Carnotite
La carnotite est une espèce minérale radioactive formée de vanadate hydraté d'uranyle et de potassium, dont la teneur en eau peut varier et qui peut contenir des traces de calcium, baryum, magnésium, fer et sodium. Les cristaux sont rares et n'excèdent pas Modèle:Unité, ce minéral se rencontre le plus souvent sous forme pulvérulente[1].
Inventeur et étymologie
Décrite par les minéralogistes Charles Friedel et Édouard Cumenge en 1899, et dédiée au chimiste français et ingénieur des mines Marie-Adolphe Carnot (1839-1920)[2].
Topotype
- Rajah Mine, District d'Uravan, Comté de Montrose, Colorado, États-Unis
Cristallographie
La carnotite déshydratée cristallise dans le groupe d'espace monoclinique P2Modèle:Ind/a (Z = 2)[3].
- Paramètres de la maille conventionnelle : = Modèle:Unité, = Modèle:Unité, = Modèle:Unité, β = 103,83° (V = Modèle:Nb)
- Densité calculée = Modèle:Unité
Le potassium est entouré par 9 atomes d'oxygène, avec une longueur de liaison K-O moyenne de Modèle:Unité.
L'uranium est entouré par 7 atomes d'oxygène en coordination pentagonale bipyramidale aplatie (groupes UOModèle:Ind) : la longueur de liaison U-O moyenne dans la base pentagonale est Modèle:Unité, les atomes d'oxygène formant les sommets de la bipyramide sont à une distance moyenne de Modèle:Unité de l'uranium. Les groupes UOModèle:Ind sont regroupés deux à deux par une arête de la base pentagonale et forment des groupes Modèle:Chem.
Le vanadium est entouré par 5 atomes d'oxygène en coordination tétragonale pyramidale déformée : la longueur de liaison V-O moyenne dans la base de la pyramide est Modèle:Unité, l'atome d'oxygène au sommet est à une distance de Modèle:Unité du vanadium. Les pyramides VOModèle:Ind sont reliées entre elles par une arête de la base et forment des dimères Modèle:Chem ; dans un tel dimère, les sommets des deux pyramides pointent vers des directions opposées.
Les dimères Modèle:Chem sont reliés aux groupes Modèle:Chem par des arêtes et forment des couches Modèle:Chem parallèles au plan (a, b), séparées par les atomes de potassium.
La structure de la carnotite est très similaire à celle de la francevillite. Le cation divalent BaModèle:Exp de la francevillite est remplacé dans la carnotite par deux cations monovalents KModèle:Exp. La différence dans la coordination de l'uranium provient des différentes teneurs en molécules d'eau dans ces deux espèces minérales.
-
Structure de la carnotite déshydratée, projetée sur le plan (a, b). Violet : U, rouge : V, vert : K, bleu : O.
Cristallochimie
La carnotite sert de chef de file à un groupe de minéraux isostructuraux.
Groupe de la carnotite
- Carnotite : Modèle:Chem
- Margaritasite : (Cs,K,HModèle:IndO)Modèle:Ind(UOModèle:Ind)Modèle:Ind(VO4)Modèle:Ind·Modèle:H2O
- Sengierite : Modèle:Chem
- Strelkinite : Modèle:Chem
- Tyuyamunite : Modèle:Chem
Gîtologie
- Typiquement dans les paléochenaux en grès tels que ceux du plateau du Colorado avec des dépôts type U-V, trouvés près de la matière carbonée fossile.
- Comme produit d'altération de l'uraninite, montroséite, ou de la davidite.
minéraux associés
- Barite, gypse, hewettite, métatyuyamunite, rossite, tangeite, métatorbernite, tyuyamunite, volborthite, plusieurs oxydes U–V.
Variété
Gisements remarquables
- Les Montmins (Veine Ste Barbe), Échassières, Ébreuil, Allier, Auvergne[5]
- Mine de Mounana, Franceville, Haut-Ogooué[6]
- Legarelle, Viterbo, Province de Viterbo, Latium[7]
- Vallée d'Honko, Communedec Beravina, District de Morafenobe, Région de Melaky, Mahajanga[8]
- Horní Slavkov (Schlaggenwald), Région de Karlovy Vary, Bohème[9]
Utilité
La carnotite a une certaine importance économique comme minerai d'uranium.
Notes et références
Voir aussi
Liens externes
- ↑ Modèle:Handbook of Mineralogy IV 2000
- ↑ C. Friedel et E. Cumenge, dans Comptes-rendus de l’Académie des sciences de Paris, vol. 128, 1899, p. 532
- ↑ ICSD No. 64 692 ; Modèle:Article
- ↑ Modèle:En Smyslova I.G., « On thallium variety of carnotite », dans Zapiski VMO, vol. 101, Modèle:N° 1, 1972, p. 87-90
- ↑ Le Règne Minéral, Hors Série IV, 1998
- ↑ Mineral. Rec., vol. 6, p.241
- ↑ Modèle:It Daniele Ravagnani, « I giacimenti uraniferi italiani » - Gruppo Min. Lombardo - Museo Civico di Storia Naturale di Milano, 1974
- ↑ Behier, J. (1963): Carte mineralogique de Madagascar. Archive Service Géologique Madagascar. A 1871
- ↑ Modèle:En Plašil J., Sejkora J., Ondruš P., Veselovský F., Beran P. et Goliáš V., « Supergene minerals in the Horní Slavkov uranium ore district », dans Czech Republic. Journal of the Czech Geological Society, vol. 51, 2006, p. 149-158