Formule de Moivre

La formule de Moivre[alpha 1] affirme que, pour tout nombre réel Modèle:Mvar et pour tout entier relatif Modèle:Mvar :
Le nombre i désigne l'unité imaginaire, c'est-à-dire le choix d'une racine carrée de –1. Elle porte le nom du mathématicien français Abraham de Moivre, qui a utilisé une formule relativement proche dans ses écrits.
Cette formule met en relation les nombres complexes et les fonctions trigonométriques cosinus et sinus. Parfois la formule est réécrite en remplaçant « Modèle:Formule » par « Modèle:Formule ». C'est la formule d'Euler. En élevant les deux membres de cette formule à la puissance Modèle:Mvar, on démontre directement la formule de Moivre. C'est donc une démonstration qui est beaucoup plus simple que la démonstration par récurrence donnée ci-dessous.
Interprétation géométrique

Pour Modèle:Mvar réel, l'égalité « Modèle:Formule » entraîne que le nombre complexe Modèle:Formule a pour Modèle:Nobr Dans le plan d'Argand, les nombres complexes de Modèle:Nobr forment le cercle C de centre O et de Modèle:Nobr (le cercle unité). En particulier, le point M d'affixe Modèle:Mvar appartient à C. Si I est le point Modèle:Nobr l'angle (OI, OM) mesure Modèle:Nobr. La formule de Moivre affirme que Modèle:Mvar est l'affixe du point N de C tel que l'angle orienté (OI, ON) mesure Modèle:Nobr.
La formule de Moivre s'appuie sur un résultat plus général concernant l'interprétation géométrique du produit de nombres complexes : si Modèle:Mvar et Modèle:Mvar sont deux nombres complexes de Modèle:Nobr, on place les points M et N d'affixes respectives Modèle:Mvar et Modèle:Mvar, et on obtient Modèle:Mvar comme l'affixe du point P de C tel que Modèle:Nobr. On dispose alors de la formule générale :
qui (en développant le membre de gauche) équivaut aux formules d'addition pour le cosinus et le sinus.
Historique

La forme courante de la formule apparaît dans l'Introduction à l'analyse infinitésimale[1] d'Euler qui la démontre[2], pour tout entier naturel Modèle:Mvar, en 1748. Mais elle apparait de manière implicite[3] chez Abraham de Moivre à plusieurs reprises à partir de 1707[4], dans ses travaux sur les racines Modèle:Mvar-ièmes de nombres complexes. Les deux problèmes sont effectivement liés : écrire que Modèle:Formule est équivalent à dire que Modèle:Formule est une des [[Racine d'un nombre#Racines d'un complexe|racines Modèle:Mvar-ièmes]] du complexe Modèle:Formule.
Démonstration
On démontre (1) dans un premier temps pour Modèle:Formule par récurrence sur Modèle:Mvar.
- Pour Modèle:Formule, la formule est vraie puisque Modèle:Formule et par convention, Modèle:Formule.
- Soit un entier Modèle:Formule. Supposons la formule vraie pour Modèle:Mvar. Alors,
Ce qui donne :
Par la formule (2), il vient :
Nous en déduisons que la formule est vraie au rang Modèle:Formule.
D'après le principe de récurrence, il s'ensuit que la formule est vraie pour tous les entiers naturels.
Lorsque Modèle:Formule, nous considérons l'entier Modèle:Math tel que Modèle:Formule. Ainsi
Ainsi le théorème est vrai pour tous les entiers relatifs Modèle:Mvar, c.q.f.d..
Utilisations de la formule de Moivre
Cette formule est utilisée pour rechercher les puissances nModèle:Exp de nombres complexes sous forme trigonométrique :
ainsi que pour obtenir les formes de Modèle:Formule et Modèle:Formule en fonction de Modèle:Formule et Modèle:Formule.
Par exemple, pour avoir Modèle:Formule et Modèle:Formule, on égale :
On a :
On identifie les parties réelles et imaginaires, pour obtenir les deux égalités suivantes :
On dispose ainsi des formules trigonométriques de duplication.
Polynômes de Tchebychev

La formule de Moivre donne :
En prenant la partie réelle et en posant Modèle:Formule, il vient :
où Modèle:Mvar est un polynôme de degré Modèle:Formule, appelé polynôme de Tchebychev.
Notes et références
Notes
Références
Bibliographie
Modèle:Autres projets Modèle:Portail
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- ↑ Leonhard Euler, Introductio in analysin infinitorum, vol. 1, chap. 8 (« De quantitatibus transcendentibus ex circulo ortis »), § 133.
- ↑ Énoncée plus que démontrée selon Modèle:Harvsp.
- ↑ Modèle:Harvsp.
- ↑ Dès 1707, dans les Philosophical Transactions, Modèle:N°, art. 3, Résolution analytique de quelques équations de la Modèle:3e, Modèle:5e, Modèle:7e et des puissances supérieures (Modèle:Google Livres), puis en 1730 dans ses Miscellanea Analytica, Londres, Modèle:P. et dans les Philosophical Transactions de 1738, Modèle:N°, problème III (Modèle:Google Livres).