Algèbre sur un corps

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Modèle:Ébauche Modèle:Voir homonymes En mathématiques, et plus précisément en algèbre générale, une algèbre sur un corps commutatif K, ou simplement une K-algèbre, est une structure algébrique (A,+,,×) telle que :

  1. (A, +, ·) est un espace vectoriel sur K ;
  2. la loi × est K-bilinéaire.

Définitions

Une algèbre sur un corps commutatif K est un K-espace vectoriel A muni d'une opération binaire × (c'est-à-dire que le « produit » Modèle:Nobr de deux éléments de A est un élément de A) bilinéaire, ce qui signifie que pour tous vecteurs x, y, z dans A et tous scalaires a, b dans K, les égalités suivantes sont vraies :

  • (x + y) × z = x × z + y × z ;
  • x × (y + z) = x × y + x × z ;
  • (a x) × (b y) = (a b) (x × y).

Les deux premières égalités traduisent la distributivité de la loi × par rapport à la loi +.

On dit que K est le corps de base de A. L'opérateur binaire est souvent désigné comme la multiplication dans A.

Un morphisme entre deux algèbres A et B sur K est une application Modèle:Nobr telle que x,yA,aK,f(x×y)=f(x)×f(y)etf(x+ay)=f(x)+af(y). Deux algèbres A et B sur K sont dites isomorphes s'il existe une bijection de A dans B qui soit un morphisme d'algèbres.

Généralisation

Dans la définition, K peut être un anneau commutatif unitaire, et A un K-module. Alors, A est encore appelée une K-algèbre et on dit que K est l'anneau de base de A. Modèle:Article détaillé

Algèbres associatives, algèbres commutatives et algèbres unifères

Bases et tables de multiplication d'une algèbre sur un corps

Une base d'une algèbre A sur un corps K est une base de A pour sa structure d'espace vectoriel[2].

Si a=(ak)kI est une base de A, il existe alors une unique famille (ci,jk)i,j,kI d'éléments du corps K tels que : ai×aj=kIci,jkak.

Pour Modèle:Math et Modèle:Math fixés, les coefficients sont nuls sauf un nombre fini d'entre eux. On dit que (ci,jk)i,j,kI sont les constantes de structure[2] de l'algèbre A par rapport à la base Modèle:Mvar, et que les relations ai×aj=kIci,jkak constituent la table de multiplication de l'algèbre A pour la base Modèle:Mvar[2]. Modèle:...

Exemple d'algèbre de dimension infinie

Soit U un ouvert de . L'ensemble des fonctions analytiques dans U est une -algèbre.

Exemples d'algèbres de dimension finie

Algèbres associatives et commutatives

Nombres complexes

L'ensemble des nombres complexes (,+,,×) est une ℝ-algèbre associative, unifère et commutative de dimension 2. Une base de l'algèbre ℂ est constituée des éléments 1 et i. La table de multiplication est constituée des relations :

1 i
1 1 × 1 = 1 1 × i = i
i i × 1 = i i × i = –1

Corps finis

Tout corps fini est une algèbre associative, unifère et commutative de dimension n sur son sous-corps premier (FModèle:Ind = ℤ/pℤ), donc son ordre est pModèle:Exp.

Par exemple le corps fini FModèle:Ind est une algèbre de dimension 2 sur le corps FModèle:Ind = ℤ/2ℤ dont la table de multiplication dans une base (1, a) est :

1 a
1 1 × 1 = 1 1 × a = a
a a × 1 = a a × a = 1 + a

Algèbres quadratiques

On peut démontrer que toute algèbre unifère de dimension 2 sur un corps est associative et commutative[3]. Sa table de multiplication dans une base (1, x) est de la forme :

1 x
1 1 × 1 = 1 1 × x = x
x x × 1 = x x × x = a1 + bx

Une telle algèbre est appelée algèbre quadratique de type (a, b) (le type pouvant dépendre de la base choisie).

Par exemple : ℂ est une ℝ-algèbre quadratique de type (–1, 0) pour la base (1, i) et FModèle:Ind est une FModèle:Ind-algèbre quadratique de type (1, 1).

Algèbres associatives et non commutatives

Matrices carrées

Modèle:Loupe L'ensemble (n(),+,,×) des matrices carrées d'ordre n ≥ 2 à coefficients réels est une ℝ-algèbre associative, unifère et non commutative de dimension nModèle:2.

Quaternions

Modèle:Loupe L'ensemble (,+,,×) des quaternions est une ℝ-algèbre associative, unifère et non commutative de dimension 4.

1 i j k
1 1 × 1 = 1 1 × i = i 1 × j = j 1 × k = k
i i × 1 = i i × i = –1 i × j = k i × k = –j
j j × 1 = j j × i = –k j × j = –1 j × k = i
k k × 1 = k k × i = j k × j = –i k × k = –1

Biquaternions

L'ensemble (𝔹,+,,×) des biquaternions est une ℂ-algèbre associative, unifère et non commutative de dimension 4 qui est isomorphe à l'algèbre (2(),+,,×) des matrices carrées d'ordre 2 à coefficients complexes.

Algèbre unifère non associative

Modèle:Loupe L'ensemble des octonions (𝕆,+,,×) est une ℝ-algèbre unifère non associative et non commutative de dimension 8.

Algèbres non associatives et non unifères

Produit vectoriel

Modèle:Loupe L'espace euclidienModèle:3 muni du produit vectoriel, (3,+,,), est une ℝ-algèbre non associative, non unifère et non commutative (elle est anti-commutative) de dimension 3.

La table de multiplication dans une base orthonormale directe (u,v,w) est :

u v w
u uu=0 uv=w uw=v
v vu=w vv=0 vw=u
w wu=v wv=u ww=0

Crochet de Lie

Modèle:Loupe L'ensemble des matrices carrées d'ordre n ≥ 2 à coefficients réels, muni du crochet de Lie : [M,N]=MNNM, (n(),+,,[,]) est une ℝ-algèbre non associative, non unifère et non commutative de dimension nModèle:2. Elle est anti-commutative et possède des propriétés qui font de l'algèbre une algèbre de Lie.

Contre-exemple

La ℝ-algèbre (,+,,×) des quaternions est un ℂ-espace vectoriel, mais n'est pas une ℂ-algèbre car la multiplication × n'est pas ℂ-bilinéaire : Modèle:Math.

Voir aussi

Modèle:Autres projets

Notes et références

Modèle:Références

Modèle:Palette Modèle:Portail

  1. Modèle:Ouvrage.
  2. 2,0 2,1 et 2,2 N. Bourbaki, Algèbre, chapitre III, p. 10.
  3. N. Bourbaki, Algèbre, chapitre III, p. 13, proposition 1.