De l'électrodynamique des corps en mouvement
Modèle:Titre mis en forme Modèle:Infobox Document De l'électrodynamique des corps en mouvement est un article d'Albert Einstein publié sous le titre Modèle:Citation étrangère en septembre 1905 par le journal Annalen der Physik. Ces trente pages sont célèbres en physique[1] car elles posent les bases théoriques de ce qui sera appelé la « relativité restreinte », l'une des théories majeures de la physique du Modèle:S-. Plusieurs savants ont publié des articles et des ouvrages qui annoncent cette théorie, notamment Henri Poincaré et Hendrik Lorentz, mais aucun scientifique de premier plan n'est parvenu à écarter la notion d'éther luminifère. Einstein, cherchant à généraliser le principe de relativité galiléenneModèle:Efn et des réponses à ses réflexions sur l'observation de la lumière, préfère mettre de l'avant deux postulats : (1) Modèle:Citation et (2) Modèle:Citation
La théorie ainsi exposée permet d'expliquer plusieurs observations, notamment l'induction électromagnétique et le résultat négatif de l'expérience de Michelson et Morley, que les théories antérieures ne peuvent expliquer de façon satisfaisante. La théorie remplace le temps absolu et l'espace absolu d'Isaac Newton par l'espace-temps absolu. Einstein démontre la contraction des longueurs et la dilatation du temps. C'est dans cet article qu'apparaît pour la première fois le paradoxe des jumeaux, mais Einstein utilise plutôt des horloges parfaitement synchronisées, qu'il déplace en pensée à des vitesses différentes.
Contexte

Les travaux en dynamique de l'Italien Galilée (1564-1642) le mènent à la découverte du principe de la relativité galiléenne qui affirme qu'il est impossible de dire, sur la base d'expériences mécaniques réalisées à l'intérieur d'un système, si un corps est immobile ou suit un mouvement rectiligne uniformeModèle:Sfn. Dans son Dialogue, le savant affirme en effet qu'il Modèle:Citation. Ses adversaires, profitant de meilleures données astronomiques, lui opposent des calculs démontrant la validité du géocentrismeModèle:Sfn. Le savant, sévèrement critiqué à cause de son appui à l'héliocentrisme, voit donc sa théorie rejetéeModèle:Sfn.
Vers 1784, le physicien anglais John Michell imagine que la lumière, composée de corpuscules selon la théorie contemporaine, peut être ralentie près d'étoiles massives[2]. Les scientifiques pensent donc que la vitesse de la lumière peut s'additionner à celle de la source émettrice. Le physicien français François Arago, en 1806 puis en 1809-1810, tente de déterminer si cette vitesse varie en observant la lumière en provenance d'étoiles lointaines, puisque la Terre s'en rapproche et s'en éloigne pendant son parcours autour du Soleil. Il ne trouve aucune différence, ce qui l'amène à préférer la théorie ondulatoire du physicien français Augustin Fresnel au détriment de la théorie corpusculaire d'Isaac Newton. Cependant, Arago demande pourquoi son expérience échoue à mettre en évidence une différence dans la vitesse de la lumière. Fresnel réplique que la Terre entraîne partiellement un éther[3] (il reprend donc une hypothèse de Christian HuygensModèle:Sfn). Cette hypothèse est cependant jugée peu convaincante[3]. En effet, l'Modèle:CitationModèle:Sfn. La matière, l'espace et le temps présenteraient une Modèle:Citation et inconnue qui explique le Modèle:Citation de l'étherModèle:Sfn.
Vers le milieu du Modèle:S-, le physicien écossais James Clerk Maxwell, après avoir étudié les expériences menées par le physicien et chimiste britannique Michael Faraday, démontre que la lumière est constituée d'ondes électromagnétiques[4]. Modèle:Citation, où μ0 est la perméabilité magnétique et ε0 est la permittivité du videModèle:Sfn.
