Acide de Brookhart
Modèle:Infobox Chimie L'acide de Brookhart, ou tétrakis[3,5-bis(trifluorométhyl)phényl]borate de diéthyloxonium-éthoxyéthane, est un composé chimique de formule Modèle:Fchim. C'est le sel du cation oxonium d'éther diéthylique Modèle:FchimModèle:Exp et de l'anion non coordinant noté [[Tétrakis(3,5-bis(trifluorométhyl)phényl)borate|Modèle:FchimModèle:Exp]] et de formule [3,5-Modèle:FchimModèle:Exp. Publié pour la première en 1992[1], il se présente sous la forme d'un solide blanc hygroscopique utilisé comme acide fort. On peut l'obtenir en traitant du tétrakis[3,5-bis(trifluorométhyl)phényl]borate de sodium Modèle:Fchim avec du chlorure d'hydrogène HCl dans l'éther diéthylique Modèle:Fchim :
- [[Tétrakis(3,5-bis(trifluorométhyl)phényl)borate de sodium|Modèle:Fchim]] + HCl + 2 [[Éther diéthylique|Modèle:Fchim]] → Modèle:Fchim + NaCl.
Le Modèle:Fchim est soluble dans l'éther diéthylique, mais pas le chlorure de sodium, forme un précipité et déplace la réaction progressivement vers la formation de l'acide. La résonance magnétique nucléaire et l'analyse chimique montrent que le cristal contient deux équivalents d'éther diéthylique. En solution, le composé se dégrade lentement en libérant du 1,3-bis(trifluorométhyl)benzène Modèle:Fchim et du tris[3,5-bis(trifluorométhyl)phényl]borate Modèle:Fchim[1].
Le sel Modèle:FchimModèle:Exp est apparenté au Modèle:Fchim mais avec un anion non coordinant légèrement différent ; il présente également un proton acide entre deux atomes d'oxygène participant à la fonction éther, mais la qualité du cristal utilisé pour la détermination de sa géométrie n'a pas permis d'établir s'il était positionné de manière symétrique entre les deux[2].
Applications
Les anions « non coordinants » traditionnels, comme les anions tétrafluoroborate Modèle:FchimModèle:Exp, hexafluorophosphate Modèle:FchimModèle:Exp et perchlorate Modèle:FchimModèle:Exp, sont en réalité coordinants avec les cations très électrophiles, ce qui les rend inutilisables pour étudier certains complexes[3]. Une espèce très réactive comme [[[:Modèle:Fchim]]]Modèle:Exp, par exemple, est capable de retirer un anion fluorure FModèle:Exp du Modèle:Fchim[4]. C'est la raison pour laquelle des anions encore moins coordinants ont été développés dès les années 1980. Le tétrakis[3,5-bis(trifluorométhyl)phényl]borate, noté Modèle:FchimModèle:Exp, est utilisé comme contre-ion pour les complexes cationiques à base de métaux de transition très électrophiles, car ils sont très peu coordinants et demeurent inertes face aux attaques nucléophiles[1].
La protonolyse de complexes de dialkyles ou d'alcènes est un moyen courant de produire de telles espèces cationiques. Par exemple, un catalyseur électrophile au palladium, le Modèle:Fchim, est préparé par protonation du complexe de diméthyle avec l'acide de Brookhart : il est utilisé pour la polymérisation des alcènes en polycétones avec le monoxyde de carbone dans les solvants aprotiques[5].