Nombre eulérien
Modèle:HomonEn mathématiques, et plus précisément en combinatoire, le nombre eulérien Modèle:Mvar(Modèle:Mvar), est le nombre de permutations des entiers de 1 à Modèle:Mvar pour lesquelles exactement Modèle:Mvar éléments sont plus grands que l'élément précédent (permutations avec Modèle:Mvar « montées » ()[1]Modèle:,[2]Modèle:,[3]. Les nombres eulériens sont les coefficients des polynômes eulériens :
Ces polynômes apparaissent au numérateur d'expressions liées à la série génératrice de la suite .
Ces nombres forment la Modèle:OEIS.
Les nombres Modèle:Math sont aussi notés Modèle:Math et .
Historique

En 1755, dans son livre Institutiones calculi differentialis, Leonhard Euler a étudié les polynômes α1(x) = 1,α2(x) = x + 1, α3(x) = x2 + 4x + 1, etc. (voir le facsimilé ci-contre). Ce sont les polynômes eulériens An(x).
Par analogie avec la notation des coefficients binomiaux et avec celle des nombres de Stirling et la notation a été proposée par Donald Knuth en 1968 dans The Art of Computer Programming[4].
Propriétés
Montées et descentes
Une montée (resp. une descente) d'une permutation de est l'un des couples tel que (resp. ).
Par exemple, la permutation possède une montée (2, 5), et trois descentes (5, 4), (4,3) et (3,1).
Si on définit la permutation renversée de par , on remarque que le renversement d'une permutation transforme les montées en descentes, et réciproquement. Le renversement étant bijectif, on en déduit que :
- le nombre Modèle:Mvar(Modèle:Mvar) est aussi le nombre de permutations présentant Modèle:Mvar descentes ;
- (propriété de symétrie).
Suites montantes
Une suite montante de est une liste croissante d'entiers consécutifs maximale extraite de la liste . Par exemple, la permutation possède trois suites montantes : .
Si une permutation possède Modèle:Mvar suites montantes, la permutation réciproque possède descentes. En effet, chaque passage d'une suite montante de à la suivante provoque une descente pour . Regarder par exemple . On en déduit que :
- Le nombre Modèle:Mvar(Modèle:Mvar) est aussi le nombre de permutations présentant suites montantes.
Détermination du triangle d'Euler
Pour un Modèle:Mvar donné > 0, l'indice Modèle:Mvar de Modèle:Mvar(Modèle:Mvar) peut aller de 0 à Modèle:Mvar − 1. Pour Modèle:Mvar fixé, il y a une seule permutation sans descente, et une seule permutation avec Modèle:Mvar − 1 montées, la permutation identique (ou montante). Ainsi, A(Modèle:Mvar, 0) = A(Modèle:Mvar, Modèle:Mvar − 1) = 1 pour tout Modèle:Mvar.
Les valeurs de Modèle:Mvar(Modèle:Mvar) peuvent être calculées « à la main » pour de petites valeurs de Modèle:Mvar et Modèle:Mvar. Par exemple :
n k Permutations A(n, k) 1 0 A(1,0) = 1 2 0 A(2,0) = 1 1 A(2,1) = 1 3 0 A(3,0) = 1 1 A(3,1) = 4 2 A(3,2) = 1
Pour des valeurs plus grandes de Modèle:Mvar, Modèle:Mvar(Modèle:Mvar) peut être calculé à l'aide de la relation de récurrence :
Par exemple
Les valeurs de Modèle:Mvar(Modèle:Mvar) pour (cf. la Modèle:OEIS) sont :
n \ k 0 1 2 3 4 5 6 7 8 0 1 1 1 2 1 1 3 1 4 1 4 1 11 11 1 5 1 26 66 26 1 6 1 57 302 302 57 1 7 1 120 1191 2416 1191 120 1 8 1 247 4293 15619 15619 4293 247 1 9 1 502 14608 88234 156190 88234 14608 502 1
On a par exemple .
