Polyèdre de Klein

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Modèle:Voir homonymes En géométrie des nombres, le polyèdre de Klein, nommé d'après Felix Klein, est une généralisation du concept de fractions continues à des dimensions supérieures.

Définition

Soit C un cône simplicial fermé de l' espace euclidien n . Le polyèdre de Klein de C est l' enveloppe convexe des points non nuls de Cn .

Relation avec les fractions continues

Soit α>0 un nombre irrationnel. Dans 2, les cônes générés par {(1,α),(1,0)} et par{(1,α),(0,1)} permettent de créer deux polyèdres de Klein, dont chacun est délimité par une suite de segments adjacents. On définit la longueur entière d'un segment comme la taille de son intersection avec n moins 1 . Grâce à cela, on peut faire correspondre les longueurs entières des arêtes de ces deux polyèdres de Klein avec pour l'expansion en fraction continue de α, l'un des polyèdres correspondant aux termes pairs et l'autre correspondant aux termes impairs.

Graphes associés au polyèdre de Klein

Supposons que C est généré par une base(ai) de n (de sorte que C={iλiai:(i)λi0}), et soit (wi) la base dual (c'est-à-direC={x:(i)wi,x0}). X étant un vecteur , on note D(x) la droite générée par le vecteur x, et H(x) l'hyperplan orthogonal à x .

On dit que le vecteur xn est irrationnel siH(x)n={0} ; et on dit que le cône C est irrationnel si tous les vecteurs ai et wi sont irrationnels.

Le bord V d'un polyèdre de Klein s'appelle une voile . On peut associer à la voileV d'un cône irrationnel deux graphes :

  • le graphe Γe(V) dont les sommets sont des sommets de V, deux sommets étant reliés s'ils sont les extrémités d'une arête (unidimensionnelle) de V ;
  • le graphique Γf(V) dont les sommets sont les faces (n1) -dimensionnelles (appelées chambres) deV, deux chambres étant reliées si elles partagent une face de dimension (n2) .

Ces deux graphes sont structurellement liés au graphe orientéΥn dont l'ensemble de sommets estGLn(), où un sommet A est relié au sommet B si et seulement si A1B est de la formeUW

U=(10c101cn100cn)

(avec ci ,cn0) et W est une matrice de permutation. En admettant que V soit triangulaire, les sommets de chacun des graphes Γe(V) etΓf(V) peuvent être décrits en termes de graphe Υn :

  • Parmi tous les chemins (x0,x1,) dans Γe(V), on peut trouver un chemin(A0,A1,) dans Υn tel que xk=Ak(e), où e est le vecteur(1,,1)n .
  • Parmi tous les chemins (σ0,σ1,) dans Γf(V), on peut trouver un chemin(A0,A1,) dans Υn tel que σk=Ak(Δ), où Δ est le (n1) -simplex canonique de n .

Généralisation du théorème de Lagrange

Lagrange a prouvé que pour un nombre réel irrationnel α, l'expansion en fraction continue de α est périodique si et seulement si α est un irrationnel quadratique . Les polyèdres de Klein permettent de généraliser ce résultat.

Soit K un corps de nombres de degré n, et αi:K un plongement réel de K . Le cône simplicial C est dit être divisé sur K si C={xn:(i)αi(ω1)x1++αi(ωn)xn0}ω1,,ωn est une base de K sur .

Étant donné un chemin (A0,A1,) dansΥn, soit Rk=Ak+1Ak1 . Le chemin est appelé périodique, avec une période de m, si Rk+qm=Rk pour tous k,q0 . La matrice de période d'un tel chemin est définie comme étant AmA01 . Un chemin dans Γe(V) ou Γf(V) associé à un tel chemin est également dit périodique, avec la même matrice de période.

