Demi-groupe

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Modèle:Confusion

En mathématiques, plus précisément en algèbre générale, un demi-groupe (ou semi-groupe) est une structure algébrique constituée d'un ensemble muni d'une loi de composition interne associative. Il est dit commutatif si sa loi est de plus commutative.

Définition

Un demi-groupe est un magma associatif. Autrement dit, c'est un couple (S,) composé d'un ensemble Modèle:Mvar et d'une opération qui vérifie la propriété d'associativité : (ab)c=a(bc) pour tous Modèle:Mvar, Modèle:Mvar et Modèle:Mvar dans Modèle:Mvar.

Exemples

Historique

L'étude des demi-groupes, en tant que structure algébrique, commence avec des travaux russes, notamment ceux d'Modèle:Lien, qui détermina en 1928 la structure des semi-groupes simples finis[3], puis ceux d'Evgenii Sergeevich Lyapin. Quelques années plus tard, des travaux fondateurs furent menés par David Rees, James Alexander Green, Alfred H. Clifford et Gordon Preston[4]. Puis la théorie des demi-groupes finis s'est beaucoup développée, en liaison avec la théorie des automates, sous l'impulsion de Marcel-Paul Schützenberger et Samuel Eilenberg notamment. Elle est directement liée aux variétés de langages formels[5].

Depuis 1970 paraît un périodique, Semigroup Forum, consacré à la théorie des demi-groupes.

Concepts essentiels

Élément neutre

Un élément neutre du demi-groupe Modèle:Mvar est un élément 1 de Modèle:Mvar tel que 1s=s1=s pour tout s dans S. Lorsque Modèle:Mvar a un élément neutre, on dit que c'est un monoïde [6]Modèle:,[7].

Il est d'usage de noter (S1,) le monoïde obtenu par l'ajout à S d'un élément supplémentaire, qui déterminera comme l'unique prolongement de à (S1)2 qui fait de ce nouvel élément l'élément neutre de (S1,); ce dernier restant (S,) s'il est déjà unifère. Formellement

S1={Ssi Scontientune´le´mentneutre;S{1}sinon.

Dans le deuxième cas, 1 est un objet quelconque qui ne figure pas dans S, et la loi sur S est étendue à S{1} en posant

a1=1a=a pour tout a dans S{1}.

Lorsque le demi-groupe (S,) est commutatif, le monoïde (S1,) l'est aussi. On définit alors son groupe symétrisé ou groupe de Grothendieck G(S1,). Si de plus (S,) est simplifiable (c'est-à-dire si tous ses éléments sont réguliers) alors (S1,) l'est aussi, donc le morphisme canonique de (S,) dans G(S1,) (via (S1,)) est injectif.

Zéro

Un élément absorbant, aussi appelé zéro d'un demi-groupe S est un élément 0 tel que 0s=s0=0 pour tout s dans S. Par exemple, le nombre 0 est un zéro des entiers naturels pour la multiplication. Si un demi-groupe possède un zéro, il est unique.

Morphisme de demi-groupes

Soient (S,) et (T,) deux demi-groupes. Une application f:ST est un morphisme de demi-groupes si f(st)=f(s)f(t) pour tous s,tS. Par exemple, l'application f:n2n est un morphisme du demi-groupe des entiers naturels munis de l’addition dans le demi-groupe des puissances entières de 2 munis de la multiplication.

Sous-demi-groupe

Un sous-demi-groupe d'un demi-groupe S est un sous-ensemble de S fermé sous l'opération de S. Un sous-monoïde d'un monoïde M est un sous-demi-groupe de M qui contient l'élément neutre de M.

Ainsi l'ensemble ℕ des nombres naturels, muni de la multiplication, est un demi-groupe commutatif dont l'ensemble 2ℕ des nombres pairs est un sous-demi-groupe . ℕ est alors un monoïde avec élément neutre 1 alors que 2ℕ n'est qu'un demi-groupe.

Un sous-demi-groupe d'un monoïde M peut être un monoïde sans être un sous-monoïde de M. Par exemple dans le monoïde multiplicatif ℕ ci-dessus, le sous-demi-groupe {0} est le monoïde trivial, mais n'est pas un sous-monoïde de ℕ, car il ne contient pas l'élément neutre de ℕ.

Inverses

Il existe dans les demi-groupes une notion de pseudoinverse et une notion d'inverse, qui généralise celle d'élément symétrique dans les groupes :

x est un pseudoinverse[8] de a si axa=a.
b est un inverse de a si aba=a et bab=b.

Tout inverse est évidemment un pseudoinverse. Réciproquement, si x est un pseudoinverse de a alors[9] b=xax est un inverse de a, puisque aba=a(xax)a=(axa)(xa)=a(xa)=a et bab=(xax)ab=x(axa)b=(xa)(xax)=x(axa)x=xax=b.

En algèbre linéaire, le pseudo-inverse d'une matrice est un inverse pour le semi-groupe multiplicatif des matrices.

