Relations de Rankine-Hugoniot

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Les relations de Rankine-Hugoniot expriment la discontinuité de diverses quantités au travers d'une onde de choc ou d'une ligne de glissement dans un gaz. Elle a été ainsi dénommée[1] en l'honneur de Pierre-Henri Hugoniot[2] et de William Rankine[3].

Le cas général

On s'intéresse aux équations aux dérivées partielles en dimension 1 du type :

wt+f(w)x=0

Ces équations sont dites hyperboliques lorsque la matrice jacobienne de f est diagonalisable et a des valeurs réelles positives, ce que l'on suppose vérifié ici. De telles équations admettent des solutions régulières et des solutions discontinues auxquelles on s'intéresse.

On intègre l'équation de conservation ci-dessus au voisinage de l'abscisse Modèle:Math de la discontinuité :

xcεxc+εwtdx=f[w(xcε)]f[w(xc+ε)]

En utilisant la règle d'intégration de Leibniz il vient :

vc[w(xcε)w(xc+ε)]+txcεxcwdx+txcxc+εwdx=f[w(xcε)]f[w(xc+ε)]

On a noté vc=dxcdt la vitesse de propagation de la discontinuité.

En faisant ε0 on obtient la relation de saut de Modèle:Math :

vc[w(xcε)w(xc+ε)]=f[w(xcε)]f[w(xc+ε)]

Afin de simplifier les notations on écrira

vc(wgwd)=f(wg)f(wd)


Équation de Burgers

Un exemple simple est l'équation de Burgers qui correspond à la définition ci-dessus avec w=u et f(w)=u22.

Dans ce cas l'équation de saut s'écrira :

vc(udug)=ud2ug22
soit
vc=ud+ug2

Un choc stationnaire implique donc nécessairement que ud=ug.

Équations d'Euler

Problème instationnaire

On applique la relation de saut pour chacune des équations d'Euler :

Continuité w=ρ f(w)=ρV vc(ρdρg)=ρdVdρgVg
Quantité de mouvement w=ρV f(w)=ρV2+p vc(ρdVdρgVg)=(ρdVd2+pd)(ρgVg2+pg)
Énergie w=ρE f(w)=(ρE+p)V vc(ρdEdρgEg)=(ρdEd+pd)Vd(ρgEg+pg)Vg

On a noté :

La discontinuité peut être de deux ordres :

  • le choc où toutes les quantités sont discontinues,
  • la discontinuité de contact où la vitesse et la pression sont continues. Cela correspond à deux lignes de courant glissant l'une à côté de l'autre sans se pénétrer (vc=Vd=Vg) et ayant la même pression (conservation de la quantité de mouvement).

Choc droit stationnaire

Valeurs des sauts au travers d'un choc droit.

Dans le cas d'un choc stationnaire vc=0 tel que rencontré en aérodynamique les relations de saut deviennent :

ρdVd=ρgVg[0.6em]ρdVd2+pd=ρgVg2+pg[0.6em](ρdEd+pd)Vd=(ρgEg+pg)Vg

En simplifiant l'équation de saut d'énergie par la relation de saut sur le débit massique on obtient la conservation de l'enthalpie totale :

Hg=Hd

H=E+pρ=e+V22+pρ

Dans le cas d'un gaz parfait p=(γ1)ρe on extrait les relations liant les « sauts », c'est-à-dire le rapport des valeurs en aval et en amont du choc en introduisant le nombre de Mach à l'amont, supposé être une donnée du problème

Mg=VgγrTg

où r est la constante spécifique du gaz.

Ces relations sont les suivantes[4]

R=ρdρg=VgVd=(γ+1)Mg2(γ1)Mg2+2
pdpg=1+2γγ+1(Mg21)
TdTg=pdpgρgρd
MdMg=[R2+γ12Mg2(R21)]12

Le rapport des masses volumiques est limité lorsque Mg

ρdρgγ+1γ1

Par exemple pour l'air, formé de molécules diatomiques pour lesquelles γ=1,4, la limite du rapport des masses volumiques est égal à 6.

On peut également calculer la variation d'entropie réduite SCV=lnpργ , où CV est la capacité thermique volumique

SdSgCV=ln(pdpg)γln(ρdρg)

Cette valeur est nulle pour Mg = 1 et croît avec le nombre de Mach. Les valeurs de Mg < 1 conduisent à des valeurs négatives interdites par la thermodynamique. Il n'y a pas de choc pour Mg1.

Choc oblique stationnaire

Choc oblique.
Loi angle dièdre - angle choc- nombre de Mach pour un choc oblique.

Un choc oblique stationnaire peut être présent sur une configuration géométrique de type dièdre (voir figure). Dans le cadre des équations d'Euler on ignore les phénomènes complexes d'interaction visqueuse au voisinage immédiat de la paroi.

Écrivons la conservation du tenseur de densité de quantité de mouvement au travers du choc[5]

(ρ𝐕𝐕+p)𝐧=ρ(V2VVVVV2)(10)+p(10)=(ρV2+pρVV)

𝐧=(10) est la normale au choc, V et V  les composantes de V normale et parallèle, respectivement. D'où les relations de conservation

ρVd2+pd=ρVg2+pg
ρVdVd=ρVgVg

La conservation de la masse s'écrit

ρdVd=ρgVg

Des deux dernières équations on déduit la conservation de la vitesse parallèle Vd=Vg, que l'on notera donc V

Le système est donc identique à celui du choc droit pour les vitesses normales  Vgsinθ  et  Vdsin(θβ), les vitesses parallèles  Vgcosθ  et  Vdcos(θβ), les nombres de Mach de ces composantes Mgsinθ et Mdsin(θβ), cette dernière quantité étant donc inférieure à l'unité. Cela ne préjuge en rien du fait que l'écoulement en aval du choc soit ou subsonique ou supersonique. À partir des relations pour le choc droit on peut donc donner

  • l'expression liant l'angle inconnu θ au nombre de Mach et à l'angle du dièdre β sous forme implicite
V2V1=V2VVV1=tan(θβ)tanθ=(γ1)Mg2sin2θ+2(γ+1)Mg2sin2θ
qui se simplifie en
tanβ=2tanθMg2sin2θ1Mg2(γ+cos2θ)+2
  • Les courbes correspondantes nommées polaires de choc (voir figure) montrent que :
    • à un angle de dièdre donné peuvent correspondre deux angles de choc possibles et donc des chocs de force différente (la « force » étant mesurée par exemple par le saut de pression) ; pour un choc faible (généralement rencontré) une augmentation du nombre de Mach entraîne une diminution de l'angle de choc ;
    • pour M donné il existe un maximum de β autorisant un choc droit, au-delà une configuration différente apparaît : un choc courbe à l'avant du pied du dièdre.
  • le saut de pression
pdpg=1+2γγ+1(Mg2sin2θ1)
  • le saut de masse volumique
ρ2ρ1=(γ+1)Mg2sin2θ(γ1)Mg2sin2θ+2
  • le nombre de Mach aval
M2=1sin(θβ)1+γ12Mg2sin2θγMg2sin2θγ12

On notera que le système dégénère pour un angle égal à l'angle de Mach tel que Mg2sin2θ1=0 pour lequel la déviation est nulle et toutes les quantités sont continues.

Références

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Liens externes

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