« Théorème de Cesàro (théorie des nombres) » : différence entre les versions

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Modèle:HomonEn théorie des nombres, le théorème de Cesàro[1] établit que la densité asymptotique des couples de nombres entiers premiers entre eux est égale à 6/π20,60792710261%, c’est-à-dire que la proportion de tels couples dans un intervalle d’entiers Modèle:Math tend vers Modèle:Math lorsque Modèle:Mvar tend vers Modèle:Math.

Cette proportion peut être interprétée comme une probabilité avec une loi uniforme discrète sur le carré cartésien Modèle:Math, mais le passage à la limite n’aboutit pas à une loi de probabilité uniforme sur l’ensemble (infini) des couples d’entiers, ce qui invalide certaines démonstrations s’appuyant sur une telle loi.

La constante Modèle:Math est l’inverse du nombre Modèle:Math, où Modèle:Math est la fonction zêta de Riemann, s'exprimant sous forme de série, ou de produit eulérien :

ζ(2)=n=1+1n2=p premier111p2.

L’expression de cette série comme fraction d’une puissance de [[Pi (nombre)|Modèle:Math]] provient de la résolution du problème de Bâle par Leonhard Euler en 1735.

Ce résultat peut se généraliser de plusieurs façons. Par exemple, la probabilité que Modèle:Mvar entiers choisis de façon équiprobable et indépendante dans un même intervalle Modèle:Math soient premiers entre eux dans leur ensemble tend vers[2] Modèle:Math. Un autre exemple est la probabilité que ces mêmes Modèle:Mvar entiers soient premiers entre eux deux à deux, laquelle s’approche de[3]

Ak=p premier(11p)k1(1+k1p).

On a A2=1/ζ(2) et Ak<1/ζ(k) si k3.

Historique

En 1881 Ernest Cesàro répond à une question posée dans la revue Mathesis en affirmant : Modèle:Citation, ce qu'il énonce aussi sous la forme : Modèle:Citation[4].

Démonstration de Cesàro

En termes modernisés, Cesàro écrit que si Modèle:Mvar est la probabilité que deux entiers strictement positifs aient un PGCD égal à Modèle:Mvar, on a d=1+pd=1, les événements correspondants formant un système complet. Or l'événement « Modèle:Math » est la conjonction des événements indépendants :

Donc pd=1d2×p1. On en déduit que d=1+p1d2=1, soit p1=1d=1+1d2=6π2.

Cette démonstration n'est pas correcte, car on applique des raisonnements de probabilités finies à l'ensemble infini *sur lequel on ne peut définir d'équiprobabilité, vérifiant en particulier la propriété d'additivité dénombrable (voir Densité asymptotique).

Notons que si l'on remplace Modèle:Math par Modèle:Mvar, la même « démonstration » aboutirait à ce que la probabilité que Modèle:Mvar entiers soient premiers entre eux dans leur ensemble soit égale à 1d=1+1dk=1ζ(k).

Autre démonstration incorrecte

Comme ci-dessus, la probabilité que deux entiers tirés au hasard indépendamment soient tous les deux divisibles par le nombre premier Modèle:Mvar est Modèle:Math, et donc la probabilité qu'au moins l'un des deux ne le soit pas est Modèle:Math. Or deux entiers sont premiers entre eux si et seulement s'ils n'ont aucun diviseur premier en commun. Les événements liés à des nombres premiers entre eux étant indépendants, la probabilité que deux entiers soient premiers entre eux est donnée par le produit suivant, effectué sur tous les nombres premiers : p premier(11p2)=1ζ(2)=6π2.

On utilise cette fois la probabilité d'une suite infinie d'événements indépendants, ce qui est incorrect[5].

Démonstration rigoureuse

Des démonstrations rigoureuses figurent dans plusieurs traités de théorie des nombres, comme dans celui de Hardy et Wright[6]Modèle:,[7].

Soit Φ(n)=knφ(k), où φ désigne l'indicatrice d'Euler. Comme φ(b) est le nombre de couples Modèle:Math d'entiers premiers entre eux avec 1ab, et comme, excepté le couple Modèle:Math, ces couples sont formés d'entiers distincts, le nombre de couples Modèle:Mvar d'entiers premiers entre eux de Modèle:Math est égal à 2Φ(n)1. On vérifie ensuite que 2Φ(n)1=d=1nμ(d)nd2Modèle:Mvar est la fonction de Möbius, et on en déduit que la densité cherchée D=limn+Nnn2 est égale à d=1μ(d)d2. On montre finalement que le produit de Cauchy des deux séries d=1μ(d)d2 et n=1+1n2 est égal à Modèle:Math, d'où D=1n=1+1n2=6π2.

Pour les k-uplets d'entiers premiers entre eux dans leur ensemble, on obtient Nn=d=1nμ(d)ndk, qui aboutit bien à une densité D=d=1μ(d)dk=1n=1+1nk=1ζ(k)[2].

La suite (Nn) est la Modèle:OEIS pour Modèle:Formule, et la Modèle:OEIS pour Modèle:Formule.

Lien avec la densité des nombres sans facteur carré

La densité des couples d'entiers premiers entre eux est la même que celle des entiers sans facteur carré. Cela vient de ce que la probabilité qu'un entier de Modèle:Math soit sans facteur carré est égale à 1nd=1nμ(d)nd2 et a donc la même limite D=d=1+μ(d)d2=6π2[6].

En bleu, courbe de φ(n) ; en vert, courbe de 2k=1nφ(k)n ; en cyan, courbe de k=1nφ(k)k ; en rouge, courbe de 6π2n.

Lien avec la moyenne de Cesàro de l'indicatrice d'Euler

Comme déjà remarqué dans la démonstration rigoureuse, le nombre Modèle:Mvar est égal à 2Φ(n)1, et le théorème de Cesàro est donc équivalent à la relation Φ(n)n3π2n, c'est-à-dire au fait qu'un ordre moyen pour φ(n) est 6π2n. Ce dernier résultat est dû à Dirichlet (1849)[8], et a été précisé par Mertens en 1874[9].

Une simple sommation d’Abel permet aussi de montrer que k=1nφ(k)k6π2n, ce qui revient à dire que la suite (φ(n)n) converge au sens de Cesàro vers Modèle:Sfrac[10].

Références

Modèle:Références

Voir aussi

Article connexe

Constante de Hafner-Sarnak-McCurley

Lien externe

Modèle:Lien archive

Modèle:Portail

  1. Modèle:Ouvrage
  2. 2,0 et 2,1 J. E. Nymann, On the Probability that k Positive Integers are Relatively Prime, J. Number Theory 4, 469-473 (1972)
  3. Modèle:Article.
  4. Modèle:Article.
  5. Modèle:Lien web.
  6. 6,0 et 6,1 Modèle:Ouvrage.
  7. Modèle:Ouvrage.
  8. Modèle:Ouvrage.
  9. Modèle:Article.
  10. Modèle:Ouvrage