Voir la source de Dassault Mirage IV

{{Infobox Avion militaire
| nom = Mirage IV
| image = Dassault Mirage IVP, France - Air Force AN0758316.jpg
| légende = Un Mirage IVP au décollage en [[2000 en aéronautique|2000]]
| type = [[Bombardier (avion)|Bombardier]] [[Bombardement stratégique|stratégique]]
| statut = Retiré du service
| constructeur = [[Dassault Aviation]]
| pays constructeur = FRA
| premier vol = 17 juin 1959
| mise en service = 1 octobre 1964
| date de retrait = 23 juin 2005
| investissement =
| coût unitaire =
| nombre construits = 62
| équipage = 1 pilote, 1 navigateur
| nombre de moteurs = 2
| type de moteur = [[Turboréacteur]]s avec [[postcombustion]]
| moteur = [[Snecma Atar|SNECMA Atar]] 9K
| puissance unitaire =
| poussée unitaire = 68,65 [[Newton (unité)|kN]]
| plan 3 vues =
| taille plan 3 vues =
| envergure = 11.84
| longueur = <small>Perche comprise :</small> 23.49
| hauteur = 5.40
| surface alaire = 78.00
| masse à vide = 14500
| masse du carburant =
| masse avec arme = 31600
| masse maxi = 33475
| vitesse de croisière = 1913
| vitesse maxi = 2340
| altitude vitesse maxi = 13125
| vitesse maxi mach = 2,2
| vitesse mini =
| plafond = 18000
| vitesse ascensionnelle = 12588
| rayon d'action = À 958 km/h et 13125 m : 1240 km<br />Avec réservoirs externes : 4000
| autonomie =
| charge alaire =
| poids poussée =
| facteur de charge =
| arme principale = Bombe nucléaire [[AN-11]], [[AN-21]] ou [[AN-22]], ou une nacelle CT.52 de reconnaissance, semi-encastrées sous le fuselage
| arme auxiliaire = [[Air-sol moyenne portée|Missile ASMP]], 2 réservoirs externes de 2 500 L, conteneurs ECM, bombes classiques (charge maximale : 6 800 kg)
| avionique =
}}
Le '''Mirage IV''' est un [[Bombardement stratégique|bombardier stratégique]] [[France|français]] dont les études ont débuté au milieu des [[années 1950]]. Entré en service en [[1964]], il fut le premier vecteur de la « triade » de la [[dissuasion nucléaire]] française. Sa carrière a duré plus de {{nobr|40 ans}} (retrait du service en {{date-|juin 2005}}), dont les dix dernières années sont uniquement consacrées à des missions de [[Reconnaissance aérienne|reconnaissance]]. À partir de 1960, le ''Mirage IV'' est l'un des quelques avions au monde (avec le [[English Electric Lightning]] et le [[Convair B-58 Hustler]]) capables de voler à [[Nombre de Mach|Mach]] 2 soutenu pendant plus d'une demi-heure d'affilée. L'expérience du vol [[supersonique|bisonique]] acquise sert au programme ''[[Concorde (avion)|Concorde]]''<ref name="ISC01">{{Lien web|titre=La mise en place et le développement de la première génération|url=http://www.institut-strategie.fr/ihcc_nuc1_Vougny.html#Note1|site=Institut de stratégie (ISC)|date=2005|consulté le=27 mai 2015|nom1=Philippe Vougny|responsabilité1=général de corps aérien, commandant les Forces aériennes stratégiques}}.</ref>.

== Historique ==
=== La genèse de la dissuasion nucléaire française sous la {{IVe}} République (1952-1958) ===
Le {{date|18|octobre|1945}}, le président du [[Gouvernement provisoire de la République française]] [[Charles de Gaulle]] crée par [[Ordonnance en droit constitutionnel français|ordonnance]] {{numéro}}45-2563 le [[Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives|Commissariat à l'énergie atomique]] (CEA) avec pour mission de {{citation|mettre en œuvre l'utilisation de l'énergie atomique dans les domaines de la science, de l'industrie et de la défense nationale}} française, bien que ce dernier objectif ne soit pas clairement avoué.

==== Les études de la bombe A (1952-1958) ====
L'instabilité des gouvernements de la [[Quatrième République (France)|{{IVe}} République]] nuit à un plan à long terme visant à doter la [[France]] de l'arme nucléaire. Le {{date|20|juin|1952}}, le [[président du Conseil (France)|président du Conseil]], [[Antoine Pinay]], et son [[Ministère de l'Économie et des Finances (France)|secrétaire d'État aux Finances]], [[Félix Gaillard]], présentent un projet de loi de programme pour la réalisation du plan de développement de l'énergie atomique (1952-1957), qui prévoit la production d'une quantité significative de [[plutonium]]. D'où les recherches géologiques de gisements d’[[uranium]] que la [[France]] mène sur son territoire et dans ses [[Liste des colonies françaises|colonies]], comme [[Madagascar]]. Au sein du même gouvernement, certains sont favorables à l'arme nucléaire, d'autres, dubitatifs, et d'autres, opposés.

Puis, le {{date|20|mai|1954}}, le [[Ministère de la Défense (France)|ministre de la Défense nationale]] français, [[René Pleven]], consulte officiellement les secrétaires d'État sur un programme nucléaire de défense et le {{date|26|octobre|1954}}, le président du Conseil, [[Pierre Mendès France]], signe un décret instituant une Commission supérieure des applications militaires de l'énergie atomique, complété le {{date|4|novembre|1954}} par un arrêté créant un Comité des explosifs nucléaires<ref>Ce comité, présidé par le général Jean Crépin, avait pour mission d'orienter, de coordonner et de suivre l'action des organismes concourant à la réalisation du programme d'études et de conception d'engins explosifs nucléaires et d'un programme d'études sur de futurs [[Sous-marin nucléaire lanceur d'engins|SNLE]] qui devaient entrer en service en [[1962]], et qui seront abandonnés pour un temps. À cette époque, le [[Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives|CEA]] crée un Bureau d'études générales, qui deviendra la future Direction des applications militaires</ref>.

Enfin, le {{date|20|mai|1955}}, sous le {{2e}} [[Gouvernement Edgar Faure (2)|gouvernement Edgar Faure]], le [[Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives|CEA]], le [[Ministère de l'Économie, des Finances et du Commerce extérieur|secrétaire d'État aux Finances et aux Affaires économiques]], [[Jean Gilbert-Jules]], et le [[Ministère de la Défense (France)|ministre de la Défense nationale et des Forces armées]], [[Marie-Pierre Kœnig|Pierre Kœnig]], signent un accord mettant fin aux débats parlementaires de la [[Quatrième République (France)|{{IVe}} République]] et décident de financer la [[bombe A]] sur la période [[1955]]-[[1957]]. Même si elle ne le dit pas, la [[France]] est donc décidée en [[1955]] à rejoindre à l'horizon [[1963]], pour les plus optimistes, le « club » des détenteurs de l'arme nucléaire siégeant au [[Conseil de sécurité des Nations unies]] (les [[États-Unis]] dès [[1945]], l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]], qui leur emboite le pas en [[1949]], puis le [[Royaume-Uni]] en [[1952]]). D'autres décisions viennent confirmer ce choix :
* création le {{date|5|décembre|1956}} du Comité des applications militaires de l'énergie atomique (CEMA)
* création le {{date|18|mars|1957}} du groupe mixte [[Ministère de la Défense (France)|ministère de la Défense nationale]]/[[Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives|CEA]] des expérimentations nucléaires
* décision le {{date|11|avril|1958}} du [[Président du Conseil (France)|président du Conseil]], [[Félix Gaillard]], de prendre les mesures nécessaires à l'exécution d'une première série d'explosions expérimentales à partir du {{1er|trimestre}} 1960
* création le {{date|22|juillet|1958}} de la Direction des applications militaires (DAM) au sein du [[Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives|CEA]].
Ces décisions en faveur de la construction d'une arme nucléaire posent la question de leur moyen de les envoyer chez l’ennemi (le vecteur).

Par ailleurs, les [[États-Unis]] sont alors préoccupés par la non-[[prolifération nucléaire]] en Europe<ref>Traité de la [[Communauté européenne de défense]] (CED) du {{date|27|mai|1952}} {{lire en ligne|lien=http://mjp.univ-perp.fr/europe/1952ced.htm}}</ref>{{,}}<ref>Traité instituant la [[Communauté européenne de l'énergie atomique]] (EURATOM) du {{date|25|mars|1957}} {{lire en ligne|lien=http://www.cvce.eu/obj/traite_instituant_la_communaute_europeenne_de_l_energie_atomique_rome_25_mars_1957-fr-a3390764-3e75-421b-9c85-f52de5a14c2f.html}}. D'ailleurs, les [[États-Unis]] arrêtent leurs essais nucléaires le 30 octobre 1958, suivis par l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]] le {{date|3|novembre|1958}}, avant de les reprendre de concert en 1961</ref>. Selon Yves Le Baut, ancien conseiller militaire au CEA puis directeur de la DAM, les États-Unis sont {{citation|sur le point de nous imposer [à la [[France]], ndlr] une limitation de la libre disposition des matières nucléaires, donc de nous interdire la réalisation d'un armement nucléaire national}}<ref>Des documents top secret déclassifiés montrent que dès [[1945]], les [[États-Unis]] s'intéressent au programme nucléaire français, s'inquiétant de la fiabilité d'un allié accueillant des communistes ou sympathisants jusqu'en [[1947]] dans son [[gouvernement provisoire de la République française|gouvernement provisoire]] ou au [[Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives|CEA]], puis des moyens financiers que la France déploie. Les [[Fac-similé|''fac simile'']] des sources de l'ouvrage : {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Jeffrey T.|nom1=Richelson|lien auteur1=Jeffrey T. Richelson|titre=Spying on the bomb|sous-titre=American nuclear intelligence from nazi Germany to Iran and North Korea|éditeur=Norton|lieu=New York|année=2006|pages totales=702|isbn=978-0-393-05383-8}} sont à {{lire en ligne|lien=http://www.gwu.edu/~nsarchiv/NSAEBB/NSAEBB184/}}</ref>.

== Études et prototypes ==
=== L'« avion de représailles » (1955-1958) ===
Le [[Ministère de la Défense (France)|ministre de la Défense nationale et des Forces armées]], [[Marie-Pierre Kœnig|Pierre Kœnig]], tranche de façon ambiguë le {{date|13|juillet|1955}} le débat entre [[missile]] et [[Bombardement stratégique|bombardier stratégique]]. Il demande au secrétaire d'État à l’[[Armée de l'air française|Armée de l’air]] de lancer des études sur un appareil [[supersonique]] apte à voler à basse altitude et dénommé pudiquement « avion de représailles ». Les études demandées le {{date|4|février|1953}} puis le {{date|22|mars|1954}} par le [[Service technique de l'aéronautique]] (STAé) aux industriels ne concernent qu'un [[Avion d'interception|intercepteur]] léger {{citation|de moins de 4 tonnes, capable de monter à {{nb|15000 m}} en 4 minutes, de voler en palier à Mach 1,3 pour rattraper par l'arrière un hostile volant à Mach 1 et éloigné de plus de 25 km, de porter un missile de 200 kg, de revenir à sa base et d'attendre cinq minutes à l'atterrissage, avant de se poser à moins de 180 km/h}}. Sont proposés plusieurs projets dotés du réacteur [[Snecma Atar|SNECMA Atar]] 9 :
* deux dérivés biréacteurs à aile en flèche et [[empennage]] bas initialement prévu pour Mach 1,3 du [[Bombardier (avion)|bombardier]] moyen biréacteur [[Société nationale des constructions aéronautiques du Sud-Ouest|SNCASO]] [[SNCASO SO-4050 Vautour|SO-4050 Vautour]] II B (commandé à 60 exemplaires en [[1955]]). Ce prototype sera connu sous le nom de SO-4060 « Super Vautour » ;
* les 2 prototypes d'[[Avion d'interception|intercepteurs]] légers monoréacteurs à [[aile delta]] [[Société nationale des constructions aéronautiques du Sud-Est|SNCASE]] [[SNCASE SE.212 Durandal|SE-212 Durandal]] et entrée d'air nasale ;
* les études d'[[Avion d'interception|intercepteurs]] légers monoréacteurs [[Dassault Aviation|Générale aéronautique Marcel Dassault]] (GAMD) [[Dassault Mirage III|MD-550]] Mirage 1 et [[Dassault Mirage III|Mirage III]], à [[aile delta]].