Selon le physicien britannique Lord Kelvin en 1892, la Modèle:Citation L'expérience de Morley et deux tentatives ultérieures plus précises, notamment l'expérience de Michelson et Morley (dont les résultats sont publiés en 1887[5]), ne parviennent pas à mettre en évidence l'éther luminifèreModèle:Sfn. Le problème du corps noir sera étudié par le physicien allemand Max Planck, qui découvrira la quantification des interactions électromagnétiques, l'un des fondements de la physique quantique[6].

En 1892, le physicien néerlandais Hendrik Lorentz essaie d'expliquer les résultats négatifs de l'expérience de Michelson et Morley en proposant que les corps en mouvement se contractent dans la direction du mouvement (le physicien irlandais George FitzGerald a déjà posé une telle hypothèse en 1889)[7]. En 1892 et 1895, le chercheur tente d'expliquer les phénomènes électromagnétiques issus des référentiels inertiels et qui se déplacent dans l'éther luminifère[8]Modèle:,[9]. Il découvre que le passage d'un référentiel à un autre référentiel inertiel est simplifié s'il fait usage d'une nouvelle variable qu'il appelle Modèle:CitationModèle:Sfn, qui dépend à la fois d'un temps dit universel et du lieu étudié. Le chercheur est ainsi capable d'expliquer l'aberration de la lumière et les résultats de l'expérience de Fizeau. Dans ses publications, il ne tente pas de donner un sens physique à ce temps localModèle:Sfn.
En 1900 et 1904, le mathématicien et physicien français Henri Poincaré utilise le temps local de Lorentz pour montrer que deux horloges dans deux référentiels en mouvement peuvent être synchronisées par échanges de signaux lumineux qui se déplacent par hypothèse à la même vitesse, peu importe celle des référentiels[10]Modèle:,[11]. En 1899 et encore en 1904, Lorentz avance que le temps se dilate pour les corps en mouvement, ce qui l'amène à publier ce qu'Henri Poincaré appelle en 1905 les « transformations de Lorentz »[12]Modèle:,[13]. Dans son article de 1904, Lorentz montre que les résultats des expériences électrodynamiques ne dépendent pas du mouvement relatif du milieu qui sert de référence (pourtant, 15 ans plus tard, il donnera encore du crédit à l'hypothèse d'un espace absoluModèle:Sfn et à l'hypothèse de l'étherModèle:Sfn).
Défauts des théories contemporaines
Modèle:Citation bloc D'autres chercheurs tentent de réconcilier la théorie newtonienne des corps en mouvement avec les expériencesModèle:Sfn. Au début du Modèle:S-, les scientifiques observent en effet plusieurs incohérences entre les expériences et la théorie couramment acceptée :
- Selon les Principia Mathematica d'Isaac Newton, il existe un espace absolu et un temps absolu. Même si ces deux notions sont critiquées par le philosophe irlandais George Berkeley (1685-1753), le scientifique allemand Gottfried Wilhelm Leibniz (1646-1716) ainsi que le physicien et philosophe allemand Ernst Mach (1838-1916), elles ont été élevés au Modèle:Citation. Newton tire plusieurs conséquences des lois de son système, dont : Modèle:Citation Pourtant, Modèle:Citation ne sont absolus selon les lois de NewtonModèle:Sfn.
- Le théorème d'addition des vitesses de Galilée n'est pas valide en ce qui concerne la vitesse de la lumière. Cette dernière est toujours la même, peu importe la vitesse de la source lumineuseModèle:SfnModèle:,[14].
- Modèle:Citation Par exemple, supposons qu'un aimant se trouve à proximité d'une bobine de fil conducteur. Si l'aimant est déplacé, un courant électrique circule dans le fil immobile. Si c'est plutôt la bobine qui est déplacée, elle sera aussi le siège d'un courant électrique. Dans les deux cas, la théorie de Maxwell fournit une Modèle:Citation, mais selon deux approches physiques différentes même si le courant électrique est le mêmeModèle:Sfn.
