Dérivée arithmétique

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Graphique représentant les valeurs de la dérivée arithmétique D(n) pour les 10 000 premières valeurs de n.

En mathématiques, et plus précisément en théorie des nombres, la dérivée arithmétique est une fonction définie sur les entiers naturels, basée sur la décomposition en facteurs premiers, par analogie avec la règle du produit pour le calcul des dérivées utilisé en analyse.

Définition

Il existe sur l'ensemble des entiers naturels une application unique notée nn et appelée dérivée arithmétique, telle que

On déduit facilement de la règle du produit[1] que 0=1=0  ; plus généralement, si on pose

x=p1e1pkek<mo>,</mo>

(où p1,,pk sont des nombres premiers distincts et e1,,ek des entiers), on obtient[2]

x=i=1keip1e1piei1pkek=xi=1keipi.

La dérivée arithmétique vérifie également la formule usuelle pour les puissances (entières) :

(xn)=nxxn1, et en particulier pour p premier (pn)=npn1<mo stretchy="false">.</mo>

La suite des dérivées arithmétiques des entiers k = 0, 1, 2, ... commence par  :

0, 0, 1, 1, 4, 1, 5, 1, 12, 6, 7, 1, 16, 1, 9, ... (c'est la Modèle:OEIS).

E.J. Barbeau fut le premier à formaliser cette définition[3], qu'il étendit à tous les entiers en montrant qu'elle entraîne (x)=x ; il montra également que la formule précédente s'étend aux rationnels en admettant des exposants négatifs. Victor Ufnarovski et Bo Åhlander l'étendirent encore à certains irrationnels, en acceptant des exposants rationnels arbitraires.

Alexandru Buium et Michael Stay ont généralisé la dérivation arithmétique à d'autres objets classiques du calcul différentiel ; ils définissent par exemple la notion de dérivée arithmétique partielle (par rapport à un nombre premier p) en posant "dx/dp" = (xxp)/p (qui est un entier d'après le petit théorème de Fermat).

Relations avec la théorie des nombres

Victor Ufnarovski et Bo Åhlander ont montré que cette fonction permet d'exprimer simplement diverses conjectures liées à de célèbres questions ouvertes en théorie des nombres, telle que la conjecture des nombres premiers jumeaux, ou la conjecture de Goldbach. Par exemple, la conjecture de Goldbach entraîne l'existence, pour chaque k > 1, d'un n tel que n' = 2k. L'existence d'une infinité de nombres premiers jumeaux entraîne qu'il existe une infinité de k pour lesquels k'' = 1.

Notes

Modèle:Références

Références

Modèle:Traduction/Référence



Modèle:Portail

  1. En effet, 0=(0×0)=2(0×0)=0 et 1=(1×1)=2(1×1)=2×1
  2. V. Ufnarovski, How to Differentiate a Number, théorème 1 ; on a par exemple 81=(34)=(99)=99+99=2[9(33)]=2[9(33+33)]=2[96]=108=433
  3. Mais Michael Stay fait remarquer qu'elle a été redécouverte indépendamment à plusieurs reprises par la suite