[[Fichier:Mirage IV pic2 at Kleine Brogel Air Base, Belgium 2005.JPG|thumb|Mirage IVP en Belgique en 2005]]
Le secret est de mise sur l’utilisation en [[Bombardement stratégique|bombardier stratégique]] nucléaire du futur [[Avion d'interception|intercepteur]]. Comme le raconte Jean Cabrière, ancien directeur général technique de la [[Dassault Aviation|GAMD]], {{citation|l'ingénieur en chef [de la STAé] Dorleac pose aux ingénieurs de [[Dassault Aviation|GAMD]] des questions qui les laissent perplexes et qui tendent vers un avion avec toujours plus de pétrole pour plus de rayon d'action, donc plus gros et plus lourd au détriment des qualités d'agilité qui sont celles d'un bon chasseur.}}<ref name="Jean Cabrière Le programme Mirage IV">Jean Cabrière, « Le programme Mirage IV », dans ''Guerres mondiales et conflits contemporains'', Presses universitaires de France, Paris, 1989 {{ISSN|0984-2292}} {{lire en ligne|lien=http://www.stratisc.org/partenaires/ihcc/ihcc_nuc1_Cabriere.html}}</ref>. De {{citation|petites indiscrétions}} et l'annonce par la STAé sous le [[gouvernement Guy Mollet]] à la mi-{{date||octobre|1956}} que le chasseur lourd ne sera doté que d'une seule bombe d'une tonne, assez longue ({{unité|5.5|m}}) et d'un diamètre de {{unité|65|cm}}<ref>La note de l'État-major de l'[[armée de l'air française|armée de l'Air]] {{numéro}}4252 du 16 octobre [[1956]] précise d'autres caractéristiques du bombardier : un rayon d'action de {{unité|1500|km}} sans ravitaillement en vol dont {{unité|800|km}} en supersonique en haute altitude, une vitesse de croisière de Mach 1,8, l'utilisation de piste de moins de {{unité|2000|m}} de long</ref> font comprendre à la [[Dassault Aviation|GAMD]] et la [[Société nationale des constructions aéronautiques du Sud-Ouest|SNCASO]] que {{citation|les demandes des ingénieurs de l'État tendent à définir un avion de bombardement.}}

La STAé précise les caractéristiques du bombardier, puis le {{date|15|novembre|1956}}, informe la [[Dassault Aviation|GAMD]] qu'elle est retenue face à la [[Société nationale des constructions aéronautiques du Sud-Ouest|SNCASO]] à la fois pour l'[[Avion d'interception|intercepteur]] [[Dassault Mirage III|Mirage III]]-A et pour le bombardier lourd Mirage IV. Cependant, les essais du SO-4060 et du Mirage IV se poursuivirent durant deux années. Le {{date|28|novembre|1956}}, l'étude du [[Bombardement stratégique|bombardier stratégique]] équipé de deux moteurs [[Snecma Atar|SNECMA Atar]] est décidée par le [[Ministère de la Défense (France)|ministre de la Défense nationale et des Forces armées français]], (Bourgès-Maunoury). L'industriel reçoit par courrier des spécifications encore vagues en matière de distance franchissable (de {{nb|2000 à 4000 km}}). Il est enjoint {{citation|devant les nombreux problèmes que poseront les vols nettement supersoniques de ce prototype (Mach supérieur à 2), d'en entreprendre l'étude sans attendre d'autres précisions sur l'armement}}, de {{nb|1000 à 2000 kg}}, dont le qualificatif de « nucléaire » n'est toujours pas précisé.

En {{date||mars|1957}}, le Mirage IV est approuvé par le STAé et le marché de fabrication du prototype est notifié en {{date||avril|1957}}, ce qui ne signifie pas que le choix définitif est fait en faveur de la formule du Mirage. En effet, le prototype [[Société nationale des constructions aéronautiques du Sud-Ouest|SNCASO]] SO-4060 est en cours de construction à [[Courbevoie]]. Ce prototype ne vola pas par manque de temps et d'argent : {{citation|Les directives ministérielles demandent un choix pour la fin de [[1958]] et aucun des deux concurrents ne peut voler à cette date. Fin [[1957]], le ministre a demandé impérativement à la DTCA de réaliser des économies importantes en donnant la priorité au bombardier de représailles. Ces exigences budgétaires condamnent la version chasseur tout temps du 4060.}}<ref name="Jean Cabrière Le programme Mirage IV" />

=== Le bombardier stratégique (1958) ===
La [[Dassault Aviation|GAMD]] poursuit ses études visant à valider la possibilité de maintenir des vols [[supersonique]]s prolongés, à réduire la [[traînée]] et augmenter l'[[autonomie]] et, de façon plus qu'improbable, à effectuer une pénétration aller-retour à haute altitude.

==== Les projets ====
Plusieurs projets à [[aile delta]] biplaces en tandem sont proposés :

* le Mirage IV-A, d'une [[surface alaire]] de {{unité|43|m|2}}, propulsé par des [[Snecma Atar]] ;
* le Mirage IV-B de {{unité|57|tonnes}} (dont {{unité|31|tonnes}} de carburant) d'une surface alaire de {{unité|130|m|2}} homothétique à celle d'un [[Dassault Mirage III|Mirage III]], propulsé par des [[Pratt & Whitney]] JT-4 B24 de {{unité|13.6|tonnes}} de poussée (avec [[postcombustion]]) à produire sous licence par la [[Snecma]]<ref>D'autres moteurs sont envisagés, comme l'Orenda-Iroquois 2, le Bristol Olympus 22-R et le Rolls-Royce RB 142-3. Pour des raisons industrielles, la Snecma tranche en faveur de ce dérivé du Pratt & Whitney J75 tandis qu'elle ouvre son capital à cette société</ref>, aptes à répondre aux demandes d'autonomie de {{nb|5000 km}} sans ravitaillement en vol, étant donné que les performances estimées en supersonique sont meilleures que celles attendues du Mirage IV-01 (Mach 2+, plafond à Mach 1,8 supérieur à {{unité|18000|m}}, performances de décollage et d'atterrissage permettant l'utilisation des pistes [[Organisation du traité de l'Atlantique nord|OTAN]] de {{nb|2400 m}} en altitude et par temps chaud ;
* le Mirage IV-C, d'une surface alaire {{unité|70|m|2}}, propulsé par des réacteurs provisoires [[Snecma Atar|SNECMA Atar]] 9B de {{unité|6|tonnes}} de poussée (avec [[postcombustion|post-combustion]]).

De son côté, la [[Marine nationale française]] s'intéresse à une version embarquée. La [[Dassault Aviation|GAMD]] remet un avant-projet le {{date|28|décembre|1956}} suivi d'un projet en {{date||mars|1957}} de Mirage IV-M monoplace, raccourci et avec ailes et dérive repliables. Ce projet destiné au [[porte-avions]] ''[[Verdun (porte-avions)|Verdun]]'' est abandonné fin [[1958]], le navire lui-même l'étant en 1961. De leur côté, les porte-avions de la [[classe Clemenceau]]<ref>[[Clemenceau (porte-avions)|''Clemenceau'']] (R98) et [[Foch (porte-avions)|''Foch'']] (R99) dont la construction est entreprise respectivement en [[1955]] et en [[1957]].</ref>, sont trop légers ({{unité|22000|tonnes}} Washington à l'origine) pour mettre en œuvre cet appareil de {{unité|16.5|t}} au catapultage.

En {{date||mai|1959}}, la fabrication en série envisagée est de 53 bombardiers, plus 27 de reconnaissance et de [[guerre électronique]] devant vraisemblablement escorter les premiers. Finalement, pour des raisons de coûts, seuls 50 bombardiers sont commandés en {{date||septembre|1960}}, suivis de 12 avions ajoutant à la capacité de bombardement celle de l'emport d'un pod de reconnaissance en {{date||juillet|1964}}.

==== Les prototypes ====
* le Mirage IV-01 de {{unité|32|t}} et d'un rayon d'action de {{unité|600|milles nautiques}} ({{unité|1100|km}}), bien que basé sur le Mirage IV-C, s'en différencie par l'adoption de deux réacteurs [[Snecma Atar|SNECMA Atar]] 9D de 15 % de poussée en plus, une cellule rallongée de {{unité|1.70|m}} (afin d'accroitre de 30 % la capacité du réservoir avant), une voilure augmentée de {{unité|8|m|2}} et une dérive modifiée afin d'y loger un [[parachute]]-frein. Le Mirage IV-01, ne comportant que des équipements d'essais en soute, effectue son {{1er|vol}} le {{date|17|juin|1959}} à [[Aérodrome de Melun-Villaroche|Melun-Villaroche]]. Lors de son {{3e|vol}}, le {{date|20|juin|1959}}, il est présenté en démonstration devant le [[président de la République française]] [[Charles de Gaulle]] au [[Salon international de l'aéronautique et de l'espace de Paris-Le Bourget|salon du Bourget]]. Moins de trois mois plus tard, le Mirage IV-B est définitivement abandonné<ref>Décision du {{date|3|septembre|1959}} demandant {{citation|de dériver du Mirage IV-01 ATAR 9 volant actuellement, par modifications mineures, au moindre prix, aux moindres risques techniques et dans les délais les meilleurs, un appareil capable d'emporter les bombes de 78 cm [de diamètre, ndlr]}}</ref>. Le {{date|19|septembre|1960}}, le Mirage IV-01 bat le record international de vitesse sur {{nb|1000 km}} en circuit fermé ({{unité|1822|km/h}}) puis, lors de son {{138e|vol}} du {{date|23|septembre|1960}}, il porte le record sur {{unité|500|km}} en circuit fermé à {{unité|1972|km/h}} de moyenne en volant entre Mach 1.8 et Mach 2,0. Les trois autres prototypes sont commandés fin {{date||mars|1960}}<ref>Ces trois autres prototypes n'ont aucun dessin commun avec le Mirage IV-01. Il est demandé à la [[Dassault Aviation|GAMD]] de sortir le plus rapidement possible des dessins simplifiés, mais suffisants pour fabriquer les prototypes -02 et -03 dans l'usine [[Dassault Aviation|GAMD]] de [[Saint-Cloud]]</ref> ;
* Le Mirage IV-02, partiellement équipé, effectue son {{1er|vol}} le {{date|12|octobre|1961}} ;
* Le Mirage IV-03, équipé du système de navigation et de bombardement (SNB) complet, effectue son vol inaugural le {{date|1|juin|1962}} ;
* Le Mirage IV-04 doit {{citation|garantir la parfaite conformité de la série}}. Son {{1er|vol}} a lieu le {{date|23|janvier|1963}}. Est testée l'utilisation de 12 [[Moteur-fusée|moteurs-fusées]] [[JATO]] fournissant {{unité|5|tonnes}} de poussée supplémentaire pour faciliter le décollage.

À noter qu'en [[1961]], le même bureau d'étude mène de front le développement des prototypes et de l'avion de série Mirage IV comme du [[Dassault Mirage III|Mirage III]].

=== La doctrine de la force de frappe sous la {{Ve}} République (1959-1967) ===
Le mot tabou « nucléaire » fut écrit par le [[président de la République française]] [[Charles de Gaulle]], dont l'entrée en fonctions a lieu le {{date|8|janvier|1959}}. Dès {{date||mars|1959}}<ref>Décision du {{date|17|mars|1959}}</ref>, la priorité absolue aux composantes de la [[Force de dissuasion nucléaire française|Force de frappe]] (renommée en Force de dissuasion nucléaire) est clairement affirmée et la date de [[1964]] pour sa mise en service exige le choix de solutions d'aboutissement à court terme. La première loi programme [[1960]]-[[1964]] prévoit donc la réalisation de la force Mirage IV (avec bombe [[AN-11]] de {{unité|60|kt}}) dont les premières mises en service ont lieu en [[1964]]. La deuxième loi de programme couvrant la période [[1965]]-[[1970]] prévoit d'achever la mise en place de la force Mirage IV équipée de la [[bombe A]], ce qui fut fait en [[1967]]<ref>Étant entendu que le vecteur aérien Mirage IV, qui devait être retiré du service en [[1976]], n'était qu'un préalable à la mise sur pied d'une flotte de 3 [[sous-marin nucléaire lanceur d'engins|sous-marins nucléaires lanceur d'engins]] armés de [[Missile mer-sol balistique stratégique|Missiles mer-sol balistiques stratégiques]] de {{unité|500|kt}} et de forces terrestres, stratégiques sur le [[plateau d'Albion]] armées de SSBS de {{unité|150|kt}}, et tactiques à base de [[Missile Pluton|missiles Pluton]] de {{unité/2|15|–=25|kt}}</ref>.