- Modèle:Citation
- Si la loi d'addition des vitesses galiléenne s'appliquait à la lumière dans le vide, alors la loi de Coulomb en électrostatique et la loi de Biot et Savart devraient être modifiées lorsqu'un fil libre de courant électrique est déplacé. En effet, ce fil exerce à ce moment une force électromagnétique, ce que ne peuvent expliquer les deux lois inchangées. Si elles étaient modifiées, il serait nécessaire que la perméabilité magnétique (μ0), la permittivité du vide (ε0) ou les deux varient. Elles sont pourtant constantes dans le cadre des lois de l'électromagnétisme de Maxwell[15].
- Aucune expérience n'a pu mettre en évidence l'éther, milieu de propagation pourtant jugé essentiel pour le déplacement des ondes électromagnétiquesModèle:Sfn.

En 1905, Albert Einstein a 26 ans. Employé au service des brevets à Berne en Suisse, il est inconnu du Modèle:Citation scientifique[note 1]Modèle:,Modèle:Sfn. Il a lu La Valeur de la science (qui discute de la mesure du temps et de la notion d'espace[17]) et La Science et l'Hypothèse (dans lequel il est notamment discuté de géométrie non euclidienne et de simultanéité[18]), deux ouvrages d'Henri Poincaré qui l'ont probablement influencéModèle:SfnModèle:,[19]. Il ne cherche pas explicitement à réconcilier la théorie avec les incohérences observées. En effet, depuis l'âge de seize ans, il cherche plutôt une réponse à cette question : Modèle:CitationModèle:Efn Par un raisonnement intuitif s'inscrivant dans le cadre de la mécanique de Newton, Modèle:Citation. Cependant, la théorie de Maxwell et Modèle:Citation indiquent que la lumière n'est jamais immobile et donc qu'aucun observateur, peu importe sa vitesse, ne peut voir de la lumière immobileModèle:SfnModèle:,Modèle:Sfn. Par ailleurs, il Modèle:Citation Par exemple, il découvre que la relativité galiléenne est vraie parce que la vitesse de la lumière est constanteModèle:Sfn. En 1952, il écrit : Modèle:Citation
Ignorant que les plus grands chercheurs de l'époque essaient en vain d'éliminer les incohérences entre les observations et la théorie, Einstein met au point ce qui sera appelée la relativité restreinteModèle:SfnModèle:,Modèle:SfnModèle:,Modèle:Efn. En avril et mai 1905, pendant cinq semaines de travail intense, il donne corps à ses idéesModèle:Sfn. En juin 1905, il fait parvenir « Zur Elektrodynamik bewegter Körper » à Annalen der Physik, revue de physique rédigée en allemand. Modèle:Citation En septembre de la même année, la revue publie[20]Modèle:,[21] Modèle:Citation[22].
Publication et traductions de l'article
L'article en allemand, dont le titre est Modèle:Citation étrangère, compte exactement Modèle:Nobr[20]. Son titre est traduit en français par « De l'électrodynamique des corps en mouvement »[23], « Sur l'électrodynamique des corps en mouvement »[24], « L'Électrodynamique des corps en mouvement »[25] ou « À propos de l'électrodynamique des corps en mouvement »[26].
L'article original d'Albert Einstein, publié pour la première fois en 1905, est diffusé en 2012 par l'université d'Augsbourg, en Allemagne, sous la forme d'images dans un fichier au format PDF[20]. Wikibooks en allemand publie aussi le même article sous la forme d'images, des contributeurs ayant commenté l'article, ajouté des schémas pour faciliter la compréhension et corrigé certaines équations[27].

L'astrophysicien indien Meghnad Saha a traduit en anglais l'article sous le titre On the Electrodynamics of Moving Bodies, publié en 1920 par l'université de Calcutta en Inde. Il est retranscrit en wikitexte dans la Wikisource en anglais[28]. L'article de Saha a été retranscrit une deuxième fois en wikitexte dans la Wikisource en anglais[29]. Une autre traduction en anglais, par W. Perrett et G. B. Jeffery, a été publiée en 1923 par Methuen and Company, Ltd. à Londres. Le physicien américain John Walker l'a mis en ligne en janvier 2016. Ce dernier y a apporté plusieurs modifications, toutes expliquées[30]. Une traduction en anglais de l'article se trouve dans un ouvrage publié en 1932[31]. Princeton University Press publie une copie numérique de l'article sous la forme d'images[32].