Ce tableau triangulaire s'appelle le triangle d'Euler, et possède certaines des caractéristiques du triangle de Pascal. La somme des termes de la ligne d'indice Modèle:Mvar est le nombre des permutations de Modèle:Mvar objets, soit la factorielle Modèle:Mvar!. De plus, nous avons une relation de symétrie, soit pour Modèle:Mvar 0, nous avons
Formule explicite
Une formule explicite pour Modèle:Mvar(Modèle:Mvar) est[3] :
Calculs de sommes
La somme alternée des nombres eulériens pour une valeur donnée de Modèle:Mvar est liée au nombre de Bernoulli Bn+1
Voici d'autres formules de sommation :
où Bn est le nombre de Bernoulli de rang Modèle:Mvar.
Identités
- L’identité de Worpitzky[2]Modèle:,[4]Modèle:,[3]Modèle:,[5] exprime comme combinaison linéaire de nombres eulériens avec des coefficients binomiaux :
- .
- On en déduit la série génératrice de la suite des puissances Modèle:Mvar-ièmes :
- .
- On en déduit :
- en intervertissant les deux signes de sommations pour .
- Plus généralement, on a[4] :
- Une identité remarquable[6] probabiliste permet de démontrer simplement un théorème central limite pour le nombre de montées d'une permutation tirée au hasard. Si est une suite de variables aléatoires i.i.d. uniformes sur [0, 1] et si
- ,
- alors
- .
Nombres eulériens de seconde espèce
Le nombre des permutations du multiensemble telles que pour chaque Modèle:Mvar, tous les nombres entre les deux occurrences de Modèle:Mvar sont plus grands que Modèle:Mvar, est le produit des entiers impairs jusqu'à Modèle:Math (appelé parfois la double factorielle de Modèle:Math, et noté Modèle:Math) ; on a .
Le nombre eulérien de seconde espèce, noté dénombre celles de ces permutations ayant exactement Modèle:Mvar montées[7]. Par exemple, pour Modèle:Mvar = 3, il y a 3!! = 15 permutations de ce type, une sans montées, 8 avec une montée, et 6 avec deux montées:
À partir de cette définition, on montre facilement que les nombres vérifient la récurrence :
avec les conditions initiales :
- .
On leur fait correspondre les polynômes eulériens de seconde espèce, notés ici Modèle:Mvar :
- ;
des relations de récurrence précédentes, on déduit que les Modèle:Mvar vérifient la relation :
On peut la réécrire :
- ;
ainsi la fonction rationnelle
satisfait :
d'où l'on tire les polynômes sous la forme Modèle:Math ; puis les nombres eulériens de seconde espèce qui sont leurs coefficients.
Voici quelques valeurs de ces nombres ( Modèle:OEIS) :
n \ m 0 1 2 3 4 5 6 7 8 0 1 1 1 2 1 2 3 1 8 6 4 1 22 58 24 5 1 52 328 444 120 6 1 114 1452 4400 3708 720 7 1 240 5610 32120 58140 33984 5040 8 1 494 19950 195800 644020 785304 341136 40320 9 1 1004 67260 1062500 5765500 12440064 11026296 3733920 362880
La somme de la ligne de rang Modèle:Mvar est Modèle:Math.
Articles connexes
- Ensemble triangulaire
- Nombre de Stirling
- Triangle de Pascal
- Leonhard Euler
- Liste de sujets portant le nom de Leonhard Euler
Notes et références
Notes
Références
Bibliographie
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage. — Version révisée de 2005.
Liens externes
- Modèle:En Eulerian Polynomials sur le wiki de l'OEIS
- Modèle:En Eulerian Numbers sur MathPages
- Modèle:MathWorld
- Modèle:MathWorld
- Modèle:MathWorld
- Modèle:MathWorld
- Modèle:En Triangle d'Euler sur la page de Gottfried Helms, de l'université de Cassel
- ↑ Modèle:Ouvrage
- ↑ 2,0 et 2,1 Modèle:Ouvrage
- ↑ 3,0 3,1 3,2 et 3,3 Modèle:Ouvrage
- ↑ 4,0 4,1 4,2 et 4,3 Modèle:Ouvrage. Modèle:Commentaire biblio
- ↑ Modèle:Article
- ↑ voir Modèle:Article ou bien Modèle:Article.
- ↑ Modèle:Ouvrage