯mixx2)P,T(x2𝖡)=G¯mix(x2𝖡)G¯mix(x2𝖠)x2𝖡x2𝖠

soit :

𝒢mix(1)(x2𝖠)=𝒢mix(1)(x2𝖡)=𝒢mix(x2𝖡)𝒢mix(x2𝖠)x2𝖡x2𝖠

Le modèle de Margules donne :

𝒢mix(1)(x2)=lnx2lnx12x1x2(A2,1A1,2)+x12A2,1x22A1,2

En amont de A il n'existe qu'une seule Modèle:Nobr, dont la composition peut varier de 0 à x2𝖠. De même, en aval de B il n'existe qu'une seule Modèle:Nobr, dont la composition peut varier de x2𝖡 à 1. Pour x2x2𝖠 et x2x2𝖡, l'enthalpie libre de mélange molaire vaut :

𝒢mix(x2)=x1lnx1+x2lnx2+x1x2(A2,1x1+A1,2x2)

Entre A et B, au Modèle:Nobr quelconque de composition x2, les deux Modèle:Nobr, de composition x2𝖠, et b, de composition x2𝖡, sont en équilibre. Avec une quantité na de Modèle:Nobr et une quantité nb de Modèle:Nobr, la règle des moments donne la fraction τb de Modèle:Nobr :

τb=nbna+nb=x2x2𝖠x2𝖡x2𝖠

Pour x2𝖠x2x2𝖡, l'enthalpie libre de mélange molaire vaut :

𝒢mix(x2)=𝒢mix(1)(x2𝖠)×(x2x2𝖠)+𝒢mix(x2𝖠)=(𝒢mix(x2𝖡)𝒢mix(x2𝖠))×τb+𝒢mix(x2𝖠)

Note - Les deux points A et B peuvent également être déterminés par les égalités[11]Modèle:,[28] :

Équilibre de deux phases démixées
x1𝖠γ1𝖠=x1𝖡γ1𝖡
x2𝖠γ2𝖠=x2𝖡γ2𝖡
avec γ1𝖠 et γ2𝖠 les coefficients d'activité des deux corps au Modèle:Nobr, et γ1𝖡 et γ2𝖡 ceux au Modèle:Nobr.

Équilibres liquide-liquide-vapeur, hétéroazéotropes

Puisque le modèle de Margules permet de représenter des démixtions liquide-liquide, il permet la représentation d'équilibres liquide-liquide-vapeur[11]. La figure 15 montre les courbes de bulle et de rosée d'un mélange binaire telles qu'obtenues avec le modèle de Margules lorsque le modèle permet de déterminer une démixtion ; les paramètres A1,2 et A2,1, et les points A et B sont les mêmes que ceux de la figure 14. Cette figure brute n'est pas réaliste dans sa partie supérieure et doit être modifiée[29].

Lorsque deux phases liquides sont en équilibre avec une troisième phase gazeuse, la règle des phases indique que, pour un mélange binaire, il n'y a qu'un seul degré de liberté. À température donnée, la pression et la composition d'équilibre ne peuvent donc être choisies, il s'agit d'un hétéroazéotrope[30]. Si la phase liquide a a une composition x2𝖠 et la phase liquide b une composition x2𝖡, la pression P𝖢 et la composition y2𝖢 de la vapeur au point d'hétéroazéotrope C sont déterminées selon[29] :

y1𝖢P𝖢=x1𝖠γ1𝖠P1sat=x1𝖡γ1𝖡P1sat
y2𝖢P𝖢=x2𝖠γ2𝖠P2sat=x2𝖡γ2𝖡P2sat

Pour des pressions supérieures à la pression P𝖢 ainsi déterminée, le mélange présente, selon la composition, un Modèle:Nobr de composition variable, un équilibre d'un Modèle:Nobr de composition x2𝖠 et d'un Modèle:Nobr de composition x2𝖡, ou un Modèle:Nobr de composition variable. Pour des pressions inférieures à P𝖢, le mélange présente, selon la composition, une phase liquide a ou b, un équilibre liquide-vapeur ou une phase gazeuse. Pour des pressions encore plus basses, le mélange ne présente qu'une unique phase gazeuse quelle que soit la composition. La figure 16 montre le diagramme de phases corrigé ; seules les courbes bleue et orange sont calculées avec le modèle de Margules, elles sont tronquées pour les pressions supérieures à P𝖢. Les deux segments verticaux noirs tracés à partir des points A et B, qui délimitent les domaines d'existence des phases liquides a et b seules, et celui de leur coexistence, ne dépendent pas de la pression car le modèle de Margules ne dépend pas de la pression[29].