Un demi-groupe régulier est un demi-groupe dans lequel tout élément admet au moins un pseudoinverse ou (ce qui, d'après ce qui précède, est équivalent) au moins un inverse.

Un demi-groupe inversif est un demi-groupe dans lequel tout élément admet un unique inverse[10].

Idéaux

Une partie[11] I d'un demi-groupe S est un idéal à gauche (à droite) si SII, ISI. C'est un idéal (bilatère) s'il est à la fois un idéal à droite et à gauche. Pour tout élément a de S, l'ensemble S1a, aS1, S1aS1 est l'idéal à gauche, à droite, bilatère engendré par a. Un idéal est propre s'il est non vide et distinct du demi-groupe tout entier.

Le zéro, s'il existe, est un idéal bilatère propre si S ne se réduit pas à cet élément.

Idéal minimal

Le produit I1I2In d'idéaux I1,I2,,In est un idéal contenu dans leur intersection. Il en résulte que si les idéaux I1,I2,,In ne sont pas vides, leur intersection ne l'est pas non plus.

Un idéal non vide I est minimal s'il ne contient pas d'autre idéal non vide. Ainsi, un idéal minimal, vu comme demi-groupe, est un demi-groupe simple. Comme l'intersection de deux idéaux non vides est un idéal non vide, un demi-groupe possède au plus un seul idéal minimal. L'existence d'un idéal minimal est assurée dans le cas d'un demi-groupe fini (on prend simplement l'intersection de tous les idéaux non vides).

Si un demi-groupe S possède un zéro 0, il est à lui tout seul l'idéal minimal de S. Un idéal I de S est 0-minimal s'il est non vide, différent de 0, et ne contient pas d'autre idéal non vide. Un idéal 0-minimal I, vu comme demi-groupe, est un demi-groupe 0-simple sauf si I2=0.

Exemple
Le demi-groupe S={s,t,0} défini par xy=0 pour x,yS possède deux idéaux 0-minimaux, à savoir {s,0} et {t,0}.

Quotient de Rees

Soit S un demi-groupe et soit I un idéal de S. Le quotient de Rees S/I de S par I est le demi-groupe quotient de S par la congruence de Rees 𝒥, définie par

x𝒥yx=y ou x,yI.

Si I est vide, S/I=S. Si I=S, S/I est un singleton. Si I,S, on emploie la construction suivante[12] : On dénote la classe de I par 0, et on identifie les autres classes à leur unique élément. Alors S/I=(SI){0}, avec la multiplication * définie comme suit : 0 est un zéro, et

x*y={0si xyIxysinon.

Le quotient de Rees est nommé ainsi d'après son concepteur, le mathématicien David Rees.

Exemple
Dans le monoïde libre A* engendré par un alphabet A à deux lettres au moins, on considère l'idéal des mots contenant un mot carré, c'est-à-dire l'ensemble des mots de la forme xyyz, où x,y,z sont des mots, et y n'est pas le mot vide. Le quotient de Rees est composé des mots sans carré de A*, et d'un zéro. Si A est composé de deux lettres a et b, le quotient de Rees est fini et formé de a,b,ab,ba,aba,bab, du mot vide et du zéro. Si A a plus de deux lettres, ce quotient de Rees est infini.

Demi-groupe simple et 0-simple

  • Un demi-groupe S est simple si ses seuls idéaux sont et S.
  • Un demi-groupe S est 0-simple s'il possède un zéro noté 0, si S2{0} et si ,0 et S sont ses seuls idéaux. Comme S2 est un idéal non vide, la seule possibilité qui reste est S2=S. Un demi-groupe 0-simple ne se réduit donc pas à son zéro.
Exemples
Le demi-groupe bicyclique est simple. Tout groupe est simple en tant que demi-groupe.
Un 0-groupe est un demi-groupe de la forme G{0}, où G est un groupe et où 0 est un élément qui joue le rôle d'un zéro et qui n'est pas dans G. La loi de G est donc étendue à G{0} par 0s=s0=0 pour s dans G{0}. On écrit en général G0 pour G{0}. Plus généralement, si S est un demi-groupe non vide, on note S0 le demi-groupe avec zéro obtenu en ajoutant un zéro à S. Un 0-groupe est un demi-groupe 0-simple.


Références

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Littérature

Histoire des demi-groupes
Ouvrages historiques
Ouvrages classiques
Ouvrages récents
Articles récents

Articles connexes

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  1. On parle alors d'application vide.
  2. La réciproque est vraie : soit (S,*) un tel demi-groupe; en posant aRb si a*b=a, on a Modèle:Math partiellement ordonné par Modèle:Math et toute paire d'éléments possède une borne inférieure dans Modèle:Math.
  3. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Susch
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  7. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Confusion
  8. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées KKM33
  9. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées CP1.14
  10. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Inversif
  11. Howie accepte l'idéal vide, Grillet demande qu'il ne soit pas vide.
  12. Voir par exemple Modèle:Harvsp.