Barytine

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Modèle:Redirect Modèle:Infobox Minéral

La barytine (ou baryte, voir les synonymes) est une espèce minérale composée de sulfate de baryum de formule BaSOModèle:Ind avec des traces de Sr, Ca et Pb. Ce minéral, d'origine hydrothermale, présente de nombreuses variétés. Sa densité et le baryum qu'il contient sont les causes principales de ses utilisations industrielles et plusieurs millions de tonnes de barytine sont extraits et produits chaque année.

Historique de la description et appellations

Inventeur et étymologie

Décrite en 1800 par le minéralogiste allemand Karl Johann Bernhard Karsten (1782 – 1853), la barytine doit son nom au grec ancien βαρύς signifiant « lourd »[1]. Ce nom est utilisé pour la première fois au Modèle:S- pour caractériser un minéral qui formait une gangue dans certains gîtes métallifères. L'orthographe francophone est due à Beudant.

Synonymes

Ce sont :

  • baritite[2] ;
  • barosélénite (Kirwan, 1794)[3] ;
  • barote[4] ;
  • baryte : c'est l'orthographe retenue par l'IMA, mais qui n'est pas l'orthographe usuelle en français. Le terme « baryte » désignait au Modèle:S en France l'oxyde de baryum[5] ;
  • baryte sulfatée, (sulfate de baryte) ;
  • barytine (Beudant 1824)[6] ;
  • barytite (Delamétherie 1797)[7] ;
  • boulonite (Delamétherie 1797)[8] en hommage à la ville de Bologne, parfois mal orthographiée en boulanite ;
  • dréelite (Dufrénoy 1835)[9] ;
  • gyspum spathosum (Wallerius) ;
  • lithéosphore (Targioni)[8] ;
  • marmor metalicum (Cronstedt)[10] ;
  • michel-lévyte (Lacroix 1889)[11]. Dédiée au minéralogiste français Auguste Michel-Lévy ;
  • spath pesant (Romé de L'Isle)[12] ;
  • wolnyne : nom donné à la barytine de Beleter en Hongrie qui à un faciès prismatique particulier[13].

Caractéristiques physico-chimiques

Critères de détermination

Ce minéral cristallise généralement sous forme de cristaux aplatis, parfois lamellaires. Sa couleur est variable car bien que parfois incolore, il peut aussi être blanc-grisâtre, jaunâtre ou brunâtre, parfois un peu teinté de rouge, vert ou bleu, parfois zoné ou changeant de couleur selon l'exposition à la lumière. Ces cristaux ont un éclat vitreux, parfois résineux. Le trait de la barytine est blanc. Sa densité mesurée (4,50) est très sensiblement égale à sa densité calculée (4,47)[14].

Au chalumeau, la barytine décrépite et fond à Modèle:Tmp en colorant la flamme en vert jaune (baryum). Elle est soluble dans l'acide sulfurique concentré, à chaud, et dans l'acide iodhydrique.

La barytine peut parfois émettre une fluorescence ou une phosphorescence de couleur crème lorsqu'elle est excitée par des rayonnements ultraviolets[14]. Elle est de plus parfois thermoluminescente. Il est classique d’attribuer à Vincenzo Cascariolo (vers 1603) la découverte accidentelle de la thermoluminescence de ce minéral, à la suite de l’observation de l’émission de lumière par des nodules de barite qu’il avait fait chauffer. Ces nodules provenant de la région de Bologne (Mont Paterno) avaient alors pris le nom de lapis Boloniensis, « pierre de Bologne », « pierre magique », « boulonite », ou « lithéosphore »[15]Modèle:,[16]Modèle:,[17]Modèle:,[18].

Variétés

  • Angleso-barite (Hayakawa et Nakano, 1912) : variété plumbifère de barytine[19].
  • Calcareobarite (Thomson, 1836) : variété de barytine riche en calcium[20].
  • Calstronbarite (le) (Shepard, 1838) : variété de barytine riche en calcium et strontium, décrite par Shepard sur des échantillons de l'État de New York, très thermoluminescente[21].
  • Celestobarite (Dana, 1868) : variété de barytine riche en strontium, décrite par James Dwight Dana[22].
  • Hokutolite : variété de barite riche en plomb avec des traces de strontium, mais aussi dans une moindre mesure de radium, déposés par des sources chaudes très acides. De formule idéale (Ba,Pb)SOModèle:Ind. Le terme est inspiré du nom du topotype Hokuto springs, New Taipei, Taiwan[23].
  • Radiobarite : variété de barite riche en radium de formule idéale (Ba,Ra)SOModèle:Ind[24].
  • Strontiobarite : variété de barite riche en strontium, synonyme de celestobarite: une solution solide de formule (Ba,Sr)SOModèle:Ind[25].
  • Rose des sables : variété d'habitus qui est très connue pour le gypse mais qui existe aussi pour la barytine.

