Graphite

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Modèle:Infobox Minéral

Le graphite est une espèce minérale qui est, avec le diamant, la lonsdaléite et la chaoite, l'un des allotropes naturels du carbone. Le graphite est dit naturel quand il provient d'une mine et synthétique quand il est issu de la pyrolyse de houille ou de coke de pétrole.

Sa formule chimique est « C » mais les formes natives permettent de retrouver des traces d'hydrogène (« H »), d'azote (« N »), d'oxygène (« O »), de silicium (« Si »), d'aluminium (« Al »), de fer (« Fe ») ou encore d'argile.

En raison de son importance industrielle (pour les batteries de type lithium-ion notamment) il est maintenant considéré comme matériau critique de la transition énergétique, inclus dans une première liste de criticité en Europe.

Découverte et étymologie

Les gisements historiques sont les mines britanniques de Modèle:Lien exploitées pour confectionner les mines de crayon dès le Modèle:S-. Comme ce minéral ressemble au plomb que l'on utilise alors pour dessiner ou écrire, il reçoit le nom de plombagine[1]. La plombagine remplace progressivement la mine de plomb dans les crayons. Ce n'est qu'en 1779 que le chimiste suédois Carl Wilhelm Scheele analyse la plombagine (qu'il utilise pour écrire) et prouve qu'elle est composée de carbone pur et non de plomb, montrant que ce minerai est une forme cristalline particulière du carbone[2].

Le minéralogiste allemand Abraham Gottlob Werner invente[3] le terme « graphite » en 1789, s'inspirant du grec Modèle:Grec ancien, « écrire ».

Gîtologie

C'est un élément natif dont les gîtes se sont formés aux dépens de roches carbonées (roches riches en carbone, du type charbon). Constitué de carbone pur, il correspond au degré ultime de houillification[4] atteint dans des conditions de métamorphisme régional ou de contact (pegmatites ou gîtes hydrothermaux dans l'auréole de contact de certains granites)[5]. Il peut aussi se former par réduction des carbonates. Il se présente dans les gîtes Modèle:Citation.
Il est aussi présent dans les météorites.

Au Modèle:S-, la prospection de gisements riches en charbon conduit à interpréter à tort les roches graphiteuses (schistes, quartzites), de teinte noirâtre, comme étant charbonneuses[6].

Cristallographie

La structure du graphite est constituée de feuillets hexagonaux non compacts, nommés graphènes, séparés d'environ Modèle:Unité/2 le long de la direction de leur normale. Dans chaque feuillet, chaque atome de carbone est fortement lié par des liaisons covalentes de type sigma pour ses 3 électrons spModèle:Exp, et des liaisons covalentes de type π pour son autre électron p, Ces liaisons π sont des liaisons conjuguées avec les trois atomes voisins, les électrons y sont très mobiles ce qui explique la grande conductivité électrique et thermique ainsi que la couleur noire du graphite. Modèle:Référence nécessaire[7].

Propriétés physiques

Le graphite est la forme stable du carbone à température et à pressions ordinaires.

L'apparence du graphite est celle d'un solide noir à l'éclat submétallique ; sa dureté est faible, entre 1 et 2 sur l'échelle de Mohs.

En raison de sa structure en feuillets, toutes les propriétés physiques du graphite sont anisotropes. En particulier, la conductivité électrique est très différente dans le plan des feuillets et dans la direction perpendiculaire.

Polytypisme

Le graphite existe en deux polytypes :

  • graphite-2H, système cristallin hexagonal, classe cristalline dihexagonale-bipyramidale, groupe d'espace P 63/mmc, empilement de type ABAB où le plan B est translaté de a/3 par rapport au plan A. Bien que sa structure soit analogue à celle des métaux qui cristallisent avec empilement hexagonal compact, le graphite est un non-métal. Il possède une certaine conductivité électrique, sa résistivité est de 50 µΩ.m, soit 2900 fois celle du cuivre.
  • graphite-3R, trigonal à réseau rhomboédrique, empilement de type ABCABC. La structure rhomboédrique est instable : elle se produit par moulage et disparaît lors d'un recuit. On ne la trouve jamais comme forme pure, mais seulement comme tendance à l’empilement ABC dans les cristaux hexagonaux primaires.