La doctrine française de la [[Force de dissuasion nucléaire française|dissuasion nucléaire]] immédiate et totale (''massive retaliation'') ou de « suffisance » en 3 points s'oppose à la doctrine américaine de dissuasion graduée (''flexible response'') :
* dès [[1961]], il est demandé à la future [[Forces aériennes stratégiques|Force aérienne stratégique]] (FAS) d'être en mesure {{citation|d’infliger à l’[[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]] une réduction notable, c’est-à-dire environ 50 %, de sa fonction économique}}<ref>Directive du 16 décembre [[1961]]</ref> ;
* dans la foulée, la priorité donnée à la stratégie « anti-cités » est liée à l'idée de la dissuasion « du faible au fort », réputée être « la plus dissuasive et la moins coûteuse pour une puissance moyenne comme la France », se refuse à détruire les moyens nucléaires adverses, qui entraînerait une guerre nucléaire contre la [[France métropolitaine]] ;
* la FAS doit être capable d'exercer les dommages en toutes circonstances, y compris de rétorsion « en second » et ne nécessite pas pour elle de disposer de moyens d’alerte avancée, type [[Système de détection et de commandement aéroporté|AWACS]], en particulier parce que l'adversaire majeur est clairement identifié<ref>Bruno Tertrais, « La dissuasion nucléaire française après la Guerre froide : continuité, ruptures, interrogations » dans ''Annuaire Français de Relations Internationales'', [[Université Panthéon-Assas|Université de Paris-II]], 2000 {{lire en ligne|lien=http://www.u-paris2.fr/afri-ct/afri/2000/tertrais_b.htm}}</ref>.

{{Article détaillé|Force de dissuasion nucléaire française}}

=== L'avion de reconnaissance stratégique ===
En 1964 est demandée une version du Mirage IV destinée à la reconnaissance stratégique. L'avion doit être équipé d'un conteneur CT-52 emportant les équipements nécessaires, remplaçant la bombe semi-encastrée sous le fuselage des avions destinés au bombardement. Le premier vol avec le CT-52 est réalisé par le Mirage IV {{numéro}} 61, en octobre 1968. Les essais en vols se déroulent d'{{date||octobre|1969}} à {{date||avril|1970}}<ref>{{lire en ligne|lien=http://www.mirage4p.com/slides/Historique/p25.html}}</ref>.

Après une série de modifications et de nouveaux essais entre {{date||octobre|1970}} et {{date||septembre|1971}}, le couple Mirage IV / CT-52 est officiellement mis en service fin 1971. Initialement, seuls les 12 derniers Mirage IV pouvaient recevoir le CT-52. Progressivement, les 50 autres avions seront modifiés pour être capables eux aussi d'emporter ce conteneur.

=== Contacts à l'exportation ===
En [[1962]], à la suite de l'abandon par les [[États-Unis]] du missile balistique aéroporté [[AGM-48 Skybolt]] qui devait équiper les [[Bombardier (avion)|bombardiers stratégiques]] [[transsonique]]s à long rayon d'action britanniques [[Avro Vulcan]] puis, le {{date|6|avril|1965}}, du [[Bombardier (avion)|bombardier stratégique]] [[BAC TSR-2]], la [[Royal Air Force]] envoie des pilotes essayer le Mirage IV, déjà en service.

Est alors envisagée la livraison ou la production sous licence de quatre-vingt Mirage IV à l'horizon [[1968]], rallongés de {{unité|61|cm}}, équipés de réacteurs [[Rolls-Royce (entreprise)|Rolls-Royce]] [[Rolls-Royce Spey|Spey 25R]] plus puissants (93.4 k[[Newton (unité)|N]] de poussée chacun) et conservant l'avionique du [[BAC TSR-2]]. Pour des raisons politiques, le [[Royaume-Uni]] renonce au Mirage IV pour lui préférer le [[Bombardier (avion)|bombardier stratégique]] américain à [[Voilure à géométrie variable|géométrie variable]] [[General Dynamics F-111 Aardvark|General Dynamics F-111]] en faveur duquel le Premier ministre [[Harold Wilson]] s'est secrètement engagé. Pour des raisons de coût, la [[Royal Air Force]] se contenta finalement de l'avion d'attaque [[Blackburn Buccaneer]] et ne posséda plus de [[Bombardier (avion)|bombardier stratégique]] nucléaire à partir de [[1970]].

La [[Force aérienne royale australienne|Royal Australian Air Force]] et l'[[Force aérienne et spatiale israélienne|armée de l'Air israélienne]] auraient manifesté un temps un intérêt pour le Mirage IV. L'[[Australie]], qui avait acquis des [[Dassault Mirage III|Mirage III]], achète finalement des [[General Dynamics F-111 Aardvark|F-111]]<ref>Selon le site Mirage IVP {{lire en ligne|lien=http://www.mirage4p.com/slides/Historique/p23.html}} et le site du CAEA {{lire en ligne|lien=http://caea.free.fr/fr/coll/mirage4p.php}}</ref>.

== Version opérationnelle ==
Le premier avion de série décolle en décembre [[1963]].

=== Cellule ===
[[Image:Mirage IVP (17017214482).jpg|vignette|Un Dassault Mirage IVP décollant avec 12 [[JATO]] en 1997.]]
Le Mirage IV possède une [[aile delta]] très fine de 3,5 % d'épaisseur relative moyenne<ref>Une lame de couteau fait en général autour de 5 %</ref> en position basse et accusant une flèche de 60° au bord d'attaque. Le Mirage IV ressemble à un [[Dassault Mirage III|Mirage III]] à l'échelle 2 et emporte trois fois plus de combustible. L'[[empennage]] vertical tronqué est une exception sur un appareil [[Dassault Aviation|GAMD]] et a été décidé par [[Marcel Dassault]] après des {{citation|discussions parfois orageuses}} avec l'[[Office national d'études et de recherches aérospatiales|ONERA]], à la suite de calculs informatiques effectués {{citation|grâce à la société [[International Business Machines|IBM]] qui a installé depuis peu, [[Hôtel d'Orsigny|place Vendôme]], un nouvel ordinateur, le plus puissant existant à l'époque, et cette société va nous autoriser à l'utiliser, mais la nuit seulement.}}<ref name="Jean Cabrière Le programme Mirage IV" />{{,}}<ref name="Une solution similaire sera utilisée pour l'avion [[supersonique]] commercial [[Concorde (avion)|Concorde]]">Une solution similaire sera utilisée pour l'avion [[supersonique]] commercial [[Concorde (avion)|Concorde]]</ref>{{,}}<ref>{{Article |auteur1= |auteur institutionnel=Le Monde |titre=Présentation du nouvel ordinateur I.B.M.-7090 |périodique=[[Le Monde]] |date=13-07-1961 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/archives/article/1961/07/13/presentation-du-nouvel-ordinateur-i-b-m-7090_2266988_1819218.html |accès url=payant |consulté le=02-10-2024}}.</ref>. Un {{3e|réservoir}} d'environ {{unité|500|litres}} est logé dans ce fameux [[empennage]] dont la grande dimension est nécessitée par le profil très long et très effilé du nez (incorporant la perche fixe de ravitaillement en vol {{Lien|trad=Probe and drogue|lang=en|fr=Probe and drogue|texte=''probe and drogue''}}) qui perturbe la stabilité à Mach élevé. Au choix du pilote, des transferts de carburant peuvent s'effectuer entre les réservoirs avant et arrière (de {{unité|9000|litres}}) dans les nourrices centrales afin, à vitesse de croisière [[supersonique]], de faire reculer le centrage de l'avion et réduire ainsi sa [[traînée]] (qui augmente sa consommation et réduit son autonomie) et inversement, de l'arrière vers l'avant, à vitesse [[subsonique]]<ref name="Une solution similaire sera utilisée pour l'avion [[supersonique]] commercial [[Concorde (avion)|Concorde]]"/>. Les alliages en [[aluminium]] qui composent la structure de l'appareil permettent l'adoption de réservoirs de carburant structuraux. Les entrées d'air des réacteurs [[Snecma Atar|SNECMA Atar]] 9K de 65 k[[Newton (unité)|N]] de poussée<ref>L'Atar 9K est doté d'un correcteur électronique de température de la turbine qui lui permet de fonctionner à une température maximale de {{unité|930|°C}} entièrement régulée, optimisant les performances et la consommation du Mirage IV, donc son rayon d’action. Ce dispositif est l'ancêtre des [[FADEC]] actuels</ref>, renforcées en [[acier]] et [[titane]] possèdent des demi-cônes mobiles portant le surnom de « souris » qui doivent soutenir une température maximale de {{unité|120|°C}}<ref>De même que les instruments de bord, alors limités à {{Unité|70|°C}}</ref>. Le Mirage IV est doté d'[[élevon]]s et d'[[aérofrein]]s, en plus d'un [[parachute de freinage]]. Si les [[servocommande]]s renforcées de [[titane]] sont hydrauliques, elles reçoivent des [[commande de vol électrique|commandes de vol électriques]], qui deviendront une spécialité de [[Dassault Aviation]].

=== Cockpit ===
L'avion est biplace, les études du Système de navigation et de bombardement (SNB) ayant exigé la présence d'un navigateur.

Le pilote est chargé du pilotage de l'avion ; il est assis bien en avant des entrées d'air des réacteurs, dans un habitacle équipé de l'[[Climatisation|air climatisé]] et protégé des effets de l'[[Échauffement aérodynamique |échauffement cinétique]]. L'absence de [[Affichage tête haute|viseur tête haute]] à glace frontale (''Head-up Display'') permet un dessin de pare-brise en V, plus résistant. Le pilote dispose notamment sur sa planche de bord d'un [[horizon artificiel]] directeur de vol et d'un autre de secours, d'un indicateur d'[[Incidence (aérodynamique)|incidence]], d'un [[altimètre|radioaltimètre]] et d'un de secours, d'un accéléromètre, d'un [[tachymètre]] et d'un machmètre de secours, d'un débitmètre, d'un indicateur de [[contre-mesure]]s, d'un [[radiocompas]] de secours.

Placé dans un habitacle comportant deux petits hublots latéraux, le navigateur, avec l'aide de l'ensemble des équipements qui compose le SNB, assure la conduite générale et précise de l'avion grâce à ses moyens de navigation totalement autonomes et assure la visée du bombardement. Il est aussi chargé de la manipulation et de la surveillance de systèmes, dont le [[radar cartographique]] [[Thomson-CSF]] placé sous le ventre de l'appareil. Le navigateur dispose notamment sur sa planche de bord d'un [[détecteur d'alerte radar]] [[Thomson-CSF]] type BF, d'un appareil de visée du même radar, d'un indicateur de visualisation de [[contre-mesure]]s, d'un [[horizon artificiel]] de secours, d'un [[altimètre|radioaltimètre]], d'un [[anémomètre]], d'un boîtier de décodage à la suite de l'actionnement du fameux « [[Dispositif de sécurité et d'armement|bouton rouge]] » (en fait, une double clé) par le [[président de la République française]]. Le navigateur dispose d'un [[hyposcope]] (désigné DOA, pour Dispositif Optique Asservi) dont l'optique est située sous le plancher du poste de pilotage, lui permettant ainsi d'observer vers l'avant et vers le bas.

Pilote et Navigateur sont sanglés sur des [[Siège éjectable|sièges éjectables]] [[Martin-Baker]] Mk4.

