Lemme LTE

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En théorie des nombres, le lemme LTE (Lifting The Exponent), ou lemme de Manea donne des formules pour calculer la valuation p-adique νp de certaines expressions entières.

Historique

D'après [1], le lemme LTE sous sa forme actuelle est dû au mathématicien roumain Mihai Manea[2]. Cependant, plusieurs idées clés utilisées dans sa démonstration étaient connues de Gauss et référencées dans ses Disquisitiones Arithmeticae[3]. Bien qu'il soit principalement utilisé dans les compétitions mathématiques, il est parfois appliqué à des sujets de recherche, tels que les courbes elliptiques [4]Modèle:,[5].

Énoncé

Étant donné des entiers x,y, un entier strictement positif n, et un nombre premier p tel que px et py, on a :

  • Si p est impair:
    • Si p(xy), alors νp(xnyn)=νp(xy)+νp(n) .
    • Si p(x+y) et n est impair, alors νp(xn+yn)=νp(x+y)+νp(n) .
  • Si p=2 :
    • Si 2(xy) et n est pair, alors ν2(xnyn)=ν2(xy)+ν2(x+y)+ν2(n)1 .
    • Si 2(xy) et n est impair alors ν2(xnyn)=ν2(xy) .
    • Corollaire:
      • Si 4(xy), alors ν2(x+y)=1, et ν2(xnyn)=ν2(xy)+ν2(n) .
  • Pour tout p :
    • Si pn et pxy, alors νp(xnyn)=νp(xy) .
    • Si pn, px+y et n est impair, alors νp(xn+yn)=νp(x+y) .

Schéma de la démonstration

Cas de base

On montre d'abord le cas où pn.

Si px , py, pn et pxy , alors xy(modp) , donc

xn1+xn2y+xn3y2++yn1nxn1≢0(modp) .

La formule de Bernoulli : xnyn=(xy)(xn1+xn2y+xn3y2++yn1) permet donc d'affirmer que νp(xnyn)=νp(xy).

La formule νp(xn+yn)=νp(x+y) pour n impair est obtenue de manière similaire.

Cas général (p impair)

On commence par le cas n=p, où l'on doit montrer que νp(xpyp)=νp(xy)+1 ; on a cette fois xp1+xp2y++yn1pxp10(modp). Via la formule du binôme, en effectuant la substitution y=x+kp, on montre que xp1+xp2y++yn1n'est pas multiple de p2 d'où le résultat[6] . De même, νp(xp+yp)=νp(x+y)+1 .

En écrivant n sous la forme pabpb, le cas de base donne νp(xnyn)=νp((xpa)b(ypa)b)=νp(xpaypa). Par récurrence sur a ,

νp(xpaypa)=νp((((xp)p))p(((yp)p))p) (exponentiation utilisée a fois dans chaque terme)=νp(xy)+a

Un argument similaire peut être appliqué à νp(xn+yn) .

Cas général (p = 2)

La preuve précédente ne peut pas être appliquée directement lorsque p=2 car le coefficient binomial (p2)=p(p1)2 n'est un multiple de p que lorsque p est impair.

Cependant, on peut montrer que ν2(xnyn)=ν2(xy)+ν2(n) quand 4(xy) en écrivant n=2aba et b sont des entiers avec b impair et notant que

ν2(xnyn)=ν2((x2a)b(y2a)b)=ν2(x2ay2a)=ν2((x2a1+y2a1)(x2a2+y2a2)(x2+y2)(x+y)(xy))=ν2(xy)+a

puisque comme xy±1(mod4), chaque facteur de la forme x2k+y2k est congru à 2 modulo 4.

L'énoncé plus fort ν2(xnyn)=ν2(xy)+ν2(x+y)+ν2(n)1 quand 2(xy) se prouve de manière analogue[6].

Références

Modèle:Traduction/Référence

  1. Modèle:Ouvrage
  2. Modèle:Article
  3. Modèle:Lien web
  4. Geretschläger, R. (2020). Engaging Young Students in Mathematics through Competitions – World Perspectives and Practices. World Scientific. https://books.google.com/books?id=FNPkDwAAQBAJ&pg=PP1
  5. Heuberger, C. and Mazzoli, M. (2017). Elliptic curves with isomorphic groups of points over finite field extensions. Journal of Number Theory, 181, 89–98. https://doi.org/10.1016/j.jnt.2017.05.028
  6. 6,0 et 6,1 Modèle:Lien web

Modèle:Portail