Aire algébrique d'un polygone

De testwiki
Aller à la navigation Aller à la recherche

En géométrie, l'aire algébrique d'un polygone est une généralisation à un polygone quelconque de l'aire géométrique d'un polygone simple, mesure de la superficie de la région délimitée par ce polygone. Sa définition permet un calcul simple à l'aide de déterminants. Elle est équivalente à la formule de Green-Riemann donnant l'aire de la région déterminée par une courbe fermée simple.

Définition et propriétés

Dans le plan affine euclidien orienté, le déterminant d'un couple de vecteurs (u,v) ne dépend pas de la base orthonormée directe dans laquelle il est calculé et donne l'aire du parallélogramme construit sur (u,v) si (u,v) est direct, son opposé sinon.

On définit l'aire algébrique d'un triangle ABC quelconque par Aire(ABC)=ABC=12det(AB,AC), donnant l'aire géométrique si ABC est parcouru dans le sens direct, son opposé sinon.

Étant donné un polygone quelconque A1A2An on montre que l'expression MA1A2+MA2A3++MAn1An+MAnA1 ne dépend pas du point M choisi (car MABMAB=12det(MM,AB)) et on la définit comme étant l'aire algébrique du polygone A1A2An :

Aire(A1A2An)=A1A2An=MA1A2+MA2A3++MAn1An+MAnA1[1].

On montre que cette définition redonne bien la définition de l'aire algébrique d'un triangle si n=3 , qu'elle reste inchangée par décalage circulaire sur les lettres A1A2An, qu'on a la relation de type Chasles pour 1pn :

A1A2An=A1A2Ap+ApA2AnA1 (remarquer l'ajout de A1 à la fin),

et qu'elle donne bien l'aire géométrique dans le cas d'un polygone simple (c'est-à-dire sans aucune intersection d'aucune paire quelconque de côtés, en dehors du sommet commun à deux côtés successifs) parcouru dans le sens direct.

De plus l'ajout d'un point aligné avec deux sommets consécutifs ne change pas l'aire : A1AiAi+1An=A1AiXAi+1An, formule pouvant être utilisée dans les deux sens.

Exemples

L'aire algébrique d'un quadrilatère croisé est égale à la différence des aires des deux triangles formés : dans la figure de gauche, on a Aire(ABCD) =IAB+IBC+ICD+IDA=IABIDC).

Elle est donc nulle si ces deux triangles ont la même aire, par exemple pour un antiparallélogramme.

Pour un pentagone ABCDE, la relation ci-dessus donne :Aire(ABCDE)=ABC+CDEA=ABC+CDE+EAC.

Dans la figure de droite, par une autre méthode, Aire(ABCDE)=ABICJDE=ABI+ICJDEA=ABI+ICJDE==ABIIJC+JDE.

Expression analytique

Les points Ai ayant pour coordonnées (xi,yi) dans une base orthonormée directe, l'aire algébrique se calcule par la formule :

2Aire(A1A2An)=|x1x2y1y2|+|x2x3y2y3|++|xnx1yny1|.

Vu la disposition des produits successifs effectués, cette formule est désignée en anglais par shoelace formula (formule des lacets de chaussure).

Exemple numérique

Pour l'aire du pentagone de sommets :A(1,6),B(3,1),C(7,2),D(4,4),E(8,5)On obtientAire(ABCDE)=12(|1361|+|3712|+|7424|+|4845|+|8156|)=12((118)+(67)+(288)+(2032)+(485))=16,5

Lien avec la formule de Green-Riemann

Posant An+1(xn+1,yn+1)=A1(x1,y1), on a Aire(A1A2An)=12i=1n(xiyi+1xi+1yi).

Or xiyi+1xi+1yi=(yi+yi+1)(xi+1xi)+xi+1yi+1xiyi ; comme i=1n(xi+1yi+1xiyi)=0, on obtient Modèle:Retrait Or le terme dans la somme est l'aire du trapèze de sommets (xi,0),(xi+1,0),(xi+1,yi+1),(xi,yi) et on retrouve Modèle:Retrait formule de Green-Riemann.

De la même façon, on a : Modèle:Retrait

Autre formulation

On peut aussi écrire :

Aire(A1A2An)=12i=1nyi(xi1xi+1)=12(y1(xnx2)+y2(x1x3)++yn(xn1x1))

Polygones réguliers

Pour un polygone régulier convexe à Modèle:Math côtés de longueur Modèle:Math, l'aire S est donnée par :

S=na24tan(π/n).

Voir aussi

Notes et références

Modèle:Traduction/RéférenceModèle:Références

Modèle:Palette Modèle:Portail