=== Système d'arme ===
Le Système de navigation et de bombardement (SNB) est géré par un calculateur central [[analogique]], relié à l'ensemble des autres sous-équipements du SNB (calculateur de route, radar doppler, centrale anémobarométrique, centrale gyroscopique) et constitue le plus puissant système installé à l'époque dans un avion de combat européen. Il est le précurseur des [[bus informatique]]s actuels. Il regroupe 25 blocs [[électromécanique]]s d'[[Asservissement (automatique)|asservissement]], plus de 200 machines tournantes (moteur, synchroniseurs, resolvers, [[potentiomètre]]s) et 120 [[Amplificateur électronique|amplificateurs]] ou [[Circuit imprimé|circuits]] électroniques. Le SNB permet, d'une part, la navigation en [[pilote automatique]] du point de départ du Mirage IV au voisinage immédiat de points précis (rendez-vous de ravitaillement en vol, point de largage), d'autre part, le largage de la bombe, qu'il décide automatiquement.

==== Capteurs d'information ====
Ils comprennent un [[radar Doppler]] Marconi fournissant la vitesse sol et, principalement, un radar panoramique ventral à antenne plate (CSF) fournissant le recalage précis par tous temps. Le SNB comprend en outre deux centrales directionnelles à deux [[gyroscope]]s [[Sperry Corporation|Sperry Gyroscope]], une centrale aérodynamique Kelvin Hugues/Jaeger fusionnant les données d'[[Anémomètre|anémométrie]] et d'[[altimétrie]].

Le [[radar]] ventral est remplacé en {{date|1986}} par un [[Radar Doppler pulsé|radar Doppler à impulsions]] tous temps [[Thomson-CSF]] ARCANA (Appareil de Recalage et de CArtographie pour NAvigation aveugle), dérivé de l'Iguane et du VARAN montés dans les avions de patrouille et de surveillance maritimes [[Breguet Atlantic|Atlantique 2]] et [[Dassault Falcon 200|Gardian]].

==== Système de contre-mesures ====
Le système de [[contre-mesure]]s comprenant trois détecteurs-[[brouillage et déception radar|brouilleurs]] : Agacette pour contrer les [[radar]]s des avions d'interception dans une gamme de [[fréquence]]s comprises entre 8 et {{unité|10|GHz}}, deux autres (l'un monté dans une nacelle CT51, l'autre en bouts d'ailes) contre les [[missile surface-air|missiles surface-air]] [[Union des républiques socialistes soviétiques|soviétiques]]. Ces systèmes seront remplacés par le système [[Thomson-CSF]] SERVAL en 1983 lors de la transformation en Mirage IVP.

Des emplacements sont réservés pour des [[lance-leurres]] Alkan F1A en soute arrière, tirant des cartouches [[électromagnétisme|électromagnétiques]] ou [[infrarouge]]s de {{unité|40|mm}}. Le [[pod (militaire)|pod]] [[Philips]]-[[Matra (entreprise)|Matra]] Phimat peut être monté sur les pylônes extérieurs de voilure. Ces systèmes seront remplacés par le pod [[Thales]] BARAX-NG et un pod lance [[Leurre (contre-mesure)|leurres]] [[Thomson-CSF]]/[[Bofors]] BOZ 103 contenant des paquets de paillettes électromagnétiques et 18 cartouches infrarouges de {{unité|50|mm}} en 1983.

À la même époque, le Mirage IVP est doté de la nacelle Thomson-CSF Barracuda réalisant à la fois la réception des menaces radar et les actions de [[Brouillage et déception radar|brouillage]] sous contrôle d'un logiciel modulaire permettant sa programmation.

==== Nacelle de reconnaissance CT-52 ====
[[File:Mirage IV recon pack, Musée de l'Aviation Clément Ader, Aérodrome de Corbas-Lyon , France. (15499126180).jpg|vignette|Pod de reconnaissance CT-52.]]
Un pod de [[Reconnaissance militaire|reconnaissance]] CT52 mesure {{unité|5.88|m}} de long et {{unité|0.78|m}} de large pour une masse équipée de {{unité|820|kg}}. Il est divisé en trois compartiments distincts.

Le premier, à l'avant, loge quatre  [[caméra]]s Omera 35 utilisables à basse altitude ({{nb|45 à 1500 m}}) :
* une caméra nasale de {{unité|150|mm}} de [[focale]] photographiant vers l’avant selon un angle de 42°
* une caméra verticale de {{unité|75|mm}} et deux caméras obliques (gauche et droite) de {{unité|150|mm}} couvrant ensemble un angle de 152°.

Le second compartiment, au centre, loge quatre [[caméra]]s utilisables à haute altitude à vitesse subsonique ou supersonique ({{nb|1500 à 17000 m}}) :
* une caméra cartographique Wild RC-8F verticale de {{unité|152|mm}} de [[focale]] photographiant en 74°
* trois Omera 36 verticales et obliques de {{unité|600|mm}} photographiant entre 29° et 50°.
Les trois Omera 36 peuvent être remplacées par un ensemble [[thermographie|thermographique infrarouge]] SAT Super Cyclope (jour/nuit).

Le compartiment arrière contient les systèmes d'air climatisé garantissant une température constante à toutes les altitudes.

Le CT-52 permet de couvrir une largeur égale à huit fois celle de l’altitude de l’avion. Les [[Photographie argentique|photographies argentiques]] sont en noir et blanc, les émulsions couleurs sont rarement employées.

== Les Forces aériennes stratégiques (FAS) (1964-) ==
[[Fichier:Mirage IV A, Escadron de bombardement EB 1-91 "Gascogne" (serial 31-BD), Base aérienne 118 Mont-de-Marsan, 1986.jpg|vignette|Un Mirage IV A de l'escadron de bombardement EB 1/91 "Gascogne" (immatriculation 31-BD) basé a la [[base aérienne 118 Mont-de-Marsan]] en décembre 1986.]]

Dès {{date||janvier|1964}}<ref>Décret {{numéro}}6446 du {{date|14|janvier|1964}} créant le Commandement des Forces aériennes stratégiques (CoFAS)</ref>, la politique de défense nationale [[France|française]], privilégiant désormais la dissuasion nucléaire, entraîne la réorganisation complète de l’[[armée de l'air française|Armée de l'Air]] créant quatre régions aériennes et sept grands commandements spécialisés, dont le commandement de la Force aérienne stratégique (ou des [[Forces aériennes stratégiques]]) (CoFAS). Le Mirage IV et l'[[avion ravitailleur]] [[Boeing KC-135 Stratotanker#Version française|Boeing C-135F]]{{Note|texte=Les [[Boeing KC-135 Stratotanker#Version française|Boeing C-135F]] sont les premiers avions ravitailleurs de l'Armée de l'air. Ils ont été acquis spécifiquement dans le but de ravitailler et d’appuyer les Mirage IV lors d'un assaut nucléaire. D'où leur intégration aux [[Forces aériennes stratégiques]]. Très vite, leurs missions se sont élargies au rythme de l'arrivée dans l'Armée de l'air de nouveaux appareils ravitaillables.}} sont les binômes de la FAS. Les 62 exemplaires du Mirage IV sont livrés de {{date||février|1964}} à {{date||mars|1968}} et les 12 exemplaires du C-135F {{numéro}}38470 à {{numéro}}38475 et {{numéro}}38735 à {{numéro}}38740 de {{date||février|1964}} à {{date||juillet|1965}}.

Le 7 mars 1966, le président de la République [[Charles de Gaulle]], partisan d'une réforme doctrinale de l'[[Organisation du traité de l'Atlantique nord|OTAN]] annonce au président des États-Unis [[Lyndon B. Johnson|Lyndon Johnson]] le retrait de la [[France]] du Commandement intégré de l'organisation<ref>Cette décision, anticipée dès 1959, est envisagée au printemps [[1965]]. L'essai d'Alessandra Giglioli, ''Le Retrait de la France du Commandement Intégré de l'OTAN'', NATO Academic Affairs Unit, Bruxelles, 2000, est à {{lire en ligne|lien=http://www.nato.int/acad/fellow/98-00/giglioli.pdf}}</ref>.
{{clr}}

=== Profils de vol (1964-1966) et implantations (1964-2005) ===
La mission du Mirage IV consiste, à partir d'un avion volant en supersonique à haute altitude (Mach 1,7 à {{unité|18000|m}}), ou à très basse altitude à une vitesse de {{unité|1100|km/h}}, à délivrer de façon aussi discrète que possible une bombe nucléaire {{citation|sur un but déterminé par ses seules coordonnées géographiques}}, avec une [[erreur circulaire probable]] (ECP) à 90 % garantie (<math>{CEP}_{90}</math>), quelle que soit la distance parcourue depuis le départ<ref name="Jean Cabrière Le programme Mirage IV" />.

Les cibles étaient les sites stratégiques de la partie européenne de l'URSS, la Sibérie étant trop lointaine pour être accessible. {{refnec|Les défenses soviétiques reposaient à l'époque sur les missiles sol-air SA-2 et les chasseurs [[Soukhoï Su-9|Su-9]], [[Soukhoï Su-15|Su-15]], [[Mikoyan-Gourevitch MiG-19|MiG-19]] et [[Mikoyan-Gourevitch MiG-21|MiG-21]] dont les performances (vitesses et plafond de vol) n'auraient pas pu faire obstacle aux Mirage IV qui volaient bien trop haut et bien trop vite}} ou très bas à très grande vitesse.

Plusieurs plans de frappe avaient été établis (allant jusqu'à {{Unité|7000|km}} et 8 heures de vol):
* Axe nord : les Mirage IV décollaient des neuf [[Base aérienne 702 Avord|bases aériennes nucléaires de métropole]], survolaient la [[mer Baltique]] puis attaquaient [[Saint-Pétersbourg|Leningrad]], [[Moscou]] ou [[Mourmansk]].
* Axe sud : les Mirage IV décollaient des neuf [[Base aérienne 702 Avord|bases aériennes nucléaires de métropole]], survolaient la [[mer Méditerranée]] puis le [[détroit du Bosphore]] pour attaquer la partie ukrainienne de l'URSS ([[Odessa]] ou [[Sébastopol]]).
* Axe central : passage à travers l'Europe centrale pour attaquer une cible située dans le [[bloc de l'Est]] hors [[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]]<ref>Selon certaines sources concordantes telles Hervé Beaumont, « Mirage IV : le bombardier stratégique : histoire du vecteur aérien piloté de la force de dissuasion nucléaire française », Larivière, coll. « Docavia », Paris, 2003 {{ISBN|2-914205-02-3}} ou Marc Theleri, « Initiation à la force de frappe française, 1945-2010 », Stock, Paris, 1997 {{ISBN|2-234-04700-5}}, il est imaginé des vols [[kamikaze]] jusqu’aux cibles soviétiques mais également des vols de retour avec planification de zones de crash et abandon de l’équipage au-dessus de pays de l'[[Organisation du traité de l'Atlantique nord|OTAN]]</ref>. Cette route fut vite écartée car elle impliquait de traverser les défenses sol-air et de survoler les nombreuses bases de chasseurs établies dans les pays du [[pacte de Varsovie]].

Toutes ces missions impliquaient plusieurs ravitaillements en vol. Les différentes routes comportaient donc toutes des [[Point de cheminement|points de passage]] et de rendez-vous où devaient se prédisposer des [[Avion ravitailleur|avions-ravitailleurs]] [[Boeing KC-135 Stratotanker#Version française|Boeing C-135F]], qui servaient aussi de relais de communication transmettant l'ordre présidentiel. Une fois la frappe nucléaire effectuée, les Mirage IV auraient épuisé toute leur capacité en carburant et n'auraient eu aucun moyen de revenir vers leur base{{refnec}}. Les équipages partaient donc pour une mission sans retour, avec abandon de l'appareil après le tir par éjection{{refnec}}en mer, au-dessus d'un pays neutre (Suède) ou allié (Turquie) au mieux, ou au pire : en territoire ennemi.