Il existe des systèmes (comme le système eau-butanone[31]) présentant, à température donnée, une démixtion ou un azéotrope en fonction de la composition et de la pression. La figure 17 montre un tel comportement calculé avec le modèle de Margules.

Équilibres liquide-solide

Dans un équilibre liquide-solide, l'équilibre du Modèle:Nobr est donné par l'équation de Schröder-van Laar générale[32] :

Équation de Schröder-van Laar générale
ln(xilγilxisγis)=ΔfusHiRTfus,i[1Tfus,iT]ΔfusCP,iR[1Tfus,iT+ln(Tfus,iT)]

avec :

Exemple[32]
Pour le mélange cadmium (Cd)-plomb (Pb), on suppose que les deux métaux sont totalement miscibles en phase liquide et totalement non miscibles en phase solide. Lorsque le mélange est entièrement solide, il est constitué de deux phases, l'une de cadmium pur, l'autre de plomb pur. Dans un équilibre liquide-solide, la phase solide est constituée, selon la composition du mélange initial, soit du cadmium seul, soit du plomb seul. Lorsque le Modèle:Nobr pur est en équilibre avec le mélange liquide, on a Modèle:Nobr et Modèle:Nobr. À partir de Modèle:Nobr, il existe une plage de composition du liquide sur laquelle seul le cadmium se solidifie. Sur cette plage, la température et la composition sont données par l'équation du cadmium :
ln(xCdlγCdl)=ΔfusHCdRTfus,Cd[1Tfus,CdT]ΔfusCP,CdR[1Tfus,CdT+ln(Tfus,CdT)]
Sur une autre plage de composition à partir de Modèle:Nobr, seul le plomb se solidifie ; on a l'équation du plomb :
ln(xPblγPbl)=ΔfusHPbRTfus,Pb[1Tfus,PbT]ΔfusCP,PbR[1Tfus,PbT+ln(Tfus,PbT)]
Les propriétés des deux métaux sont données dans le tableau suivant.
Données pour le mélange cadmium (Cd)-plomb (Pb).
Espèce Plomb (Pb) Cadmium (Cd)
Température de fusion
Tfus (Modèle:Unité)
600,1 594,3
Enthalpie de fusion[32]
ΔHfus (Modèle:Unité)
Modèle:Nb Modèle:Nb
Capacité thermique isobare du solide
C¯Ps (Modèle:Unité)
29,5 25,9
Capacité thermique isobare du liquide
C¯Pl (Modèle:Unité)
30,7 29,7
Les coefficients d'activité en phase liquide sont donnés par le modèle de Margules à un paramètre, avec Modèle:Nobr :
RTlnγPbl=AxCdl2
RTlnγCdl=AxPbl2
Le tableau suivant donne le liquidus ainsi calculé avec l'hypothèse des deux solides non miscibles.
Liquidus calculé du mélange
cadmium (Cd)-plomb (Pb).
Fraction molaire
du plomb xPbl
T en (Modèle:Unité)
Équation du Cd Équation du Pb
0 594,3
0,1 555,0
0,2 530,1
0,3 516,2
0,4 510,0
0,5 507,8
0,6 505,5
0,65 502,8
0,671 501,2 501,2
0,7 503,8
0,8 519,3
0,9 549,5
1 600,1
Les deux plages se rencontrent à un eutectique de composition Modèle:Nobr à la température Modèle:Nobr. Expérimentalement, l'eutectic se situe à Modèle:Nobr et Modèle:Nobr[32]Modèle:,[33]. En réalité, le cadmium est miscible jusqu'à 6 % (en moles) dans le plomb solide ; le plomb, lui, n'est que très peu miscible dans le cadmium solide, on peut conserver l'hypothèse du cadmium se solidifiant seul en amont de l'eutectic[32]Modèle:,[33]. Pour un calcul plus précis, il faut utiliser en aval de l'eutectic l'équation de Schröder-van Laar générale appliquée à chacun des deux métaux. Ces équations nécessitent un modèle de coefficient d'activité pour la phase solide. Pour le liquidus en amont de l'eutectique, l'équation de Schröder-van Laar simplifiée pour le cadmium seul reste valable.

Liste de paramètres

Le tableau suivant regroupe quelques coefficients de Margules trouvés dans la littérature scientifique et technique[34]Modèle:,[35]Modèle:,[36].

Quelques valeurs pour le modèle de Margules.
corps 1 corps 2 A1,2 A2,1
acétone chloroforme -0,8404 -0,5610
acétone méthanol 0,6184 0,5788
acétone eau 2,0400 1,5461
tétrachlorure de carbone benzène 0,0948 0,0922
chloroforme méthanol 0,8320 1,7365
éthanol benzène 1,8362 1,4717

Notes et références

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Notes

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Articles connexes

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