ARMA

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Modèle:Voir homonymes Modèle:À sourcer En statistique, les modèles ARMA (modèles autorégressifs et moyenne mobile), ou aussi modèle de Box-Jenkins, sont les principaux modèles de séries temporelles.

Étant donné une série temporelle Modèle:Formule, le modèle ARMA est un outil pour comprendre et prédire, éventuellement, les valeurs futures de cette série. Le modèle est composé de deux parties : une part autorégressive (AR) et une part moyenne-mobile (MA). Le modèle est généralement noté ARMA(Modèle:Formule,Modèle:Formule), où Modèle:Formule est l'ordre de la partie AR et Modèle:Formule l'ordre de la partie MA.

Modèle autorégressif

Modèle:Article détaillé Un modèle autorégressif d'ordre Modèle:Formule, en abrégé AR(Modèle:Formule), s'écrit : Modèle:Retraitφ1,,φp sont les paramètres du modèle, c est une constante et εt un bruit blanc. La constante est bien souvent omise dans la littérature, le processus étant alors dit centré.

Des contraintes supplémentaires sur les paramètres sont nécessaires pour garantir la stationnarité. Par exemple, pour le modèle AR(1), les processus tels que |φ1| ≥ 1 ne sont pas stationnaires.

Exemple : un processus AR(1)

Un modèle AR(1) est donné par : Modèle:Retraitεt est un bruit blanc, de moyenne nulle et de variance σ2.

Modèle:Retrait Modèle:Retrait Modèle:Retrait Prendre c=0 revient à avoir une moyenne nulle. On introduit un taux de décroissance de la fonction d'autocovariance Modèle:Retrait

La densité spectrale de puissance est la transformée de Fourier de la fonction d'autocovariance. Dans le cas discret, cela s'écrit :

Φ(ω)=12πn=Bneiωn=12π(σ21+φ22φcos(ω)).

Ce développement est périodique dû à la présence du terme en cosinus au dénominateur. En supposant que le temps d'échantillonnage (Δt=1) est plus petit que le taux de décroissance (τ), alors on peut utiliser une approximation continue de Bn :

B(t)σ21φ2φ|t|

qui présente une forme lorentzienne pour la densité spectrale :

Φ(ω)=12πσ21φ2γπ(γ2+ω2)

γ=1/τ est la fréquence angulaire associée à τ.

Une expression alternative pour Xt peut être dérivée en remplaçant Xt1 par c+φXt2+εt1 dans l'équation définissante. En continuant cette manipulation N fois fournit

Xt=ck=0N1φk+φNXtN+k=0N1φkεtk.

Pour N devenant très grand, φN s'approche de 0 et :

Xt=c1φ+k=0φkεtk.

On peut voir que Xt est le bruit blanc convolé avec le noyau φk plus une moyenne constante. Si le bruit blanc est gaussien, alors Xt est aussi un processus normal. Dans les autres cas, le théorème central limite indique que Xt sera approximativement normal lorsque φ est proche de l'unité.

Estimation des paramètres AR

Le modèle AR(p) est donné par

Xt=i=1pφiXti+εt.

Les paramètres à estimer sont φii = 1, …, p. Il y a une correspondance directe entre ces paramètres et la fonction de covariance (et donc d'autocorrélation) et on peut tirer les paramètres en inversant ces relations. Ce sont les équations de Yule-Walker :

γm=k=1pφkγmk+σε2δm

m = 0, … , p, ce qui donne en tout p + 1 équations. Les coefficients γm est la fonction d'autocorrélation de X, σε est la déviation (écart-type) du bruit blanc et δm le symbole de Kronecker.

La dernière partie de l'équation est non nulle si m = 0 ; en prenant m > 0, l'équation précédente s'écrit comme un système matriciel

[γ1γ2γ3]=[γ0γ1γ2γ1γ0γ1γ2γ1γ0][φ1φ2φ3]

Pour m = 0, nous avons

γ0=k=1pφkγk+σε2

qui permet de trouver σε2.

Les équations de Yule-Walker procurent un moyen d'estimer les paramètres du modèle AR(p), en remplaçant les covariances théoriques par des valeurs estimées. Une manière d'obtenir ces valeurs est de considérer la régression linéaire de Xt sur ses p premiers retards.