Cristallochimie

Le barytine est le chef de file d'un groupe de minéraux dits isostructurels, c'est-à-dire qu'ils ont tous une même structure cristallographique, ici orthorhombique, et conséquemment, une formule chimique qui répond à un motif général, ici au terme général A(SOModèle:Ind), où A peut être le plomb, le baryum, le strontium ou le chrome.

Groupe de la barytine
Minéral Formule Groupe ponctuel Groupe d'espace
Anglésite Pb(SOModèle:Ind) mmm Pbnm
Barytine Ba(SOModèle:Ind) mmm Pnma
Célestine Sr(SOModèle:Ind) mmm Pbnm
Hashemite (Ba,Cr)(SOModèle:Ind) mmm Pnma

Cristallographie

Maille conventionnelle de la barytine. Jaune : S, vert : Ba, rouge : O.

Le système cristallin de la barytine est orthorhombique de classe dipyramidale ; son groupe d'espace est Pnma. La maille conventionnelle contient Modèle:Mvar = quatre unités formulaires, ses paramètres sont a = Modèle:Unité, b = Modèle:Unité, c = Modèle:Unité (Modèle:Mvar = Modèle:Unité)[26]. La masse volumique calculée est de Modèle:Unité.

Les atomes de baryum sont en coordination 12 d'oxygène. La longueur de liaison Ba-O moyenne est Modèle:Unité.

Les atomes de soufre sont en coordination 4 d'oxygène, formant un polyèdre de coordination tétraédrique. La longueur de liaison S-O moyenne est Modèle:Unité, l'angle de liaison O-S-O moyen est 109,5°. Les tétraèdres SOModèle:Ind sont isolés les uns des autres dans la structure de la barytine.

Gîtes et gisements

Gîtologie et minéraux associés

D’origine hydrothermale, la barytine se présente souvent en mélange isomorphe avec l'anglésite et la célestine. On trouve la barytine dans les filons de basse température avec calcite, dolomite, fluorine, sphalérite, rhodochrosite, stibine, galène[14] et sulfosels de plomb, ainsi qu'en lentilles dans les calcaires, comme ciment dans les grès et arkoses, et dans les sources thermales. D'importants gisements de barytine se situent dans des paléokarsts, à l'interface entre socle et couverture sédimentaire.

Gisements producteurs de spécimens remarquables

Allemagne

Canada

États-Unis

France

Italie

Maroc

République démocratique du Congo

République tchèque

Roumanie

Royaume-Uni

Exploitation des gisements

Mine de barytine abandonnée près d'Aberfeldy, Perthshire, en Écosse.

Utilisations

Comme charge minérale

La barytine est utilisée dans le papier, les plastiques, les peintures, les vernis. Dans l'industrie pétrolière, elle est employée comme boue lourde pour augmenter la densité des fluides de forages et éviter les fuites des gaz.

Comme absorbeur de rayons gamma

Elle peut également entrer dans la composition du béton afin d'augmenter considérablement sa densité et son impénétrabilité aux rayons gamma[33]. Ce type de béton est généralement utilisé pour la construction de bâtiments servant pour des tirs radiologiques, ou certains bâtiments des centrales nucléaires. La baryte peut être utilisée sous forme de sable pour remplir des cavités et servir aussi de protection biologique.

Comme source de dérivés du baryum

La barytine est l'une des principales sources de baryum. Opaque aux rayons X, ce produit toxique est utilisé en médecine, sous une forme insoluble peu dangereuse (sulfate de baryum), pour visualiser le cheminement du bol alimentaire dans le tube digestif. Il permet ainsi de mettre en évidence des fausses routes ou des fistules.

Le baryum sert aussi de base pour la composition de certains pigments comme le « jaune de baryum » ou « jaune de baryte ». Peut-être pour éviter d'évoquer la toxicité du baryum, ce pigment est parfois improprement dénommé « jaune d'outremer », les outremers étant normalement obtenus à partir d'aluminium et de silicium. Le jaune de baryum est composé de chlorure de baryum, de bichromate de potassium et de sodium[34]. Ce pigment a été créé par Leclaire et Barruel au début du Modèle:S-. Il ne semble plus utilisé du fait de sa toxicité et de sa tendance à verdir peu à peu lorsqu'il est exposé à la lumière. Il présenterait aussi des incompatibilités avec certaines couleurs[35].

La barytine permet aussi la production de carbonate de baryum (BaCOModèle:Ind), utilisé dans la fabrication de verre (télévision, optique) et de glaçures de céramique et porcelaine[33].

