Matrice copositive

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En mathématiques et plus particulièrement en algèbre linéaire, en optimisation et en complémentarité linéaire, une matrice réelle carrée M est dite :

  • copositive si pour tout x0, xMx0 ;
  • strictement copositive si pour tout x0 non nul, xMx>0 ;
  • copositive-plus si M est copositive et si xMx=0 et x0 impliquent (M+M)x=0 ;
  • copositive-étoile si M est copositive et si xMx=0, Mx0 et x0 impliquent Mx0.

L'ensemble des matrices copositives est noté 𝐂𝐏, celui des matrices strictement copositives est noté 𝐂𝐏𝐬, celui des matrices copositives-plus est noté 𝐂𝐏+ et celui des matrices copositives-étoile est noté 𝐂𝐏*.

La notion de matrice copositive symétrique a été introduite et étudiée par Motzkin (1952[1]).

Propriétés immédiates

Les ensembles 𝐂𝐏𝐬, 𝐂𝐏+, 𝐂𝐏*, 𝐂𝐏 sont des cônes non vides. Les cônes 𝐂𝐏𝐬 et 𝐂𝐏 sont convexes (intersections de demi-espaces).

Les ensembles 𝐂𝐏𝐬, 𝐂𝐏+, 𝐂𝐏*, 𝐂𝐏 sont reliés entre eux par la chaîne d'inclusions suivante :

Modèle:Bloc emphase

Aucun de ces ensembles n'est vide, car la matrice identité est strictement copositive (donc 𝐂𝐏𝐬). Par ailleurs, aucune de ces inclusions n'est une égalité car

0𝐂𝐏+𝐂𝐏𝐬,(0121)𝐂𝐏*𝐂𝐏+et(0111)𝐂𝐏𝐂𝐏*.

Seul le cône 𝐂𝐏 est fermé (intersection de demi-espaces fermés). Par ailleurs, si l'on note « adhA » l'adhérence d'un ensemble A, on a (on approche M𝐂𝐏 par M+tI𝐂𝐏𝐬 avec t0) Modèle:Bloc emphase

On montre aussi facilement les inclusions suivantes :

  𝐃𝐏𝐂𝐏𝐬,  

      

  𝐒𝐃𝐏𝐂𝐏+  

      et       

  𝐏𝐎𝐒𝐂𝐏,  

𝐃𝐏 désigne l'ensemble des matrices définies positives, 𝐒𝐃𝐏 désigne l'ensemble des matrices semi-définies positivesforme quadratique associée positive) et 𝐏𝐎𝐒 désigne l'ensemble des matrices positives.

Modèle:Théorème

Critères de copositivité

Le problème de décision consistant à déterminer si une matrice Mn×n est copositive est co-NP-complet[2].

Critères fondés sur les sous-matrices principales

Pour les matrices symétriques, on dispose de critères utilisant la décomposition spectrale des sous-matrices principales. Le résultat suivant est dû à Kaplan (2000[3]). La notation v>0 signifie que toutes les composantes de v sont/doivent être strictement positives.

Modèle:Théorème

Critères simplexiques

Pour les matrices symétriques, voir Andersson, Chang et Elfving (1995[4]), Bundfuss et Dür (2008[5]).

Copositivité et complémentarité linéaire

Problème de complémentarité linéaire

Étant donnés une matrice réelle carrée Mn×n et un vecteur qn, un problème de complémentarité linéaire consiste à trouver un vecteur xn tel que x0, Mx+q0 et x(Mx+q)=0, ce que l'on écrit de manière abrégée comme suit :

CL(M,q):0x(Mx+q)0.

Existence de solution

En général, la copositivité de M ne suffit pas pour que CL(M,q) ait une solution, quel que soit q. Par exemple, 0𝐂𝐏, mais CL(0,q) a une solution si, et seulement si, q0. Le résultat suivant donne des conditions sur (M,q) avec M𝐂𝐏 pour que CL(M,q) ait une solution.

Modèle:Théorème

En corollaire, on a

Modèle:Bloc emphase

  • 𝐑𝟎 désigne l'ensemble des [[R0-matrice|RModèle:Ind-matrices]], c'est-à-dire des matrices M telles que Sol(M,0)={0} ou encore telles que 0xMx0 implique que x=0,
  • 𝐐 désigne l'ensemble des Q-matrices, c'est-à-dire des matrices Mn×n pour lesquelles le problème de complémentarité linéaire CL(M,q) a une solution quel que soit qn.

Propriétés variationnelles

Les caractérisations suivantes de la copositivité (stricte) d'une matrice Mn×n se font au moyen de la fonction quadratique

φ:n:xx(Mx+q),

qn. On y a noté +n:={xn:x0} l'ensemble des vecteurs dont les composantes sont positives.

Modèle:Théorème

Annexes

Notes

Modèle:Références

Articles connexes

Bibliographie

Modèle:Palette Matrices Modèle:Portail

  1. Selon Cottle, Pang et Stone (2009), la notion de matrice copositive symétrique a été introduite et étudiée par Motzkin en 1952 dans un rapport sans titre du Modèle:Langue, le rapport 1818, pages 11-12.
  2. Ce résultat a été obtenu par Murty et Kabadi (1987). Ils montrent que le problème de la somme de sous-ensembles (Modèle:Lang) peut se réduire à un test de copositivité. Voir aussi Dickinson et Gijben (2011).
  3. Modèle:Article.
  4. Modèle:Article.
  5. Modèle:Article.