Le théorème de Lagrange généralisé stipule que pour un cône simplicial irrationnelCn, avec générateurs (ai) et(wi) comme ci-dessus et avec un voile V, les trois conditions suivantes sont équivalentes:

  • C est divisé sur un corps de nombres réels de degré n .
  • Pour chacun des ai il y a un chemin périodique passant par x0,x1, dans Γe(V) tel que lexk s'approche asymptotiquement de la droite D(ai) ; et toutes les matrices de période de ces chemins commutent.
  • Pour chacun des wi il y a un chemin périodique passant par les chambres σ0,σ1, dansΓf(V) tel que σk s'approche asymptotiquement de l'hyperplan H(wi) ; et toutes les matrices de période de ces chemins commutent.

Exemple

Prenons n=2 et K=(2) . Le cône simplicial {(x,y):x0,|y|x/2} est diviséK . Les sommets de la voile sont les points (pk,±qk) correspondant aux paires pk/qk de la fraction continue de 2 . Le chemin des sommets (xk) dans le quadrant positif commence à (1,0) et est constitué de ((1,0),(3,2),(17,12),(99,70),) . Soit σk le segment de droite joignant xk à xk+1 . On note x¯k et σ¯k les réflexions de xk et σk suivant l'axe x . Enfin, on pose T=(3423), pour que xk+1=Txk, et R=(6110)=(1601)(0110) .

Me=(12121414) ,M¯e=(12121414) ,Mf=(3120), etM¯f=(3120) .

  • Les chemins (MeRk) et (M¯eRk) sont périodiques (avec une période de 1) dans Υ2, avec des matrices de période MeRMe1=T et M¯eRM¯e1=T1 . On a xk=MeRk(e) etx¯k=M¯eRk(e) .
  • Les chemins (MfRk) et (M¯fRk) sont périodiques (avec une période de 1) dans Υ2, avec matrices de période MfRMf1=T e tM¯fRM¯f1=T1 . On a σk=MfRk(Δ) etσ¯k=M¯fRk(Δ) .

Généralisation de l'approximabilité

Un nombre réel α>0 est dit mal approximable s'il existe une constante c telle que (p,q)2 on ait |xpq|>cq2 . Un nombre irrationnel est mal approximable si et seulement si les quotients partiels de sa fraction continue sont bornés[1]. Ce fait admet une généralisation en termes de polyèdres de Klein.

Étant donné un cône simplicial C={x:(i)wi,x0} dans n, avec wi,wi=1, on définit la norme minimale de C comme N(C)=inf{iwi,x:xnC{0}} .

Etant donnés les vecteurs 𝐯1,,𝐯mn, on pose [𝐯1,,𝐯m]=i1<<in|det(𝐯i1𝐯in)| . Il s'agit du volume (au sens euclidien) de{iλi𝐯i:(i)0λi1} .

Soit V la voile d'un cône simplicial irrationnel C .

  • Pour un sommet x deΓe(V), soit [x]=[𝐯1,,𝐯m]𝐯1,,𝐯m sont des mailles élémentaires dans n générant les arêtes émanant de x .
  • Pour un sommet σ deΓf(V), soit [σ]=[𝐯1,,𝐯m]𝐯1,,𝐯m sont les extrémités de σ .

Alors N(C)>0 si et seulement si {[x]:xΓe(V)} et{[σ]:σΓf(V)} sont tous deux bornés.

Les quantités[x] et[σ] sont appelés déterminants . En dimensions 2, avec le cône généré par{(1,α),(1,0)}, il s'agit des quotients partiels de la fraction continue de α .

Voir également

Références

Modèle:Références

  • ON allemand, 2007, "Polyèdres et treillis de Klein avec des minima normaux positifs". Journal de théorie des nombres de Bordeaux 19 : 175–190.
  • EI Korkina, 1995, «Fractions continues bidimensionnelles. Les exemples les plus simples ". Proc. Institut de mathématiques Steklov 209 : 124–144.
  • G. Lachaud, 1998, "Voiles et polyèdres de Klein" en mathématiques contemporaines 210 . American Mathematical Society: 373 – 385.

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