Modèle de Janssen

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Ce modèle a été introduit par H. A. Janssen en 1895[1] puis développé par John William Strutt Rayleigh en 1906[2] pour expliquer la loi de pression dans les silos à grains[3]Modèle:,[4]. En effet, il permet de répondre au phénomène d'éclatement de silo qui peut apparaître lorsque ce dernier est trop rempli. Ce modèle repose cependant sur des hypothèses fortes [5]Modèle:,[6], d'autres modèles plus précis rendent mieux compte du phénomène[7].

Hypothèses

On considère un cylindre de rayon R rempli de grains sur une hauteur H. La première hypothèse est de considérer le milieu granulaire comme un milieu continu de masse volumique ρ. Ensuite il vient 2 autres hypothèses :

  1. Une contrainte verticale pz engendre une contrainte horizontale pr qui lui est directement proportionnelle : pr=Kpz. Le coefficient de Janssen K prend en charge l'effet des voûtes qui se forment à l'intérieur du milieu granulaire. Notons qu'on aurait K=1 si la pression était isotrope, comme c'est le cas par exemple pour un fluide
  2. Contre la paroi nous sommes à la limite de l’équilibre, soit en notant μs le coefficient de frottement, nous avons la relation entre les réactions normale et tangentielle : T=μsN

Bilan des forces

Bilan des forces
Bilan des forces

Considérons une petite tranche de silo de hauteur dz (surface S=πR2 et surface latérale dSl=2πRdz). En projection sur ez, l'équilibre s'écrit :


dTdP+pz(z)Spz(z+dz)S=0

La [[Lois du mouvement de Newton|Modèle:3e de Newton]] donne : dN=pr(z)dSl

On en déduit donc avec les 2 hypothèses de Janssen : dT=μsKpz(z)dSl. En injectant ce résultat dans l'équation d'équilibre et en y ajoutant l'expression du poids dP=ρgSdz nous avons :

μsKpz(z)dSlρgSdzdpdzdzS=0

En simplifiant par Sdz nous obtenons finalement l'équation différentielle vérifiée par la contrainte verticale :

dpzdzpzλ=ρg

Avec la longueur caractéristique : λ=R2Kμs

Profil de pression dans le silo

La contrainte verticale pz vérifie une équation différentielle linéaire du premier ordre que l'on résout aisément avec la condition en haut de l'empilement : pz(H)=0 :

pz(z)=λρg(1eHzλ)

Un tel profil signifie que la pression dans le silo sature. En effet, à une hauteur z fixée si l'on fait tendre H c'est-à-dire lorsque l'on remplit indéfiniment le silo, la contrainte sature pzλρg. En reprenant la Modèle:1ère hypothèse de Janssen, on comprend ce qu'il se passe physiquement : lorsque l'on verse une masse de grain, une partie se répercute verticalement et l'autre latéralement (effet de "voûtes") et c'est cette dernière qui est responsable de l'éclatement des silos. Souvent la partie latérale du silo, contrairement au fond, n'est pas fabriquée pour résister à des charges importantes.

Masse apparente au fond du silo

Reprenons l'expression de la contrainte verticale, mais cette fois-ci au fond du silo :

pz(0)=λρg(1eHλ)

Si l'on désire la masse apparente au fond du silo, celle-ci s'exprime comme mapp=pz(0)Sg soit :

mapp=λρS(1eHλ)
Saturation de la masse apparente

En notant mc=λρS la masse critique et en remarquant que la masse théorique versée s'exprime comme mth=HρS, on obtient l'expression de la masse apparente en fond de silo en fonction de la masse théoriquement versée dans celui-ci :

mapp=mc(1emthmc)

Physiquement, ce résultat signifie que même si l'on remplit indéfiniment le silo, la masse que l'on mesurerait au fond ne dépasserait pas la masse critique mc. Dans un souci de conservation de la masse, on comprend bien que si l'on ne retrouve pas la masse versée au fond du tube c'est qu'une partie de celle-ci est absorbée par la partie latérale du silo.

Phénomènes de voûtes

Formation de voûtes

Dans cette partie nous allons étudier des cas limites. Pour plus de simplicité, nous notons δ=Hz la profondeur dans l'empilement. La pression dans celui-ci vaut donc en fonction de la profondeur :

pz(δ)=λρg(1eδλ)

Lorsque δλ (faibles profondeurs) : pz(δ)ρgδ autrement dit la masse apparente est proche de la masse versée, les zones inférieures subissent classiquement le poids des zones supérieures.

Lorsque δλ (grandes profondeurs) : pz(δ)λρg autrement dit la masse apparente est proche de la masse critique, les zones inférieures ne subissent plus le poids des zones supérieures.

En conséquence, on donne un sens physique à la longueur λ : elle caractérise la position (en profondeur) des voûtes. Au-dessus de celles-ci on subit le poids de la colonne de grains alors qu'en dessous on en est protégé.

Notes et références

Modèle:Références

Voir aussi

Modèle:Portail