Formulation de Schvab-Zeldovitch

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La formulation de Schvab-Zeldovitch (en anglais Shvab–Zeldovich formulation) a été développée par V. A. Schvab (1948)[1] et Iakov Zeldovitch (1949)[2] pour décrire simplement la dynamique d'un mélange gazeux réactif sous l'hypothèse d'un nombre de Prandtl et d'un nombre de Lewis unités. Elle montre d'une manière générale l'analogie formelle entre l'enthalpie totale et les fractions élémentaires dans le milieu. Elle est employée dans le cas plus spécifique de la combustionAmable Liñán l'a généralisée pour un nombre de Lewis différent de l'unité.

Équations de conservation pour un milieu hors équilibre chimique

Conservation des espèces et de l'énergie

Les équation de conservation de la masse et de l'énergie pour un milieu réactif comportant Ne espèces s'écrivent[3]Modèle:,[4]Modèle:,[5]Modèle:,[6] :

(ρci)t+[ρciV+ρVDi]=ωi,i=1,Ne
(ρE)t+(ρEV)=pVq+12μ||Σ||F2

Le rang du système de conservation des espèces est Ne1 puisque par définition i=1Neci=1, i=1NeρVDi=0 et qu'il ny a pas de création de masse i=1Neωi=0. La somme de ces équations donne la conservation de masse globale :

ρt+(ρV)=0

Conservation des éléments

On peut également écrire une équation de conservation pour chacun des NA éléments présents dans le milieu, dont les fractions massiques sont :

c~k=ki=1Nnkicii,k=1,NA

nki est le nombre d'éléments Modèle:Mvar dans l'espèce Modèle:Mvar et k la masse molaire de l'atome Modèle:Mvar.

Dans l'hypothèse où tous les coefficients de diffusion sont égaux i𝒟i=𝒟 (c'est le cas si l'on suppose tous les coefficients binaire égaux, hypothèse assez mal vérifiée[7]) et compte tenu de ωk=0 on obtient un système de conservation pour les fractions élémentaires en sommant les équations sur les espèces prémultipliées par ki=1Nenkii :

(ρc~k)t+(ρc~kV)=(ρ𝒟c~k),k=1,NA

ou, en tenant compte de la conservation de masse globale :

ρc~kt+ρVc~k=(ρ𝒟c~k),k=1,NA

Méthode de Shvab-Zeldovich

L'équation de conservation de l'énergie peut être réécrite sous la forme suivante[8]Modèle:,[9] :

hTt+ρVhT=[μ𝒫𝓇hT+μ(11𝒫𝓇)(V22)+(11)i=1Neρ𝒟hici]

Ces relations sont liées par :

hi=hi0+T0TCpdT,Cp=i=1NeciCpi

On voit que l'hypothèse =1 fait disparaître la diffusion de l'équation. Si de plus on suppose 𝒫𝓇=1 on obtient μ=ρ𝒟 et l'équation de conservation de l'énergie se simplifie considérablement :

hTt+ρVhT=(ρ𝒟hT)

Si on rapproche cette équation de celle de conservation des fractions élémentaires on voit qu'elles sont identiques : leurs solutions sont donc linéairement dépendantes. Toutefois la connaissance des fractions élémentaires ne permet pas en général de remonter à celles des fraction des espèces. Toutefois, dans le cas où il n'existe qu'une seule réaction, il est possible de définir un terme de production indépendant de l'espèce. Cette approximation est souvent utilisée dans les problèmes de combustion dans lesquels la diffusion est un phénomène prépondérant et les effets visqueux négligés.

Méthode de Shvab-Zeldovich-Liñán

Les nombres de Lewis sont plus ou moins proches de l'unité : Modèle:Unité pour CO, 0,99 pour CH4, 1,1 pour l'air mais 0,41 pour H2 (valeurs à Modèle:Unité). La méthode de Shvab-Zeldovich a été modifiée par Amable Liñán en 1991 pour corriger des effets du nombre de Lewis[10]Modèle:,[11].