Une traduction en français, due au mathématicien roumain Maurice Solovine, a été publiée sous le titre « Sur l'électrodynamique des corps en mouvement » par Gauthier-Villars en 1925 et en 1965[33], puis rééditée en 1994 par Éditions Jacques Gabay[34], ainsi qu'en 2005[35]. Une autre traduction en français, due à l'astrophysicien français Marc Lachièze-Rey, a été publiée en français en 2003 chez Dunod sous le titre « Sur l'électrodynamique des corps en mouvement »[36].
L'article a aussi été traduit en italien sous le titre L’elettrodinamica dei corpi in movimento[37]Modèle:,[38].
En janvier 1909, le physicien Max Abraham publie un article du même titre, Zur Elektrodynamik bewegter Körper. Toutefois, il ignore l'article d'Einstein et met plutôt de l'avant les résultats de Hendrik Lorentz, Heinrich Hertz, Emil Cohn et Hermann Minkowski[39]
Composition de l'article

André Rouge, dans un ouvrage publié en 2009, discute de l'article et cite notamment Wolfgang Pauli[40] : Modèle:CitaBloc
Pour le lecteur du Modèle:S-, le titre de l'article Modèle:Citation Einstein exprime ainsi son souhait de produire une théorie macroscopique qui ne se limite pas aux électrons, alors que Poincaré, par exemple, veut mettre au point une Modèle:Citation[41].
Dans la traduction publiée en 1925 chez Gauthier-Villars, Maurice Solovine donne cette Modèle:Ancretable des matières[25] :
- « Introduction
- I) Partie cinématique
- 1Modèle:O) Définition de la simultanéité
- 2Modèle:O) Sur la relativité des longueurs et du temps
- 3Modèle:O) Théorie de la transformation des coordonnées et du temps du système au repos à un autre en mouvement de translation uniforme relativement au premier
- 4Modèle:O) Signification physique des équations obtenues, pour ce qui est des corps rigides et des horloges en mouvement
- 5Modèle:O) Théorème d'addition des vitesses
- II) Partie électrodynamique
- 6Modèle:O) Transformations des équations de Maxwell-Hertz dans l'espace vide. Sur la nature des forces électromotrices apparaissant lors du mouvement dans un champ magnétique
- 7Modèle:O) Théorie du principe de Doppler et de l'aberration
- 8Modèle:O) Transformation de l'énergie des rayons lumineux. Théorie de la pression de radiation exercée sur un miroir parfait
- 9Modèle:O) Transformations des équations de Maxwell-Hertz en tenant compte des courants de convection
- 10Modèle:O) Dynamique de l'électron (lentement accéléré) »
Cette division en deux grandes sections, Partie cinématique et Partie électrodynamique, Modèle:Citation avec l'approche retenue par les meilleurs physiciens de l'époque, qui ne voient aucun intérêt à se pencher sur la cinématique newtonienne[42].
Introduction
Dans l'introduction, Einstein ne mentionne pas explicitement l'expérience de Michelson et MorleyModèle:Sfn, ni aucun article de Poincaré ou LorentzModèle:Sfn, mais expose certains défauts des théories électromagnétiques contemporainesModèle:Sfn. Le savant abandonne la notion d'éther[43]Modèle:,Modèle:SfnModèle:,Modèle:Sfn (il signale qu'il Modèle:Citation[44]) et applique deux postulats : (1) Modèle:Citation et (2) Modèle:Citation Le chercheur fait implicitement d'autres hypothèses : (a) l'espace est homogène, (b) l'espace est isotrope et (c) la causalité est toujours respectée[45].
Partie cinématique
Dans l'article, Einstein utilise pour la vitesse de la lumière, symbole remplacé aujourd'hui par .