Obtention des équations de Yule-Walker

L'équation définissante du processus AR est

Xt=i=1pφiXti+εt.

En multipliant les deux membres par Xtm et en prenant l'espérance, on obtient

E[XtXtm]=E[i=1pφiXtiXtm]+E[εtXtm].

Or, il se trouve que E[XtXtm] = γm par définition de la fonction d'autocovariance. Les termes du bruit blancs sont indépendants les uns des autres et, de plus, Xtm est indépendant de εtm est plus grand que zéro. Pour m > 0, E[εtXtm] = 0. Pour m = 0,

E[εtXt]=E[εt(i=1pφiXti+εt)]=i=1pφiE[εtXti]+E[εt2]=0+σε2,

Maintenant, on a pour m ≥ 0,

γm=E[i=1pφiXtiXtm]+σε2δm.

Par ailleurs,

E[i=1pφiXtiXtm]=i=1pφiE[XtXtm+i]=i=1pφiγmi,

qui donne les équations de Yule-Walker :

γm=i=1pφiγmi+σε2δm.

pour m ≥ 0. Pour m < 0,

γm=γm=i=1pφiγ|m|i+σε2δm.

Modèle moyenne mobile

La notation MA(q) (pour Moving Average) réfère au modèle moyenne-mobile d'ordre q :

Xt=μ+εt+i=1qθiεti

où les θ1, …, θq sont les paramètres du modèle, μ est l'espérance de Xt et εt, εt-1, … sont encore une fois des termes d'erreur.

Modèle ARMA

Modèle:ThéorèmeLe processus ARMA n'est bien défini que s'il est stationnaire.

Modèle ARIMA

Dans le cas où le processus (Xt)t n'est pas un processus stationnaire, il convient de le stationnariser de manière à pouvoir le modéliser sous forme ARMA afin de réaliser, par exemple, des prédictions.


La non stationnarité peut être due à la présence d'une tendance non constante. Des différenciations d'ordre 1 successives du processus (Xt)t (t,Xt:=XtXt1,Xt:=XtXt2 permettent de supprimer les tendances polynomiales. Avec d différenciations d'ordre 1, on enlève toute tendance polynomiale de degré d.


Le modèle ARIMA(p,d,q),(p,d,q)3 est une généralisation du modèle ARMA, différenciant d fois le processus (Xt) avant de le modéliser comme un ARMA(p,q).

Ce n'est plus (Xt) qui est modélisé comme un processus ARMA mais le processus (Yt), défini comme (Xt) différencié d fois.

Une note sur les termes d'erreur

Les termes d'erreur εt sont généralement supposés indépendants et identiquement distribués (i.i.d.) selon une loi normale de moyenne nulle : εt ~ N(0,σ2) où σ2 est la variance. Ces hypothèses peuvent être assouplies mais ceci changerait les propriétés du modèle, comme supposer le simple caractère i.i.d.

Spécification en termes de l'opérateur de retard

Les modèles ARMA peuvent s'écrire en termes de L, qui est l'opérateur retard. Le modèle autorégressif AR(p) s'écrit

εt=(1i=1pφiLi)Xt=φXt

où φ représente le polynôme

φ=1i=1pφiLi.

Pour le modèle moyenne mobile MA(q), on a

Xt=(1+i=1qθiLi)εt=θεt

où θ représente le polynôme

θ=1+i=1qθiLi.

Finalement, en combinant les deux aspects, on en tire l'écriture du modèle ARMA(p, q) :

(1i=1pφiLi)Xt=(1+i=1qθiLi)εt

où plus court :

φXt=θεt.


Modèle d'ajustement

Les modèles ARMA, une fois choisis les ordres p et q, peuvent être ajustés sur des données par la méthode des moindres carrés : on recherche les paramètres qui minimisent la somme des carrés des résidus. Prendre des valeurs de p et q les plus petites est généralement vu comme une bonne pratique (principe de parcimonie). Pour un modèle AR pur, les équations de Yule-Walker permettent de réaliser l'ajustement.


Notes et références

Modèle:Références Modèle:Traduction/Référence

Bibliographie

Modèle:Portail