En 1968, au plus fort de la dotation, 62 Mirage IV (dont neuf en alerte opérationnelle et pouvant ''être engagés dans les cinq minutes et le reste dans l'heure''<ref name="ISC01"/>{{,}}<ref>Puis 15 min, de 1964 à 1990</ref>) forment l'ossature de trois escadres de bombardement (les [[91e escadre de bombardement|91{{e}}]], [[93e escadre de bombardement|93{{e}}]] et [[94e escadre de bombardement|94{{e}}]] Escadre de bombardement) représentant neuf escadrons de bombardement (EB) et un d'entraînement :
* l'EB 1/91 « Gascogne » créé le {{date|1|octobre|1964}} sur la [[Base aérienne 118 Mont-de-Marsan|BA 118]] à [[Mont-de-Marsan]] ;
* l'[[Escadron de bombardement 2/94 Marne|EB 2/94]] « Marne » le {{date|24|février|1965}} sur la [[Base aérienne 113 Saint-Dizier-Robinson|BA 113]] à [[Saint-Dizier]] ;
* l'EB 2/91 « Bretagne » le {{date|1|avril|1965}}<ref>Dissous en juillet 1996</ref>, sur la [[Base aérienne 120 Cazaux|BA 120]] à [[Cazaux (La Teste-de-Buch)|Cazaux]] ;
* l'[[Escadron de bombardement 3/91 Beauvaisis|EB 3/91 « Beauvaisis]] » le {{date|1|juin|1965}}<ref name="Dissous le 30 juin 1976"/> sur la [[Base aérienne 110 Creil|BA 110]] à [[Creil]] ;
* l'EB 3/93 « Sambre » le {{date|6|juillet|1965}}<ref name="Dissous le 30 juin 1976"/> sur la [[Base aérienne 103 Cambrai-Épinoy|BA 103]] à [[Cambrai]] ;
* l'EB 2/93 « Cévennes » le {{date|31|juillet|1965}}<ref>Puis 3/91 « Cévennes »</ref>{{,}}<ref name="Dissous en 1983">Dissous en 1983</ref> sur la [[Base aérienne 115 Orange-Caritat|BA 115]] à [[Orange (Vaucluse)|Orange]] ;
* l'EB 1/93 « Guyenne » le {{date|15|octobre|1965}}<ref>Renommé en EB 1/94 le 30 juin 1976 et transféré sur la [[Base aérienne 702 Avord|BA 702]]</ref> sur la [[Base aérienne 125 Istres-Le Tubé|BA 125]] à [[Istres]] ;
* l'EB 1/94 « Bourbonnais » le {{date|1|mars|1966}}<ref name="Dissous le 30 juin 1976">Dissous le 30 juin 1976</ref> sur la [[Base aérienne 702 Avord|BA 702]] à [[Avord]] ;
* l'[[Escadron de bombardement 3/94 Arbois|EB 3/94 « Arbois »]] le {{date|1|juin|1966}}<ref name="Dissous en 1983"/> sur la [[Base aérienne 116 Luxeuil-Saint Sauveur|BA 116]] à [[Luxeuil-les-Bains|Luxeuil]] ;
* le Centre d'instruction des Forces aériennes stratégiques (CIFAS) {{numéro}}328 créé le {{date|25|mai|1964}} sur la [[Base aérienne 106 Bordeaux-Mérignac|BA 106]] à [[Bordeaux]].

S'y adjoignent douze [[Avion ravitailleur|avions ravitailleurs]] [[Boeing KC-135 Stratotanker#Version française|Boeing C-135F]] (dont trois en alerte opérationnelle), dispersés en trois escadrons (ERV) :
* l'ERV 4/91 « Landes » créé le {{date|1|janvier|1964}} sur la [[Base aérienne 118 Mont-de-Marsan|BA 118]] à [[Mont-de-Marsan]] ;
* l'ERV 4/93 « Aunis » le {{date|13|juillet|1965}}<ref>Puis ERV 4/94 « Bretagne »</ref> sur la [[Base aérienne 125 Istres-Le Tubé|BA 125]] à [[Istres]] ;
* l'ERV 4/94 « Sologne » le {{date|15|avril|1966}} sur la [[Base aérienne 702 Avord|BA 702]] à [[Avord]].
[[Image:Mururoa lg.jpg|thumb|Vue de l'atoll de Mururoa par un satellite de reconnaissance américain KH-7 (26 mai 1967)]] Enfin, s'y rajoutent :
* le QG de la FAS sur la [[Base aérienne 921 Taverny|BA 921]] sous la [[forêt de Montmorency]]<ref>Déménagé le 26 septembre [[2007]] à la [[Base aérienne 942 Lyon-Mont Verdun|BA 942]] sous le [[mont Verdun]]</ref> ;
* la [[Base aérienne 200 Apt-Saint-Christol|BA 200]], créée en avril [[1967]] sous le [[plateau d'Albion]]<ref>Transformée et renommée le 16 juin [[1999]] en Quartier Maréchal Kœnig, abritant le [[2e régiment étranger de génie|{{2e|régiment}} étranger de génie]] ({{2e}} REG) et la station de veille satellite [[GRAVES (système)|GRAVES]] de la [[Direction générale de la Sécurité extérieure|DGSE]]</ref>.

Ne dépendant pas de la FAS, plusieurs installations ont été utilisées par celle-ci :
* le Centre d'expérimentation du Pacifique (CEP) en [[Polynésie française]], créé {{date|1|juillet|1963}}, comprenant :
** un QG à [[Papeete]],
** la [[Base aérienne 185 Hao|BA 185]] avancée à [[Hao]] ({{unité|460|km}} au nord-ouest de [[Moruroa]]), créée le {{date|1|juillet|1966}}<ref>Dissoute le 30 juin [[2000]]</ref>,
** le polygone de tir de [[Moruroa]],
** le polygone de tir de [[Fangataufa]].

Le [[Douglas DC-8|DC-8]] [[DC-8 Sarigue|Sarigue]] de [[guerre électronique]] [[Renseignement d'origine électromagnétique|SIGINT]]<ref>Programmé en [[1972]], entré en service en [[1977]] après l'abandon du [[Dassault Mirage G|Mirage G4]], il est remplacé par les [[Douglas DC-8|DC-8]]-72 Sarigue-NG</ref>, quoique dépendant du Centre d'essais en vol (CEV) de la [[Base aérienne 110 Creil|BA 110]] à [[Creil]], a servi au profit de la FAS afin de connaitre depuis l'espace aérien international l'état des défenses aériennes [[Union des républiques socialistes soviétiques|soviétiques]] et ainsi préparer au mieux les missions des Mirage IV. Il est basé à :
* l'EE 51 « Aubrac »<ref>Dissous en 2005</ref> de la [[Base aérienne 105 Évreux-Fauville|BA 105]] à [[Évreux]]. Au moins deux [[C-160 Transall|C-160]]G Gabriel [[Renseignement d'origine électromagnétique|SIGINT]] ont également rempli des missions pour la FAS. Ils sont basés à :
* l'EE 11/54 « Dunkerque » de la [[Base aérienne 128 Metz-Frescaty|BA 128]] à [[Metz]].

=== La force Alfa, le retrait de l'OTAN et l'opération Tamouré (1965-1966) ===
[[Image:An11 nuclear bomb.jpg|thumb|Vue d'artiste de la bombe AN-11]]A l'été [[1965]]<ref>Arrêté ministériel {{numéro}}51 du 20 août 1965</ref>, la [[Marine nationale française]] crée le [[Groupe aéronaval]] du Pacifique (dit groupe Alfa puis force Alfa) comprenant sept bâtiments dont le [[Foch (porte-avions)|''Foch'']] qui appareillent le {{date|23|mars|1966}} de [[Toulon]] et abordent la [[Polynésie française]] le {{date|22|mai|1966}} afin de superviser les [[Essais nucléaires français|essais]] atmosphériques {{numéro}}18 Aldébaran, {{numéro}}19 Tamouré, {{numéro}}20 Ganymède et {{numéro}}21 Bételgeuse.
{{Article détaillé|Essais nucléaires français}}

Durant la traversée, la [[France]] quitte le commandement intégré de l'[[Organisation du traité de l'Atlantique nord|OTAN]] pour les raisons déjà précisées.

==== Opération Tamouré (10 mai - 28 juillet 1966) ====
L'objectif de Tamouré est le convoyage au départ de la [[Base aérienne 118 Mont-de-Marsan|BA 118]] de Mont-de-Marsan ([[France métropolitaine]]) d'un Mirage IV de l'EB-1/91 « Gascogne »<ref>Le Mirage IV {{numéro}}36. Un {{2e}} Mirage IV {{numéro}}9 de rechange est convoyé par le TCD ''Orage'' de [[Saint-Nazaire]] à [[Hao]] via le [[canal de Panama]] du {{date|14|mars|1966}} au {{date|15|avril|1966}}</ref> et de deux ravitailleurs en vol [[Boeing C-135 Stratolifter|Boeing C-135]]F {{numéro}}736 et {{numéro}}470 de l'ERV 4/91 « Landes » pour effectuer un tir réel de l'AN-21 de {{unité|60|kt}} (dérivée de l'AN-11) au Centre d'expérimentation du Pacifique.

Le 10 mai [[1966]] à 9 h GMT, le Mirage IV {{numéro}}36 s'envole pour la {{1re|traversée}} transatlantique de 7h40 d'un avion de combat français à destination de l'[[Otis Air National Guard Base|Otis Air Force Base]], à Falmouth ([[États-Unis]]). Après trois escales, le Mirage IV est endommagé lors de son atterrissage en heurtant une pelleteuse sur la piste de {{nb|3380 m}} de la [[Base aérienne 185 Hao|BA 185]] à [[Hao]] ([[Polynésie française]]). Son renvoi en France métropolitaine par mer est décidé tandis que le Mirage IV {{numéro}}9 le remplace au pied levé.

Le {{date|12|juin|1966}}, la [[Marine nationale française]] repère dans la zone d'exclusion le bâtiment de recherches scientifiques américain USS ''Belmont'' puis, le {{date|1|juillet|1966}}, un sous-marin de nationalité inconnue et un avion ravitailleur (vraisemblablement d'observation et de recueil de prélèvements atomiques) [[Boeing C-135 Stratolifter|KC-135]] de l'[[United States Air Force|US Air Force]] {{numéro}}9164. Le {{date|9|juillet|1966}}, le navire de contrôle de missiles et d'engins spatiaux USS ''Richfield'' viole à son tour la zone d'exclusion. Le {{date|12|juillet|1966}}, le même [[Boeing C-135 Stratolifter|KC-135]] de l'[[United States Air Force|US Air Force]] est à nouveau repéré à la veille du tir, qui sera reporté pour raisons [[Météorologie|météorologiques]] à quatre reprises. Le 18 juillet [[1966]], des conditions favorables relevées jusqu’à {{nb|5000 km}} du champ de tir par les stations météorologiques et par les [[Boeing C-135 Stratolifter|C-135]]F entraînent la mise en alerte du Mirage IV le {{date|19|juillet|1966}} à 4 h locales. À 5 h 05, il largue sa bombe AN-11 {{numéro}}2070 à chute libre au large de Mururoa. Le [[Boeing C-135 Stratolifter|KC-135]] de l'[[United States Air Force|USAF]] et le USS ''Richfield'' de l'[[United States Navy|US Navy]] sont aperçus une heure après le tir. Dès la formation du nuage atomique, quelques-uns des 10 [[SNCASO SO-4050 Vautour|SO-4050 Vautour]] N et B de l’escadron de marche 85 « Loire », débarqués à la [[Base aérienne 185 Hao|BA 185]] à [[Hao]] le {{date|16|mai|1966}}, effectuent les prélèvements des retombées par tir de missile air-air ou, plus dangereusement, par la traversée du champignon atomique. La plupart, après leur retrait du service, seront coulés par le fond<ref>Selon Jean-Louis Saquet, « L'aviation à Tahiti », Polymages, Papeete, 2005, {{citation|La pénétration pilotée des [[SNCASO SO-4050 Vautour|Vautour]] peut se pratiquer pendant les deux heures qui suivent l’explosion. Au retour sur [[Hao]], les [[SNCASO SO-4050 Vautour|Vautour]], fortement contaminés, sont parqués en « zone chaude » où les mesures de la [[radioactivité]] commencent. Les hommes attendent plus d’une demi-heure, protégés dans leur [[cockpit]] par une pressurisation autonome sans prise d’air extérieure. A l’ouverture de la verrière, des techniciens montent les déguiser avec masques à gaz, cagoules, gants et bottines. Pour descendre, un tapis est déroulé sur l’avion le long de l’échelle jusqu’à terre. Là, le service de sûreté radiologique les prend en charge pour les mesurer, les déshabiller et les laver. Rapidement transportés par hélicoptères jusqu’au service de santé, les équipages doivent subir une nouvelle série d’analyses. Celui qui dépasse la dose de radiation cumulable doit alors arrêter de voler. En fin de campagne, les avions sont repeints de façon à fixer la [[Contamination radioactive|contamination]] pour être ensuite ramenés en « zone froide ». Ils sont alors soit stockés sous tente pendant les mois qui séparent les campagnes, soit réembarqués en France.}}</ref>{{,}}<ref>{{Article
 |langue=fr
 |titre=Hao, {{36e|aérodrome}} territorial
 |périodique=Manureva
 |issn=0766-9704
 |nom=95 |date=octobre 2000
 |lire en ligne=http://www.seac.pf/Manureva/dossiers/Dossier_95.pdf
 |consulté le={{date|2|octobre|2008}}
}}</ref>.
Le 25 juillet, le détachement des FAS en Polynésie décollait de Hao, l’itinéraire retour, identique au trajet aller, fut parcouru de façon aussi satisfaisante. Le 28 juillet, Mirage IV et C-135 F atterrissaient de nuit à Mont-de-Marsan, L’opération « Tamouré » était terminée<ref>[http://www.anfas.fr/anm/retour.html RETOUR EN FRANCE]</ref>.