Il commence la Partie cinématique en discutant de la notion de simultanéité, mentionnant que s'il était possible de transmettre l'information à une vitesse infinie, il serait toujours possible de parfaitement synchroniser deux horloges de deux référentiels distincts. Cependant, il n'existe aucun moyen de transmettre une information plus rapidement que la vitesse de la lumière. Même si elle est énorme, il y aura toujours un délai pour qu'un signal lumineux d'un référentiel rejoigne l'autre référentiel, ce qui interdit donc que deux systèmes soient parfaitement synchronisés, c'est-à-dire qu'ils affichent exactement le même tempsModèle:SfnModèle:,[46]. Il montre Modèle:Citation Selon le physicien John Moffat, dans Modèle:Citation Cependant, note le physicien Brian Greene, Modèle:Citation Donc, Modèle:Citation Dans son article, Einstein imagine des observateurs et un train en marche. À cause de l'invariance de la vitesse de la lumière, Modèle:Citation
Einstein réaffirme avec plus de détails le principe de relativité déjà émis par Galilée 300 ans plus tôt, mais en le généralisant à toute la physique. Il fait de même pour la vitesse de la lumière : Modèle:Citation Le terme « référentiel inertiel » est l'expression que la physique moderne préfère à l'expression « système de coordonnées « stationnaire » » utilisé par Einstein[47].
Dans cette même section, Modèle:Citation. Il indique qu'elle est constante, peu importe le référentiel inertiel, alors que ses prédécesseurs indiquaient que la vitesse de la lumière ne dépend pas de la vitesse de la source[47] (dit autrement, Einstein avance que n'importe quel observateur, peu importe sa vitesse, mesurera toujours une seule vitesse pour la lumière). Cette invariance de la vitesse de la lumière (dans le vide) peut d'ailleurs être dérivée de principes d'invariance plus généraux (notamment, l'isotropie de l'espace intersidéral)[47].
C'est dans cette section qu'il explique comment mesurer de façon qualitative une tige rigide, qu'elle soit au repos dans un référentiel ou en mouvement par rapport à ce référentiel. Si l'observateur est comobile avec le référentiel, il mesure toujours la même longueur de tige lorsqu'elle est au repos dans ce référentiel. En se servant des deux postulats, Einstein prédit que la longueur d'une tige en mouvement est plus courte pour un observateur qui ne se déplace pas à la même vitesse que la tige à cause d'un effet de perspective. Au contraire de Poincaré et Lorentz, Einstein ne prétend pas que la tige en mouvement relatif subit une Modèle:Citation à cause d'une force que l'éther luminifère exerce sur celle-ci (d'où l'usage du terme Modèle:Citation préféré par Einstein). Si des instruments de mesure sont comobiles à la tige, Poincaré et Lorentz arguent qu'ils sont compressés de la même manière, alors que dans le paradigme relativiste, ils ne subissent aucune compression[48].
Comme George FitzGerald et Hendrik Lorentz, il prédit qu'un bâton ou une règle se contracte dans la direction de son mouvement. De plus, Einstein affirme que les horloges ralentissent lorsqu'elles se déplacentModèle:Sfn. Si elles se déplacent à des vitesses différentes, leur temps propre s'écoule différemment. Supposons deux expérimentateurs qui sont chacun pourvu d'une horloge identique. S'ils se déplacent à une vitesse différente, en mouvement relatif dans le jargon de la physique, ils sont incapables de s'entendre sur le moment où un évènement précis a eu lieuModèle:Sfn. Modèle:Citation Grâce à sa théorie, Einstein Modèle:Citation John Moffat poursuit : Modèle:CitationModèle:Sfn.