Le charbon existe dans tous les états intermédiaires entre charbon amorphe et graphite hexagonal. On parle de graphite « lubricostratique » (du latin lubricare, « rendre glissant ») quand les couches sont déplacées parallèlement au hasard, et de graphite « turbostratique » (du latin turbo, « tourbillon ») si elles sont aussi tournées au hasard.

Synonymie

  • crayon de plomb[8]
  • graphitoid (Shepard)
  • mélangraphite[9]
  • mica des peintres[10]
  • mine de plomb[11]
  • plombagine[12]

Variété

  • cliftonite (Fletcher) : octaèdres de graphite en pseudomorphose de kamacite. Cette variété a un temps été considérée comme un allotrope du carbone, voire comme une pseudomorphose après le diamant. Elle se rencontre dans certaines météorites de fer.

Utilisations

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Électrodes d'un four à arc.

Le graphite a de nombreuses applications industrielles, sous ses formes naturelles et/ou synthétiques :

Dans les arts plastiques, il est utilisé pour le dessin. Il sert en particulier à fabriquer des crayons, souvent sous l'appellation incorrecte de « mine de plomb ».

Il est également utilisé en médecine comme absorbant en cas d'intoxication par voie orale et en usage militaire pour endommager les centrales électriques comme bombe au graphite.

Une forme pyrolytique du graphite est utilisée dans la fabrication de grilles pour les tétrodes de très grande puissance dans le domaine de la radiodiffusion. On peut citer par exemple la tétrode TH539 qui a été utilisée jusqu'en Modèle:Date- sur l'un des deux blocs émetteurs ondes longues d'Allouis de 1 000 kW.

Le graphite naturel fait partie des matériaux industriels critiques en France et dans l'Union européenne[13]Modèle:,[14].

Production et origines

Le graphite synthétique est généralement élaboré par le procédé Acheson : les principaux producteurs sont, en 2020, Showa Denko Carbon (Japon), SGL Carbon, Schunk Kohlenstofftechnik (Allemagne), Imerys (France), Tōkai Carbon (Japon) et Morgan Advanced Materials (Grande-Bretagne).

La Chine est le premier producteur avec en 2023 77 % des Modèle:Unité de graphite naturel produites dans le monde (Modèle:Unité) ; elle produit en outre 54 % du graphite synthétique (Modèle:Unité) devant le Japon (Modèle:Unité) et l'Inde (Modèle:Unité). La Chine en est aussi le premier consommateur, au point qu'elle doit en importer du graphite (presque Modèle:Nombre tonnes en 2022, venant surtout du Mozambique et moindrement de Madagascar et Tanzanie.

Les ressources économiques exploitables à l'heure actuelle (autour de 280 millions de tonnes dans le monde) seraient situées pour 28 % en Chine, 26 % au Brésil, 9 % au Mozambique et 9 % également à Madagascar.

En 2019, l'agence australienne d'énergie renouvelable (ARENA) a annoncé 9,41 millions de dollars australiens d'aides pour un projet du Groupe Hazer (compagnie d'énergie renouvelable australienne) de conversion du biogaz (ici issu de méthanisation de boues d’épuration) en graphite et en hydrogène (usine démonstratrice de $10,72 millions USD à Munster, Australie de l'Ouest)[15].

Notes et références

Modèle:Références

Voir aussi

Modèle:Autres projets

Liens externes

Modèle:Liens

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  9. Albert Auguste Cochon de Lapparent - Cours de minéralogie 1908 p.737
  10. Auguste Drapiez - Dictionnaire classique des sciences naturelles 1840 p.330
  11. Charles S. Sonnini - Nouveau dictionnaire d'histoire naturelle Volume 20 1818 - p.505
  12. Louis Jacques Thenard - Traité de chimie élémentaire, théorique et pratique, Volume 1, 1817, Modèle:P..
  13. Modèle:Lien web.
  14. Modèle:Lien web.
  15. Liz Gyekye (2019) « Australia backs tech that converts biogas into hydrogen and graphite », Biomarketing sights ; 4 sept 2019.