À noter qu'un autre tir, Bételgeuse, prévu le {{date|10|septembre|1966}} sur ordre du [[Président de la République française|président de la République]] [[Charles de Gaulle]] à bord du croiseur ''De Grasse'' (C 610), est retardé au {{date|11|septembre|1966}} à la suite de la demande américaine (le {{date|8|septembre|1966}}) d'aider au repêchage de la capsule spatiale [[Gemini 11]] et du repérage de l'USS ''Richfield'' (le {{date|9|septembre|1966}})<ref>En plus des avions de l'[[United States Air Force|US Air Force]] et des bâtiments de l'[[United States Navy|US Navy]], l'espionnage américain du site est organisé par des agents de la [[Central Intelligence Agency|CIA]], l'interception de communications par la [[National Security Agency|NSA]], la photographie aérienne et spatiale par la [[Central Intelligence Agency|CIA]] et le [[National Reconnaissance Office|NRO]] à l'aide d'avions [[Lockheed U-2|U-2]] et de satellites [[KH-7]]</ref>. Après deux autres tirs le {{date|24|septembre|1966}} et le {{date|4|octobre|1966}}, le groupe aéronaval quitte la [[Polynésie française]] le {{date|2|novembre|1966}}<ref>Bernard Dumortier, ''Atolls de l'atome : Mururoa & Fangataufa'', Marine Éditions, Rennes, 2004 {{ISBN|2-915379-11-4}} dont une version abrégée est à {{lire en ligne|lien=http://www.netmarine.net/g/dossiers/mururoa/index.htm}}</ref>.

Le Mirage IV ne sera plus jamais sollicité pour des exercices réels de tirs atomiques, notamment lors du {{2e|déplacement}} de la force Alfa en [[Polynésie française]] pour le {{1er|tir}} français d'une [[bombe H]], le {{date|28|août|1968}}.

=== Les profils de mission changent (1966) ===
[[Image:Mirage IV + AN-22 MAE.jpg|thumb|Un Mirage IV avec la bombe AN-22]]
En [[1966]], l'[[armée de l'air française|Armée de l'Air]] et L'[[United States Air Force|U''S Air Force'']] s'aperçoivent que les missions à haute vitesse et haute altitude telles que prévues pour les Mirage IV et les [[Convair B-58 Hustler|B-58 Hustler]] deviennent de plus en plus risquées en raison de la mise en service par l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]] et le [[Pacte de Varsovie]] des missiles sol-air (SAM) Mach 3,5 et de {{unité|40|km}} de portée [[S-75 Dvina|SA-2]] Guideline<ref>Qui détruiront trois avions [[Lockheed U-2|U-2]] au-dessus de l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]], de la [[Chine|Chine populaire]] et de [[Cuba]] durant la [[crise des missiles de Cuba|crise des missiles]] puis un nombre indéterminé d'aéronefs durant la [[guerre du Viêt Nam]]</ref>, [[S-125|SA-3]] Goa et [[SA-6 Gainful]]. Alors que de nouvelles composantes de la « triade » stratégique [[France|française]] se mettent en place (les missiles balistiques du [[plateau d'Albion]] et ceux tirés de [[Sous-marin nucléaire lanceur d'engins|SNLE]] de la [[Force océanique stratégique]]), une évolution des profils de mission changent pour permettre la pénétration à très basse altitude (jusqu'à moins de {{unité|200|mètres}} du sol à {{unité|800|km/h}}) et le largage de la bombe AN-22 de {{unité|70|kt}} avec [[parachute]] en manœuvre tactique ''Low Angle Drogue Delivery'' (LADD).

Pour ce faire, les structures de l'avion sont renforcées, le SNB et les équipements sont améliorés. Enfin, les appareils perdent leur livrée aluminium à dérive tricolore et reçoivent un [[camouflage]] gris/vert type ''Centre-Europe'' à partir de 1975. Pour des raisons techniques et financières, l'US Air Force ne pourra pas adapter ses ''B-58 Hustler'', qui seront retirés du service après seulement 8 ans de service alors que les Mirage IV resteront opérationnels durant 41 ans (dont 32 comme bombardiers) et participeront encore à plusieurs conflits dont la guerre d'Irak en 2003<ref name="ISC01" />.

=== La transformation en Mirage IV P (1981-1986) ===
[[Image:Mirage IVP - CI.jpg|thumb|Un Mirage IV P de l'[[Escadron de chasse 1/91 Gascogne|escadron de bombardement 1/91 Gascogne]] sur le [[tarmac]]. Le Mirage IV n°62 Codé CI est pris en compte par l'Armée de l'Air en janvier 1968, il est le dernier Mirage IV construit<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Dassault Mirage IVP n°62 Codé CI|url=http://www.pyperpote.tonsite.biz/listinmae/index.php/les-appareils-en-reserve/304-dassault-mirage-ivp-n-62-code-ci|date= |site= List'In MAE|consulté le= 17 avril 2018}}.</ref>.]]
Le retrait du Mirage IV, prévu en [[1976]] est repoussé à [[1985]]. Alors que les Mirage IV de reconnaissance dotés du pod CT52 auraient dû être les seuls à rester en service, en {{date||octobre|1979}} le [[Ministère de la Défense (France)|ministère de la Défense français]] prend la décision de transformer 15 Mirage IVA en Mirage IV 'N' (pour Nucléaire) capables d'emporter le missile [[Aérospatiale (société)|Aérospatiale]] [[Air-sol moyenne portée|ASMP]], destiné à remplacer l'AN-22, et dont le contrat de développement est signé en {{date||avril|1978}}. Ce missile pré-stratégique est en fait un missile de croisière Mach 3, propulsé par un [[statoréacteur]] à kérosène.

Finalement, 18 avions sont modifiés et désignés alors Mirage IV P (pour Pénétration). Le prototype Mirage IV-04 est utilisé pour les essais statiques de l'[[Air-sol moyenne portée|ASMP]]. En [[1981]], les Mirage IV {{numéro}}8 et {{numéro}}28 mènent les premiers tirs d'une maquette de l'[[Air-sol moyenne portée|ASMP]]. Les lancements véritables commencèrent en {{date||juin|1983}} pour s'achever à la mi-[[1985]]. Le Mirage IV P est opérationnel à partir de {{date||mai|1986}}, le dernier avion étant livré en 1987. Trois, en moyenne,  des dix-huit appareils sont en [[maintenance]]<ref>{{lien web|url=https://www.mitterrand.org/francois-mitterrand-et-la-618.html|titre=François Mitterrand et la dissuasion nucléaire - Intervention du Président de la République,
M. François Mitterrand, Paris, 5 mai 1994|auteur=[[François Mitterrand]]|site=[[Institut François Mitterrand]]}}</ref>.

En [[1988]], la mission de bombardement nucléaire est confiée au nouveau [[Dassault Mirage 2000N/2000D|Mirage 2000N]]. Le {{date|31|juillet|1996}}, les seize Mirage IV P restants abandonnent leur mission nucléaire<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://www.flightglobal.com/news/articles/french-air-force-phases-out-its-mirage-ivp-nuclear-bombers-19109/ |titre=French air force phases out its Mirage IVP nuclear bombers |site= Flight Global|date=10 janvier 1996 |consulté le=23 mai 2013 }}</ref>. Seuls huit (puis sept, six, puis cinq en {{date||septembre|2003}}) Mirage IV P « dénucléarisés » sont conservés pour des missions de reconnaissance à longue distance dans l'Escadron de reconnaissance stratégique ERS 1/91 « Gascogne »<ref>Bernard Palmieri, « Le Gascogne, dernier escadron sur Mirage IV » dans ''Revue historique des armées'', {{ISSN|0035-3299}}, {{numéro}}239, 2005</ref> tandis que le reliquat finit sa carrière à l’entrepôt de la [[Base aérienne 279 Châteaudun|BA 279 de Châteaudun]].

=== Les missions de reconnaissance (1974-2005) ===
[[Fichier:Mirage IV Koweit 1991.jpg|vignette| Mirage IVP de l'escadron de bombardement 1/91 Gascogne en mission de reconnaissance au-dessus d'un champ pétrolier en flammes en 1991 à la suite de la guerre du Golfe.]]
==== Le Tchad (1974-1986) ====
La première mission de reconnaissance à longue distance eut lieu en {{date||septembre|1974}}<ref>Magazine Air Fan numéro 332, juillet 2006, pags 16 à 28.</ref> : à la suite de l'enlèvement de [[Françoise Claustre]], les Mirage IV effectuèrent plusieurs vols au-dessus du [[Tchad]], depuis la [[base aérienne 125 Istres-Le Tubé]]. Ces missions duraient environ 8 heures et nécessitaient cinq ravitailleurs C-135F en soutien.

D'autres missions en [[Afrique]] furent réalisées, toujours liées aux événements au [[Tchad]], notamment en mai 1978 et fin 1984. La plus longue d'entre elles eut lieu en {{date||février|1986}}, afin de vérifier les dégâts occasionnés par les [[SEPECAT Jaguar|Jaguar]] français lors de l'[[Raid aérien sur Ouadi Doum|attaque des installations libyennes d'Ouadi-Doum]] : menée à partir de la [[base aérienne 106 Bordeaux-Mérignac]], elle dura 11 heures et nécessita 12 ravitaillements en vols.

==== Opération Deliberate Force (29 août - 14 septembre 1995) ====
Un nombre inconnu de Mirage IV de la [[Base aérienne 118 Mont-de-Marsan|BA 118]] participe avec quelques Mirage 2000D<ref>Le lendemain du lancement de l'opération, le {{date|30|août|1995}}, un [[Dassault Mirage 2000|Mirage 2000]]N de la [[Base aérienne 133 Nancy-Ochey|BA 133]] est abattu au sud-est de [[Pale (Bosnie-Herzégovine)|Pale]]. La recherche des deux pilotes capturés se poursuit jusqu'au {{date|28|septembre|1995}}. Ils sont libérés le {{date|12|décembre|1995}}</ref> à l'[[Bombardement de la Bosnie-Herzégovine par l'OTAN en 1995|opération Deliberate Force]] de l'[[Organisation du traité de l'Atlantique nord|OTAN]]/[[Organisation des Nations unies|ONU]] en [[Bosnie-Herzégovine|Bosnie]], visant à sécuriser les éléments de la [[Force de protection des Nations unies|FORPRONU]] dans leurs « [[Zones de sécurité des Nations Unies|zones neutres]] » par la destruction de l'[[artillerie]], des postes de commandement, des installations militaires et des moyens de communication de la Bosnian Serb Army (BSA)<ref>Dossier de presse des Allied Forces Southern Europe (AFSOUTH) de l'[[Organisation du traité de l'Atlantique nord|OTAN]] du {{date|16|décembre|2002}} {{lire en ligne|lien=http://www.afsouth.nato.int/factsheets/DeliberateForceFactSheet.htm}}</ref>.