C'est dans cette section qu'apparaît pour la première fois ce qui sera appelé le « paradoxe des jumeaux », mais Einstein utilise plutôt des horloges, parfaitement synchronisées au début de l'expérience de pensée, pour comparer la dilatation du temps que subit un corps qui se déplace plus rapidement qu'un autreModèle:Sfn. Toutefois, ni Einstein ni le physicien Paul Langevin ne voient de paradoxe dans le retard que prend une horloge se déplaçant à une certaine vitesse comparativement à une autre plus lente. Après la parution de l'article, le mathématicien Hermann Minkowski introduit un formalisme mathématique qui permet d'expliquer Modèle:Citation le prétendu paradoxe : si deux objets se déplacent dans l'espace-temps à une vitesse différente, leurs « longueurs » temporelles ne sont plus identiques ; ils sont donc dotés d'un temps propre.
Partie électrodynamique
Michael Faraday (1791-1867) a démontré qu'un aimant qui se déplace à proximité d'un fil conducteur induit dans ce dernier un courant électrique. Selon la théorie moderne, l'aimant est le siège d'un champ magnétique ; si le champ varie à proximité du fil (par exemple en déplaçant l'aimant), il induit un courant. Par ailleurs, un courant apparaît dans le fil si ce dernier est déplacé à proximité d'un aimant immobile. Dans le cadre de la physique newtonienne, ces deux phénomènes sont expliqués par deux approches différentes. Einstein, en s'appuyant sur ses postulats, démontre que ces deux approches de l'induction électromagnétique sont équivalentes puisque ces phénomènes sont observés par deux personnes qui se déplacent l'une par rapport à l'autreModèle:SfnModèle:,Modèle:Sfn.
Par la suite, Einstein discute du « principe de Doppler » et de l'aberration de la lumière selon une perspective relativiste. Il complète son article en s'attardant à l'énergie des rayons lumineux, aux Modèle:Citation et au mouvement de l'électron[49].
Conclusion
À la fin de l'article, Einstein remercie son ami Michele Besso pour son Modèle:Citation et ses Modèle:CitationModèle:Sfn. L'article ne contient aucune bibliographie[20].
Einstein mentionne seulement cinq scientifiques dans l'article, soit Isaac Newton, James Clerk Maxwell, Heinrich Hertz, Christian Doppler et Hendrik Lorentz[50]. Il ne prend pas en compte la gravitationModèle:Sfn ; elle sera introduite dans la relativité générale, théorie que le physicien élabore de 1907 à 1915Modèle:Sfn en collaboration avec les mathématiciens Marcel Grossmann, Tullio Levi-Civita et David HilbertModèle:SfnModèle:,[51].
Analyses

Selon l'astrophysicien Kip Thorne[52] :
Modèle:Début citationLes nouvelles fondations posées par Einstein consistaient en deux principes fondamentaux :
- Le principe du caractère absolu de la vitesse de la lumière : quelle que soit leur nature, l'espace et le temps doivent être constitués de manière à rendre la vitesse de la lumière identique dans toutes les directions et absolument indépendante du mouvement de la personne qui la mesure.
Ce principe est une affirmation retentissante que l'expérience de Michelson et Morley était correcte [...]
- Le principe de relativité : quelle que soit leur nature, les lois de la physique doivent traiter tous les états de mouvement sur un pied d'égalité.
Ce principe est un rejet retentissant de l'espace absolu : si les lois de la physique ne traitaient pas tous les états de mouvement [...] de façon équivalente, les physiciens pourraient choisir un état « préféré » de mouvement [...] et le définir comme un état de « repos absolu ». L'espace absolu, chassé par la porte, serait rentré par la fenêtre.Modèle:Fin citation
Selon le physicien Bernard MaitteModèle:Sfn, l'Modèle:Citation Toujours selon Maitte, cette théorie d'Einstein élimine les contradictions de la théorie de Maxwell, il n'y a plus de raison de traiter différemment les circuits et les aimants, peu importe qu'ils soient au repos ou en mouvementModèle:Sfn. Le physicien Michel Paty tire les mêmes conclusionsModèle:Sfn.
