Lois de Joule (thermodynamique)

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En physique, et en particulier en thermodynamique, les deux lois de Joule, énoncées par le physicien anglais James Prescott Joule, sont deux lois décrivant le comportement des gaz. Les gaz parfaits répondent aux deux lois de Joule. Elles ne décrivent que très approximativement le comportement des gaz réels.

La première loi de Joule, ou loi de Joule et Gay-Lussac (en référence à Louis Joseph Gay-Lussac), énonce que l'énergie interne d'un gaz ne dépend que de la température. La deuxième loi de Joule, ou loi de Joule-Thomson (en référence à William Thomson (Lord Kelvin)), énonce que l'enthalpie d'un gaz ne dépend que de la température. Ces lois ne sont valables qu'à quantité de matière constante.

Première loi de Joule

Énoncé de la première loi de Joule

La première loi de Joule, ou loi de Joule et Gay-Lussac, énonce que, à quantité de matière constante :

Première loi de Joule ou loi de Joule et Gay-Lussac

Un gaz suit la première loi de Joule lorsque son énergie interne ne dépend que de la température[1]Modèle:,[2]Modèle:,[3]Modèle:,[4].

Mathématiquement, ceci implique que la différentielle de l'énergie interne U du gaz peut s'écrire, à quantité de matière constante, sous la forme :

dU=CVdT

avec :

Soit n la quantité de matière impliquée dans la transformation et C¯V la capacité thermique isochore molaire ; on a alors également :

dU=nC¯VdT

Soit m la masse de matière impliquée dans la transformation et cV la capacité thermique isochore massique ; on a alors également :

dU=mcVdT

Formulation mathématique de la première loi de Joule

Pour une transformation thermodynamique réversible, dans laquelle seules les forces de pression travaillent, la différentielle de l'énergie interne peut s'écrire de façon générale, à quantité de matière constante, sous la forme :

dU=PdV+TdS

La différentielle de l'entropie peut elle-même s'exprimer en fonction des coefficients calorimétriques, à quantité de matière constante :

TdS=CVdT+ldV

On peut donc réécrire la différentielle de l'énergie interne sous la forme :

dU=CVdT+(lP)dV

avec :

Toutes ces relations sont vraies quelle que soit la nature du système thermodynamique considéré. On a :

(UT)V=CV
(UV)T=lP

La première relation de Clapeyron donne :

l=T(PT)V

Un gaz suit la première loi de Joule si son énergie interne ne dépend que de la température, à quantité de matière constante ; son énergie interne ne dépend donc pas du volume :

(UV)T=lP=0

En conséquence, pour un gaz suivant la première loi de Joule :

  1. l=T(PT)V=P,
  2. dU=CVdT.

Si l'on montre la première relation, alors on a la deuxième, et réciproquement.

D'autre part, puisque la différentielle de U est exacte, le théorème de Schwarz permet d'écrire :

(2UVT)=(2UTV)
(CVV)T=((lP)T)V=0

Ainsi, pour un gaz suivant la première loi de Joule la capacité thermique isochore CV ne dépend pas du volume. En revanche elle dépend de la quantité de matière et de la température.

Détente de Joule et Gay-Lussac

Modèle:Article détaillé

Expérimentalement, on vérifie qu'un gaz suit la première loi de Joule si sa température ne change pas dans une détente de Joule-Gay-Lussac. Cette détente est une détente à énergie interne constante, effectuée par changement de volume du gaz.

En effet, en reprenant la différentielle de l'énergie interne, à quantité de matière constante :

dU=CVdT+(lP)dV

on vérifie que dans une détente isoénergétique, soit dU=0, si la température ne varie pas, soit dT=0, alors que le volume varie, soit dV0, alors lP=0.

D'autre part, on définit le coefficient de Joule-Gay-Lussac par :

Coefficient de Joule-Gay-Lussac : μJGL=(TV)U

Si l'on obtient expérimentalement μJGL=0, alors le gaz vérifie la première loi de Joule. En effet, si l'on écrit la différentielle de la température à partir de celle de l'énergie interne :

dT=lPCVdV+1CVdU

on a :

μJGL=(TV)U=lPCV

Ainsi, si μJGL=0 alors l=P.

Deuxième loi de Joule

Énoncé de la deuxième loi de Joule

La deuxième loi de Joule, ou loi de Joule-Thomson, énonce que, à quantité de matière constante :

Deuxième loi de Joule ou loi de Joule-Thomson

Un gaz suit la deuxième loi de Joule lorsque son enthalpie ne dépend que de la température[1]Modèle:,[2]Modèle:,[3]Modèle:,[4].

