Fonction 91 de McCarthy

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La fonction 91 de McCarthy est une fonction récursive définie par McCarthy dans son étude de propriétés de programmes récursifs, et notamment de leur vérification formelle. Avec la fonction de Takeuchi, elle est un exemple amplement repris dans les manuels de programmation.

Définition

La fonction 91 de McCarthy est une fonction récursive définie pour n par

f(n)={n10 si n>100f(f(n+11)) sinon.

ou, dans la notation de Knuth[1] :

f(n)= si n>100 alors n10 sinon f(f(n+11)).

On peut démontrer qu'elle est en fait constante et égale à 91 pour n101.

Histoire

La fonction 91 a été introduite en 1970 dans des articles de Zohar Manna, Amir Pnueli et John McCarthy[2]Modèle:,[3], qui sont les prémices de la recherche sur les méthodes formelles de vérification de programmes. La Modèle:Nobr est réellement récursive (avec de multiples appels récursifs imbriqués) par opposition à des fonctions avec récursivité terminale. Cette fonction a été popularisée par le livre de Manna Mathematical Theory of Computation[4], puis citée en 1978 dans le livre en français de C. Livercy Théorie des programmes[5]. Donald Knuth en a présenté l'historique et des extensions en 1991[1].

La fonction a été citée maintes fois dans la littérature de recherche, car elle est apparue alors comme un défi pour les méthodes de vérification de programmes.

Exemples d'évaluation

Premier exemple
f(99) = f(f(110)) car 99 ≤ 100
      = f(100)    car 110 > 100
      = f(f(111)) car 100 ≤ 100
      = f(101)    car 111 > 100
      = 91        car 101 > 100
Deuxième exemple
f(87) = f(f(98))
      = f(f(f(109)))
      = f(f(99))
      = f(f(f(110)))
      = f(f(100))
      = f(f(f(111)))
      = f(f(101))
      = f(91)
      = f(f(102))
      = f(92)
      = f(f(103))
      = f(93)
      ... 
      = f(99)
      ...
      = 91

Démonstration

Pour démontrer que f(n)=91 pour tout entier n101, on considère d'abord le cas 90n100 ; on a alors

f(n)=f(f(n+11))=f(n+1)

parce que n+11>100 ; on a donc

f(90)=f(91)==f(100)=f(101)=91.

Comme f(n)=91 pour les entiers d'un intervalle de 11 valeurs consécutives, on peut utiliser une récurrence pour les valeurs inférieures à 90, et on a f(n)=f(f(n+11))=f(91)=91 pour n89 aussi.

Transformation en récursion terminale

On peut considérer la fonction récursive terminale g définie par

g(n,c)={n,si c=0g(n10,c1),si n>100 et c0g(n+11,c+1),si n100 et c0.

et on a

f(n)=g(n,1)

parce que

fc(n)=g(n,c),

fc dénote l'application c fois de f (p. ex. f3(n)=f(f(f(n)))).

Une variante mutuellement récursive terminale est la définition :

f(n)=h(n,0)

avec

h(n,c)={h(n10,c),si n>100 h(n+11,c+1),si n100 
h(n,c)={n,si c=0 h(n,c1),si c0 

Une dérivation formelle de la version mutuellement récursive à partir de la version récursive initiale a été donnée par Mitchell Wand[6], en utilisant les continuations.

Généralisations de Knuth

Donald Knuth, dans son article[1], considère des généralisations de la fonction, et notamment des itérés fc de la fonction, et illustre en particulier f91 par une définition

f(n)= si n>100 alors n10 sinon f91(n+901)

Il montre que f(91)=91 pour cette fonction aussi. Il regarde ensuite la généralisation

f(n)= si n>a alors nb sinon fc(n+d),

et il montre que la fonction ainsi définie est totale si et seulement si (c1)b<d. Dans ce cas, la fonction vérifie aussi la relation plus simple

f(n)= si n>a alors nb sinon f(n+d(c1)b).

Notes et références

Modèle:Références

Bibliographie

Voir aussi

Modèle:Portail