Réaction de Sabatier

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Paul Sabatier (1854-1941), prix Nobel de chimie en 1912 et découvreur de la réaction en 1897.

La réaction de Sabatier, ou procédé Sabatier, est une réaction chimique, découverte en 1897 par les chimistes français Paul Sabatier et Jean-Baptiste Senderens, permettant de produire du méthane Modèle:CH4 et de l'eau Modèle:H2O à partir de dioxyde de carbone Modèle:CO2 et d'hydrogène Modèle:H2 à pression et températures élevées Modèle:Incise. Ce processus est également appelé « hydrogénation du Modèle:CO2 en méthane » ou « méthanation du Modèle:CO2 ». La réaction est exothermique et la conversion stœchiométrique du dioxyde de carbone libère Modèle:Nobr par mole[1].

Échec de l’analyse (erreur de syntaxe): {\displaystyle \ce{CO2{} + 4H2 ->[{}\atop 400\ ^\circ\ce{C}][\ce{pression}] CH4{} + 2H2O}} Modèle:PadH = Modèle:Nb Modèle:Spaces (équation 1).

La méthanation du dioxyde de carbone permet le stockage chimique de l'électricité dans le cas où l’hydrogène fourni est produit par électrolyse (PtG - Power-to-Gas)[2]

Mécanisme de la réaction

La méthanation de Modèle:CO2 (équation 1) est une combinaison linéaire de la méthanation du monoxyde de carbone CO (Modèle:Nobr) et de la réaction inverse du gaz à l'eau (Modèle:Nobr).

Le mécanisme de cette réaction n'est pas entièrement compris et on ignore encore si la méthanation du dioxyde de carbone commence par l'adsorption associative d'un adatome d'hydrogène pour former des intermédiaires oxygénés avant l'hydrogénation ou bien par une dissociation donnant un carbonyle avant l'hydrogénation[3].

CO + 3 [[Dihydrogène|Modèle:H2]] ⟶ Modèle:CH4 + [[Eau|Modèle:H2O]] ; ∆H = Modèle:Unité Modèle:Spaces (équation 2).
[[Dioxyde de carbone|Modèle:CO2]] + Modèle:H2 ↔ CO + Modèle:H2O ; ∆H = 41 kJ/mol Modèle:Spaces (équation 3).

La somme de ces deux réactions redonne bien la réaction de Sabatier ainsi que la valeur de son enthalpie de réaction :

[[Dioxyde de carbone|Modèle:CO2]] + 4 [[Dihydrogène|Modèle:H2]] ⟶ Modèle:CH4 + 2 [[Eau|Modèle:H2O]] ; ∆H = Modèle:Unité Modèle:Spaces (équation 1).

On pense que la méthanation du carbonyle fait intervenir un mécanisme dissociatif au cours duquel la liaison carboneoxygène est rompue avant l'hydrogénation par un mécanisme associatif observé uniquement à concentration élevée d'hydrogène. Plusieurs catalyseurs métalliques ont été étudiés en détail, notamment à base de nickel[4], de ruthénium[5] et de rhodium[6] pour la production de méthane à partir de gaz de synthèse et d'autres applications de conversion d'énergie en gaz[3] ; le nickel reste le plus utilisé en raison de sa sélectivité élevée et de son faible coût[1]. La nature du support joue un rôle important dans l'interaction entre le nickel et le support, et détermine ainsi l'activité catalytique et la sélectivité pour la méthanation du Modèle:CO2. Un support commercial typique pour le processus est l’alumine Al2O3[7].

Applications

Production de gaz naturel de synthèse

La méthanation des oxydes de carbone est une étape importante de la production de Modèle:Lien ou de substitution[8] (GNS). Ce procédé consiste à gazéifier du charbon ou du bois pour obtenir du méthane par simple purification des gaz Modèle:Incise après leur méthanation.

La première usine de production commerciale de gaz naturel de synthèse a été inaugurée en 1984 par la Modèle:Lien à Beulah[1], dans le Dakota du Nord ; trente ans plus tard, elle était toujours en fonctionnement, et produisait l'équivalent de Modèle:Unité de gaz naturel de synthèse à partir de charbon et de matières carbonées. D'autres installations ont été ouvertes depuis, utilisant d'autres sources de carbone, comme des copeaux de bois.

Catalyse pour la synthèse de l'ammoniac

Le CO et le [[Dioxyde de carbone|Modèle:CO2]] sont des poisons pour la plupart des catalyseurs utilisés pour la production de l'ammoniac[9] Modèle:NH3, de sorte que des catalyseurs de méthanation sont ajoutés après plusieurs étapes de production d'hydrogène afin de prévenir l'accumulation de CO et de Modèle:CO2 dans les unités de synthèse d'ammoniac, car le méthane a un effet sensiblement moindre que les oxydes de carbone sur la vitesse de production de l'ammoniac.

