Algèbre extérieure

De testwiki
Aller à la navigation Aller à la recherche

Modèle:Voir homonymes

Modèle:À recycler

Modèle:Images

En mathématiques, et plus précisément en algèbre et en analyse vectorielle, l'algèbre extérieure d'un espace vectoriel E sur un corps 𝕂 est une algèbre associative graduée, notée ΛE. La multiplication entre deux éléments a et b est appelée le produit extérieur et est notée ab. Le carré de tout élément de E est zéro (aa=0), on dit que la multiplication est alternée, ce qui entraîne que pour deux éléments de E : ab=ba (la loi est « anti-commutative »).

L'algèbre extérieure est aussi appelée algèbre de Grassmann nommée ainsi en l'honneur de Hermann Grassmann. Vers 1846, ce dernier a écrit un traité sur les « grandeurs extensives », précurseurs des multivecteurs.

Applications

L'algèbre extérieure est utilisée en mathématiques dans la théorie des déterminants qui permettent de calculer les volumes et les surfaces. L'algèbre extérieure permet en particulier de définir les formes différentielles sur une variété et les champs de multivecteurs. Les formes différentielles sont particulièrement utiles en topologie algébrique et surtout en géométrie différentielle et en physique mathématique. En géométrie algébrique, l'algèbre extérieure intervient dans l'étude des faisceaux localement libres. Ces applications sont à peine abordées dans cet article qui se veut avant tout introductif.

Définition

Par générateurs et relations

Dans un premier temps, on peut se contenter d'une description par générateurs et relations. On introduit un symbole . Les vi désignant des éléments de E, on considère l'espace vectoriel engendré par les éléments notés v1v2vk sur le même corps 𝕂 que celui de E. Les relations sont les axiomes qui font de un produit, avec la relation supplémentaire xx=0 pour tout x de E.

On en déduit alors que : uE,vE,uv=vu.

Construction formelle à partir de l'algèbre tensorielle

L'algèbre ΛE est l'algèbre graduée associative la plus générale contenant E, avec un produit ayant la propriété d'alternance. Il est naturel de voir dans ce problème une variante de l'introduction de l'algèbre tensorielle T(E), et d'obtenir la propriété d'alternance par un quotient adapté.

Soit I l'idéal bilatère de T(E) engendré par les éléments de la forme vv pour v appartenant E (cet idéal contient les éléments de la forme vw + wv pour v et w appartenant à E). L'algèbre ΛE est définie comme le quotient T(E)/I[1].

Interprétation géométrique des k-vecteurs

On peut donner une interprétation géométrique des k-vecteurs : le 2-vecteur uv représente l'ensemble des parallélogrammes orientés, contenu dans le même plan que celui de côtés u et v, et ayant même aire et même orientation que ce dernier. Le 3-vecteur uvw représente l'ensemble des parallélépipèdes orientés, contenu dans le même espace de dimension 3 que le parallélépipède de côtés u, v, et w, et ayant même volume et même orientation que ce dernier[2], etc.

Notations

Les éléments de la forme v1v2vk avec v1, …, vk dans E sont appelés k-vecteurs. Le sous-espace de ΛE engendré par tous les k-vecteurs porte le nom de k-ème puissance extérieure de E et se note ΛkE. Les éléments de cet espace sont souvent appelés, au moins en géométrie, des k-multivecteurs, ou plus simplement bivecteurs pour k = 2. Les k-multivecteurs sont donc des combinaisons de k-vecteurs, pas forcément des k-vecteurs.

Les éléments de ΛkE sont exactement ceux de degré k de l'algèbre graduée ΛE. En particulier, Λ0E=𝕂𝕂 est le corps de E et Λ1E=E.

L'espace vectoriel ΛE est la somme directe des puissances extérieures successives ΛkEk décrit N  :

ΛE=k=0ΛkE

L'indice k forme un degré compatible avec le produit extérieur : le produit d'un k-vecteur et d'un l-vecteur est un vecteur de degré inférieur à k + l. Ainsi l'algèbre extérieure a une structure d'algèbre graduée.

L'espace vectoriel ΛkE possède la propriété universelle suivante : pour toute application k-linéaire alternée Modèle:Mvar de Ek dans un espace vectoriel F, il existe une unique application linéaire φ:ΛkEF telle que[1] :

(v1,,vk)Ek,f(v1,,vk)=φ(v1vk).

Base et dimension

Si E est de dimension n et de base (e1, …, en), alors il est possible de donner une base de la k-ième puissance extérieure ΛkE, sous la forme

{ei1ei2eik1i1<i2<<ikn}

En effet, c'est un résultat général de décomposition pour les applications multilinéaires alternées. Chacune des composantes du k-vecteur sur cette base est un mineur de la matrice dont les colonnes sont les composantes des vecteurs vj sur la base ei.

La dimension de ΛkE est le coefficient binomial (nk)[3]. Notamment, ΛkE = {0} pour k > n.

L'algèbre extérieure est donc l'algèbre graduée égale à la somme directe

ΛE=Λ0EΛ1EΛ2EΛnE

(dans laquelle ΛModèle:ExpE = 𝕂 et ΛModèle:ExpE = E), et sa dimension est donc 2n.

Algèbre extérieure d'un module de type fini

Pour tout module M sur un anneau commutatif unitaire A, on construit de la même façon que pour les espaces vectoriels une A-algèbre unitaire graduée Λ(M)=n0ΛnM.

Si M est engendré par d éléments, alors ΛnM=0 pour tout n>d.

Si de plus M est libre de rang d, alors ΛnM est libre pour tout n1, ΛdM est libre de rang 1 et est appelé le déterminant de M.

Bibliographie

Références

Modèle:Références

Modèle:Portail