Les physiciens américains John Wheeler et Edwin F. Taylor précisent un aspect de la théorie : Modèle:CitaBloc
Pour André Rouge, Modèle:Citation Germain Rousseaux écrit que, grâce Modèle:Citation Selon le physicien Théo Kahan, c'est Modèle:CitaBloc
La relativité restreinte d'Einstein, extension de la relativité galiléenne, s'applique à tous les phénomènes naturels, y compris ceux de l'électrodynamique, de l'optique et de la thermodynamiqueModèle:SfnModèle:,[53]Modèle:,Modèle:SfnModèle:,Modèle:SfnModèle:,Modèle:Sfn.
Critiques
Une Modèle:Citation Le Modèle:Citation Paul Langevin est l'un des Modèle:Citation du début du siècle à défendre la relativité d'EinsteinModèle:Sfn. Modèle:Citation Modèle:Citation En 1908, des expériences plus précises laissent croire que l'éther existe. Einstein, lorsqu'il apprend ces rumeurs, ne s'émeut pas outre mesure et déclare : Modèle:Citation Quelque temps plus tard, les expériences se révèlent fautives, ce qui sonne le glas de l'étherModèle:Sfn. Selon Robert Resnick en 1968, le « succès de sa théorie peut seulement être évalué par l'expérience. Non seulement elle explique tous les résultats expérimentaux, mais elle a prédit de nouveaux effets, confirmés par des expériences ultérieures. Aucune objection expérimentale n'a encore pu être opposée à la théorie de la relativité restreinte d'EinsteinModèle:TradModèle:,Modèle:Sfn. » L'expérience de Hafele-Keating, réalisée en 1972[54], est une Modèle:Citation de la dilatation du tempsModèle:Sfn. Modèle:Citation Selon Brian Greene en 2005, Modèle:Citation, c'est-à-dire que la lumière se déplace à une vitesse constanteModèle:Sfn.
Le physicien Jean Hladik, dans son Introduction à la relativité générale, indique que des physiciens ont critiqué Einstein pour s'être seulement appuyé sur les propriétés des phénomènes électromagnétiques pour introduire la relativité restreinte. Hladik avance que cette théorie aurait pu être développée en mettant de l'avant cinq postulats : (A) le principe de relativité, (B) l'espace est homogène, (C) l'espace est isotrope, (D) le temps est homogène (Modèle:Citation) et (E) le principe de causalité. Ces cinq postulats ne font référence à aucun phénomène physique particulier[55] (dans ce cadre, la vitesse de la lumière dans le vide n'est donc plus un postulat).
Selon Jean Rosmorduc, à l'occasion du centenaire d'Einstein en 1979, Modèle:Citation En 1975, le physicien Banesh Hoffmann écrit : Modèle:Citation Tous les aspects de la théorie de la relativité, fruit d'une réflexion de 10 ans, sont « complètement détaillés dans son article de 1905 qui, selon un accord quasi universel, fait d'Einstein son authentique créateurModèle:Trad »Modèle:Sfn.
Suites
Trois ans après la publication de l'article, Einstein écrit au physicien allemand Arnold Sommerfeld qu'il ne croit pas que la mécanique des électrons relativistes est complètement expliquée par sa théorieModèle:Sfn. Par ailleurs, il écrit : Modèle:Citation Selon Karl Popper, Einstein considère Modèle:Citation
En novembre 1943, dans le but de soutenir l'effort de guerre américain pendant la Seconde Guerre mondiale, Einstein décide de vendre la copie manuscrite de son article de 1905. Cependant, il n'a pas conservé le document original. Sous la dictée de sa secrétaire Helen Dukas, il réécrit donc l'article tel qu'il a paru dans Modèle:Lang. À un moment, il s'exclame sur un passage : Modèle:Citation Après confirmation, il ajoute : Modèle:Citation Le passage n'a jamais été identifié. En février 1944, le manuscrit est vendu six millions US$ lors d'une vente aux enchèresModèle:Sfn.
Notes et références
Citations originales
Notes
Références
- ↑ Consulter par exemple :
- ↑ Modèle:Article
- Lettre expédiée à Henry Cavendish.
