Équation ZFK

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L'équation ZFK, abréviation de Zeldovich-Frank-Kamenetskii, est une équation de réaction–diffusion qui modélise la propagation de la flamme prémélangée. L'équation doit son nom à Iakov Zeldovitch et à David Frank-Kamenetskii qui l'ont dérivée en 1938[1]. Elle est également connue sous le nom d'équation de Nagumo[2]. L'équation est analogue à l'équation KPP-Fisher mais contient un comportement exponentiel pour le terme de réaction qui modifie de manière importante la vitesse de propagation de l'onde progressive solution de l'équation. Sous forme adimensionnelle, l'équation s'écrit :

θt=2θx2+ω(θ)

avec une forme typique pour ω donnée par

ω=β22θ(1θ)eβ(1θ)

θ[0,1] est la variable dépendante adimensionnelle (typiquement la température réduite) et β est le nombre de Zeldovitch. Dans le régime ZFK β1. L'équation se réduit à l'équation KPP-Fisher pour β1 et donc β1 correspond au régime KPP. La vitesse de propagation minimale Umin (qui est généralement la vitesse asymptotique) d'une onde progressive dans le régime ZFK est donnée par :

UZFK201ω(θ)dθ

tandis que dans le régime KPP, elle est donnée par :

UKPP=2dωdθ|θ=0

Onde progressive

Solution numérique de l'équation ZFK.

Comme dans le cas de l'équation KPP-Fisher il existe une solution de type onde progressive. Supposons que cette onde se déplace de droite à gauche avec une vitesse constante U, alors dans le système de coordonnées attachée à l'onde z=x+Ut, le problème devient stationnaire. L'équation ZFK se réduit à :

Udθdz=d2θdz2+β22θ(1θ)eβ(1θ)

avec les conditions aux limites θ()=0 et θ(+)=1. Celles-ci sont satisfaites par la solution suffisamment régulière pour que la dérivée dθ/dz s'annule également lorsque z±. Comme l'équation est invariante par translation dans la direction z, une condition supplémentaire, par exemple θ(0)=1/2, peut être utilisée pour fixer l'emplacement de l'onde. La vitesse de l'onde U est obtenue dans le cadre de la solution, constituant ainsi un problème de valeur propre non linéaire[3].

Solution asymptotique

La limite β peut être analysée en utilisant l'asymptotique des grandes énergies d'activation. Étant donné que β est grand, le terme eβ(1θ) rendra le terme de réaction pratiquement nul sauf si 1θ1/β. Le terme de réaction s'annulera également lorsque θ=0 et θ=1. Il est donc clair que ω est négligeable partout sauf dans une couche mince proche de la frontière θ=1. Le problème est donc divisé en trois régions, une région interne diffusive-réactive flanquée de chaque côté par deux régions externes convectives-diffusives[4].

Régions externes

Le problème des régions externes est donné par :

Udθdz=d2θdz2

La solution satisfaisant la condition θ()=0 est θ=eUz. Cette solution est également conçue pour satisfaire θ(0)=1 (un choix arbitraire) pour fixer l'emplacement de l'onde quelque part dans le domaine car le problème est invariant par translation dans la direction z. Comme z0, la solution externe se comporte comme θ=1+Uz+ ce qui implique dθ/dz=U+.

La solution satisfaisant la condition θ(+)=1 est θ=1 et donc dθ/dz=0.

Nous pouvons voir que bien que θ soit continue à z=0, dθ/dz présente un saut à z=0. La transition entre les dérivées est décrite par la région interne.

Région interne

Dans la région interne où 1θ1/β, le terme de réaction n'est plus négligeable. Pour étudier la structure de la couche interne, on prolonge la coordonnée pour englober le point z=0 car c'est là que θ s'approche de l'unité selon la solution externe et une variable prolongée η=βz,Θ=β(1θ). En substituant ces variables dans l'équation générale et en ne retenant que les termes d'ordre dominant, on obtient :

2d2Θdη2=ΘeΘ

La condition limite η vient du comportement local de la solution externe obtenue précédemment, qui, écrite dans les coordonnée de la zone interne devient ΘUη=+ et dΘ/dη=U et pour η+ on obtient Θ=dΘ/dη=0. La première intégrale de l'équation ci-dessus après avoir imposé ces conditions aux limites devient :

(dΘdη)2|Θ=(dΘdη)2|Θ=0=0ΘeΘdΘU2=1

ce qui implique U=1. Il ressort clairement de la première intégrale que le carré de la vitesse de l'onde U2 est proportionnel à la valeur intégrée (par rapport à θ) de ω (bien entendu, dans la grande limite β, seule la zone intérieure contribue à cette intégrale). La première intégrale après avoir substitué U=1 est donnée par :

dΘdη=1(Θ+1)exp(Θ)

Malgré sa simplicité cette équation ne possède pas de solution analytique.

Transition KPP-ZFK

Courbe noire : U(β) calculé numériquement ; courbe rouge : UKPP=2βeβ/2 ; courbe bleue : UZFK=1.

Dans le régime KPP, Umin=UKPP. Pour le terme de réaction utilisé ici, la vitesse KPP applicable pour β1 est donnée par[5] :

UKPP=2dωdθ|θ=0=2βeβ/2

Dans le régime ZFK UZFK=1. L'intégration numérique de l'équation pour différentes valeurs de β a montré qu'il existe une valeur critique β*=1,64 telle que seulement pour ββ*, Umin=UKPP. Pour ββ*, Umin est supérieur à UKPP. Lorsque β1, Umin s'approche de UZFK=1, se rapprochant ainsi du régime ZFK. La région entre le régime KPP et le régime ZFK est appelée zone de transition KPP–ZFK.

La valeur critique dépend du modèle de réaction, par exemple on obtient :

β*=3.04pourω(1θ)eβ(1θ)
β*=5.11pourω(1θ)2eβ(1θ)

Modèle de Clavin–Liñán

Pour prédire analytiquement la transition KPP–ZFK, Paul Clavin et Amable Liñán ont proposé un modèle linéaire par morceaux[6] :

ω(θ)={θsi0θ1ϵh(1θ)/ϵ2si1ϵθ1

h et ϵ sont des constantes. La vitesse KPP du modèle est UKPP=2, tandis que la vitesse ZFK est obtenue comme UZFK=h dans la double limite ϵ0 et h qui imite une forte augmentation de la réaction près de θ=1.

Pour ce modèle, il existe une valeur critique h*=1ϵ2 telle que :

{h<h*:Umin=UKPP,h>h*:Umin=h/(1ϵ)+1ϵh/(1ϵ)ϵ,hh*:UminUZFK

Références

Modèle:Références Modèle:Traduction/Référence

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