Anisotropie magnétocristalline

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L'anisotropie magnétocristalline est une propriété de certains matériaux (notamment magnétiques) dont l'aimantation s'oriente préférentiellement selon des axes cristallographiques appelés « axes faciles », déterminés par la minimisation de l'énergie magnétocristalline[1]. Cette anisotropie qui est la plus importante dans les cristaux magnétiques provient du phénomène de couplage spin-orbite. Les transitions entre différents domaines magnétiques peuvent être étudiées à l'aide de la théorie de Landau[2].

Origine de l'anisotropie magnétocristalline

L'anisotropie magnétocristalline provient du couplage spin-orbite.

Énergie d'anisotropie magnétocristalline

Dans cette section et les suivantes, une dérivation détaillée de l'énergie magnétocristalline sera discutée avec une application au cas du système cubique[3].

La direction de magnétisation m, peut s'exprimer dans l'espace en fonction de 3 directions qui permettent de la paramétriser :

α1=sin(θ)cos(ϕ)

α2=sin(θ)sin(ϕ)

α3=cos(θ)

L'équation suivante (notée équation 1) sera importante pour simplifier l'expression de l'énergie magnétocristalline :

α12+α22+α32=1

Expression générale de l'énergie d'anisotropie magnétocristalline

L'énergie d'anisotropie magnétocristalline par volume peut s'exprimer comme un développement en séries des composants de la magnétisation (ici développement jusqu'au 4ème ordre) :

Ecristal=E0+ibiαi+ijbijαiαj+ijkbijkαiαjαk+ijklbijklαiαjαkαl+O(α5)

Où les coefficients bij... sont les coefficients de symétrie

Il est possible d'enlever certains termes dans l'expression. Si on remarque le fait que deux systèmes magnétisés de manière opposés ont la même énergie, alors on a :

E(𝐌)=𝐄(𝐌)𝐄(α𝐢)=𝐄(α𝐢)

Par conséquent, les termes impairs disparaissent de l'expression, le terme en O(α5) est très petit et peut donc être négligé, et l'on a :

Ecristal=E0+ijbijαiαj+ijklbijklαiαjαkαl

Application au cas du système cubique

Dans le cas d'un cristal de symétrie cubique, il est possible de simplifier grandement l'expression générale de l'énergie magnétocristalline. Deux relations vont permettre de faire cela :

1ère relation

Les termes croisés s'annulent (quand i et j sont différents), cela s'explique de la même manière que précédemment : deux systèmes magnétisés de manière opposée ont la même énergie.

E(αi)=E(αi)αiαj=0bij=0

2ème relation

Dans les systèmes cubiques certains coefficients de symétrie sont égaux, ici on a :

b11=b22=b33

Reprenons l'expression générale de l'énergie d'anisotropie magnétocristalline en ajoutant un terme de 6ème ordre :

Ecristal=E0+ijbijαiαj+ijklbijklαiαjαkαl+ijklmnbijklmnαiαjαkαlαmαn

Le terme de second ordre peut donc être simplifié :

ijbijαiαj=b11(α12+α22+α32)

De même pour le terme de 4ème ordre :

ijklbijklαiαjαkαl=b1111(α14+α24+α34)+6b1122(α12α22+α12α32+α22α32)

De même pour le terme de 6ème ordre :

ijklmnbijklmnαiαjαkαlαmαn=b111111(α16+α26+α36)+15b111122(α12α24+α14α22+α12α34+α14α32+α22α34+α24α32)+90b112233α12α22α32

En utilisant l'équation 1 (somme des αi2=1), et après quelques étapes de calcul, on parvient à une expression relativement simple de l'énergie d'anisotropie magnétocristalline [3]:

Ecristal=E0+b11(α12+α22+α32)+6b1122(α12α22+α12α32+α22α32)

Exprimée différemment, nous obtenons l'expression usuelle de l'anisotropie magnétocristalline dans le cas d'un système cubique :

Ecristalcub=K0+K1(α12+α22+α32)+...

Par conséquent, les constantes K... appelées constantes d'anisotropie dépendent directement des coefficients b... et donc de la symétrie du cristal. La conséquence physique immédiate de cela est que le magnétisme d'un matériau est directement influencé par sa structure atomique.

Ecryscub=K0+K1(α12+α22)+K2(α12+α22)2+K3(α12+α22)3+K4(α12α22)(α1414α12α22+α24)

Autres systèmes cristallins

Système tétragonal

Système hexagonal

Ecristalhex=K0+K1(α12+α22)+K2(α12+α22)2+K3(α12+α22)3+K4(α12α22)(α1414α12α22+α24)

=K0+K1sin2θ+K2sin4θ+K3sin6θ+K4sin6θcos6ϕ

Dépendance des coefficients d'anisotropie

Références

Modèle:Références

Modèle:Portail

  1. Physique de l'état solide. Modèle:7e édition. Charles Kittel. Dunod, Paris, 1998, page 422-423.
  2. Physique statistique. L. Couture et R. Zitoun. Ellipses, 1992, page 410-411.
  3. 3,0 et 3,1 Fundamentals of Magnetism. Mathias Getzlaff. Springer, 2008, page 90-94.