Carbure de bore

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Modèle:Infobox Chimie Le carbure de bore est un composé chimique de formule approchée Modèle:Fchim. C'est une céramique réfractaire ultradure et, à température modérée, très résistante à l'usure des surfaces — davantage encore que le nitrure de silicium Modèle:Fchim. La cohésion du carbure de bore est assurée essentiellement par des liaisons covalentes. Avec une dureté voisine de 9,3 sur l'échelle de Mohs et une dureté Vickers de l'ordre de Modèle:Unité/2, il s'agit de l'un des matériaux les plus durs qu'on connaisse, plus dur que l'alumine Modèle:Fchim et de dureté comparable à celle du carbure de silicium SiC, dépassée seulement par un petit nombre de matériaux tels que le nitrure de bore cubique et le diamant. Il est de surcroît particulièrement inerte chimiquement, demeurant totalement insensible à l'acide fluorhydrique HF et à l'acide nitrique Modèle:Fchim à chaud ; il est en revanche attaqué par l'oxygène Modèle:Fchim et le chlore Modèle:Fchim au-dessus de Modèle:Tmp. Enfin, sa température de fusion dépasse Modèle:Tmp pour une masse volumique d'environ Modèle:Unité/2. Toutes ces propriétés le font utiliser par exemple dans les blindages pour chars d'assaut ou les plaques de protection de certains gilets pare-balles.

Structure cristalline et propriétés physiques

Structure cristalline du carbure de bore (les atomes de carbone sont en noir tandis que les atomes et les icosaèdres de bore sont en vert).

Le carbure de bore présente la structure cristalline complexe typique des borures à icosaèdres. Dans cette structure, des icosaèdres Modèle:Fchim forment un réseau rhomboédrique (groupe d'espace RModèle:Surlignerm, Modèle:N°, paramètres cristallins Modèle:Nobr et Modèle:Nobr) entourant une chaîne C–B–C qui se trouve au centre de la maille élémentaire, avec les deux atomes de carbone formant un pont entre les trois icosaèdres voisins. Il s'agit d'une structure en couches : les icosaèdres Modèle:Fchim et les atomes de carbone pontant forment un réseau plan parallèle au plan c et qui s'empilent le long de l'axe c. Le réseau est formé de deux unités structurelles de base : des icosaèdres Modèle:Fchim et des octaèdres Modèle:Fchim. La petite taille des octaèdres fait qu'ils ne peuvent pas s'interconnecter dans le réseau, de sorte qu'ils se lient aux icosaèdres, ce qui réduit la force des liaisons dans les plans c[1].

La présence d'icosaèdres Modèle:Fchim fait que la formule chimique « idéale » du carbure de bore est souvent écrite Modèle:Fchim plutôt que Modèle:Fchim, de sorte que le déficit en carbone par rapport à la stœchiométrie Modèle:Fchim est représentée par une combinaison d'unités Modèle:Fchim et Modèle:Fchim[2]Modèle:,[3]. Certaines études suggèrent la possibilité d'incorporer un ou plusieurs atomes de carbone dans les icosaèdres de bore, ce qui donne des formules allant de Modèle:Fchim, soit Modèle:Fchim, à Modèle:Fchim, soit Modèle:Fchim, d'un bout à l'autre de l'échelle des stœchiométries possibles. Par conséquent, le « carbure de bore » n'est pas un composé unique mais une famille de substances ayant des compositions chimiques apparentées mais distinctes. Un intermédiaire courant, qui approche une stœchiométrie couramment observée, est Modèle:Fchim, soit Modèle:Fchim[4]. Les calculs quantiques ont démontré que le désordre dans la distribution des atomes de carbone et bore dans les différents sites du cristal détermine plusieurs des propriétés du matériau, notamment la symétrie du matériau Modèle:Fchim[5] et le caractère non métallique du matériau Modèle:Fchim[6].

Le carbure de bore est connu pour sa dureté, sa section efficace élevée pour l'absorption des neutrons, et sa stabilité par rapport aux rayonnements ionisants et à la plupart des composés chimiques[7]. Sa dureté Vickers vaut Modèle:Unité/2, son module d'élasticité vaut Modèle:Unité/2[8] et sa ténacité vaut Modèle:Unité/2, valeurs qui approchent celles du diamant (Modèle:Unité/2 et Modèle:Unité/2 respectivement)[9]. Le nitrure de bore cubique et le diamant sont les deux seules substances connues plus dures que le carbure de bore[10].

Par ailleurs, le carbure de bore est un semiconducteur, généralement de type p (avec un excès de trous), dont les propriétés électroniques sont dominées par un transport par sauts[4]. La largeur de bande interdite est estimée à Modèle:Unité/2, avec plusieurs états intermédiaires qui compliquent le spectre de photoluminescence[4].

