Clôture algébrique

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Modèle:Voir homonymes Modèle:Confusion

En mathématiques, une clôture algébrique d'un corps commutatif K est une extension algébrique L de K qui est algébriquement close, c'est-à-dire telle que tout polynôme de degré supérieur ou égal à un, à coefficients dans L, admet au moins une racine dans L.

Une clôture algébrique d'un corps K peut être vue comme une extension algébrique maximale de K. En effet, il suffit de remarquer que si L est une extension algébrique de K, alors une clôture algébrique de L est également une clôture algébrique de K, donc L est contenu dans une clôture algébrique de K.

Une clôture algébrique de K est également un corps algébriquement clos minimal (pour l’inclusion) contenant K, puisque si M est un corps algébriquement clos contenant K alors, parmi les éléments de M, ceux qui sont algébriques sur K forment une clôture algébrique de K.

Une clôture algébrique d'un corps K a le même cardinal que K si K est infini ; elle est dénombrable si K est fini.

En dehors du cas où K est séparablement clos (donc algébriquement clos en caractéristique nulle), entre deux clôtures algébriques de K il n'y a pas unicité d'isomorphismes. Il vaut donc mieux éviter l’expression « la clôture algébrique » et privilégier l’article indéfini « une » (une autre façon de le voir est qu’il n’existe pas de foncteur de la catégorie des corps dans elle-même qui envoie tout corps K sur une clôture algébrique de K).

L'existence d'une clôture algébrique pour tout corps nécessite l'axiome du choix.

Exemples

Théorème de Steinitz

  1. Tout corps K possède une clôture algébrique.
  2. Deux clôtures algébriques de K sont toujours reliées par un isomorphisme de corps laissant invariants les éléments de K.

La démonstration peut se faire en utilisant le lemme de Zorn. Modèle:Démonstration/début Existence Soit K un corps. On choisit un ensemble Ω qui est infini non-dénombrable si K est fini, et qui est de cardinal strictement supérieur à celui de K si ce dernier est infini. On considère l'ensemble des triplets (L, +, x) avec L un sous-ensemble de Ω contenant K, et +, x font de L une extension algébrique de K.

On définit une relation d'ordre (L, + , x) (F, +, x) si L est contenu dans F et si la structure de corps sur L est induite par celle de F. Cela fait clairement de l'ensemble des triplets ci-dessus un ensemble ordonné inductif. Il suit du lemme de Zorn qu'il admet un élément maximal F. Il reste à montrer que F est une clôture algébrique de K.

Soit E une extension algébrique de F. On note d'abord que comme F est algébrique sur K, il est de même cardinal que K ou (lorsque K est fini) est au plus dénombrable. Il en est de même pour E. Donc le complémentaire de F dans E est de cardinal inférieur à celui de Ω\F (qui a le même cardinal que Ω). Il existe donc une application injective de E dans Ω qui soit l'identité sur F. On munit son image de la structure de corps induite par celle E, et on obtient alors une extension algébrique de F. Par maximalité de F, cette image est égale à F. Donc E est égal à F et ce dernier est algébriquement clos.

Unicité à isomorphisme près: Soient F1,F2 deux clôtures algébriques de K. On considère les couples (L,ρ)L est une sous-K-extension de F1 et où ρ:LF2 est un K-homomorphisme de corps. L'ensemble de ces couples est non vide et est ordonné (de façon naturelle) inductif. Soit (L,ρ) un élément maximal. Si a est un élément de F1, on considère son polynôme minimal P(x)L[x] sur L. Alors le polynôme ρ(P(x))ρ(L)[x] admet une racine b dans F2. Il existe un K-homorphisme L[a]F2 qui vaut ρ sur L et qui envoie a sur b. Par maximalité de (L,ρ), on a L[a]=L, donc L=F1. Comme ρ(F1)F2 est algébriquement clos, on a ρ(F1)=F2. Donc ρ est un K-isomorphisme de F1 sur F2. Modèle:Démonstration/fin On peut aussi utiliser la méthode d'Artin basée sur le théorème d'existence d'idéaux maximaux de Krull, ou bien en donner une démonstration constructive par récurrence transfinie, en munissant l'ensemble des polynômes à coefficients dans K d'un bon ordre, et en utilisant le fait que pour tout polynôme irréductible P à coefficients dans un corps M, M(X)/(P) est un corps de rupture de P.

La clôture algébrique de ℝ est une extension finie de ℝ. On peut se demander plus généralement quels sont les corps possédant cette propriété.

Théorème (Artin-Schreier)[1] — Si K est un corps d'indice fini strictement plus grand que 1 dans sa clôture algébrique, alors K est un corps réel clos. En particulier, K[[[:Modèle:Sqrt]]] est algébriquement clos.

Notes et références

Modèle:Traduction/Référence Modèle:Références

Modèle:Portail

  1. Modèle:En Serge Lang, Algebra, 2002 Modèle:Détail des éditions, chap. VI, cor. 9.3