Mathématiquement, ceci implique que la différentielle de l'enthalpie H du gaz peut s'écrire, à quantité de matière constante, sous la forme :

dH=CPdT

avec :

Soit n la quantité de matière impliquée dans la transformation et C¯P la capacité thermique isobare molaire ; on a alors également :

dH=nC¯PdT

Soit m la masse de matière impliquée dans la transformation et cP la capacité thermique isobare massique ; on a alors également :

dH=mcPdT

Formulation mathématique de la deuxième loi de Joule

Pour une transformation thermodynamique réversible, dans laquelle seules les forces de pression travaillent, la différentielle de l'enthalpie peut s'écrire de façon générale, à quantité de matière constante, sous la forme :

dH=VdP+TdS

La différentielle de l'entropie peut elle-même s'exprimer en fonction des coefficients calorimétriques, à quantité de matière constante :

TdS=CPdT+hdP

On peut donc réécrire la différentielle de l'enthalpie sous la forme :

dH=CPdT+(h+V)dP

avec :

Toutes ces relations sont vraies quelle que soit la nature du système thermodynamique considéré. On a :

(HT)P=CP
(HP)T=h+V

La deuxième relation de Clapeyron donne :

h=T(VT)P

Un gaz suit la deuxième loi de Joule si son enthalpie ne dépend que de la température, à quantité de matière constante ; son enthalpie ne dépend donc pas de la pression :

(HP)T=h+V=0

En conséquence, pour un gaz suivant la deuxième loi de Joule :

  1. h=T(VT)P=V,
  2. dH=CPdT.

Si l'on montre la première relation, alors on a la deuxième, et réciproquement.

D'autre part, puisque la différentielle de H est exacte, le théorème de Schwarz permet d'écrire :

(2HPT)=(2HTP)
(CPP)T=((h+V)T)P=0

Ainsi, pour un gaz suivant la deuxième loi de Joule la capacité thermique isobare CP ne dépend pas de la pression. En revanche elle dépend de la quantité de matière et de la température.

Détente de Joule-Thomson

Modèle:Article détaillé

Expérimentalement, on vérifie qu'un gaz suit la deuxième loi de Joule si sa température ne change pas dans une détente de Joule-Thomson. Cette détente est une détente à enthalpie constante, effectuée par changement de pression du gaz.

En effet, en reprenant la différentielle de l'enthalpie, à quantité de matière constante :

dH=CPdT+(h+V)dP

on vérifie que dans une détente isenthalpe, soit dH=0, si la température ne varie pas, soit dT=0, alors que la pression varie, soit dP0, alors h+V=0.

D'autre part, on définit le coefficient de Joule-Thomson par[5] :

Coefficient de Joule-Thomson : μJT=(TP)H

Si l'on obtient expérimentalement μJT=0, alors le gaz vérifie la deuxième loi de Joule. En effet, si l'on écrit la différentielle de la température à partir de celle de l'enthalpie :

dT=h+VCPdP+1CPdH

on a :

μJT=(TP)H=h+VCP

Ainsi, si μJT=0 alors h=V.

Gaz vérifiant les lois de Joule

Cas des gaz parfaits

Dans le cas d'un gaz parfait répondant à l'équation des gaz parfaits :

PV=nRT

avec :

on a, à quantité de matière constante :

l=T(PT)V=T(TnRTV)V=TnRV=P
h=T(VT)P=T(TnRTP)P=TnRP=V

En conséquence[2] :

Un gaz parfait, à quantité de matière constante, vérifie les deux lois de Joule.

La réciproque n'est pas vraie : tout gaz vérifiant les deux lois de Joule n'est pas nécessairement un gaz parfait.

Autres gaz

Tout gaz vérifiant les deux lois de Joule vérifie :

(UV)T=lP=0
(HP)T=h+V=0

soit :

l=T(PT)V=P
h=T(VT)P=V

Ce système d'équations différentielles a pour solution[6] :

PV=nCT

avec C une constante quelconque qui peut être différente de R la constante universelle des gaz parfaits.

Modèle:Boîte déroulante

Tout gaz dont l'équation d'état est de la forme PV=nCT, avec C une constante quelconque, répond aux deux lois de Joule. Réciproquement, tout gaz répondant aux deux lois de Joule a une équation d'état de la forme PV=nCT, avec C une constante quelconque. En conséquence :

Un gaz répondant aux deux lois de Joule peut ne pas être un gaz parfait.

Pour que le gaz soit un gaz parfait, il faut, en plus de la vérification des deux lois de Joule, connaitre un point permettant de déterminer que la constante C=R. Si par exemple dans les Conditions Normales de Température et de Pression (CNTP : pression Modèle:Unité et température Modèle:Unité) le volume molaire de ce gaz est de Modèle:Unité, alors C=R et le gaz est un gaz parfait. Si dans ces conditions le volume molaire est différent de Modèle:Unité alors CR et le gaz n'est pas un gaz parfait.

Notes et références

Notes

Modèle:Références

Bibliographie

Lien externe

Articles connexes

Modèle:Portail