Dérangement partiel

De testwiki
Aller à la navigation Aller à la recherche

En combinatoire, le nombre de rencontres d'une permutation d'un ensemble fini de n objets est le nombre de points fixes de cette permutation. Ce nombre intervient dans le problème des rencontres.

On notera Dn,k le nombre de permutations de {1,2,,n} présentant exactement k rencontres ; ces permutations, qui ont donc un support de cardinal Modèle:Formule, sont appelées des dérangements partiels d'ordre Modèle:Formule.

Exemples

  • La permutation (123456324651) présente 2 rencontres ; c'est un dérangement partiel d'ordre 4.
  • Si sept cadeaux sont donnés à sept personnes, il y a D7,2 manières que deux personnes reçoivent le cadeau qui leur était destiné.
  • Un autre exemple classique est celui d'une école de danse avec sept couples. Après une pause, les participants doivent sélectionner au hasard un partenaire pour la suite du cours : il y a à nouveau D7,2 possibilités pour que deux des couples précédant la pause soient reconstitués par le hasard.

Valeurs numériques

Voici le début du tableau triangulaire de la suite double (Dn,k), Modèle:OEIS :

nk 0 1 2 3 4 5 6 7
0 1
1 0 1
2 1 0 1
3 2 3 0 1
4 9 8 6 0 1
5 44 45 20 10 0 1
6 265 264 135 40 15 0 1
7 1854 1855 924 315 70 21 0 1

Formules

Les nombres dans la colonne correspondant à k=0 sont les nombres de dérangements, définis par récurrence double par :

D0,0=1,
D1,0=0,
Dn+2,0=(n+1)(Dn+1,0+Dn,0)

Il s'avère que (voir le problème des rencontres)

Dn,0=n!k=0n(1)kk!=n!e,

. désigne la fonction entier le plus proche (le rapport est arrondi à la valeur supérieure si n est pair et à la valeur inférieure si n est impair).

Plus généralement, pour tout 0kn, on a :

Dn,k=(nk)Dnk,0

En effet, les nombres de dérangements partiels s'obtiennent facilement à partir des nombres de dérangements : choisir les k points fixes parmi les n éléments, puis déranger (sans aucun point fixe donc) les nk éléments restants. Il y a (nk) façons de choisir les points fixes, et Dnk,0 façon de déranger les points non fixes.

On en déduit la formule explicite pour les nombres de dérangements partiels d'ordre Modèle:Formule :

Dn,k=n!k!i=0nk(1)ii!

Pour k fixé et Modèle:Mvar tendant vers l'infini, on a donc :

Dn,kn!e.k!

Distribution de probabilité

La somme des cases de chaque ligne de la table de la section «valeurs numériques» est le nombre total de permutations de l'ensemble {1,2,,n} : n!. En divisant donc ces valeurs par n!, on obtient la loi de probabilité du nombre Xn de points fixes pour une permutation aléatoire uniforme sur {1,2,,n}. La probabilité d'avoir k points fixes pour une permutation de n éléments vaut donc :

P(Xn=k)=Dn,kn!=1k!i=0nk(1)ii!
nk 0 1 2 3 4 5 6 7
0 1
1 0 1
2 0.5 0 0,5
3 0,33333 0,5 0 0,16667
4 0,375 0,33333 0,25 0 0,04167
5 0,36667 0,375 0,16667 0,08333 0 0,00833
6 0,36806 0,36667 0,1875 0,05556 0,02083 0 0,00139
7 0,36786 0,36806 0,18333 0,0625 0,01389 0,00417 0 0,00020

Pour n1, l'espérance du nombre de points fixes est égale à 1, tout comme pour la loi de Poisson de paramètre 1. Plus généralement, pour in, le ième moment de cette loi de probabilité est égal au ième moment de la loi de Poisson de paramètre 1 ; il s'agit aussi du ième nombre de Bell, i.e. le nombre de partitions d'un ensemble à i éléments[1] : E(Xni)=k=0nkiDn,kn!=Bi .

D'une façon générale, E(Xni)=k=0min(n,i)S(i,k), où S(i,k) est un nombre de Stirling de seconde espèce, alors que Bi=k=0iS(i,k).

Pour i>n, le ième moment de cette loi de probabilité est donc plus petit que celui de la loi de Poisson.

Distribution de probabilité limite

On a :

limnP(Xn=k)=limnDn,kn!=1ek!

Il s'agit de la probabilité qu'une variable aléatoire de Poisson de paramètre 1 soit égale à k. Ainsi le nombre de points fixes converge en loi vers une loi de Poisson de paramètre 1. On constate la vitesse de cette convergence avec la colonne k=0 du tableau précédent : 1/e 0,367879.

Références

Modèle:Références

Voir aussi

Modèle:Portail