Morphisme

De testwiki
Aller à la navigation Aller à la recherche

En mathématiques, en algèbre générale, un morphisme (ou homomorphisme) est une application entre deux structures algébriques de même espèce, c'est-à-dire des ensembles munis de lois de composition interne ou externe (par exemple deux groupes ou deux espaces vectoriels), qui préserve certaines propriétés en passant d'une structure à l'autre.

La notion de morphisme se généralise en théorie des catégories où c'est l'un des concepts de base ; ce n'est alors pas nécessairement une application, mais une « flèche » reliant deux « objets » ou « structures » qui ne sont pas nécessairement des ensembles.

Définitions

Cas général (théorie des modèles)

Soient et 𝒩 deux -structures, d'ensembles respectifs M et N. Un morphisme de dans 𝒩 est une application m de M dans N telle que :

  • pour tout symbole de fonction n-aire f et pour tout (ai)iMn on a m(f(ai)i)=f𝒩(m(ai))i (y compris pour n = 0, qui correspond au cas des constantes) ;
  • pour tout symbole de relation n-aire R et pour tout (ai)iMn, si (ai)iR alors (m(ai))iR𝒩

c𝒩 désignant l'interprétation du symbole c dans la structure 𝒩.

Cas des monoïdes

Modèle:Loupe Dans la catégorie des monoïdes, un morphisme est une application f:(M,*,e)(M,,e) entre deux monoïdes (M,*,e) et (M,,e), qui vérifie[1] :

  • (g,h)M2,f(g*h)=f(g)f(h) ;
  • f(e)=e.

Cas des groupes

Modèle:Article détaillé Dans la catégorie des groupes, un morphisme est une application f:(G,*)(G,), entre deux groupes (G,*) et (G,), qui vérifie :

  • (g,h)G2,f(g*h)=f(g)f(h).

On se contente de cette unique condition car elle a pour conséquence f(e)=e et xG,f(x1)=(f(x))1.

Cas des anneaux

Modèle:Article détaillé

Dans la catégorie des anneaux, un morphisme est une application f:AB entre deux anneaux (unitaires), qui vérifie les trois conditions :

  • a,bA,f(a+Ab)=f(a)+Bf(b) ;
  • a,bA,f(a*Ab)=f(a)*Bf(b) ;
  • f(1A)=1B.

dans lesquelles +A, *A et 1A (respectivement +B, *B et 1B) désignent les opérations et neutre multiplicatif respectifs des deux anneaux A et B.

Cas des espaces vectoriels

Modèle:Voir Dans la Modèle:Lien sur un corps K fixé, un morphisme est une application f:EF, entre deux K-espaces vectoriels (E,+E,E) et (F,+F,F), qui est linéaire c'est-à-dire qui vérifie :

ce qui est équivalent à :

(x,y)E×E,λK,f(λEx+Ey)=λFf(x)+Ff(y).

Cas des algèbres

Dans le cas de deux K-algèbres unifères (A,+,×,.) et (B,+˙,×˙,.), un morphisme vérifie :

ce qui est équivalent à :

  • f(1A)=1B ;
  • (x,y)A2,(λ,μ)K2,f(λ.x+μ.y)=λ.f(x)+˙μ.f(y) ;
  • (x,y)A2,f(x×y)=f(x)×˙f(y).

Cas des ensembles ordonnés

Un morphisme entre deux ensembles ordonnés ( A, ⊑ ) et ( B, ≼ ) est une application f de A dans B croissante (qui préserve l'ordre), c'est-à-dire qui vérifie : pour tous x et y dans A tels que xy, on a f(x) ≼ f(y)[1]Modèle:,[2]Modèle:,[3].

La définition des morphismes d'ensembles préordonnés est identique[1].

Cas des espaces topologiques

Modèle:Voir Dans la catégorie des espaces topologiques, un morphisme est simplement une application continue entre deux espaces topologiques. Dans le cadre topologique, le mot « morphisme » n'est pas utilisé, mais c'est le même concept.

Cas des espaces mesurables

Modèle:Voir Dans la catégorie des espaces mesurables, un morphisme est une fonction mesurable.

Classement

  • Un endomorphisme est un morphisme d'une structure dans elle-même ;
  • un isomorphisme est un morphisme f entre deux ensembles munis de la même espèce de structure, tel qu'il existe un morphisme f dans le sens inverse, tels que ff et ff sont les identités des structures ;
  • un automorphisme est un isomorphisme d'une structure dans elle-même ;
  • un épimorphisme (ou morphisme épique ou epi[4]) est un morphisme f:AB tel que : pour tout couple g,h de morphismes de type BE (et donc aussi pour tout E), si gf=hf, alors g=h ;
  • un monomorphisme (ou morphisme monique[4]) est un morphisme f:AB tel que : pour tout couple g,h de morphismes de type EA (et donc aussi pour tout E), si fg=fh, alors g=h.

Exemple : l'identité d'un ensemble est toujours un automorphisme, quelle que soit la structure considérée.

Références

Modèle:Références

Voir aussi

Modèle:Portail

  1. 1,0 1,1 et 1,2 Modèle:Ouvrage.
  2. Pour plus de détails, voir par exemple Modèle:Ouvrage.
  3. Modèle:Bourbaki-Ensembles, p. IV.11 et 12 (exemple 1).
  4. 4,0 et 4,1 Modèle:Ouvrage