Coupure de Dedekind

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Modèle:Confusion

Dedekind introduit les coupures pour représenter les nombres irrationnels.

En mathématiques, une coupure de Dedekind d'un ensemble totalement ordonné E est un couple (A, B) de sous-ensembles de E, lesquels forment à eux deux une partition de E, et où tout élément de A est inférieur à tout élément de B.

D'une certaine façon, une telle coupure conceptualise quelque chose qui se trouverait « entre » A et B, mais qui ne serait pas forcément un élément de E.

Les coupures de Dedekind furent introduites par Richard Dedekind comme moyen de construction de l'ensemble des nombres réels (en présentant de manière formelle ce qui se trouve « entre » les nombres rationnels).

Motivations

Assez tôt, les mathématiciens prennent conscience que l'ensemble des nombres rationnels, malgré son apparente densité, ne suffit pas pour exprimer l'ensemble des grandeurs géométriques (l'irrationalité de 2 est connue des mathématiciens grecs et celle de π est prouvée au Modèle:S-). Pour travailler sur ces irrationnels, ils cherchent un cadre mathématique rigoureux. Ils le trouvent d'abord, au début du Modèle:S- en admettant l'existence d'un ensemble contenant et vérifiant le critère de Cauchy[1] et en en donnant une définition axiomatiqueModèle:Sfn . Ce n'est donc que dans la seconde moitié du Modèle:S- que se pose la question de l'existence de l'ensemble des réels et des méthodes pour le construire. Plusieurs propositions sont faites par Weierstrass, Meray, Cantor et DedekindModèle:Sfn .

La droite réelle est coupée en son milieu par une paire de ciseaux
Restriction de la droite réelle à ses rationnels, coupée en un point


Dedekind, dans son ouvrage de 1872Modèle:Sfn, s'appuie sur une représentation géométrique : la représentation de la droite réelle et sa restriction à l'ensemble des rationnels. Il observe que l'ont peut couper cette droite en deux parties[2].

  • si la coupure se fait sur un rationnel r, le découpage donne deux parties qui peuvent être  :
    • A={a/a<r} et B={b/br}
    • ou A={a/ar} et B={b/b>r}
  • si la coupure se fait sur un irrationnel x, le découpage donne deux parties qui sont A={a/a<x} et B={b/b>x}

Dans le premier cas, il associe le rationnel r aux coupures (A,B) et (A', B') qu'il considère comme seulement « légèrement différentes »[3] . Dans le second cas, il « crée » un nouveau nombre irrationnel représenté par la coupure (A,B)[4]

Pour ce faire, il lui faut s'éloigner de sa vision intuitive pour définir une coupure sans référence au nombre réel. Il définit donc une coupure comme une partition de en deux ensembles A et B tels que tout élément a de A est inférieur à tout élément b de B.

Vocabulaire

Une coupure de Dedekind d’un ensemble totalement ordonné E se définit par un couple (A, B) de sous-ensembles de E tels queModèle:Sfn :

  1. A et B définissent une partition de E (les deux parties sont disjointes, non vides et leur union donne E)
  2. Tout élément de A est strictement inférieur à tout élément de B ;

À partir d'une partie A non triviale de E (non vide, non égale à E), on peut définir la partition (A,A)A est le complémentaire de A dans E. Pour qu'une partie non triviale de E, associée à son complémentaire, définisse une coupure de E, il faut et il suffit qu'elle soit stable par minorant :Modèle:RetraitUn tel ensemble est appelée une section commençante. Une définition alternative d'une coupure est donc:

Caractérisation alternative : A définit une coupure de E si A est une section commençante non triviale de E.

Coupure propre[5] : Dans un groupe ordonné E, une coupure (A,B) est propre si : xE,x>0,(a,b)A×B/ba=x Modèle:Retrait

Lacune ou trouModèle:Sfn : Un corps commutatif K possède une «lacune» ou un «trou» s'il existe une coupure propre (A,B) de K dans laquelle A ne possède pas de plus grand élément et B ne possède pas de plus petit élément. Modèle:Retrait

Inextensibilité ou complétude : Un corps ordonné est complet (au sens de Dedekind), Scott-completModèle:Sfn ou inextensible[6] s'il ne possède pas de lacune, ou — ce qui revient au même — si, pour toute coupure (A,B), il existe un unique élément x dans K majorant A et minorant B Modèle:Retrait

Cas des coupures dans les rationnels

Modèle:Voir

Exemples

Si E est l'ensemble ℚ des nombres rationnels, on peut considérer la coupure suivante :

A={aa2<2a0},B={bb22b>0}.

Cette coupure permet de représenter le nombre irrationnel Modèle:Sqrt qui est ici défini à la fois par l'ensemble des nombres rationnels qui lui sont inférieurs et par celui des nombres rationnels qui lui sont supérieurs.

De même, pour toute suite de rationnels (un)n, croissante et majorée, le couple :

A=nN{rrun}A={rrA}

définit une coupure capable de représenter limnun.

Définitions alternatives

La définition originelle de Dedekind conduit à avoir deux représentants d'un même rationnel par des coupures. Pour éviter ce problème, les définitions modernes des coupures de Dedekind dans Q privilégient l'unicité de la représentation en imposant une condition supplémentaire :

Définition alternative : Dans l'ensemble des rationnels, une coupure de Dedekind se définit par un couple (A, B) de sous-ensembles de tels que[7] :

  1. A et B définissent une partition de E (les deux parties sont disjointes, non vides et leur union donne E)
  2. Tout élément de A est strictement inférieur à tout élément de B ;
  3. La partie A ne possède pas de plus grand élément.

La prise en compte de toutes les coupures de Dedekind sur ℚ de ce type permet une construction de l'ensemble ℝ des nombres réels.

Une reformulation de cette construction est de ne conserver que la composante A des couples (A, B) ci-dessus, c'est-à-dire d'appeler « coupures de Dedekind » toutes les parties propres non vides de ℚ, stables par minorant et ne possédant pas de plus grand élément. Un réel Modèle:Math est alors représenté par l'ensemble A de tous les rationnels strictement inférieurs à Modèle:Math[8]Modèle:,[9].

Ordre sur les coupures de Dedekind

On définit un ordre sur l'ensemble des coupures de Dedekind de E en posant, pour toutes coupures de Dedekind (A, B) et (C, D) de E :

(A,B)(C,D)AC.

Il est possible de montrer que l'ensemble des coupures de Dedekind de E muni de cet ordre possède la propriété de la borne supérieureModèle:Refnec, même si E ne la possède pas. En prolongeant E dans cet ensemble, on le prolonge en un ensemble dont toute partie non vide et majorée possède une borne supérieure.

Modèle:Démonstration

Notes et références

Modèle:Références

Bibliographie

Voir aussi

Modèle:Portail

  1. Modèle:Ouvrage
  2. Modèle:Lien web
  3. « unwesentlich verschieden » - Modèle:Référence Harvard sans parenthèses
  4. « Erschaffen wir eine neue, eine irrationale Zahl a, welche wir als durch diesen Schnitt (Al , A2) vollständig definiert ansehen » - Modèle:Référence Harvard sans parenthèses
  5. Modèle:Article
  6. Modèle:Lien web
  7. Modèle:Lien web
  8. Modèle:OuvrageModèle:Commentaire biblio SRL.
  9. Modèle:OuvrageModèle:Commentaire biblio SRL.