Système de support de vie de la Station spatiale internationale

Les générateurs d'oxygène de la Station spatiale internationale produisent de l'oxygène Modèle:O2 par électrolyse de l'eau Modèle:H2O, ce qui libère de l'hydrogène Modèle:H2. Par la suite, la respiration des astronautes convertit cet oxygène en dioxyde de carbone Modèle:CO2. Hydrogène et dioxyde de carbone sont généralement des déchets rejetés dans l'espace, ce qui occasionne une perte importante d'eau et n'est pas une solution viable pour les missions longues. La réaction de Sabatier permet, moyennant l'apport d'un complément d'hydrogène, de régénérer de l'eau à partir du dioxyde de carbone et de l'hydrogène produits par la respiration des astronautes et par l'électrolyse de l'eau destinée à produire l'oxygène[10]Modèle:,[11]. Il serait possible de fermer encore davantage le cycle en récupérant l'hydrogène contenu dans le méthane, par exemple par pyrolyse[12], laquelle peut être complète et produire du noir de carbone en restituant tout l'hydrogène, ou bien incomplète et produire de l'acétylène Modèle:Fchim en ne restituant que 75 % de l'hydrogène, le reste devant être apporté de l'extérieur pour alimenter le cycle :

Modèle:CH4 =⟶ C + 2 [[Dihydrogène|Modèle:H2]] ;
2 Modèle:CH4 =⟶ [[Acétylène|Modèle:Fchim]] + 3 [[Dihydrogène|Modèle:H2]].

La réaction de Bosch offre également une alternative étudiée par la NASA[13] :

[[Dioxyde de carbone|Modèle:CO2]] + 2 [[Dihydrogène|Modèle:H2]] =⟶ C + 2 [[Eau|Modèle:H2O]] à Modèle:Tmp.

Cette réaction permettrait de survivre en circuit fermé, mais requiert une température de Modèle:Tmp, difficile à maintenir dans un vaisseau spatial, et génère du carbone qui tend à altérer la surface du catalyseur par cokage, ce qui rend délicate sa mise en œuvre effective dans l'espace.

Production de carburant sur Mars par ISRU

La réaction de Sabatier a été proposée comme élément clé de la réduction du coût de missions habitées vers Mars, telles que Modèle:Lang et l'Modèle:Lang, en reposant sur l'utilisation des ressources in situ (Modèle:Abréviation). Il s'agit d'utiliser le dioxyde de carbone de l'atmosphère de Mars, cette dernière étant constituée à plus de 95 % de Modèle:CO2, pour produire du méthane Modèle:CH4, utilisé comme carburant, et de l'eau Modèle:H2O, cette dernière étant à son tour électrolysée pour produire de l'oxygène Modèle:O2, utilisé comme comburant, et de l'hydrogène Modèle:H2, recyclé pour la réduction du dioxyde de carbone au début du cycle. L'hydrogène nécessaire à l'amorçage du cycle pourrait être apporté depuis la Terre ou être produit directement sur place par électrolyse d'eau martienne[14].

Il est possible de combiner la réaction de Sabatier avec la réaction du gaz à l'eau inverse (Modèle:Abréviation) dans un réacteur unique afin d'utiliser directement le dioxyde de carbone de l'atmosphère martienne et l'eau du sol ou de l'atmosphère de Mars pour produire du méthane[15]. Un prototype d'un tel réacteur a été réalisé en 2011 et a fonctionné de manière autonome pendant cinq jours en produisant Modèle:Unité de propergol méthane/oxygène par jour à partir du Modèle:CO2 extrait d'une atmosphère martienne reconstituée et avec un rendement voisin de 100 %. Une version optimisée de Modèle:Unité de ce type de réacteur « devrait produire Modèle:Unité de propergol [[Dioxygène|Modèle:O2]]/Modèle:CH4 […] avec une pureté de méthane de 98 % et moyennant la consommation de Modèle:Unité de courant électrique. » Le taux de conversion d'une unité optimisée de ce type serait d'une tonne de propergol pour Modèle:Unité[16].

Le rapport de mélange stœchiométrique entre l'oxydant et le réducteur est 2:1 dans le cas du propergol oxygène/méthane :

Modèle:CH4 + 2 [[Dioxygène|Modèle:O2]] =⟶ [[Dioxyde de carbone|Modèle:CO2]] + 2 [[Eau|Modèle:H2O]].

Cependant, un réacteur Sabatier produit de l'oxygène et du méthane dans un rapport 1:1 ; la réaction du gaz à l'eau inverse peut alors fournir l'oxygène manquant, sous forme d'eau à électrolyser[17] :

[[Dioxyde de carbone|Modèle:CO2]] + [[Dihydrogène|Modèle:H2]] =⟶ CO + [[Eau|Modèle:H2O]].

Parc énergétique de Morbach

Ce processus permet aussi de stocker les surplus d'énergie d'origine solaire ou éolienne sous forme de méthane. Une réalisation concrète existe (depuis 2011) en Allemagne, celle du Parc énergétique de Morbach.

Notes et références

Notes

Modèle:Traduction/Référence

Références

Modèle:Références nombreuses

Voir aussi

Articles connexes

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Liens externes

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