{{Article détaillé|Guerre de Bosnie}}

==== Opération Condor (juin 1996 - décembre 1998) ====
Un nombre inconnu de Mirage IVP est détaché à [[Djibouti]] dans le cadre de l'opération Condor de l'[[Organisation des Nations unies|ONU]], confiée à la [[France]], visant à superviser les opérations de médiation et de surveillance d'un cessez-le-feu entre le [[Yémen]] et l'[[Érythrée]] dans [[Conflit des îles Hanish|le conflit qui les oppose]] à propos des [[îles Hanish]].

==== Opération Aladin (juin - juillet 1998) ====
Deux Mirage IVP basés à [[Al Khardj]] en [[Arabie saoudite]], effectuent des missions de reconnaissances au-dessus de l'Irak au profit de l’ONU. Au cours d'un de ces vols, deux [[MiG-25]] tentent d'intercepter et d'accrocher le Mirage IVP {{n°|25}}/AX<ref>{{Lien web|langue=fr |url=http://aerohisto.blogspot.fr/2014/01/missions-sigint-et-reco-au-dessus-de.html |titre=Missions SIGINT et reco au-dessus de l'Irak : attention Mig-25 ! |année=13 janvier 2014 |éditeur=Aéro Histo }}</ref>.

==== Opération Allied Force/Trident (23 mars - 10 juin 1999) ====
Faisant suite à l'opération française Salamandre (1996) à [[Mostar]] et [[Sarajevo]], trois Mirage IVP de l'ERS 1/91 sont détachés sur la [[Base aérienne 126 Solenzara|BA 126]] à Solenzara, en Corse dans le cadre de l'opération [[Opération Allied Force|Allied Force/Trident]] de l'[[Organisation du traité de l'Atlantique nord|OTAN]] durant la [[guerre du Kosovo]], qui mobilise plus d'une centaine d'aéronefs de l'[[Composante aérienne militaire|armée de l'air]] et de l'[[Force maritime de l'aéronautique navale|aviation navale]] du porte-avions Foch ainsi que {{unité|6500|militaires}} français au sol. La mission des Mirage IVP consiste à survoler la [[Serbie]] deux fois par jour, à l'aller (traversée à faible vitesse de l’[[Italie]] entre [[Rome]] et [[Pescara]], {{1er|ravitaillement}} en vol par [[Boeing C-135 Stratolifter|C-135]]FR au-dessus de la [[mer Adriatique]], puis survol de la [[Serbie]] à Mach 1,8 et {{nb|13700-15000 m}}<ref>Pour éviter les 800 missiles sol-air tirés par la [[Lutte antiaérienne|DCA]] serbe</ref>) comme au retour ({{2e|ravitaillement}} en vol au-dessus de l'[[mer Adriatique|Adriatique]], nouveau survol de la [[Serbie]] et {{3e|ravitaillement}}). Après développement, les films étaient acheminés, au début de l’opération, par l'[[Alpha Jet]] de l'ERS 1/91 à [[Vicence]], siège de l’État-major de l'[[Organisation du traité de l'Atlantique nord|OTAN]], puis, par la suite, par transfert informatique<ref>Seule la nacelle de reconnaissance Reco-NG du [[Dassault Rafale|Rafale F3]] permettra le transfert de données par [[Liaison 16]] en [[2009]]</ref>. En parallèle, les images obtenues étaient aussi transférées sur la [[Base aérienne 110 Creil|BA 110]] à Creil, siège de la [[Direction du Renseignement militaire (France)|Direction du renseignement militaire]] (DRM).

{{Article détaillé|Liste des opérations militaires impliquant la France depuis 2000}}

==== Opération Heraclès (21 octobre 2001 - février 2002) ====
{{article détaillé|Forces françaises en Afghanistan}}
Deux Mirage IV P et deux [[Boeing C-135 Stratolifter|C-135]] FR sont détachés sur la [[base aérienne 104 Al Dhafra|base aérienne d'Al Dhafra]] de l'[[Force aérienne des Émirats arabes unis|UAEAF]] aux [[Émirats arabes unis]] dans le cadre de l'opération française Heraclès durant la [[guerre d'Afghanistan (2001-2014)|guerre d'Afghanistan]], qui mobilise des [[Dassault Mirage 2000|Mirage 2000]] puis [[Dassault Rafale|Rafale]] de l'[[Composante aérienne militaire|armée de l'air]] et de l'[[aviation navale]] du porte-avions [[Charles de Gaulle (porte-avions)|''Charles-de-Gaulle'']], plusieurs autres navires ainsi que {{unité|2200|militaires}} français au sol. La mission de six heures des Mirage IV P consiste à survoler l'[[Afghanistan]] une fois par jour aller (traversée de la [[Mer d'Arabie|mer d’Arabie]], survol par le sud du [[Pakistan]], {{1er|ravitaillement}} en vol par [[Boeing C-135 Stratolifter|C-135 FR]] au-dessus de l'Afghanistan, mission de reconnaissance d'une heure 40) et retour (après un {{2e|ravitaillement}}). Un total de 80 missions sont effectuées à partir du {{date|21|octobre|2001}}. Les Mirage IV P regagnent la [[France métropolitaine]] en {{date||février|2002}}<ref>{{fr}} [http://secretdefense.blogs.liberation.fr/defense/2009/06/afghanistan-les-80-missions-du-mirage-iv-fin-2001.html Afghanistan: les 80 missions des Mirage IV, fin 2001], Secret Défense, 9 mai 2009</ref>.

==== Opération Tarpan (21 février 2003 - 19 mars 2003) ====
{{Article détaillé|Guerre en Irak}}
Faisant suite à l'opération Aladin (1998), deux Mirage IV en livrée gris/vert portant le sigle 'UN' sur la dérive et deux [[Boeing C-135 Stratolifter|C-135]]FR s'envolent de la [[Base aérienne 125 Istres-Le Tubé|BA 125]] d'[[Istres]] le {{date|21|février|2003}} et sont déployés sur la [[Base aérienne de Prince Sultan|base aérienne Prince Sultan]] de la [[Force aérienne royale saoudienne|RSAF]] à Al Kharj en [[Arabie saoudite]] dans le cadre de l'opération Tarpan de l'[[Organisation des Nations unies|ONU]], visant à épauler les inspecteurs en désarmement qui sillonnent l'[[Irak]] à sa demande<ref>Résolution du [[Conseil de sécurité des Nations unies|Conseil de sécurité de l'ONU]] {{numéro}}1441 du {{date|8|novembre|2002}} {{lire en ligne|lien=http://daccessdds.un.org/doc/UNDOC/GEN/N02/682/27/PDF/N0268227.pdf?OpenElement}}</ref>. Les missions débutent le {{date|26|février|2003}} à raison d'un vol quotidien en moyenne d'une durée de 4 à 5 heures. Les deux Mirage IV photographient environ {{unité|110000|km|2}} du territoire irakien au cours, selon le ministre de la Défense français [[Michèle Alliot-Marie]], {{citation|de missions planifiées de survol de l'Irak, qui auront été préparées avec les inspecteurs, et d'autre part [...], la possibilité que les Mirage IV effectuent des missions d'opportunité sur certains sites [...], des missions qui sont fixées en dernière minute, par exemple le matin même, à la demande des observateurs en Irak.}}<ref>Interview du ministre de la Défense français sur Europe 1 du 21 mars 2003 {{lire en ligne|lien=https://pastel.diplomatie.gouv.fr/editorial/actual/ael2/bulletin.asp?liste=20030221.html&submit.x=6&submit.y=7}}</ref> Bien que certains survols sont « illuminés » par la [[Lutte antiaérienne|DCA]] irakienne, ils se déroulent à vitesse [[subsonique]] et à moyenne altitude. La [[France]] comme l'[[Organisation des Nations unies|ONU]] peuvent visionner les photos quelques heures à peine après le survol des objectifs pour identifier les zones « suspectes » supposées abriter des [[Arme de destruction massive|armes de destruction massive]]. Les avions regagnent la [[Base aérienne 118 Mont-de-Marsan]] le {{date|19|mars|2003}} et, le lendemain, la coalition américano-britannique envahit l'[[Irak]].

=== Accidents ===
Le {{date-|13 février 1961}}, le prototype {{n°|1}} s'écrase après son décollage de Brétigny à la suite, semble-t-il, de l'explosion du compresseur du moteur droit dû à la fatigue d'une couronne d'aubes, les deux navigants se sont éjectés<ref>{{Lien web|langue=fr|auteur1=Bernard Jeanjean|titre= Le dernier vol du Mirage IV 001|url=http://aviateurs.e-monsite.com/pages/1946-et-annees-suivantes/le-dernier-vol-du-001.html|date= |site=ttp://aviateurs.e-monsite.com/ |consulté le=21 octobre 2017 }}.</ref>.

Le {{date-|17 août 1966}}, le MIV {{n°|35}}, de l'EB 2/94 ''Marne'', décolle de Saint-Dizier pour un vol de nuit, il est dérouté vers [[Avord]] (piste longue de {{unité|3500|m}}). L’éclairage de piste est en panne. La « panne électrique du terrain d'Avord aurait été provoquée par des rats ayant détérioré les câbles électriques. On racontait également l'histoire d'un permanent qu'on n'avait pas pu joindre et d'une fameuse clé introuvable pour tenter de mettre en route le groupe électrogène de secours ». Il n'y a eu aucun incendie, en raison de l'absence de carburant. Le navigateur s'est éjecté à l'arrêt du premier moteur et le pilote à l'arrêt du second, à cause du carburant épuisé, après trois tentatives d'atterrissage, "avec notamment la mise en place de camions, phares allumés, pour faciliter la localisation de la piste. C'est donc un appareil en état de fonctionnement qui a été détruit, contrairement aux autres accidents.

Le {{date-|9 janvier 1970}}, le Mirage IV {{n°|22}} de l'EB 3/94 Arbois s'écrase au cours d'un exercice d’entraînement d'approche avec mauvaise visibilité (A.M.V.) de l'aérodrome de Luxeuil (Rodéo GCA), au lieu-dit "Leyval" commune de Val d'Ajol (département 88), les deux membres d'équipage ont trouvé la mort lors du crash. 

Le {{date-|12 octobre 1971}}, le Mirage IV {{n°|30}} de l'EB 2/93 Cévennes s'écrase, les deux membres d’équipage trouvent la mort lors du crash. Une stèle est érigée le 8 juin 2015, à proximité de l'écluse n°62 de la Garenne sur la commune de Hallignicourt (52), à proximité de la BA 113 de Saint Dizier<ref>{{Chapitre|prénom1=Nicole|nom1=Mozet|titre chapitre=Voir ou ne pas voir… Hélène Cixous, On ne part pas, on ne revient pas|titre ouvrage=(En)jeux de la communication romanesque|éditeur=BRILL|date=1994-01-01|pages totales=53–60|isbn=978-90-04-65752-6|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1163/9789004657526_007|consulté le=2024-11-14}}</ref>.

Le {{date-|15 mai 1973}}, le Mirage IV {{n°|33}} de l'[[Escadron de bombardement 3/94 Arbois|EB 3/94 Arbois]] tombe à la suite d'une « anomalie due à la rupture d'une canalisation de la post-combustion. L'avion décolle mais ne prend pas de l'altitude. L'équipage annonce et tente une éjection alors que l'avion est en descente à trop basse altitude et hors du domaine des sièges éjectables. Les deux membres d'équipage sont tués. »<ref>{{lien web |auteur1=Francis Froidevaux |titre=Accident Mirage 4 la Chappelle les Luxeuil /Saint Sauveur - capitaine Brosset-Heckel Philippe 40 ans. Commandant Proeschel J-Francois 36 ans. |url=http://forest.frenchboard.com/t940-accident-mirage-4-la-chappelle-les-luxeuil-saint-sauveur-capitaine-brosset-heckel-philippe-40-ans-commandant-proeschel-j-francois-36-ans |site=frenchboard.com |date=01-02-2011 |consulté le=05-10-2020}}.</ref>.

Le {{date-|26 septembre 1973}}, le Mirage IV {{n°|2}} codé AA de l'EB 3/94 Arbois s'abîme en mer Méditerranée au large de [[Solenzara]] en Corse lors d'une campagne de tir. Les deux membres de l'équipage s'éjectent<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Jean Copponnex|titre=Pilote de combat|sous-titre=c'était au temps de la guerre froide, janvier 1961-septembre 1992|éditeur=[[Books on Demand]]|lieu=Paris|année=2017|pages totales=312|isbn=978-2-322-08261-2|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=qCUzDwAAQBAJ&printsec=frontcover}}</ref>.