Liñán considère le cas de la combustion de combustible et d'oxydant, décrite par une flamme infiniment mince (limite de Burke–Schumann correspondante à une chimie infiniment rapide), dans l'approximation de faible nombre de Mach. La réaction est à une seule étape, les fractions massiques de l'oxydant et du combustible sont cO et cC, respectivement. La température est adimensionnée par QCpCp est la chaleur massique et Q l'énergie par unité de masse issue de la combustion complète d'un mélange stœchiométrique. Ce milieu supposé ouvert (pression donnée) est décrit par les équations suivantes en négligeant la gravité :

ρcCt+ρVcC=1C(ρ𝒟TcC)ωρcOt+ρVcO=1O(ρ𝒟TcO)SωρTt+ρVT=(ρ𝒟TT)+ω

C et O sont les nombres de Lewis. S est le rapport de mélange. Le taux de production chimique adimensionné est :

ω=𝒟𝒶cCcOeEaT

𝒟𝒶 est le nombre de Damköhler et Ea l'énergie d'activation.

Dans l'hypothèse de la flamme mince combustible et oxydant ne coexistent pas cCcO=0 presque partout. ω est une distribution de Dirac.

Pour résoudre ce problème on introduit les fonctions suivantes :

Z=ScCcO+1S+1,Z~=S~cCcO+1S~+1,H=TT0TsT0+cC+cO1,H~=TT0TsT0+cOLeO+cC1LeC

S~=SLeO/LeC, T0 est la température du flux de carburant et Ts est la température de flamme adiabatique, toutes deux réduites par la température du flux d'oxydant. L'introduction de ces fonctions réduit les équations de conservation à :

ρZt+ρ𝐯Z=1Lem(ρ𝒟TZ~)ρHt+ρ𝐯H=(ρ𝒟TH~)

Lem=LeO(S+1)/(S~+1) est le nombre de Lewis moyen (ou effectif). La relation entre Z et Z~ et entre H et H~ peut être déduite des quantités décrivant la flamme :

  • à la surface stœchiométrique (la surface de la flamme), cC et cO sont nuls, ce qui conduit à Z=Zs=1/(S+1), Z~=Z~s=1/(S~+1), H=Hs=(TfT0)/(TsT0)1 et H~=H~s=(TfT0)/(TsT0)1/LeF, où Tf est la température de la flamme (réduite par la température du flux d'oxydant) qui n'est, en général, pas égale à Ts sauf si LeF=LeO=1.
  • Côté combustible, puisque cC1=cO=TT0=0, on a Z1=Z~1=H=H~=0.
  • De même, côté oxydant, puisque YF=YO1=T1=0, on a Z=Z~=H(1T0)/(TsT0)=H~(1T0)/(TsT0)1/LeO+1/LeC=0.

La condition d'équilibre définit Z~[12] :

Z~<Z~scC=0,cO=1Z~Z~s=1ZZs,Z~>Z~scO=0,cC=Z~Z~s1Z~s=ZZs1Zs

Les relations ci-dessus définissent la fonction par morceaux Z(Z~) :

Z={Z~/LemsiZ~<Z~sZs+Le(Z~Z~s)/LemsiZ~>Z~s

Lem=Z~s/Zs=(S+1)/(S/LeF+1) est un nombre de Lewis moyen.

Cela conduit à une équation non linéaire pour Z~. Étant donné que HH~ n'est fonction que de YF et YO, les expressions ci-dessus peuvent être utilisées pour définir la fonction H(Z~,H~) :

H=H~+{(1/LeF1)(1/LeO1)(1Z~/Z~s)siZ~<Z~s(1/LeF1)(1Z~)/(1Z~s)siZ~>Z~s

Le problème peut être résolu avec des conditions aux limites appropriées pour H~.

On montre que Z~ et H~ sont des fonctions continues à dérivées continues à la traversée de la flamme alors que Z et H présentent des sauts du gradient.

Références

Modèle:Références Modèle:Traduction/Référence

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