Résistance à l'oxydation

Le carbure de bore résiste à l'oxydation par l'oxygène de l'air à la suite d'un phénomène de passivation conduisant à la formation d'un film protecteur de sesquioxyde de bore Modèle:Fchim :

2 Modèle:Fchim + 7 [[Dioxygène|Modèle:Fchim]] ⟶ 2 CO + 4 [[Sesquioxyde de bore|Modèle:Fchim]] ;
2 Modèle:Fchim + 8 [[Dioxygène|Modèle:Fchim]] ⟶ 2 [[Dioxyde de carbone|Modèle:Fchim]] + 4 [[Sesquioxyde de bore|Modèle:Fchim]].

La température joue un rôle clef dans cette réaction en raison de l'équilibre de Boudouard, qui nécessite une température élevée pour favoriser la formation du monoxyde de carbone CO à partir du carbone en présence de dioxyde de carbone Modèle:Fchim. Le sesquioxyde de bore formé est un solide qui fond à Modèle:Tmp lorsqu'il est cristallisé, et à température encore moins élevée lorsqu'il est amorphe. Sa fusion empêche la pénétration de l'oxygène dans le matériau, ce qui bloque la propagation de l'oxydation. Cependant, dans les applications de résistance à l'usure des surfaces, des températures bien plus élevées sont souvent atteintes, ce qui réduit fortement la viscosité du sesquioxyde de bore. Dans ces conditions, l'oxygène de l'air peut plus facilement diffuser à travers le film de Modèle:Fchim, et oxyder l'intérieur du matériau.

D'autres céramiques concurrentes comme le nitrure de silicium Modèle:Fchim et le carbure de silicium SiC résistent mieux à l'oxydation à chaud car elles sont protégées par un film en dioxyde de silicium Modèle:Fchim, dont la viscosité à haute température demeure plus élevée, ce qui limite la diffusion de l'oxygène à l'intérieur des matériaux.

Production

Il est possible d'obtenir du carbure de bore sous forme de cristaux grossiers à partir de carbone et de sesquioxyde de bore Modèle:Fchim dans un four électrique à Modèle:Tmp[11], au-dessus du point de fusion de Modèle:Fchim :

2 [[Sesquioxyde de bore|Modèle:Fchim]] + 7 CModèle:Fchim + 6 CO.

Il est également possible d'obtenir du carbure de bore sous forme de poudre par réduction du sesquioxyde de bore avec du magnésium en présence de carbone dans un creuset en graphite, les composés de magnésium produits étant éliminés par traitement à l'acide[12] :

2 [[Sesquioxyde de bore|Modèle:Fchim]] + 6 Mg + CModèle:Fchim + 6 MgO.

Utilisations

Le carbure de bore connaît plusieurs types d'applications. Sa dureté, sa ténacité et sa masse volumique en font un matériau largement utilisé pour réaliser des blindages, par exemple pour chars de combat ou sous forme de plaques dans les gilets pare-balles. Il est également utilisé comme abrasif dans les opérations de sablage. Sa section efficace d'absorption des neutrons sans pour autant former de radionucléides à vie longue en fait un poison à neutrons largement utilisé dans les barres de contrôle des centrales nucléaires[13] ; dans cet usage, il est souvent employé sous forme de poudre pour maximiser la surface du matériau[7].

Plus anecdotique, le carbure de bore a été étudié comme élément de dispositif pyrotechnique susceptible, associé au tris(2,2,2-trinitroéthyl)borate, de produire une lumière verte intense. Ceci a été proposé en 2014 par un laboratoire de recherche militaire américain sur les explosifs[14]. Il pourrait remplacer les produits à base de baryum qu'il surpasse, y compris pour les feux d'artifice.

Notes et références

Modèle:Références

Voir aussi

Articles connexes

Modèle:Palette Modèle:Portail

  1. Modèle:Article
  2. Modèle:Article
  3. Modèle:En Norman N. Greenwood, Alan Earnshaw, Chemistry of the Elements, Modèle:2e, Butterworth-Heinemann, 1997, Modèle:P.. Modèle:ISBN
  4. 4,0 4,1 et 4,2 Modèle:Article
  5. Modèle:Article
  6. Modèle:Article
  7. 7,0 et 7,1 Modèle:En Alan W. Weimer, Carbide, Nitride and Boride Materials Synthesis and Processing, Chapman & Hall, London, New York, 1997, Modèle:P.. Modèle:ISBN
  8. Modèle:Article
  9. Modèle:Article
  10. Modèle:Article
  11. Modèle:En Alan W. Weimer, Carbide, Nitride and Boride Materials Synthesis and Processing, Chapman & Hall, London, New York, 1997, Modèle:P.. Modèle:ISBN
  12. Modèle:En Pradyot Patnaik, Handbook of Inorganic Chemicals, McGraw-Hill, 2002. Modèle:ISBN
  13. Modèle:Lien web.
  14. Modèle:Article