Le Mirage IV {{n°|15}}, venant de la base 113 de Saint-Dizier pour une mission d'entraînement au bombardement de nuit, s'écrase, le {{date-|9 janvier 1975}}, à [[Luxey]], l'équipage est tué<ref>{{lien web |auteur1=DUCAPHIL |titre=EN MEMOIRE DE DEUX AVIATEURS DE LA BASE 113 DE SAINT-DIZIER |url=http://halifax346et347.canalblog.com/archives/2012/04/28/24121899.html |site=canalblog.com |périodique=HALIFAX GROUPES LOURDS FRANCAIS SQUADRONS 346 et 347 R.A.F |date=28-04-2012 |consulté le=05-10-2020}}.</ref>.

Le Mirage IV {{n°|58}} s'écrase à [[Mont-de-Marsan]], le {{date-|7 octobre 1977}}, en raison d'un problème technique et les deux navigants sont tués<ref>« Suite à un problème technique sur le réacteur droit, l’avion redécolle avec de mauvais paramètres. La poussée est insuffisante et malgré un largage des bidons, l’avion accroche un immeuble de la cité Maridor et s’écrase contre un autre. »http://vudavion.tv/histoire-dun-jour/</ref>.

=== Le retrait du service ===
L'ERS 1/91 « Gascogne » est officiellement dissous le {{date|23|juin|2005}}, marquant la fin de carrière définitive des cinq derniers exemplaires encore en service. En 41 années, les Mirage IV auront effectué environ {{unité|337000|heures}} de vol. L'état technique de la force ''Mirage IV'' est resté excellent jusqu'à la fin, avec une disponibilité des avions en ligne supérieure à 80 % en 2005<ref name="ISC01" />. Le dernier vol de l'avion est effectué le {{date|30|juin|2005}} par les exemplaires {{numéro}} 61 (F-THCH) et 62 (F-THCI) au départ de la [[Base aérienne 118 Mont-de-Marsan]], pour rejoindre leurs lieux d'exposition.

Plus de quinze avions sont conservés et désormais exposés soit dans des bases aériennes soit dans des musées. En particulier :

* au [[Musée de l'air et de l'espace]] du [[Le Bourget (Seine-Saint-Denis)|Bourget]], les Mirage IV A {{numéro}}9 (F-THAH, celui ayant effectué le premier largage opérationnel de l'arme nucléaire) et IV P {{numéro}}62 (F-THCI), ainsi que le prototype Mirage IV 02 (non présenté au public),
* au {{lien|Yorkshire Air Museum}} d'[[Elvington]], dans le [[Yorkshire]] au [[Royaume-Uni]] , le Mirage IV A {{numéro}}45 (F-THBR), machine auparavant exposée à la [[Cité des sciences et de l'industrie]] de la Villette ([[Paris]])<ref>{{Lien web|langue=en-GB|titre=The Journey of the Dassault Mirage IV jet to The Yorkshire Air Museum, Elvington|url=http://mirage.yorkshireairmuseum.org/|site=Mirage To Elvington|consulté le=2017-04-26}}</ref>,
* au [[Château de Savigny-lès-Beaune|Musée de Savigny-lès-Beaune]], le Mirage IV A {{numéro}}6 (F-THAE) et le Mirage IV A {{numéro}}18 F-THAQ,
* au [[Musée de l'Aviation de Lyon-Corbas]] (Rhône), le Mirage IV P {{n°|28}} F-THBA a été classé [[Monument historique (France)|Monument Historique]] en avril 2015<ref>{{lien web |titre=Le Mirage IV de Lyon-Corbas classé Monument Historique - Aerobuzz |url=http://www.aerobuzz.fr/culture-aero/breve/le-mirage-iv-de-lyon-corbas-classe-4686 |site=Aerobuzz |date=08-04-2015 |consulté le=05-10-2020}}.</ref>. Il a rejoint la collection du musée en juillet 2010 où il a été restauré par un groupe de cinq mécaniciens dirigé par Remy Bourdon<ref>{{Lien web |url=http://www.aerobuzz.fr/culture-aero/breve/le-mirage-iv-de-lyon-corbas-classe-4686 |titre=Le Mirage IV de Lyon-Corbas classé Monument Historique |date=8 avril 2015 |site=Aérobuzz }}</ref>. La restauration est terminée en juin 2013 après 6500 heures de travail. Le train d’atterrissage, l’éclairage et les commandes de vol fonctionnent. Il s'agit initialement d'un Mirage IV A conçu vers 1965-1966 puis reconverti en prototype {{Numéro avec majuscule|2}} du mirage IV P avec un premier vol le 12 mars 1982. Il a été retiré du service actif en 1997,
* au [[Musée européen de l'aviation de chasse|Musée de l'aviation de chasse de Montélimar]] le Mirage IV P {{n°|31}} F-THBD,
* au [[Conservatoire de l'air et de l'espace d'Aquitaine]], le Mirage IV P {{numéro}}56 (F-THCC).
* aux [[Fédération française des ailes anciennes#Ailes anciennes Toulouse|Ailes Anciennes de Toulouse]] le Mirage IV P {{numéro|26}} (F-THAY),
* au Conservatoire CANOPÉE à Châteaudun, le Mirage IV P {{numéro|1}} (F-THAP), premier appareil de série,
* au Musée de l'épopée et de l'industrie aéronautique à [[Albert (Somme)|Albert]], le Mirage IV P {{numéro|25}} (F-THAX),
* à la [[Base aérienne 721 Rochefort|base 721 de Rochefort]], au bord de la place d'arme, Mirage IV A n°4 (F-THAC),
* à la [[base aérienne 106 Bordeaux-Mérignac]], à l'entrée de la base, Mirage IV P n°11,
* à la [[base aérienne 113 Saint-Dizier-Robinson]], le Mirage IV A n°16, immatriculé AO.

== Voir aussi ==
* [[Lockheed SR-71 Blackbird]] - avion de reconnaissance stratégique

== Notes et références ==
{{Références|colonnes = 2}}

=== Bibliographie ===
* {{Ouvrage|langue=fr|langue originale=it|prénom1=Enzo|nom1=Angelucci|prénom2=Paolo|nom2=Matricardi|titre=Les avions|tome=5|titre tome=L'ère des engins à réaction|éditeur=Elsevier Sequoia|collection=Multiguide aviation|lieu=Paris/Bruxelles|année=1979|pages totales=316|passage=256|isbn=2-8003-0344-1}}.
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=David|nom1=Donald|auteur2=John Lake|titre=Encyclopedia of world military aircraft|éditeur=Aerospace AIRtime Pub|lieu=Londres Westport, CT|année=1996|isbn=1-874023-95-6}}.
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Paul|nom1=Jackson|titre=Mirage|sous-titre=Modern Combat Aircraft 23|éditeur=I. Allan U.S. distribution by Motorbooks International|lieu=Shepperton, Surrey Osceola, Wis., USA|année=1985|isbn=0-7110-1512-0}}.
* Jackson, Paul. "Pénétration Augumentation". ''[[Air International]]'', April 1987, Vol. 32 No. 4. {{p.|163–171}}. {{ISSN|0306-5634}}.
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Simon|nom1=Michell|titre=Jane's civil and military aircraft upgrades|sous-titre=1995-96|éditeur=Jane'S Information Group|lieu=Coulsdon|année=1994|isbn=0-7106-1208-7}}.

=== Voir aussi ===
{{Autres projets
|commons=Category:Dassault Mirage IV
|commons titre=Dassault Mirage IV
}}

=== Autour de l'avion ===
==== Livres ====
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Hervé Beaumont|prénom1=|nom1=|titre=Mirage IV|sous-titre=une épée pour la France|éditeur=Casa|lieu=Clichy|collection=Docavia|année=2024|pages totales=751|isbn=978-2-38058-388-5}}.
* {{ouvrage|langue=fr|auteur1=Alain Crosnier|titre=Mirage IV, Le bombardier fantastique|éditeur=Skyshelf|lieu=Bruxelles|année=2023|pages totales=122|isbn=|lire en ligne=}}
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Alexandre|nom1=Paringaux|titre=Le règne du Mirage IV|éditeur=G. Klopp|collection=Prestige «aéronautique»|lieu=Woippy|année=1995|pages totales=190|isbn=2-906535-03-6}}{{Commentaire biblio|Album contenant de superbes photographies.}}
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Hervé|nom1=Beaumont|titre=Mirage IV : le bombardier stratégique|sous-titre=histoire du vecteur aérien piloté de la force de dissuasion nucléaire française|éditeur=Larivière|collection=Docavia|lieu=Clichy (Hauts-de-Seine)|année=2003|pages totales=367|isbn=2-914205-02-3}}{{Commentaire biblio|Ouvrage de référence comprenant {{nb|1400}} photographies.}}
* {{Ouvrage|prénom1=Jean-Michel|nom1=Charlier|lien auteur1=Jean-Michel Charlier|responsabilité1=scénario|nom2=Jijé|lien auteur2=Jijé|responsabilité2=dessin|titre=Tanguy et Laverdure|sous-titre=Destination Pacifique|éditeur=Dargaud|lieu=Neuilly-sur-Seine|année=1978|isbn=2-205-00338-0}} et ''Menace sur Mururoa'' (ex-''Menace de mort sur Tahiti''), Dargaud Éditeur, Paris, 1969 {{BNF|43416617m}} {{Commentaire biblio|Ces deux bandes-dessinées mettant en scène les efforts d'une « secte xénophobe et ultranationaliste, d'inspiration indonésienne ou japonaise » visant à saboter le tir Aldébaran de [[1966]], décrivent avec force détails les installations du Centre d'expérimentations du Pacifique et ses avions, même si le Mirage IV n’apparaît pas dans ces épisodes.}}

==== Articles de référence ====
* Bernard Bombeau, « Le Mirage IV : premier vecteur atomique français », dans ''Air & Cosmos'' {{ISSN|1240-3113}}, {{numéro}}1993 (22 juillet 2005)
* Alain Crosnier, « Mirage IVA, bombardier fantastique », dans Air Fan {{n°|192}} de novembre 1994 à {{n°|198}} de mai 1995.
*Le Fana de l'Aviation n° 597, août 2019 : "Le Mirage IV, un bombardier nucléaire pour la France"

==== Documentaires ====
* Yves Jan, Philippe Comtet, « L'avion de la Bombe », France 3 Aquitaine, Promesse TV (52 min ; 2007)
*Alexandre Paringaut, "Le Mirage IV P", le SIRP de l'armée de l'air (52 min ; 2005)

==== Jeux vidéo ====
* Images de synthèse et vidéos du décollage et de l'atterrissage d'un Mirage IV {{lire en ligne|lien=http://www.mirage4fs.com/preview12.html}}
* Le Dassault Mirage IV P, apparait dans le jeu vidéo Tom Clancy's HAWX.

=== Liens externes ===
* [http://www.mirage4p.com/ mirage4p.com site entièrement consacré à l'avion],
* [http://perso.orange.fr/aeromil-yf/mirage_iv.htm Nombreuses photographies] d'Yves Fauconnier

{{Contenu-aéro
<!-- aéronefs dont le développement provient ou suit l'aéronef courant: -->
|développementlié=

<!-- aéronefs ayant un rôle similaire ou des capacités comparables: -->
|comparables=
* [[Convair B-58 Hustler]]

<!-- ordre donné par le constructeur: -->
|ordre=
* [[Dassault Mirage III|Mirage III]] - '''Mirage IV''' - [[Dassault Mirage 5|Mirage 5]] - [[Dassault Mirage F1|Mirage F1]] - [[Dassault Mirage G|Mirage G/G4/G8]] - [[Dassault Mirage 2000|Mirage 2000]] - [[Dassault Mirage 4000|Mirage 4000]] -

<!-- variantes ayant leur propre article: -->
|variantes=

<!-- autres articles pouvant être liés: -->
|connexe=
* [[Liste des avions militaires des années 1970 à la fin du XXe siècle|Liste des avions militaires]]
}}

{{Palette|Avions Dassault}}
{{Portail|aéronautique|guerre froide|armée française}}

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