En joaillerie

Les gemmes sont taillées comme pierres fines.

Production de barytine

La production mondiale de barytine s'élevait à 7,9 millions de tonnes en 2005[36]. Les principaux pays producteurs sont la Chine (Modèle:Unité en 2005), l'Inde (Modèle:Unité en 2005), les États-Unis (Modèle:Unité en 2005) et le Maroc (Modèle:Unité en 2005)[36]. À titre comparatif, la France en produit Modèle:Unité et le Canada Modèle:Unité[36].

Galerie

Notes et références

Modèle:Références

Voir aussi

Modèle:Autres projets

Liens externes

Modèle:Palette

Modèle:Portail

  1. MINER Database de Jacques Lapaire - Minéraux et étymologie
  2. Alexandre Brongniart, Introduction à la minéralogie, ou exposé des principes de cette science, 1825, p. 154.
  3. Modèle:Ouvrage.
  4. Antoine François Fourcroy (comte de), Élémens d'histoire naturelle et de chimie, 1786, p. 325.
  5. Émile Benoît, Traité des manipulations chimiques et de l'emploi du chalumeau, 1854, p. 393.
  6. François Sulpice Beudant, Traité élémentaire de Minéralogie, 1824, Paris, p. 441.
  7. Jean-Claude Delamétherie, Théorie de la Terre, 1797, Modèle:2eModèle:Éd., 5 vol., Paris, 2, p. 8.
  8. 8,0 et 8,1 Jean-Claude Delamétherie, Théorie de la Terre, 1797, vol. 2, p. 25.
  9. Armand Dufrénoy, Annales de chimie et de physique, 1835, Paris, 60, p. 102.
  10. Modèle:En Charles Hutton, George Shaw et Richard Pearson, dans Philosophical transactions of the Royal Society of London, vol. 15, 1809, p. 549.
  11. Alfred Lacroix, dans Comptes rendus de l’Académie des sciences de Paris, vol. 108, 1889, p. 1126.
  12. Traité de Cristallographie de M. Rome de Lisle, Modèle:T.II, Modèle:P..
  13. Albert Auguste Cochon de Lapparent, Cours de minéralogie, 1908, p.755
  14. 14,0 14,1 et 14,2 Modèle:Ouvrage.
  15. Harvey E. Newton (1957), A History of Luminescence: From the Earliest Times until 1900, Memoirs of the American Physical Society, Philadelphia, J. H. FURST Company, Baltimore, Maryland (USA), vol. 44, chap. 1, p. 11-43.
  16. Modèle:Ouvrage
  17. Modèle:Article.
  18. Modèle:Lien web.
  19. Modèle:Article.
  20. T. Thomson, Outlines of Mineralogy, Geology, and Mineral Analysis, 1836, Modèle:Nobr, Londres, 1, Modèle:P.105.
  21. Modèle:En Shepard, dans American Journal of Science, Modèle:Vol.34, 1838, p. 161.
  22. James Dwight Dana et George Jarvis Brush (1868), A System of Mineralogy: Descriptive Mineralogy, John Wiley & Sons, New York (NY), Modèle:5eModèle:Éd., 827Modèle:Nb p., Modèle:P.617.
  23. Okamoto, dans Wada's Minerals of Japan, Modèle:N°, 1912, Modèle:P.178.
  24. Modèle:En Eberhardt William Heinrich, Mineralogy and geology of radioactive raw materials, 1958, Modèle:P.127.
  25. Sciences de la terre: Mémoires, vol. 26-28, 1962, p. 121.
  26. ICSD, Modèle:N° ; Modèle:Article.
  27. Modèle:En I. Kennedy et G. Gagon, « Barite from the Niobec Mine Chicoutimi », dans Quebec. Mineralogical Record, vol. 12, 1981, p.355-357.
  28. Modèle:Lien web.
  29. Modèle:En J. Tobbe, « Famous mineral localities: Příbram Czechoslovakia », dans Mineralogical Record, vol. 12, 1981, p. 157-165.
  30. Modèle:En M. Borcos, B. Lang, S. Bostinescu et I. Gheorghita (1975), « Neogene hydrothermal ore deposits in the volcanic Gutii Mountains », III. Dealul Crucii-Baiut district.
  31. Modèle:En A. Herja, « Baia Sprie and Suior ore deposits », dans Revue Roumaine de Géologie, Géophysique et Géographie : Géologie, vol. 19, p. 21-35.
  32. Modèle:Dana II.
  33. 33,0 et 33,1 Modèle:EC2.
  34. André Béguin, dans Jaunes.
  35. Bontinck cité par A. Béguin, repris dans Jaunes.
  36. 36,0 36,1 et 36,2 Modèle:Ouvrage.