Réduction de Gauss

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En algèbre, la réduction de Gauss est un algorithme qui permet d'écrire toute forme quadratique comme une combinaison linéaire de carrés de formes linéaires linéairement indépendantes (une forme quadratique est un polynôme homogène de degré 2 avec un nombre quelconque de variables ; une forme linéaire est une combinaison linéaire de ces variables).

La méthode employée est proche de la mise sous forme canonique d'une équation du second degré. Cet algorithme est nommé ainsi en l'honneur du mathématicien Carl Friedrich Gauss.

Cas de deux variables

Soit Modèle:Retrait un tel polynôme, supposé non identiquement nul. Si le coefficient Modèle:Math est non nul, on procède par complétion du carré :

q(x,y)=a(x2+baxy)+cy2=a(x+b2ay)2+(4acb24a)y2

Si Modèle:Math est nul et Modèle:Math non nul, on procède de même avec Modèle:Math. Si Modèle:Math et Modèle:Math sont tous deux nuls, on remarque que Modèle:Retrait

Cas général

On va montrer par récurrence forte sur Modèle:Mvar que pour toute forme quadratique Modèle:Mvar à Modèle:Mvar variables, il existe Modèle:Mvar combinaisons linéaires Modèle:Mvar des variables (autrement dit Modèle:Mvar formes linéaires) linéairement indépendantes et Modèle:Mvar nombres Modèle:Mvar tels que

q=i=1ncili2.

Si Modèle:Math, il n'y a rien à démontrer.

Supposons maintenant Modèle:Math. Si Modèle:Mvar est nulle, Modèle:Math convient, avec (par exemple) Modèle:Math. Supposons donc Modèle:Mvar non nulle et écrivons-la sous la forme :

q(x1,,xn)=inaiixi2+21i<jnaijxixj.

On distingue deux cas.

1) L'un des coefficients aii des termes carrés est non nul.

On peut, quitte à permuter les vecteurs de base, supposer que a110. On écrit séparément les termes où x1 intervient :

q(x)=a11x12+2i=2na1ix1xi+2i,jnaijxixj.

On écrit ces derniers sous forme canonique :

a11x12+2i=2na1ix1xi=a11(x1+i=2na1ia11xi)21a11(i=2na1ixi)2.

On obtient ainsi que

q(x)=a11(x1+i=2na1ia11xi)2+q(x)=c1l12(x)+q(x),

  • c1=a11 et l1(x)=x1+i=2na1ia11xi ;
  • q est un polynôme homogène de degré 2 par rapport à x2,xn.

L'hypothèse de récurrence nous dit que

q=i=2ncili2,

l2,,ln sont des combinaisons linéaires de x2,,xn, indépendantes. La coordonnée x1 n'apparaît pas dans leur écriture, et apparaît dans celle de l1. Il en résulte que les formes (li)1in sont encore indépendantes, d'où le résultat.

2) Tous les aii sont nuls.

Puisque Modèle:Mvar est supposée non nulle, il existe des entiers Modèle:Mvar et Modèle:Mvar distincts tels que aij=0. Comme dans le premier cas, on peut supposer qu'il s'agit de a12. On écrit Modèle:Retrait La somme des termes en x1 ou x2 s'écrit aussi Modèle:Retrait On voit que q(x) est de la forme Modèle:Retraitq ne dépend que de x3,xn. On conclut en appliquant l'hypothèse de récurrence à q, et en remarquant que 4l1l2=(l1+l2)2(l1l2)2. L'indépendance des formes li se montre comme dans le premier cas.

Exemples

Remarques

  • Ces calculs sont valables pour tout corps de caractéristique différente de 2.
  • Le nombre de carrés est égal au rang de la forme quadratique étudiée.
  • Si les coefficients sont réels, le nombre de carrés positifs, comme de carrés négatifs, ne dépend pas de la méthode employée (loi d'inertie de Sylvester).

Référence

Modèle:Berger2, vol. 2, Nathan, 1990, 13.4.8

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Matrices congruentes

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