- ↑ 3,0 et 3,1 Modèle:Ouvrage
- ↑ Modèle:Harvsp
- ↑ Modèle:Article
- ↑ Modèle:Lien web
- ↑ Modèle:Article
- ↑ Modèle:Article
- ↑ Modèle:Ouvrage Modèle:Commentaire biblio
- ↑ Modèle:Article
- ↑ Modèle:Chapitre
- ↑ Modèle:Article
- ↑ Modèle:Article
- ↑ Consulter les explications plus détaillées dans Modèle:Harvsp
- ↑ Modèle:Ouvrage
- ↑ Modèle:Chapitre
- ↑ Modèle:Ouvrage
- ↑ Modèle:Chapitre
- ↑ Modèle:Harvsp, indique qu'Einstein a lu selon une approche philosophique Henri Poincaré, David Hume, Ernst Mach, Emmanuel Kant, Arthur Schopenhauer et Friedrich Nietzsche par Modèle:Citation.
- ↑ 20,0 20,1 20,2 et 20,3 Modèle:Article
- ↑ Modèle:Chapitre
- ↑ Modèle:Article
- ↑ Voir par exemple les titres renvoyés par : Modèle:Lien web
- ↑ Voir par exemple la liste des titres de : Modèle:Lien web
- ↑ 25,0 et 25,1 Voir par exemple Modèle:Ouvrage
- ↑ Modèle:Lien web
- ↑ Modèle:Article
- ↑ Modèle:Lien web
- ↑ Modèle:Lien web
- ↑ Modèle:Lien web
- ↑ Modèle:Ouvrage
- ↑ Modèle:Chapitre
- ↑ Modèle:Ouvrage
- ↑ Modèle:Chapitre
- ↑ Modèle:Ouvrage
- ↑ Modèle:Ouvrage Modèle:Commentaire biblio
- ↑ Modèle:Ouvrage
- ↑ Modèle:Chapitre
- ↑ Modèle:Article
- L'article a été traduit en anglais sous le titre On the Electrodynamics of Moving Bodies.
- ↑ Modèle:Harvsp
- ↑ Modèle:Harvsp
- ↑ Modèle:Harvsp
- ↑ Modèle:Citation (Modèle:Lien web).
- ↑ Modèle:Ouvrage
- ↑ Modèle:Chapitre
- ↑ Modèle:Chapitre
- ↑ 47,0 47,1 et 47,2 Modèle:Harvsp.
- ↑ Modèle:Harvsp.
- ↑ Consulter les sections § 7, § 8, § 9 et § 10 de Modèle:Lien web
- ↑ Rechercher les noms de famille des cinq scientifiques dans cette traduction, par exemple : Modèle:Lien web
- ↑ Modèle:Lien web
- ↑ Modèle:Ouvrage
- ↑ Modèle:Chapitre
- ↑ Modèle:Article
- ↑ Modèle:Ouvrage
Annexes
Bibliographie
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
- L'ouvrage paraît la première fois en français en 1938 chez Flammarion : voir Modèle:Article.
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
- Ouvrage traduit en français : Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Article Modèle:Plume
- Modèle:Article
- Selon Sigma Pi Sigma, association nationale regroupant des étudiants en physique américains, Neuenschwander détient un doctorat en physique et a enseigné pendant 30 ans des classes de physique universitaire Modèle:Lire en ligne
- Modèle:Article Modèle:Plume
- Selon le laboratoire Rehseis du CNRS, Michel Paty est physicien et a été directeur de recherche émérite au CNRS.
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
- Selon Amazon.fr, André Rouge, Modèle:Citation.
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Article
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
Articles connexes
- La Relativité (ouvrage de vulgarisation d'Einstein)
- Annus mirabilis d'Albert Einstein, pendant laquelle le physicien publie quatre articles qui marquent la physique
Liens externes
- De l'électrodynamique des corps en mouvement sur le site Les Classiques des sciences sociales (une traduction réalisée à partir d'un article en anglais publié en 1920)
- De l'électrodynamique des corps en mouvement, commenté sur le site BibNum (consulter l'onglet Analyse)