Règle de résolution

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En logique mathématique, la règle de résolution ou principe de résolution de Robinson est une règle d'inférence logique qui généralise le modus ponens. Cette règle est principalement utilisée dans les systèmes de preuve automatiques, elle est à la base du langage de programmation logique Prolog.

En logique propositionnelle

La règle du modus ponens s'écrit ppqq et se lit : de p et de "p implique q", je déduis q. On peut réécrire l'implication "p implique q" comme "p est faux ou q est vraie". Ainsi, la règle du modus ponens s'écrit p(¬pq)q.

La règle de résolution, elle, généralise la règle du modus ponens car elle s'applique sur des clauses quelconques. Une clause est une formule qui est une disjonction (un "ou") de littéraux (une proposition atomique ou une proposition atomique précédée d'une négation). Par exemple (¬pq) est une clause avec deux littéraux ("non p" et "q"). Ainsi, en logique propositionnelle, la règle de résolution s'écrit :

(pL1Ln)(¬pM1Mk)(L1LnM1Mk)

Autrement dit, étant donné deux clauses (pL1Ln) et (¬pM1Mk), on en déduit (L1LnM1Mk). La formule déduite, c'est-à-dire (L1LnM1Mk) est appelé résolvant de (pL1Ln) et (¬pM1Mk). Bien sûr, l'application de la règle est donnée à permutation près des littéraux.

Exemples

Par exemple :

(a¬b¬c)(be¬f)(a¬ce¬f)

p¬p dénote la contradiction (clause vide).

En logique des prédicats

En logique des prédicats les formules atomiques sont de la forme P(t1,,tn)P est un symbole de prédicat et les ti sont des termes composés de constantes, de variables et de symboles de fonctions. La règle de résolution en logique des prédicats est similaire à la règle de résolution en logique propositionnelle mais les formules atomiques partagées par deux clauses ne doivent pas être identiques mais unifiables. Deux formules atomiques sont unifiables s'il existe une substitution des variables par des termes qui rend les deux formules identiques (voir unification). Par exemple :

P(a)(¬P(x)Q(x))Q(a)

est une application de la règle de résolution en logique des prédicats. Elle se lit : de "P(a)" et de "(pour tout x) non P(x) ou Q(x)", je déduis "Q(a)". Ici, la formule atomique P(a) et la formule atomique P(x) sont unifiables avec la substitution xa. Plus généralement, la règle de résolution en logique des prédicats est :

(AL1Ln)(¬BM1Mk)(L1[σ]Ln[σ]M1[σ]Mk[σ])

σ est un unificateur principal des formules atomiques A et B.

On peut effectuer la résolution sur deux littéraux s'ils portent sur des formules atomiques identiques ou sur des formules unifiables.

Par exemple, les formules atomiques

P(x,a,y) et P(c,a,z), où a et c sont des constantes,

sont unifiables par la substitution xc,yz. Par contre

P(x,a,y) et P(c,b,z), où a, b et c sont des constantes,

ne sont pas unifiables car les constantes ne peuvent être remplacées.

Exemple

C1=¬P(x)¬Q(y)R(x,y)

C2=Q(a)

C3=P(b)

La substitution ya permet d'appliquer la résolution sur Q, entre C1 et C2, ce qui produit

CR=¬P(x)R(x,a)

La substitution xb permet d'appliquer la résolution sur P, entre C3 et CR pour produire

CS=R(b,a)

Résolution et preuves par réfutation

En général on utilise le principe de résolution pour effectuer des preuves par réfutation. Pour prouver que la formule f est une conséquence logique des formules f1,,fn on démontre que l'ensemble {f1,,fn,¬f} est inconsistant.

Pratiquement, il faut commencer par mettre toutes les formules sous forme clausale, pour cela on doit les mettre sous forme prénexe (tous les quantificateurs au début) puis les skolémiser.

Pour montrer qu'un ensemble de clauses est inconsistant, il faut réussir à engendrer la clause vide en appliquant la règle de résolution autant de fois que nécessaire.


Exemple

On veut montrer que les trois formules

  1. x ((S(x)T(x))P(x)),
  2. x (S(x)R(x)),
  3. ¬R(a)

ont pour conséquence la formule P(a).

La première formule est équivalente à x (¬S(x)¬T(x))P(x) qui est équivalente à x (¬S(x)P(x))(¬T(x)P(x)) et produit donc les deux clauses

C1=¬S(x)P(x)

C2=¬T(x)P(x)

La seconde formule donne immédiatement la clause

C3=S(x)R(x)

et la troisième

C4=¬R(a).

La négation de la conséquence cherchée donne

C5=¬P(a)

Par résolution sur R de C3 et C4 avec xa on produit

C6=S(a)

Par résolution sur S de C1 et C6 on produit

C7=P(a)

Enfin C5 et C7 donnent la clause vide.

Stratégie d'application de la règle

Le principe de résolution étant complet, si l'ensemble de clauses considéré est inconsistant, on arrive toujours à générer la clause vide. Par contre, le problème de la consistance (satisfaisabilité) n'étant pas décidable en logique des prédicats, il n'existe pas de méthode pour nous dire quelles résolutions effectuer et dans quel ordre pour arriver à la clause vide.

On peut facilement trouver des exemples où l'on « s'enfonce » dans la génération d'une infinité des clauses sans jamais atteindre la clause vide, alors qu'on l'aurait obtenue en faisant les bons choix.

Différentes stratégies ont été développées pour guider le processus. Le système Prolog se base, par exemple, sur l'ordre d'écriture des clauses et l'ordre des littéraux dans les clauses. D'autres systèmes, comme CyC, utilisent une stratégie de coupure (en fonction des ressources consommées) pour éviter de générer des branches infinies.

Preuves de longueurs minimales

Haken a démontré que toute réfutation du principe des tiroirs avec n chaussettes (en anglais, il s'agit du pigeonhole principle) est de longueur au moins 2n/10Modèle:Référence nécessaire.

Liens externes

Exercices pour manipuler la règle de résolution, outil développé à l'ENS Rennes

Références


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